Intégration des adolescents adoptés d'origine étrangère au Québec( Télécharger le fichier original )par Delphine MOYTIER Université de Caen - Master IUP Management Social Santé 2006 |
· Choix de l'outilJ'ai effectué mon enquête par le biais d'entretiens semi-directifs d'une durée d'au moins une heure et demie avec des adolescents adoptés. Je me suis entretenue avec des jeunes québécois âgés entre quatorze et vingt et un ans. Ces personnes, hommes ou femmes, seront aussi d'origine étrangère, afin de traiter de la question de l'intégration, avec des facteurs tel que la couleur de peau, la culture, le prénom à consonance étrangère. La méthode qualitative me parait la plus appropriée pour ce travail. L'entretien permet d'apprécier le caractère qualitatif de cette recherche sur l'intégration des adolescents adoptés au Québec. Le questionnaire offre moins de possibilités. Par un entretien, nous pouvons comprendre en profondeur le parcours de l'adolescent dans son adoption, les sentiments, les situations qu'il a connu. L'étude qualitative a ce caractère d'approfondissement du sujet qui convenait pour ce mémoire. L'entretien est un bon moyen pour faire parler les adolescents adoptés, les laisser raconter leur histoire, leur vécu, expliquer leurs sentiments. L'adoption est un sujet assez complexe et intime, car il aborde des sujets comme la famille, les origines, le secret, l'intégration, qui peuvent être des sujets difficiles pour certains adolescents. L'entretien permet de rentrer « petit à petit » dans le sujet, quand le climat de confiance est instauré entre l'adolescent et l'étudiant. Cette enquête comporte un volet concertant les représentations des adolescents sur leur adoption, sur leur intégration, sur la société québécoise. C'est pourquoi le choix de la méthode qualitative, grâce à des entretiens semi-directifs fut retenue. Cela permet de tenir compte des expressions, des émotions, des opinions des adolescents adoptés. Dans l'ouvrage de Gotman et Blanchet, il est dit que « l'entretien fait construire un discours (...), il impose à chaque fois que l'on ignore le monde de référence, ou que l'on ne veut pas décider a priori du système de cohérence interne des informations recherchées. ».48(*) L'entretien permet de plus d'instaurer un certain climat de confiance, afin de créer un dialogue intéressant pour ce travail. Les questionnaires me semblaient trop « froids » pour parler d'un sujet comme l'adoption. Il me semble aussi que par des questionnaires, je n'aurais pas eu toutes les réponses aux questions que je me posais sur l'intégration des adolescents adoptés au Québec. · TerrainAvant de partir étudier à l'Université de Montréal, j'ai tenté de contacter les différentes associations et organismes d'adoptions et de post-adoption à Montréal et ses environs ; en expliquant le but de ma recherche et de mon enquête auprès des jeunes. Madame Gagnon, Présidente de la FPAQ, la Fédération des Parents Adoptants du Québec, a répondu à ma requête. J'ai suivi son cours d'Adoption internationale, et j'ai ainsi pu être en contact avec des jeunes (entre 14 et 21 ans), d'origine étrangère et ayant été adoptés entre l'âge de 14 jours et 5 ans. La FPAQ est une association de parents, qui se réunissent régulièrement, éditent un journal, conseillent les futurs parents. Cette fédération a différents objectifs : - regrouper les parents désirant adopter ou ayant déjà adopté un ou des enfants d'un pays étranger - promouvoir des interventions ayant comme objectif premier le meilleur intérêt de l'enfant - transmettre de l'information et soutenir les parents avant, pendant et après l'adoption - favoriser les échanges et un travail de concertation avec les autres associations de parents - favoriser des échanges d'idées avec les intervenants en adoption (travailleurs sociaux, psychologues, médecins) en vue d'une meilleure compréhension de la réalité des familles adoptives - participer à des projets humanitaires qui visent à améliorer les conditions de vie d'enfants dans d'autres pays J'ai donc fait pour ce mémoire quatorze entretiens d'une heure et demie à deux heures chacun, selon chaque adolescent que j'ai pu rencontrer. Ces jeunes habitaient soit sur Montréal, ou soit sur Québec, villes importantes au Québec. Les entretiens se sont déroulés entre les périodes d'octobre 2005 et décembre 2005, soit chez moi, soit chez l'adolescent, et selon les possibilités. J'ai pu rencontrer ces adolescents soit par le biais de parents adoptifs ayant été contactés par Madame Gagnon, soit par le biais de relations de la FPAQ qui a communiqué aux adolescents mon enquête sur l'adoption. * 48 BLANCHET A., GOTMAN A., L'enquête et ses méthodes : l'entretien, édition Nathan, 2001. |
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