La politique étrangère américaine à l'épreuve des évènements du 11 septembre 2001: Le cas irakien( Télécharger le fichier original )par Mamadou DIA Université de Toulouse I Sciences Sociales - Master de Relations Internationales 2005 |
CONCLUSIONPlus d'un an après la guerre en Irak, l'administration Bush est en train de montrer à la face du monde, les limites de sa doctrine de guerre préventive, une guerre dont les autorités américaines reconnaissent aujourd'hui qu'elle fut déclarée sur de fausses preuves. C'est une armée américaine embourbée qui se débat dans un pays en chaos, qui tente de se sortir de ce bourbier dont les responsables se trouvent autour du président Bush. Pour autant, trois ans après les attentats du 11 septembre et la déclaration de guerre au terrorisme dont « l'axe du mal » constitue un pan, le monde est il devenu plus sûr pour autant. Un bref rappel de l'actualité internationale durant cette période, montre que même si des actions ont menées pour déjouer des attentats, il reste beaucoup à faire pour pacifier le monde. Georges Bush n'avait pas tort en disant que ce sera une lutte longue et âpre car entre temps, le Moyen Orient est devenu plus que jamais un endroit instable : processus de paix au point mort, guerre en Irak, avec son corollaire qui est à la hausse du prix du pétrole laquelle peut engendrer des conséquences désastreuses sur l'économie mondiale. L'Europe, elle, s'est réveillée sous le choc le 11 mars 2004 avec les actions terroristes à Madrid donnant du grain à moudre aux américanophobes qui accusent les Etats-Unis d'en être responsable au vu de leur politique en Irak en particuliers, dans le monde en général. Plusieurs interprétations peuvent être apportées sur cette politique étrangère des Etats-Unis. Une première interprétation consiste à dire que les Américains veulent mettre la main sur l'ensemble de la planète et y appliquer leur vision du monde. Une deuxième interprétation est de considérer que les Américains vont procéder par étape, plus subtilement, et que s'ils souhaitent privilégier un modèle de développement, de société, ce modèle devra s'adapter aux régions et aux régimes. L'administration Bush entend désormais instaurer la démocratie au Moyen Orient. Cette noble ambition laisse songeur au regard, par exemple, de l'absence de démocratie en Arabie Saoudite en dépit des relations de longue date avec les Etats-Unis. L'administration Bush développe une vision fondée sur une sorte d'idéalisme qui consiste à penser que les valeurs américaines, porteuses de progrès, représentent le bien et devraient être acceptées partout. Cette vision s'accompagne de textes, élaborées à la suite des attentats du 11 septembre, qui visent à garantir la sécurité de la population américaine par tous les moyens et qui marquent le souhait des Etats-Unis de contribuer au bonheur de la planète à travers sa politique économique. Dans ce cadre et afin de sécuriser la planète, d'une stratégie de containment, les Etats-Unis sont passés à une logique d'engagement, y compris sur des zones où ils étaient absents. Le 3 novembre 2004, les Américains décidaient de renouveler leur confiance à Georges W Bush qui n'est plus le président « mal élu » de 2000. En effet, avec plus de 3 millions de voix d'avance face à son challenger démocrate John Kerry, le président américain peut se targuer d'avoir fait taire tous ses détracteurs qui l'accusaient d'avoir bénéficié du soutien d'une Cour Suprême à majorité républicaine. Mais en le reconduisant à la Maison Blanche, les électeurs Américains non seulement cautionnent quelque part la politique appliquée par l'administration Bush depuis les attentats du 11 septembre, laquelle politique a fait beaucoup parlé d'elle notamment en Irak, mais aussi permettent à Georges W Bush de terminer le travail entamé. Mais est ce pour autant carte blanche accordée à l'administration Bush ? Rien n'est moins sûr car malgré sa victoire, force est de constater la population américaine supporte de moins en moins les pertes américaines journalières en Irak, une guerre dont les guerres qui ont poussé à l'engagement américain (liens avec Al Qaïda, possession d'armes de destruction massive etc...) se sont révélées pour le moins, invérifiables, sans compter le coût financier astronomique (200 milliards de dollars) continue de peser sur le budget fédéral américain. La politique de guerre préventive a dans ce cas précis montré ses limites. L'Irak est pour le moins plus instable que sous Saddam même si Georges Bush père affirme le contraire.177(*) Pire, la guerre contre le terrorisme a semblé redonné un nouveau souffle aux actions terroristes qu'elle était sensée combattre, l'Irak devenant ainsi un sanctuaire pour tous les terroristes en mal d'opérations suicides. Les attentats de Madrid le 11 mars 2004 et récemment ceux de Londres en juillet 2005 montrent que loin d'être à terre, les organisations terroristes ont retrouvé un second souffle. Ce travail nous a permis de montrer que même si des doutes subsistent quant à savoir l'administration Bush était ou non au courant des attentats du 11 septembre, il devient clair qu'ils ont mis à profit cette tragédie afin d'exécuter une politique longtemps mûrie et qui n'attendait qu'un contexte favorable afin de prospérer. Ce qui est condamnable, c'est que les Etats-Unis mènent et veulent mener non pas des guerres défensives ou préemptives, mais bien des guerres préventives qui ne peuvent que rendre le monde plus dangereux et la prolifération des ADM plus probable. L'asymétrie de la puissance des Etats-Unis déséquilibre tout ordre international surtout avec une administration avec des visées si unilatéralistes. Il serait judicieux pour les Etats-Unis de méditer cette phrase de Pierre Hassner : « Le danger pour les Américains est que la lutte contre le fanatisme ne les amène à devenir fanatiques eux-mêmes. » ANNEXESL'ORGANISATION D'AL QAEDA * 177 Voir RTL.fr du 30 juin 2005 |
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