La protection des droits et intérêts des communautés des forêts et la gestion des écosystèmes forestiers en Afrique Centrale( Télécharger le fichier original )par valerie Kendo yonou Institut des droits de l'Homme de Lyon - DESS en pratique des organisations et protection des droits de l'Homme 2005 |
AVANT PROPOSParce que l'importance économique, écologique, et géopolitique des forêts d'Afrique centrale a rendu leur aménagement aussi préoccupant qu'il ne l'avait été après l'indépendance des pays d'Afrique centrale, depuis le début de la décennie 90 plusieurs Etats de cette région se sont engagés dans un processus de reforme de leur politique forestière et législation y afférente et ont même entrepris ces changements à l'échelon régional. Force est de constater que la gestion des forêts est forcement en rapport avec les réalités des droits humains que ces derniers soient individuels ou collectifs. Elle affecte la vie des communautés des zones de forêts car susceptible de porter atteinte toutefois sans être exhaustif aussi bien au droit à la vie, y inclus le respect de l'intégrité physique, au droit à la qualité de la vie, au droit à la santé et à la sécurité que le droit à la sécurité alimentaire, le droit à la propriété, au développement et à la vie culturelle, le droit à la liberté religieuse. La gestion des forêts fait également appel à la mise en valeur du droit de résistance, à l'information, à la participation et à la capacité de décision, du droit de présenter des requêtes en justice, de faire des pétitions et dénonciations. Mais en général, les Etats allèguent les raisons économiques conséquentes de la crise économique, pour justifier l'exploitation forestière industrielle et estiment qu'elle contribue au recul de la pauvreté. Ainsi, certains promoteurs1(*) de l'exploitation industrielle des forêts la présentent comme la meilleure option de développement en mettant l'accent sur les bénéfices directs apportés par les emplois et par la construction d'infrastructures et pourtant, à voir de près l'impact de telles activités sur le développement local dans certains pays la réalité prouve presque le contraire. D'autre part, pour les raisons écologiques, ces mêmes Etats ont souvent invoqué le réchauffement climatique, la disparition de certaines espèces animales et/ou végétales pour soutenir et promouvoir les projets de conservation. Seulement, ces derniers n'ont pas toujours été exemptés eux aussi d'atteintes aux droits et intérêts des populations locales à savoir par exemple le respect des sites de sépulture, les lieux de culte ancestral, le droit de propriété et ses démembrements etc. Pour dire vrai, les reformes engagées par les Etats du bassin du Congo s'adaptent plus ou moins à la pratique de la foresterie qui a connu une évolution ces trente dernières années et qui se veut valorisant le facteur humain outre la protection et l'aménagement des forêts. En Afrique centrale malheureusement, la remarque est que la protection des droits et intérêts des communautés locales ainsi que les populations autochtones ne sont pas toujours une priorité pour les pouvoirs publics. La situation des peuples et communautés des forêts en Afrique Centrale varie d'un pays à un autre et considérant cette complexité nous avons voulu limiter notre travail à quelques cas probants comme celui de la République Démocratique du Congo, de la République du Congo et celui du Cameroun. * 1 http://www.grandslacs.net/doc/4027.pdf |
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