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Intégration des adolescents adoptés d'origine étrangère au Québec

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par Delphine MOYTIER
Université de Caen - Master IUP Management Social Santé 2006
  

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· L'adolescent et le contexte familial

Ariane, fille de parents divorcés, est la seule fille adoptive de la famille. Elle m'a confié « J'ai été adoptée parce que mes parents ne pouvaient pas avoir d'enfants » (page 3). La cause la plus courante d'une adoption internationale est bien souvent l'infertilité des parents (dans 90% des adoptions internationales ; un des deux parents ou les deux sont stériles51(*)). Le tiers des adolescents adoptés interviewés pour cette recherche ont des parents stériles qui ont alors eu recours à l'adoption. Il y a bien évidemment d'autres solutions pour être parent, comme la fécondation in vitro, l'insémination artificielle. Mais l'adoption est une façon de devenir parent assez appréciée car elle a de plus parfois un aspect humanitaire qui motive les parents à suivre ce long processus. Mais nous devons aussi signaler que lorsque la seule motivation d'adopter est l'aspect humanitaire, il peut y avoir un délaissement des parents envers l'enfant ; ou bien un sentiment d'être redevable pour l'enfant, qui peut s'avérer néfaste pour l'estime de lui-même et son développement.

Tout le contexte familial est donc très important pour le développement des adolescents adoptés, afin de favoriser leur intégration au sein de la société québécoise.

Lors de ces entretiens, j'ai pu remarquer que ces adolescents provenaient de familles différentes (familles nombreuses, famille avec enfant unique, famille très impliquée dans le milieu de l'adoption, etc). Voyons donc ces différentes typologies familiales.

Il y a tout d'abord les familles nombreuses, où tous les enfants ont été adoptés. C'est un facteur favorisant l'intégration familiale et l'attachement car tous les enfants sont mis au même « niveau ». Il n'y a pas de différence entre les enfants qui ont tous la même histoire, une histoire d'adoption. Car, comme me le disait Emma, «Et puis c'est sûr que ce n'est pas facile pour mes frères et soeurs de me comprendre, comme je suis la seule adoptée de la famille, ça n'est pas forcément facile à vivre. » (Page 3). Nous voyons bien ici qu'être la seule adoptée dans la famille crée un sentiment de différence chez l'adolescent, qui est le seul à se poser des questions sur son identité, sur ses origines, sur sa mère biologique. Emma avait de plus été adoptée à l'âge de cinq ans, ce qui ne facilite pas les choses pour l'intégration, l'apprentissage de la langue, l'attachement à la famille. Emma avait ainsi fait le choix il y a un an de retourner dans son pays d'origine, afin d'avoir les réponses aux questions qu'elle se posait sans cesse.

Appartenir à une famille nombreuse peut donc être positif pour l'adopté quand les autres enfants ont aussi été adoptés. Cependant, avoir une grande famille, peut créer un sentiment de différence, comme le disait Laurence lors de son entretien : « Puis là, tu dis que tu as une grosse famille dans une société où la famille dépasse pas plus de quatre ou cinq enfants maximum là. Ma mère ça ne l'a dérange pas d'en parler, elle peut en parler cinquante fois de suite sans problèmes » (Page 5). Nous voyons bien ici que la famille nombreuse n'est plus une majorité dans les sociétés occidentales ; que ce soit au Québec comme en France. Appartenir à une famille nombreuse est parfois objet de curiosité pour les autres individus. Quand les enfants ont de plus été adoptés, c'est un véritable phénomène dans l'entourage de la famille.

Il ressort de ces entretiens que l'adoption, et le fait d'avoir une culture d'origine (même inconnue) sont des phénomènes qui amènent les personnes concernées à une certaine ouverture d'esprit. Tout d'abord, la facilité avec laquelle j'ai pu trouver des adolescents intéressés à parler de leur vie sans me connaître m'a surprise. Cette recherche s'est fait avec un certain naturel, une facilité à entrer en contact avec des adolescents adoptés. Les personnes qui sont de près ou de loin en contact avec le domaine de l'adoption ont une nette facilité à parler de leurs expériences, à partager leurs opinions. L'adoption, comme nous le disions tout à l'heure, à une certaine dimension « publique » qui semble naturelle. Ces adolescents m'ont ainsi fait confiance pour me confier leur vie et leurs expériences. Cela est peut-être dû au fait que je sois moi-même jeune, ce qui effraie moins lors d'un entretien.

L'adolescent adopté a donc en général un évident sentiment d'ouverture, comme par exemple, Michael, dix huit ans: « Dans ma famille, on est vraiment ouvert là, on aime beaucoup les enfants. On est deux enfants à venir de l'extérieur et ça fait du bien, ça fait chaud au coeur, ça ouvre sur le monde quoi. » (Page 5). L'adoption, la culture d'origine apportent en effet une certaine vision de la vie dans la famille, et l'adolescent grandit et évolue dans ce contexte là. J'ai souvent remarqué que les adolescents adoptés sont très tolérants envers les différences, car quelque part, ils ont goûté à cette différence. Dans les entretiens, ils m'ont souvent manifesté leur dégoût et leur incompréhension face au racisme. L'adoption est un facteur de tolérance car le vécu des adolescents leur a fait comprendre qu'il faut accepter les différences de chacun pour que tout le monde soit bien.

Ces adolescents ont bien souvent une bonne perception d'eux-mêmes et de leur adoption, ce qui fait qu'ils ont une bonne confiance en eux, car leurs parents ont eu beaucoup de dialogues avec eux.

Ensuite, viennent les familles où adopter est une philosophie de vie, avec enfants biologiques ou non. C'est le cas de la famille de Laurence. « Dans ma famille, on est huit enfants adoptés, tous de différentes origines. (Page 3). « On habite dans une maison, c'est quand même assez simple... Ma mère reste à la maison pour élever les enfants mais elle travaille beaucoup avec les associations d'adoption ici au Québec, c'est vraiment son truc l'adoption ». (Page 4). Ces familles sont souvent assez impliquées dans le système de l'adoption, et continuent à être actives dans ce milieu, même sans nouvelle adoption prévue. Nous verrons alors que l'implication des parents dans le milieu de l'adoption peut donner envie à certains adolescents de s'impliquer eux-mêmes dans ces organismes.

Nous nous sommes aussi intéressés à la proximité géographique de la famille élargie des familles de l'adolescent. Laurence me témoignait ainsi « On n'a pas trop de famille ici à Montréal. Mais on a la soeur de ma mère qui habite près de chez nous, on a une relation vraiment intéressante avec elle. Mais ce n'est pas le cas avec tout le monde » (page 3). Parfois, certains membres de la famille de l'adolescent sont contre l'adoption et ne comprennent pas les parents adoptifs. Cela peut avoir comme conséquence le rejet de l'adolescent adopté, ce qui peut engendrer des fâcheries, voir des conflits familiaux assez conséquents. « Avec mon oncle, ça va plutôt moins bien, disons que ce n'est pas toujours facile d'accepter le fait que l'on soient adoptés. C'est trop différent pour lui, il a du mal à s'ouvrir à notre famille recomposée » (page 3, Laurence). « Du côté de mon père, ça doit faire 5 ans qu'on ne leur parle plus. Ils ont du mal à accepter les adoptions et tout ça. Donc ce qui fait qu'on est fâchés ». (Page 3, Marie-Pierre). Ce témoignage nous montre bien que l'adoption peut créer des tensions familiales, au niveau de la famille élargie surtout. Ces tensions peuvent même aller jusqu'à créer un éclatement familial. Cela peut sembler paradoxal car l'adoption est en soi un « agrandissement » de la famille, avec l'arrivée d'un ou de plusieurs enfants. Mais il peut y avoir un « rétrécissement » familial lorsque certains membres de la famille n'acceptent pas l'adoption de la part du couple. Il est de plus étonnant de constater que l'adoption, qui est un projet de couple, donc privé, prend une dimension « publique » aux yeux de la famille.

Cela se ressent beaucoup moins lors de l'arrivée d'un enfant dit biologique. Cette intrusion de la famille élargie (grands-parents, oncles, tantes, cousins) au sein du projet du couple peut parfois créer des tensions familiales que ressent fortement l'adolescent. Certains m'ont confié être déçus de ne pas former une famille comme les autres, unie à cause de ces tensions familiales. Cependant, nous serons d'accord pour dire que l'adoption n'est pas le seul facteur d'éclatement familial. Les conflits, secrets de familles existent partout. Mais il semblerait que l'adoption, le fait d'accueillir un enfant venu d'ailleurs puisse créer un certain malaise chez certaines personnes. Dans ce cas précis de conflit, nous pouvons dire que l'adolescent connaît une intégration familiale au sens large assez difficile. Le noyau familial (parents/enfants) doit donc être solide pour palier ce manque.

B. Le milieu social des adolescents

L'adolescent évolue donc dans un contexte familial précis, il fréquente un établissement scolaire, a des activités et des loisirs spécifiques, ses parents occupent ou non des emplois. Nous nous sommes donc aussi intéressés au milieu social de l'adolescent afin de mieux comprendre son parcours, à travers son adoption.

« Mes parents sont divorcés, ma mère travaille au gouvernement, elle est fonctionnaire, et mon père travaille hors de Montréal, dans la construction. » (Ariane, page 1). Les parents d'Ariane ont relativement un bon niveau social. Cependant, l'enfance et l'adolescence d'Ariane n'ont pas forcément été très gaies à cause du manque de communication ou d'une mauvaise communication entre ses parents et elle. « Ils n'étaient pas trop ouvert à ma culture d'origine...Tout ce qu'on me disait sur Haïti, c'était oh oui c'est pauvre et tout...des choses négatives, je n'avais pas d'informations sur tout ça ». (Page 8).

Le danger pour les parents adoptifs est d'avoir le sentiment d'avoir « sauvé » leur enfant de la misère de son pays en l'adoptant. Il ne faut pas que l'adoption soit faite comme un geste humanitaire car cela provoque bien souvent des problèmes entre les parents et l'enfant adopté. Le non-intéressement des parents pour la culture d'origine de l'adolescent est perçu comme une négation d'eux-mêmes. L'intérêt porté à la culture d'origine et sur l'adolescent est très important pour son développement et son estime personnelle. Les relations qu'entretient l'adolescent avec ses parents peuvent se refléter dans les relations qu'il aura avec la société en général.

Une des grandes originalités de l'adoption est que l'adopté se retrouve avec quatre parents, dont deux qu'il connaît, qui l'ont aimé et élevé. Cela peut être vécu assez difficilement à l'adolescence ; où l'on a précisément besoin de repères précis et où la situation peut parfois paraître floue.

Afin de mieux connaître les adolescents avec qui nous avons fait les entretiens, nous avons élaborés une typologie des adolescents interviewés à Montréal (les prénoms attribués ont été changés). Le tableau qui suit permet de se rendre compte des situations des jeunes qui ont volontairement répondu aux différentes questions dans le but de cette recherche de Maîtrise.

 

Age

Sexe

Adopté à :

Pays d'origine

Profession des parents

Intégré

Rachelle

21

F

2 ans

Bangladesh

Ingénieur,

Infirmière

Oui

Gabriel

14

M

3 ans

Viêt-Nam, Belgique

Travailleur social, mère au foyer

Non

Laurence

18

F

5 mois

Corée du Sud

Milieu adoption, ouvrier

Oui

Samuel

18

M

2 ans

Jamaïque

Ingénieur, infirmière

Oui

Mickæl

17

M

5 ans

Russie

Fonctionnaires

Oui

Marie

15

F

3 mois

Guatemala

Chef de chantier,

Professeur d'université

Oui

Carolina

13

F

5 ans

Chine

Professeurs

Oui

Stéphane

18

M

5 ans

Québec

Fonctionnaires

Non

Elodie

16

F

4 mois

Corée du Sud

Ouvrier,

Mère au foyer

Oui

Emma

15

F

5 ans

Polynésie

Fonctionnaires

Non

Marie-Pierre

21

F

14 jours

Liban

Psycho

Thérapeute,

Mécanicien

Non

Ariane

21

F

5 mois

Haïti

Fonctionnaire, ouvrier

Oui

Christine

21

F

2 ans et demi

Philippines

Mère psycho

thérapeute

Oui

Karine

14

F

5 mois

Guatemala

Parents au foyer

Oui

Nous avons donc ici les catégories socioprofessionnelles des parents des adolescents adoptés. Il semblerait que le lien entre le métier, le milieu social des parents et le niveau d'intégration des adolescents ne soit pas si évident que cela. L'intégration familiale dépend beaucoup du contexte dans lequel l'adolescent a été élevé, et non pas le niveau financier des parents. L'amour et le dialogue sont essentiellement des facteurs d'intégration familial pour l'adolescent. Il y a de plus le caractère de l'adolescent qui est assez important dans une adoption. Chacun ne réagit pas de la même manière face à une adoption et les questions qu'elle soulève. La réaction de l'adolescent par rapport à son adoption dépend de son aptitude à réagir face à tous ses questionnements.

Le milieu familial est important pour l'intégration sociale et familiale des adolescents. Par exemple, le fait d'appartenir à une famille nombreuse où tous les enfants ont été adoptés aide à l'intégration et au sentiment d'être bien. Les relations familiales élargies sont elles aussi importantes. En particulier lorsqu'un conflit éclate dans la famille à cause de l'adoption de l'adolescent. Celui-ci peut ressentir une forte culpabilité, et une honte par rapport à son adoption.

C. Les parents et l'adoption (sujet tabou ou sujet comme les autres ?)

L'adolescent peut mettre en place un processus identitaire selon le contexte familial où il évolue, et plus précisément selon la façon dont les parents adoptifs abordent le thème de l'adoption et des origines de l'adopté. Comme le témoigne Ariane « Ce n'est pas un sujet dont on parle souvent en famille (page 3), mes parents ne m'ont jamais donné d'information, c'est moi qui ai dû aller chercher ça toute seule » (page 8). « Ils n'étaient pas trop ouverts à ma culture d'origine (...) quand tu es jeune, on te donne les informations qu'on veut bien te donner. » (Page 8). On sent bien ici l'amertume, et le regret face aux manques d'intérêt qu'ont porté les parents envers cette adoption. Le regard des parents sur leurs enfants adoptifs est extrêmement important pour l'estime qu'il aura de soi-même, ainsi que pour son comportement en société.

« Les parents, ils ont un rôle à jouer dans une adoption, surtout internationale, parce que leur regard va influencer la façon dont le jeune se verra plus tard. C'est très important ça, tu dois le mettre dans ton mémoire ! » (Christine, page 4). Cette jeune femme conseillait donc de mettre cette citation dans ce mémoire, c'est chose faite. Le but était ici d'insister sur l'importance du rôle des parents adoptifs envers leur enfant. L'intégration de leur enfant se fait aussi par eux.

La plupart des adolescents m'ont confié avoir été mis au courant de leur adoption dès qu'ils ont été en âge de comprendre. C'est la situation la plus courante. De plus, comme me l'ont signalé certains, il est difficile de garder une adoption secrète lorsque l'on n'est pas de la même couleur de peau que ses parents. Christine me disait ainsi « J'ai toujours su que j'étais adoptée, de toute façon ça parait là (rires), on n'est pas de la même couleur. Ca n'a jamais été caché dans notre famille. Mes parents fêtaient même chaque année notre arrivée, un anniversaire d'adoption en quelque sorte. » (Page 2)

Le fait de savoir que l'on a été adopté semble être primordial pour la création d'identité et le bien-être des adolescents. L'abandon étant déjà présent dans les esprits, un second secret pourrait avoir de lourdes conséquences pour l'attachement des adolescents envers leurs parents, ainsi que pour leur bon développement.

Aucun des adolescents interrogés n'a découvert son adoption par hasard. Tous l'ont su par leurs parents quand ils ont été en âge de comprendre ce qu'était l'adoption, souvent vers trois ou quatre ans. C'est un facteur très important dans une adoption. Le dialogue est bien souvent le moyen utilisé pour faire face aux différentes questions, aux différents doutes des adolescents adoptés. « Puis on parle bien oui, ça se passe bien, il y a beaucoup de dialogue chez nous en fait » (Stéphane, page 4). Le dialogue, est comme dans toute famille, très important pour l'homogénéité de la famille. Les adolescents adoptés ressentent encore plus ce besoin de communiquer, même si ils ne l'expriment pas directement. Les questionnements sur les origines, sur leur couleur de peau, sur les remarques des autres jeunes sont tant de soucis pour l'adolescent qu'il a besoin de faire part de tout cela. Les adolescents adoptés apprécient le fait que les parents aient toujours parlé de leur adoption avec eux. « Ma mère nous a tout raconté en détails, comment ça s'est passé, elle m'a même montré les papiers pour les démarches d'adoption. Avec elle ça ne me gêne pas (page 5) Mais j'apprécie de pouvoir en parler avec elle, car c'est vrai que ça aurait pu être un sujet tabou (page 5). Il est vrai que le fait d'avoir un tabou dans la famille concernant l'adoption de l'adolescent émet une sorte de gêne familiale qui peut engendrer différents problèmes si ce tabou n'est pas abordé.

Ce tabou n'a souvent pas lieu dans les familles adoptives de part les différences (de couleur en particulier) obligent en quelque sort les parents à parler de l'adoption à leur enfant. « Mais je me dis aussi que là je ne ressemble pas trop à ma mère dû au fait que je sois asiatique, sinon je me serais posée des questions ». (Mijanou-Laurence, page 5)

La plupart des parents abordent assez tôt la question de l'adoption avec leur enfant, ce qui facilite la compréhension de la situation. « Mes parents m'ont parlé tôt de mon adoption, ça n'a jamais été un secret, de toute façon ma couleur... (Page 3) Ils nous ont dit, tu es née dans le ventre d'une autre femme, et peut-être pas dans le bon ventre, l'avion t'a amené chez nous et voilà (rires) » (Rachelle, page 3)

Une des hypothèses du mémoire était de vérifier si le comportement des adolescents vis-à-vis de l'adoption avait un impact sur l'adolescent et son intégration. D'après ces entretiens, nous pouvons dire que les adolescents perçoivent de façon positive d'avoir été mis tôt au courant de leur adoption. Le dialogue parent enfant est extrêmement important dans les relations familiales. Il l'est encore plus dans le cas d'une adoption internationale de surcroît.

L'intégration familiale de l'adolescent sera largement favorisée si les parents adoptifs ont toujours abordé la question de l'adoption, et su répondre aux différents questionnements de l'adolescent. Plus de la moitié des adolescents ayant fait l'entretien ont confié que le fait de savoir qu'ils avaient été adoptés les a aidé à se développer et s'intégrer. L'adoption dans le secret n'en aurait été que plus lourde à porter. L'abandon étant déjà en soi un secret (quand on ne connaît pas toutes les circonstance de l'abandon), un secret supplémentaire venant des parents adoptifs est très dur à gérer pour les adolescents. La loi du secret est vraiment la pire des choses dans une adoption (interne ou internationale). Lorsque l'adolescent apprend à un âge tardif (par ses parents ou par autrui), son adoption, il a le sentiment d'avoir été trompé, bafoué dans son intimité. Tout ce qui faisait ses repères (ses parents, sa famille, ses amis) se trouve remis en cause.

C'est pourquoi les adolescents adoptés reconnaissent majoritairement que le fait d'avoir toujours su qu'ils avaient été adoptés les a aidé à se construire et à s'intégrer dans la société ; car ils savaient qui ils étaient.

La perception des adolescents adoptés sur eux-mêmes dépend aussi de la perception que les parents adoptifs ont sur leurs adolescents, de la façon dont on leur a parlé de leur adoption et de leur histoire.

* 51 Source 2001 du Secrétariat d'Adoption Internationale du Québec (le SAI)

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand