2. L'ÉCHELLE INTERRÉGIONALE DANS LES
CONTEXTES
EUROPÉEN ET INTERNATIONAL
"La région est bien le maillon faible de nos
institutions territoriales et pourtant toutes les évolutions en cours,
au niveau national comme européen, poussent non pas à sa
disparition, mais bien au contraire à son dépassement. Aller
au-delà des régions françaises actuelles, c'est non
seulement et vraisemblablement grossir en taille, en superficie, mais c'est
augmenter ses compétences et ses moyens à la hauteur des enjeux
européens" (Leclerc et alii, 1996, 31).
L'Europe joue donc un rôle prépondérant
dans la montée de l'interrégionalité, d'une part en
incitant les régions à regrouper leurs forces - création
de lobbies institutionnels tels que l'Association des régions
périphériques d'Europe, l'Association des villes et
régions de la grande Europe pour la culture -, d'autre part en
instaurant, à travers les mécanismes d'appels aux fonds
structurels, un dialogue direct entre la Commission à Bruxelles et les
régions - création du Comité des régions d'Europe -
et en suscitant la création d'entités interrégionales -
programme INTERREG.
"Le schéma de développement de l'espace
communautaire (SDEC) fait du polycentrisme un principe et un objectif. Ainsi
sont encouragées des coopérations interrégionales
transnationales qui renforcent des "plaques tectoniques" (Cl. Lacour) ou des
petites Europe" (Guigou, 1999, 5). Et ce processus au niveau européen
doit évidemment être accompagné par la "recomposition
interrégionale de chaque nation" (id.).
Au-delà du contexte européen cette
évolution territoriale répond à la multiplication des
échanges à l'échelle planétaire afin de garantir
aux régions un développement durable en phase avec le contexte
géopolitique mondial. L'aménagement culturel du territoire et la
territorialisation des politiques culturelles sont liés à ces
problématiques. "C'est de plus en plus à l'échelon des
régions que doit se concevoir et s'organiser l'effort de
compétitivité et de coopération [culturelle]
internationale" (Latarjet, 1992, 21), et l'on retrouve les "projets de
coopération culturelle avec d'autres régions d'Europe et de
l'étranger" parmi les "stratégies culturelles régionales"
(id., 59-60).
Les relations culturelles extérieures des
régions françaises apparaissent dans ces conditions comme le
prolongement naturel d'un terrain d'étude privilégié de
leur propre situation en Europe et dans le monde et peuvent susciter plusieurs
questions relatives à leurs enjeux, leurs possibilités et
modalités de développement.
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