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Rapport de stage à l'agence Lianne Jarrett Associates (Brighton)

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par Thomas Perrin
Université Paris VII - Denis Diderot - Maà®trise de Conception et mise en oeuvre de projets culturels 1999
  

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RODIN 2000 ET RODIN IN LEWES

DE LA CONCEPTION A LA REALISATION D'UN PROJET CULTUREL

PREMIERE PHASE: DE LA DECOUVERTE D'UNE HISTOIRE A LA CONCEPTION D'UN PROJET.

Au début des années 90, John May, journaliste et écrivain habitant à Lewes, commença à faire des recherches sur Le Baiser, après avoir découvert que cette célèbre statue de Rodin aurait appartenu à un habitant de Lewes, et serait restée dans la ville pendant longtemps.

Au début de ses recherches, la première idée de John était de transformer Lewes House, l'ancien lieu de residence du Baiser, en un centre culturel et historique, sans envisager de faire revenir Le Baiser à Lewes. Il se trouve que l'ancienne propriété de Warren appartient au District Council, équivalent du Conseil Général pour Lewes et ses environs.

Le président (Chief Executive) du District Council, John Crawford, fut tout de suite intéressé par l'histoire de la statue, et accepta en 1992 de prêter une salle de Lewes House pour l'organisation d'une mini-exposition d'anciennes coupures de journaux et autres archives relatant la venue du Baiser à Lewes et les événements qui suivirent. La raison de cette exposition était le lancement de presse du livre de David Sox qui raconte l'histoire de Lewes House, de Warren, de son partenaire et de leur passion pour l'art ; livre intitulé "Bachelors of the Art". C'est John May qui arrangea ce lancement après avoir entendu parler du livre, et il invita pour l'occasion les descendants des gens qui avaient habité à Lewes House.

A cette époque la ville de Lewes commença donc à redécouvrir que Le Baiser avait séjourné à Lewes et appartenu à de riches mécènes, et des personnes furent même légèrement choqués par certains détails de l'histoire d'après John May. Néanmoins John commençait à réunir de plus en plus d'information sur la présence du Baiser à Lewes, et la ville elle-même commençait à (re)découvrir cette histoire.

Grâce à l'appui renouvelé de John Crawford auprès du District Council, il fut possible pendant l'été 1994 d'organiser à Lewes House une exposition de travaux étudiants en art du College (lycée) de Lewes et de sculpteurs locaux, inspirés par la sculpture d'Auguste Rodin, dans une salle de réunion du Council non-utilisée à cette période de l'année. Cela fut un succès médiatique, surtout dans la presse éducative et la télévision locale, et John May écrivit un article dans le supplément couleur de l'édition du Samedi du Telegraph, un quotidien national à gros tirage - le lectorat est estimé à trois millions. Cette couverture médiatique confirma l'intérêt que l'histoire pouvait présenter à un niveau national, et par la même encouragea le District Council à supporter John May. Les premiers événements organisés à Lewes House, au budget peu important, avaient étaient financés par le District Council, dans le cadre de son programme d'action artistique et culturelle (Arts Program).

Depuis le début John May et John Crawford avaient l'intention d'organiser un projet culturel sur Rodin, et sur son rapport avec Lewes, incarné par Le Baiser, et après avoir préparé le terrain, il leur fallait à présent définir ce projet d'une part, et rassembler l'argent nécessaire à sa réalisation d'autre part. Dans le cadre des festivités du millénaire, un fonds special a été rassemblé au niveau national par l'Arts Council of England grâce à une loterie spéciale, le Millenium Lottery Fund, pour subventionner des projets culturels sur l'ensemble du territoire. John Crawford pensa qu'il faudrait solliciter une aide financière pour une célébration du millénaire à Lewes. Afin de présenter un projet susceptible d'obtenir une subvention du Millenium Lottery Fund, John May eu idée de Lewes Town of Sculpture (ville de la sculpture), inspirée par la disposition géographique de la ville, étalée sur une colline en haut de laquelle se trouve un château médiéval, qui semble une sculpture, et entourée d'autres collines (appelées les Sussex Downs). De plus beaucoup d'artistes résident à Lewes, et la ville est réputée pour son architecture et en particulier la qualité du travail de la pierre.

Bien que le projet de John May n'ait pas été retenu par le Millenium Lottery Fund , l'idée enthousiasma les organisateurs du festival d'arts annuel de Lewes, "Artwave", subventionné presque en totalité par le District Council ; et ils décidèrent pour l'édition 1994 d'orienter le festival sur la sculpture. Ils organisèrent une randonnée des sculptures (Sculpture Trail), c'est-à-dire une randonnée autour de quinze sculptures disposées dans la campagne. Le District Council, à l'occasion du festival, commanda à un sculpteur local, John Skelton, un bas relief portant l'inscription Rodin 2000, qui fut apposé à l'entrée de l'écurie de Lewes House où Le Baiser avait été entreposé si longtemps. Tout cela ajouta de la publicité autour de Lewes et de l'histoire du Baiser, et l'idée d'un projet Rodin 2000 commençait à prendre forme.

A ce stade, peu de personnes étaient impliquées dans le projet: John May, John Crawford, et la responsable des archives du District Council, dont les recherches aidaient grandement le travail de John May.

C'est à ce moment qu'ils eurent idée de ramener Le Baiser à Lewes, inspirés par le projet Lewes Town of Sculpture, et John May décida de contacter la Tate Gallery. Il entra en relation avec Sandy Nairne, le vice-président de la Tate Gallery, en charge notamment des activités décentralisées comme les Tate Galleries de St Ives en Cornouailles, ou de Liverpool. L'idée de ramener Le Baiser à Lewes intéressa Sandy Nairne. Il soumit à John May une liste des exigences particulières qu'un tel projet impliquait, par exemple les aspects pratiques comme le transport, les assurances, la sécurité. John May réalisa qu'il aurait besoin de trouver beaucoup d'appui pour mettre en oeuvre le projet comme il le souhaitait.

Il décida alors de contacter la Fondation Henry Moore, qui est une des plus importantes fondations de sculpture du monde, et mit la Fondation au courant de son projet. Les membres de la Fondation décidèrent de participer à cette aventure, et leur expertise et expérience des divers aspects d'une exposition de sculpture, en particulier la mise en place et la conservation des oeuvres, furent des atouts capitaux pour gérer les aspects pratiques du projet. La Fondation décida en outre d'accorder à l'exposition une aide financière, qui ne serait versée qu'une fois la mise en oeuvre de l'exposition commencée.

A cette même période, par l'intermédiaire de la personne chargée du programme culturel du District Council, John May fut introduit à Ann Elliot, qui allait devenir la commissaire de l'exposition Rodin in Lewes. Depuis plus de 30 ans Ann organise des expositions dans plusieurs pays, et est considérée par les professionnels de la culture en Grande-Bretagne comme une experte en sculpture du XXème siècle. John fit en même temps la connaissance de Lianne Jarrett, qui entretient de nombreux contacts dans la presse artistique et a elle-même travaillé pour des musées et mis en oeuvre des expositions. Lianne deviendrait l'attachée de presse de l'exposition.

Bien que la Tate Gallery semble d'accord pour prêter Le Baiser à la ville de Lewes, elle souhaitait que cela se fasse à l'occasion d'une exposition assez importante autour de la statue. John May, dont la passion pour Rodin est à l'origine du projet, décida de rassembler d'autres sculptures de Rodin autour du Baiser. Il prit contact avec le musée Victoria & Albert de Londres qui détient quelques sculptures de Rodin. Le musée accepta de prêter des oeuvres pour les exposer à Lewes sans trop de problème, du moment que les conditions requises par la Tate Gallery pour la mise en oeuvre de l'exposition étaient remplies. Le Musée Rodin de Paris était évidemment l'autre institution à solliciter pour cette exposition. Le Musée Rodin fut plus difficile à convaincre, car il était un peu réticent à prêter des oeuvres pour une exposition dans une ville de province en Angleterre qu'il ne connaissait pas et pour laquelle il avait peu d'intérêt. La liaison avec le Musée Rodin fut grandement facilitée grâce à l'action de Catherine Ferbos Nabov, une amie de Ann Elliot travaillant au British Council de Paris et parlant couramment le Français. John May dut aller à Paris à sept reprises, parfois accompagné de Ann Elliot, pour entamer une conversation avec la direction du Musée sur un éventuel prêt d'oeuvres. La démarche restant officieuse à ce stade du projet, les frais de déplacement ou autres restaient à la charge de John ou Ann, qui heureusement ont des amis qui sont installés à Paris.

Donc à cette époque, en 1996, le projet se dessinait de plus en plus, et de plus en plus de gens y prenaient part, apportant leur aide et leur compétence.

Dr Tom Flynn, maître de conférences à l'Université du Sussex et spécialiste d'Henry Moore, entendit parler du projet Rodin 2000 par la Fondation, et eut l'idée d'organiser le colloque Rodin in Britain qui a lieu au mois de Septembre 1999. Les recherches qu'il a menées sur le rapport entre la sculpture et le corps furent des sources d'information et d'inspiration pour John May, qui lui permirent de définir plus précisément le thème sous-jacent à l'exposition (Rodin et la sculpture des couples entrelacés) et le choix des oeuvres exposées.

A ce stade John May restait l'ingénieur principal du projet, et rendait compte de la progression de son travail au District Council régulièrement. D'autre part plusieurs personnes acceptaient bénévolement de le conseiller et de l'aider.

En Décembre 1997 la Tate Gallery donna son accord officiel au prêt du Baiser pour une exposition à Lewes, et Lianne Jarrett eu l'idée de contacter les médias à cette occasion. Le prêt de la statue fut mentionné au journal télévisé de la chaîne publique BBC, ce qui représente une très bonne première publicité pour le projet.

A ce stade de son développement, le projet acquit une nouvelle dimension dans la redécouverte du futur lieu d'exposition. John May et son "équipe" avaient l'intention de situer l'exposition dans la mairie de Lewes (Town Hall), car c'est dans cet endroit que la statue avait était révélée aux habitants de Lewes, et ce bâtiment à l'architecture exceptionnelle est un lieu parfait pour une exposition d'art. Assez étrangement le Town Hall n'appartenait plus au Town Council (Conseil Municipal), mais avait été racheté par le District Council dix ans auparavant. C'est-à-dire que le District Council louait le Town Hall au Town Council.

A cause de cette situation assez particulière, de nouvelles difficultés surgirent, car le District et le Town Councils sont deux structures indépendantes, qui à ce moment là ne semblaient pas enclines à coopérer. De plus, pour que l'exposition ait lieu, il fallait l'accord préalable de la National Museums and Galleries Commission, (une commission indépendante émanant de l'Arts Council, à peu près équivalente à la Direction des Musées de France), sur le respect des normes de sécurité et sur les conditions générales d'exposition. La commission, qui vint à Lewes pour inspecter le lieu d'exposition, put constater que la salle du Town Hall ou l'exposition devait avoir lieu (Assembly Room) était en mauvais état et nécessitait une rénovation, ce qui était créait un problème structurel et financier qui semblait compromettre l'exposition.

Malgré l'amorce d'annonce publique de l'exposition et une première couverture médiatique encourageante sur le retour du Baiser à Lewes, la pression semblait de plus en plus forte en 1998, presque un an avant l'inauguration, prévue pour Juin 1999. Il fallait à présent mettre en oeuvre l'exposition de façon concrète, et jamais un événement culturel de cette ampleur et de ce coût n'avait été réalisé à Lewes.

Finalement, le District Council décida de céder le Town Hall au Town Council, ce qui rapprocha les deux autorités et amena un nouveau partenaire au projet. Mais cela n'arrangeait pas les choses: le Town Council n'avait aucune expérience en matière de projet culturel, et se contenta au début de donner un peu d'argent à John May pour qu'il puisse intensifier la mise en oeuvre du projet,. Ce stade du projet était d'après John May très difficile, car bien qu'il reçoive beaucoup d'appui et d'encouragement, de nombreuses personnes semblaient ne plus y croire. Un autre problème était que soudainement le District Council dut réduire le budget de son programme culturel (Arts Program), et dut arrêter de financer le travail de John May pour l'instant. Cela confirma l'idée de John May que le District Council à lui tout seul ne pourrait financer entièrement la réalisation de son projet.

A ce moment il apparaissait indispensable d'organiser une structure capable d'entreprendre la mise en oeuvre de l'exposition, de rassembler les fonds nécessaires à sa réalisation, et qui agirait en collaboration avec le District et le Town Councils.

Paul Myles, un habitant de Lewes et directeur de PM Trading, une entreprise de construction spécialisée dans les structures en métal, avait été contacté à l'origine pour renforcer les sols de l'Assembly Room qui devraient supporter le poids du Baiser - plus de 3 tonnes - et superviser les autres travaux de rénovation du lieu d'exposition. Vu son expérience d'homme d'affaire et de chef d'entreprise, combinée à un authentique intérêt dans les arts, John May lui proposa alors de former une organisation chargée de mettre en oeuvre le projet et d'en trouver le financement, en collaboration avec les autorités locales.

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"Ceux qui rĂªvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rĂªvent de nuit"   Edgar Allan Poe