La technique
Le décor de La Tempête est très
sophistiqué techniquement et a nécessité l'aide capitale
des machinistes et techniciens. Par exemple le milieu de la scène se
soulève pendant la tempête, et symbolise une île,
l'île de Prospéro; et le chaos dans le théâtre.
Il a fallu de nombreux essais en salle Richelieu, lors de
répétitions dramatico-techniques pour régler les effets
spéciaux : Ariel vole, tenue par des fils transparents, il y a une
machine à remonter le temps qui fait disparaître un acteur, le
rideau de scène est aspiré, une épée
s'enflamme : tout cela demande beaucoup de répétitions, pour
arriver à l'effet de "tempête" voulu par Daniel Mesguich.
D'ailleurs l'aide d'un illusioniste de métier a
été sollicitée. Le théâtre rejoint ici le
domaine du cirque, de la magie, ce qui le diversifie. Les moyens technologiques
et financiers mis en oeuvre par la Comédie Française ont
été déterminants à ce sujet. Par exemple la
régie est informatisée et les éclairages sont
réglés sur ordinateur.
Daniel Mesguich a aussi souhaité que la musique soit du
spectacle: elle peut aider à indiquer le sens, à souligner
l'effet dramatique, à aider les acteurs, à accompagner les
rideaux qui ponctuent les scènes. Elle est très présente
dans ce spectacle. Des séances spéciales ont été
consacrées au choix des musiques : beaucoup de son a
été repris des pièces précédentes de Daniel
Mesguich, car il conserve les musiques sur mini-discs ou DAT. Là encore
l'équipe fait preuve d'une grande modernité technologique, comme
lorsqu'il a été décidé pour le masque de faire
parler les acteurs dans des micros déformant la voix de manière
surprenante.
La vidéo a aussi été utilisée lors
de certaines répétitions pour aider à corriger et
améliorer la mise en scène et l'art dramatique.
Quant aux costumes, maquillages et coiffures, ils sont aussi
importants, car ils modifient la perception que le public peut avoir du
personnage, et permettent aux acteurs de mieux incarner leur rôle. Ils
sont apparus plutôt vers la fin des répétitions, comme pour
parfaire le travail déjà accompli.
Daniel Mesguich a donc accordé une grande part à
la technique dans sa mise en scène, ce qui a permis des effets
spectaculaires voulus par l'esprit baroque de La Tempête.
Là encore on voit que le théâtre ne se limite pas au texte
ou à l'art dramatique, mais sollicite d'autres disciplines
extra-artistiques.
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