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Rapport de stage à la Direction régionale des affaires culturelles Midi-Pyrénées (Toulouse)

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par Thomas Perrin
Université Paris III - Sorbonne Nouvelle - DESS (master) de Relations interculturelles 2000
  

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B. La DRAC Midi-Pyrénées

I. Spécificités régionales

Comme dans la plupart des secteurs professionnels, certaines caractéristiques de la région Midi-Pyrénées influencent l'activité de la DRAC.

1. Eléments de diagnostic

· Midi-Pyrénées est la plus vaste région de France, formée de 8 départements (Aveyron, Tarn, Tarn et Garonne, Lot, Ariège, Hautes-Pyrénées, Gers, Haute-Garonne), pour une superficie de 45.000 km ², près du dixième du territoire national, mais seulement 4 % de la population. La région, organisée autour de l'axe majeur que constitue la vallée de la Garonne, regroupe des ensembles orographiques et des terroirs très variés : la chaîne pyrénéenne au sud ; au coeur de la région, un monde de collines cloisonné en une multitude de micro-régions ; enfin, au nord et à l'est, les petits Causses du Quercy et les grands Causses du Rouergue, adossés à des zones montagneuses (Massif Central) comme l'Aubrac. Cette diversité physique se retrouve également dans l'histoire et la géographie humaine, thèmes plus en rapport avec la mission de la DRAC. A côté de grands ensembles comme le Rouergue ou le haut Languedoc, on trouve des provinces beaucoup plus petites comme le Comminges ou le Couserans, qui toutes ont leur histoire propre, parfois d'ailleurs plus liée aux régions d'outre-Pyrénées qu'aux autres provinces limitrophes.

En ce qui concerne les transports et déplacements, le réseau autoroutier commence à peine à se structurer dans les dernières années du XX ème siècle, et Toulouse demeure l'un des chefs-lieux de région les plus mal reliés à la capitale. De plus, les trajets nécessaires pour atteindre les zones les plus reculées de la région, de surcroît très montagneuses, réclament plusieurs heures ; cet élément constitue un facteur déterminant dans l'action d'un service comme la DRAC qui ne possède pas d'échelon départemental. Ainsi, la direction et les conseillers sectoriels ont très régulièrement à se déplacer pour des missions en région, qui peuvent durer plusieurs jours, compte tenu des distances parcourues. Le problème d'enclavement de la région se retrouve notamment dans l'organisation et la mise en oeuvre de projets transfrontaliers, malgré l'aménagement progressif du réseau routier transpyrénéen vers Barcelone et Saragosse.

· La répartition démographique est très contrastée. Bien que la région présente un solde migratoire positif depuis plusieurs années (ce qui en fait une des régions les plus attractives de France), l'écart ne cesse de se creuser entre un monde rural qui se dépeuple, et le pôle urbain hypertrophié de Toulouse, qui pousse des « antennes » le long des principales vallées (au sud, celle de l'Ariège vers Pamiers et Foix, au nord, celle de la Garonne vers Montauban, au nord-est, celle du Tarn vers Albi). Ainsi, on ne trouve guère, en dehors des vieux bassins industriels en déclin d'Albi-Carmaux et de Castres Mazamet, que les pôles urbains isolés de Tarbes-Lourdes au sud-ouest, et Rodez au nord-est, ensembles demeurant tout de même de taille modeste.

· Economiquement, la région est marquée par les bassins industriels en déclin sus-cités, dont la reconversion ne va pas sans poser des problèmes sociaux, qui à leur tour se répercutent sur la culture locale, en particulier sur la perception à forte connotation patrimoniale de toute une série de traditions, de savoir-faire qui contribuent à bâtir une forte identité. Ces zones réclament une attention particulièrement soutenue dans le cadre d'une politique d'aménagement culturel du territoire, notamment par l'implantation d'équipements qui peuvent jouer un rôle important dans la cohésion sociale de certaines communautés.

Par ailleurs, Midi-Pyrénées présente un caractère rural très accusé : plus de 12% de la population active se consacre encore à l'agriculture (activité dominante du Gers par exemple). Cette caractéristique fait de Midi-Pyrénées la région du «bon-vivre », mais fragilise une économie agricole, de qualité certes, mais mal adaptée à la réalité du moment, face aux conséquences de la politique agricole commune, ainsi qu'aux conséquences que peut avoir la déshérence des terres sur le « paysage » au sens large de cette région. D'ores et déjà, la maintenance d'un patrimoine bâti spécifiquement lié à certains modes d'exploitation pose une série de problèmes auxquels la DRAC doit faire face.

En contraste avec ce monde en difficulté, le pôle technologique et industriel de l'agglomération toulousaine semble très performant, mais constitue en quelque sorte un monde à part dans sa région : si la ville de Toulouse, forte de sa tradition dans le domaine de l'aéronautique (tradition en partie impulsée par l'Etat), affiche de hautes ambitions en matière de développement des technologies nouvelles, il faut bien constater que, paradoxalement, elle a longtemps souffert d'un sous-équipement en matière culturelle. Ce retard a pu être rattrapé ces dernières années avec la réalisation d'un vaste programme d'équipements culturels, que la ville a pu réaliser avec la soutien notamment de l'Etat et de la Région.

A noter le souci de positionnement de la région, et particulièrement de sa capitale, dans le cadre de la construction européenne, et particulièrement vis-à-vis des voisins espagnols, la crainte étant grande de voir l'isthme midi-pyrénéen délaissé au profit des deux grands arcs atlantiques et méditerranéens. La tentation est alors de voir se constituer une sorte de dorsale centre-européenne qui irait de Munich à Madrid et Lisbonne, en passant par Rodez et Toulouse. Sans forcément chercher une adhésion entière à ce projet, la DRAC peut tendre à développer des relations avec les partenaires sus-cités, étant certain que la dimension transfrontalière doit être l'une des dominantes d'une action culturelle cohérente.

· Concernant la part consacrée à la culture dans le budget des collectivités, la région occupe une place légèrement au dessus de la moyenne dans les statistiques nationales pour les dépenses culturelles, rapportées à leur budget global comme au nombre d'habitants. Ainsi le conseil régional, qui en 1993 a consacré 5,2 % de son budget à la culture, occupe-t-il le 7ème rang national, cependant que la moyenne des dépenses des huit conseils généraux de la région est un quart plus élevée que la moyenne nationale. Quant à Toulouse, elle se situe dans la moyenne des grandes villes comparables, compte tenu de la présence de grands équipements structurants de niveau régional ou national.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway