INSTITUT UNIVERSITAIRE DE FORMATION GENERALE ET
DIPLOMATIQUE DE PARIS
THESE DE DOCTORAT
(Ph.D)
L'ASSURANCE QUALITE DES SOINS DE SANTE : UN DEFI A
RELEVE EN REPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE
Présenté et soutenu par
Moussa Diouldé MBOW
Sous la direction de : Professeur
Olivier BUIRETTE
Octobre 2006
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Dédicaces
A ma famille, du moins dirai-je à la tribu de Samba
Diouldé Ali Toly Lamine,
Mon père, oui papa, c'est un jour d'octobre 1969, tu
m'envoyais à l'école,,je me souviens de l'importance que tu avais
attaché à monéducation et voici l'un des résultats,
mais j'aurai pu mieux faire et bien avant maintenant.
Ma mère,oui maman, tu ne t'es jamais doutée de mes
capacités et pour cela tu m'as accompagné jusqu'à
l'aéroport de Nouakchott, pour me soutenir, oui maman j'aimerai encore
te faire tout le bonheur après tant d'années
d'éloignement.
Djeynaba, tu as choisi les variables ordinales et moi j'ai
préféré celles qui sont nominales mais toutes sont des
variables, l'essentiel est qu'elles servent utilement.
Kérole, ma soeur, tu l'as démontré, tu as
su me représenter là où le besoin s'est fait
sentir, quelque soit la situation tu as été au rendez-vous
et je pense que tu ne t'es pas encore lassée.
Thilèle, évoquer ton prénom quelque part,
permet à l'anxieux de recouvrir son équilibre, ce n'est que du
bonheur pour moi.
Mamoudou, à l'heure même où je finis cette
thèse, tu t'occupes encore de mes interminables problèmes,
santé et bonheur.
Au nom de l'amitié : SAO Amadou Demba
Guèlèle, ce n'est pas un hasard l'amitié ce sont la
famille LAM des halaybé ou l'ACAPES de Dakar ou du moins la
faculté de TIMSBOY, le restaurant de L. Diouf, le 24 décembre
1983 que des dates et des souvenirs et surtout la sincérité et
le partage des mêmes principes. Je ne peux pas énumérer
tous les facteurs qui ont scellé cet amour.
El hadj Sall Mamadou dit Mao Sall, tu as
été un grand frère, car ta contribution n'a jamais fait
défaut tant pour les titres obtenus à l'ENSP de Nouakchott et que
pour ceux les diplômes de Bordeaux et de Paris.
Tous les sinthiounabé, sarandogounabé et
boghénabé
Remerciements :
Nous tenons à remercier
Au Corps d'encadrement et aux membre du jury :
Le Professeur Olivier Buirette de l'Ecole doctorale de la
Nouvelle Sorbonne Université
Paris III et Directeur de l'IRERIE de Paris
Le Docteur Bruno Hamard Président de L'OSEO
Le Docteur Célile Vrain
Le Professeur Paul Vandenbusche de l'Ecole de santé
publique del'université libre de Bruxelles
A mes amis (es) et anciens collègues :
Aminata Lamine Basse
Dia Elimane Boukary chef de service de la protection de
l'enfance au MSAS
Docteur Kane Amadou Racine pour ses nombreuses contributions
OMS Nouakchott
Docteur Mamadou Sarr, médecin-chef de la CM de Podor
(Sénégal)
Madame Lignier Chantal, Cadre de santé au Service de
médecine l'Hôpital Ouest Parisien de Trappes
Madame Armoire responsable de l'Atracevo à Mantes la
Jolie
Le personnel de l'association Déclic de Mantes la
Jolie
Le personnel de l'association KJPF de Mantes la jolie
AVANT- PROPOS
A travers cette thèse, je propose de contribuer
modestement à la résolution de certaines questions qui sont
restées pendant longtemps sans réponses. Les populations et les
professionnels des pays sous développés tentent chaque jour de
changer leur manière de vivre en vue de promouvoir l'accès aux
services de santé de qualité. Il y a une quinzaine
d'années nous avions cru que les soins de santé primaire qui ne
sont pas des soins au rabais allaient permettre aux populations
d'améliorer leur qualité de vie. Et avions pensé que
l'initiative de Bamako était la clé d'ouverture vers le bien
être. En 1997, nous nous sommes rendus compte que ce nouveau
système pouvait mieux faire pour offrir des services de santé de
qualité. L'apprentissage de la symbiose entre l'étude des
sciences du développement versus politique et l'application de la
démarche scientifique acquise durant ce cursus universitaire et lors
d'un parcours professionnel en santé publique ont éveillé
notre curiosité sur la problématique de l'accès universel
aux prestations qualitatives de santé. Notre directeur de thèse,
le Pr.Olivier Buirette, nous a soutenu dans cet exercice laborieux. Son
encadrement universitaire, son écoute, sa disponibilité, sa
compréhension de tous les instants, et son soutien moral m'ont
été d'un apport indéniable pour la réalisation de
ce présent travail. Sous sa direction j'ai pu comprendre les approches
et en tentant, à mon tour de proposer quelques pistes nouvelles pistes.
Comme le disait Samba Diallo dans l'aventure ambiguë de Cheikch
Hamidou « Aller à l'Ecole c'est apprendre
à lier le bois au bois », nous sommes
allés à l'IRERIE, c'était pour tenter de manière
peu prétencieuse de faire un rapprochement entre les problèmes et
leurs causes et nous pensons en faire sortir des solutions
bénéfiques pour améliorer la qualité des soins en
Mauritanie.
Nous pensons que les communautés et la
société civile, mais les professionnels de santé seront au
rendez de l'évaluation du NEPAD et des objectifs du millénaire
pour le développement. Nous osons espérer que la transistion en
cours en Mauritanie brisera le népotisme et le laxisme implantés
sous le règne de Ould Tayya, pour inféoder une
société démocratique, juste et déterminée
à se développer. Développer des services de santé
en qualité et pou tous ce n'est pas une utopie, c'est un projet faisable
au prix d'une réelle décentralisation et d'une véritable
réorganisation du système de santé.
Nous sommes convaincus que la participation communautaire, la
collaboration intersectorielle, la mutualisation sont les principales
stratégies qui permettent d'assoeir un système de santé
très viable, mais que les décideurs mauritaniens sous le
règne de Ould Tayya avaient corrompu.Les obfectifs liés à
la prise en charge intégrée des maladies de l'enfant (PCIME), au
programme de maternité sans risque, aux approches de lutte contre le
SIDA et les autres infections sexuellement transmissibles et à la lutte
contre le paludisme pourraient être atteint si des réformes
basées sur les résultats de notre études sont
appliquées. Dès lors à la société civile que
revient la responsabilité d'éveiller et d'inciter les
populations et de revendiquer auprès des autorités politiques la
mise en oeuvre des réformes de la santé publique. Enfin l'Etat a
le devoir d'honorer aux engagements qu'il a souscript, notamment ceux
inhérents à la santé des mauritaniennes et mauritaniens
qui attendent depuis quarante six (46) ans le bien-être promis.
Les résultats de cette étude sur le système
de recouvrement des coûts, nous amènent à formuler des
recommandations d'ordre politique applicables en santé publique
Au terme de cette étude dont le but est de contribuer au
développement des services de santé de qualité nous
pensons avoir identifié de nombreuses des approches permettant de
viabiliser les services de santé dans toutes les wilayas. Le
projet qui émergera grâce aux résultats de notre recherche
vise à influencer des changements en matière de politiques en
faisant progresser les connaissances ; en testant et en améliorant les
méthodes de prestation, de financement et d'administration ; en
renforçant les capacités tant institutionnelles que
techniques. Cette démarche complète celle qui ont
été entreprises par d'autres chercheurs pour combler en partie
les lacunes dans les connaissances actuelles pour permettre le foisonnement des
entités capable d'élever l'espérance de vie
corrigée de l'incapacité (EVCI : Homme=39,6 Femme=43,6)
. Bien souvent de tels types de recherches sur la qualité des
services de santé, ce sont focalisés exclusivement sur les
résultats des actes médicaux, mais sans pouvoir renverser la
tendance, c'est pour cette raison que nous avons mener celle-ci de
manière transversale en utilisant des approches de santé publique
utilisant les sciences humaines, les sciences politiques et la démarche
épidémiologique. Nous nous sommes servis de plusieurs
modèles et méthodes applicables dans un contexte de mal
développement.La recherche de terrain et la collecte et l'analyse de
données, nous ont permis d'identifier des problèmes cruciaux qui
affectent le fonctionnement des services de santé, la mise oeuvre des
objectifs nationaux et l'offre qualitative des prestations de santé. Les
recommandations que nous avons faites s'inscrivent dans la logique du plan
directeur de santé et ont été formulées dans un
langage non technique et l'information technique pour permettre à
l'ensemble des acteurs de comprendre les enjeux de la qualité des
services de santé. Les produits de cette étude
intéresseront les bailleurs de fonds internationaux puisqu'ils valident
ou infirment des hypothèses importantes et évaluent des
politiques existantes.
Enfin, nous avons pu constater que même avant la fin de
cette recherche,certains acteurs, les comités de gestion se sont
mobilisés pour impulser l'application des normes et procédures
des services de santé.
Résumé
Le système de recouvrement des coûts de santé
ou Initiative de Bamako (IB),la santé de la reproduction et les
mutuelles de santé sont les principales approches adoptées par
les pays africains en tant que politique de relance de la stratégie des
soins de santé primaires.La mise en oeuvre de l'IB en Mauritanie a
débuté par deux zones d'expérimentation (Ouad Naga au
Trarza et Kankossa en Assaba)(1(*) )sous l'impulsion de
l'UNICEF. Au terme de cette phase pilote l'extension fut menée dans les
wilayas Nouakchott, Brakna et Trarza au début de 1993 et la
généralisation au niveau des centres de santé et postes de
santé fut totalement amorcée à la fin de la même
année. La généralisation de cette politique de
santé bien que se réfèrent à la stratégie
des SSP a été faite en hâte et souvent sans tenir compte
des véritables expressions des bénéficiaires en terme de
qualité. Comme celles qui la précédèrent son impact
n'a pas eu de signification notable sur les indicateurs du développement
humain inhérents au secteur de la santé, car souvent les
décideurs et leurs techniciens conseillers se sont surtout
focalisés sur le processus gestionnaire pour la mise en place de ces
politiques .Ainsi les critères de qualité de performance, de
pérennité et d'universalité de cette politique ont
été souvent passés sous silence pour ne pas dire
négligés. Grâce aux études de cas
réalisées sur la base des outils disponibles et entretiens avec
les acteurs dans les wilayas de Nouakchott, de l'Assaba et nous avons
mené cette recherche qui vise à mettre en exergue les
critères de performance et de qualité pour optimiser la mise en
place des politiques de santé. Nous avons utilisé des
méthodes combinées d'investigation courante dans les sciences
humaines aussi bien au niveau des acteurs qu'au niveau des
bénéficiaires, une exploration documentaire. Les décideurs
politiques et les partenaires au développement à quelques
exceptions près sont surtout préoccupés par le processus
de mise en oeuvre dans sa composante géographique et numérique.
Il semble que le choix ces projets et de leur planification découlent
le plus souvent des effets de modes régionaux et internationaux dans le
but de mobiliser de ressources additionnelles ; et sont non congruents
avec les besoins réels ou exprimés par leurs
bénéficiaires. L'analyse du système de santé dans
son ensemble a permis d'identifier les problèmes majeurs qui affectent
la politique des soins de santé primaires et la mise en oeuvre de
l'initiative de Bamako dont la finalité est la promotion du bien
être des populations. Ces problèmes sont les suivants :
i) Une décentralisation inefficace, aux contours flous
sur laquelle repose le système de santé et de l'action sociale
est l'un des handicaps qui a affecté l'offre des soins de
qualité.Les insuffisances consécutives à cette
décentralisation sont un manque de la collaboration multisectorielle et
une absence effective de la participation communautaire Ces obstacles
dénotent par un manque de communication entre les acteurs et les
bénéficiaires, une indifférence de certains élus
vis-à-vis des questions de développement l'action sociale et
sanitaire et un manque de confiance entre populations, décideurs et
prestataires ;
ii) Des dysfonctionnements et contradictions de liés
à la mise en place, à la logistique insuffisante et
l'aliénation du système de gestions et d'informations (absence
d'indépendance pharmaceutique, non sécurisation des structures,
ruptures fréquentes de stocks...) ;
Pour renforcer le système de santé il incombe
à l'état Mauritanien et à ses partenaires au
développement de :
Instaurer une décentralisation opérationnelle
exercée à partir des collectivités locales sous la
supervision de l'administration de la wilaya. Il s'agit de transférer
tous les pouvoirs de décision, de mise en oeuvre, de suivi et
d'évaluation à la commune urbaine ou rurale dès lors il
appartiendra aux waliyas et aux moughaatas d'assurer, l'évaluation
normative de l'ensemble des aspects de la mise en oeuvre des politiques
nationales.
Il s'agira d'inciter les bénéficiaires à
prendre une part active à la réalisation des objectifs de
santé publique ; à la mise en place des structures
professionnelles, administratives et de consommateurs de soins de santé.
Les décideurs locaux auront la responsabilité de former des
comités de développement de l'action sanitaire.
Définir normes et procédures applicables
à tous les niveaux ; mettre en place une logistique
appropriée de pharmacie et de matériel biomédical.
Acronymes
AMDEC : Analyse des Modes de Défaillances de leurs
Effets et de leur Criticité
APD : Aide Publique au Développement
BAD : Banque Africaine de Développement
BCI : Budget Consolidé d'Investissement
BM : Banque Mondiale
CAMEC : Centrale d'Achat des Médicaments Essentiels et
des Consommables
CBMT : Cadre Budgétaire à Moyen Terme
CCA : Bilan Commun de Pays
CCC : Communication pour le changement
de comportement
CHN : Centre Hospitalier National
CNH : Centre National d'Hygiène
CNORF : Centre Nationald'Orthopédie et de
Rééducation Fonctionnelle
CIP : Communication interpersonnelle
CSLP : Cadre Stratégique de Lutte contre la
Pauvreté
DAF : Direction des affaires de Administratives et
Financières
DAS : Direction des Affaires Sociales
DES : Direction des établissements de
santé
DLM : Direction de Lutte contre la Maladie
DIMM : La Direction des Infrastructures, du
Matériel et de la Maintenance
DPCIS : Direction de la Planification, de la
Coopération et de l'Information Sanitaire
DPL : Direction de la Pharmacie et du Laboratoire
DPM : Direction de la Pharmacie et des Médicaments
DPR : Dépôt régional de pharmacie
DPS : Direction de la Protection Sanitaire
DRASS : Direction régionale à l'action
sanitaire et sociale
DRPSS : Direction ou délégation
régionale à la promotion sanitaire et sociale
EDSM : Enquête Démographique et de Santé
de Mauritanie
EVCI : Espérance de Vie Corrigée de
l'Incapacité
FAO : Organisation pour l'Alimentation et l'Agriculture
FNUAP : Fonds des Nations Unies pour la Population
GTZ : Coopération Technique Allemande
IB : Initiative de Bamako
IDE : Infirmier Diplômé d'Etat
IDH : Indice de développement humain
IEC : Information Education Communication
IMS : Infirmier Médico-Social
IRA : Insuffisance Respiratoire Aiguë
IST : Infections Sexuellement Transmissibles
KFW : Coopération Financière Allemande
MICS : Enquête à Indicateurs Multiples
(Unicef)
MARP : Méthode Accélérée de
Recherche Participative
MSAS : Ministère de la Santé et des Affaires
Sociales
NPO : National Project Officer
NU : Nations Unies
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONG : Organisation Non Gouvernementale
ONS : Office national des statistiques
PASS : Programme d'appui au secteur de la santé
PCIME : Prise en Charge Intégrée des Maladies de
l'Enfant
PCR : Plan de Consolidation et de Relance
PEV : Programme Elargi de Vaccination
PIB : Produit Intérieur Brut
POAS : Plan Opérationnel Annuel de la Santé
PTHG : Plan Triennal à Horizon Glissant
PPN : Politique Pharmaceutique Nationale
PPTE : Pays Pauvres Très Endettés
PREF : Programme de redressement économique et
financier
PNLTL : Programme National de Lutte contre la Tuberculose et
la Lèpre
SCP : Stratégie de Coopération avec le Pays
SNIS : Système National d'Information Sanitaire
SNU : Système des nations Unies
SOU (B ou C) : soins obstétricaux d'urgence (B=de
base ou C= complets)
UM/MRO : Ouguiya (monnaie nationale Mauritanienne 1euro =
340 UM)
UNDAF : Cadre des Nations Unies pour l'Aide au
Développement
UNICEF : Fonds des Nations Unis pour l'Enfance
Wali : Gouverneur
Wilaya : Région /Province
Introduction Générale
Après les périodes sombres des années
1980 et du début des années 1990, un espoir a été
donné à l'Afrique de rehausser l'espérance de vie de ces
populations. Un rapport incarne bien les nouvelles idées et l'optimisme
renouvelé qui animent le débat sur les services de santé
en Afrique; c'est celui publié en 2001 par la Commission
Macroéconomie et santé, créée par l'Organisation
mondiale de la santé (OMS) l'année précédente, afin
d'examiner les relations entre la santé, le développement et
l'équité sociale, et de recommander des mesures pour minimiser la
pauvreté et maximiser le développement économique. L'an
2001 a été la date pendant laquelle de fonds substantiels furent
mises à la disposition pour la résolution du problème des
maladies infectieuses et avec l'annonce de la création d'un Fonds
mondial pour la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Cet
important bailleur de fonds a été officiellement établi en
janvier 2002 pour faire suite aux travaux entrepris par le G-8, les chefs
d'État africains et le secrétaire général des
Nations Unies, Kofi Annan. En outre, des organismes comme la Fondation Bill et
Melinda Gates, la Fondation Rockefeller, la Fondation des Nations Unies et
Roll Back Malaria (partenariat destiné à faire reculer
le paludisme) ont accordé la plus haute priorité à la
santé en Afrique à un moment où les responsables des
programmes de développement international, eux aussi, redoublaient
d'efforts sur le continent. Ce sont là d'heureuses initiatives,
hautement souhaitables, qui reflètent une nouvelle volonté
politique d'aider l'Afrique à mener à bien la réforme de
la santé et témoignent de la reconnaissance internationale de la
nécessité d'engager les ressources voulues pour atteindre cet
objectif.
En même temps, toutefois, les échos de l'ancienne
époque des programmes d'ajustement structurel conçus pour imposer
un régime d'austérité fiscale dans les pays en
développement pendant la crise de l'endettement continuent d'exercer une
influence restrictive sur les systèmes de santé nationaux. Ainsi,
les gels du recrutement sous mandat extérieur posent encore des
difficultés à de nombreux pays qui veulent embaucher le personnel
dont ils ont besoin dans leurs établissements de santé. Dans bien
des pays en développement, le salaire des travailleurs de la
santé est désespérément bas, à tel point que
des fonctionnaires occupant un poste-clé, doivent envisager d'autres
formes de travail ou se rendre à l'étranger pour gagner un
salaire suffisant. L'époque de l'ajustement structurel a beau être
révolue, les effets des dommages qui en résultent sont encore
lourds de menace.
Il y a là un paradoxe saisissant et troublant : alors
qu'on promet de nouveaux fonds substantiels qui devraient être
affectés à de nouveaux traitements, des technologies de pointe ou
des interventions en santé, selon toute éventualité, ces
fonds seront concentrés dans des systèmes de santé
nationaux affaiblis et fragiles, qui restent inefficaces, inadéquats et
sous-financés. Le manque de capacités locales pourrait bien
contrecarrer les grands projets conçus à l'échelon
international. Songeons, par exemple, aux écueils que pourrait comporter
l'introduction d'antirétroviraux en Afrique pour traiter le VIH/sida.
Pour mettre ces médicaments à la disposition des formations
sanitaires et des gens qui en ont besoin, il faudra des systèmes de
santé qui, d'une part, disposent des capacités requises en
matière d'information, d'éducation, de communication, de
transport, de diagnostic et de ressources humaines pour distribuer les
médicaments en quantité suffisante, aux bons endroits et au bon
moment, aux personnes qui en ont réellement besoin et, d'autre part,
sont en mesure de conseiller et d'assurer le suivi. Ce faisant les principaux
indicateurs de santé mettent en évidence encore d'importants
écarts entre les pays riches et les pays sous développés
en matière de couverture sanitaire, et d'accès aux soins de
qualité. Au sein même de ces derniers, on constate également de grandes disparités, l'Afrique
subsaharienne étant la partie du globe la plus
défavorisée. Ces déséquilibres dans l'accès
à la santé se traduisent par de grandes inégalités
face à la maladie et à la mortalité. Ainsi, le taux de
mortalité des enfants de moins de cinq ans s'élève
à 84,3 pour mille dans les pays en développement et atteint 161,6
pour mille en Afrique subsaharienne, alors qu'il n'est que de 7,3 pour mille
dans les pays riches (1(*)). La morbidité et la mortalité
infantile et maternelle dans la plupart des pays du Sud sont dues pour
l'essentiel à quelques pathologies : le paludisme, les
diarrhées, les affections respiratoires, les IST/sida et les maladies
dermatologiques, la malnutrition de l'enfant et les pathologies maternelles
liées à la grossesse et à l'accouchement (2(*)). Trois maladies sont
particulièrement préoccupantes : le paludisme (2 millions de
morts par an) ; la tuberculose (2 millions de décès par an),
dont la situation est très inquiétante du fait de la conjonction
sida/tuberculose et l'infection à VIH/sida, qui atteint 40 millions de
sujets en 2001 dont plus de 28 millions en Afrique subsaharienne ( 3(*)). La résolution des
problèmes de santé publique est un objectif prioritaire en
Afrique Subsaharienne. Elle requiert une volonté politique ferme des
gouvernants d'une part, et une participation effective des communautés
dans la co-gestion des actions de santé d'autre part.
Les systèmes de santé hérités de
la colonisation, fondés principalement sur des prestations curatives
gratuites, ont persisté plusieurs années après les
indépendances des pays Africains. Pour la première fois, les
décideurs nationaux et les professionnels de santé des
institutions nationales et internationales ont été amenés
à se focaliser sur la réforme de ce secteur.
En effet pour le 12 septembre1978 la communauté
internationale représentée par 134 pays ; s'était
réunie durant trois jours à Alma Ata au Kazakhstan, (Ex.Union
Soviétique) sous l'égide de l'Organisation mondiale de la
santé (OMS) et du Fonds des nations unies pour l'enfance (UNICEF) en vue
d'adopter des approches permettant de réaliser l'objectif social
« Santé Pour Tous» (4(*)).Cette réunion fut sanctionnée par
l'adoption de la déclaration des soins de santé primaire. Les
états et leurs partenaires au développement avaient la
responsabilité de promouvoir les soins de santé primaire. Les
gouvernements devaient impulser une volonté politique et une
détermination sans faille pour opérer les changements requis, en
vue d'instaurer un niveau de vie socialement et économiquement productif
.C'était une opportunité que les Africains devaient saisir pour
faire évoluer leur système de santé. Dès lors, il
appartenait à chaque état, d'adapter les SSP à son propre
contexte social, économique et épidémiologique. Certains
pays étaient déjà soumis aux plans d'ajustement structurel
imposés par les institutions de Brettons Wood dont l'une des mesures
phares était d'encourager la libéralisation des secteurs de la
santé et des affaires sociales et de réduire les dépenses
publiques parmi lesquelles celles allouées aux services de
santé. Il en a résulté des effets pervers qui ont
pondéré la précarité des populations. C'est ce qui
a amené l'UNICEF à s'ériger en dénonçant
ces politiques usurières et à demander en 1987 un
« ajustement à visage humain » (5(*)).Les services de santé
devaient fonctionner et offrir un paquet minimum de services grâce
à une réforme optimale à tous les niveaux et avec la
participation effective des populations à la prise des
décisions ; mais les moyens faisaient défauts en raisons des
aléas conjoncturelles et des effets liés aux plans d'ajustements.
Dès lors il fallait trouver des alternatives permettant de faire
tourner les services de santé. C'est ainsi qu'a émergé
l'idée d'institutionnaliser la participation des communautés
pour la prise charge financière de leur santé. Certaines
communautés avaient déjà l'expérience de
l'autofinancement, même s'il s'appliquait dans d'autres domaines.
En 1987 au cours de la 37ème session du
Comité régional de l'O.M.S tenue à Bamako (Mali) que les
ministres africain de la santé ont pris l'engagement de mettre en oeuvre
« l'Initiative de Bamako » en vue d'impulser le processus
de participation communautaire dans le secteur de la santé à
travers le recouvrement des coûts des soins de santé primaire.
Le système de recouvrement des coûts était
l'approche par la quelle les services de santé devraient non seulement
améliorer la qualité des prestations, accroître la
couverture sanitaire mais également contribuer à la mise en place
des projets de développement communautaires.
Dans certains pays, le système de recouvrement des
coûts a impulsé une extension géographique des services de
santé, mais sans pour autant améliorer l'offre des prestations de
qualité ni apporter le soutien aux autres composantes des soins de
santé primaires. Les expériences et études menées
sur l'IB dans de pays d'Afrique, prouvent que la réussite des SSP en
général et de l'IB en particulier réside une
décentralisation effective, une réelle participation
communautaire et une gestion transparente du système dans son
ensemble.
En République Islamique de Mauritanie, cette politique a
débuté par les centres et postes de santé dans deux zones
d'expérimentation (Ouad Naga au Trarza et Kankossa en Assaba) sous
l'impulsion de l'UNICEF .Au terme de cette phase pilote l'extension fut
menée dans les wilayas Nouakchott, Brakna et Trarza au début de
1993 (6(*)) et la
généralisation à tous les centres et postes fut totalement
amorcée à la fin de la même année. Depuis 1997 le
système de recouvrement des coûts fut implanté au niveau
hôpital y compris dans les hôpitaux de référence
nationale. Les formations sanitaires de Nouakchott soutenues par Caritas
Mauritanie avaient un système de recouvrement propre à elles.
Comme on le voit les fonctionnaires du MSAS étaient plutôt
préoccupés par la généralisation du système
à court terme pour résoudre l'accessibilité
géographique pour résoudre l'épineuse question de rupture
des médicaments sans s'appesantir sur les mesures d'accompagnement
instaurant non seulement la pérennité et mais également
la qualité des services accessibles pour tous. Ainsi le MSAS devait
faire face à des hommes d'affaires puissants qui devaient
défendre un manque à gagner dont ils avaient le monopole depuis
la privatisation du secteur de la santé en 1987; les
réfractaires au nouveau changement sont également au sein du rang
même des professionnels de la santé . C'est pour cette raison que
le Ministre de la Santé disait dans son discours inaugural de l'atelier
pour la mise en oeuvre de l'IB dans les formations sanitaires de Nouakchott en
mars 1993 « Nous n'avons pas le droit de faire échouer cette
politique sur la quelle repose tous les espoirs ». Or le
décret 92.027 instituant le système de recouvrement des
coûts, ainsi que les arrêtés R 051 ; R 052 et R 053
MSAS/RIM, dans leur conception, visaient à renforcer la gestion
notamment celle ayant trait aux aspects financiers. (7(*))
Après ces années de mises en oeuvre d'une telle
politique, ayant mobilisé autant de ressources, nous sommes posés
des questions de recherches suivantes les réponses conduiront sans aucun
nul doute au foisonnement de l'offre des services de
qualité accessibles à tous:
L'Initiative de Bamako a-t-elle impulsé la
qualité des services de santé, après douze années
de mise en oeuvre ? Quel est l'impact de la mise en place du
système de recouvrement des coûts sur le reste du système
de santé Mauritanien ?
Cette thèse est une ébauche d'explication de
l'écart entre la définition systémique de l'IB
(formulation d'un système global intégrant tous les
critères de processus et d'impacts) et la mise en oeuvre plus
accentuée sur le processus et sa pérennisation plutôt que
sur l'offre des prestations de qualité et leur impact. Cette situation
est corroborée par une étude de cas réalisée dans
les formations sanitaires de la wilaya de Nouakchott où le
système de recouvrement des coûts a été mis en place
l'IB depuis mars 1993.
Ainsi, pour étudier la mise en oeuvre de cette politique
publique en Mauritanie, nous avons utilisé un cadre d'analyse construit
à partir des théories d'évaluation des programmes de
développement.
Dans la première partie de ce travail, nous parlerons
de la décentralisation sur laquelle repose les principaux projets
sociaux. Nous ferons une définition et des rappels de la
décentralisation ainsi que de la nécessité de son
application dans les politiques nationales de développement social .Nous
verrons en quoi celle faite par le ministère de la santé est
inappropriée .Nous ferons le point sur la contractualisation, qui est
considérée par certains comme un des nombreux aspects permettant
de renforcer de la décentralisation.
Au niveau de la seconde partie de la thèse nous
présenterons le système de recouvrement des coûts et de son
impact sur le système de santé. Nous tenterons de dégager
et de faire ressortir les facteurs qui favorisent ces dysfonctionnements.
La partie troisième partie s'attachera à la
présentation et la discussion des résultats de l'étude de
cas sur le processus d'implantation de l'IB dans le pays et dans la wilaya de
Nouakchott. Nous parlerons de la mobilisation des ressources et du partenariat
dans la mise en oeuvre de la politique.
Dans la conclusion, nous tentons de porter un jugement global
sur la situation après douze années de mise en place de la
politique des SSP grâce à l'Initiative de Bamako. Nous proposerons
des recommandations pour le renforcement de l'IB visant à promouvoir
l'accès des Mauritaniens à l'offre des soins de
qualité.Nous avons retenu les mesures suivantes :
Instaurer une décentralisation opérationnelle
exercée à partir des collectivités locales sous la
supervision de l'administration de la wilaya. Il s'agit de transférer
tous les pouvoirs de décision, de mise en oeuvre, de suivi et
d'évaluation à la commune urbaine ou rurale dès lors il
appartiendra aux waliyas et aux moughaata d'assurer, l'évaluation
normative de l'ensemble des aspects de la mise en oeuvre des politiques
nationales.
Il s'agira d'inciter les bénéficiaires à
prendre une part active à la réalisation des objectifs de
santé publique ; à la mise en place des structures
professionnelles, administratives et de consommateurs de soins de santé.
Toutes ces mesures viseront à mettre les communautés face
à la gestion de leur santé le biais de leurs leaders.
Définir normes et procédures applicables
à tous les niveaux ; mettre en place une logistique
appropriée sur l'ensemble de la carte sanitaire. Un bon ordonnancement
des activités de l'initiative de Bamako.
Problématique
Pendant que l'humanité découvre avec
émerveillement la greffe d'un visage réalisée dans une
superstructure par des mains habiles ; quelque part dans une partie du
monde « une femme est en train d'enfanter dans un environnement
dépourvue de toute sécurité vis-à-vis de
l'infection et d'accident grave et au même moment un enfant est sur le
coup de contracter une infection nosocomiale à cause de l'absence
l'application des normes et procédures d'hygiène dans un service
de pédiatrie ou encore une épidémie de rougeole est en
train de sévir dans l'une des capitales du Sahel ».En 1993
à l'instar de plusieurs pays mettait en place l'initiative de Bamako
plus connu au niveau local sous le nom de système de recouvrement des
coûts des médicaments .Cette approche salvatrice avait permis
d'espérer,plus que jamais que le citoyen Mauritanien aurait moins de
soucis pour se soigner, ce qui devrait à moyen terme résoudre le
problème de couverture sanitaire.Mais jusqu'à présent
l'accès de tous aux services santé de qualité reste
à l'ordre du jour . Douze années après la mise en oeuvre
du système de recouvrement des coûts, l'Initiative de Bamako
a-t-elle impulsé une amélioration de la qualité des
services de santé? Quel est l'impact de la mise en place du
système de recouvrement des coûts sur le reste du système
de santé Mauritanien ?
Bien évidemment, il n'est pas simple d'apporter des
réponses avec certitude si l'on ne dispose pas de l'outillage
nécessaire qui permet de toucher là où ça fait mal
et crever l'abcès puis y appliquer le soin approprié. Dès
lors après une analyse des informations dont nous avions en notre
possession, nous étions en présence d'une politique de
santé qui certes a permis de résoudre une moindre mesure la
question de disponibilité des médicaments mais qui en d'autres
termes n'a pas été capable de satisfaire les besoins de la
population en soins qualitatifs.
La première partie de la présente thèse
institulée « bilan de la décentralisation »
est de montrer que les informations disponibles actuellement sur la question
confirment notre analyse que l'inefficacité du système de
recouvrement des coûts. Cette innefficacité est liée aux
incohérences d'une décentralisation mal engagée et non
aboutie. Cette comprend chapitre dont le premier traite la
décentralisation dans tous ces aspects et le chapitre deux est
consacré au Processus de la décentralisation des services de
santé en Mauritanie.
Dans la seconde partie nous débattons sur les politiques
et système de santé qui commence par le
troisième chapitre qui retrace Etat des lieux de la politique
de santé, le chapitre quatre fait ressortir le processus d'implantation
du système de recouvrement des coûts nous
abordons .Nous reviendrons un peu plus en détail sur les aspects
historiques rapidement présentés en introductionet mettrons
à la disposition de nos lecteurs une revue de littérature sur les
soins de santé primaires et la qualité des services.
Dans la seconde partie, nous présentons la
méthodologie employée pour réaliser cette recension de
l'état des connaissances à propos de l'IB. Puis, dans une
troisième partie, nous proposons une évaluation des effets de
cette politique sanitaire au regard des critères d'efficacité et
d'équité. La quatrième partie présente une
discussion des résultats, propose quelques pistes d'analyse et de
réflexion sur l'importance de l'étude du jeu des acteurs dans la
mise en oeuvre du système de recouvrement des coûts l'IB. Enfin,
en conclusion, nous revenons sur l'intérêt de l'étude de
cette politique et avançons que c'est le passage obligé pour
envisager l'application de mesures incitatives en vue d'une plus grande justice
distributive dans la mise en oeuvre du système de recouvrement des
coûts.
METHODOLOGIE
Malgré douze années de mise en oeuvre de
l'Initiative de Bamako, certains indicateurs de santé restent une
préoccupation non moins importance, dès lors il est apparu
nécessaire de connaître quelles sont les forces et faiblesses du
système de santé Mauritanien. L'indentification de ces facteurs
influençant la réussite de cette initiative devrait permettre de
proposer des améliorations de l'accès aux services de
santé de qualité pour tous dans le cadre de la poursuite de cette
politique nationale de santé publique. C'est à titre que le cadre
de notre thèse doctorale, nous avons mené cette étude
devant conduire à une série de recommandations capables
d'optimiser le système de santé mauritanien à travers le
système de recouvrement des coûts des médicaments
essentiels.
A .Objectifs et questions de
recherches :
a. i . Objectif général (à
long terme) :
Cette étude a pour objectif de fournir aux acteurs de
la santé en Mauritanie et aux populations mauritaniennes des
informations permettant d'améliorer l'état de santé et le
niveau de vie des communautés grâce à la mise en place de
l'offre des services de santé de qualité.
a. ii. Objectifs spécifiques
(immédiats) :
Les objectifs spécifiques sont les suivants :
Evaluer le système de santé à travers la
mise en place de l'Initiative de Bamako
Identifier les forces et faibles ayant
caractérisé, le système de santé depuis la mise en
place du système de recouvrement des coûts.
Fournir des indicateurs en vue d'une meilleure planification
des activités de santé par l'ensemble des niveaux de la pyramide
sanitaire.
a .iii. Questions de
recherches :
Le système de recouvrement des coûts des
médicaments essentiels et du matériel s'inscrit - il dans l'offre
de la qualité des services de santé ?
Quels en sont les facteurs favorisant ?
Quel a été l'impact de la mise en place de ce
système de recouvrement des coûts sur l'état de
santé des populations Mauritaniennes ?
B. Conception de l'étude :
Dans le but d'étudier le fonctionnement des
institutions devant impulser la mise en oeuvre du système de
recouvrements des coûts dans les services de santé et la
qualité des services de santé, nous avons utilisée une
méthodologie structurée autour des points suivants:
Une exploration documentaire de l'ensemble
des publications relatives au système de santé en Mauritanie
(Documents de politiques et sanitaire, textes législatifs et
réglementaires, documents techniques, etc.), au niveau des services
techniques de l'Etat (Ministère de la Santé, Ministère du
Développement et des affaires économiques, du Ministère de
l'Intérieur et du commissariat de lutte contre la pauvreté et des
droits de l'homme , etc.), des conseils municipaux (de Nouakchott et des wilaya
de l'intérieur), des projets et programmes, des ONG, des Organismes
Internationaux, des rapports d'études, etc. ;
Un inventaire de l'ensemble des dispositifs, des
normes et procédures ayant servi à la mise en place de cette
politique publique de santé. Il est à noter que ce point
s'inspire largement de celui qui fut employé dans l'analyse
situationnelle des services de santé de la reproduction en
Mauritanie (8(*)). En
ce qui concerne la qualité des prestations, nous avons
étudié de manière transversale et exhaustive les
formations sanitaires soumises à cette recherche, grâce à
un recueil des données de routine du système d'informations
sanitaire par un questionnaire approprié administré au
personnel.
Des observations que nous considérons
comme étant une méthode qualitative, appropriée permettant
d'identifier le respect ou non respect des paramètres de la mise en
place de l'initiative de Bamako. Ces observations sont non participatives pour
éviter d'induire des biais et sont faites auprès des
différents intervenants dans l'exécution des actions de
santé en général et dans celles de la mise en place du
système de recouvrement des coûts.
Des rencontres et entretien par l'approche de
la MARP (9(*)) avec
les acteurs principalement impliqués dans la politique sociale et de
soins de santé tant au niveau central que départemental sur la
base d'entretiens sémi-structurés, Individuels ou collectifs
(services techniques de l'Etat, services techniques des Collectivités
locales,les commission de développement sanitaire et sociales, les
comités de gestion des centres et postes de santé, ONG, Agences
et projets de développement, etc.); des visites au niveau des formations
sanitaires, sur la base d'un échantillonnage reflétant la
typologie des formations (publiques, privée,) et le niveau
hiérarchique: l'hôpitaux de références du pays,
l'hôpital militaire,un hôpital régional important; une
clinique privée, la polyclinique de la SNIM à Nouadhibou; un
centre de santé de type A et un de type B ; un poste de santé
type, le poste Tab Salam Diam soutenu par Caritas, les Unités de
santé de base.
Nous avons utilisé le modèle PRECEDE
(10(*)) pour et analyser les
informations issues des entretiens et de l'exploration documentaire, car ce
modèle qui part d'un diagnostic social et d'un diagnostic
épidémiologique pour aboutir un diagnostic comportemental .A
partir des composantes du modèle fondé sur trois types de
facteurs, qui sont : les facteurs prédisposants (ceux qui sont
relatifs à la connaissance du thème ), les facteurs facilitants (
ceux qui sont liés à la disponibilité ou non d'un
dispositif ou d'infrastructures institutionnelles) et les facteurs
renforçants ( ils sont constitués de toutes les
considérations et des perceptions qu'ont les communautés
vis-à-vis d'un thème ou d'une activité donnés).
En ce qui concernel'analyse de la qualité des services de
santé, nous avons utilisé plusieurs modèle principalement
la méthode dite d'Analyse des modes de défaillances de leurs
effets et de leur criticité (AMDEC). L'AMDEC
est une techniqque rigoureuse d'analyse qui par anticipation aide
à évaluer en terme de fiabilité la survenue d'une d'un
problème ou d'une défaillance d'un système.
PRESENTATION DE LA REPUBLIQUE ISLAMIQUE DE
MAURITANIE
I. Situation géophysique
La République Islamique de Mauritanie (R.I.M.)
s'étend sur un territoire de 1.030.700 km² compris entre les 15e et
27e degrés de latitude Nord et les 5e et 17e degrés de longitude
Ouest. C'est un vaste pays dont les 8/10e sont désertique
et est le trait d'union entre l'Afrique du Nord et l'Afrique Subsaharienne.
Elle possède des frontières communes avec le
Sénégal au sud, le Mali au sud-est, l'Algérie au nord, le
Sahara occidental au Nord et, à l'Ouest l'océan atlantique forme
un littoral de 700km de longueur.(voir carte en annexe 1)
La Mauritanie présente un climat soudano
sahélien au sud et à l'Est ; un climat continental sur le
long de la côte atlantique et un climat de nature désertique chaud
et sec pendant l'été et une extrême fraîcheur
sèche de décembre à mars de chaque année.
Sur le plan du climat et de la végétation la
Mauritanie peut être globalement divisée en trois grandes
régions naturelles :
Le fleuve, zone agricole caractérisée par des
précipitations annuelles qui peuvent atteindre 300-500mm et dans
laquelle des cultures de décrue et sous pluies sont pratiquées.
La zone sahélienne, autour d'une ligne allant de
Nouakchott à Néma est caractérisée par des
précipitations annuelles de 100 à 500 mm (11(*)) c'est une zone de
pâturage et de culture de décrue.
L'immense zone saharienne au Nord de cette ligne où les
précipitations sont le plus souvent irrégulières.
L'hydrographie de la Mauritanie comprend le fleuve
Sénégal au sud avec ses bras (Gorgol blanc et noir), les oueds,
les lacs (Aleg, R'Kiz, Karokoro) et la côte atlantique. Les points d'eau
sont rares en dehors de quelques oasis où l'implantation d'importantes
palmeraies a favorisé l'établissement d'agglomérations de
taille significative.Les réserves en eau potable sont de faibles
quantités sont concentrées dans la région du Brakna.
Le relief du terrain Mauritanien est assez accidenté,
car au centre et au nord il y a une chaîne de collines faite de pierres
et de sables mouvants rendant hypothétique toute ambition de mise en
valeur.
La Mauritanie présente un réseau routier qui
s'articule autour des axes principaux suivants:
L'axe Nouakchott-Atar
L'axe Nouakchott-Rosso
L'axe Nouakchott-Kaédi
L'axe Nouakchott-Néma, dénommé route de
l'espoir, c'est à partir de celle ci que partira la liaison
routière Nouakchott -Bamako via Nioro du Sahel.
L'axe Nouakchott-Nouadhibou est un tronçon de la future
voie internationale qui reliera l'Afrique Subsaharienne et la
Méditerranée dont la pose de la première pierre a
été faite en 2002.
Le trafic maritime et fluvial n'est fait que pour des
activités de pêche.
Sur le plan aérien la Mauritanie dispose de trois
principaux aéroports (Aéroport international de Nouakchott, de
Nouadhibou et d'Atar) et des aérodromes fonctionnels dans les capitales
régionales à l'exception d'Aleg, de Rosso et d'Akjoujt.
Ces voies de communication bitumées permettent un
trafic automobile relativement rapide en toute saison entre Nouakchott et les
capitales régionales.
2. Démographie
La population totale de la Mauritanie a été
estimée à 2 548 157 habitants d'après les résultats
préliminaires du recensement général de la population et
de l'habitat. La densité la plus forte est observée dans le sud
du pays (15hab /km2).Le taux d'accroissement est annuellement de 2,9%.
L'espérance de vie à la naissance est de 53,3 ans (52,3 pour les
hommes et 54,3 pour les femmes). L'Indice synthétique de
fécondité est de l'ordre de 6,3 ; le taux brut de
mortalité est de 16,9% ; celui de la mortalité maternelle
à 740 pour 100.000 naissances vivantes et la mortalité
infantile à 148 pour 1000 le taux de natalité est de 43,3%
(12(*))
Les résultats provisoires du recensement
général de la population et de l'habitat (RGPH) de 2000 montrent
que 95,2% la population totale, vivent dans les agglomérations urbaines,
en particulier dans la ville de Nouakchott (voir annexe 2).
Ces tendances ont certainement été
accélérées les cycles de sécheresses de ces trente
dernières années. L'exode rural consécutif à la
grande sécheresse a conduit à une urbanisation et une
sédentarisation rapides des populations. Nouakchott, la capitale abrite
plus de 24% (611883 hab.) de la population (13(*)).
La répartition de la population selon l'âge n'a
pas connu de changement majeur depuis l'indépendance : 44% de la
population a moins de 15 ans, 54% moins de 20 ans et seulement 6% plus de 60
ans. Cette structure qu'on observe dans la quasi-totalité des pays en
développement, crée des pressions importantes sur les services de
base.
3. Situation économique et sociale
La Mauritanie se situe au 149ème rang mondial (sur 174
pays) en ce qui concerne l'indice de développement humain du PNUD, soit
un gain de douze places par rapport à 1990 (14(*)).
La situation sociale dans le pays, si l'on se
réfère aux principaux indicateurs de santé et de l'indice
du développement humain, n'a pas connu d'amélioration globale
significative au cours des dernières années comme l'a
montré le second rapport de suivi des progrès dans la mise en
oeuvre des OMD publié par le PNUD avec l'appui des agences du
Système des Nations Unies en juin 2005 (15(*)).
L'amélioration de la croissance économique et
l'allègement de la dette extérieure donnent à la
Mauritanie de nouvelles marges de manoeuvre pour financer et mettre en oeuvre
un programme ambitieux de lutte contre la pauvreté.
Dans ce cadre, le Gouvernement a élaboré une
stratégie nationale de lutte contre la
pauvreté aux horizons 2010 et 2015 intégrant un
ensemble d'axes complémentaires, mais qui se soutiennent mutuellement
pour converger vers la réalisation des objectifs suivants:
(i) Accélérer la croissance économique et
renforcer la compétitivité de l'économie ;
(ii) Améliorer rapidement les indicateurs de
pauvreté ;
(iii) Promouvoir un développement régional
équilibré et un aménagement harmonieux du territoire;
(iv) Promouvoir l'équité et la pleine
participation des populations.
Le gouvernement vise ainsi à ramener la proportion des
mauritaniens vivant en dessous
du seuil de pauvreté à moins de 17% à
l'horizon 2015 et de réduire l'incidence de la pauvreté
Le Cadre Stratégique de Lutte Contre la Pauvreté
(CSLP) 2001-2004 dont le processus
d'élaboration a fait l'objet de larges concertations
avec tous les acteurs (administration, société civile,
partenaires au développement, etc.) du développement constitue le
document de politique de développement du gouvernement. Ce document
vient d'être approuvé en février 2000 par les Conseils
d'Administration du FMI et de la Banque Mondiale.
Les principaux objectifs fixés au terme de
l'exécution du CSLP pour la période 2001-
2004 sont :
(i) atteindre un taux de croissance moyen annuel de 6% sur la
période;
(ii) ramener l'incidence de la pauvreté à moins
de 39% et celle de l'extrême pauvreté à moins de 22%.
Pour ce faire, cinq (5) domaines prioritaires ont
été identifiés pour le CSLP. Il s'agit :
(i) du développement rural pour lequel, l'objectif est
de ramener l'incidence de la pauvreté à
moins de 53% ;
(ii) du développement urbain des quartiers
périphériques des grandes villes et des
principales villes secondaires ;
(iii) de l'éducation où les principaux
objectifs sont d'atteindre la scolarisation universelle en 2004 et de porter le
taux de rétention à plus de 65%
(iv) de la santé, où les objectifs visés
sont de ramener le taux de mortalité infanto-juvénile à
moins de 130%0 et de porter le taux de couverture sanitaire dans un rayon de 5
Km à 80% ;
(v) l'hydraulique dont l'objectif est d'améliorer
l'accès à l'eau potable des zones rurales et urbaines.
Le succès de ces politiques et programmes
dépendra de la mobilisation et de l'utilisation
efficace des ressources intérieures (y compris les
ressources du programme PPTE) et des financements extérieurs. Les
inégalités sociales se sont approfondies à cause de la
corruption et le manque de transparence dans la gestion des ressources et dans
l'administration publique.La Mauritanie a offert en 2005 un panorama paradoxal
: jamais les perspectives n'ont été aussi prometteuses et jamais
les frustrations et les inégalités n'ont été aussi
durement ressenties par le plus grand nombre de citoyens.
Le développement des secteurs sociaux en Mauritanie
passe par la lutte contre les trois formes de pauvreté :
- la pauvreté monétaire,
- la pauvreté des conditions de vie / accès aux
services sociaux de base,
- l'absence de perspectives.
A l'heure actuelle, la pauvreté touche un ménage
mauritanien sur deux, à cause de la hausse des prix des produits de
première nécessité, obérant ainsi les budgets des
ménages. (16(*))
Ce (toutefois il sied de préciser que ce sont les
populations rurales qui en souffrent le plus.) sont essentiellement les
populations rurales qui souffrent de la pauvreté et, là encore,
on note d'importantes disparités régionales. La pauvreté
est un phénomène multidimensionnel :
au niveau individuel, le faible niveau de revenu renvoie
à une faible productivité du travail qui est
déterminée, entre autres, par des facteurs liés à
la santé ou à l'éducation.
L'accès à ces services est
déterminé par les revenus monétaires des populations, par
l'existence de politiques publiques dans ces domaines ainsi que par un
environnement institutionnel.
Les conditions de vie sont loin d'êtres
améliorées contrairement à ce que font croire les
officiels mauritaniens, à cause de la flambée exponentielle des
prix .Les salaires, notamment dans la fonction publique, demeuraient bas
malgré la revalorisation spectaculaire du SMIG opérée en
janvier 2006 (17(*))
Certaines réformes économiques engagées
ont fait progressé timidement quelques indicateurs sociaux :
- l'accès à l'eau potable est passé de 40
% à 65 %,
- le taux d'accès aux soins est de 65 %, les Wilayas7
sont équipées d'hôpitaux et
disposent de personnel médical qualifié,
- la malnutrition aiguë est passée de 16 %
à 7%,
- le taux brut de scolarisation est passé de 47 %
à 86 % pour l'enseignement
fondamental (et, en particulier, de 41 % à 81 % pour
les filles) et de 30 % à 42 % pour
tous les niveaux confondus,
- dans le secondaire les inscriptions ont augmenté de
56%, le nombre d'élèves dans
l'enseignement technique a doublé.
Le PIB est dans l'ordre de 480$ Us (18(*)). .L'exploitation
du fer et la pêche industrielle furent depuis l'indépendance les
principales sources de revenus du pays. L'exploitation du pétrole qui a
débuté il y a un mois constitue un grand espoir qui pourrait
rehausser le pouvoir d'achat des populations mauritaniennes si toutefois les
pouvoirs publics mettent un terme aux délits, aux crimes
économiques, à la libéralisation sauvage et au monopole
crapuleux de certains hommes d'affaires connus sous le régime
précédent
4. Contexte administratif
La République Islamique de Mauritanie est
divisée en treize (13) régions ou wilayas. Chaque wilaya est
divisée en Moughaatas soit au total 52 dont la ville de Nouakchott
en compte neuf (9). Certaines moughaatas ont des arrondissements. Le pouvoir
exécutif est représenté par le wali ou gouverneur avec
deux adjoints. La Moughaata est dirigée par un préfet ou Hakem.
Le style administratif de la RIM est fondé sur une certaine
décentralisation. La plupart des départements ministériels
sont représentés par des services décentralisés au
niveau régional L'organisation administrative et politique la plus
périphérique est la commune ; la Mauritanie compte 208
communes (dont des communes rurales).
5. Contexte politique
La RIM comme la plupart des pays en développement a
connu des régimes dont la politique est marquée par trois
périodes (1960-1978,1978 -1992 et 1992 à nos jours) et une
politique étrangère très marquée par une
diplomatie active.
5.1. Politique interne et institutions
Le pays a connu les régimes politiques
suivants :
Un régime avec parti unique de 1960 à 1978 (le
Parti du Peuple Mauritanien) sous le règne de Me Moctar Ould Dadah.
C'est durant cette période que la Mauritanie a entrepris la
« mauritanisation » des sociétés et des
entreprises, l'introduction de l'arabe dans le système éducatif
et la création de la monnaie nationale condition essentielle permettant
à la Mauritanie de rester membre de la ligue arabe.
La participation de la Mauritanie de 1973 à 1978
à guerre qui opposait le Maroc au front Polisario, a amené les
forces armées et sécurité dirigées par le colonel
Moustapha Ould Mohamed Saleh à renverser le 10juillet 1978 le premier
président de la Mauritanie indépendante.
Le 10 juillet 1978, l'armée prend le pouvoir et
crée le comité Militaire de redressement national qui deviendra
quelques années plus tard le comité militaire de salut national
dirigé successivement par les Colonels Moustapha Ould Saleh, Mohamed
Ould Bousseif, Mohamed Louly, Mohamed Khouna Ould Haïdalla, Ould Tayya et
Ely Ould Mohamed Vall depuis le 3 août 2005. Le régime
d'exceptions pratiqué par les pouvoirs militaire, a été
surtout notoire sous le règne du Colonel Ould Tayya et s'est
caractérisé l'abus de pouvoir, de détournement de deniers
publics, de biens sociaux par la violation flagrante des droits de l'homme,
le lobbying, et l'émergence d'un racisme institutionnel Ces pratiques
ont permis à Ould Tayya de contrôler pendant plusieurs
années tous les sphères publiques et privées.Sa
stratégie s'est appuyée sur le tribalisme, et des groupes
extrémistes pour opprimer les opposants et les éthnies
négro-aficaines. La publication d'un manifeste contenant des
revendications, par un groupe d'intellectuels de négro-africains de
Mauritanie en 1986, recommandant l'égalité entre les citoyens
mauritaniens fut un déclic de répression. Le colonel Ould Tayya a
entrepris une vaste et longue campagne de répression à l'encontre
des communautés négro-africaines. Le processus de l'extinction
des cultures négro-africaines ne pourra aboutir, qu'en par
l'exterminant selon un échancier précis. C'est ainsi que
plusieurs intellectuels et militaires furent arrêtés et beaucoup
assassinés de manière passionnelle entre 1986 et 1991(le 28
novembre 1990, fut marquée par l'assassinat de plusieurs centaines de
militaires négro-mauritaniens). Beaucoup de citoyens mauritaniens
d'origine africaine furent spoliés et déportés au
Sénégal et au Mali entre 1989 et 1990 et ceux qui eurent
échappé à la déportation, furent soumis aux
exactions les plus horribles.
Le vent qui avait soufflé à l'Est qui
démoli le mur de Berlin en 1990 et la guerre du golf de 1991, ont
poussé le régime de Maouwiya Ould Sid'Ahmed Tayya à
s'ouvrir et à libérer les opinions, mais il les a faites selon
ses propres formules et sa volonté de s'éterniser au pouvoir.
La constitution du 20 juillet 1991, autorisa le multipartisme
.Une liberté de presse fut acceptée, le syndicalisme
émergea sans réels succès.
En janvier 1992 , les premières élections
pluralistes présidentielles furent organisées par les partis en
compétitions deux firent le duel , le Parti Républicain
Démocratique et Social (PRDS de Maaouiya Ould Sid'Ahmed Tayya et
l'Union des Forces Démocratiques Ere Nouvelle(UFD EN de Ahmed Ould
Dadah).La proclamation des résultats donna le PRDS vainqueur.Depuis lors
plusieurs partis ont vu le jours.L'UFD EN , le parti d'opposition le plus
important éclatera plus tard pour donner naissance à plusieurs
autres partis se réclamant soit de l'opposition (Action pour le
Changement) soit de la majorité présidentielle élargie(
Union pour le Progrés et le développement). Depuis lors quelques
partis ont été dissous, car considérés comme
portant atteinte à la sûreté de l'état (UFD, AC,
Attalia) et certains leaders de partis politiques emprisonnés (Ahmed
Ould Dadah, Chib Ould Cheichk Melaine...).
Le 3 août 2005 est survenu un coup d`Etat, qui a mis fin
à vingt et un ans de pouvoir du président colonel Maouiya Ould
Sid'Ahmed Taya. Le changement de régime s'est traduit par la mise en
place d'un Conseil Militaire pour la Justice et la Démocratie (CMJD),
dirigé par le Colonel Ely Ould Mohamed VALL, ancien directeur
général de la Sûreté nationale des années
chaudes du régime déchu.
Le parlement Mauritanien était bicaméral qui
comprenait un sénat et une assemblée nationale.
Les sénateurs sont élus aux suffrages indirects
(élus par les conseillers municipaux des Moughaata) et les
députés élus aux suffrages universels directs. Ces deux
structures ont été dissoutes au lendemain, de la prise du pouvoir
du conseil militaire pour la justice et la démocratie qui devient
l'instance législatrice. Une commission électorale nationale
indépendante (CENI) a été désignée et elle
réalise actuellement d'importants travaux dont dépendra la
réussite des prochaines perspectives électorales
(19(*)).
Les mesures de changement - réforme de la justice,
reprise du processus démocratique et renforcement de la bonne
gouvernance -, annoncées dès le premier jour du coup d'Etat par
le CMJD, ont été accueillies favorablement par la classe
politique et la société civile. Pour traduire ces principes dans
les faits, un gouvernement de transition a été constitué
dont la durée initialement fixée à 24 mois a
été réduite à 19 mois en novembre 2005
(20(*)).
D'importants défis sont à relever en 2006, au
nombre desquels le lancement du nouveau processus démocratique avec le
référendum constitutionnel prévu en juin et l'organisation
des élections législatives et municipales couplées en
octobre - novembre.
Il est permis d'espérer l'émergence d'une
Mauritanie riche, si les pouvoirs auront fait cessé le laxisme, le
népotisme, le racisme institutionnel et la gestion fallacieuse de toutes
les ressources du pays.
5.2. Politique étrangère et
coopération internationale
Depuis l'indépendance la Mauritanie a
développé une diplomatie active un peu partout dans le monde.
Elle membre de plusieurs organisations internationales
régionales et sous régionales.
Sous le régime de Ould Tayya, la RIM a surtout
privilégié ses relations avec le monde arabe (L'Union du Maghreb
Arabe et la ligue des états arabes) et a pris ses distances
progressivement vis à vis les organisations Ouest africaine à
l'exception de quelques unies (Organisation de la mise en valeur du fleuve
Sénégal, le Comité Inter Etats de Lutte contre la
Sécheresse au Sahel).
Le pays entretient avec la plupart des pays des relations
bilatérales très caractéristiques, notamment avec ses
voisins, et les différents pays du golf .C'est l'un des pays de la
ligue arabe qui entretient des relations étroites avec Israël. La
coopération entre la République Islamique de Mauritanie et
l'Union européenne s'est inscrite dans le cadre des quatre Conventions
de Lomé successives. La Mauritanie reçoit au titre du FED des
ressources financières importantes, dont le montant est passé de
85 millions d'euros lors du 7ème FED à 102 millions
pour le 8ème qui se concentrait sur les transports, le
développement rural, ainsi que la préservation et la valorisation
des ressources naturelles et la santé (Lutte contre le SIDA et programme
GAVI).Un seul secteur de concentration était retenu, à
savoir les transports, avec 80% des ressources programmées. Cette
concentration avait pour objectif d'apporter une contribution majeure au
désenclavement de certaines wilayas du pays. Les ressources hors
concentration ont surtout permis de couvrir des actions dans les secteurs de la
santé.
Lors de la revue à mi-parcours réalisée
en décembre 1999, il a été relevé que les
engagements pris par le gouvernement dans le cadre du PIN
8ème FED n'avaient pas tous été remplis, et que
la gestion des finances publiques du pays restait à améliorer.
Les faibles capacités institutionnelles nationales expliquent les taux
d'engagement et de déboursement insuffisants qui ont été
observés sur le 8ème FED. Compte tenu de la
capacité d'absorption limitée qui s'est ainsi manifestée,
la revue de mi-parcours a conclu au non déboursement de la
deuxième tranche de 30% du 8ème FED. Des leçons
ont été tirées de cet échec, qui portent notamment
sur la nécessité de concentrer les opérations pour
éviter la dispersion et le saupoudrage, et sur le besoin de renforcer
l'appui à l'Ordonnateur national et aux principaux ministères
partenaires. Au cours des programmes précédents, une attention
insuffisante à été accordée aux évaluations
de projets. La pratique de l'évaluation sera plus
systématiquement introduite dans le 9ème FED. Chaque
projet devra prévoir les fonds pour son évaluation finale ;
les évaluations sectorielles seront un préalable au lancement de
nouvelles phases de programmes sectoriel, notamment dans la santé, les
transports et l'environnement.
Sur la période 1989-1994, la
Mauritanie a bénéficié au titre du FED de deux programmes
d'appui à l'Ajustement structurel Ces appuis ont été
centrés sur les secteurs de la santé, l'éducation et
l'entretien routier. Ils ont permis de sécuriser les dépenses
dans les secteurs sociaux et de rétablir les procédures
budgétaires nationales (respect de la chaîne des dépenses
et des procédures d'attribution des marchés publics).
Une convention pour un programme d'ajustement structurel pour
1998-2002 fut approuvée par la banque mondiale. Elle porte sur la
réduction des arriérés intérieurs, l'appui
budgétaire aux secteurs sociaux et le renforcement de la gestion
macro-économique. Cette dernière composante vise à
accroître de manière substantielle les capacités
institutionnelles en matière de gestion, d'exécution et de suivi
budgétaire tant dans les ministères techniques qu'au
Trésor Public, qui reste un maillon faible de la chaîne des
dépenses publiques, et au Ministère des Finances chargé du
Budget. L'aide publique en Mauritanie est caractérisée par une
prédominance de l'aide projet qui représente environ 50% du
total, suivie de la coopération technique (35%) et enfin de l'aide
budgétaire. Les dons sont les plus importants du fait de la baisse
sensible des emprunts, liée au problème des
arriérés. Les financements extérieurs les plus importants
proviennent de la Communauté européenne, de la France, de
l'Allemagne, du Japon, et du système des Nations Unies.
La coordination entre bailleurs se fait par plusieurs
mécanismes. D'une part, le Ministère du Plan et de la
Coopération internationale est l'interlocuteur obligé de tous les
intervenants. D'autre part, plusieurs réunions de coordination entre
bailleurs existent : l'un, de caractère général, est
animé par le PNUD, tandis que d'autres sont sectoriels ou ad hoc (Groupe
Thématique ONUSIDA, Cellule de Crise Epidémies). Enfin, la
coutume est répandue parmi les bailleurs de fonds de consulter toutes
les coopérations au moment de l'identification et de la formulation des
projets. La Commission est ainsi chef de file des bailleurs de fonds dans le
secteur transport, tandis que l'OMS assume de fait ce rôle dans le
secteur santé ; le FMI et la Banque mondiale et la Banque Africaine
de développement assurent la coordination du dialogue sur la politique
macro-économique et les finances publiques.
Afin d'améliorer ces mécanismes de coordination,
le gouvernement entend faire du CSLP le cadre privilégié de
référence pour les relations de la Mauritanie avec ses
partenaires au développement. Il doit servir non seulement à
l'amélioration des relations entre l'Etat Mauritanien et ses
partenaires bilatéraux et multilatéraux, mais aussi à une
meilleure collaboration entre partenaires intervenant dans le pays. L'objectif
poursuivi est l'optimisation des interventions, leur
complémentarité, et la concentration en fonction des avantages
comparatifs de chacun.
La consultation entre bailleurs
est effective et la coordination parvient à éviter les doubles
emplois et les contradictions dans les programmes. Ceci est
particulièrement le cas entre la Communauté et ses Etats membres
(France et Allemagne). Cependant, des progrès restent à faire
dans la mise au point et la défense de positions communes dans les
dialogues sectoriels.
6. Système éducatif et
alphabétisation
La Mauritanie a déployé d'énormes efforts
pour développer le système éducatif qui se sont traduits
par des progrès quantitatifs dans l'enseignement,cependant la
qualité de cet enseignement mérite certaines interrogations.Ce
qui a conduit les populations à choisir le secteur privé qui
semble donner de meilleurs résultats .
.Le taux de scolarisation est passé de 71, 32% en 1994
à 87% pour l'année 1996. La scolarisation a aussi concerné
les filles que les garçons depuis presque les premières
années de l'indépendance.Ce qui fait, que la disparité
entre les sexes s'est substantiellement réduite, le taux brut de
scolarisation sont passés de 1988 à 1994 de 53% pour les
garçons et 34% pour les filles à 77,3% et 65,1% respectivement.
L'objectif général est l'éducation pour tous les enfants
en âge de scolarisation en l'an 2000(21(*)). La carte scolaire
s'agrandit au fil des années, car le secteur a été
décentralisé et libéralisé (plusieurs,
collèges, lycées, une université et deux écoles
normales d'instituteurs).Les langues d'enseignement sont l'arabe et le
français pour le primaire .En 2001 une réforme a
été entreprise par le gouvernement encourageant l'enseignement
des disciplines scientifiques et l'introduction de l'anglais dès la
première année du secondaire. L'alphabétisation en arabe a
fait l'objet de plusieurs projets depuis quelques années. Beaucoup de
centre d'alphabétisation fonctionnelles et d'insertions professionnelles
ont été réalisées à travers ces programmes.
Le Pulaar, le Soninké et le Wolof autres langues du
pays qui étaient gérées par un institut ,ont
été rattachées récemment à la faculté
des lettres de l'université, ce qui constitue pour les
communautés en question , une certaine remise en cause pour la
reconnaissance de l'enseignement de ces langues. Néanmoins ces
communautés sont déterminées à développer
des programmes volontaires d'alphabétisation dans ces langues. Plusieurs
associations se sont mobilisées pour créer des centres
d'alphabétisations et des foyers culturels visant à promouvoir
ces langues.
7. Système de communication
De 1960 à 1988, le système moderne de communication
reste tenu et contrôlé par
l'état (Télévision de Mauritanie, Radio Mauritanie et
l'Agence Mauritanienne d'Information) et la première revue privée
(Mauritanie Demain) a vu le jour à la fin des années 80.
A partir de 1992, plusieurs organes presses
indépendantes ou assimilées à l'état virent le
jour. Actuellement on compte plus d'une quinzaine d'organes de presses
écrites.
Dans certaines capitales régionales il existe des
stations de radio, dont la FM AFOUT basée à Barkéol dans
la wilaya de l'Assaba destiné au monde rural.
L'électrification de certaines villes du pays a permis
l'accès aux informations nationales internationales .La couverture
médiatique à l'intérieur du pays avoisinent les 40% alors
qu'elle serait des alentours de 88% à Nouakchott (22(*)).
Depuis 2000 on assiste à l'émergence de
l'Internet dans certaines villes du pays grâce à l'ouverture des
cybercafés.
Un centre autonome de télécommunications est
relié aux satellites ARAB SAT et INTEL SAT. Toutes les wilayas sont
reliées à la capitale et à l'extérieur par le
réseau DOMSAT. La téléphonie mobile est le projet qui a
connu le plus de succès car, presque tout pays est couvert par deux
principales sociétés (Mauritel et Mattel) (23(*)).
Le système de communication traditionnel était plus
développé (arbre à palabre, folklore ; manifestations
culturelles...), avec l'urbanisation et la sédentarisation s'est
développé le phénomène « des salons
d'échanges d'informations » dites chitdaar .depuis
quelques à l'image de l'arbre à palabre.
Bibliographie :
1. Finding World Bank : 2003
2. Rapport de l'Organisation mondiale pour la santé
Afrique 2005
3. Rapport Onusida 2001
4. Rapport de la 37e assemblée mondiale de la
santé
5. Rapport d'activité Unicef 1987
6. Boukhary I and all. /Document programme santé Unicef
/Mauritanie 1992
7. Arrêtés Ministère de la santé et
des affaires sociales/SG 1993
8. Programme national de santé de la reproduction de
Mauritanie « Etude d'analyse situationnelle 1997-1998
9. MARP : Méthode accélérée de
recherche participative on peut également lire MPP : méthode
de planification participative
10. PRECEDE : C'est modèle d'analyse qui utilise un
diagnostic épidémiologique et un diagnostic social en vue de
planifier des actions éducatives se focalisant sur le changement des
facteurs favorisants.
11. Office national des statistiques.
12. Ministère des affaires économiques et du
développement de Mauritanie: rapport annuel 2004
13. Office national des statistiques /MAED : Recensement
général de la population et de l'habitat 2000.
14. Programme des nations unies pour le développement :
Rapport 2004 sur l'Indice de développement
15. Système des nations unies en Mauritanie : Rapport
de travail 2005
16. Programme des nations unies pour le développement :
Rapport 2004 sur l'Indice de développement en Mauritanie
17. Agence mauritanienne d'information du 28 novembre 2005 :
Extrait du message à la nation du Chef de l'Etat Mauritanien, à
l'occasion du 45e anniversaire de l'indépendance.
18. Ministère des affaires économiques et du
développement de Mauritanie: Rapport sur la mise en oeuvre du Programme
d'Action de Bruxelles (2001 - 2010) en faveur de Pays les Moins Avancés
(PMA).janvier 2006
19. Rapport annuel du Ministère de la communication et en
relation avec le parlement 2004
20. Ministère des affaires économiques et du
développement de Mauritanie /ONS : Document du CSLP 2001
21. Agence mauritanienne d'information du 28 novembre
2005 : Extrait du message
à la nation du Chef de l'Etat Mauritanien,
à l'occasion du 45e anniversaire
de l'indépendance
22. idem 18
23. Rapport annuel du Ministère de la
communication et en relation avec le parlement 2004 pp3-7
24. Idem 20
Première Partie : Le bilan de la
décentralisation
Chapitre 1 : La décentralisation
I. Introduction
La décentralisation est une question de pouvoir. Ce terme
décrit généralement le transfert de pouvoir des niveaux
administratifs supérieurs aux niveaux inférieurs dans diverses
structures organisationnelles, bien que la quantité de pouvoir
transféré puisse varier énormément. Il peut
signifier transférer uniquement le contrôle sur des fonctions de
gestion spécifiques comme la planification et la budgétisation du
niveau central au niveau du terrain, ou faire passer les responsabilités
de la totalité d'un programme à une institution bien
délimitée géographiquement tel qu'une administration
provinciale ou de district.
La décentralisation fonctionne si plusieurs
éléments clés sont en place: il s'agit de la formulation
d'objectifs clairs, de la définition judicieuse des limites entre les
fonctions contrôlées par le niveau central et celles
contrôlées par le niveau du opérationnel, et d'un appui
technique et matériel au personnel de terrain pour renforcer la
capacité locale. Il faudra se préoccuper des questions concernant
le contrôle de l'application des normes de prestation des services; la
façon d'intégrer et de coordonner les activités tant au
niveau national et qu'au niveau local; et la façon dont les
stratégies locales de prestation de services viendront appuyer les
objectifs nationaux en matière de santé et de population.
Ainsi depuis quelques années, la réforme des
systèmes de santé était à l'ordre du jour partout
dans le monde .La décentralisation a pris de l'importance en tant
qu'objectif explicite ou but programmatique effectivement recherché dans
le cadre ou comme conséquence de la réussite des politiques
sociales.Par exemple les États-Unis discutaient du Plan Clinton, les
pays européens (Suède, Italie, Angleterre, France) introduisaient
de nouvelles modalités d'organisation et de financement
(24(*)).
Dans les pays à revenu intermédiaire, en Asie et en
Amérique Latine, les gouvernements élargissaient les champs
d'intervention des mécanismes d'assurance maladie et de la
décentralisation et pour les pays pauvres, la mise en oeuvre des
principes de l'Initiative de Bamako constituait l'essentiel des politiques
d'organisation et de financement du secteur de la santé.
La décentralisation, généralement
définie comme le transfert de l'autorité, des ressources, et du
personnel de l'Etat du niveau national aux échelons les plus
périphériques, est la charpente sur laquelle devait reposer les
systèmes de santé.Les principaux bailleurs de fonds du
développement ont beaucoup insisté sur la décentralisation
comme chemin vers une meilleure gouvernance et de meilleures prestations de
services dans les pays en voie de développement et singulièrement
en Afrique subsaharienne. La Banque mondiale publiait en 1993 son rapport
« Investir dans la santé » la transformation son approche de
santé publique vis à vis des pays en développement mais
également celle de nombreux pays et organismes internationaux
(25(*)). Une des
principales vertus de la décentralisation est d'adapter les politiques
publiques au plus près des besoins de la population.
Réformer les systèmes de santé en place
depuis les indépendances devenait un passage obligé pour
consolider les quelques gains sanitaires obtenus, répondre aux nouveaux
besoins induits par les multiples nombreuses mutations politiques,
socio-économiques et épidémiologiques. Dans presque tous
les pays africains, il existe des subdivisions locales représentant
l'administration centrale dont elles sont subordonnées, et d'où
émanent les décisions.
La République Islamique de Mauritanie, a poursuivi la
déconcentration administrative du territoire au lendemain de
l'indépendance en créant des entités
hiérarchisées en régions, en départements et en
arrondissements .La carte sanitaire nationale est calquée sur ce
découpage.
L'adoption du plan directeur à moyen (1991-1994) dans le
cadre du projet santé population ; le gouvernement Mauritanien
décida de rendre effective les directions régionales à
l'actions sanitaires et sociales fonctionnelles qui sont les points focaux de
la décentralisation en matière de santé. Cette
période de « réforme du système de santé
» a été marquée par un grand contraste entre le
désir des DRASS d'être autonome pour la mise en oeuvre de la
politique de santé et la volonté du Ministère de la
santé de retarder la décentralisation en s'impliquant directement
à cette mise en oeuvre. Quelques années après, l'optimisme
s'est quelque peu estompé et il n'est pas rare de lire ou d'entendre
dire que les DRPSS ne sont pas en mesure d'exécuter ces réformes
à cause du manque de ressources et d'infrastructures. Il a
été reproché à la décentralisation d'avoir
causé d'importants dommages aux programmes verticaux de vaccination, de
santé maternelle et infantile et de l'éducation pour la
santé. Le manque de la régionalisation du système de
santé est caractérisé, selon certaines analyses, par une
certaine verticalisation de certaines activités normalement relevant des
fonctions régionales ; mais conservées jalousement par les
directions centrales du ministère de la santé et des affaires
sociales (déploiement du personnel, gestion des fonds) et par un
renoncement de quelques responsabilités par le niveau
opérationnel, entravant le fonctionnement optimal. Il a
été reproché à la décentralisation d'avoir
causé d'importants dommages aux programmes verticaux de vaccination, de
santé maternelle et infantile et de l'éducation pour la
santé.
En quoi, la décentralisation a- t-elle influée
sur la mise en oeuvre de la politique des soins de santé
primaire ?
A t-on raison de corroborer, les dysfonctionnements du
système de santé par l'effet de cette
décentralisation ?
Nous proposons quelques idées relancer ce débat
déjà ouvert. Nous ne prétendons nullement posés ici
des vérités, car la décentralisation est l'une des
stratégies de développement la plus complexes en raison de la
diversité des acteurs et que même les pays les plus avancés
n'ont pu pas encore la mettre en oeuvre entièrement .Dès, nous
préconisons seulement ici de dégager quelques pistes pour nourrir
la réflexion.
Pour atteindre les objectifs assignés à cette
recherche, nous nous appuierons, d'une part, sur les entretiens faits avec
les usagers, les leaders communautaires, les décideurs, les
professionnels de santé et les statistiques relatives aux interactions
entre le niveau central et le niveau opérationnel pour la mise en oeuvre
des soins de santé primaire et d'autre part, sur l'analyse des textes
administratifs et législatifs sur la décentralisation.
II. Revue de littérature :
Pour bien rendre intelligible cette thèse nous allons
utiliser une revue de littérature comprenant des définitions
opératoires et des considérations générales.
2.1 Définition :
D'après Larousse :
« C'est un système d'organisation des structures
administratives de l'Etat, qui accorde des pouvoirs de décisions et de
gestions à des organes autonomes régionaux ou locaux
(collectivités,
établissements) ».
Pour le législateur
français : « La décentralisation
est un transfert de compétences de l'État à des
institutions distinctes de lui, ici, les collectivités locales. Elles
bénéficient alors d'une certaine autonomie de décision et
de leur propre budget (principe de libre administration) sous la surveillance
d'un représentant de l'État (l'autorité de
tutelle) ».
Peter Berman définissait
« la réforme du secteur de la santé comme
étant celle produite par un effort soutenu,
délibéré et fondamental. Ce n'est pas le résultat
d'une mesure aussi révolutionnaire soit-elle. Une réforme est un
processus planifié, visant les dimensions stratégiques du
système de santé et comportant un ensemble de mesures et
d'interventions ciblées ».
Ce n'est pas un supérieur hiérarchique, il
vérifie simplement la légalité des actes émis par
les collectivités locales.
Ce contrôle est la contrepartie nécessaire du
principe de libre administration des collectivités et rappelle le
caractère unitaire de l'État.
2.2 Considérations
générales :
Plus que par le passé, la
réforme « la décentralisation » du
secteur de la santé s'avérait partout indispensable
Concept de la France :
La décentralisation vise à donner aux
collectivités locales des compétences propres, distinctes de
celles de l'État, à faire élire leurs autorités par
la population et à assurer ainsi un meilleur équilibre des
pouvoirs sur l'ensemble du territoire. La décentralisation rapproche le
processus de décisions des citoyens, favorisant l'émergence d'une
démocratie de proximité. La déconcentration est une notion
bien distincte ; elle vise à améliorer l'efficacité
de l'action de l'État en délégant certaines attributions
de l'échelon administratif central aux fonctionnaires locaux, c'est
à dire aux préfets, aux directeurs départementaux des
services de l'État ou à leurs subordonnés.
(26(*))
En France, les premières lois de décentralisation
(Lois Deferre) ont été promulguées en 1982-1983 par le
gouvernement de Pierre Mauroy. Elles font suite à la première
tentative, manquée, du général
De Gaulle de
régionalisation
(échec référendaire d'avril 1969). La
décentralisation de 1982-1983 fait suite aux préconisations du
rapport "Vivre ensemble" d'Olivier Guichard mais surtout au nouveau contexte
politique de 1977, date des élections municipales 27(*)remportées par une
nouvelle génération politique et le Parti socialiste. Le
gouvernement de Jean Pierre Raffarin a remis sur l'agenda politique la
réforme de la décentralisation entre 2002 et 2004 : on a
appelé cette nouvelle phase, l'Acte II de la décentralisation.
Les résultats de la réforme sont jugés décevants
dans l'ensemble, si bien que la question d'un Acte III se pose.
(27(*))
Une des principales vertus de la décentralisation est
d'adapter les politiques publiques au plus près des besoins de la
population. Toutefois, on court alors le risque d'introduire de nouveaux
déséquilibres au sein du territoire, en raison de choix
politiques différents et de l'inégalité des ressources des
collectivités territoriales. On rencontre constamment quatre termes qui
catégorisent les moyens de réaliser la décentralisation
qui sont : déconcentration, délégation, dévolution
et privatisation (28(*) )
La déconcentration signifie que certaines
fonctions de gestion, telles que l'établissement de budgets pour les
programmes, sont transférées du niveau central aux cellules de
terrain au sein du même organisme ou de la même organisation, mais
que le contrôle global du programme reste au niveau central.
La délégation décrit une
stratégie selon laquelle le niveau central transfère la
responsabilité de certaines fonctions de gestion telles que
l'élaboration et la réalisation d'un programme de formation
à des organisations extérieures à la structure
bureaucratique habituelle, et qui ne sont par conséquent
contrôlées par le niveau central que de façon indirecte.
La dévolution concerne le transfert de
pouvoir à des sous-entités nationales publiques, nouvellement
créées ou renforcées, dont les activités ne
relèvent pas du contrôle direct du gouvernement. Selon cette
approche, la responsabilité pour, et l'autorité sur, un programme
de planification familiale sont généralement
transférés à une entité provinciale ou municipale.
La privatisation concerne le transfert de
fonctions de gestion spécifiques, telles que la logistique et la
formation, à des organisations privées commerciales ou à
but non lucratif extérieures à la structure gouvernementale.
Certains experts pensent que la privatisation n'est pas un moyen de
décentralisation parce que dans ce cas le gouvernement abandonne ses
responsabilités au lieu de transférer ses pouvoirs à des
niveaux inférieurs. En Afrique:
La décentralisation, généralement
définie comme le transfert de l'autorité, des ressources, et du
personnel de l'Etat du niveau national aux échelons les plus
périphériques, a été un thème
récurrent dans les pays africains depuis l'indépendance.La Banque
Mondiale publiait en 1993 son rapport « Investir dans la santé
» qui allait transformer l'approche en santé des pays en
développement de la Banque mais également celle de nombreux pays
et organismes internationaux, (29(*)) car toutes les études et
observations sur les secteurs de la santé des pays en
développement montraient les mêmes failles : allocation
inefficiente des ressources, graves atteintes à l'équité,
qualité déficiente des prestations, personnel
démotivé, infrastructures publiques dégradées et
nombreuses dérives du secteur privé. Pourtant, les
progrès sanitaires enregistrés au cours de la décennie 80
n'étaient pas négligeables : vaccination quasi universelle des
enfants, expansion de la thérapie par réhydratation orale,
quasi-éradication de la polio dans les Amériques, promotion de
nouvelles approches en santé reproductive et de prise en charge de
l'enfant malade et du SIDA Il était devenu cependant apparent que les
gains enregistrés étaient fragiles et vulnérables ; les
inégalités sanitaires au sein et entre les pays restaient
énormes.
Une période de « réforme des systèmes
de santé » s'est ouverte au cours des années 90 avec de
multiples promesses et concepts comme ceux relatifs au «partenariat
public- société civile et privé» ou au
«management participatif», donnant l'illusion que l'on allait enfin
combiner l'exigence du service public portée par les administrations
avec l'esprit d'entreprise rattachée au secteur privé. Dans les
pays en voie de développement, la libéralisation politique et
économique a ouvert des possibilités ou au moins raviver les
revendications sur la bonne gouvernance et sur une véritable
décentralisation. Les principaux bailleurs de fonds des projets de
développement ont également insisté sur la
décentralisation comme chemin vers une meilleure gouvernance et de
meilleures prestations de services dans les pays en voie de
développement. La mise en oeuvre de la décentralisation comme
toute approche visant un développement social exige l'instauration d'un
mécanisme de suivi tant pour le processus que pour l'impact.
L'évaluation de la décentralisation à ces niveaux
séparés aide à mieux clarifier les différentes
structures sous-jacentes aux revendications de décentralisation ainsi
qu'à montrer les limites de telles revendications. Les progrès
réalisés ainsi sur la décentralisation ont
été mesurés par le biais de trois indicateurs
reflétant les trois aspects de la définition de la
décentralisation, à savoir les aspects politique, administratif,
et fiscal (bien sûr nous ne rentrons dans les détails des
formules de calcul ces indicateurs). Mais il est
utile de rappeler que ces indicateurs ont permis de classifier les pays ayant
engagé une décentralisation.
D'après Oumar Wone (CESSI 1990) (30(*)), la
décentralisation des services de santé est indispensable :
elle doit passer par la création des districts sanitaires
(entité opérationnelle la plus décentralisée,
englobant les structures sanitaires situées dans ses limites
géographiques et une population bien définie).
Les méthodes proposées sont, principalement, la
libéralisation et la décentralisation
La libéralisation est doit permettre la participation des
opérateurs privés aux activités du secteur social jusque
là monopolisé par l'Etat, tandis que la décentralisation
invite à une prise en charge des principales tâches des services
publics dans les domaines qui touchent directement au bien être des
populations,
Plus que par le passé, la réforme du secteur de
la santé s'était avérée indispensable partout.
Pourtant, les progrès sanitaires enregistrés au cours de la
décennie 80 n'étaient pas négligeables: vaccination quasi
universelle des enfants, expansion de la thérapie par
réhydratation orale, quasi-éradication de la polio dans les
Amériques, promotion de nouvelles approches en santé reproductive
et de prise en charge de l'enfant malade et du SIDA. Il était devenu
cependant apparent que les gains enregistrés étaient fragiles et
vulnérables ; les inégalités sanitaires au sein et entre
les pays restaient énormes.
Toutes les études et observations sur les secteurs de la
santé des pays en développement montraient les mêmes
failles : allocation inefficiente des ressources, graves atteintes à
l'équité, qualité déficiente des prestations,
personnel démotivé, infrastructures publiques
dégradées et nombreuses dérives du secteur privé.
Il en a résulté la mise en marche d'une décentralisation
dans le secteur sans souvent prendre en compte, les éventuels obstacles
dressés par les agents réfractaires aux changements
révolutionnaires. Ces changements très utiles pour les
communautés sont souvent perçus par certaines élites,
comme dangers.
La Mauritanie :
L'état n'a pas une tradition de décentralisation
mais depuis l'émergence du concept de la déconcentration des
services, l'état mauritanien a émis le voeu de transférer
ses attributs et ses pouvoirs aux wilayas. En 1981, sous le régime de
Mohamed Khouna Ould HAÎDALLAH, l'état avait mis en place les
Structures d'Education des Masses (SEM) qui peut être
considérée comme un point de départ d'une forme
particulière de décentralisation en Mauritanie. Mais depuis
l'effritement de cette organisation et la promulgation de la loi créant
les communes qui elle-même n'était pas explicite des
responsabilités de celles-ci vis-à-vis de l'administration. La
réponse à plusieurs interrogations sur le sujet, nous a permis,
d'expliciter en quoi, la décentralisation peut influer sur la mise en
oeuvre des soins de santé primaire.Voici quelques questions que nous
avons posées, avec des réponses jugées
évidentes :
Quels sont les objectifs de la décentralisation du
secteur de la santé et des affaires sociales? Les acteurs
doivent comprendre les raisons pour lesquelles l'Etat décentralise.
Plusieurs motivations peuvent inciter l'Etat à déléguer
ses pouvoirs. Sous l'effet de l'ajustement structurel, le gouvernement avait
opté de réduire les coûts, d'alléger la
bureaucratie, d'améliorer l'efficacité, d'accroître la
participation communautaire ou de centrer les services davantage sur les
usagers. Lorsque les acteurs locaux comprennent bien les raisons de la
décentralisation, ils ont le devoir d'élaborer des
stratégies permettant d'atteindre les objectifs de
décentralisation. Certains acteurs pensent que les dits objectifs ont
été passés sous silence.
Comment la décentralisation a-t-elle
été autorisée et mise en oeuvre? Certains
leaders communautaires et les techniciens du niveau décentralisé
ne savaient pas que la décentralisation des services de santé fut
instituée par le décret 89064 et que le législateur de
l'époque était le comité militaire de salut national.
C'était la période du régime d'exception, donc il fallait
créer des lois et d'autres textes réglementaires, même leur
faisabilité s'approche de Zéro. Ce qui explique les nombreuses
incohérences et ambigutés. Mais dans les deux cas, les
responsables devaient savoir si les pouvoirs seraient transférés
petit à petit ou tout d'un coup. Mais les communautés ne furent
pas associer à ce projet. C'est pourquoi, de nombreux élus
pensent que leurs rôles dans le secteur, consistent seulement à
exhiber les problèmes de santé au Wali ou au ministre de la
santé.
Quels programmes ou fonctions seront
décentralisés? Dans le cadre d'un réel transfert
de pouvoirs, les acteurs doivent savoir, quels sont les rôles qui leurs
sont dévolus et de même comment la décentralisation pourra
t-elle améliorer la gestion des programmes de santé de
leurs communautés. Lorsque l'on transfère la
responsabilité de la logistique par exemple, la passation des
marchés au niveau opérationnel, celui devra posséder
toutes les compétences nécessaires à l'accomplissement de
ces actions. Dès il aura à traiter avec plusieurs organismes et
devoir obtenir l'approbation des douanes ou d'autres organismes avant de
pouvoir procéder à des achats ou passer des contrats.
A qui ces programmes ou fonctions seront-ils
transférés? Pour évaluer l'impact de ces
changements sur leurs programmes de santé et sur le rôle global de
leur organisation, les acteurs doivent savoir qui aura la
responsabilité, l'autorité et le contrôle de certaines
fonctions de gestion ou des services et programmes après la
décentralisation. Pour beaucoup de spécialistes de la question
lorsque les fonctions de gestion sont transférées à un
autre niveau, il arrive que les relations au sein de l'organisation et
l'établissement de rapports soient perturbés de manière
durable si ces contraintes ne sont prévues depuis la conception de ce
transfert(31(*)). Par exemple, la décentralisation
peut signifier que les services de planification familiale seront repris par
les centres de protection maternelle et infantile (PMI) au niveau local, ou
bien que la logistique des contraceptifs sera transférée au
dépôt de pharamcie de la formation sanitaire.
Quel impact ces changements auront-ils sur les postes de
prestation de services? Le transfert des pouvoirs coïncide
généralement avec de nouvelles attentes concernant les
rôles et responsabilités du personnel de terrain. On demandera
peut-être aux superviseurs de Soins de santé primaire de
superviser pour la première fois des activités de santé
maternelle ou le travail agents de santé communautaires. Des nouvelles
procédures de référence peuvent ajouter des charges
supplémentaires aux unités de santé bases et exiger que
les responsables contrôlent les activités des postes de
santé et les unités de santé de bases plus
étroitement. C'est pourquoi les responsables doivent examiner comment la
décentralisation affectera le travail de leurs agents et décider
si leur personnel a les compétences nécessaires pour
exécuter ses nouvelles fonctions.
Quelles compétences doivent avoir les
responsables? La décentralisation modifie les rôles et
les responsabilités des acteurs à tous les niveaux. Les
responsables aux niveaux central et opérationnel doivent connaître
leurs nouveaux rôles dans le système de santé, les nouveaux
pouvoirs dont ils disposeront et les nouvelles compétences à
acquérir par eux et leur personnel pour jouer efficacement leur
rôle. Par exemple, le responsable de terrain ayant d'avantage de
responsabilité, devrait participer de façon plus active à
la gestion des finances ou des systèmes d'information, alors que le
responsable au niveau central aurait besoin d'assumer un plus grand rôle
de formation et d'assistance technique. Les
réponses à ces questions ne sont pas malheureusement
appliquées au secteur de la santé, mais la documentation
officielle mauritanienne élargit les lois instituant les communes
à l'ensemble des programmes de développement
La politique de décentralisation a été mise
en place progressivement à partir de 1986: Après la promulgation
de l'ordonnance 86-134 du 13 août 1986 des élections municipales
ont eu lieu au niveau des douze chefs lieux de wilaya et du District de
Nouakchott ();
· L'ordonnance 86-134 a été
remplacée par l'ordonnance 87-289 du 20 octobre
1987 dont la promulgation a été suivie par des
élections municipales étendues aux 32 chefs lieus de Moughataa
restantes;
· En 1988 le statut de commune a été
élargie aux communes rurales ce portera le nombre de communes à
208 communes, dont 45 urbaines et 163 rurales;
· En 1990 l'ordonnance 90-002 du 31 janvier 1990 a
institué la division du territoire
en wilaya (ou région) comprenant chacune une ou plusieurs
moughataa (ou département) composée elle même d'une ou
plusieurs communes; et ?en juin 1995, le Gouvernement a adopté une
déclaration de politique municipale.
Cette politique municipale a pour objectifs de "promouvoir
l'exercice de la démocratie, d'une part et d'autre part d'impulser le
développement local pour la mise en place des méthodes
participatives en faveur d'une bonne gestion des affaires des populations."
La wilaya est la circonscription administrative de l'Etat la plus
importante du point de vue superficie et population; c'est une entité
régionale déconcentrée de l'Etat et est dirigée par
un wali (gouverneur) nommé par décret pris en conseil des
ministres. Le Wali représente le pouvoir central et à ce titre,
il exécute les lois et règlements, assure l'ordre et la
sécurité et coordonne l'action des services extérieurs; le
wali préside les deux instances importantes de la circonscription:
· Le comité administratif (composé des
hakems, des chefs de services régionaux et des maires de la wilaya; et
· L'assemblée de la wilaya pour le
développement économique et social.
L'administration de la wilaya renferme les services
déconcentrés de l'Etat et notamment la direction régionale
de l'action sanitaire et sociale.
La moughataa est la circonscription administrative de base;
elle est dirigée par un hakem (Préfet) qui exerce dans le cadre
d'une stricte subordination hiérarchique, ses prérogatives, sous
l'autorité du wali.
La commune est une collectivité de droit public,
dotée de la personnalité morale et de
l'autonomie financière; elle dispose d'un budget, d'un
personnel et d'un domaine qui lui
confère la loi pour l'exercice de ses
compétences. Elle assure les services publics répondant aux
besoins des populations locales et qui ne relèvent pas, par leur nature
ou leur importance, de la compétence de l'Etat. Administrativement, les
communes sont placées sous la tutelle du Ministère de
l'Intérieur qui l'exerce à travers la direction chargée
des collectivités locales et les autorités administratives
locales. Le maire est l'exécutif de la commune.
Les compétences des communes urbaines comprennent,
entre autres:
(a) la construction, l'entretien et l'équipement des
dispensaires et centres de protection maternelle et infantile; (b)
l'alimentation en eau;
(c) l'hygiène et l'enlèvement des ordures
ménagères; et
(d) l'assistance aux indigents. Le transfert des
compétences antérieurement exercées par l'Etat ou la
région devait faire l'objet de conventions déterminant les biens
et les services transférés à la commune.
Le véritable processus de décentralisation de
l'administration territoriale s'est surtout accentuée en 1991, quand les
autorités centrales ont décidé de suivre les
recommandations des organisations internationales.En effet les institutions
financières internationales voyaient dans la décentralisation
une réponse bien adaptée à la diminution des
dépenses publiques et une manière de continuer la restructuration
de l'économie initiée avec le processus de privatisation mis en
place la même année. La politique de décentralisation mise
en place devait donner un poids important aux entités
décentralisées du niveau local, notamment par l'attribution des
fonctions exclusives de décision et financement. Les fonctions de
consultation, exécution et contrôle sont partagées entre
les entités décentralisées de niveau régional et
celles de niveau local. Les deux types d'entités n'ont reçu
cependant qu'un niveau insuffisant de ressources pour faire face aux fonctions
que leur correspondent. Par ailleurs, les entités du niveau local
(communes) disposent d'une plus grande autonomie que les entités de
niveau régional dans l'utilisation de ces ressources, sous la tutelle
toutefois du Ministère de l'intérieur, (32(*)). L'esprit qui avait
conduit le gouvernement à créer les DRASS (DRPSS) en 1989
s'inscrit dans le cadre de la décentralisation considérée
comme pierre angulaire du foisonnement des soins de santé primaires eux
même préalables de « la santé pour
tous ».En 1992, lors du lancement du projet santé population,
certains walis avaient prostesté vivement « en
déclarant qu'il ne pouvait pas y avoir plusieurs niveaux de
décisions dans les wilaya », ce qui préfigurait les
difficultés auxquelles , les prestataires du développement seront
confrontés pour la mise en oeuvre de cette politique de santé
.Les contours de cette décentralisation sont flous au niveau de la
wilaya.
Sur le plan organisationnel, les services du MSAS continuent
à évoluer progressivement dans le contexte de la
déconcentration des responsabilités au niveau régional.
Depuis 1992, les 13 DRASS ont été formés en santé
publique et gestion des services de santé, ils étaient
équipés en véhicule tout terrain et en équipement
informatique. Depuis 1994, une partie du budget de fonctionnement est
décentralisée à leur niveau.
II en a résulté des ambiguïtés en
matière de répartition des compétences et ainsi des
rôles et responsabilités pour: (a) la planification et
budgétisation; aux différents niveaux (b) le contrôle de
l'exécution du budget; et (c) l'obligation d'assurer le suivi (et
surtout le fonctionnement) des réalisations.La déconcentration
promut aux services de santé engagée dans le pays n'avait pas
permis de tenter de véritables expériences d'autonomie locale
avant 1997. Si au demeurant, la finalité de la décentralisation
devait impulser la responsabilité des communautés
gérer les activités qui leurs sont destinées ; la
question reste non résolue si l'on considère que certaines
communautés ont été longtemps mises à
l'écart à la prise des décisions. A l'état actuel,
la plupart des communes à l'exception de celles grandes villes ne
peuvent pas en prendre encharge les dépenses de santé de leurs
communautés.En tout cas, seules quelques villes disposent de structures
d'administration locale susceptibles d'accueillir les nouvelles
compétences et les éventuels moyens (Nouakchott, Nouadhibou,
Zouératte et Rosso).
Jusqu'à présent seule la commune de Nouadhibou
grâce coopération jumelage avec des localités Hollandaises
et Espagnoles a su mettre en oeuvre des structures de santé et une
politique municipale de santé publique. Selon Têtêvi
Agbodjan,un spécialiste de la décentralisation des services de
santé, lorsqu'on fait allusion du droit à la santé, les
régions et les communes ont tendance à choisir les
responsabilités moins lourdes(33(*)). Dans le contexte mauritanien, c'est 'Etat
qui ne veut pas que les communes et les collectivités
interprétent les lignes de la politique nationale et en surveillent
l'application au niveau communautaire. La conférence d'Alma Ata,
recommande, toutefois, que le niveau central garde encore une grande partie de
l'autorité, afin de faciliter l'application au niveau du district
(34(*)).
A ce propos, les communes ne veulent pas chauvecher avec les
représentants locaux du gouvernement, pour ne pas avoir à rendre
des comptes à l'administration. Nach Mback, qui est un chercheur du
centre de recherche pour le développement international du Canada,pense
qu'en afrique francophone en général et en mauritanie en
particulier que « les enjeux de la décentralisation
risque de biaiser le les résultats »(35(*)).
Bibliographie :
25. Banque Mondiale : Bulletin Finding sur les
politiques de décentralisation 2001
26. Banque Mondiale : « Etat de
santé du monde en 1993 « Investir dans la
santé »
27. Archives de France « la
décentralisations »
28. Archives de France
29. La gazette juin 2004
30. Van Lerberghe, W. et de Brouwere, V. : «État de
santé et santé de l'État en
Afrique subsaharienne»- Edit .2000 p p
169,175
31. Rapport annuel de la banque mondiale 1993
32. Wone, O « Cours de santé publique
destiné aux étudiants cadres infirmiers »
CESSI Dakar 1990 p,p13 , 17
33. D'Almeida, A « Les risque et les postulats
des systèmes de santé en
Afrique de l'ouest » p,p 47,52
34. Secrétariat général du
gouvernement : Journal officiel de la RIM 15 juin 1986
35. Têtêvi Agbodjan, D. «Le droit à la
santé en Afrique subsaharienne : vers des soins
Communautaires et/ou une assurance maladie ?»- 1994
pp 34, 48
36. Organisation mondiale de la Santé, Fonds des
Nations Unies pour l'Enfance, sur
les soins de santé primaire: « rapportde
la Conférence sur les soins de santé
primaires » Alma-Ata (URSS), 6-12 septembre
1978.
37. Nach Mback, C. «La décentralisation en
Afrique: enjeux et perspectives» 2001 p 195
Chapitre II : Processus de la
décentralisation des services de santé en Mauritanie
2.1 Genèse:
Dans le domaine de la santé, deux plans directeurs
(1991-1996 et 1998-2002) ont été mis en oeuvre face à la
situation préoccupante du secteur et un troisième qui rentre dans
le cadre de la lutte contre la pauvreté est en cours
d'exécution.Il convient de noter que tous ces PNDS fondent leurs assises
sur les composantes des soins de santé primaire L'objectif principal
est la mise en oeuvre la Santé pour Tous grâce aux soins de
santé primaire par le biais de «l'Initiative de Bamako ».
Le système de recouvrement des coûts a été
institué et s'est étendu, depuis 1993, à 53 centres de
Santé, 199 Postes de Santé et 417 Unités de Santé
de Base(36(*)).
Les réformes et les moyens mobilisés ont permis
d'améliorer sensiblement la situation sanitaire du pays en ce qui
concerne l'accessibilité aux formations sanitaires.
L'accessibilité géographique aux formations sanitaires de base a
atteint 78% (dans un rayon de 10 km), le taux de mortalité infantile a
décliné (105%o en 1996 contre 131%o en 1985) et
l'espérance de vie à la naissance a augmenté passant de
49,2 ans en 1990 à 53ans en 2000 (37(*)).
Malgré ces progrès, la situation sanitaire des
populations, et notamment celles vivant dans le secteur rural, demeure
préoccupante. Cela est imputable à des contraintes liées
à l'environnement du secteur de santé (pauvreté,
mentalités et comportements rétrogrades, aménagements
hydro-agricoles, détérioration de l'environnement...) et à
une série d'autres facteurs comme l'accès insuffisant aux
services, la mauvaise qualité des soins, la faiblesse de la
prévention, les limites en termes de capacités d'administration
et de gestion des DRPSS etc.
Concernant le personnel de santé, et sur une
période de 10 ans, le nombre de médecins à plus que
doublé (167 en 1991 à 349 en 1999), celui des Infirmiers d'Etat
s'est accru de 67% (352 à 588). Pour les autres catégories du
personnel, l'augmentation, sur la même période, a
été de 33% pour les techniciens supérieurs (176
à235), de 26% pour les infirmiers médico-sociaux (585 à
736) et de 21,5% pour les sages-femmes (177 à 215) (38(*)).
Sur le plan budgétaire, le secteur a absorbé, en
moyenne, 6% du budget de fonctionnement de l'Etat avec une progression de 0,5%
par an pour atteindre 8% en 2002. Les dépenses de santé non
salariales dans le budget ont atteint 43% en 1996 contre 29% en
1991(39(*)).
La décentralisation est un phénomène
relativement ancien. Mais ce phénomène de la
décentralisation ne touchait que les entreprises et surtout pas le
secteur sanitaire. Ministère de la santé et des affaires sociales
étant l'un des principaux départements chargés, de
promouvoir le bien être des populations mauritaniennes, devait
réformer en profondeur ses services pour être le plus près
des communautés. Cette réforme débuta pendant une
période où les populations étaient soumises aux
évènements politiques les plus dramatiques et aux effets du
premier plan de l'ajustement structurel. C'est ainsi que le gouvernement
décida la régionalisation des services de santé.On
distinguait un niveau national (le gouvernement) et un niveau
stratégique (la wilaya).
2.1.1 Le niveau central
Selon décret n° 052-2005 fixant les attributions
du ministre de la santé et des affaires sociales et l'organisation
centrale de son département, le niveau central du MSAS
comprend :
2.1.1.1 Le cabinet du MSAS :
Il est chargé de la gestion des ressources, de la
coordination des activités et de la communication de toute question
relative à la santé et l'action sociale entre le sommet et la
base. Ce niveau définit les orientations stratégiques en
matière de politique nationale de santé .Il est composé de
trois entités.
Un secrétariat Général
Le secrétariat général assure le suivi,
le contrôle de l'application des des décisions et surveille le
fonctionnement du département par l'administration et la gestion de
l'ensemble des ressources et le secrétariat particulier du ministre lui
est rattaché.
Un service de chargé de mission et un service
de Conseillers techniques :
Il comprend quatre (4) postes : un conseiller chargé
de la santé publique et des établissements de santé ;
un chargé du secteur pharmaceutiques et des laboratoires ; un
chargé des questions sociales et de la communication et un chargé
des questions juridiques.
Une inspection générale de la
santé : qui comprend cinq (5) inspecteurs
Des établissements et programmes placés
sous la tutelle du ministre :
Les établissements placés sous la tutelle du
Ministre, sont des formations à vocation sanitaires qui offrent des
prestations dites tertiaires, il s'agit de :
Le centre hospitalier national (C. H. N)
Le centre neuro-psychiatrique (C. N. P)
Le centre d'orthopédie et de réadaptation
fonctionnelle (C. N. O. R. F)
Le centre national d'hygiène (C. N. H.)
Le centre hospitalier de Nouadhibou
Le centre hospitalier de Nouadhibou
Le centre hospitalier de Kiffa
L'hôpital Cheich Zaïd (HCZ)
L'Ecole Nationale de Santé publique (ENSP)
L'Institut National des Spécialités
Médicales (INSM)
Le Centre National de Transfusion Sanguine (CNTS)
La centrale d'Achat des médicaments, matériels
essentiels et consommables (CAMEC)
Les Conseils d'administrations :
Le fonctionnement et la gestion de ces établissements
publics sous tutelle du MSAS sont placés sous la responsabilité
d'un conseil d'administration nommé par le conseil des ministres.
La commission nationale de coordination des soins de
santé primaire :
Elle a pour mission d'évaluer le niveau
d'exécution du système de recouvrement des coûts et de
proposer des orientations capables de faire évoluer les soins de
santé primaires.
Le suivi du programme socio-sanitaire se fait grâce
à un ensemble de structures au niveau central et régional ; ces
structures permettent au Ministère de la Santé, en concertation
avec les acteurs nationaux et les partenaires au développement de
participer activement au suivi et à l'évaluation du programme, et
à sa réorientation pour une meilleure efficacité .Elle
réunit en session ordinaire deux fois par an et en session
extraordinaire sur convocation de son président ou à la demande
des deux tiers de ses membres.
Le Comité de gestion stratégique du
Programme :
Structure centrale, ce Comité constitue l'organe
chargé de la gestion du Programme d'Appui au Secteur de la Santé
(PASS); il se compose des Directeurs Centraux et est présidé par
Le Ministre ou son représentant.
La Commission technique de suivi :
Il s'agit du Comité élargi aux partenaires du
Département ; il est chargé du suivi de la mise en oeuvre du
Programme, et constitue le lieu privilégié de concertation entre
le Ministère et ses partenaires.
2.1.1.2 Les Directions centrales :
Ce sont celles ci qui conçoivent, élaborent,
appuient la mise en oeuvre, le suivi et l'évaluation des
activités.
La Direction des établissements de santé
(DES) :
Elle est chargée de mettre en oeuvre de la politique
nationale de santé au niveau primaire, secondaire et tertiaire.
Elle définit les stratégies de développement
de la couverture sanitaire du niveau primaire, au niveau tertiaire.
Elle veille à la qualité des soins à tous
les niveaux
Elle veille à la mise en oeuvre des dispositions
élaborées par la commission nationale de suivi du système
de recouvrement des coûts visant à développer la
participation communautaire dans la gestion des services de santé.
Elle détermine les catégories et les
qualifications de toutes les structures de sanitaires
Elle assure en liaison avec les DRPSS, le suivi et la
supervision de toutes les structures sanitaires publiques et privées du
pays et recevoir, étudier et donner des avis sur les rapports
d'activité des DRPSS, des centres hospitaliers publics et
privés.
Elle comprend les services suivants : le service de suivi
et de développement des établissements hospitaliers
publics ; le service de suivi et de développement des services de
santé de base ; le service de suivi et de développement des
établissements privés de santé.
La Direction de la Lutte contre la Maladie
(DLM)
Elle est chargée de :
Elaborer et de mettre en oeuvre les programmes de lutte
contre les maladies transmissibles et les grandes endémies.
Elaborer et de mettre en oeuvre les programmes de lutte contre
les maladies non transmissibles,
Elaborer les textes réglementaires ayant trait à la
lutte contre la maladie en collaboration avec les autres institutions
concernées,
Veiller l'application de la politique de santé dans le
cadre de la lutte contre la maladie
en collaboration avec les DRPSS et la direction des
établissements de santé.
Elaborer et de mettre en oeuvre les programmes de
prévention
Elaborer et de mettre en oeuvre les programmes avec les
directions et les institutions concernées, les programmes
d'informations, d'éducation et de communication pour la santé.
Cette direction comprend plusieurs services dont certains ont
quelques divisions.
Les principaux services sont au nombre de sept: le service
des maladies transmissibles, le service des maladies non transmissibles, le
service de l'immunisation, le service de l'éducation pour la
santé, le service de nutrition, le service de santé de la
reproduction et le service de surveillance épidémiologique et de
riposte
La Direction des ressources
humaines (DHR) :
Elle est chargée de la gestion et la formation du
personnel du département et comprend le service de gestion
informatisé du personnel, le service du personnel et le service de
formation et des stages.
La Direction de la planification, de la
coopération et de l'information sanitaire (DPCIS) :
Comme son nom l'indique cette direction est l'unité de
stratégie et de la diplomatie du département.Les services sont au
nombre de trois, ce sont le service de la planification, le service de la
coopération et celui des statistiques.
La Direction des affaires
financières (DAF):
Elle est responsable de toutes les questions administratives,
la gestion des recettes et des dépenses du département.
La Direction des Affaires
Sociales (DAS):
Elle est chargée de la mise en oeuvre des activités
sociales .Elle gère toutes les activités dites promotionnelles
et collabore avec les associations faisant de l'éducation pour la
santé et intervenant dans le domaine social. Les principaux services
sont : le service de la promotion de l'enfance, le service des personnes
handicapées.
La Direction des Infrastructures, du Matériel et
de la Maintenance (DIMM) :
C'est cette direction qui gère les prêts
accordés au département de la santé par la banque mondiale
(IDA) et la banque africaine de développement. Elle est le principal
interlocuteur de ces institutions.
La Direction de la pharmacie et des laboratoires (DPL)
ancienne Direction de la pharmacie et du médicament (DPM):
Nous allons utiliser à travers ce travail le terme DPM
.Cette structure a pour mission d'exécuter un plan national
d'approvisionnement des produits conformes aux nomenclatures nationales en
quantités correspondant aux besoins et selon les procédures
d'acquisition préconisées.Ainsi elle est chargée de
l'approvisionnement des médicaments et des réactifs en
sélectionnés pour assurer un fonctionnement optimal des
structures publiques. En collaboration avec la CAMEC, la DES, la DLM et les
DRPSS.
La centrale d'Achat des médicaments,
matériels essentiels et consommables (CAMEC) :
Cette structure a été dans le but de renforcer la
disponibilité des médicaments et consommables d'une part de
veiller à la qualité des produits en veiller aux circuits
d'approvisionnement et ax procédures des marchés .C'est un
instrument de la politique nationale du médicament. Elle a pour mission
d'assurer la disponibilité et l'accessibilité des
médicaments essentiels génériques (MEG). Elle doit la
modicité des prix de ses produits à l'exonération dont
elle bénéficie de la part du fisc. Avant c'était la
Direction des Pharmacie et des Laboratoires (DPL) qui élaborait les
descriptifs et les quantitatifs ainsi que les estimations du coût des
médicaments vaccins et réactifs nécessaires à
l'approvisionnement du système sanitaire public en relation avec les
centres de dépenses concernées qu'elle transmettait à la
Direction de Gestion des Investissements (DGI). Ce rôle de la direction
des pharmacies et des laboratoires a été transféré
à la centrale d'Achat des médicaments et consommables (CAMEC)
depuis sa mise en fonction en 2002. La direction de la gestion des
investissements (DGI) était responsable de l'organisation des achats et
des livraisons des lots de médicaments, vaccins, et réactifs
destinés aux établissements sanitaires jusqu'en juin 2005. Depuis
c'est elle qui organise, met en oeuvre et suit toutes les activités
relatives à l'acquisitions des médicaments et consammables
auprès des fournisseurs conformément à la
réglementation nationale. Ces éléments sont soumis
à l'approbation des bailleurs de fonds notamment le Fonds Africain de
Développement (FAD), avant le lancement de tout appel d'offre. Ainsi
à partir de 2004 l'analyse des offres et les propositions d'attribution
des marchés ont été soumises à l'avis
préalable de non objection du FAD.
2.1.2 LE NIVEAU OPERATIONNEL
(intermédiaire et périphérique)
La wilaya est le niveau opérationnel le plus
décentralisé. La Mauritanie a réformé sa carte
sanitaire en définissant une nomenclature de type pyramidale avec trois
niveaux d'offres. Trois types de formations sanitaires, appelées
formations de premier niveau, constituent la base de cette pyramide : les
unités de santé de base ; les postes et centre de
santé assurant les consultations curatives de première ligne, les
accouchements et les activités préventives), mais disposant de
quelques lits d'hospitalisation) .Les neuf centres hospitaliers
régionaux constituent le niveau intermédiaire. Enfin, les
structures hospitalières de Nouakchott, le centre national
d'orthopédie, le centre national d'hygiène et la polyclinique de
Nouadhibou forment le sommet. Il existe un système de
référence (de la base vers le sommet) dont le fonctionnement
gagnerait à être amélioré. En effet, ce
système existe sur le papier mais pas vraiment dans la pratique.
À cette organisation publique du système de
santé, il convient d'ajouter des soins offerts par le secteur
privé, à but lucratif ou non. Malheureusement, il n'existe que
très peu de données contemporaines sur ce secteur
d'activité ci-dessous.
Sur le plan national, selon les statistiques de l'inspection
générale de la santé publique, le nombre de formations
sanitaires privées est passé de 03 à 45 entre 1988 et
2005, soit une augmentation de presque 50% en cinq ans. Durant la même
période, les pharmacies sont passées de 18 à 157.
Ajoutons que la répartition géographique de ces organisations
privées est fortement inégale puisque 89% des formations
sanitaires et 80% des pharmacies se trouvent à Nouakchott et à
Nouadhibou (40(*)). Selon l'annuaire des statistiques du MSAS
de 2003, on dénombre un total de cliniques privées
2.1.2.1 Le niveau intermédiaire :
les Directions régionales à la promotion sanitaires et
sociales (DRPSS) :
Depuis l'indépendance de la Mauritanie la carte
sanitaire du pays était subdivisée en circonscriptions sanitaires
régionales en corrélation avec les régions administratives
(décrets 77.174 du 11juillet 1977 fixant l'organisation des
circonscriptions sanitaires régionales).
En 1989, le gouvernement décida d'amorcer une
décentralisation du secteur par l'adoption du décret
89.064 du 17 Mai 1989 créant les directions
régionales à l'action sanitaire et sociale (DRASS) pour
concrétiser la mise en oeuvre de la politique des SSP.
En 2000, les directions régionales à l'action
sanitaire et sociale changent d'appellation et prennent la dénomination
de Directions régionales de promotions sanitaires et sociales (DRPSS)
à l'exception de celle de Nouakchott érigée en
délégation régionale du MSAS (décret
2000.140 du 27 novembre 2000 fixant l'organisation des DRPSS).Les
DRPSS sont au nombre de treize et celle de Nouakchott est érigée
en délégation en raison de sa relative spécificité
et de sa proximité du MSAS. Elle illustre et sert de cadre de
référence en terme de décentralisation pour le
ministère de la santé. (41(*))
Ces DRPSS sont composées des services
régionaux doivent assurer l'appui, le suivi et l'évaluation des
activités du niveau opérationnel. Ainsi sont placés sous
l'autorité directe du DRPSS :
Le responsable du dépôt de pharmacie qui
doit assurer la disponibilité des médicaments essentiel au niveau
des formations sanitaires et la coordination entre la DML et la DRPSS ;
Le responsable des SSP chargé de la
planification ; du suivi et de l'évaluation des activités
SSP de la wilaya ;
Le point focal de la SR qui dans le cadre la réduction
de la mortalité maternelle et infantile est chargé de l'appui et
du suivi des activités des PMI et des maternités.
Le responsable la surveillance épidémiologique
assure le recueil, le traitement, l'analyse et la transmission des informations
sanitaires ;
Le point focal du PEV qui est responsable de la
disponibilité des vaccins et du fonctionnement des chaînes de
froid et du suivi des activités au niveau des formations
sanitaires ;
Le Médecin chef de l'hôpital qui assure la gestion
de cette structure,il existe dix (10) hôpitaux régionaux et celui
de Nouadhibou et de Kiffa sont placés sous la tutelle du ministre de la
santé et des affaires sociales depuis 2005(42(*)) en raison de la
transformation de leur statut et de l'amélioration de leurs plateaux
techniques ;
Le Médecin de la moughaata qui assure la gestion du
niveau périphérique.
Depuis février 2004, le ministère de la
santé et des affaires sociales a défini de nouvelles normes en
personnel dans les structures décentralisées (niveau primaire et
secondaire).
L'organisation de la supervision, aspect fondamental dans la mise
en oeuvre de l'IB, est très complexe en raison de plusieurs aspects que
le ministère de la santé n'a pas bien définis pour le
fonctionnement du système. Ainsi au niveau intermédiaire, il a
été crée un service au sein de la DRPSS chargé des
SSP devant assuré la supervision au niveau régional mais ce
service n'est pas souvent opérationnel en raison de manque de
ressources.Voici le schéma qui illustre les actions des
différentes instances au niveau opérationnel.
Tableau I : Structures décentralisées de
l'Etat
Source : MSAS
Le conseil de développement socio sanitaire
(CDSS) :
Au niveau de chaque wilaya il est créée un conseil
de développement socio-sanitaire, par le décret 92.027.Ces
conseils régionaux sont présidés par les Walis
(gouverneurs) et comprennent les hakems (dirigeant des départements ou
districts), les maires des chefs lieux de moughaata, les chefs des services
régionaux de développement et les responsables sanitaires (DRPSS,
Médecins Chefs de Moughata, autres responsables...). Le wali assure la
présidence et le Directeur régional de la promotion sanitaire et
social assure les fonctions de secrétaire.A ce titre il est tenu de
présenter un rapport sur les activités de gestion du
système de santé au conseil de développement socio
sanitaire. Le CDSS se réunit au moins deux fois par an. Les travaux de
la réunion du conseil sont transmis au ministre de la santé et
des affaires sociales.
L'hôpital régional :
Les hôpitaux régionaux constituent le sommet de
la pyramide sanitaire régionale, ils ont une vocation qui s'étend
sur l'ensemble de la circonscription régionale, liée à la
hauteur de ces spécialités (médecine, chirurgie,
pédiatrie, gynéco obstétrique, ophtalmologique,
orthopédique et stomatologique).
Dans chaque wilaya, il existe un ou plusieurs hôpitaux
régionaux dont la mission sera de prendre en charge tous les malades
n'ayant pu l'être par les centres de santé en raison de leur
équipements et de leurs plateaux techniques, ainsi que de contribuer
à la formation profession et au perfectionnement du personnel
(43(*)).Ainsi sur la base des critères en
fonction de leur capacité d'accueil, d'hospitalisation (nombre de lits),
de la diversité de leurs prestations et de leurs plateaux techniques,
les hôpitaux régionaux sont classés en trois
catégories.
Catégorie 1(HR1) : ils ont une capacité
d'hospitalisation supérieure à 30 lits et inférieure ou
égale à 50 (HR de Tidjikja et d'Aïoun El Atrouss...)
Catégorie 2 (HR2) : Ce sont ceux ayant plus de 50 et
moins ou égal à 80 lits (HR de Kaédi et de Rosso...)
Catégorie 3 (HR 3) : Leur capacité
d'hospitalisation se situe entre 80 et 120 lits (Centre hospitalier de
Nouadhibou et de Kiffa)
Il est composé de services administratifs et des
services techniques placés sous la responsabilité d'un
médecin chef et d'un conseil d'hôpital.
Le conseil de l'hôpital est chargé de traiter et de
rechercher des solutions à tous les problèmes posés par
l'organisation et le fonctionnement de l'hôpital.Ainsi il fixe le
règlement intérieur de l'hôpital et il se réunit
une fois par trimestre ou chaque fois que le besoin se fait sentir sous la
présidence du wali.Les procès verbaux sont transmis au ministre
de la santé et des affaires sociales (44(*)).
2.1.2.2 Le niveau
périphérique
Cet échelon de la pyramide est constitué est des
formations sanitaires de premiers recours pour les soins. On y trouve les
situations et les potentialités très variées. Au niveau
des Moughaatas, le Centre de Santé de Moughaata au niveau duquel se
trouve le médecin chef administrateur, il peut y avoir d'autres centres
de santé dit de type B, les chefs lieux d'arrondissements, de communes
et les grosses agglomérations abritent les postes de santé, le
niveau le plus périphérique de cet échelon est l'une
unité de santé de base (USB) située dans les villages et
les campements.
Le Comité de gestion de la formation
sanitaire :
Le comité de gestion l'instance devant assurer toutes
les questions relatives au fonctionnement du système de recouvrement. Il
est composé de trois conseillers municipaux, du percepteur de la
moughaata et du responsable de la formation sanitaire.
Le rôle dévolu à ces comités devait
théoriquement allait au-delà du simple de la gestion
matérielle et du fonctionnement du système de recouvrement, mais
surtout d'assurer le développement et la permanence de l'offre des
activités couvrant tous les aspects de développement social. Au
début de la mise en place de ce système, les conseillers
municipaux membres des comités de gestion étaient tous issus du
parti du président de la République, qui lui-même sa
légitimité était posée en raison des
différentes mascarades électorales décriées par
l'opposition mauritanienne. Ces membres de comité ne jouissaient d'une
bonne réputation en raison de leur appartenance politique et par
conséquent leur gestion des affaires communautaires n'inspirait pas la
confiance des populations.
A titre d'exemple lors de la mise en place du système
au centre de santé de Boghé, on peut citer les propos de cet
usager qui disait « Ceux qui sont désignés pour
gérer les soins ne présentent leurs propres
intérêts,nous n'avons pas confiance en eux, ce sont des rapaces et
des incompétents ».Dés on sait que ce comité
aura du mal,à mener des activités de sensibilisation pour la
participation communautaire, tel est l'un de ses principaux en tant que
élu sensé de poser les problèmes et revendiquer les
intérêts de son électorat.
2.2 La mise en oeuvre de la décentralisation
En 1989, le gouvernement mauritanien a manifesté sa
volonté de décentralisation du ministère de la
santé en créant par décret 89.064 les directions
régionales à l'action sanitaire et sociale (DRASS).
Les DRPSS (nouvelle dénomination des anciennes DRASS) sont
le niveau intermédiaire chargé de planifier d'action pour
l'exécution la mise en oeuvre de la politique nationale de santé
au niveau primaire, secondaire.
En tant que niveau stratégique la DRPSS en
collaboration avec le niveau central et les autres secteurs chargés de
la mise en oeuvre du cadre stratégique de la lutte contre la
pauvreté définit les stratégies de développement de
la couverture sanitaire au niveau de la wilaya et veille à la
l'accès de tous à l'offre des services de santé de
qualité.
Elle veille à la mise en oeuvre des dispositions
élaborées par la commission de développement
socio-sanitaire de l'exécution et du suivi de la mise en oeuvre de la
politique de santé visant à développer la participation
communautaire et la gestion efficiente des services de santé.
Elle détermine les catégories et les
qualifications de toutes les structures de sanitaires
Les DRPSS sont chargées du suivi et de la supervision
des activités de toutes les structures sanitaires publiques et
privées de leur circonscription, élaborer et transmettre sur les
rapports d'activités des formations sanitaires publiques et
privées à la DES du MSAS.
Elle comprend les services suivants : le service de suivi
et de développement des établissements hospitaliers
publics ; le service de suivi et de développement des services de
santé de base ; le service de suivi et de développement des
établissements privés de santé.
L'administration de ces DRPSS (actuelle DRPSS) était
composée de trois principaux services : Un service des soins de
santé primaire ; un service d'hygiène et d'assainissement et
un service social régional et l'hôpital régional. Les chefs
de ces services sont nommés par le Ministre de la santé
Même s'il n'y ait pas fait dans le décret, il
existe d'autres services au niveau de la DRASS, mais beaucoup moins
administratifs tels que : l'antenne de lutte contre la tuberculose et la
lèpre, l'équipe mobile de vaccination, l'antenne de lutte contre
la cécité.
Théoriquement la DRPSS est responsable de la mise en
oeuvre de cette politique, mais voyons concrètement ce qu'elle est
mesure de faire ; dispose t-elle de tous les outils le permettant ?
Pour répondre à cette question il convient de passer en revue
tous les aspects et toutes les ressources dont elle en possession. Pour
étayer notre étude nous avons mené cette étude au
niveau MSAS et dans cinq (5) des treize (13) wilayas dont celle de
Nouakchott.
Nous avons utilisé un outil d'analyse, conçu
pour évaluer les activités des DRPSS
(45(*)), un questionnaire d'évaluation des
projet de développement (46(*)).
2.2.1 Le Renforcement des capacités
Au début des années 90, la décentralisation
du système de santé mauritanien vers les régions et
l'introduction du concept de l'initiative de Bamako représentait aux
yeux du gouvernement la meilleure solution pour répondre aux
défis sanitaire à cette période cruciale de l'histoire du
pays. En 1990 , les DRASS ont été mises en place suite aux
recommandation de la première revue des soins de santé d'octobre
1988 et du décret 89.064 , le ministère de la santé
à travers les différents plans directeurs ,envisageaient de
rendre les DRPSS fonctionnelles, en leur accordant toutes les ressources et
l'autonomie pour la prise des décisions en vue de l'extension de la
couverture sanitaire.Pour remplir convenablement les missions qui leurs sont
dévolues ;les DRPSS,devraient élaborer et mettre en oeuvre
des plan d'actions en fonctions des besoins de santé de leurs wilayas
,cela suppose non seulement une politique clairement définie ,du
personnel compétent et en nombre et en équipements
appropriés mais disposer aussi d' un système performant
d'information et de gestion.
En parlant de personnel compétent et suffisant, nous
supposons que les critères définis en tant que normes pour la
santé de la reproduction (Bruce Judith) (47(*)) sont aussi
transposables aux services de santé y compris dans ceux chargés
du mangement des politiques de santé.
En 1991, dans son rapport
d'évaluation commandité par le projet santé
population, le CREDES recommandait au MSAS, de développer ses
ressources humaines et de les redéployer pour rendre ses DRASS
fonctionnelles (48(*)). Le Pr. Claude GOT expliquait dans son
ouvrage intitulé « la santé »
(éditions Flammarion) « on parle constamment de
l'évolution des soins et des stratégies diagnostiques et
thérapeutiques, de la nécessité de développer la
connaissance épidémiologique, sans se donner les moyens de le
faire » .Ainsi, une fois la décentralisation annoncée
et les DRASS mises en place, il revenait au Ministère de la
santé d'appliquer les principes de cette réforme. En 1992 le
Ministère de la santé nomma le personnel devant exercer au niveau
opérationnel avant même de le former. Il a été
décidé de former les directeurs régionaux, les chefs de
services des soins de santé primaires, les gestionnaires, les
responsables des dépôts régionaux de pharmacie et les
médecins chefs de moughaata. A partir de 1997, les DRASS ont
commencé à mener correctement leurs activités de
formation. Le second pivot de ce renforcement des compétences est
axé sur le redéploiement du personnel. En effet, la Mauritanie
connaît une crise chronique de la gestion des agents de la fonction
publique et le département de la santé est l'un des plus
éprouvés après celui de l'éducation nationale
(49(*)) .Ainsi le même rapport
cité plus haut,il a été révélé que
66% des sages femmes et que 99% des médecins spécialistes
exercés Nouakchott et qu'il n'y avait aucune sage femme dans toute la
wilaya de l'Adrar (50(*)) . Il faut noter que la
décentralisation de gestion du personnel n'a pas été
entièrement résolue en raison d'un certain laxisme qui a
perduré.
2.2.1.1. Formation du personnel du niveau
décentralisé
La formation des Directeurs Régionaux à l'Action
Sanitaire et Sociale, fut confiée à la Coopération
française ; cette formation visait à rendre
compétents en santé publique, les directeurs régionaux
dont tous médecins n'avaient pas de connaissances en santé
publique.Cette formation fut la plus longue et menée en collaboration
avec l'Ecole Nationale de Santé publique de Rennes pendant quatre
années sous formes de regroupements périodiques.Ces groupements
se déroulaient à Nouakchott.
Ensuite une session d'une durée de vingt (20) jours fut
organisée au profit des chefs de services des SSP et les
gérants des dépôts régionaux de pharmacie; il est
utile de rappeler que c'est sur ceux-ci que reposent la planification et la
supervision, la recherche des composantes des SSP, et la plupart d'entre eux
était de formation purement infirmière, qui n'avait pas
d'expérience en santé publique.
Tout le personnel clé des DRASS fut formé au
courant de 1993, année de d'extension du système de recouvrement
des coûts. Ce pool de la DRASS devait gérer plusieurs situations
à la fois, la charge de travail énorme, la motivation absente et
les capacités d'exécution faible conduiront certains à
se désintéresser de la DRASS.
A son tour le personnel de la DRASS, devait assurer la
formation du reste des agents de santé.Le niveau central estimant que
les DRASS, n'avaient pas encore les compétences nécessaires pour
assurer cette mission, et de ce fait continuait à gérer les
activités de formation et de supervision. En raison de la densité
sanitaire du pays, le Ministère n'était pas en mesure de former
tout le personnel chargé de la mise en oeuvre des soins de santé
primaire. Au niveau opérationnel, les seules formations
dispensées au personnel étaient essentiellement axées sur
la gestion du système de recouvrement des coûts, alors que l'un
des objectifs des formations étaient de rendre le personnel polyvalent.
Il en a résulté un manque de personnel qualifié.
Ce manque est devenue une question récurrente dans les processus
de mise en oeuvre des projets de santé publique en Mauritanie. De ce
fait, les services déconcentrés du ministère de la
santé sont restés faibles et à la fois du point de vue
technique et à la fois du point de vue administratif.Depuis 1997, la
mise en place du programme d'appui au secteur de la santé (1998-2002),
les DRPSS ont eu droit à exécuter les formations qu'elles avaient
identifié et programmé, cela a été facilité
grâce au programmes prioritaires du ministère de la
santé
( Programme national de santé de la reproduction,
Progrmme de lutte contre le Sida, Programme élargi de vaccination,
programme de lutte contre le paludisme ...) soutenus par le système des
nations unies(51(*)). L'instabilité du personnel est
décriée comme un facteur important de déperdition des
acquis .Ainsi selon rapport final séminaire de planification des DRPSS
de l'année 2001, les 85% du personnel des formations sanitaires ont
besoin d'être formés sur les normes et procédures (y
compris sur la gestion du système de recouvrement des coûts)
(52(*)).Les plans d'actions des
DRPSS font ressortir comme l'une des priorités la formation de leur
personnel en gestion, en procédures techniques, en recherche
opérationnelle et en information, éducation et en communication
(IEC). Il arrive souvent que ces formations prévues dans le plan
d'action régional et seront repoussées à une année
ultérieure en raison d'un manque de moyens financiers.Les associations
telles que Caritas ou l'AMPF assurent les formations destinées au
personnel des structures qu'elles gèrent.
Depuis quelques années, le niveau central prévoit
des formations à l'étranger au profit des wilayas ; mais
leur mise en oeuvre reste un problème, en raison de plusieurs enjeux
liés à celles-ci. Les DRPSS, propose des formations, qu'elles ne
peuvent pas exécuter soit pour des raisons de disponibilité de
ressources financières, soit par manque cohérence de leurs
programmations.
Parmi les DRPSS seules cinq étaient en mesure de
réaliser les formations qu'elles avaient prévues (Brakna Assaba
Gorgol Guidimaka et Hodh EL Charqui) car elle avait l'Unicef comme bailleur et
soutien technique.
Graphique 1: Capacité
d'exécution des formations prévues dans le plan d'action
régional de 6 wilayas
Source : DAAF/Service Formation 1994
Ce graphique sert de comparaison entre six wilayas soutenues
par des bailleurs de fonds différents dans le cadre de la formation de
leurs personnels, on constate les premières ont pu mettre en oeuvre leur
plan de formation à plus de 50%, alors que les trois dernières
wilayas au dessous du taux d'exécution des 50%.
2.2.1.2. Le Déploiement du
personnel :
Les DRPSS cherchent à devenir fonctionnelles grâce
au déploiement et à la formation du personnel .Au cours de ces
dernières années, une nouvelle nomenclature des formations
sanitaires été définie sur la base des normes
internationales recommandées par l'OMS. Mais compte tenu de la faible
capacité de l'état à recruter, ces normes sont
restées difficilement applicables. Le nombre d'agents de santé
est un indicateur clé pour déterminer la capacité d'un
état ou une région à étendre la couverture des
prestations .Ainsi l'on reconnaît maintenant que les problèmes
liés à l'affectation en personnel en nombre et en qualité
restent un obstacle majeur à la réalisation des objectifs
sanitaires nationaux ;ce qui fait qu'en Mauritanie les efforts de
décentralisation dans les wilayas sont restés inachevés
et ne se sont pas non plus poursuivis vers les Moughaatas, Cette situation
s'est traduite par un affaiblissement des capacités de gestion et
l'impossibilité de constituer des équipes régionales,
aptes à appuyer le processus de la mise en oeuvre des plans d'actions de
santé au niveau opérationnel.
Entre 1990 et 1998 les effectifs du personnel de santé
public ont augmenté de plus de 40%(53(*)). Les effectifs par
habitant se sont sensiblement accrûs pour la plupart des
catégories de personnel puisque le ratio total (personnel/population)
est en augmentation de 20% en 2004 (voir tableau).
Tableau 2: Indicateurs de répartition du
personnel par habitants
Catégorie
|
Ratiopar habitants
|
Normes recommandées
|
Médecins
|
1/10000
|
1/5000
|
Chirurgiens dentistes
|
1 /30000
|
1/10000
|
Techniciens supérieurs de santé*
|
1/10000
|
ND
|
Sages femmes
|
1/15000
|
1/5000
|
Infirmiers
|
1 /6000
|
1/3000
|
Source : MSAS/DRH 2002
Selon le MSAS, la wilaya de Nouakchott (27% de la population
totale du pays) bénéficiait en 1997 des services de 57% des
médecins et 55% des sages-femmes, alors que les autres wilayas du pays
(73% de la population) se partageait le reste (54(*)).Outre cette
inégalité entre la capitale et le reste du pays, nous avons pu
constater que la gestion de personnel est restée sous la
dépendance du MSAS. L'analyse produite par les différents DRPSS
en 2001 atteste largement le manque d'autonomie de celles-ci pour la gestion
efficiente des ressources humaines mises théoriquement à leur
disposition. En se situant beaucoup plus en profondeur les médecins
chefs de moughaata et les chefs de postes de santé justifient souvent
leurs résultats par manque de personnel, ainsi il est très
fréquent de constater une liste nominative de personnel en nombre alors
que dans la réalité ces agents n'ont jamais été
dans la structure en question. Il existe une forte disparité
régionale des ressources humaines entre les wilayas et à
l'intérieur de celles-ci. La banque Mondiale pour se démarquer de
ce laxisme avait proposé des indemnités d'éloignement,
mais certains agents de santé pensent que cela ne peut pas
résoudre de l'assuidité de personnel. Cependant, ces incitations
mises en place depuis 2002 dans les wilayas n'ont pas résolu
l'épineuse question de disponibilité du personnel médical
(médecins spécialistes) et sages femmes. Bien souvent c'est ce
personnel absent qui profitent pour bénéficer, des mêmes
avantages que les agents présents et assidus. Certains agents jouissent
d'un très grand pouvoir de décision et d'une aura sociale qui
leurs permettent de contre balancer toute action commune mais qui va à
l'encontre de leurs privilèges.
Ce qu'il faut surtout retenir est une vision d'ensemble où
certains agents de santé, quelle que soit leur place dans la pyramide
sanitaire, interagissent et agissent contre les décisions d'un
département ministère voire de celles d'un gouvernement pour des
intérêts personnels. Ce personnel va toujours à l'encontre
de tout changement social, ou plutôt pour le statu quo et la conservation
de leur pouvoir. Certains partenaires dans le cadre de la mise en oeuvre des
programmes qu'ils soutiennent exigent, que le ministère de la
santé mette en place des ressources nécessaires avant
l'affectation des ressources. C'est pourquoi le Ministère de la
santé avait défini des normes pour chaque catégorie de
formation sanitaire. C'est pour cette raison que le FNUAP, a financé une
étude sur les normes et procédures en santé de la
reproduction en 1999. Ainsi le ministère de la santé adopta ces
normes et les a schématisé dans le tableau suivant.
Tableau 3: Normes qualitatives par
catégorie et par type de formation sanitaire
Type de Personnel
|
PS
|
CS Type B
|
CS Type A
|
H.R1
|
HR2
|
Médecins généralistes
|
0
|
1
|
2
|
2
|
2
|
Médecins spécialistes
|
0
|
0
|
0
|
4
|
4
|
Chirurgien dentiste
|
0
|
0
|
1
|
1
|
1
|
Pharmaciens
|
0
|
0
|
0
|
1
|
2
|
TSS
|
0
|
1
|
1
|
2*
|
4
|
Sages femmes
|
0
|
2
|
2
|
2
|
4
|
IDE
|
1
|
1
|
2
|
4
|
6
|
TS
|
0
|
0
|
2
|
3**
|
1
|
IMS
|
2
|
4
|
4
|
7
|
12
|
Auxiliaires de nutrition
|
1
|
1
|
1
|
1
|
0
|
Accoucheuses auxiliaires
|
1
|
2
|
2
|
0
|
0
|
Assistantes sociales
|
0
|
O
|
1
|
1
|
1
|
Personnel de soutien***
|
1
|
1
|
2
|
11***
|
18
|
Sources : MSAS/2004
____________________________
* Il s'agit d'affecter un technicien
supérieur de santé par spécialité
opérationnelle au sein de l'hôpital (1 TSS en anesthésie, 1
TSS de Laboratoire, 1TSS en Ophtalmologie...)
** Ce sont des agents du niveau infirmier
diplômé d'état formé dans des
spécialités paramédicales (Kinésithérapie,
laboratoire...)
*** Personnel de soutien : il faudra
comprendre à travers cette appellation, toutes les catégories qui
apporte un soutien administratif, de gestion de maintenance logistique et
d'entretien de l'environnement sanitaire.
Ces normes ne sont pas appliquées dans toutes les wilayas
notamment dans celles du nord et du centre du pays .Il est fréquent de
trouver dans certaines formations sanitaires des wilayas de Nouakchott et de
celles du Sud une pléthore d'agents de santé notamment ceux qui
sont les moins qualifiés. A Nouakchott où par exemple se sont
concentrés plus de 60% des sages femmes du pays, beaucoup d'entre elles
restent en chômage technique. On trouve souvent une catégorie de
personnel dans les DRPSS alors que celui-ci devait se trouvait dans les
formations sanitaires .De même que la plupart du personnel médical
ou infirmier a tendance à s'occuper des tâches plutôt
administratives que celles qui sont techniques.
2.2.2. Le Développement des
infrastructures sanitaires:
La Mauritanie ne disposait pas assez d'infrastructures
sanitaires viables au lendemain de l'indépendance .Les structures
héritées du système de santé coloniale en
Mauritanie se résumaient en un hôpital à Nouakchott et
à quelques centres de santé dont les principaux sont :
Rosso, Aleg Kiffa et Boghé (55(*)). En raison de la transformation des
populations nomades en sédentaires, l'état a entrepris le
développement des infrastructures sanitaires avec l'appui des
partenaires au développement. Ainsi à partir de 1973, de
nouvelles structures furent crées sans se doter de tous les moyens qui
devaient améliorer la prise en charge diagnostique et
thérapeutique des malades. A la fin des années soixante dix,
l'Etat Mauritanien, songera réellement à faire face à la
demande accrue en besoins de santé des populations
éprouvées par la sécheresse et les conséquences de
la guerre au Sahara contre le Front Polisario. Dans le cadre de
l'exécution du programme conjoncturel dénommé, Commission
Nationale d'Assistance aux Populations Eprouvées par la
Sécheresse (CNAPES), la Mauritanie a pu étendre sa carte
sanitaire en créant de nouvelles structures et renforçant celles
existantes grâce à l'appui de plusieurs partenaires au
développement (le Koweit, l'Arabie Saoudite, le Fonds Arabe de
développement économique et social, le CICR, le Catholic Relief
Service, le Programme Alimentaire mondial, l'O.M.S et l'Unicef )
(56(*)) .
Au début des années quatre vingt, certaines wilaya avaient eu des
structures à la hauteur du plateau technique dont elles disposaient ou
que l'état comptait y mettre en place. Avec le projet santé
population le gouvernement prévoyait de renforcer les infrastructures
en construisant les treize DRASS, une vingtaine de poste de santé,
l'hôpital régional de Nouakchott et en transformant une dizaine
de poste de santé en centre de santé (57(*)). Même si
quelques réalisations dans le cadre de la réhabilitation et de la
construction ont été faite, celles relatives à
l'équipement sont restées durant cette période
insignifiantes.Ce qui a poussé le Ministère de la santé
à reconduire ce volet comme axe prioritaire dans le programme d'appui au
secteur de la santé (PASS 1998-2002). Les wilayas qui ont connu le
développement de leurs infrastructures pendant cette période ce
sont celles qui étaient soutenues par le FNUAP, CARITAS, la GTZ et leurs
ressortissants résidents à l'étranger. Sur cet aspect il
convient de signaler que l'état n'avait émis aucun voeu de
décentralisation .La contractualisation avec la société
civile a permis aux wilayas et à leurs partenaires (les ONG en
général) de faire un plaidoyer pour la réalisation de
construction ou de telle réhabilitation pour telle localité. Il y
avait un problème de spécification technique et normative des
équipements .Pendant longtemps le ministère n'a pas
déployé les équipes de maintenance, ce qui avait une
incidence sur la survie et l'amortissement des équipements et les
bâtiments. Dans la perspective de la mise en place des infrastructures
viables, le Ministère de la santé réorganisa le service
d'entretien et de maintenance, cependant aussi bien dans le plan directeur de
1991-1994/1996 et le PASS 1998-2002 n'ont pas permis aux différentes
structures du pays relevant du financement de la Banque Mondiale et de la
Banque Africaine de Développement, d'acquérir les
équipements conformes aux normes définies par le ministère
de la santé. Cependant les formations sanitaires qui
bénéficiaient de l'apport du FNUAP (Trarza, Nouadhibou, Gorgol,
Assaba et Hodh El Charqui), de l'Unicef (Brakna, Gorgol, Guidimaka, Assaba, et
Hodh El Charqui), de l'OMS (wilaya de Nouakchott), de la GTZ Allemande (Hodh El
Gharbi) et de Caritas Mauritanie (Nouakchott) disposaient des
équipements proches des normes ( 58(*)). La
coopération japonaise a doté les DRPSS des véhicules et
des moyens de transmissions pour assurer une bonne surveillance
épidémiologique et permettre le ministère de
s'enquérir de la situation au jour le jour des Wilayas. Depuis 1999, le
ministère de la santé a affecté dans chaque hôpital
régional un technicien biomédical pour assurer la maintenance
des équipements.
Le programme national de santé de la reproduction
(actuellement devenu un service) en 1998, avec le concours du FNUAP, avait
identifié et définis les normes des formations sanitaires que
les DRPSS devaient mettre en oeuvre (Voit tableau), mais certaines DRPSS ne
sont pas attardés sur cette question. L'application de ces normes
pouvait résoudre toute la question des infrastructures sanitaires du
pays.
Ainsi il est prévu de réaliser les
activités :
La construction de centres et postes de santé, la
réhabilitation de 7 hôpitaux régionaux,
L'acquisition d'équipements pour 54 PS, 34 CS et 29
autres PS en cours de réception ainsi que l'achat de 21 ambulances, et
l'acquisition de médicaments, vaccins et consommables (59(*)).
2.2.3. La gestion de la
décentralisation
Le transfert de compétences du niveau central au niveau
périphérique doit renforcer les capacités locales en
gestions, en planifications, en terme de suivi et d'évaluations des
ressources et activités destinées aux communautés.
Mais ce transfert des compétences ne doit pas se
confondre avec une politique consistant pour l'Etat à se
débarrasser sur les collectivités locales de tâches que ses
propres moyens ne lui permettaient plus d'exercer depuis longtemps.
La décentralisation comme processus de transfert de
compétences pose le problème de la détermination des
compétences à transférer et de la nécessité
d'accompagner cette opération par des soutiens de la part de l'Etat. Ce
soutien est double : d'une part, il s'agit pour l'Etat d'accompagner ces
transferts par une mise à la disposition des collectivités
locales de moyens permettant d'exercer leurs nouvelles
compétences ; et d'autre part, la décentralisation suppose
aussi un renforcement de la présence de l'Etat, à la fois pour
assister techniquement les nouvelles collectivités, au moins dans leur
phase de démarrage.
Sur le premier point, les législations sur les transferts
de compétences posent deux problèmes majeurs. Dans leurs
contenus, les matières sur lesquelles une gestion locale permettrait de
renforcer les capacités locales, en termes de ressources fiscales,
notamment, sont très souvent retenus par l'Etat, alors que ce rôle
est dévolu aux collectivités. C'est le cas de la gestion
domaniale et foncière placée sous la responsabilité du
Hakem, alors que la circonscription relève du maire de la commune. Cette
question n'est pas spécifiquement Mauritanienne, elle est
pratiquée dans la plupart des pays africains. Les causes en sont
multiples.
La loi un peu exclusiviste sur la réforme foncière
et domaniale de 1983 du gouvernement mauritanien n'avait brillé ni par
sa clarté, ni par sa complétude. L'ambiguïté de sa
politique de centralisation placé sous la gestion des fonctionnaires
véreux, cache parfois la réalité et implante un
règne qui consolide l'ineffectivité de l'Etat sur des pans
entiers du territoire national. Ainsi dans certaines wilayas, on pouvait
constater l'affectation effective de ressources et de pouvoir
décisionnel pour une décentralisation réelle alors que
pour d'autres qualifiées de bastion de l'opposant il faut mener vers
l'usure et « wait and se ».
Il existe une inadéquation entre les textes sur la
décentralisation et la réalité du terrain où
quelques administrateurs représentants l'Etat régalien s'opposent
à tout changement n'émanant pas de leur réflexion. Les
compétences éventuellement transférées aux
communautés dans ce contexte se heurtent souvent à
l'hostilité des décideurs (administrateurs ou élus) pour
punir telle communauté ou pour torpiller les actions de tel technicien.
Ces faits ne suffisent pas à eux seul pour expliciter la
problématique de la gestion des transferts de compétences et de
décisions. Il se pose d'autres problèmes d'effectivité
à plusieurs niveaux différents.
Il arrive souvent que certaines compétences dites
transférées ne soient pas déjà exercées par
l'Etat lui-même pour cause soit parce que celles-ci n'étaient
porteuses d'enjeux politiques ou soit qu'elles étaient très
onéreuses . Par entre 1985 et 2005, l'Etat avait abandonné le
secteur pharmaceutique entre les mains d'hommes d'affaires qui n'avaient les
compétences de gestions qualitatives des produits et ni le moindre
scrupule pour vendre à des prix raisonnables, avant même l'amorce
des processus de transfert des compétences qui lui-même
théorique. Dans ces conditions, où s'était le contexte
économique avait poussé l'Etat à se désengager on
ne voit pas comment il pourra concomitamment transférer des moyens pour
les exercer puisque c'est justement le manque de moyens qui avait
été avancé comme explication pour sa démission.
Sur ce plan, il faut noter que la décentralisation annoncée par
le gouvernement entre1989 et 2005 avait émergé sous l'influence
des effets de modes provenant de l'extérieur, sans lien socialement
prouvés avec les besoins des populations. alors que les formations
sanitaires de l'Etat sombraient dans un piteux état de
dysfonctionnement.
Ensuite, certaines compétences, transférées
continuent d'être exercées de manière formelle par l'Etat
(cas du fonds de sécurité, la gestion du personnel de
santé).
Enfin, les transferts de compétences posent le
problème de la cohérence entre décentralisation
administrative, générale, et « décentralisations
techniques » c'est-à-dire le transfert de certaines
compétences du ministère de la santé vers le niveau
opérationnel. En même temps, les
« décentralisations techniques » consistent à
transférer certaines des compétences en matière de
gestion des services publics du ministère vers les DRPSS plutôt
que vers les moughaatas et les communes .Dans ces conditions, les
communautés ne pourront, dans le meilleur des cas, exercer leurs
compétences qu'en se soumettant aux décisions des DRPSS et
administrateurs territoriaux (Walis, Hakems et Chefs d'arrondissement).
Dès lors ce système de santé décentralisé
présenterait des les inconvénients du double emploi dans un
contexte de pénurie à tous les niveaux et dénoterait un
manque d'efficacité inhibant toute action capable d'asseoir une offre
des services de santé de qualité pour tous.
La gestion de cette décentralisation repose sur les
instruments institutionnels décidés et mis en place par l'Etat
(les CDSS, les comités de gestion et les comités techniques) et
le système d'organisation communautaire (collaboration multisectorielle,
les mouvements associatifs, corporatistes et la participation communautaire).
Ce qui implique que l'Etat et les communautés aient le devoir de veiller
à la santé physique et morale des individus des familles et, en
particulier les couches les plus défavorisées (femmes, enfants,
personnes handicapées et des personnes âgées). L'Etat
garantit donc aux individus et aux familles en général et
à celles vivant en milieu rural en particulier à l'accès
aux services de santé de qualité et au bien être.
Dès lors autant qu'il est du devoir de l'Etat d'assurer l'accès
à tous aux services de base en général et des services de
santé en particulier, il est du devoir des individus, des familles et
des collectivités de promouvoir et de sauvegarder leur bien être
en participation effectivement à l'identification, à la prise des
décisions et à la prise en charge de l'ensembles des actions y
afférentes. C'est pour cette raison en décidant de mettre en
oeuvre la politique des soins de santé primaire et l'Initiative de
Bamako, il a été jugé opportun de mettre à la
disposition des wilayas, des structures et des outils accompagnant la
décentralisation des services de santé.
Ainsi le décret 89.064 créant et le
décret 92.027 instituant le système de recouvrement des
coûts ainsi que es arrêtés cités plus hauts sont les
instruments sur lesquels repose la gestion décentralisée du
système de santé en Mauritanie. A chaque niveau
décentralisé correspond une structure de gestion du dit niveau,
car la santé est une compétence partagée entre toutes les
communautés, collectivités et l'Etat. Le système de
santé du de la, Mauritanie est organisé sous forme d'une pyramide
à échelons.
L'échelon périphérique correspond à
une zone opérationnelle comprenant au minimum un centre de santé
et un réseau de postes de santé couvrant une moughaata; il en
existe 53 sur toute l'étendue du territoire et chacun d'eux est
dirigé par un médecin chef. Les postes de santé sont
implantés dans les arrondissements et les chefs lieux de communes
rurales ou les villages relativement peuplés. Dans les zones rurales,
ils s'appuient sur les unités de santé bases,
créées par les populations qui en assurent la gestion par
l'intermédiaire des agents de santé communautaires ou des
matrones.
Il faut préciser que les comités de santé
doivent assurer la participation des usagers à la gestion des postes de
santé, des districts et des hôpitaux.
Chaque structure sanitaire est gérée par un
comité de gestion pour les postes de santé, les centres et les
hôpitaux régionaux .Ces comités de gestion ont
compétence pour statuer sur les projets de budget et comptes, le
fonctionnement, les travaux de réparation et les activités
sociales des agents, des structures qu'il gère.
2.2.3. 1. Le Conseil de développement
socio-sanitaire
Au niveau de chaque wilaya il est un conseil de
développement socio-sanitaire, créée par le décret
92.027.Ces conseils régionaux sont présidés par les Walis
(gouverneurs) et comprennent les hakems (dirigeant des départements ou
districts), les maires des chefs lieux de moughaata, les chefs des services
régionaux de développement et les responsables sanitaires (DRPSS,
Médecins Chefs de Moughata, autres responsables...).Il se réunit
au moins une fois par an. Cette structure est plutôt responsable de
veiller et de décider sur la conduite et les démarches à
entreprendre pour traduire les grandes lignes de la politique sociale en
actions et en lots d'exécution .En théorie, elle peut
décider du transfert de telle ressource d'une localité en une
autre , mais dans les faits cela est irréalisable .C'est elle aussi qui
a le mandat de restructurer la carte sanitaire de la wilaya.Le CDSS doit
veiller à la bonne mise en oeuvre de la politique de
développement , la collaboration intersectorielle ; à
l'application des mesures de prévention et d'hygiène en
élaborant et en appui politiquement l'exécution des plans
d'action dans certains domaines comme la lutte contre les endémies, la
vaccination contre certaines maladies transmissibles, l'hygiène des
habitations, des voies publiques, de l'eau, des denrées alimentaires.
Cependant ces CDSS ne sont pas fonctionnels, car parmi les 13 CDSS seul celui
de Nouakchott a pu se réunir quatre fois entre 1993 et 2000
(60(*))
2.2.3. 2. Le comité de
gestion :
Définition : Le comité de gestion
est un conseil d'administration local ayant en charge toutes les
activités non seulement sanitaires mais également tout ce qui
touche au bien-être des populations.
Cadre : Le comité de gestion type tel qu'il
est défini dans le décret 92.027 est composés de cinq
membres : Trois conseillers municipaux dont l'un d'entre eux assure les
fonctions de président ; le percepteur de la moughaata et le
responsable de la formation sanitaire qui assure les fonctions de
secrétaire. Cependant dans la réalité les membres de ces
comités de gestion se résument uniquement au président et
au responsable de la structure.
Compte tenu souvent du nombre restreint de conseillers
municipaux dans certaines communes il arrive souvent qu'un seul conseiller soit
membre de plusieurs comités de gestion. Il est à noter que
beaucoup de conseillers des communes sont analphabètes et qu'ils n'ont
pas été informés et ou formés sur les principes
qui régissent le fonctionnement des formations sanitaires. D'autres part
certains conseillers résident hors de leurs communes et ne s'y rendent
que occasionnellement.Dès lors ce sont les professionnels qui sont
à la fois techniciens et gestionnaires à part entièrement
du fonctionnement des structures.
Activités : Le comité doit se
réunir au moins une fois par mois pour passer en revue toutes les
activités réalisées, les difficultées
rencontrées, les dépenses engagées et déterminer
des perspectives ;à l'issue de cette réunion un
procès verbal est dressé. Le comité de gestion devait
théoriquement à la fin de chaque trimestre fait une analyse
sommaire des activités réalisées afin de faire des
réajustements surtout pour les activités préventives
(vaccination, consultations prénatales, planification familiale et le
suivi des enfants).
Le comité peut diligenter un contrôle de gestion
à n'importe quel moment .Au cours de la supervision de la DRPSS
(normalement chaque trimestre) et de la cellule des SSP du MSAS au moins deux
membres du comité de gestion doivent être présents,
apprécier avec les superviseur la situation de la formation sanitaire
.Toute dépense à engager doit recevoir l'aval du comité et
être validé par la signature du président et celle du
responsable de la formation sanitaire .Les seules dépenses que le
comité de gestion ne peut décider ce sont celles devant se faire
sur le fonds de sécurité , car seul le ministre de la
santé peut décider et autoriser l'utilisation du fonds de
sécurité.
Les élus membres du comité de gestion assurent
le relais professionnels de santé et élus et vis versa ; ils
sont également responsables de la mobilisation sociale dans leur
cironscription.
2.2.3. 3 .La Décentralisation et la
collaboration intersectorielle
Parmi les éléments cités dans la
définition des soins de santé primaire, comme étant l'un
des principes fondamentaux il convient de parler de la collaboration
intersectorielle .Pendant longtemps certains considèrent que tout ce qui
est en rapport avec la santé est l'affaire des seuls travailleurs de la
santé. Ce qui amené les partcipants à la conférence
internationale sur les soins de santé primaire à insister sur cet
aspect. En Mauritanie les décideurs s'attendaient à ce que la
décentralisation améliore la coordination intersectorielle et
stimule la participation communautaire.Il a été très
difficile d'organiser les représentants des différents secteurs
de développement, car ils se targuent toujours d'être peu
efficace dans un domaine qui n'est pas le sien. L'expérience
menée par la GTZ dans le cadre du projet ACHRAM dans la wilaya du Tagant
puis dans la wilaya du Hodh El Garbi est très édifiante , de
même que celle menée World vision internationale dans les wilayas
de l'Assaba et de Nouakchott.
Le mécanisme institutionnel essentiel s'articule au tour
de la commission nationale de coordination des soins de santé primaire
qui regroupe les Ministères de la Santé, du Plan, de l'Economie
et des Finances, du Commerce et de l'Artisanat, du développement rural,
de l'Education Nationale et du Secrétariat d'Etat à la Condition
Féminine. Des Comités intersectoriels sont également
constitués en fonction de besoins de coordination et de suivi: de lutte
contre l'hypovitaminose A ou de la Commission inter-ministérielle
chargée du suivi des problèmes de l'après barrage dans le
cadre de l'Organisation de Mise en Valeur du Fleuve Sénégal
(OMVS) ou encore la Commission des journées Maghrébines de
Vaccination.
Le directeur de la planification et de la coopération
est membre de la commission Nationale chargée de la gestion des ONG pour
leur intervention.
F) Engagement Communautaire
La faiblesse des moyens disponibles ne permettant pas
d'envisager un véritable
développement des services de santé sans que des
ressources supplémentaires soient
mobilisées, la gestion de participation des populations
aux dépenses de santé a toujours été
posée.
C'est ainsi que les nouvelles orientations
générales de la politique de santé ont permis une
réorientation d'une politique de participation décisionnelle et
financière des communautés.
Actuellement elle prend sa légitimité et sa force
dans le décret d'application du 4 Mai 1992 pris par le Conseil des
Ministres instituant le recouvrement des coûts et portant
généralisation de la gestion participative des soins de
santé. Cet texte explicite la mise en oeuvre des structures nationales
régionales et départementales de SSP.
Depuis 1998, certaines associations cherchent à vulgariser
cette approche de développement.
D'une manière générale, la dynamique de l'IB
a permis de mobiliser les partenaires du développement pour le
financement d'un nombre significatif de nouvelles structures de soins de
premier niveau dans l'ensemble des pays en développement .Les
partenaires au développement dans le secteur de la santé, jouent
un rôle non négligeable pour inciter cette collaboration
sectorielle.Ainsi le FNUAP a impulser l'approche dite « Education
à la Vie Familiale » (61(*)) devant être réalisée
par les département de la santé et celui de l'éducation
nationale. L'UNICEF a permis de la création des pôles de
communication intégrée regroupant plusieurs départements
intervenant dans le secteur de l'enfance.
2.2.3. 4. La participation
communautaire :
Définitions :
Selon le Centre de la famille Africaine basé à
Lomé : En promotion de la santé, «
la participation communautaire est un processus par lequel les
individus, les familles et les communautés prennent en charge leur
propre santé et leur bien-être, de même que celui de la
communauté dont ils font partie » (62(*)).
Quant à l'Ascam elle définit :
« la participation communautaire comme étant la
résolution constructive des communications négatives ou conflits
et la résultante des communications positives ou solidarités qui
mobilise et dynamise les éléments d'un système (ou groupe
de personnes) à s'organiser pour la réalisation
d'intérêts communs » (63(*)).
Grâce à cette participation, les individus et
les groupes sociaux peuvent accroître leur responsabilité en
santé tout en contribuant au développement plus global. En effet,
il a été démontré à travers le monde que
l'approche médicale à elle seule ne peut suffire à
améliorer les situations sanitaires complexes au sein de
collectivités vulnérables ou fragilisées par des
conditions de vie difficiles.
Ainsi n'importe quel être humain ne fournirait d'efforts
que s'il est motivé : Cette motivation peut être
considérée comme étant un stimulus qui provoque
l'animation, l'activité et la mobilisation les efforts humains. Ce
stimulus correspond à un besoin ressenti ou crée.La recherche
d'un besoin crée un intérêt chez la personne
concernée, voici un schéma qui illustre tous ces
propos :
Figure 1 : Etape de participation
communautaire
Diagnostic
|
|
Recherche de solutions
|
|
Plan d'action programme
|
Besoin problème
|
|
Solutions choisies
|
|
Actions
|
Intérêt Collectif
|
|
Motivation
|
|
Organisation
Participation
|
Source : Meister
Par conséquent s'il n'existe pas de besoin ressenti ou
créé chez des populations .L'action ainsi planifiée
correspondrait à une solution à leur problème ou
satisfaction d'un besoin donc plus d'intérêt commun pour elles
à s'organiser et à participer.
Principes :
La participation communautaire se traduit par l'implication
volontaire et active des groupes et des communautés locales à
tous les stades d'un programme de promotion de la santé.
Pour l'organisation et le développement de services de
santé efficaces, la participation communautaire signifie:
· un engagement sans équivoque envers la promotion
de la santé ;
· le désir d'améliorer les services aux
groupes les plus vulnérables, de même que la satisfaction qu'ils
en retirent ; le constat des bénéfices issus de la
mobilisation de ressources locales en faveur de la santé,
· la contribution des efforts en santé
à la consolidation du tissu social
· le développement de rapports homme/femme
équitables
La participation communautaire est un levier important
pour stimuler l'émergence de réponses collectives aux
problèmes de santé publique liés aux soins de santé
primaire, à la réduction de la mortalité
maternelle, ou certains problèmes particuliers liés
à la santé. Tout en suscitant la participation des groupes
communautaires ou associatifs à la promotion de la santé
auprès de populations concernées par ces problèmes en vus
de l'adoption de comportements capables d'induire des changements favorables
à la santé et à l'épanouissement des services de
santé.
Considérations
générales :
Nous verrons que plusieurs pays dans la sous région Ouest
africaine, ont réussi à intégrer la dimension
participative dans leur politique de santé. En effet si l'offre de soins
de qualité est l'un des principaux déterminants de l'état
de santé d'une population (les facteurs biologiques, l'environnement, le
développement économique, les comportements socio-culturels,
l'éducation en sont d'autres importants,) la participation au projet
devant la même en place est primordiale (64(*)). L'objectif
explicite d'un système de soins est d'améliorer l'état de
santé de la population. Pour cela, on s'attend, à ce que la
population utilise les services de santé qui lui sont offerts lorsqu'un
épisode morbide se déclare.Dans les pays où l'augmentation
substantielle de l'offre a réduit la zone d'attraction
géographique et où la participation de la communauté
à la gestion des services s'est accrue, il a été
constaté une amélioration notable des indicateurs de santé
en terme se qualité et même voir d'équité.Une telle
situation permettrait également la réduction du coût moyen
par traitement grâce à la prescription des médicaments
génériques.
La disponibilité de ces médicaments suppose une
politique volontariste et un engagement communautaire à mettre en oeuvre
.Au début des années 1980, c'est d'abord la participation
financière des usagers aux soins de santé qui sera
testée en Guinée et au Bénin, le paiement direct des soins
étant simultanément appliqué aux actes curatifs et
préventifs dans ce dernier pays. Dans les autres pays, l'application de
la tarification des actes avait précédé l'introduction
d'une stratégie généralisée de participation
financière d'abord dans les hôpitaux publics (en 1983 pour le Mali
; en 1986 pour la Côte d'Ivoire) puis dans l'ensemble des structures
sanitaires publiques (en 1984 au Mali) (65(*)).
Parallèlement à la participation
financière, des expériences novatrices introduisaient la
participation communautaire à la
gestion des structures de soins, ouvrant ainsi la voie
à une possible restructuration du premier niveau de soins. Les premiers
comités de gestion associant prestataires et usagers apparaissent en
Guinée et au Bénin dès 1985 puis au Sénégal
à partir de 1987.
C'est le Mali qui poussera le plus loin cette réflexion
sur l'approche communautaire en termes d'offre de soins en créant, au
lendemain de la réunion de Bamako, un centre de santé
communautaire (CSCOM), géré non plus par l'Etat, mais par la
communauté à travers une association de santé
communautaire (ASACO). Le succès rencontré par ce centre de
santé, établi dans un quartier pauvre de la capitale malienne,
conduisit à une explosion de demandes spontanées et à une
offre de soins d'un nouveau type, privée communautaire à but non
lucratif, dont les principes de fonctionnement cristallisaient l'ensemble des
recommandations de l'IB. Au lendemain de l'Initiative de Bamako, la mise en
oeuvre de ces recommandations, motivée par les succès locaux
évoqués, s'est étendue très progressivement
à l'ensemble des pays de la sous région tout au long des
années 1990. Au Bénin, les principes de l'IB furent rapidement
généralisés en 1988. Il faudra attendre 1993 et le
Projet Santé et Population pour qu'ils soient effectifs en
Mauritanie. En juillet 1992, les autorités sénégalaises
lançaient leurs premières expériences dans trois districts
pilotes.La généralisation à l'ensemble du territoire sera
progressive tout au long de la décennie. Si l'extension de la
participation financière des usagers à l'ensemble des structures
publiques de soins ivoiriennes est programmée dès 1991 via le
Programme de Valorisation des Ressources Humaines (PVRH, 1991-1994),
elle ne sera effective qu'à partir d'octobre 1994. Et les
recommandations adjacentes ne seront véritablement programmées
qu'en 1996 avec le Programme National de éveloppement Sanitaire (PNDS,
1996-2005) (66(*)). Enfin, au Mali, la
généralisation des principes issus de l'Initiative de Bamako et
la réplication des CSCOM en dehors la capitale malienne seront plus
lentes que prévues en dépit du rôle pionnier joué
dans ce domaine.
Par rapport aux différents objectifs de l'IB et
après dix ans de mise en oeuvre, les résultats restent peu
concluants.
De la participation financière à la
participation communautaire
A la fin des années 1990, la très grande
majorité des structures de soins de premier niveau applique la
participation financière aux soins de santé. En 1990, la quasi
totalité (350 sur 400) des centres béninois fonctionnent selon
cette modalité (67(*)). En 1996, l'ensemble de l'offre de soins de
base sénégalaise appliqua ce principe (68(*)). Au Mali, la
réforme du premier niveau de soins impose le paiement direct des soins
aussi bien dans les CSCOM privés communautaires que dans les centres de
santé publics revitalisés (69(*)).Si les
premières années suivant la généralisation du
principe de participation financière des usagers ont permis aux centres
de santé mauritaniens d'une part d'accroître leur budget et
d'autre part de voir le taux d'utilisation des structures augmenter
(70(*)),
l'utilisation et la nature des dépenses issues de ces ressources
supplémentaires est beaucoup plus discutable, et ceci est vrai pour
l'ensemble des pays concernés.
Cet aspect témoigne d'une part des distorsions
existant entre le niveau central et le niveau Périphérique pour
l'allocation des ressources. Ainsi, dans le cas ivoirien, 20 % de ces
recettes alimentent le budget central du Ministère. Or, la mise en place
tardive des subventions d'Etat aux établissements
déconcentrés entrave leur fonctionnement, les obligeant à
utiliser leurs ressources propres, initialement prévues pour
améliorer la qualité des soins, pour effectuer les
dépenses courantes d'exploitation. Dans ces conditions, ce surplus de
ressources semble davantage bénéficier aux revenus du
Ministère qu'à l'amélioration de la dépense
publique de santé (71(*)). De la même manière, les
comités de gestion mauritaniens sont largement contrôlés
par le niveau central dont certains de ses représentants siégent
au sein même des comités de gestion .La banque mondiale estime que
40 % des surplus réalisés dans le cadre de l'initiative de
Bamako par les structures de soins abondent le budget central (le cas de la
Mauritanie où la DPM gagne 45% de marge bénéficiaire
grâce au réapprovisionnement en médicaments)
(72(*)).
Ce phénomène n'est pas nécessairement néfaste en
soi s'il permet de financer des mécanismes de péréquation
ou des subventions croisées. Le principal problème tient à
ce que le produit du paiement direct des usagers doit être le
complément et non le substitut des dotations publiques. Dans de nombreux
cas, l'augmentation des recettes directes s'est accompagnée d'une
contraction des crédits budgétaires, laissant au bout du compte
les structures avec un niveau net de ressources plus faibles qu'avant.
Dès lors, les dysfonctionnements étaient inévitables.
D'autre part, le mauvais fonctionnement des comités de
gestion est révélé par le faible taux des
procès verbaux de réunion de ceux-ci. Cette faible
implication communautaire est renforcée par les mésententes entre
membres des comités et personnel soignant. Enfin le faible niveau
d'éducation des usagers, membres des comités constitue un frein
à la participation communautaire. De ce point de vue, la situation
malienne offre peut-être une position médiane liée à
l'originalité de son premier niveau de soins privé communautaire.
La participation communautaire étant notable dans les CSCOM construits
sur une dynamique communautaire alors qu'elle est quasi-inexistante dans les
CSCOM issus de la volonté planificatrice de l'Etat. (73(*))
De la participation communautaire à
l'amélioration de la qualité
L'amélioration de la qualité des soins est un
corollaire d'un meilleur accès aux soins, possible grâce aux
ressources supplémentaires issues de la participation financière
des usagers, passait d'un côté par la définition d'un
paquet minimum d'activités (PMA), d'un autre côté par une
meilleure disponibilité en médicaments essentiels et
génériques (MEG). Les résultats observés dans ces
domaines varient d'un pays à l'autre et sont pour beaucoup la
conséquence des dysfonctionnements relevés
précédemment.
Ainsi, au Bénin où les résultats de l'IB
après une décennie sont plutôt satisfaisants par rapport
à d'autres pays (en 1990, le taux de vaccination des enfants atteignait
80 %, résultat proche de l'objectif de couverture universel) des
difficultés persistent concernant la qualité et le type
même des soins de santé délivrés dans les structures
de soins. La qualité des soins, et notamment la qualité
perçue par les usagers, est une plainte récurrente quel que soit
le pays considéré. Dans cet ordre d'idées,
l'expérience malienne des CSCOM, relayée au milieu des
années 1990 en Côte d'Ivoire par les expériences des FSUCom
d'Abidjan, ont permis dans un premier temps d'améliorer sensiblement la
qualité des soins(74(*)). Dans les deux cas, l'expérience
semble avoir bien fonctionnée et obtenue des résultats positifs
en termes de qualité des soins, là où la dynamique
communautaire s'exprimait pleinement.
Nous tenons qu' à même à différencier
la participation communautaire aux activités diverses visant à
faire intéresser et motiver les individus, les familles et les
communautés pou tout ce qui concerne leur santé et la
participation pécuniaire dont le principe semble déjà
acquis.
La participation est en effet l'un des éléments qui
déterminent la légitimité de l'action publique ou, tout au
moins, son processus de légitimation. Sa mise en oeuvre part de la
reconnaissance de la valeur de chaque acteur de l'espace commun en lui
octroyant non seulement les possibilités mais aussi les capacités
nécessaires pour gérer les affaires publiques ou influer sur les
décisions publiques par des moyens politiques et juridiques. Les
services étatiques au niveau des communautés doivent s'associer
en partenariat les mouvements associatifs et les groupements à
caractère communautaire pour la réalisation des projets de
développement économique, éducatif, social et culturel.
Il est clairement énoncé que toute personne physique ou
morale peut faire part aux autorités tutélaires, toutes
propositions relatives à l'impulsion du développement
économique et social en vue de participer à l'amélioration
du fonctionnement des institutions.
Les mouvements associatifs et communautaires peuvent
participer de différentes manières dans la réalisation et
la fourniture de certains services sociaux de base, mais l'approfondissement de
la participation communautaire peut dépendre parfois des relations
entretenues avec les responsables de ces services.
La participation communautaire est dès lors, traduite
par une double volonté, celle affichée par les responsables des
services d'une part, et celle effectivement manifestée par les
mouvements associatifs et les communautés dans la co-gestion de la
politique et des structures de santé d'autre part.
Selon l'UNESCO : « La participation et
l'implication des communautés n'est pas seulement un
élément clé de la réussite des projets à
base communautaire. L'engagement de la communauté dès la phase
d'élaboration et de planification est aussi une condition essentielle
pour qu'elle s'approprie le projet, se mobilise et participe pleinement
à la réalisation des objectifs poursuivis ». Pour
répondre aux différents besoins des communautés, une
approche globale et à multiples facettes est généralement
nécessaire. Elle doit être sensible aux problèmes du genre,
adaptée au contexte et faire sens au plan individuel, et
également prévoir une diversité d'interventions
(pluridisciplinaires et multisectorielles) aux compétences
nécessaires dans la vie courante, en fonction des domaines d'action
retenus (75(*)). L'engagement communautaire est d'autant
plus indispensable en ce sens qu'il est à la croisée de plusieurs
problèmes liés au développement et nécessitant plus
que l'expertise mais et surtout l'audit de ces problèmes de la part de
ceux qui en sont affectés.Donc c'est en s'efforçant activement et
systématiquement d'améliorer le niveau de participation aux
différents stades d'un projet que l'on peut s'assurer que les
résultats obtenus correspondent aux circonstances locales, garantissent
l'appropriation communautaire et favorisent la durabilité du projet. En
raison de certains enjeux des différents acteurs ou intervenants, il se
peut que naissent des conflits d'intérêts et ou de leadership,
dès il conviendra d'anticiper sur ces problèmes. Il n'est
cependant pas toujours aisé d'obtenir et de maintenir la participation
de la communauté, et diverses stratégies et solutions seront
nécessaires à cette fin, en fonction du
contexte. 2.2.3. 5. La participation communautaire en
Mauritanie :
Il faut rappeler que les sociétés Mauritaniennes
dans leurs ensembles ont été toujours et sont jusqu'à
nos jours organisées en communautés .La solidarité est
demeurée intacte entre les membres d'un même clan et d'une
même région.Les projets de ces sociétés ont
été bâtis à partir de l'entre aide et de la
participation communautaire. Depuis une vingtaine d'année l'état
Mauritanien n'a cessé de parler et dans certains cas d'inciter à
la participation communautaire. La participation communautaire s'est surtout
développée dans le secteur de l'agriculture où des
organisations locales apprenaient déjà à gérer de
ces activités indépendamment de tout influence exogène
.Par exemple en 1982 pour la construction du Palais du Peuple, les pouvoirs
publics de l'époque avaient demandé la forte mobilisation
citoyenne .Pendant les journées de vaccinations, les autorités
demandent également de fortes mobilisations. Mais comme on le voit , ces
actions se font à des périodes souvent ponctuelles, et
dénotent la prépondérance circonstancielle des effets de
modes opérés par les états majors du pouvoir . Mais est ce
des participations communautaires imposées (ou de fait) donc non
volontaires ou au contraire spontanée ou provoquées dont les
objectifs viseraient à satisfaire les besoins tel que les
présente l'auteur Meister (1969) (76(*))? Au regard de
l'ensemble des évènements sur la question, on serait tenter
d'affirmer que la participation communautaire n'est pas souvent volontaire donc
non spontanée, il faut toujours avoir une influence externe pour qu'elle
déclenche.
A la fin des années soixante dix, le Ministère de
la santé, dans le cadre de l'exécution de la politique de
santé cherchait à mettre sur pied, des organisations locales
répondantes pour mettre en oeuvre les actions de santé (les
délégués sanitaires de l'Adrar). En 1984, le Croissant
Rouge Mauritanien (CRM) avait profité de la mise en place des
secouristes ruraux, et des centres d'alimentation communautaires (CAC) pour
promouvoir la participation communautaire dans certaines wilayas. Dans la
même période le Programme Alimentaire Mondial (PAM) et le Catholic
Relief service (CRS) mettaient en oeuvre respectivement les centres de
récupération d'éducation et d'éducation (CREN) et
les centres d'animation du CRS. Dans toutes actions il convient de noter, que
le rôle jouait par le ministère de la santé sur la
participation communautaire n'a été que théorique
officiellement. En 1985, le Ministère de la Santé mauritanien
émettait des recommandations pour la mise en place de la participation
financière de la population dans le cadre des réformes du secteur
santé. Si ces recommandations resteront lettre morte jusqu'au
début des années 1990, le sens des réformes alors
engagées traduit bien le souci croissant d'augmenter la part des
dépenses privées dans le financement du secteur .
Dans le secteur de la santé, la participation
financière n'était appliquée qu'au niveau du centre
hospitalier national alors que le reste des structures offrait des prestations
gratuites.
Le Croissant Rouge Mauritanien a pu testé avec les
secouristes ruraux la faisabilité de la participation financière
au niveau communautaire et grâce aussi à la mise en place des
centres d'alimentation communautaire (CAC). Cette expérimentation fut
relayée par l'UNICEF, dans les formations sanitaires des zones des zones
pilotes. Ainsi le gouvernement adoptant en 1992 le décret n° 92-027
fixant les modalités du système de recouvrement des coûts
et réglemente la participation à l'effort de santé
publique comme « un processus par lequel les individus et les
familles prennent en charge leur santé comme celle de leur
communauté depuis l'identification des besoins jusqu'à
l'évaluation des programmes » (77(*)). Selon l'auteur
Fortin (1968) la participation communautaire revêt cinq formes et
quelques caractéristiques, nous les résumons le tableau
suivant :
Tableau 4 : Formes et caractéristiques de
la participation communautaire
Formes
|
Caractéristiques
|
Activiste
|
Les comportements d'un individu le place en état de
solidarité avec d'autres individus
|
Intégrative
|
C'est un ajustement des comportements d'un groupe aux normes
préétablies
|
Mobilisatrice
|
Les participants suivent des directives émises par un
ou plusieurs leaders
|
Consultative
|
Les membres sont consultés dans le projet de
développement
|
Décisionnelle
|
Les participants décident de leur propre
développement
|
Source : Fortin
En 1985, lors du lancement de la campagne des journées
nationales de vaccination pour la première l'Etat a sollicité la
mobilisation sociale qui invitait les populations à amener leurs enfants
à vacciner et leurs participations s'arrêtent là. Et
à l'époque ce rôle était dévolu aux
puissantes Structures et Education des Masses. Quant aux professionnels de
santé du moins les infirmiers et sages femmes, ils devaient
conformément à la première composante des soins de
santé primaire « éduquer les usagers des formations
sanitaires » sur tous les aspects inhérents à la
prévention, sans jamais surgir sur la participation de celle-ci à
la prise des décisions. Il faut remarquer que la Mauritanie à
cette période était sous le régime d'exception que les
citoyens n'osaient pas fouiller ni émettre une réflexion
donnée sur les activités de l'Etat et que le fonctionnaire
éviter d'être suspecté par l'Etat gendarme.
Entre 1985 et 1992, les formations sanitaires ont connus de
graves crises de médicaments, et les populations étaient
invitées à payer leurs propres soins même si de
manière informelle.Elle existait déjà mais de
manière informelle et anarchique, il convenait seulement de l'organiser
de l'institutionnaliser. Depuis la mise en place du système de
recouvrement des coûts, certains se plaisent à dire, qu'il y a une
participation des populations aux activités de la santé.
Cependant certains pensent que les élus, ne sont pas
représentatifs des communautés dont ils prétendent
défendre les intérêts, ainsi une étude faite en 2000
dans le cadre de la mise en place des mutuelles de santé,
révélait que les comités de gestion étaient
dominés par les leaders politiques locaux laissant peu de place à
la décision et à la participation communautaire. Dès lors
c'est le personnel soignant et notamment, les médecins chef des centres
de santé, qui influencent l'utilisation du surplus dégagé
par les structures (plus de 60% des centres en Mauritanie, (78(*)).Depuis quelques
années certaines associations cherchent à impulser une
démarche participative par approche communautaire dans les
circonscriptions de santé, ce qui mérite d'être
encouragée et soutenue par un appui multiforme, un suivi à long
terme et une évaluation continue en vue de son extension progressive
à d'autres districts sanitaires .
La participation de la population à la gestion des
centres de santé est l'un des aspects essentiels de l'IB. En dehors du
fait que cette participation est mal définie et souvent confondue avec
la participation financière, de nombreux problèmes subsistent.
Cette notion constitue un obstacle essentiel à la mise en oeuvre de
l'IB. Les études semblent parfaitement montrer que les populations ne
sont encore que très rarement parties prenantes des décisions. La
participation communautaire est réduite à la partie congrue. Par
exemple, au cours d'une supervision à la wilaya du Trarza en 2001
quelques usagers prétendent que très peu de personnes
connaissaient l'existence des comités de gestion (79(*)). La grande
majorité des personnes interrogées (78%) à Bababé
(wilaya du Brakna) en 2001 ont affirmé ne pas avoir été ni
associées et ni être tenus au courant de la prise des
décisions par les comités de gestion (80(*)).
2.3 Le bilan de la décentralisation
Dans cette section nous allons parler du bilan de la de
décentralisation enclenchée depuis 1989 au mois d'Août
2005, date de la fin de cette recherche. A travers ce bilan, nous proposons
d'étaler sommaire les quelques leçons en rapport la question qui
ont émergé.
Bien sûr nous prétendons résoudre
l'ensemble des problèmes dont les complexités dépassent
l'appréhension même des chercheurs les plus chevronnés et
les leaders responsables de la prise des décisions. Nous attirons
également l'attention, de tous ceux qui pourraient se reconnaître
comme acteurs de la mise en oeuvre de cette approche, sur le fait que notre
volonté n'est ni de critiquer les responsabilités dont ils furent
chargés puisse que nous même avons été
impliqués pendant dix ans pour sa mise en place et ni de faire des
reproches à certains politiciens-décideurs puisque eux n'avaient
pas toutes les connaissances et compétences permettant d'atteindre les
objectifs qu'ils s'étaient fixés. Nous ne faisons qu'ouvrir un
débat qui a abouti aux pistes de réflexions que nous auront
à proposer dans les pages suivantes.
2.3.1 La décentralisation politique et
administrative
La mise en place de systèmes de santé permettant
d'assurer un accès aux services de santé de qualité pour
tous, nécessite au-delà de la volonté, la connaissance et
l'acceptation du changement à opérer et du niveau de
santé à atteindre. Dès lors la contribution de
l'exécutif et du législatif s'avère indispensable pour la
mise en oeuvre au niveau le plus périphérique.
C'est pour cette raison que l'adhésion des administrateurs
centraux et territoriaux à l'approche de la décentralisation
constitue le jalon le plus crucial à franchir. Plusieurs cas
rapportés auprès des professionnels font états de conflits
sporadiques entre les responsables administratifs et les techniciens
chargés de la mise en oeuvre des politiques de sectorielles de
développement. Le secteur de la santé reste le plus
confronté à ces problèmes générateurs de
pertes d'autonomie et d'inertie dans la réalisation des activités
de santé publique. De même il arrive que les représentants
de l'Etat central soient en opposition avec les élus locaux et que les
décisions administratives de ces derniers ne puissent pas être
appliquées.
La gestion des ressources est la responsabilité du
secrétaire général du ministère de la santé
au niveau central et sous celle du wali au niveau de la wilaya , l'efficience
de cette gestion au niveau wilaya est tributaire des rapports qu'entretiennent
le wali et le directeur régional de la santé. Depuis 1993, les
DRPSS sont considérées comme étant autonomes mais sous la
coupole des walis. D'après une étude réalisée par
une équipe de chercheurs du programme majeur des politiques de
populations de l'Institut de Recherche et d'Etudes en Sciences Humaines
basé à Bamako, plus de la moitié des DRPSS,
interrogés déclare que les décisions qu'il sont
habilités à prendre sans consulter au préalable, le
ministère sont celles relatives à la gestion du personnel et
à l'exécution des activités de terrain (81(*)). Les
résultats issus de l'entretien que nous avons réalisés au
niveau opérationnel résumés dans le tableau 4
suivant montrent que plus loin s'éloigne du niveau central, plus il
est difficile de prendre une décision surtout celle qui sont en rapport
avec les dépenses et le contact avec les communautés.
Tableau 5 : Prise des décisions au niveau
opérationnel
Niveau
|
Oui %
|
Non %
|
D.R.P.S.S n=8
|
43
|
57
|
C.S.M n=37
|
12
|
88
|
Postes de santé n=190
|
0
|
100
|
Source : Auteur
43 % des Directions régionales à la promotion
sanitaire et sociales, étudiée affirment pouvoir prendre des
décisions en cas d'urgence sans consultations préalable de leurs
hiérarchies et 12 % des circonscriptions sanitaires de moughaatas
déclarent avoir pris des décisions après l'autorisation
verbale de leurs DRPSS. Par contre poste de santé ne peut et ne doit
prendre de décision quelque soit sa nature sans en informer son
médecin chef.
La plupart des conseillers municipaux rencontrés nous
rapportent que l'autonomie dans la prise de décision au niveau des
communes est plutôt théorique. Ils sont cités le cas de la
de certaines décisions administratives qui sont du ressort du maire,
mais que le wali ou le Hakem s'empresse de prendre. De nombreux conseillers
municipaux avancent que la crédibilité de la prise des
décisions qui puissent inspirées confiance et faire
adhérer les administrateurs est fonction de l'appartenance ou non au
parti au pouvoir. Ils infirment que l'inertie de certains comités de
gestion est liée à cette question.
Selon les quelques hakems que nous avons soumis à notre
étude, la décentralisation n'a pas encore permis de
résoudre les problèmes de développement, elle a
plutôt créer un désengagement brutal du niveau central sans
que les acteurs locaux ne soient préparés à une telle
situation, surtout avec des élus locaux analphabètes. Le travail
de réflexion, de propositions et d'actions favorisera l'adoption de
politiques au niveau des municipalités et des autorités
locales (mise en place de politiques de santé publique, adoption de
mesures) permettant de diriger des ressources vers les couches les plus
pauvres, Ces politiques sociales incorporent des composantes pour
réduire les inégalités d'accès aux services de
santé ,le tableauci-dessoud décrit ce que pensent les
administrateurs locaux sur la décentralisation
Tableau 6 : Opinion des administrateurs sur
les secteurs à décentraliser
Secteurs devant être transférés au
niveau local
|
Oui
%
|
Non
%
|
Education -Formation professionnelle - Alphabétisation
|
64
|
36
|
Santé et affaires sociales - Travail
|
67
|
33
|
Développement rural - Eau - pêche
|
74
|
26
|
Equipement et transport
|
22
|
72
|
n=26
Source : Auteur
Les administrateurs de sont unanimes que plusieurs secteurs de
développement soient décentralisées car disent-ils,
les secteurs de la santé, de l'hydraulique et de l'éducation qui
sont les plus sensibles doivent être sous la responsabilité
administrative des communautés par le biais de leurs élus .Tandis
qu'ils pensent compte tenu de la complexité du secteur de
l'équipement et des transport doit être sous la gestion exclusive
de l'Etat central. Pour eux le processus de décentralisation a pris
beaucoup de retard et que les mécanismes de participation citoyenne au
niveau local n'ont pas été réellement vulgarisés.
La municipalité devra avoir plutôt des attributions de
développement social, culturel et économique incluant aussi bien
les services d'identification de la population, les services de santé,
d'éducation, que la promotion, la supervision (et la gestion le cas
échéant) des infrastructures de base telles que adduction d'eau
potable, électricité, télécommunications, voies de
communications terrestres locales, loisirs, organisation de
marchés...Dans ce cadre certains d'entre eux avancent, que la mise en
place des mesures incitatives à l'endroit des ONG doivent être
instaurées par les municipalités .
Pour les professionnels de santé interrogés, la
pertinence de la décentralisation administrative, ils estiment qu'elle
est nécessaire, pour certaines domaines et pas pour d'autres, car
expliquent-ils « les administrateurs veulent souvent tout et son
contraire » car souvent ils reprennent nos ressources et nous
demandent d'excuser les activités. Ainsi pour les médecins chefs
de CSM et les chefs de postes de santé, avant de rendre effective cette
décentralisation l'Etat doit mettre en place un
référentiel pour tous les acteurs impliquer dans la mise en
oeuvre. Selon eux il ne faut décentraliser le tout, car le manque
d'autorité et l'instauration d'un système de copinage risque de
faire échouer la décentralisation et toutes les approches y
afférentes le tableau 6 résume, leur propos.
Tableau 7 : Propos des responsables de
santé
Aspects administratifs à
décentraliser
|
Oui
%
|
Non
%
|
Définition des priorités et des
stratégies locales
|
41
|
59
|
Autonomie des services
|
63
|
37
|
Contrôle des ressources
|
52
|
48
|
n = 37
Source : Auteur
Pour la définition des priorités et des
stratégies locales, 41% des responsables des formations sanitaires
pensent ces activités doivent être menées par un personnel
formé en la matière et très expérimenté et
par conséquent il est prématuré de les transférer
vers le niveau périphérique.
En ce qui concerne la capacité des services à
s'autogérer, 61 % ces agents de santé se disent favorable
à plus d'autonomie des services .Ils disent que les formations
sanitaires doivent rester opérationnels de ce fait l'autonomie des
services doit être renforcée. Pour 52% du personnel de
santé interrogé, le contrôle des ressources, doit
s'effectuer au plus près de là où elles sont
utilisées.Les usagers des services publics ont toujours cru, que les
sociaux devaient toujours sous la responsabilité de l'Etat qui devait
sécuriser, soigner et éduquer les populations. D'ailleurs elles,
l'Etat n'assurent plus ces fonctions depuis presque vingt années et ce
n'est pas donc étonnant que le gouvernement soit disqualifié de
ces tâches.
L'opinion de certains usagers du service public en
général et des structures de santé en particuliers sur la
décentralisation, indiquent ceux-ci ne sont contre à ce que les
services soient décentralisés, mais pourvu que les services
qu'ils apportent plus d'amélioration.
Tableau 8 : Opinion des usagers sur la
décentralisation
Opinions
|
Oui %
|
Non %
|
Sans opinion %
|
Connaissance de l'objectif de la décentralisation
|
3
|
97
|
0
|
Importance de la décentralisation
|
86
|
5
|
9
|
Adhésion à l'approche de
décentralisation
|
78
|
9
|
13
|
Amélioration induite par la décentralisation
|
55
|
29
|
16
|
N= 13 groupes de 15 personnes recueillies dans les formations
sanitaires tous types confondus au niveau de huit (8) wilayas.
Source : Auteur
De manière générale, le fait le plus
marquant est représenté une forte méconnaissance de la
décentralisation et de ses objectifs par plus de 97% des usagers
interrogés, alors qu'après l'explication de ce concept, 86%
prétendent qu'elle est importante en ce sens qu'elle doit
améliorer leur situation économique et sociale, mais ils
craignent les effets négatifs en cas de sa mauvaise application.
2.3.2 La décentralisation des
ressources
Une décentralisation des services et des ressources
vers les collectivités, pensait-on, permettrait une mise en
priorité des services publics.
Une telle approche concordait avec les exigences
d'accès géographique et économique aux soins de
santé. C'est sur cette base que le second volet de la stratégie
des soins de santé primaire privilégiait la
décentralisation des responsabilités et des ressources vers la
communauté. En effet, la décentralisation: « [devait]
induire un changement de comportement au sein de la communauté, en
termes d'évaluation et de satisfaction des besoins, et aboutir à
l'autosuffisance sanitaire par la mise en oeuvre et le suivi d'un
système de santé fondé sur l'offre d'un paquet minimum de
services de santé. En Mauritanie, les ressources sont sous la
responsabilité de l'Etat et sont soit détenues par les wali soit
par les services centraux.
Le secrétaire général du
Ministère de la santé, lors de son discours d'ouverture de la
session de formation des chefs de services régionaux des SSP en
mars1993 à l'Ecole Nationale de Santé publique de Nouakchott,
disait « Vous êtes la charpente sur laquelle repose la mise en
oeuvre de cette politique de santé ,où le citoyen du coin le plus
reculé du pays, n'aura plus besoin des autorités sanitaires de
Nouakchott , pour promouvoir son bien être .Vous et les directeurs des
DRASS avaient la responsabilité et des activités et des
ressources affectées par le gouvernement pour asseoir un système
de santé capable de résoudre les problèmes de santé
de nos concitoyens... » (82(*)).
Tout le sens de cette décentralisation résidait
sur la philosophie selon laquelle, l'Etat devait mettre à la disposition
de chaque communauté des services efficaces et permanents, grâce
à l'affectation des ressources et des infrastructures suffisantes.
Les ressources humaines et le renforcement des
compétences
La décentralisation introduite par la stratégie
sectorielle permet de mettre en oeuvre une nouvelle conception de la gestion
des ressources humaines. Elle introduit des mécanismes, qui par
l'autonomisation des formations sanitaires, vise à transformer
radicalement le comportement du personnel de santé, en modifiant le
contexte institutionnel dans lequel il fonctionne. L'action est souvent
menée sur deux plans complémentaires : la responsabilisation du
personnel et l'intéressement (ou motivation) du personnel.
L'idée de responsabilité du personnel recouvre
deux dimensions : la responsabilité vis-à-vis des
autorités (par le haut), la responsabilité vis-à-vis du
public, c'est à dire par le bas auxquelles pourraient être
ajoutée la responsabilité morale vis à vis de sa
conscience, c'est à dire la responsabilisation par le dedans (c'est la
restauration de la discipline).
La centralisation extrême de l'administration de la
santé publique, combinée avec l'informalisation de son
fonctionnement, sous ses aspects les plus divers, a ruiné, à tous
les niveaux de la pyramide administrative, l'autorité et la discipline,
sans lesquelles aucune organisation ne peut fonctionner. Paradoxalement, alors
que l'autorité hiérarchique est au fondement même de toute
autorité de type bureaucratique, les responsables des formations
sanitaires, ne parviennent pas à exercer l'autorité qui leur est
impartie sur leur personnel.Les procédures disciplinaires sont lourdes
et leur échappent en grande partie. Elles remontent via le
Ministère de la Santé et des Affaires Sociales jusqu'au
Ministère de la Fonction Publique. De plus, les interférences
politiques court-circuitent les procédures et les rendent
inopérantes, quand elles ne se retournent pas contre ceux qui les ont
initiées. La gestion centralisée du personnel au niveau national
empêche toute maîtrise de ce personnel, dans son déploiement
comme dans sa gestion quotidienne.
Docteur Isselmou Ould Abdel Hamid, avance que
décentraliser le recrutement au niveau opérationnel pour rompre
le système actuel de l'affectation décidée au niveau
central Mais en raison de l'existence des lourdeurs des administratives
centrales ou des interférences politiques, sans se préoccuper des
priorités locales (83(*)). Cependant cette gestion n'a pas
été organisée selon les normes telles que
définies. Il est à noter que cette gestion est sous le
contrôle du niveau central, et des fois de manière arbitraire des
responsables administratifs. Une gestion transparente et objective du personnel
devrait être instituée suite aux recommandations du CREDES, avec
un système d'incitations clairement défini : statut particulier,
profil de carrières, primes, moyens de travail, mais aussi des sanctions
applicables sans discriminations en cas de manquements. Le Ministère en
coordination avec le niveau opérationnel devrait organiser une politique
transparente de perfectionnement et de recyclage du personnel à tous les
niveaux de la pyramide sanitaire.
La participation communautaire dans la gestion des formations
sanitaires, devait renforcer la responsabilité du personnel de
santé et de l'action sociale par le bas. Il s'agissait de créer
un contre-pouvoir du public face au pouvoir central et régional de
santé, de façon à mieux le contrôler. Cette
participation communautaire est envisagée à tous les niveaux,
mais elle se précise lorsqu'on passe du niveau central au niveau des
CSM. Elle débouche alors sur la cogestion et éventuellement sur
l'autogestion. En introduisant ainsi des représentants
communautés au sein même des structures sanitaires, On se situe
ici au-delà de la notion stricte de délégation qui suppose
que les responsables soient nommés et non élus.
C'est au niveau des CSM que la participation communautaire
devraient être organisée de façon plus directe. Les
Conseils de Développement Sanitaires (CDSS) et des comités de
gestion qui les englobent, sont composés théoriquement de
représentants des communautés et des professionnels de
santé.Elle devrait impulser l'implication des populations dans les
activités de développement socio-économique, de participer
à la mobilisation des ressources pour la croissance et de participer aux
interventions pour la promotion du développement humain. Les
comités de gestion des formations sanitaires sont constitués de
représentants élus provenant des villages et des quartiers, des
représentants des services de santé et autres services. Cependant
le decret 92027 ne prévoit pas de sous comités chargés de
la gestion de la santé publique et des secteurs apparentés. Le
comité est chargé d'assurer l'implication de tous à
l'action sanitaire, de mobiliser les ressources nécessaires, et de
suivre l'évolution des indicateurs de la santé
communautaire.Cependant il ressort des différents rapports que ces
comités sont restés non fonctionnel. Les comités de
gestion des formations sanitaires comprennent quatre à cinq membres dont
trois conseillers municipaux, donc la majorité des membres. Le
décret 890 64 de 1989 créant les DRASS, prévoyait que les
conseils des hôpitaux régionaux comprennent plusieurs membres,
dont le maire de la commune du lieu d'implantation. A noter que les fonctions
de membres du comité de gestion ne sont pas
rémunérées, ce qui pose quelques problèmes. Au
niveau central, est prévu une structure de dialogue, le Conseil
Supérieur des soins de santé primaire qui est chargé
d'assurer la coordination des différentes administrations en vue de
promouvoir la santé. Il est placé sous la présidence du
Ministre de la santé et des affaires sociales.
La motivation au sens
large englobe alors le statut, le profil de carrière, les primes, les
moyens et le cadre de travail, mais aussi la motivation personnelle. Nous nous
référons ici au sens précis de l'incitation
financière liée à la performance sous la sanction du
marché. L'idée est que si le personnel est
intéressé financièrement aux résultats obtenus par
la formation sanitaire, et par son travail dans cette formation, il sera
incité à travailler mieux et plus. On ne joue donc plus seulement
ici des incitations de type administratif, liées à la
carrière dans le contexte de la fonction publique. Cela conduit à
introduire, au sein d'une organisation publique, une logique de type marchand
en jouant de la demande du consommateur comme incitatrice de l'offre. En bref,
on introduit une logique économique de type privée, mais sans
pour autant privatiser l'organisation publique. Le système de
recouvrement des coûts qui est actuellement à l'oeuvre en est une
des illustrations. Ceci devrait entraîner un accroissement des
ressources financières des formations les plus efficaces, ce qui leur
permettrait de distribuer davantage de revenu au personnel. Le personnel
devient ainsi directement intéressé à la bonne marche de
la formation sanitaire. Dans l'état actuel des choses, on peut douter
que la ristourne actuellement distribuée au personnel dans le cadre du
recouvrement des coûts soit suffisante pour le
« motiver ». Mais quand le lien entre le revenu et le
travail fourni sera réellement perceptible, on peut s'attendre à
un autre type de comportement de la part du personnel. C'est le même
mécanisme qui est envisagé pour forcer les prescripteurs à
ordonner des médicaments génériques meilleurs
marchés à leurs patients.
Plusieurs études réalisées sur les
ressources humaines, révèlent, le redéploiement du
personnel à travers les wilayas et de celles vers la
périphérie constitue un réel problème que le niveau
central et les DRPSS n'ont pas pu résoudre, en raison de plusieurs
facteurs. L'un de ces facteurs est représenté par la
démotivation du personnel .Le ministère de la santé avait
créé depuis 2000, une direction des ressources humaines avec un
service de gestion informatisée du personnel, qui ont été
réactualisés selon le décret 052.2005. Le ministère
fait au moins quatre mouvements d'affectation du personnel, alors il n'y a
qu'une promotion de médecins, d'infirmiers et de sages femmes qui sort
chaque année.
Me disait un directeur régional « certains
des agents nouvellement affectés ici viennent avec une note de
recommandation d'un haut placé au niveau central...ainsi nous sommes
obligés de tenir compte de cette recommandation » . Au niveau
de la wilaya, le directeur régional fait des propositions pour affecter
les agents, c'est au wali d'entériner, il arrive souvent que le wali
lui-même soit sous la pression de telle personnalité politique ou
de telle tribu, pour que tel agent soit affecté à tel poste ou
soit laissé « flottant » ne relevant que de la
DRPSS, en vue de pouvoir vaquer à ces propres activités
personnelles. Dans certaines wilayas, il est encore fréquent de trouver
une pléthore de personnel non qualifié devant couvrir les besoins
de santé des communautés (plusieurs prestations
infirmières sont exécutées par des bénévoles
dans les formations sanitaires).Ainsi dans certaine wilaya, il est impossible
d'y stabiliser le personnel notamment les sages femmes, nous avons
procédé à une petite comparaison, des agents
affectés dans trois wilayas et ceux qui ont effectivement rejoint (voir
figure 2). La situation du personnel existant au niveau de la DRASS de
Nouakchott et la liste des besoins en personnel complémentaire montrent
que le nombre d'effectifs de l'équipe de la DRASS de Nouakchott
dépasse largement les directives de l'Instruction Ministérielle
en quantité et en qualité.
Une comparaison des ressources humaines disponibles par DRPSS
et par poste ressortir quatre cas de figure pour les DRPSS:
· les DRPSS correspondant plus ou moins à
l'Instruction Ministérielle: Assaba, Dakhlet Nouadibou, Gorgol, Hodh
Echargui et Tagant;
· les DRPSS ayant un complément d'effectif plus
important mais pas toujours bien organisé: Brakna, Hoch El Gharbi et
Trarza; et
· la DRPSS de Nouakchott qui dépasse de loin les
autres DRPSS en nombre et en personnel qualifié.
Graphique 2 : Comparaison d'agents affectés et
ayant rejoint leur poste
Source : MSAS/DRH 2001
On constate dans la wilaya du Hodh El Charqui que plus de 50%
des agents ont rejoint leur poste d'affection contrairement à ceux des
wilayas de l'Adrar et du Tiris Zemmour.
L'étude d'analyse situationnelle des services de
santé de la reproduction menée en 1997, faisait état de la
présence effective de 51,1% du personnel des points de prestations de
services pendant la période de l'enquête (84(*)). Après le
problème des effectifs, se pose celui des compétences techniques,
ainsi au début des années 1980, le ministère de la
santé en collaboration les institutions del'ONU
représentée à Nouakchott a eu l'opportunité de
former la majorité du personnel sur les soins de santé primaires.
Ce personnel devait assurer la mise en oeuvre de la politique nationale de
santé, mais beaucoup de ces agents, n'ont pas été
utilisé à cette fin (Voir figure 2).
En ce qui concerne, l'offre des prestations de qualité, il
fallait procéder à la formation des formateurs des programmes de
développement sanitaire dans les régions. Ainsi dans le cadre de
la mise en oeuvre du projet santé population (1991-1996), du PASS et du
PNDS, le ministère de la santé avait fait un large plaidoyer,
pour asseoir, un réel renforcement des compétences dans les
wilayas. C'est dans ce cadre que toutes les wilayas ont focalisé leurs
plans d'actions sur la formation du personnel. Il est à noter que
plusieurs cadres du ministère de la santé avaient
bénéficié des formations de santé publique (Soins
de santé primaire, santé maternelle et infantile,
éducation pour la santé, gestion des programme, système
d'information sanitaire) entre 1980 et 2002. Le programme élargi de
vaccination et le programme de lutte contre les maladies diarrhéiques
avaient formé de manière continuellement plusieurs agents de
santé au niveau opérationnel et l'on peut dire qu'ils furent, les
précurseurs de la décentralisation des activités de
formations. Les autres services et programmes centraux préfèrent
que le personnel du ministère continue à se former. Le
financement de plusieurs formations qui auparavent destiné aux
wilayas ; a été réaménagé pour les
cadre du ministère;
(voir figure 4) financées par les institutions
internationales.
Graphique 3: Formations dispensées aux
cadres du MSAS
Source : MSAS
On peut avancer que ces formations n'ont pas permis de
résoudre les problèmes d'améliorer les compétences
au niveau opérationnel, car la plupart de ces formateurs ne seront pas
employés à ces fins.Par exemple le programme national de
santé de la reproduction en collaboration avec le FNUAP et l'Office
nationale de la famille et de la population de Tunisie (ONFP) a formé en
2000, les cadres de cinq wilayas d'intervention du FNUAP et des services
centraux impliqués dans la mise en oeuvre du PNSR .
Graphique 4 : Proportion des formateurs ayant
exercé leur fonction
Source : MSAS
Une évaluation menée en septembre 2001, a
révélé que plus 75% formateurs des wilayas en questions
n'ont jamais été impliqués aux activités de
formation dans ce domaine (85(*)).
La décentralisation, destinée à assurer
l'organisation des services publics par la délégation de
pouvoirs et de ressources aux échelons intermédiaires et
périphériques de l'organisation politique. Plusieurs formations
en cours d'emploi destinées au personnel du niveau opérationnel
ont été faites, sans améliorer l'état lamentable
des services de santé. Ces formations faites sous forme de recyclage ou
de séminaire ont concerné pratiquement tous les volets des soins
de santé primaire, la gestion des services et la santé de la
reproduction .Les thème se rapportant au diagnostic et la prise en
charge des IST/Sida a concerné 25% du personnel de l'ensemble des
wilayas et 33% du personnel des DRPSS et des CSM ont
bénéficié de celle faite sur la surveillance
épidémiologique et le programme élargi de vaccination
(86(*)).
Depuis 2004, le ministère de la santé et ses
partenaires ont jugé nécessaire de procéder à
l'extension de la décentralisation des ressources, pour rendre plus
performant les services de santé. Ce qui devrait permettre aux
circonscriptions sanitaires de moughaatas (CSM) d'élaborer des plans
d'action transmis au niveau en octobre 2004. Ainsi parmi, les 52 plans
d'actions pour l'année, seules 15, s'inscrivaient dans la logique de la
planification des activités en cascades. (87(*)).L'amélioration de
telles activités de management doit être réalisée
pour que le niveau périphérique puisse se l'approprier. Ainsi, un
travail du niveau intermédiaire visera le renforcement institutionnel
des CSM afin qu'elles puissent élaborer et mettre en oeuvre des
politiques qui tiennent comptent des priorités de santé et des
intérêts des populations. Avec ce programme de
décentralisation des pouvoirs, les CSM seront dotées de
compétences d'élaboration et d'exécution de politiques de
développement sanitaire .Les ressources actuelles des moughaatas sont
d'importants intrants capables de faire évoluer le système de
santé au niveau local.
Les autres ressources
Depuis 1998, dans le cadre du PASS, le Ministère de la
santé et la banque mondiale avait élaboré un vaste plan de
développement des infrastructures .Le développement des
infrastructures est sous la responsabilité du niveau central qui fait
les appels d'offres, procède à la passation des marchés et
réceptionne les infrastructures. La pratique des marchés de
gré à gré a caractérisé, ces transactions
durant, toutes ces dernières années. Normalement l'expression des
besoins relève du niveau décentralisé, mais les commandes
et fournitures sont faites par le niveau central. Le souci de l'état au
cours des années 1990, fut de créer des infrastructures
sanitaires pour développer,la carte sanitaire, mais des
incohérences de gestion dans leur réalisation furent
constatées par les bailleurs( cas de la construction du Centre national
de rééducation orthopédique et fonctionnelle :CNORF
en 1997). Concernant toujours ce point, les ressortissants de certaines
communes proposent dans la plupart des situations des créations ou des
réhabilitations de bâtiments. Les rares efforts de construction et
de maintenance dans les wilayas sont été principalement l'oeuvre
des associations émigrées ou des organisations caritatives et
organisations non gouvernementales.
Les équipements techniques et le
matériel destinés aux wilayas doivent en principe se
conformer aux normes et procédures en vigueur.Sur ce point
précisons que seules les structures offrant les prestations de la
santé de la reproduction possèdent une nomenclature bien
définie (88(*)).
L'identification des besoins en équipement et
matériel relève en général des formations
sanitaires, mais le DPL et la DMMI qui sont responsables de la
disponibilité,préfèrent la plupart du temps ignorer ses
requêtes, sauf lorsqu'une situation exceptionnelle l'exige (visite du
chef de l'Etat dans la wilaya en question par exemple).On constate de plus en
plus que les jumelages coopérations entre certaines de l'Europe et les
localités mauritaniennes constituent le principal rempart pour
l'acquisitions d'importantes quantités d'équipements et de
matériels sanitaires.
A noter aussi le rôle important que les agences
spécialisées des nations unies, jouent dans la mise à
dispositions des équipements dans les wilayas sanitaires pour renforcer
les activités de celles-ci .L'Unicef et le FNUAP depuis plusieurs
années, accordent à leurs wilayas d'intervention, tous les
équipements nécessaires et les mettent en place. Chaque
année , les DRPSS, expriment leurs besoins dont la plupart ne seront pas
mis en place, c'est le cas du matériel roulant destiné à
l'exécution des activités mobiles et avancées de
santé publiques. La décentralisation reste incomplète sur
ces points, en raison de l'absence de pièces de rechanges et de parcs et
d'ateliers de maintenance et de dépannage.
La décentralisation
financière : Les financements du secteur de la santé et des
affaires sociales sont difficiles à évaluer tant au niveau
central qu'au niveau des wilayas. On distinguer les besoins en investissements
de ceux en coûts récurrents (destinés au fonctionnement
habituels des services. Entre1989 et 1991, les coupures opérées sur les lignes
budgétaires du secteur, pour la prise en charge des forces armées
dans la vallée du fleuve Sénégal ont conduit à une
sévère décapitalisation du système de santé
des citoyens. La gratuité des soins et le faible pouvoir d'achat des
communautés ne permettaient ni aux structures de soins de s'autofinancer
ni aux pauvres d'accéder aux soins de santé. La qualité
des soins laisse à désirer, la population a donc perdu confiance
dans les services de santé ; d'où la faible utilisation des
services de santé qui en avait résulté. Les
infrastructures et équipements ont souffert du manque de maintenance et
d'investissement (89(*)). La
problématique du financement des services régionaux fut un point
crucial et a été représenté en rubriques ou postes
dans le budget consolidé d'investissement de l'état (environ 9%
en 2004) (90(*)) .
Dans le cadre de l'exécution du PASS pour l'utilisation
des crédits de l'IDA (Banque mondiale) des procédures
régissant la gestion sont définies comme suit dans un
référentiel national : Les fonds affectés aux
études et travaux de construction et ceux destinés à
l'acquisition des mobiliers, des matériels, des véhicules, et des
équipements médicaux et de bureau sont gérés au
niveau de la direction de gestion des investissements (DGI) et ne font pas
l'objet de transfert à la DRPSS.
Les fonds destinés à l'achat et à la
livraison des stocks de médicaments (recapitalisation des stocks) ne
sont pas transférés au DRPSS (91(*)).
Les fonds réservés aux formations et aux
études communes à plusieurs DRPSS sont
gérés par la direction de gestion des
investissements (DGI) en relation avec la direction des ressources humaines
(DRH) et les responsables d'exécution désignés dans le
POAS qui les organisent.
Les fonds affectés aux formations dispensées dans
la DRPSS et réservées au personnel de la DRPSS, aux études
effectuées au sein de la DRPSS et au fonctionnement (hors fournitures de
bureau) des structures de la DRPSS sont avancés à la DRPSS sur la
base d'une demande de dépenses de formation.
A la fin de chaque mois, les dépenses éligibles
effectuées et dûment étayées de
justificatifs font l'objet d'une demande de remboursement
mensuelle (DRM). Les DRM sont effectuées par la DRPSS. Les
remboursements proviennent du Compte Spécial (92(*)). Le fonctionnement
désigne le surcroît de dépenses encouru pour
l'exécution, la gestion et le suivi du Programme d'Appui, y compris pour
les fournitures de bureau, l'exploitation, la maintenance et la
réparation des véhicules et du matériel, les
déplacements liés à l'exécution du Programme et
à sa supervision.
Le Directeur de l'hôpital régional et le
Médecin chef de la moughataa, sont respectivement, les administrateurs
des crédits de l'Hôpital régional et des structures
sanitaires de la moughataa, ils expriment leurs besoins en dépenses
diverses et transmettent leurs demandes au Directeur de la DRPSS.Le Directeur
de la DRPSS est l'ordonnateur des dépenses son agent comptable est le
caissier qui tient la Caisse des Menues Dépenses (CMD) de la
DRPSS (93(*)).
Les bénéfices du système de recouvrement de
santé et les aides des partenaires au développement constituent
la seconde source de provenance des financements. Depuis la mise en place du
système de recouvrement des coûts, les postes de santé ne
reçoivent plus d'allocations provenant du budget de l'Etat, de ce fait
ils fonctionnent avec les 30% des bénéfices. Les dépenses de santé des
communautés restent la seule source de financement pour les coûts
récurrents (en dehors de la contribution des bailleurs de fonds
potentiels). Les coûts des soins sont jugés très
élevés pour une bonne part des citoyens ; ce qui est un
facteur d'exclusion d'une importante frange de la population. Les
mécanismes de financement ne sont pas toujours utilisés afin de
stimuler la sensibilité à la demande. Depuis la mise en place des
programmes d'ajustement structurels, l'Etat, se désengage progressive,
sans inciter les communautés à se prendre en charge .La conséquence de ce désengagement de
l'Etat est double :
Le rôle des partenaires non -
étatiques est prépondérant. La contribution du secteur
public se limite à la propriété théorique des
installations médicales et aux salaires du personnel. Le reste pour le
fonctionnement des services de santé est pris en charge par les
communautés quelques ONG internationales et d'autres partenaires locaux
Les coûts de certains soins notamment
ceux réalisés dans les formations sanitaires du niveau tertiaire,
restés à la charge des patients ont dramatiquement
augmenté, laissant les services médicaux hors de portée
des populations. La charge du financement du système de santé
public retombe souvent sur leurs communautés, à travers des
frais. Les systèmes de soins privés sont souvent hors de
portée pour les communautés [une consultation en cardiologie
dépasse de loin le SMIC Mauritanien qui est de 6000 ouguiya environ 20
euros].Dans le système
sanitaire de la Mauritanie, la politique de financement des services de
santé devrait ainsi comporter la prise des dispositions requises pour
réduire les coûts des soins par la mise en place d'un
système qui vise à faciliter l'accès aux soins, la
pérennisation et la viabilité du système de Santé.
Tout en tenant compte des principes directeurs des soins de Santé
primaires et pour accroître l'accès financier de la population aux
soins et services de Santé, le Gouvernement devrait veiller à
l'accroissement des financements des soins et services de Santé
par :
- L'allocation d'un budget au
secteur de la santé de l'équivalent de 10 à 15 % du budget
de l'Etat (7% en 2004);
- Le
renforcement d'un système d'assurance-maladie pour les
fonctionnaires et leurs familles;
- La redynamisation du
système de sécurité sociale pour les travailleurs
auxiliaires et ceux des entreprises parapubliques et privées;
- La
mise en place d'un système favorisant la participation communautaire et
le partenariat avec les organisations non gouvernementales ainsi que les
organismes de coopération internationale (Contractualisation avec les
ONG. En vue de la promotion et de la mise en place des mutuelles et
coopératives de Santé) voir document sur la contractualisation
à l'annexe).Cette approche contractuelle,
est en phase pilote et parrainée par le BIT et le FNUAP
(94(*)).Le financement du système sanitaire au niveau
des wilaya est resté pendant longtemps une chimère et sa
concrétisation est sous l'impulsion des partenaires qui interviennent
à travers des projets santé.
Le gouvernement prévoyait d'affecter aux wilayas 36%
du budget alloué au ministère de la santé et des affaires
sociales en 2005(95(*)).Certaines wilayas reçoivent
directement la contribution des partenaires au développement dans le
cadre de la mise en oeuvre d'un programme décentralisé (cas des
wilayas de l'Assaba et Nouadhibou soutenues par le FNUAP et le Hodh El Garbi
par la GTZ).
Il est ainsi devenu impératif que le niveau de
décentralisation financière des services de santé en
Mauritanie puisse s'entourer de beaucoup de précautions et être
opérationnelle. Parce qu'il la proportion allocations devant être
sous le contrôle des autorités locales est très faible en
termes de performance; pour réaliser les plans d'actions locaux.
De plus, la proportion des dépenses publiques
contrôlées par les autorités locales n'est qu'une dimension
de la décentralisation fiscale, qui doit inclure les règles du
contrôle fiscal et de la collecte des recettes ; presque toujours
rapportées dans les interviews comme étant en faveur de
l'autorité centrale et excessives(96(*)).
Dans leur ensemble, les données ont indiqué que
le degré atteint par les différentes composantes de la
décentralisation varie sensiblement de sorte qu'une composante peut
être évaluée comme étant très
élevée tandis qu'une autre sera très basse.
Le fait que la décentralisation fiscale soit à
la traîne derrière ces autres variables n'est pas étonnant.
Même dans les pays où elle semble beaucoup plus avancée,
elle donne une fausse idée des toutes petites proportions qui sont
utilisées pour la comparaison par rapport aux dépenses publiques
nationales plutôt que l'avancée réelle du transfert des
responsabilités fiscales au niveau local.
2.3.3 La décentralisation des
activités
L'obtention du prêt auprès de la banque mondiale
(l'IDA) et de la banque Africaine de développement, avait motivé
le gouvernement à vouloir décentraliser les services et les
activités de santé publique. La véritable
décentralisation des activités au niveau opérationnel a
débuté en 1996, lorsque le programme national de santé de
la reproduction demanda aux wilayas d'élaboration leurs plans de
santé de la reproduction. Il s'agissait d'une planification en cascade
que les DRASS devaient réaliser sous la supervision d'une équipe
du niveau national, cette expérience a permis aux DRASS de
réaliser l'élaboration de leur plan d'annuel opérationnel
de santé dont la fusion a donné le PASS, de 1998 à
2002.Outre les activités techniques les DRPSS devaient être
capables d'élaborer des activités de gestion de formations , de
recherches opérationnelles et de suivies normatives mais en
étaient elles capables de faire un tel travail dont elles n'avaient
forcément pas les compétences. Nous allons voir que parmi les
exigences faites aussi bien par les bailleurs de fonds que par le
ministère de la santé aux niveaux décentralisés
figurent en première ligne, la microplanification et le monitorage des
activités dans les structures de santé visant à
améliorer l'offre qualitative des prestations de santé. Durant
les premières années de mises en oeuvre du projet santé
population, il était question de jauger à quel niveau la
décentralisation était, pourtant des indicateurs de suivi
d'exécution existaient à cette fin.
En effet dans un premier temps cela a semblé aux
équipes régionales, un peu difficile, d'un manque de formation du
personnel régional sur la question. C'est ce qui a conduit la banque
mondiale a donné des orientations qui devaient faciliter aux wilayas de
rectifier certaines incohérences.
2.3.3.1 L'organisation des services :
Depuis 1993, il a été demandé aux DRASS
(DRPSS) de s'organiser en rendant toutes les actions prévues et
exécutées, traçables. Un plan d'actions annuel type de
wilaya sanitaire fut élaborée, cela a permis à beaucoup de
DRASS d'ébaucher leurs plans d'actions, mais la mise en oeuvre ne fut
pas aisée. Le système mauritanien d'informations en
général et celui de la santé en particulier souffre
d'incohérences et de contradictions. Plusieurs outils furent
proposés pour renforcer la pertinence du système
d'informations.Il s'agissait pour cela de multiplier et d'afficher le plan
d'action sanitaire régional dans les DRASS et dans les moughaatas. Au
niveau de la DRASS, il devait y avoir un casier pour chaque moughaatas en vue
du renforcement de la circulation de des informations.Une carte de situation et
de fonction des formations devrait être affichées. Entre 1998 et
2004, chaque DRPSS était en mesure, d'élaborer son plan d'action
de routine, sans pour autant être capable de mettre en oeuvre les actions
proposées, mais les cironscriptions sanitaires de moughaatas ne
pouvaient le faire. Ainsi selon la direction de la protection sanitaire (DPS
2001), moins de 35% des 53 CSM, avaient élaboré des
procédures d'organisation des services. La DRPSS était
l'élément moteur pour la mise en place de cette organisation des
services. Pour la rendre fonctionnelle, le CDSS, les comités de gestion
des structures de santé devaient veiller au respect des délais
et coûts.
Pour rendre, l'organisation des services de santé
opérationnelle, les directions régionales à l'action
sanitaire et sociale devaient former leurs agents de telle sorte qu'ils
deviennent polyvalents. Cette approche devait aider à
l'intégration et à la diversification des activités. La
résultante permet d'offrir un paquet minimum d'activités, ou de
services. En se basant sur la nomenclature sanitaire actuelle on verra que
l'organisation des services de santé, n'est pas souvent en
adéquation avec l'offre des prestations de santé dans toutes les
wilayas. Les services de santé devraient être organisés
selon quatre niveaux bien distincts :
I. Au niveau du domicile/de la communauté
(Unité de santé de base) : A ce niveau les agents
de santé communautaires, sont chargés de soulager par des actions
simples focalisées, sur la prévention et l'éducationnel.
Si l'agent de santé communautaire est formé pour distribuer des
prestations, par contre il n'est pas formé pour organiser ses
activités, permettant l'offre optimale des prestations. Les
actitvés de ce niveau repose sur l'hygiène individuelle
(alimentaire, corporelle, vestimentaire, mentale), et collective de même
que sur la distribution à base communautaire des prestations bien
standardisées (antiparasitaires, vitamine A et préservatifs), le
traittement de certains signes homologués pour ce niveau. Les
unités de santé de base de Nouakchott, ont un niveau de
compétence équivalent à celui de certaians postes de
santé et leur organisation semble plus cohérente que celle des
postes de santé de l'intérieur du pays. Cela serait certainement
du, au soutien apporté par les ONG à ces unités de
santé de base. Etant donné que ce sont les communautés qui
gèrent directement l'unité de santé de base, cette
structure devait être renforcée par la formation permanente de ses
agents. Les activités de santé à assises communautaires
selon Ould Memah, ne font pas réellement du noyau formel de l'offre des
prestations de santé en ce sens qu'elles ne sont pas
intégrées au système d'informations
sanitaires(97(*)). On remarque également que les
unités de santé base ne participent souvent à
l'organisation des activités mobiles et avancées dites
prestations de santé foraines. En ce qui concerne le système de
recouvrement des coûts, on peut noter l'absence d'une
réglementation permettant les unités de santé de base
à s'organiser.
II. Le poste de santé est officiellement le niveau
le plus périphérique de la pyramide sanitaire en Mauritanie.
Pour cela il doit être organisé de manière
à offrir des prestations en adéquation avec les besoins des
popuations malades et en santé. Outre les activités de soins le
poste de santé doit s'acquitter de tâches administratives,
l'information l'éducation et la communication pour la santé. La
mise en oeuvre d'un paquet minimum de santé au niveau du poste, requiert
une réorganisation des services de manière continue. Le
renforcement en organisation des postes de santé notamment les plus
périphériques devra être accompagné d'un recyclage
des agents de santé. Ainsi, le personnel qui y travaille doit faire en
sorte que toutes les demandes soient satisfaites. L'offre des prestations de
santé devrait couvrir toutes les composantes du plan national de
développement sanitaire. Si l'on prend l'exemple de la prise en charge
intégrée des maladies de l'enfant (PCIME), on se rend compte que
le niveau d'organisation actuel du poste de santé ne permet pas de
résoudre tous les problèmes posés. C'est le cas des
activités liées à l'hospitalisation, où le nombre
restreint d'agents et les compétences ne permettent pas de
répondre de manière appropriée aux demandes
d'intégration des activités. L'amélioration de l'offre des
services de santé de qualité au niveau du poste de santé,
passe par un appui de la DRPSS et des ONG.
Mais on se rend compte que les DRPSS ne s'occupent que tout ce
qui est en rapport les fonds issus de la vente des médicaments et des
prestations de santé. Ainsi les postes de santé ne sont pas
à même de faire face aux problèmes de santé faute de
réorganisation, de certaines fournitures et/ou des compétences
expressément requises pour la mise en oeuvre d'un paquet minimum de
santé. Aussi, pour les DRPSS il importe surtout de relever le niveau
des compétences et de renforcer le système d'information
sanitaire, d'approvisionnement, et d'assurer en permanence des services
d'urgence, 24 heures sur 24, sept jours sur sept. De même, beaucoup
d'activités peuvent être menées à bien dans les
postes de santé. L'inventaire des besoins devra être dressé
au niveau de la circonscription sanitaire départementale avec le
concours des partenaires locaux et employé pour identifier les postes de
santé qui bénéficieraient, potentiellement, d'un
renforcement pour offrir, ensuite, des services supplémentaires tels que
les premiers secours en cas de complications.
III. Au niveau du centre de santé :
Qu'il soit de type A ou de type B, il doit servir de cadre de
référence pour la résolution de nombreux problèmes
de santé. Dès il ya lieu de l'organiser de telle sorte qu'il
remplisse les conditions requises d'organisation et de fonctions.
Le centre de santé doit dispenser des prestations
administratives : Depuis son indépendance, la Mauritanie n'a pas
décentralisé au niveau des formations sanitaires certaines
administratives en corrélation avec les prestations médicales
qu'elles offrent. Tous ce qui a attrait à la rédaction actes du
dossier de prise en charges devrait se faire au niveau des centres de
santé. Pour cela les centres de santé devraient disposer d'un
service de secrétariat, une bibliothèque. Certaines de ses
fonctions sont remplies tant bien que mal par les surveillants de services.
C'est à ce niveau également que les
activités du système d'information santaire et démographie
devraient être renforcées.
L'offre de soins au centre de santé doit être
globale, instantanée et concourrante à la demande. Ainsi on
viendra à bout des occasions manquées et des
dysfonctionnements.
Ainsi avec une bonne organisation, le centre de santé
doit posséder une équipe polyvalente, capable d'offrir des
prestations curatives, préventives et promotionnelles. A ce titre le
système d'information sanitaire, le système orientation recours
doivent être opérationnel au niveau du centre de santé. La
CSM doit manager ces équipes pour répondre à toute
demande. Le centre de santé doit prendre en compte les perspectives de
recherches opérationnelles en sciences sociales et sanitaires, pour
renforcer la performance de ses unités d'offre de soins. A cet effet, le
centre de santé devrait avoir parmi ses effectifs un pool de formateurs
et de chercheurs.
IV. L'hôpital régional : Au
sein de l'hôpital du niveau régional en fonction de sa
catégorie de la nomenclature actuelle, on trouve essentiellement des
activités curatives liées aux maladies infectieuses, cosmopolites
et à la périnatalité. Alors que de plus en plus
émergent des pathologies jusque là, moins
répertoriées comme motif d'hospitalisation. Ce qui oblige
l'hôpital à s'organiser pour faire face aux nouvelles demandes des
populations.Cette réorganisation permet d'adapter aux exigeances de
qualité.L'hôpital régional doit accepter certaines
contraintes de fonctionnement liées à des faits de
sociétéintangibles dont l'émergence de pathologies
nouvelles notamment chroniques et ou incurables dues à des causes
diverses et variées. Ce qui se traduit à plus ou moins long
terme, l'exacerbation de la demande en soins dont la spécificité
consiste en la mobilisation des moyens considérables en terme
d'accueil, de diagnostics, de plateau technique et soins
spécialisés. Cette réorganisation devra prendre en compte
trois dimensions essentielles pour améliorer la qualité des soins
à savoir le service infirmier (l'hotellerie, les soins d'hygiène
et de confort), le service de maintenance et d'entretien de la logistique
hospitalière et le service de la recherche.
La microplanification :
Les premières expériences de microplanifications
locales qui remontent à la fin des années 1990, ont
concerné principalement les activités de formations, de gestion
,sur la vaccination, la planification familiale, le système national
d'information sanitaire, la surveillance épidémiologique et
l'information l'éducation et la communication.Cette microplanification
a moins ciblé les procédures techniques des prestations et
singulièrement celles qui visent à améliorer le
système de recouvrement des coûts . Par exemple le programme
élargi de vaccination central qui voulait inciter aux formations
sanitaires à mettre en oeuvre le projet de sécurité des
injections en 2001, avait demandé aux moughataas des microplans sur la
question . Parmi les 53 CSM, seules 14 d'entre elles ont été
d'envoyées des microplans qui obeïssaient aux normes
(98(*)).
2.4 Analyse :
Les résultats indiquent que la décentralisation en
Afrique progresse mais de manière inégale aussi bien en termes
d'étendue régionale qu'en termes des aspects de la
décentralisation qui sont instaurés. D'une manière
générale, le rythme et le contenu de la décentralisation
en Afrique, peuvent être décrits au mieux comme étant des
moyens et, là où elle a été effectivement
instaurée, elle a besoin d'être approfondie. Une analyse
menée dans trente pays montre que un peu moins de la moitié ont
des niveaux élevés ou moyens de décentralisation globale,
et on retrouve dans le groupe des pays francophones avec le moins de
décentralisation. Si la Mauritanie a été exclue dans cette
classification anecdotique c'est parce qu'on la considère comme ayant un
niveau minimal ou aucune décentralisation, dès nous pouvons
avancer que les critères permettant d'apprécier cette approche,
n'ont pas été malheureusement manifestes sur le terrain.Dans le
domaine de la santé des structures décentralisées,
calquées le découpage territorial hérité de la
colonisation existent effectivement sans pour autant subir, la
révolution imposée par l'évolution sociale, la bonne
gouvernance , la démocratie et la mondialisation.
Selon certains acteurs les niveaux opérationnels
manquent des conditions requises pour une administration et une réponse
efficace en termes de développement aux besoins des communautés
locales, il est crucial de reconnaître que ces niveaux soient en plein
milieu d'un immense changement. Ce changement doit être orientée
assurément dans la bonne direction et vers la création et le
renforcement délibérés des structures locales autonomes
capables de répondre spontanément aux besoins de santé des
communautés. Pour il importe de définir des critères
valides et des indicateurs pertinents sur la décentralisation en vue
d'asseoir une solide politique de santé.
2.4.1 Critères d'analyse de la
décentralisation
Basics une ONG américaine soutenue par l'USAID utilise
les quatre critères proposés par l'équipe du Center for
Health Economics de l'université de New York, pour analyser les effets
de la mise en oeuvre des politiques de santé dans ses zones
d'intervention. Ces critères sont les suivants : efficience
technique, efficience dans l'allocation des ressources, équité et
qualité (99(*)). Pour l'OMS, les critères à
utiliser sont l'efficience (de l'allocation et technique),
l'équité (dans l'accès et le financement) et la
viabilité financière (Mc Pake et Kutzin 1997), et
l'acceptabilité comme étant un critère à part
entière figure par ceux dans le document cadre de l'institution (Kutzin
1995).
Aussi, au regard des principes directeurs de l'Initiative de
Bamako, en lien avec ceux des SSP qui visent à permettre un accès
universel aux services de santé de qualité pour tous, nous
croyons pertinent d'étudier les effets de la décentralisation sur
la mise en oeuvre de l'Initiative de Bamako en terme d'efficacité et de
couverture. Certains professionnels du terrain pensent que l'Initiative de
Bamako peut évoluer favorable quelque soit le contexte et même en
l'absence de cette décentralisation et de la participation
communautaire. La décentralisation fut de temps en temps
évoquée par les décideurs, sans autant pouvoir la
concrétiser, en raison des problématiques politiques liées
à la bonne gouvernance et de la démocratie des gouvernements
centraux.
En raison de la complexité de la
décentralisation liée aux aléas politiques et
économiques les recherches et des travaux disponibles ne permettent pas
de distinguer aussi précisément les effets de la mise en place
de l'initiative . Il n'existe pratiquement pas de données nous
conduisant à la possibilité de reconnaître et de comparer
ses retombées sur la politique de santé en générale
et sur l'Initiative de Bamako en particulier.
2.4.2 Définitions opératoires des
critères
La définition de la qualité
appliquée à l'offre des soins n'est pas simple, de
ce fait est loin d'être subjective. Elle correspond ainsi à des
valeurs propres à l'évolution de chaque société et
des normes scientifiques établies des entités savantes.
Voilà pourquoi nous nous attardons, sur le concept de qualité.
L'efficacité :
Selon le dictionnaire Larousse, «
l'efficacité est la qualité d'une chose ou celle d'une
personne ».
Dès lors l'efficacité d'une politique publique
telle que la décentralisation, reflète la situation qui
caractérise le lien qui existe entre la mise en oeuvre de celle-ci et
ses effets.
Donc parler de l'efficacité de la
décentralisation dans l'évaluation de l'initiative de Bamako,
nous amène à débattre d'un sujet qui a été
longtemps occulté cet aspect qui conditionne la réussite ou
l'échec de cette politique publique.
L'évaluation de la décentralisation en lien avec
l'initiative de Bamako permet d'identifier les effets influençant les
objectifs de cette politique de santé .Compte tenu, de l'absence
d'informations sur cette question permettant de corréler le processus de
la mise en oeuvre et les résultats ainsi obtenus, il n'a pas
été impossible de réaliser une analyse plus
poussée.
La Banque mondiale à travers un document très
récent indiquait que les résultats actuels de l'initiative de
Bamako étaient fortement tributaires du niveau de la
décentralisation des services de santé durant 12 ans dans
plusieurs pays d'Afrique. Cependant, établir ainsi un lien de
causalité unique sur cet aspect pourrait sensiblement un peu nous
dévier de la logique analytique des politiques de développement
sociales, car aucune explication transversale n'avait été
donnée. De plus, toutes les études critiques semblent avoir
été écartées de l'analyse puisque aucune n'est
fournie dans la bibliographie.
L'efficience :
Selon toujours le dictionnaire Larousse l'efficience
« est la capacité de rendement et de performance d'une
entreprise ou d'actions ».
Ainsi l'efficience de la décentralisation des services
de santé pourrait être mesurée en fonction non seulement
des ressources déployées en ce sens, mais aussi la prise en
compte de la volonté politique, de l'adhésion de tous les acteurs
et de la concrétisation de sa mise en place.
La mise en place d'un système de monitorage devrait
aider à élever le niveau d'efficience recherchée pour
implanter cette décentralisation des services de santé.
2.4.3 Indicateurs retenus
Cette analyse préconise de situer dans quelle mesure
une certaine décentralisation a influencé le système de
recouvrement des coûts en Mauritanie, d'après les des
informations que nous avons estimé fiables. L'efficacité et
l'efficience de cette approche sont étudiées par des instruments
scientifiques, largement reconnues et utilisées au niveau dans le cadre
de l'évaluation des projets de développement. Les variables
fournies par les documents officielles ou officieuses ont été
évaluées selon des critères scientifiques de rigueur et
d'exactitude. Au besoin, certains calculs ont été
vérifiés ou effectués. Les données qui ne
répondaient pas à ces critères ont été
écartées de cette analyse de type narrative.
Ainsi les deux critères que sont l'efficacité et
l'efficience, ont été illustrés par un certain nombre
d'indicateurs pertinents et choisis en fonction de leur capacité
à renseigner sur la question de décentralisation des services de
santé.
2.4.3.1 Les indicateurs
d'efficacité
Ces indicateurs furent développés par la Banque
mondiale pour évaluer la politique de décentralisation dans plus
d'une trentaine de pays d'Afrique.
La décentralisation politique
est la composante la plus avancée de la décentralisation
dans la plupart des pays en raison de plusieurs enjeux électoralistes.
Cependant, bien que répandue, elle n'est pas nécessairement bien
installée.
En second lieu, la décentralisation
administrative semble si souvent et est souvent
évaluée comme étant très élevée parce
que la réforme administrative était la voie
préférée vers la décentralisation
(particulièrement, la déconcentration) avant la
démocratisation.
L'efficacité de la décentralisation
administrative a été mesurée en
utilisant trois indicateurs dont la moyenne a donné l'indice.
L'indice était calculé sur les scores obtenus
pour la clarté des rôles des niveaux central et local de l'Etat
tels que définis par la loi, le score indicatif du niveau où
résidait la responsabilité effective des prestations de services,
et le score indicatif du niveau où résidait la
responsabilité de gestion des fonctionnaires de l'Etat.
Ainsi un pays ayant un cadre juridique très clair
délimitant les rôles des niveaux local et central de l'Etat et
institutionnalisant le principe de subsidiarité, où la prestation
effective des services est déléguée au niveau local et
exécutée par les collectivités locales, et où les
fonctionnaires sont responsables devant les autorités locales, aurait
obtenu le score le plus élevé pour cet indice (c'est à
dire quatre).
Dans les pays où coexistent l'absence de cadre
juridique, et une centralisation persistante des services et la gestion du
personnel de l'Etat, le score sur cet indice est bas (c'est à dire le
proche de zéro).
En Mauritanie le degré de décentralisation
fiscale à travers a été t très faible entre 1993 et
2004 malgré les recommandations répétées des
partenaires (les wilayas sanitaires contrôlent moins de 5 pour cent des
dépenses publiques nationales) (100(*)).
2.4.3.2 Les indicateurs d'efficience
Les indicateurs inhérents à la réalisation
de ce critère sont l'un des plus important à analyser, pour
réajuster chaque étape du processus d'un projet de
développement. Ils permettent de d'apprécier l'adéquation
entre les ressources affectées (in put) à la réalisation
des activités et les résultats obtenus (out put) à une
étape donnée de la vie du projet .Ces ressources outre le
personnel, comprennent les lieux, le temps, les finances et le
matériel.
2.4. 4 Discussion sur la
décentralisation
La décentralisation est un phénomène
administratif ancien que même les pays supposés avancé dans
la démocratisation et la bonne gouvernance n'ont pas pu appliqué
concrètement malgré les efforts en ce sens. Ce vieux concept
opposé au jacobinisme s'est effectué de façon graduelle,
et son application résulte aujourd'hui de l'interaction entre le
ministère central et deux autres niveaux, que sont la région et
le district, ce dernier possédant la plus grande part des
prérogatives alors que le premier n'est qu'un relais entre
l'unité de base et le gouvernement central. En effet, lorsqu'un Etat ou
une structure décide de décentraliser, les acteurs locaux doivent
profiter pour jouer le rôle dévolu aux leaders et aux techniciens
de terrain. Dès lors les acteurs du niveau décentralisé,
doivent analyser la situation en posant les véritables questions et se
servir des réponses obtenues à cet effet pour acquérir des
compétences nécessaires à la mise en oeuvre les fonctions
et activités qui leurs sont déléguées.
Ainsi un premier argument en faveur de la décentralisation
des pouvoirs décisionnels, surtout en ce qui concerne la
dévolution des pouvoirs envers les unités locales ou de la
société civile se destine à la participation accrue de la
population au processus décisionnel. L'organe décisionnel
étant dorénavant plus près des gens, ceux-ci devraient se
sentir plus concernés par le phénomène politique ce qui
assurerait une démocratisation des politiques de développement
local.Le rapprochement de l'administration publique de la population recevant
les services devrait, en principe, avoir un effet positif sur la lutte contre
la mauvaise gouvernance et ces composantes perverses capables d'affecter
négativement les projets de société. En effet, la
proximité des services envers la population est supposée
favoriser à la fois un meilleur contrôle citoyen de son
administration, et un sentiment d'appartenance plus grand de la part des
publics cibles. D'ailleurs, la participation citoyenne aux décisions
concernant la mise en place des systèmes de santé est un des
éléments constituant du droit à la santé tel que
défini par les instruments de droit international des droits de la
personne.
En Mauritanie, la décentralisation des services de
santé décidée en 1989 par le gouvernement, n'a pas
été suivie en tant que telle, en raison de plusieurs
circonstances liées à l'instabilité politique du pays.
Ainsi l a décentralisation théorique fut amorcée, sans
s'entourer de mesures concrètes d'accompagnement permettant sa mise
oeuvre. Comme toute action bâtie à partir de voeux, et non sur
des objectifs clairement définis, il n'a pas été
prévus d'indicateurs de suivi de cette décentralisation en terme
d'efficience.La DRPSS sera déléguée par le MSAS de
l'application des politiques globales de santé au niveau le plus
opérationnel, pour la réalisation des objectifs nationaux de
santé publique, et c'est à la circonscription sanitaire de
moughataa que revient les lourdes responsabilités de mise en place et de
suivi des programmes dans les communautés. Cependant depuis
bientôt douze années, nous constatons un important décalage
entre la théorie et le terrain.Contrairement aux idées
reçues la décentralisation, n'est pas une panacée qui peut
résoudre tous les problèmes de développements de
communautaire sans l'interaction entre de la volonté politique (facteurs
facilitants) et la participation effective des bénéficiaires
(facteurs prédisposants et facilitants). Hors dans le contexte de notre
étude ces facteurs ne sont pas entièrement présents.
La déconcentration structurelle des services n'a pas
été suivie par le transfert des autres ressources devant la
rendre opérationnelle. C'est pour cette raison que la mise en oeuvre des
différents programmes nationaux de développement sanitaire n'a
pas pu dépasser plus de 60 % de réalisation au niveau
opérationnel (notamment le plan de développement des
infrastructures, le renforcement des capacités et le déploiement
des ressources humaines)(101(*)).
Le volontarisme manifestait par le gouvernement pour
décentraliser les services de santé de base semble s'amenuisir
à chaque fois qu'on s'éloigne du ministère de la
santé et que l'on se situe dans la phase de mise en place. Plusieurs
facteurs sont en faveur de cette situation dès lors qu'il n'existe pas
de contre pouvoir tel qu'il soit.Ainsi le décentralisation des DRASS ou
DRPSS a souffert de cette situation jusqu'en 2000. Pour apprécier
l'état de cette décentralisation nous devons répondre
à la question que nous nous étions posée à savoir
« Cette politique permet-elle d'atteindre les objectifs ainsi fixés
? ». La réussite de cette politique dépend de
ressources et des pouvoirs attribués aux acteurs locaux, pour la mise en
oeuvre de l'Initiative de Bamako. Dès lors il convient de traiter et
analyser toutes les dimensions à partir desquelles il est possible de la
mettre en oeuvre .Pour identifier les facteurs ayant affecté la
décentralisation nous avons utiliser le modèle PRECEDE comme
outils d'analyse des déterminants sur lesquels étaient
fondés la décentralisation du système de santé
mauritanien (102(*)).
. Il nous a paru utile de discuter de la motivation des
acteurs pour la décentralisation de la santé.A cet effet, il
fallait apporter des réponses appropriées aux interrogations qui
se posent :
Quels sont les objectifs déclarés de la
décentralisation ? Les acteurs et plus particlièrement les
décideurs locaux décentralisent
En ce qui concerne le Renforcement
des capacités du niveau opérationnel notre
diagnostic a porté sur les facteurs suivants dont l'ombre a pendant
très longtemps plané sur l'exécution des activités
de la santé.
En mars 1989, le ministère de la santé et des
affaires sociales avait décidé la transformation des
circonscriptions sanitaires régionales en directions régionales
à l'action sanitaire et sociale qui étaient constituées de
trois principaux services régionaux, d'un hôpital régional
et des circonscriptions sanitaires de moughataas dans l'optique de relancer les
soins de santé primaires et la mise en oeuvre de l'initiative de
Bamako.Si cette transformation ne nécessitait pas l'adjonction
d'activités ,par contre il était impératif de changer
l'organisation des structures et les descriptions de postes ,et la
manière de gérer les services.Cette nouvelle approche entendait
transférer ses pouvoirs et les moyens vers les communautés
permettant à celles-ci de se prendre en charge. Cependant on a pu
constater que trois années après la mise en place de ces DRASS,
le Ministère de la santé n'était pas encore engagé
à les rendre fonctionnelles en raison de plusieurs contracdictions et
incohérences allant à l'encontre du processus de
décentralisation.Parmi les nombreux problèmes des DRASS il faut
noter le manque de personnel (médecins et infirmiers de santé
publique) tant en qualité qu'en quantité pour mettre en place la
DRASS fonctionnelle et capable de de mener des activités des soins de
santé primaires.A l'époque seules leux zones
expérimentales (Kankossa et Ouad Naga) ont été
organisées de telle sorte qu'les soins de santé primaires furent
réalisés .
En 1990 Bruce Judith, décrivait, les compétences
techniques du personnel comme étant l'un des six critères de
l'offre des services de qualité en planification familiale
(103(*)) ; ce qui est admis aujourdhui par
tous les manageurs des services de santé et par les institutions
impliquées dans la formulation et la mise en oeuvre des projets de
santé.En Mauritanie, la mise en place des directions régionales
à l'action sanitaire et sociales ne s'était pas entourée
de ce critère, car il fallu attendre 1994 (quatre années) pour
démarrer la formation du personnel et son redéploiement vers les
wilayas et à l'intérieur de celles-ci .A l'époque le
Ministère de la santé a été soumis à
l'influence d'un gouvernement qui voulait faire tout et son contraire et aux
exigences du contexte social largement tributaire du secteur de
santé.Cette période était marquée la nomination de
nouvelles têtes au niveau des directions centrales, l'affection des
médecins dans toutes les CSM et la mise au chômage technique des
anciennes élites ayant conduit toutes les politiques de
département pendant longtemps.Ce personnel nouveau bien que formé
en médecine n'avait pas de compétences requises pour gérer
des politiques de santé.On a vu que les soins de santé primaires
n'étaient pas des soins au rabais , seules connaissances en
médecine n'étaient suffisantes pour formuler, concevoir, mettre
en oeuvre, suivre et évaluer les projets de santé publique. Donc
ces nouveaux dirigeants des différents niveaux du secteur de la
santé devaient mettre en oeuvre une politique, ils n'avaient pas ni les
connaissances et ni les compétences requises, il en a
résulté l'amalgame des rôles, et de l'affaissement du
niveau de santé des populations.En 1991 (deux années
après) le MSAS, demanda les services de consultants financés dans
le cadre du projet santé population pour réaliser une
étude sur les ressources humaines.Les résultats de cette
étude faite par le CREDES n'avaient pas non plus illuminé la
lanterne des dirigeants centraux en raison du manque de pertinence de la
méthodologie utilisée dans le contexte d'un pays en
développement.L'application des recommandations issues de cette
étude n'a pas résolu , le problème de manque des
ressources humaines (formations, déploiement), car en
réalité la mise en place de ces seules dispositions ne
permettaient pas de résoudre les problèmes,en l'absence de la
gestion judicieuse et de l'égalité entre les travailleurs du
secteur.Par exemple en 1990 après prise de poste le nouveau DRASS de
Nouakchott avait procédé au changement du personnel notamment
celui sous prétexte que celui-ci était « vieillissant
ou qu'il ne comprenait telle langue ou telle langue ».Donc les
solutions résidaient sur le déploiement équitable et la
bonne gestion des ressources humaines.
Depuis 1985, la nomination des responsables de Directions et des
services du Ministère et des DRASS a été toujours faite
sur la base d'une appartenance raciale, tribale, régionale ou d'une
affiliation idéologique de la classe dirigeante.Le personnel n'est pas
traité de la même manière car il y a celui qui doit travail
durement et subir toutes les pressions et celui là qui s'occupe de ses
propres affaires à chaque fois qu'il sent une menace planer en raison de
son indiscipline ou de son absentéisme fait intervenir un colonel ou un
chef de tribu pour que sanction à son encontre soit annulée.Dans
l'optique du renforcement des capacités dans les wilayas,le MSAS avait
entrepris la mise en place des séries formations continues
focalisées sur la polyvalence et le redéploiement du personnel.De
manière générale la Mauritanie reste confrontée
à l'assainissement de sa fonction publique et à la gestion
cohérence de ces agents.On voit que ce phénomène n'est pas
à proprement parlé spécifique du département de la
santé et des affaires sociales (104(*)). Le plan directeur
de santé 1998-2002 précisait que le personnel de santé est
très inégalement réparti dans les wilayas .L'analyse faite
par les auteurs de ce rapport, avance que les wilayas les plus
délaissées dans le cadre du déploiement du personnel sont
l'Adrar, le Tagant et l'Inchiri à cause du refus du personnel d'y rester
(105(*)). La décentralisation des ressources
humaines est le tripode sur lequel s'appesantissent les services de
santé publique dès lors le Ministère de la santé
doit l'encourager et la renforcer, car quelque soit les moyens financiers et
matériels mobilisés s'il n'y a de personnel qualifié, les
réformes engagées dans le secteur de la santé et des
affaires sociales n'aboutiront pas. Toutefois, nos études
d'évaluation indiquent clairement que l'on ne renforce pas les
capacités organisationnelles en formant des personnes, en diffusant de
l'information ou en mettant en oeuvre des projets concertés. Cela ne
suffit pas. Ces activités peuvent être des composantes importantes
d'une stratégie de renforcement des capacités, mais seulement si
elles tiennent compte des priorités organisationnelles. Le processus le
plus couramment utilisé auparavant pour renforcer les capacités
d'une organisation débutait par une évaluation des besoins des
membres du personnel ou des besoins rencontrés par des projets ou des
unités. Et le plus souvent en Mauritanie, on se contentait de postuler
ces besoins, même en l'absence d'informations pertinentes sur le sujet.
Une fois que ces besoins étaient identifiés, le personnel
était formé et les capacités étaient
renforcées dans le cadre d'un programme considéré et ou
à l'intérieur d'un service donné. On supposait que ces
activités de renforcement des capacités individuelles
contribueraient à améliorer les capacités et la
performance de l'organisation. La recherche opérationnelle menée
à la direction régionale à l'action sanitaire et de
Nouakchott en 1999, a permis de constater que cette DRASS utilisait des
données et des méthodes informelles pour cerner les besoins en
matière du renforcement des capacités de son personnel et qu'elle
avait eu tendance à concentrer son attention sur le personnel
administratif des formations sanitaires (médecins chefs, surveillants de
services et sages femmes responsables). Le programme de renforcement des
capacités de DRPSS offrait théoriquement des activités de
formation, soit par des supervisions dites formatives sur le terrain ou soit
par des séminaires faits à la DRASS. Ces formations internes sont
dispensées par des professionnels eux-mêmes n'ayant pas souvent
de compétences pour la transmission de ces savoirs et de ces
compétences.Le renforcement des capacités mettait l'accent sur la
formation du personnel, l'amélioration des méthodes de gestion
des ressources, l'optimisation des systèmes organisationnels des
formattions sanitaires, et l'introduction de nouvelles technologies. Ainsi un
processus d'appropriation pour le renforcement des capacités
était défini, et devait s'inspirer d'une approche de type
linéaire, qui fut utilisée par l'agence canadienne pour le
développement international dans le cadre du renforcement des
capacités des agences de microcrédits de la wilaya du Gorgol.
Cette approche du renforcement des capacités part du
principe que le renforcement des capacités à l'échelle de
la personne ou d'un projet aboutit à des capacités et à
une performance organisationnelles améliorées. L'approche
traditionnelle pour laquelle avait opté la DRASS était similaire
à celles de nombreuses autres organisations où les responsables
pensent que l'amélioration des capacités des agents de la DRASS
la rendra plus performante et efficiente. Les responsables du ministère
de la santé en 1997 estimaient que le fait de rehausser les
capacités au niveau le plus périphérique, pourrait
apporter par une meilleure qualité des prestations, ce qui
résultera automatiquement en une organisation plus
performante(106(*)). La confrontation des résultats de
certaines de ces études, nous a permis de comprendre que ce
n'était pas toujours le cas. Si la formation et le soutien aux projets
sont importants, les études d'évaluation ou les recherches
opérationnelles ont cependant révélé que ceux-ci ne
suffisent pas pour améliorer la qualité des services de
santé. Tout renforcement réussi des capacités locales
passe par une initiative locale. Un partenaire extérieur peut certes
fournir de l'information, de la formation ou d'autres services, mais un
principe demeure : il revient, au bout du compte, à chaque acteur de
renforcer ses capacités en fonction de ses besoins propres. Dans les
services de santé les renforcements les plus fructueux ont
été ceux déployés par les formations sanitaires
elles -mêmes, avec des apports ou des soutiens divers d'organismes
externes. En lançant la restructuration et la réorientation des
services de santé du niveau opérationnel le ministère de
la santé et des affaires sociales a aussi demandé de rencontrer
périodiquement les acteurs impliqués dans la mise en oeuvre de la
politique de santé dans les wilayas. Ce qui aura alors permis de
planifier de manière consensuelle un processus de mise en oeuvre et
d'établissement des priorités dans le cadre duquel les
partenaires pouvaient intervenir sur les plans du contenu, de la méthode
et des motifs orientant le renforcement des capacités. Le projet Assaba
a démontré que la capacité d'un secteur dans son ensemble
est supérieure à la somme des capacités des entités
et des éléments qui le composent. Aussi, on peut s'attendre
à ce que les initiatives de renforcement distinctes qui visent à
combler les lacunes de certains services qui soient moins concluants qu'un
effort cohérent portant sur les besoins de tout un secteur entier.
2.4.4.1. Formation du personnel du niveau
décentralisé
Les formations du personnel des directions régionales
à l'action sanitaire et sociale, devaient contribuer au renforcement des
compétences des fonctionnaires en gestion des services, en
pédagogie, en suivi et évaluation. Cette approche visait à
rendre les DRASS autonome en norme de personnel notamment au niveau des
moughataas.
Le niveau central jusqu'en début 2000 prétendait
que les wilayas n'étaient pas encore apte à mener en toute seule
et en toute autonomie les activités de formation, de supervision et de
recherches opérationnelles (107(*)). Pourtant c'est le même type
personnel que l'on retrouve aux différents niveau de la pyramide et il
arrive souvent les fonctinnaires de la DRASS aient subi plus de formations et
d'expériences que leurs collègues du niveau central.Par exemmple
en 2005, 35% des directeurs centraux avaient subi une formation en management
des services sociaux alors que plus 80 % des directeurs des DRPSS avaient
déjà bénéficié de cette
formation(108(*)).Certains avancent des arguments de
politique politicienne,car selon eux le gouvernement ou le parti état a
le devoir de récompenser ceux parmi ces membres qui ont travaillé
pour le parti, sans tenir compte des compétences techniques et
professionnelles qu'exigent ces fonctions.Le niveau central supposait que le
personnel des DRASS n'avait pas les qualifications requises pour mener
certaines activités au rang desquelles la formation ,la supervision et
l'appui de la mise en place des projets de santé publique.Or il semble
que les fonctionnaires des DRPSS n'aient jamais été mis à
l'épreuve ni subi de supervision permettant d'apprécier leurs
compétences et de plus les travaux de conception, d'élaboration
et de suivi réccurents n'ont jamais été l'objet de remise
en question par les fonctionnaires du ministère de la santé. Deux
programmes nationaux semblent se démarquer cette pratique de
déconcentration des activités et de la centralisation des
ressources, c'est le programme d'allaitement maternel et le programme
élargi de vaccination. En ce qui concerne le programme d'allaitement
maternel,il est à noter que son personnel est réduit et qu'il
n'exigent assez de ressources, de ce fait il a fallu juste former les
formateurs en ce sens pour que cette décentralisation fut
effectivement.Pour le programme élargi de vaccination,l'approche de
décentralisation a été amorcée depuis le
début des années 1980 grâce au projet santé
population à l'époque administrée par l'USAID. En raison
de l'orientation de la politique qui vise à l'intégration des
services grâce à la polyvalence du personnel toutes les DRPSS
avaient élaboré des plans d'actions dont plus 95% des
activités étaient constitués de formations
(ateliers,séminaires, conférences,) ou de supervisions à
dominante formatives(109(*)).Ces plans de formations sont
acceptées et validées par le ministère de la santé
et ses partenaires et soumis à la non objection des bailleurs de
fonds.Faut il le rappeler la non objection est la procédure la plus
contradictoire que les bailleurs de fonds ont exigé des centres de
dépenses pour que les activités puissent être
financées.Les directions régionales qui ont plus de chance de
réaliser leurs plans de formations sont souvent celles qui sont
soutenues par les ONG et les agences spécialisées du
système des nations unies, c'est le cas des activités de
santé de la reproduction et du programme élargi de vaccination.
En ce qui concerne le système de recouvrement des coûts depuis sa
mise en place il n'a pas été réalisé de recyclage
du personnel et de la formation en gestion des membres des comités, dont
les rôles devaient être évolutifs.Il est surprenant de
constater qu'aucune moughaata ou DRPSS n'ait sollicité le financement de
la formation des comités de gestion à partir des fonds de
roulement des formations sanitaires.Le plupart du personnel du niveau
opérationnel ne souhaite pas une importante décentralisation des
activités de formations en raison de l'absence des indemnités de
formations au niveau de la wilaya. Ainsi il est courant d'entendre ces agents
dire que « s'il n'y a pas de perdiems pour je ne participerai
pas à cette formation ».Donc il y a deux forces concourantes
qui s'opposent à la décentralisation des activités de
formation au niveau opérationnel en raison de la perte des
intérêts pécuniers liée à celle-ci.Pour le
personnel de terrain il vaut mieux rester dans son poste que d'aller à
une formation qui n'apportera aucun avantage matériel, alors que pour
les fonctionnaires du niveau central, il n'est pas question de se faire
soustraire une source importante additionnelle de ressouces permettant
« d'arrondir des fins de mois difficiles ». Pour faire
perdurer cette situation ,certaines directions se font beaucoup d'alibis et
n'hésitent pas non plus à retarder telle ou telle activité
pour exhiber des incohérences éventulles des DRPSS.Mais en raison
de la densité sanitaire et de l'état des infrastrutures du pays,
les fonctionnaires du niveau central ne peuvent pas assumer toutes les
tâches inhérentes à leurs de concepteurs au
ministère et celles du personnel des services centralisés.La
verticalisation des activités de formation n'a pas
amélioré les compétences du personnel, car les formations
sont faites de manière ponctuelle et souvent sous des effets de modes,
alors des thèmes beaucoup plus actuels et plus confluents avec la
réalité se posent de manière accrue.Il arrive souvent que
le ministère décide de faire une formation non prévue dans
le POAS, mais comme elle permet la sortie et le gain de ressources.Il a
été mené depuis 2000,des activités de formations du
personnel de santé dans certaines communes grâce aux jumelages
coopération( exemple Commune de Nouadhibou et celle de Las palmas en
Espagne ). Ces formations sont bien sûr faites par les fonctionnaires des
DRPSS. Mais il faut préciser que dans la plupart du temps que les
formations ne peuvent pas se faire sans l'aval du niveau central
(110(*)).
Parmi les formations que le personnel des DRPSS devaient
dispenser figurent l'intégration des services, l'utilisation des guides
cliniques et thérapeutiques, le système d'information sanitaire
(SNIS), l'information l'éducation et la communication (IEC), les
techniques vaccinales et la planification familiale .Il faut noter que tous ces
domaines sont représentés par des services et programmes centraux
qui veulent perpétuer l'approche de la verticalisation de leurs
activités. Ces progrmmes dits prioritaires font des rebuts à la
décentralisation. A l'issue de la formation des formateurs qu'ils ont
subies, les les fonctionnaires des DRASS sont longtemps restés sans
pouvoir exercer leurs compétences. Ce qui est à l'origine d'une
certaine démotivation et à accentuer la la démission de la
plupart de ces fonctionnaires.Les superviseurs des DRPSS que nous avons
rencontré au cours de cette étude, nous ont indiqué
« qu'il ya un petit mal au niveau des DRPSS, qui conssiste à
nous marginaliser. Nous sommes tout le temps oubliés dans la
répartition des privilège, mais s'il s'agit d'un travail
où il faut obligatoire mouiller le maillot pour atteindre des objectifs
précis, on fait appelle à nous, nous en avons assez ».
En effet durant ces dix dernières années, le ministère de
la santé avait donné plusieurs responsabilités sans
contreparties alors que les fonctionnaires des autres niveaux de la pyramide
sont motivés. Ainsi au regard du nombre des agents formés, on
constate une grande déperdition ce qui serait lié à cette
démotivation dont nous parlions.Ce qui fait que les DRPSS restent
toujours demandeuses de formations permettant le renforcement de leurs
compétences. La récurrence des demandes de formations pourrait
cependant, nous faire penser que les ressources octroyées à ces
fins risquent de conforter le sous développement sanitaire.Car dans les
plans d'actions opérationnels annuels on constate que plus de 60 % du
budget d'investissement est sollicité pour exécuter des
formations, en plus ces formations favorisent un absentéisme des agents
de leur poste,par exemple nous avons simulé le calcul des jours de
formations pendant lesquels le médecin-chef, la maîtresse sage
femme et le major du centre de santé de moughaata au cours d'un
semestre, il en a résulté pour le médecin chef 45 jours
ouvrables d'absences en dehors de sa circonscription, 17 jours pour la sage
femmes et 22 jours. Ce qui revient à dire que les postes clés
d'une formation sanitaire sont fermés pendant ces formations.Car il faut
se le rappeler jusqu'au début de 2005, les formations se
déroulaient au niveau du chef de la wilaya (111(*)).En
général, les thèmes sur lesquels le personnel doivent
être formés, se focalisent sur les mêmes aspects c'est
à dire essentiellement axées sur l'efficacité du
système de recouvrement des coûts,alors que l'un des objectifs des
formations étaient de rendre le personnel polyvalent. A l'heure actuelle
nous pouvons avancer que le personnel du niveau décentralisé
(DRPSS et CSM) est en mesure de mener des activités de formations
dès lors qu'un système de motivation est instauré,or comme
le disait un responsable d'un programme central du
Ministère « confier notre grenier aux wilayas, revient
à s'exposer aux disettes ».Donc toute la signification de ces
propos dénote,la volonté de sauvegarder tous des enjeux .Cette
pratique est devenue une question récurrente dans les processus de mise
en oeuvre des projets de santé publique en Mauritanie.
L'exécution des formations par les services déconcentrés
est restée faible, souvent avec des moyens dérisoires et à
la fois du point de vue technique et à la fois du point de vue
administratif.Depuis 1997, la mise en place du programme d'appui au secteur de
la santé (1998-2002), les DRPSS ont eu droit à exécuter
les formations qu'elles avaient identifié et programmé, cela a
été facilité grâce au programmes prioritaires du
ministère de la santé ( Programme national de santé de la
reproduction, Progrmme de lutte contre le Sida, Programme élargi de
vaccination, programme de lutte contre le paludisme ...) soutenus par le
système des nations unies(112(*)). L'instabilité du personnel est
décriée comme un facteur important de déperdition des
acquis .Ainsi selon rapport final séminaire de planification des DRPSS
de l'année 2001, les 85% du personnel des formations sanitaires ont
besoin d'être formés sur les normes et procédures (y
compris sur la gestion du système de recouvrement des coûts)
(113(*)).Les plans d'actions des
DRPSS font ressortir comme l'une des priorités la formation de leur
personnel en gestion, en procédures techniques, en recherche
opérationnelle et en information, éducation et en communication
(IEC). Il arrive souvent que ces formations prévues dans les plans
opérationnel annuel de santé des wilayas subissent une
objection des bailleurs de fonds et soient ajournées pour des
détails plus ou moins négligeables.Ce qui dénote une
certaine ambivalence dans la définition des procédures de
financement des activités, notamment pour tout ce qui concerne les
formations.En 2001 quelques DRPSS et responsables des programmes nationaux
(PNSR ,PNLS) avaient sollicité la revue des procédures de non
objection des demandes d'avance des fonds. Il faut noter que cette demande n'a
pas été suivie d'effet, car certains programmes ont fini par
renoncer à la mise en oeuvre de ces activités de formation en
laissant les soins aux centres de dépenses des wilayas pour
résoudre ce problème. Mais,ce n'est qu'en fin
2004,que ce problème connaitra un début de
solution.En effet,lors l'élaboration des programmes de santé
relevant du cadre stratégique de lutte contre la
pauvreté,plusieurs voix s'étaient élévées
contre les lenteurs et les va et vients des décaissements des fonds
destinés aux formations(114(*)).Des associations telles que Caritas
,Naître et Grandir ou l'AMPF assurent les formations destinées au
personnel des structures qu'elles soutiennent. Ainsi le projet Dar Naim de
Caritas lui a pu formé les agents de santé communautaire de ces
nouvelles créations (Tab El Khaïr, Tab Teyssir et Tab El Avia)dont
les offres de prestations sont très appréciées par les
populations desservies, de même que le personnel a organisé le
départ en formation des promoteurs de mutuelles de
santé(115(*)).Quant à l'AMPF,elle a mené
en collaboration avec les DRPSS et les mouvements locaux de jeunes la
formations des relais communautaires en In formation Education et Communication
(IEC) pour la mise en place de la distribution à base communaitaire des
contraceptifs au niveau de Nouadhibou, du Gorgol et de l'Assaba.Dans sa
conclusion, le rapport final de l'étude d'analyse situationnelle des
points de prestations de santé de la reproduction, évoquait
l'existence d'un décalage entre la volonté de
décentraliser et la mise en oeuvre des activités de formation de
la part du niveau central.Il est vraissemblable que cela soit réel, car
les directeurs des DRPSS et les médecins chefs des CSM se doutent de la
volonté des directions du MSAS de décentraliser les
activités de formations (116(*)).
Malgré, les incertitudes sur la volonté de
décentralisation les DRPSS, continuent à proposer des formations,
dont elles ont la certitude de pouvoir résoudre la faiblesse des
capacités régionales en gestion des services de santé.Les
raisons qui font douter de la faisabilité de ces actions sont surtout
liées à la disponibilité de ressources
financièreset à un manque cohérence de la programmation
des activités (surtout au niveau central).Cette situation dénote
d'un manque de confiance des deux côtés, car le niveau central
avance de manière officielle que le niveau régional n'est pas
encore opérationnel pour mener tout seul les activités de
formations, alors que le niveau opérationnel lui pense le
ministère de la santé, n'est prêt pour s'engager
concrètement à rendre les DRPSS et les CSM aptes mener en toute
responsabilité les activités de formations qu'elles se proposent
de réaliser seules.Ainsi parmi les douze DRPSS del'intérieur du
pays, seules cinq étaient en mesure de réaliser les formations
qu'elles avaient prévues (Brakna Assaba Gorgol Guidimaka et Hodh EL
Charqui) car elle avait l'Unicef comme bailleur et soutien
technique(117(*)).
Nous pouvons avancer que la décentralisation des
formations continues au niveau régional se heurte à la double
tendance centripèdes du ministère de la santé et de ses
principaux bailleurs de fonds et centrifuges de l'infrarégional
(moughaata, communes). Dès lors il apparaît que la seule
volonté des décideurs ne permet pas de résoudre ces
problèmes, mais il faut comme e proposer Michel Crozier, qui affirme
qu'on ne peut pas changer la société par décret, si la
réforme en question touchait de près à certains
intérêts (118(*)).Or dans le cas de la santé, la
composante formation «semble plus souffrir de cette situation que les
responsables centraux cherchent à ne pas perdre.On a vu plus haut que
seule la commune de Nouadhibou a pu organiser des séances de formations
au profit de son personnel,alors que l'Etat qui était sensé
d'inciter les élus locaux à développer des
compétences, en vue de l'offre des services de santé de
qualité.Le renforcement des compétences du personnel se trouve
dès lors compromis en raison de l'ambivalence des services centraux sur
la volonté de déconcentrer cette composante essentielle.La prise
en charge de la formation du personnel au niveau opérationnel devrait se
faire de manière graduellement dans les wilayas grâce à
l'appui de la société civile.Les ONG qui interviennent dans ce
sens sont de plus en plus à cause de leur manque d'expertise dans ce
domaine.Même Naître et Grandir qui est une association de
professionnelle de santé publique rencontre souvent des problèmes
lors de l'exécution des sessions de formations continues du personnel.On
peut cependant considérer que le niveau opérationnel peut
déjà procéder à l'épanouissement d'un
partenariat avec cette société civile qui est très proche
des communautés.La société civile elle-même pourrait
décentraliser ses structures notamment celles intervenant dans les
activités de formations et de communications.Les plus aptes à le
faire seraient les associations des professionnels de santé telle que
l'Association nationale des infirmiers d'Etat de Mauritanie, l' l'association
nationale les sages femmes de Mauritanie,l'ordre national des professionnels de
santé et l'ordre des médecins.Dès lors les associations
devront s'attacher à développer les compétences de leurs
ressources humaines en management des services de santé et en
santé communautaire. Certaines institutions telles que l'Ecole Nationale
de santé Publique (ENSP) ou l'Institut National des
Spécialités Médicales (INSM) ou le Centre National
d'Hygiène (CNH) doivent décentraliser leurs activités de
formations et de recherches.
Ainsi comme on le voit la décentralisation sous cet angle,
n'est pas encore en phase de décoller.Tout ce que nous avons plus haut
dénote l'absence de mesures d'accompagnement définies depuis la
conception de cette politique publique.Dès le renforcement des
capacités pour développer la politique de santé est
resté prisonnier, par ceux là même qui étaient
supposés la promettre et l'épanouir.L'introduction de cette
réforme dans un secteur appelé à évoluer devrait
conduire à une redistribution des responsabilités et tâches
au niveau des acteurs. De ce fait ce ne sont pas seulement les acteurs
traditionnels qui seront directement impliqués dans cette
démarche, mais tous qui seront amenés à utiliser le
système, quleque soit le motif.
2.4.4.2. Le Déploiement du
personnel :
La gestion et la formation des ressources humaines posent des
problèmes au bon fonctionnement du MSAS et des formations sanitaires. Le
décret n° 075-93 du 6 juin 1993 fixant les conditions
d'organisation des administrations centrales ainsi que les décrets
fixant les modalités de formation,le décret n° 93-031 du 6
février 1993 portant l'attribution des bourses et le décret
n° 97-035 du 14 avril 1997 définissant les conditions de formation
continue) sont d'une importance capitale pour le Ministère de la
santé. Le MSAS devait être en mesure d'améliorer la gestion
des ressources humaines grâce au fichier de personnel, de connaître
la situation du personnel au niveau des formations sanitaires. Le MSAS devrait
prendre davantage en considération les conditions
précisées dans le décret en matière de gestion des
structures administratives (organisation, nomination des responsables et
planification des besoins qualitatifs et quantitatifs en personnel). Le
décret n° 075-93 dans son article 14 précise que la
réorganisation des services de santé est obligatoirement
assortie d'un cadre organique d'emploi, qui présente l'ensemble des
effectifs d'emplois nécessaires au fonctionnement du département
ministériel, répartis par directions, services et divisions et
aussi par catégories de fonctionnaires et agents. Le cadre organique
d'emploi sert à justifier l'allocation des crédits
budgétaires nécessaires aux émoluments et salaires
inscrits au budget de l'Etat. Il permet également d'être à
la base de la planification des activités le suivi des effectifs du
MSAS et de l'évaluation de l'efficacité des mesures de
renforcement des capacités institutionnelles.
Il est à noter qu'aucune des directions régionales
de la santé n'est actuellement en mesure d'élaborer un cadre
organique d'emploi, pas par incompétences, mais le ministère de
la santé n'en a pas décidé. Ce qui a rendu très
disparate la nature et le volume des attributions des DRPSS ainsi que du
nombre, des profils et du statut du personnel qui y est affecté. Au
niveau périphérique, il est nécessaire d'améliorer
la disponibilité des personnels des formations sanitaires. Les efforts
de redéploiement et de recrutement depuis de cinq dernières
années, la situation du personnel médical et infirmierl n'a pas
évolué de façon significative. Si le Gouvernement veut
améliorer la disponibilité des personnels, notamment dans les
zones difficiles et pour des raisons d'équité, il est
recommandé d'étudier les possibilités de recruter des
contractuels. Par ailleurs, le MSAS devrait actualiser le Plan de
développement des ressources humaines (de novembre 1997) et surtout
arrêter des plans de formation de stages et de perfectionnement en tenant
compte des textes en vigueur et de la situation du personnel. A présent,
les étapes et responsabilités d'appréciation (de la
performance des personnels, des besoins, des écoles et cours de
formation, etc.), d'approbation (par le MSAS et d'autres ministères) et
de mise en exécution du plan ne sont
pas suffisamment claires, dans les textes. Dès II incombe
à la direction des ressources humaines (DRH) de prendre l'initiative de
redémarrer le processus de formation du personnel.
II y a également nécessité urgente
d'élaborer un plan de formation continue donnant la priorité aux
DRPSS, aux Moughataas et aux formations sanitaires périphériques
(hôpitaux régionaux, centres de santé et postes de
santé).
Depuis la deuxième revue des soins de santé
primaire, le niveau opérationnel avait cherché à
fonctionner de manière autonome sans l'influence du ministère,
mais sans succès. D'ailleurs, fonctionnaires des différents
niveaux de la pyramide sanitaire avancent que « les DRASS ou DRPSS
ne peuvent résoudre la problèmatique du personnel ». La
redistribtion du personnel de santé dans les structures se pose de
manière cruciale.La difinition des normes en personnel et l'affectation
de celui a été l'une des mesures que le Ministère de la
santé devait mettre en place pour renforcer le système de la
décentralisation. Ainsi la définition de la nouvelle nomenclature
des formations sanitaires été définie sur la base des
normes internationales recommandées par l'OMS, n'a pas permis de
résoudre l'épineuse question de déploiement des ressources
humaines.La capacité de l'Etat former et à recruter constitue un
goulot d'étranglement pour l'application des normes. Le nombre d'agents
de santé est un indicateur clé pour déterminer la
capacité d'un état ou une région à étendre
la couverture des prestations. A ces facteurs endogènes du
système de santé, s'ajoute les influences des leaders sur les
décisions d'affecter certaines catégories de personnel .Le cas le
plus édifiant celui des sages femmes qui ne veulent pas travailler
à l'intérieur des wilayas.Aujourdhui encore certains pensent que
les activités de santé maternelle et infantile seront pendant
longtemps affectées, en raison de l'impossibilité des DRPSS
à déployer les sage femmes et les médecins sans se
soumettre aux influences du parti état.En effet, la bataille
engagée en 1984, par le ministre de la santé de
l'époque,pour rendre disponible les ressources humaines au niveau des
wilayas, n'a pas été pérennisée par ses
successeurs.Ainsi l'on reconnaît maintenant que les problèmes
liés à l'affectation en personnel en nombre et en qualité
restent un obstacle majeur à la réalisation des objectifs
sanitaires nationaux ;ce qui fait qu'en Mauritanie les efforts de
décentralisation dans les wilayas sont restés inachevés
et ne se sont pas non plus poursuivis vers les Moughaatas, Cette situation
s'est traduite par un affaiblissement des capacités de gestion et
l'impossibilité de constituer des équipes régionales,
aptes à appuyer le processus de la mise en oeuvre des plans d'actions de
santé au niveau opérationnel.
L'augmentation des effectifs du personnel faite dans les
années 1990, n'a pas pour autant permis de résoudre la
disparité au niveau des wilayas, de même que la montée en
puissance dans les directions centrales de groupes claniques et tribaux
notamment les nassériens a contribué à l'émergence
de laxisme dans le déploiement du personnel.A ce propos, il a
été constaté que plus de 76% du personnel concentré
dans les grandes villes du pays, appartiennent à ces sensibilités
politiques (119(*)). C'est cette raison que le personnel
n'appartenant à ces sensibilités fut démotivé et
contraint à se résigner à monter et descendre sans
travailler efficacement.Toutes les structures étatiques et corporatistes
furent minées par ces sensibilités politiques.Ainsi certains
plaisantent en disant « que tel ministre a fait quarante jours
et quarante changements bidons du personnel ».Car il faut rappeler
que l'anarchie et le laxisme actuels ont débuté sous la direction
de ce ministre.
L'autre facteur non négligeable est lié à
l'instabilité du personnel du sommet à la base.C'est pour cela
qu'on assiste un grand nomadisme et une faible densité dans certaines
wilayas.La wilaya de Nouakchott totalisait en 2001,les 61% de médecins
et 56% des sages-femmes, alors que la wilaya du Hodh El Charqui avait moins de
2% de médecins et moins de 1% de sage femmes (120(*)).Outre cette
inégalité entre la capitale et le reste du pays pourrait
s'expliquer par l'absence de plusieurs facteurs concourants à la
judicieuse répartition du personnel à travers les wilayas.Parmi
ces facteurs citons l'inexistence de plan de carrière pour le personnel
notamment pour les médecins et les infirmiers et le sytème
sanction récompense et enfin l'application des règles et
conduites très bien définies. Comme on la vu cette idée
reçue continue de se perétuer .Dans les wilayas tous les secteurs
sont représentés mais souvent en entités distinctes.
Seules quelques études d'évaluation ont corroboré une
observation déjà notée, telle que le suggérait
certains auteurs de la charte de Bangkok (121(*)). Il est rare que le renforcement des
capacités dans soit systématiquement planifié ou
supervisé par les services décentralisés. Les
capacités se développent au fur et à mesure que l'on forme
le personnel, que celui-ci acquiert de l'expérience, et que des
façons de procéder sont institutionnalisées. Lorsque des
efforts concertés ont été faits pour renforcer la
capacité, la motivation ou le leadership venait souvent de
l'extérieur. En raison du caractère social souvent collé
aux services de santé, certains profitent de cette fenêtre
d'oppportunité pour accentuer le laisser aller dans les wilayas.
L'analyse faite par les directions régionales à la promotion
sanitaire et sociale en 2001 a fait apparaître leur manque réel
d'autonomie de celles-ci pour la gestion efficiente des ressources humaines
mises théoriquement à leur disposition. Allant beaucoup plus en
profondeur les médecins chefs de moughaata et les chefs de postes de
santé justifient souvent leurs résultants par manque de
personnel, ainsi il est très fréquent de constater une liste
nominative de personnel en nombre alors que dans la réalité ces
agents n'ont jamais été dans la structure en question.Les
responsables administratifs et politiques jouent le jeu, en fermant les yeux
sur ce manque de sérieux.Les wilayas qui sont assez pourvus en personnel
sont celles dont les ressortissants à l'issue de la formation demande
à aller servir dans leur moughaatas d'origine, ce fait est très
fréquent dans la vallée du fleuve et dans les régions de
l'Est, alors que ceux de celles du nord, ne veulent pas du tout retour chez
eux.C'est qui avait pousser le MSAS à commanditer une étude sur
la question du personnel. L'étude menée par le CREDES en 1990
-1991, n'a pas entièrement cernée les autres problèmes
liés aux ressources humaines, mais surtout la classification en
catégories de personnels et nombre or pour les pays en voie de
développement souvent soumis à la dictature il faut mener une
approche plus holistique pour renforcer les capacités
organisationnelles (122(*)).
Les nombreuses exprériences menées dans la sous
région, montrent que tout renforcement réussi des
capacités au niveau des régions médicales et au niveau des
districts sanitaires passe par des initiatives locales. Si un organisme
extérieur peut certes fournir de l'information, de la formation ou
d'autres services, mais le prélable pour la réussite de telles
ambitions réside sur la volonté de ces districts sanitaires. Il
revient, au bout du compte, à chaque organisation de renforcer ses
capacités en fonction de ses besoins propres. Dans les services de
santé, les efforts de renforcement les plus fructueux ont
été ceux déployés par les gestions de ces services,
avec des apports ou des soutiens divers d'organismes externes.De toute
façon cette étude .La restructuration et la réorientation
des services de santé et leurs décentralisation doivent se baser
sur les réalités surtout tout ce qui attrait aux ressources
humaines.Dans le cas de l'étude du CREDES en Mauritanie, elle a
été mener sans la collaboration du niveau à
décentraliser, nous rapporte l'ANIDEM(123(*)). Un processus de
mise en oeuvre et d'établissement des priorités dans le cadre
duquel les partenaires des wilayas et des moughaatas pouvaient rendre ces types
d'études pertinentes et pérennes sur les plans du contenu, de la
méthode et des motifs orientant le renforcement des capacités.
Aussi, on peut s'attendre à ce que les initiatives de renforcement
distinctes qui visent à combler les lacunes de personnes ou de projets
particuliers soient moins concluantes qu'un effort cohérent portant sur
les besoins de l'organisation toute entière. Une fois que l'on a
déterminé quelles étaient les priorités des
services de santé des wilayas, on peut alors se concentrer sur les
besoins qui sont alignés sur les priorités d'ensemble. On met
ainsi l'accent sur le développement holistique des services
régionaux au sein desquels il faudra mener des investigations pour
pernniser cette décentralisation des ressources humaines.
Mêmes les normes issues des recommandations de l'OMS et de
l'étude du CREDES sont restées difficiles à appliquer dans
toutes les wilayas, car le ministère continue à gérer
à distance les fonctionnaires. Ce qui est largement soutenu par les
walis qui eux aussi, à l'intérieur des wilayas, ils
déploient le personnel de santé en fonction du bon vouloir de tel
politicien du parti Etat. Par exemple, le wali'appelle le DRASS au
téléphone pour lui dire de faire un soit transmis de demande de
congé d'une employée, alors que celle-ci n'avait pas
sollicité de congés.De même, il se peut que les DRPSS
reçoivent des instructions directes d'un ministre d'un autre
département pour l'affectation de tel ou de tel agent.Ainsi pour
éviter des problèmes il vaut mieux pour le DRPSS
d'exécuter tel que le veut ce ministre.Dans de telles situations, les
DRPSS ne peuvent pas faire un redéploiement selon les priorités
et les besoins réels du service.Les fonctionnaires n'ont affiliés
au parti, même si le DRPSS est convaincu de leurs compétences
techniques, il ne doit en aucun cas l'affecter dans un poste sensible, ce qui
souvent à l'origine du chomâge technique dont la
conséquence est l'affaissement qualitatif du système de
santé. notamment ceux qui sont les moins qualifiés.Cette
situation est très fréquente à Nouakchott où par
exemple se sont concentrés plus de 60% des sages femmes du pays,
beaucoup d'entre elles restent en chômage technique. On trouve souvent
une catégorie de personnel dans les DRPSS alors que celui-ci devait se
trouvait dans les formations sanitaires. Au début, les tentatives
étaient souvent axées sur les capacités «
spécifiques », comme la construction d'installations ou
l'approvisionnement en équipement de base. Il arrivait souvent que des
conseillers techniques du Nord veillent à la mise en oeuvre des
programmes de renforcement des capacités dans le Sud. Plus tard, les
efforts ont plutôt misé sur les capacités «
générales », c'est-à-dire les connaissances, les
habiletés et les attitudes du personnel. On a beaucoup investi dans le
perfectionnement du personnel, en envoyant suivre des cours de niveau
universitaire dans des pays amis les plus développés en la
matière.
De même que la plupart du personnel médical ou
infirmier a tendance à s'occuper des tâches plutôt
administratives que celles qui sont techniques. Certains fonctionnaires
racontent que « depuis 1985, on assiste à la plus grande
démagogie l'affectation et la nommination des fonctionnaires et agents
de l'Etat ».Ils ont cité à ce propos le cas d'un aide
laborantin qui était devenu, le transitaire et le responsable des
marchés d'achat du ministère de la santé. En effet on sent
la répercution de cette situation, dans les wilayas plus
éloignées de Nouakchott, ou de la zone fluviale. Lors d'une
supervision du programme national de santé de la reproduction au centre
de santé de Ouadane (en Adrar), il a été constaté
que le personnel de santé de cette structure, s'est absenté
pendant plus de quatre mois (rapport de supervision d'août 2001). La
qualité de l'offre des services ne peut pas apparaître en
l'absence de la principale ressource qui devait l'indiure. Un défi se
pose depuis aux décideurs, planificateurs et responsables de la gestion
des ressources humaines. Les médecins de moughaatas en 2004, ont
été mis devant des faits dont ils n'étaient en mesure de
gérer. Ils devaient recenser les agents présents à leur
poste de travail, mais le ministère avait envoyé au niveau des
DRPSS des listes de personnel qu'il fallait désigner comme
présent. Une fois que le recensement théorique eut pris, c'est
alors que les représentants des bailleurs partirent faire une
confrontation physique entre les listes envoyées par les médecins
-chefs et les agents qui étaient présent à leurs postes au
cours des deux derniers mois. Un médecin qui avait refusé de
reconnaître les listes du niveau central fut relevé de ses
fonctions et affecté comme médecin traitant second dans un centre
de santé de type B. En utilisant le diagrmme de PARETO (voir figure 7),
qui est un outil permettant de visualiser le classement par importance
décroissante de défauts, de causes, d'attributs ou de
critères quantitaifs. Nous avons vu tout simplement que le
déploiement du personnel de santé en Mauritanie, ne peut
être effectif, car il reste tributaire des aléas purment
politiques (absence de bonne gouvernance, absence de transparence, absence
totale de morale dans l'administration. Nous insistons sur les deux
dernières principalement car ce sont les déterminants de la vie
des agents de l'Etat. On peut avancer sans risque de nous tromper, que la
démoralisation observée chez certains fonctionnaires et
auxiliaires de l'Etat en Mauritanie est la conséquence même du
manque de bonne gouvernance et de l'absence de transparence accentuée
sous le régime de Ould Tayya. Il faut noter que le statut du personnel
de la santé n'a pas aussi évolué depuis
l'indépendance et de ce fait il est resté par le personnel le
plus mal payé de la fonction publique. Le manque de trans parence dans
la gestion du secteur de la santé est caractéristique depuis
1985, car les gestionnaires des projets, les directeurs centraux et les DRPSS,
gérent les ressources de manière opaque sans avoir la
responsabilité de rendre compte à aucune instance dès lors
qu'ils sont en bons termes avec leur hierarchie. Ce laxisme révolte
souvent d'autres fonctionnaires mis à la touche par le système
politique. Plusieurs agents de santé de ce fait, avancent que certains
de ces responsables sont partisans de l'absentéisme du personnel,
surtout si celui-ci cherche à connaître davantage les
activités sont menées selon les règles de l'art
(124(*)).
Graphique 5: Principales causes de la mauvaise gestion du
personnel de santé
Source : Auteur
Ici il s'agissait de ranger des causes d'apparition par
défaut, en fonction du nombre de fois (nous avons pris arbitrairement le
nombre 10) où elles sont intervenues. Ainsi l'absence de transparence
dans la gestion des ressources humaines et l'absence de morale des agents sont
suivies par l'absence de gouvernance. Pourtant les partenaires au
développement n'ont jamais de recommander la judicieuse utilisation des
agents impliqués dans la mise en oeuvre de la politique de santé.
Les gouvernements successifs sous Ould Tayya avaient promis la transparence
dans la gestion des ressource et de promouvoir la moralisation du personnel,
mais ce sont ces gouvernants qui vont à l'encontre de leurs propres lois
et décisions. La banque mondiale et les autres partenaires financiers
proposent des recommandations notamment la réforme des organigrammes
central et régional, la motivation du personnel et le
déploiement. Ces recommandations sont traduites de manière habile
en programme de développement des ressources sur le papier, alors qu'en
réalité, les plans d'action sont inopérationnels en raison
du laxisme qui étoffe cette question. La corruption qui évolue de
manière exponentielle envahit toute la pyramide sanitaire à ce
titre, disons qu'elle s'est enracinée au point qu'elle est devenue
légitime aux yeux de certains.
2.4.4.3 Le Développement des
infrastructures sanitaires:
L'infrastructure sanitaire est pendant longtemps après
l'indépendance très médiocre, car à vrai dire il y
avait l'absence de norme dans ce cadre.Quelques timides réalisations
furent faitesdans certaines wilayas grâce à la coopération
bilatérale de la Chine, de l'Arabie Saoudite et de l'Irak.A
côté du déficit en infrastructures de santé, il y a
celui lié au système orientation recours. Ce n'est qu'à
partir de 1993, avec le projet santé population que l'Etat commencera
à ébaucher un plan de développement des infrastructures
dont le service d'entretien et de maintenance de la DAAF assurera la
coordination (125(*)).Il s'en est suivie la
réhabilitation d'une vingtaine de centres de santé et
l'affectation de moyens logistiques et de matériel roulants.Selon un
processus défini avec la banque mondiale et la banque africaine de
développement,il était question de de réhabiliter en
transformant des postes en centres de santé(126(*)).Mais le problème
qui est fréquemment apparu, fut celui de l'entretien et de la
maintenance des infrastructures, car le ministère ne disposait que d'un
service central devant intervenir dans toutes les wilayas, ce qui constituait
un problème majeur .Dans le cadre de son appui à la Mauritanie le
Fonds des Nations Unies pour l'Equipement (FENU) offrait ses services au
ministère de la santé pour résoudre ce problème .Un
des canaux qu'emprunte le FENU pour fournir un renforcement des
capacités est celui de l'assistance technique et de la formation. Dans
l'ensemble, l'assistance technique évaluée en 1998 a
été de bonne qualité (127(*)). Elle a eu
néanmoins à souffrir de deux problèmes récurrents,
à savoir la lenteur du recrutement des conseillers techniques sur le
terrain et leur taux élevé de renouvellement. Le recrutement du
personnel, s'est traduit par un retard dans l'exécution des projets. Les
raisons de ce recrutement tardif étaient diverses. Les procédures
de recrutement du Pnud/Fenu/Uno du personnel de santé étaient
excessivement longues. Parfois, il s'est avéré difficile de
trouver des candidats correspondant aux ressources disponibles; le projet
MAU/92/C05 a été retardé pendant un an, faute d'avoir
trouvé plus tôt un conseiller technique approprié.Le taux
de renouvellement du personnel technique affecté sur le terrain a eu des
répercussions négatives sur nombre de projets
évalués en 1998. Certains candidats ont quitté du fait que
leur profil ne correspondait plus aux besoins du projet après
révision de la conception de celui-ci; d'autres ont quitté parce
que les rôles et responsabilités avaient été mal
définis et que des tensions se faisaient jour au sein des groupes
d'appui aux projets ou ailleurs.
La GTZ Allemande qui soutenait la wilaya du Hodh El Gharbi a pu
quant à elle faire d'importante réalisation visant au
renforcement des capacités de cette wilayas. C'est le cas de Caritas
Mauritanie dans son projet de santé Dar Naim où les structures
sont parfaitement autonomes. La construction de centres et postes de
santé, la réhabilitation de 7 hôpitaux
régionaux,l'acquisition d'équipements pour 54 PS, 34 CS et 29
autres PS en cours de réception ainsi que l'achat de 21 ambulances, et
l'acquisition de médicaments, vaccins et consommables
(128(*)).
La coopération Française dans le cadre de la
mise en oeuvre du programme maternité sans risque de Nouakchott, a
équipé toutes les maternités et construit un bloc
opératoire à la maternité de Sebkha renforçant le
système orientation recours.
Même si quelques réalisations dans le cadre de la
réhabilitation et de la construction ont été faite, celles
relatives à l'équipement sont restées durant cette
période insignifiantes.Ce qui a poussé le Ministère de la
santé à reconduire ce volet comme axe prioritaire dans le
programme d'appui au secteur de la santé (PASS 1998-2002). Les wilayas
qui ont connu le développement de leurs infrastructures pendant cette
période ce sont celles qui étaient soutenues par le FNUAP,
CARITAS, la GTZ et leurs ressortissants résidents à
l'étranger. Sur cet aspect il convient de signaler que l'état
n'avait émis aucun voeu de décentralisation. La
contractualisation avec la société civile pourrait permettre aux
wilayas et à leurs partenaires (les ONG en général) de
faire un plaidoyer en faveur de constructions additionnelle ou
réhabilitation de certaines structures. La spécification
technique et normative des équipements n'est pas respectée que le
cadre des projets soumis aux procédures d'appels d'offres
internationales.Il arrive souvent que des dépenses soient
engagées pour l'acquisition d'équipement devant obéir
respectant à des normes technique, mais on se voit l'acquisition d'un
matériel ne correspondant à celui qui fut spécifié
au départ.L'exemple d'un scanner pris et payé pour neuf au profit
du Centre Hospitalier National, alors qui était déjà
amorti et réforme par un établissement hospitalier de France
,illustre bien cet Ces situations sont induites par le désir de certains
médecins du ministère à s'impliquer partout, alors qu'ils
n'ont pas de compétences dans biens des domaines notamment dans
l'identification et la spécification du matériel médical,
c'est un mal qui a fait beaucoup de tort au système de santé
mauritanien. Malgré le recrutement de techniciens,le ministère
est resté longtemps déployer les équipes de maintenance au
niveau des wilayas, ce qui avait une incidence sur la survie et l'amortissement
des équipements et les bâtiments. Dans la perspective de la mise
en place des infrastructures viables, le Ministère de la santé
réorganisa le service d'entretien et de maintenance, cependant aussi
bien dans le plan directeur de 1991-1994/1996 et le PASS 1998-2002 n'ont pas
permis aux différentes structures du pays relevant du financement de la
Banque Mondiale et de la Banque Africaine de Développement,
d'acquérir les équipements conformes aux normes définies
par le ministère de la santé. Cependant les formations sanitaires
qui bénéficiaient de l'apport du FNUAP (Trarza, Nouadhibou,
Gorgol, Assaba et Hodh El Charqui), de l'Unicef (Brakna, Gorgol, Guidimaka,
Assaba, et Hodh El Charqui), de l'OMS (wilaya de Nouakchott), de la GTZ
Allemande (Hodh El Gharbi) et de Caritas Mauritanie (Nouakchott) disposaient
des équipements proches des normes ( 129(*)). La
coopération japonaise a doté les DRPSS des véhicules et
des moyens de transmissions pour assurer une bonne surveillance
épidémiologique et permettre le ministère de
s'enquérir de la situation au jour le jour des Wilayas. Depuis 1999, le
ministère de la santé a affecté dans chaque hôpital
régional un technicien biomédical pour assurer la maintenance
des équipements.
Le programme national de santé de la reproduction
(actuellement devenu un service) en 1998, sous l'impulsion du FNUAP, avait
identifié et définis les normes des formations sanitaires que
les DRPSS devaient mettre en oeuvre (Voit tableau), mais certaines DRPSS ne
sont pas attardé sur cette question. Ainsi il est prévu de
réaliser les activités :
Au cours de ces deux dernières decennies plusieurs
réalisations ont été faites, mais le problème
d'entretien et de maintenance se pose toujours après le
désengagement du partenaire.Pourtant depuis quelques le secteur de la
santé est l'une des priorités de gouvernement dans le cadre de
l'optimisation et de la modernisation des infrastructures, ce qui peris au MSAS
de recruter du personnel pour leur prise en charge.Avec le système de
recouvrement des coûts certaines grandes formations sanitaires
n'hésitent plus à investir pour l'acquisition des instruments de
travail, ce fut le cas pour la polyclinique de Nouakchott, le centre de
santé de Boghé .
2.4.4.4 La gestion de la
décentralisation
Ce changement a suscité plusieurs inquiétudes et
réticences chez plusieurs décideurs.Le transfert de
compétences du niveau central au niveau périphérique doit
renforcer les capacités locales en gestions, en planifications, en terme
de suivi et d'évaluations des ressources et activités
destinées aux communautés.
En ce qui concerne ce renforcement des capacités, il est
apparu pendant longtemps que sont uniquement celles des techniciens ou
prestataires qui étaient ciblées, alors que l'ensemble des
acteurs était concerné du consommateur de soins au politicien
décideur. Cette ambiguité persite encore en faisant du personnel
médico-social les uniques bénéficiaires de ce renforcement
des capacités.Dés lors le transfert des compétences fut
considéré comme devant s'exercer au niveau de la structure de
santé alors qu'elle va au delà de celle-ci .C'est pourtant une
approche permettant à l'Etat , de mettre les communautés devant
leurs responsabilités mais ne visant pas comme le prétendent
certains à se débarrasser de ses incohérences sur les
collectivités locales(130(*)) . Cette approche a démontré
toute son efficacité dans les programmes de développement
où l'Etat avait mis toutes les chances du côté des acteurs
locaux en accordant crédits aux décisions et aux moyens aux
entités décentralisées.
Le processus de transfert compétences en matière
de santé publique n'était pas aussi perceptible dans un contexte
de difficultés permanentes dont les solutions émanées
souvent du niveau central. Certes la déconcentration était une
approche viable, mais le problème principal résidait sur la
définition, la limite et la nature des compétences à
transférer et de la nécessité d'accompagner cette
opération par des soutiens de la part de l'Etat.
L'Etat régalien doit accompagner les transferts selon un
processus bien défini en mettant à la disposition des
communautés locales des moyens permettant d'exercer leurs nouvelles
compétences ; et d'autre part, la décentralisation suppose
aussi un renforcement de la présence de l'Etat, à la fois pour
assister techniquement les nouvelles collectivités, au moins dans leur
phase de démarrage.Dès lors il faut que l'Etat mette en place des
législations sur les transferts de compétences posent deux
problèmes majeurs.Le renforcement des capacités locales, en
santé publique et des domaines connexes sont très suivis de
près par le niveau central, alors que ce rôle est normalement
dévolu aux communautés. La réforme des systèmes de
santé doit être sous la responsabilité être des
populations et de l'ensemble des autres acteurs. Cette question n'est pas
spécifiquement Mauritanienne, elle est pratiquée dans la plupart
des pays africains. Le décret 89.064 portant sur la création des
DRASS et le décret 92.027 institutionnalisant le système de
recouvrement des coûts des médicaments essentiels qui sont en
faveurs de la réforme du système de santé ne sont
allés très en profondeur pour concrétiser la prise en main
de la gestion des services et activités de santé au niveau
local.Ce qui laissait des zones d'ombre en ce qui concerne la
responsabilité des autres acteurs dans la gestion de cette
politique.Cette ambiguïté de la politique de centralisation
placée sous la gestion des fonctionnaires de santé, cache parfois
la réalité et implante un règne qui consolide
l'ineffectivité de l'Etat sur des pans entiers du territoire national.
Ainsi dans certaines wilayas, on pouvait constater l'affectation effective de
ressources et de pouvoir décisionnel pour une décentralisation
réelle alors que pour d'autres qualifiées de bastion de
l'opposaition il faut y mener vers l'usure, prétendre qu'elles ne sont
pas dans la nécessité,par exemple en 1985 lors de la phase
d'identification des sites du projet trente six forages dans la wilaya du
Brakna, le wali disait « Tous les forages doivent être
répartis entre les moughataas d'Aleg et de Matar Lahjar, car les
moughaatas de Boghé, Bababé et MBagne ont le fleuve , leurs
habitants peuvent boire, le fleuve ne finira jamais ».Cette
décision grâve de la part d'un administrateur, car certes il y a
un fleuve, mais toutes les localités des moughaatas disqualifiées
par ce wali ne sont pas sur les environs imédiats du fleuve ; mais
aussi le wali connaît également que même les riverains du
fleuve ne consomment plus cette en raison de l'existence de pollution chimique
de cette eau induite par l'utilisation des pesticides et des hydrocarbures
aromatiques policycliques.
Il existe une inadéquation entre les textes sur la
décentralisation et la réalité du terrain où
quelques administrateurs représentants l'Etat régalien s'opposent
à tout changement n'émanant pas de leur réflexion. Les
compétences éventuellement transférées aux
communautés dans ce contexte se heurtent souvent à
l'hostilité des décideurs (administrateurs ou élus) pour
punir telle communauté ou pour torpiller les actions de tel technicien.
Ces faits ne suffisent pas à eux seul pour expliciter la
problématique de la gestion des transferts de compétences et de
décisions. Il se pose d'autres problèmes d'effectivité
à plusieurs niveaux différents.
Il arrive souvent que certaines compétences dites
transférées ne soient pas déjà exercées par
l'Etat lui-même pour cause soit parce que celles-ci n'étaient
porteuses d'enjeux politiques ou soit qu'elles étaient très
onéreuses . Par entre 1985 et 2005, l'Etat avait abandonné le
secteur pharmaceutique entre les mains d'hommes d'affaires qui n'avaient les
compétences de gestions qualitatives des produits et ni le moindre
scrupule pour vendre à des prix raisonnables, avant même l'amorce
des processus de transfert des compétences qui lui-même
théorique. Dans ces conditions, où s'était le contexte
économique avait poussé l'Etat à se désengager on
ne voit pas comment il pourra concomitamment transférer des moyens pour
les exercer puisque c'est justement le manque de moyens qui avait
été avancé comme explication pour sa démission.
Sur ce plan, il faut noter que la décentralisation annoncée par
le gouvernement entre1989 et 2005 était sous l'influence des effets de
modes alors que les formations sanitaires de l'Etat sombraient dans un piteux
état de dysfonctionnement.
Ensuite, certaines compétences, même formellement
transférées continuent d'être exercées par l'Etat
(cas du fonds de sécurité, la gestion du personnel de
santé).
Enfin, les transferts de compétences posent le
problème de la cohérence entre décentralisation
administrative, générale, et « décentralisations
techniques » c'est-à-dire le transfert de certaines
compétences du ministère de la santé vers le niveau
opérationnel. En même temps, les
« décentralisations techniques » consistent à
transférer certaines des compétences en matière de
gestion des services publics du ministère vers les DRPSS plutôt
que vers les moughaatas et les communes .Dans ces conditions, les
communautés ne pourront, dans le meilleur des cas, exercer leurs
compétences qu'en se soumettant aux décisions des DRPSS et
administrateurs territoriaux (Walis, Hakems et Chefs d'arrondissement)
.Dès lors ce système de santé décentralisé
présenterait des les inconvénients du double emploi dans un
contexte de pénurie à tous les niveaux et dénoterait un
manque d'efficacité inhibant toute action capable d'asseoir une offre
des services de santé de qualité pour tous.
La gestion de cette décentralisation repose sur les
instruments institutionnels décidés et mis en place par l'Etat
(les CDSS, les comités de gestion et les comités techniques) et
le système d'organisation communautaire (collaboration multisectorielle,
les mouvements associatifs, corporatistes et la participation communautaire).
Ce qui implique que l'Etat et les communautés aient le devoir de veiller
à la santé physique et morale des individus des familles et, en
particulier les couches les plus défavorisées (femmes, enfants,
personnes handicapées et des personnes âgées). L'Etat
garantit donc aux individus et aux familles en général et
à celles vivant en milieu rural en particulier à l'accès
aux services de santé de qualité et au bien être.
Dès lors autant qu'il est du devoir de l'Etat d'assurer l'accès
à tous aux services de base en général et des services de
santé en particulier, il est du devoir des individus, des familles et
des collectivités de promouvoir et de sauvegarder leur bien être
en participation effectivement à l'identification, à la prise des
décisions et à la prise en charge de l'ensembles des actions y
afférentes. C'est pour cette raison en décidant de mettre en
oeuvre la politique des soins de santé primaire et l'Initiative de
Bamako, il a été jugé opportun de mettre à la
disposition des wilayas, des structures et des outils accompagnant la
décentralisation des services de santé.
En plus des principaux décrets(89.064 et 2000.140)
créant les DRASS et les DRPSS et de celui ( 92.027 )instituant le
système de recouvrement des coûts ,les arrêtés
cité plus hauts constituent les instruments sur lesquels repose toute la
gestion du système de santé au niveau décentralisée
en Mauritanie. A chaque niveau décentralisé correspond une
structure de gestion du dit niveau, car la santé est une
compétence partagée entre toutes les communautés,
collectivités et l'Etat. Le système de santé du de la,
Mauritanie est organisé sous forme d'une pyramide à
échelons.
L'échelon périphérique correspond
à une zone opérationnelle comprenant au minimum un centre de
santé et un réseau de postes de santé couvrant une
moughaata; il en existe 53 sur toute l'étendue du territoire et chacun
d'eux est dirigé par un médecin chef. Les postes de santé
sont implantés dans les arrondissements et les chefs lieux de communes
rurales ou les villages relativement peuplés. Dans les zones rurales,
ils s'appuient sur les unités de santé bases,
créées par les populations qui en assurent la gestion par
l'intermédiaire des agents de santé communautaires ou des
matrones.
Il faut préciser que les comités de santé
doivent assurer la participation des usagers à la gestion des postes de
santé, des districts et des hôpitaux. Ainsi les centres et postes
de santé sont gérés par des comités de gestion et
l'hôpital régional et l'unité de santé de base sont
gérés par des comités spécfiques .Ces
comités de gestion ont compétence pour statuer sur les projets de
budget et comptes, le fonctionnement, les travaux de réparation et les
activités sociales des agents, des structures qu'ils
gèrent.Cependant il est à constater qu'il n'existe pas d'
organisations de consommateurs de soins en raison deplusieurs facteurs tel que
le manque de transparence et de démocratisation.
Le conseil de développement socio-sanitaire (CDSS),
créée par le décret 92.027 est l'instance suprême au
niveau régional pour la prise des décisions relatives à la
promotion de l'action sanitaire dans la wilaya.Comme on le voit ces conseils
régionaux sont présidés par les Walis (gouverneurs) et
comprennent les hakems (dirigeant des départements ou districts), les
maires des chefs lieux de moughaata, les chefs des services régionaux de
développement et les responsables sanitaires (DRPSS, Médecins
Chefs de Moughata, autres responsables...).Si l'idée qui sous tend cette
approche est bonne , il n'en demeure pas moins que dans le fonds l'existence de
loudeurs qui entravent le bon fonctionnement de cette structure.Les exemples
qui illustrent les dysfonctionnements sont l'absence de réunion, car par
les treize CDSS ,seules ou trois ont tenu une seule réunion entre 1993
et 1998 (131(*)). Bien que responsable de l'action sociale
de la wilaya, le CDSS, ne peut pasprendre de décision quelque soit
l'urgence sans l'aval du niveau central., même si en théorie, il
peut se décider du transfert de telle ressource d'une localité en
une autre , mais dans les faits cela est irréalisable .C'est elle aussi
qui a le mandat de restructurer la carte sanitaire de la wilaya.S'il est requis
de veiller au processus de mise en oeuvre de la politique de
développement , la collaboration intersectorielle ; à
l'application des mesures de prévention et d'hygiène en
élaborant et en appuyant politiquement l'exécution des plans
d'action de santé et de l'action sociale, il se montre en revanchement
fortement dépendant du niveau central(132(*)). Par ailleurs les
autres secteurs qui sont connexes à la santé et à l'action
sociale ne sont invités à participer aux activités des
CDSS, qu'à des moments ponctuels, ce qui n'est pas en faveur de
solutions tranversales pour la résolution des problèmes
communautaires.Par exemple en fin 2002 lors du déclenchement des cas de
la fièvre Congo-Crimée au Hodh El Garbi, le CDSS de cette wilaya
n'avait pas invité le représentant de l'élevage à
participer au plan de lutte alors que la transmission de cette affection se
fait à partir des bêtes contaminées(133(*)). Donc,le CDSS en
plus de ces insuffisances au niveau interne, subi des contre coups de la part
du niveau central et de la société civile.De plus les membres
connaissent plutôt leur hierarchie que les communautés dont ils
sont chargés de gérer les problèmes de santé.
Le comité de gestion, comme le CDSS souffre de
plusieurs maux dont l'un des plus caractéristiques le manque de
connaissance de la gestion communautaire.A part le responsable de la formation
sanitaire il arrive souvent que les autres membres soient
analphabètes.Comme si cela ne suffisait pas certains conseillers ne
résident pas dans leurs communes ou bien ne s'y rendent que
occasionnellement.Dès lors ce sont les professionnels qui sont à
la fois techniciens et gestionnaires à part entièrement du
fonctionnement des structures.A ce titre il a été rapporté
par certaines wilayas que certains médecins chef de centre santé
n'ont jamais vu les autres membres de leur comité de gestion et qu'ils
étaient obligés de recourir à l'autorisation du hakem pour
mener ces activités relevant du système de recouvrmrnt des
coûts.
Les membres des comités de gestion que nous avons
rencontré au cours de cette étude nous ont clairement fait savoir
que la santé est l'affaire des professionnels et tous ce qu'ils peuvent
c'est d'avaliser ce que leur présentent les médecins et les
infirmiers. L'étude faite en 1994, par le projet santé population
pour sa part conclut que l'absence de membres de comités de gestions
former sur l'approche participative à tout ce qui attrait au
développement communautaire risque de porter atteinte au système
de santé et au système de recouvrement des coûts
(134(*)). Les
comités de gestion ne sont en mesure de réaliser toutes les
activités qui leurs sont demandés par les pouvoirs publics en
raison de plusieurs facteurs liés à leurs propre connaissance,
à ceux liés au rôle dévolu à l'état
vis-à-vis de ces élus et aux relations entre élus et
communautés.Dès lors demander à ces comités de
passer en revue toutes les activités réalisées, les
difficultées rencontrées, les dépenses engagées et
de déterminer des perspectives pour lesquelles ils n'ont aucune
appréhension ,c'est leur mettre devant des faits accomplis.
La collaboration intersectorielle étant l'un des
principes fondamentaux pour la mise en oeuvre des soins de santé
primaire notamment dans sa composante participation communautaire et la
responsabilisation des représentants de la
communauté. Dès lors reléguer la collaboration
intersectorielle au second plan dénote la moindre importance qu'on
accorde au système de santé .Mais de manière
récurrente, la plupart agents publics des autres secteurs et beacoup de
leaders communautaires ne cessent de considèrer que la santé est
le domaine exclusif réservé aux seuls travailleurs du secteur de
la santé. Les organismes de développement et les donateurs ont
utilisé de nombreux mécanismes pour le renforcement de la
collaboration intersectorielle. Ainsi selon le rapport final de Ben Salah en
2005 sur le système de santé recommande qu'à moyen terme,
les communes et la société civile devront tisser des liens
étroits pour promouvoir la collaboration intersectorielle à
l'image du projet de développement intégré de l'Assaba
(135(*)).
La ontractualisation entre l'Etat et la société civile,
bien que souhaitable, ne pourra s'épanouir que si les communautés
y sont associées. Depuis 2001on découvre fréquemment des
associations qui se sont inscrites dans la perspective du renforcement des
capacités. Ainsi, dans la commune de Bababé, l'association AMAD,
tente de renforcer les capacités propices à la mise en place des
mutuelles de santé et à la gestion des ressources des formations
sanitaires. Depuis 1999, plusieurs acteurs des secteurs de développement
rural, s'associent pour échanger leurs expériences à
travers des pôles de communication intégrés et
activités de microfinance. Selon Oumou Sylla en 2000,World vision
Mauritanie et l'assocition AMBSEM, ont permis à plusieurs groupements de
femmes,de focaliser leurs activités sur la promtion de santé
maternelle et infantille dans les moughaatas d'Arafat, de Dar Naim, de RIAD, de
Sebkha, et de Toujounine (136(*)). Le succès des projets de
santé communautaire notamment, dépend en partie, des
concertations nourries par l'ensemble des acteurs. Les
bénéficiaires au contact des différents pourraient aider
au renforcement des capacités sur le terrain. Les promoteurs du
développement des mutuelles de santé à Nouakchott, ont
organisé des ateliers de concertationau niveau communautaire pour
éviter de tomber sur les erreurs rencontrées durant la mise en
oeuvre de la politique de recouvrement des coûts. Ils insistaient
plutôt sur l'apprentissage conjoint et le partage d'expériences et
avait eu recours à un nombre de prestation pour renforcer les
capacités des organisations communautaires, notamment en gestion et
recherche opérations. Dans de nombreuses organisations, les
capacités personnelles et celles associées à des projets
de santé ont encore besoin d'être renforcées et par des
moyens et pau un savoir, un savoir faire et un savir être. En effet sur
le terrain, on se rend compte que bien des acteurs en dépit de leur
bonne volonté, ne peuvent pas mener correctement leurs activités
au sein des communautés. Cela tient en partie au fait que les
organisations locales sont dépourvues de la vision et du sentiment
d'engagement nécessaires à une gestion efficace et à long
terme des projets de société. Le phénomène peut
aussi témoigner de l'insuffisance des méthodes et des cadres
appropriés faisant défaut aux acteurs oeuvrant dans le secteur de
la santé. Pour remédier à ces faiblesses, le bureau local
de l'OMS à Nouakchott a entrepris l'évaluation des besoins des
acteurs impliqués dans la mise en oeuvre de la politique de santé
à l'échelle nationale. Le ministère de la santé a
mis l'accent sur le renforcement des capacités de contrôle et de
suivi au niveau central.Le ministère de la santé se rend compte,
d'un manque réel d'attention qu'il avait accordé aux
capacités organisationnelles des services décentralisés.
Depuis la fin de 2005, il a été décidé de
transmettre aux moughaatas d'importantes compétences en gestion, en
planification, en évaluation et en financement. Le peu d'investissement
consentis depuis le début de la décentralisation, a eu quelques
retombées positives sur la performance des services de santé des
moughaatas. Malgré la résistance de certains au changement de la
manière de gérer les services de santé, le
ministère de la santé doit poursuivre la décentralisation
vers le niveau le plus périphérique en privilégiant la
réorganisation de la carte sanitaire de la moughaata et le renforcement
de l'équipe de santé de la commune.Pour ce faire il est utile de
disposer des informations sanitaires et démographiques fiables, mais on
sait que le système national d'information sanitaire est
déficient et que les résultats de recensement
général de la population et de l'habitat de l'année 2000
n'est pas à jour. Dès lors ce sont les acteurs, qui doivent
trouver des données proches de la réalité, pour planier
leurs actions. Ainsi depuis 1997, l'organisation des ateliers inter
régionaux de planification en cascade a permis de surmonter ces
problèmes. Cette approche a aidé les acteurs des wilayas et
leurs collaborateurs à mieux comprendre l'importance d'examiner les
menaces et les occasions externes et de se livrer à des analyses
stratégiques périodiques, ainsi qu'à l'évaluation
des besoins, pour encourager le renforcement des capacités
organisationnelles.
Les directions régionales à la promotion
sanitaire et sociales et les moughaatas souhaitent jouer un rôle plus
actif dans la conception et la sélection des modalités de
renforcement des capacités, en négociant avec leurs partenaires
externes. Les équipe des DRPSS ont compris que, en harmonisant les
procédures avec par les intervenants tiers au niveau local, que les
buts généraux seront plus facile à atteindre au niveau
opérationnel. Pour cela chaque unité de livraison des services et
des soins devra mettre en place un système de suivi et
d'évaluation, la performance et de qualité et, par
conséquent, la qualité de l'offre des soins
améliorée.
Les seules tentatives de collaboration intersectorielles se font
pour des activités à connotation politique. C'est le cas des
journées de vaccination dont le lancement devrait être fait par le
premier ministre ou le chef de l'Etat. A travers le décret 92.027, le
gouvernement estimait que le CDSS était une instance régionale
catalysatrice capable d'impulser la coordination intersectorielle et de
stimuler la participation communautaire.Mais les décideurs centraux
avaient oublié que telles approches n'étaient pas toujours
spontanées et qu'il y avait lieu de préparer le terrain à
cet effet.Dans la théorie il n'est pas difficile de faire
fédérer les services régionaux autour d'un projet commun
surtout dans un contexte de dictature, mais ce qui a été
oublié c'étaient les autres acteurs qui ne sont pas sous la
responsabilité de l'Etat.Les expériences acquises dans ce cadre
par la GTZ dans le cadre du projet ACHRAM dans la wilaya du Tagant puis dans
la wilaya du Hodh El Garbi est très édifiante , de même
que celle menée World vision internationale dans les wilayas de l'Assaba
et de Nouakchott n'ont pas servi d'exemple.On peut considérer à
tout égard, que cette collaboration avait la chance de réussir
car plusieurs potentiels étaient réunis.Au Brakna par exemple la
mise en place par l'Unicef d'une station de radio FM a permis la
création des pôles de communications intégrés(
PCI).Mais s'il faut s'attendre à chaque fois qu'un bailleur ou une
agence de coopération stimule un projet , il sera très difficile
de mettre en oeuvre cette politique.
L'Engagement Communautaire ou participation communautaire si
l'on veut, est une condition essentielle pour le succès de l'initiative
de Bamako. La participation dont l'OMS et l'Unicef ont état à
Alma Ata va au-delà de la prise en charge financière des
populations pour leur santé, mais pour certains la participation des
populations est surtout financière.Malgré la faiblesse des moyens
les populations ont toujours participé à la prise en charge de
leur santé même souvent plus que le symbolique officiel qui leur
est proposé par l'Etat.C'est au niveau des autres aspects que leur
participation s'est fait attendre.Car elles n'étaient pas
habituées à participer à la prise des décisons sur
les actions qu leurs étaient destinées.Les nouvelles orientations
de la politique de santé ont permis un réajustement d'approche
basée sur la participation au niveau de la prise des décisions et
des questions financières pour les communautés. Bien que sa
légitimité et sa force résident dans le décret du 4
Mai 1992 pris par le gouvernement et de ses arrêtés d'application
instituant, réglementant le recouvrement des coûts et portant
généralisation de la gestion participative des soins de
santé, il n'en demeure pas moins que les communautés soient
toujours restés marginalisées quant à la prise des
décisions. L'absence d'associations et de syndicats de consommateurs de
soins en raison du niveau général d'instruction des populations
est un facteur renforçant de cette situation. Depuis 1998, certaines
associations cherchent à vulgariser cette approche de
développement.
D'une manière générale, la dynamique de l'IB
a permis de mobiliser les partenaires du développement pour le
financement d'un nombre significatif de nouvelles structures de soins de
premier niveau dans l'ensemble des pays en développement .Les
partenaires au développement dans le secteur de la santé, jouent
un rôle non négligeable pour inciter cette collaboration
sectorielle.Ainsi le FNUAP a impulser l'approche dite « Education
à la Vie Familiale » (137(*)) devant être
réalisée par les département de la santé et celui
de l'éducation nationale. L'UNICEF a permis de la création des
pôles de communication intégrée regroupant plusieurs
départements intervenant dans le secteur de l'enfance.
Plusieurs observateurs sont d'avis que la participation
communautaire menée dans le cadre du projet urbain de la route de
l'espoir à Arafat (Nouakchott) a eu un effet bénéfique sur
toutes les composantes du projet (138(*)).Les populations devaient se sentir douze
années après la mise en place de l'IB plus qu'impliqués et
pouvoir remettre en question les décisions prises par leurs leaders.
Grâce à la décentralisation, la collaboration insectorielle
et la participation communautaire doivent permettre de résoudrent la
résolution de la problèmatique de l'accès aux services de
santé de qualité.Souvent la prise de décisions pour une
communauté devrait s'il y a pertinence soumise à
l'appréciation des urnes.La situation actuelle de l'état de
santé des populations exigent une participation importante de celles-ci
grâce à la contribution d'une société civile
très avertie. Les politiciens locaux doivent quant eux prendre des
décisions concluantes avec les intérêts de leurs
communautés non pas de l'administration centrale.Celà permettra
sans aucun doute de prendre des décisions en fonction des besoins
ressentis par la population plutôt que selon la perception de
l'administration publique centrale. De plus, les bureaucrates travaillant dans
les différents districts ne relèvent plus du ministère
logé dans la capitale.Ainsi les communautés seront
motivées à toute participation et iront même plus loin dans
la réalisation des objectifs de santé. Cela bien sûr
suppose que les communautés aient le pouvoir de désigner,
d'engager et de les congédier les membres des comités de gestions
et mêmes certains de santé en toute autonomie. La
décentralisation du secteur de la santé en Mauritanie peut
être concrête ainsi nous avons fait une simulation du rôle
d'un conseil d'administration d'une circonscription sanitaire moughaata en tant
structure décentralisée dont voici la figure explicite
Figure 2: Schéma d'un conseil d'administation
d'une circonscription sanitaire de moughaata:
Conseil
d'administration
comprenant
Un Président élu et
deux représentants
la société civile
dix autres membres
Représentants du personnel de santé secteur
public
Deux membres élus
(autres que le médecin- chef et les chefs de postes
Représentants du personnel de santé secteur
privé
Deux fonctionnaires élus par leurs pairs
Partenaires de la CSM
Représentants des Postes de Santé
Un représentant pour chaque comité
de gestion plus l'infirmier chef de poste
Le Conseil d'Administration:il sera un instrument essentiel de
l'exercice de l'autonomie et de la responsabilisation des formations sanitaires
de moughaata. Par le conseil d'administration aura la responsabilité de
délibérer des décisions sur les questions de santé
des formations sanitaires notamment sur la formulation de la politique de
santé, de l'élaboration des plans d'actions de leurs mises en
oeuvre de leur suivi etde leur évaluation. Il assure la surveillance
accrue qu'il exerce sur les formations sanitaires et des problèmes de
santé. il représente la forme la plus élaborée du
contrôle interne que les formations sanitaires se doivent
d'établir en permanence sur leurs activités.
2.5 Conclusion
Cette réforme, est d'inspiration pragmatique plus
qu'idéologique. Fondée sur un diagnostic lucide et
réaliste de la situation, elle cherche à s'attaquer au
problème dans sa multidimensionalité et sa complexité.
Fondamentalement la décentralisation devrait s'orienter dans la bonne
direction, si les préalables de la transparence, de la bonne gouvernance
étaient respectés. Comme le disait Jean .P.O.Sardan (
139(*))
« le problème est que, dans aucun pays africain, malgré
les grandes déclarations, la santé publique n'est en mesure de
promouvoir la réforme radicale nécessaire, car elle n'est pas,
dans les faits, une priorité nationale, et qu'elle se caractérise
partout par une incohérence et une cacophonie
spectaculaires ».
La question sans doute très sérieuse qu'il fallait
se poser, est de savoir si cette réforme parviendra un jour à son
terme, et si elle se concrétisera dans la pratique. Les
prédictions sur l'apparition des risques capables d'anéantir le
processus de la réforme, n'ont fait qu'accentuer les problèmes
que celle-ci devait résoudre.Cette réforme ne fut
réalisée que de façon fragmentaire, alors qu'elle devrait
être mise en oeuvre dans toute sa globalité. La situation actuelle
et les expériences récentes des services de santé ne
peuvent que rendre sceptique à cet égard.Les réformes de
santé menées en Mauritanie sous l'ère de Ould Tayya
démarraient toujours en fanfare avec leurs effets d'annonces, de
discours, de séminaires et de mises en scène, pour ensuite
s'enliser et tomber dans l'oubli. Pour que ces histoires ne se
répètent plus, il faudrait que les principaux acteurs soient
animés d'une volonté politque manifeste et que les techniciens de
terrains acceptent de s'engager dans le changement, mais tel ne fut pas le
cas. Dans l'ensemble, le régime de Ould Tayya qui s'autoproclamait
démocratique a échoué dans ses approches de
décentralisation des services de santé, même si on a
noté une légère amélioration de la
disponibilité des médicaments qu'il faut reconnaître. La
réforme doit d'abord surmonter l'opposition de ceux dont elle restreint
les opportunités de profits illégaux. En admettant qu'elle y
parvienne, elle ouvre d'autres opportunités qui ne manqueront pas
d'être saisies. Des dépenses accrues sont prévues en faveur
de la santé publique. Cela éveille bien des convoitises et on
peut se demander ce qui restera aux malades. Les contrôles seront-ils
suffisamment efficaces, et tel est le cas, cela permettra de motiver et de
mobiliser la plupart des fonctionnaires, dans leurs efforts pour que les
ressources attribuées au secteur soient effectivement utilisées
à bon escient. Une grande partie de la population est totalement
marginalisée par rapport au système de santé. Tout en
encourageant toutes les formes possibles. Au-delà d'une volonté
politique effective reste le problème du contexte économique.
La réussite d'une telle réforme suppose un
rétablissement très sensible de la situation économique,
de la bonne gouvernance et la moralisation des fonctionnaires. Notre diagnostic
part du constat que le véritable problème est d'abord le
comportement du personnel et plus particulièrement de celui des
responsables centraux et régionaux avant d'être celui de
l'absence des ressources. Si aucun développement de la santé,
comme du reste, n'est envisageable sans améliorer la gouvernance, il ne
faut pas perdre de vue que c'est le sous-développement qui est à
la racine des problèmes de gouvernance. Nous sommes confrontés
à un véritable cercle vicieux dont la solution nous
échappe. Il est inutile de dépenser de l'argent s'il est
gaspillé, détourné, mal utilisé, inutile d'investir
dans la construction d'équipements si l'on néglige les
dépenses de fonctionnement et de maintenance et s'il n'y a pas de
médicaments etc. Ce n'est pas non plus la peine de contracter des dettes
qui représenteront des fardeaux pour les futures
générations, si elles sont utilisées à des fins
partielles, parcellaires et individuelles. L'administration
préfère donner la priorité aux investissements lourds par
rapport au budget de fonctionnement pour des raisons d'opportunité
politique et non pour des impératifs précis du
développement sanitaire. Mais pour transformer le comportement du
personnel sanitaire, il faut aussi des moyens économiques, car il faut
« motiver » le personnel,non pas seulement
financièrement, mais en leur donnant les moyens de travailler. Les
revenus du personnel sont insuffisants, et la part du recouvrement des
coûts qui y est consacrée reste insuffisante pour
« motiver ». Ce n'est pas suffisant, mais c'est
indispensable et une contribution de l'État reste indispensable.
D'où la responsabilité prioritaire de l'État qui doit
permettre un minimum d'équité et favoriser la solidarité.
L'effort financier supplémentaire, dont la nécessité est
reconnue, suppose un véritable redressement de la situation
économique. Si une certaine croissance économique est de retour,
avec un certain retard dû aux blocages politiques, cela reste
insuffisant. Ce retour provoque une certaine détente, mais les gens se
plaignent toujours du manque de retombées concrètes, pour eux, de
cette croissance. D'autre part, les bases structurelles de cette croissance
restent inchangées. Rien n'est donc résolu en profondeur sur le
plan économique.
La réforme en cours s'inscrit dans la continuité
des réformes entreprises sous l'inspiration et l'impulsion de l'O.M.S.
relayé par les bailleurs de fonds. Chaque bailleur de fonds
bilatéral et multilatéral a sa vision propre, mais la Banque
Mondiale et le F.M.I., en raison des conditionnalités, pèsent
d'un poids croissant. Ce poids est accru en raison du nouveau dispositif
d'annulation de la dette qui est utilisée comme un moyen de
réorienter les dépenses publiques vers la santé publique,
l'éducation et les infrastructures. Les réformes impulsées
de l'extérieur, et ainsi que de leur
« appropriation » selon le jargon consacré, risquent
d'être d'autant plus ardues. Cependant force est de remarquer qu'au sein
du Ministère de la santé et des affaires sociales, cette
réforme est effectivement
« réappropriée » par les responsables
centraux et ceux des wilayas. Autre problème, il s'agit d'une
réforme sectorielle. Comment changer en profondeur la santé
publique, si les autres secteurs ne bougent pas de leur côté ?
Peut-on décentraliser un secteur, comme celui de la santé, sans
décentraliser les autres secteurs, et sans procéder à une
décentralisation véritable des collectivités territoriales
fondée sur une véritable dévolution ? La question de
l'articulation entre la décentralisation sectorielle et celle des
collectivités territoriales se pose à plusieurs titres.
L'Ordonnance de 1986 prévoit la décentralisation des
collectivités locales. Par ailleurs ces dernières devraient se
voir attribuées des compétences en matière de
santé. Elles sont censées par la suite participer à la
prsie en charge des actions de santé donc à son financement.
Comment ces transferts de compétence s'ils voient le jour vont-ils
s'articuler avec les transferts prévus dans le cadre de la politique
sectorielle ? La question de l'harmonisation entre la dévolution et la
délégation est donc posée. La décentralisation
très souhaitable à première vue n'est pas la
panacée en soi. La décentralisation ouvre de nouvelles
opportunités de corruption qui risquent d'être aussitôt
saisies. Dans quelle mesure pourra-t-on effectivement y remédier en
créant, par la participation communautaire, un contre-pouvoir du public
à l'égard du pouvoir médical. Si comme le souligne
Jean-Pierre Olivier de Sardan, la participation communautaire n'est pas
toujours la panacée, il reconnaît, son analyse n'est pas
entièrement négative (140(*)). Dans le cas de la Mauritanie, les travaux
réalisés sur cette question montrent que la
décentralisation commence à fonctionner mieux dans certaines
wilayas que dans d'autres. C'est le cas de Daklet Nouadhibou dont les
communautés, ont pu mettre en place un système de santé
propre à elles. La raison pourrait en être la
prospérité de la wilaya en terme de partenariat avec des communes
de certains pays européens (Espagne et Pays Bas), ou encore la
capacité des leaders politique de cette wilaya à se mobiliser
collectivement. Dans le reste du pays outre Nouakchott le bilan est
mitigé, les structures de participation ne se réunissent pas
assez souvent pour être effectives. L'idée de donner la parole et
du pouvoir aux usagers mérite d'être développée et
encouragée : après tout, si les médecins n'ont pas tort de
leur dénier toute compétence médicale, ils
bénéficient d'une compétence essentielle, c'est celle de
pouvoir juger de l'efficacité des structures de santé. La
décentralisation est maintenant une pièce importante des
nouvelles stratégies de développement, que ce soit dans le
secteur de la santé ou dans les autres domaines. Autant la Banque
mondiale que les agences de développement international en font la
promotion, et plusieurs pays africains ont adopté des réformes
allant dans ce sens au cours des dernières années. A travers
cette étude nous avons pu à dégager les enjeux
liés l'accès aux services de la santé de qualité
face à cette décentralisation en découpant celle-ci selon
deux principaux axes : la décentralisation du pouvoir
décisionnel, et la décentralisation à l'offre des services
de santé. En Mauritanie nous pouvons dire que la
décentralisation offre des perspectives concernant les solutions
à apporter aux problèmes de santé publique si les
préalables de la bonne gouvernance et de la démocratie sont
réunies et acceptées. Certains observateurs insistent de
façon empirique, pour dire que la qualité des soins n'a pas
été améliorée, malgré les efforts consentis
par les professionnels de santé. Ainsi, même si les
infrastructures s'améliorent, elles demeurent insuffisantes à
travers le pays. On note aussi un manque de personnel qualifié dans les
wilayas. Enfin, l'apparition du secteur privé qui lui aussi a ses
propres difficultés, dénote à la fois l'existence d'un
manque d'accès pour une bonne de partie de la population aux services
de santé de qualité et la perspective de nouvelles approches.
Bien que le point d'échaffaudage de la
décentralisation soit celui des ressources, la délégation
des pouvoirs de décisions est souvent négligée mais reste
un préalable pour la réussite de cette approche. La
décentralisation du pouvoir décisionnel est une condition
essentiel à respecter et il est clair qu'une gouvernance
démocratique est un gage de participation active des citoyens à
la mise en place de la politique de santé au niveau local. Il s'agit
là d'un atout principal que tout projet s'appuyant sur la
décentralisation doit respecter. Plusieurs d'exemples recueillis dans
les wilayas démontrent que le pouvoir décisionnel n'est
accordé aux unités décentralisées que dans la
mesure où les décisions qui seront prises respectent les
orientations des bailleurs de fonds et les agences de coopérations.Nous
pensons que dans le contexte d'une véritable décentralisation, il
y a lieu de laisser les communautés concernées poser leurs
problèmes et préconiser les solutions. Ce n'est qu'après
cela seulement que les pouvoirs centraux et les bailleurs devront intervenir
pour accompagner leur processus de mise en oeuvre. Il revient aux
décideurs et leurs partenaires, s'il y a lieu d'élaborer des
plans d'accompagnement devant servir de référentiel pour cette
décentralisation.
Il faut toutefois réfléchir sur le rôle que
l'Etat et ses partenaires se proposent d'accorder aux communautés dans
l'avenir. De même dans le cadre de la contractualisation avec le
mouvement associatif, l'Etat doit plus que jamais transférer plus de
compétences aux organisations non gouvernementales qui ont fait leurs
preuves.Cependant l'Etat doit être vigilant vis-à-vis de ces ONG
partenaires en définssant des termes de référence claires
avec l'élaboration d'une feuille de route.Le choix de ces ONG doit se
faire dans la plus grande transparence par le niveau opérationnel. La
délégation des responsabilités décisionnelles doit
donc être accompagnée des ressources financières
nécessaires, et on doit aider les moughaatas à mobiliser les
communautés en vue de cette participation.
Les études sur la décentralisation et la la
participation communautaire dans le secteur de la santé, semblent
être beaucoup est moins importantes. Même si la
décentralisation a modifié la perception des communautés
envers leur système de santé (avant la décentralisation,
celles-ci voyaient les services comme étant sous la seule
responsabilité du gouvernement alors qu'à présent, elles
voient plutôt ceux-ci comme leur appartenant), la participation populaire
à la prise des décisions semble encore plutôt marginale. Il
y a cependant lieu de souligner les limites de la décentralisation
décisionnelle dans un secteur pouvant devenir aussi technique que celui
de la santé. On doit, en particulier, se questionner sur le possible
«politisation» des débats à connotation technique.
Ainsi, un candidat politique pourrait bien proposer à sa population un
hôpital qu'il serait impossible d'entretenir convenablement faute
d'argent mais qui serait «vendable» électoralement alors que
la mise en place de programmes de soins de santé primaire axés
sur la prévention, par exemple, pourrait s'avérer être
beaucoup plus efficace. La décentralisation démocratique des
décisions comporte un pré-requis qui consiste à assurer
que les informations pertinentes seront disponibles pour les gens qui seront
appelés à réfléchir à la question. Sans
cette information, la décentralisation paraîtra favoriser la
démocratie, alors qu'elle ne sera qu'un danger quant à la
pertinence des décisions prises en matière de livraison des
services.Ainsi en Mauritanie, on se le rappelle la plupart des listes
candidates aux élections municipales, avait dans leur programme
électoral un projet plus ou moins important de santé, mais tous
les conseils municipaux à l'exception de celui de Nouadhibou ont falli
à leurs promesses électoralistes.
Un autre enjeu concernant la «politisation» de la
décentralisation concerne la multiplication des zones d'interventions,
des paliers et des lieux de pouvoirs. Par exemple en Tanzanie, rappelons que la
décentralisation s'effectue sur deux niveaux, la région et le
district, ce dernier possédant la plus grande part des
responsabilités alors que la première n'a principalement que des
tâches de coordination et de liens entre le Ministère et le
district. Lors des premiers moments de la réforme, au milieu des
années 90, il semble que certains auraient jugé plus efficace une
décentralisation sur un palier seulement, ce qui aurait signifié
la disparition du niveau régional, mais celui-ci aurait survécu
à cause des pressions exercées sur legouvernement central par
plusieurs fonctionnaires travaillant à ce niveau et qui refusaient
d'aller travailler au niveau des districts. En Ouganda, c'est autant la
multiplication des districts depuis quinze ans que le grand nombre d'instances
dans la structure décentralisée qui est problématique.
D'une part, la complexité de l'infrastructure sur cinq niveaux serait un
facteur qui nuirait à la participation populaire, en plus de
nécessiter en frais administratif une grande partie des ressources
allouées à un secteur en particulier. D'autre part, il faut noter
que le nombre de districts en Ouganda est passé de 39 en 1986 à
56 en 2001. Selon certains, cette augmentation est due aux pressions des
politiciens locaux pour qui plus de districts signifient plus de travail et
plus d'argent, et qui prétextent une augmentation de la population pour
appuyer leurs revendications en ce sens (141(*)). En Mauritanie,
pour l'instant ce problème de multiplicité de zones ne se pose
pas car toutes les délimitations obeïssent au découpage
territorial, ce qu'on pourrait appeler l'aire de santé et qui ne
regrouperait que quelques villages ou campements. A l'heure actuelle, la
décentralisation n'est pas allée au-delà de la DRPSS. Les
politiciens locaux du parti-Etat ne s'intéressent à cette
décentralisation que pendant les échéances
électorales. Concernant la prise des décisions importantes, on
doit évoquer la difficulté rencontrée par les wilayas et
les moughataas afin d'attirer le personnel qualifié pour la mise en
oeuvre ces décisions. C'est pourquoi Mback a fait remarquer que : «
les réformes décentralisatrices ont accentué le
déficit des ressources humaines locales » (142(*)). La Mauritanie
étant un pays extrêmement grand, est doté d'une
infrastructure routière peu développée et où il
peut devenir pénible de se déplacer. Il est fréquent que
certaines wilayas regorgent d'experts, alors que d'autres sont incapables d'en
attirer parce que personne ne veut aller y travailler. On assiste ainsi
à une certaine concentration géographique des compétences,
situation qui serait moins dramatique si d'importantes décisions
n'étaient pas prises dans les wilayas. A ces constats, s'ajoute une
réalité moins bien connue, celle des donateurs, regroupés
sous le parapluie des approches sectorielles ciblées. Il s'agit d'une
nouvelle méthode de «coopération» entre les donateurs
et les autres partenaires et qui privilégie l'approche secteur
plutôt que l'approche-projet. Il s'agit de réunir les
différents partenaires (le ministère de la santé, les
donateurs, le secteur privé, les ONG, les usagers, etc.) afin de
définir dans quels sous-secteurs il serait pertinent de concentrer les
efforts et les ressources, dont une bonne partie provient des donateurs faut-il
mentionner. Ainsi, plutôt que de financer des projets bien ciblés,
on cherchera à influencer l'ensemble des facteurs pouvant avoir des
effets sur un problème, autant dans ce cas au niveau de la
prévention sanitaire, de l'éducation, de la vaccination que des
soins curatifs, c'est le cas de la wilaya de l'Assaba. Le processus menant
à ces décisions contient une consultation entre les
différents partenaires afin de définir les priorités, mais
des observateurs nous faisaient remarquer que cette consultation était
précédée par une réunion se tenant uniquement entre
les donateurs et qui, à ce moment, s'entendaient sur des positions
communes. Au moment de cette consultation conjointe, le Ministère se
trouve ainsi rapidement isolé face aux partenaires faisant bloc et se
voit forcé d'adopter les positions de ceux-ci. Une fois ces politiques
décidées, les moughataas ont toute la latitude nécessaire
au niveau décisionnel, mais à condition, bien sûr, de
respecter les grandes lignes concernant ces décisions. Or, alors que les
donateurs font de la bonne gouvernance, de la participation de la
société civile et de la décentralisation des enjeux
essentiels au développement, il est étonnant de constater que la
gouvernance semble plutôt s'effriter vers le haut, c'est-à-dire
vers des instances dirigeantes, plutôt que vers le bas, vers la
population. Nous notons donc avec beaucoup d'intérêt cette
divergence entre le discours des agences de développement et la
réalité concrète dans laquelle elles placent le processus
décisionnel, dans la mesure où elles cherchent plutôt
à contrôler ce processus.Malheureusement sous le règne de
Ould Tayya, les donateurs, la société civile et les
communautés ne pouvaient pas adopter cette méthode. Au cours de
ces vingt dernières années, tous les projets sociaux de
développements furent conçus en tant que riposte conjoncturelle,
et non en tant que projet de société émanent et
conçu par les populations directement ou indirectement. Dans le secteur
de la santé, le fait de faire ou même de penser, dénotait
aux yeux de ce régime de ses représentants dans le secteur
constituait un délit. Or cette décentralisation devait être
accompagnée d'une priorisation des soins de santé primaire et
cette stratégie supposait une augmentation de la part des budgets
nationaux accordée à la santé et de l'aide internationale,
conditions qui n'ont pas été remplies. L'implication des autres
acteurs concernés dans la livraison des services sociaux et de n'assurer
que les services que personne d'autre n'était en mesure d'assurer;
l'objectif étant évidemment de libérer les ressources
nécessaires au remboursement de la dette .Dès lors appliquer la
démarche que proposait la conférence d'Alma Ata sur la
décentralisation des unités de livraisons des soins vers les
populations était impossible, car les responsables des unités de
livraison des soins de santé n'avaient l'autorité permettant de
le faire. La décentralisation des services de santé telle
qu'elle est pratiquée en Mauritanie, un facteur de risque pour les
programmes nationaux de santé en général et le
système de recouvrement des coûts en particuliers en raison de
l'amalgane et des conflits d'intérêt entre les niveaux
d'exécution. En effet c'est le ministère qui dit et fait tout et
son contraire, on peut se demander, la déconcentration. Si la
décentralisaion doit se figer partiellement pendant plus de dix ans au
niveau des wilayas, peut espérer atteindre le niveau de santé
désiré ? Bien sûr que non, car cette dite
décentralisation au lieu de libérer, de transférer ou de
démocratiser vers la périphérie, a aliené et
impulsé des effets pervers au système de santé. Ce
système n'ajamais pu exécuter aucun de ces plans de
développement sanitaire au-delà d'un taux de 50% entre 1993 et
2004.Pour une véritable décentralisation du secteur de la
santé, l'Etat doit abandonner son ambivalence sur la question en
déléguant réellement les pouvoirs aux communautés
et à ceux qui ont pris la responsabilité de les
représenter.A ce propos , des débats doivent être ouverts
non seulement entre les acteurs, mais aussi au sein des communauté en
tant que projet sociétal qui doit s'épanouir. Au terme de ces
débats émergeront des volontés manifestes sur la mise en
place des actions intersectorielles et la participation communautaire de
même que des organisations de consommateurs de soins.
Pour ce faire, il se concentrera sur l'amélioration de
la qualité des soins et l'incitation du secteur privé, de la
médecine traditionnelle à prendre une place importante dans
l'offre de soins, ce qui nécessitera un renforcement de leurs
capacités. Le cadre législatif sera complété, par
l'élaboration des textes d'application de la loi cadre et des textes
servant à mieux définir la politique nationale de santé au
niveau opérationnel, pour préciser les points insuffisamment
définis. Enfin, l'État et l'administration centrale à sa
tête ont la responsabilité de veiller à
l'équité en prévoyant des mesures financières afin
de faciliter l'accès aux services de santé de qualité des
plus pauvres, qui sont en exclus , et en encourageant toutes les formes de
mutualisation. La décentralisation n'est donc pas conçue, comme
on pouvait le craindre, comme un moyen pour l'État de se
débarrasser des tâches qu'il n'a plus les moyens d'assumer et que
d'ailleurs il n'exerce plus depuis longtemps. Il est souhaitable que
l'État et les communautés, augmentent très sensiblement
non seulement leur contribution financière, mais également leurs
contrôles afin d'accompagner la réforme. L'État doit tendre
ainsi à faire passer la dépense publique de santé à
au moins 10 dollars par tête et par an, tout en assurant la
décentralisation des fonds vers l'unité la plus
périphérique et en renforçant le partenariat entre la
santé et les populations en passant de la cogestion vers
l'autogestion.
Bibliographie :
32 Pr.Wone, O « Cours de santé publique
destiné aux étudiants cadres infirmiers »
CESSI Dakar 1990 p,p 13 , 17
33 D'Almeida, A « Les risque et les postulats des
systèmes de santé en Afrique de
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développement sanitaire de Cotonou 1989 p,p 47,52
34 Secrétariat général
du gouvernement : Journal officiel de la RIM 15 juin 1986
35 MSAS : Document PASS 1998 pp .5-10
36 MAED/ ONS : Rapport préliminaire EDSM
2000
37 MSAS : Annuaire des statistiques 1999
38 MAED : Manuel d'utlisation des postes du bugdet
consolidé d'investissement de 1996
p .5
39 MSAS : Plan directeur à moyen terme
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41 Gouv. RIM : Décret n° 052-2005 fixant les
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Affaires Sociales et l'organisation centrale de son
département, le niveau central du
MSAS
42 Gouv. RIM : art. 17 et 18 du décret 89 0
64 créant les directions régionales à l'action
sanitaires et sociales du 17 mai 1989
43 Gouv. RIM : art. 19 et 23 du décret 89 0 64
créant les directions régionales à l'action
sanitaires et sociales du 17 mai 1989
44 Guillaumot .D et Coulibaly.TO : Manuel de
supervision des DRASS /RIM 1993
45 Maders.HP.Col : comment manager un projet
-edit PP129-203
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qualité pour les services de santé de la reproduction -
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47 MSAS/DAAF : Rapport des normes en personnel applicables
aux formations
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48 Extrait du discours du premier ministre devant le parlement
J.O RIM du 16 janvier
1994
49 Plan directeur de la santé 1998-2002
(PASS) PP 18-23
50 Rapport de la revue inter agence SNU -MAU pp 12
-13 2e édition 1999
51 Document technique des plans opérationnels annuels
à horizon glissant 2001 du
PNSR
52 Plan directeur de la santé 1998-2002 (PASS)
PP 18-23
53 MSAS/PNSR : Rapport de l'étude d'analyse
situationnelle de la santé de la
Reproduction de1997
54 MAED/ONS : Mauritanie en chiffre 1991
55 MSAS : Rapport d'évaluation de la
fin du Projet de Renforcement des services
de santé 1987
56 MSAS/DPCS : Rapport sur la
nomenclature des formations sanitaires 1993
57 MSAS/DGI : Rapport préliminaire du
PASS 1997 pp 22-35
58 MSAS : Rapport préliminaire du
PASS
59 MSAS /DPS : Communication du service des soins de
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Reproduction dépendant à l'IPPF, cours de formation
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1999 : in les déterminants de l'état
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67 Gning et al. « In participation à l'IB
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Sénégal » pp.17-23
68 Centre de santé d'arrondissement
69 Idem 61 pp 35-39
70 Rapport de la Banque Mondiale, 2001
71 Idem 3
72 Sanogo.A : in « l'expérience des ASACO
pour l'implantation de l'IB dans les
CSCOM » pp 11-14
73 Langly.J - Escalon et al. 1999: in « impact de
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qualité des services ».
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régional de l'Unesco à Dakar relative au projet de
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79 MBOW. M in « Réalités sur le
fonctionnement des comité de gestion de la
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80 IRESH : « Analyse
situationnelle sur le renforcement des compétences des DRPSS »
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des chefs de service des soins de santé
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83 MSAS/PNSR : Document final étude
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85 MSAS/DPS : Bilan PASS 2002
86 MSAS : Document sectoriel Wilaya 2005 pp.27
35
87 MSAS/PNSR : Documents des normes des PS, CS
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88 MSAS/DGI : Rapport final de la revue
annuelle du POAS et PTHG
89 MAED : Rapport du budjet consolidé
d'investissement -édit 2004
90 MSAS : Manuel d'execution du PASS (pa-pdsas)
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app/san/99/14b
91 Ibid 85
92 Ibid 90
93 Mutulles de santé en afrique :
caractéristiques de mise en place p.12
94 MSAS : Rapport sur le budjet annuel de
2004
95 Diallo.I : « Etat de
transfert des ressources vers les municipalités » p -
p.31-38
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96 Memah,M « Repenser les unités de
santé de base » avril 1999 p,p « 31,45
97 MSAS/DGI :Rapport d'exécution du PASS
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98 Center for health of New York Unniversity
99 MAED : Rapport sur le budget
consolidé d'investissement 2005
100 MSAS/DGI : Mission de supervision du PASS
par les experts de la banque mondiale
à Nouakchott du 7 Au 23 Juin 2000.
101 Maders.HP.Col : comment manager un projet
-édit p.p129-203
102 Bruce.J : Les six éléments de
qualité pour les services de santé de la reproduction -
in Popline
103 Extrait du discours du premier ministre devant le
parlement J.O RIM du 16 janvier
1994
104 Plan directeur de la santé 1998-2002
(PASS) PP 18-23
105 MSAS : Rapport de la revue inter agences-
1997
106 MSAS /DGI : Document de travail
2e trimestre 2000 du PASS
107 MSAS/DRH : Communication du ministre de la santé
lors du lancement du Cadre
Stratégique de Lutte contre la Pauvreté
- octobre 2002
108 MSAS/PNSR: Prodoc/Mau-04/2001 p,p 24- 29
109 Référentiel d'exécution des
activités du PASS p-p 17-22
110 MSAS/DRH : Rapport de la DRH sur les
formations du personnel de santé- juillet
2005
111 Rapport de la revue interagence SNU -MAU pp 12
-13 2e édition 1999
112 Document technique des plans
opérationnels annuels à horizon glissant 2001
du PNSR
113 MSAS/DPCS :Rapport sur le PASS 2003-p.p 9-21
114 Caritas Mauritanie : Bilan des
réalisations du projet Dar Naim de Caritas 2001
115 MSAS/PNSR : Rapport d'études
analyse situationnelle 1997
116 MSAS/DRH:Rapport annuel sur la formation continue
du personnel 2000
117 Crozier M : in «Théorie de
la décentralisation »édit.1982 p.43
118 Plan directeur de la santé 1998-2002
(PASS) PP 18-23
119 MSAS/PNSR : Rapport de l'étude
d'analyse situationnelle de la santé de la
reproduction de1997
120 OMS« Charte issue de la 6e
conférence mondiale sur la promotion de la santé »
tenue Bangkok en août 2005
121 MSAS : Rapport interministériel sur
l'état d'avancement du projet santé population
de septembre 1991
122 ANIDEM : Communication faite le 12 mai 1994
lors de la journée internationale
de l'infirmière
123 ONPS Mauritanie : Résultats sondage sur le
plan de carrière du personnel infirmier
124 MAED/ONS : Mauritanie en chiffre 1991
125 MSAS/DPCS : Rapport sur la nomenclature des
formations sanitaires 1993
126 MSAS/DGI : Rapport sur le plan de
développement des infrastructures 1998
127 Idem 1
128 Rapport préliminaire du PASS 1997 pp
22-35
129 Ba A : Communication sur la
décentralisation des services sociaux de base -
Journée de la population 1999
130 MSAS : Rapport annuel sur les soins de
santé primaire de 1998
131 MSAS /DPS : Communication du service des
soins de santé primaire au séminaire
de planification des DRPSS en 2001 à
Kaédi.
132 MSAS /DPS : Rapport sur
l'épidémie de l'épizootie de Congo-Crimée en
Décembre
2002
133 MSAS /DPSP : Etudes sur le système de
recouvrement des coûts en 1994 à Kaédi.
134 Ben Salah, A « Rapport de
consultation sur le réajustement des objectifs du
système de santé » mai
2005
135 Sylla, O : « Document final
sur les activités de promotion de la santé maternelle et
infantile » août 2000
136 Plan d'action 1998-2002 de santé de la
reproduction FNUAP- Mauritanie pp 31-45
137 World Vision Mauritanien : Communication de
la responsable de la santé maternelle
et infantile-2000
138 Jean-Pierre Olivier de Sardan « le
Monde diplomatique » février 2000, pp. 12-13.
139 Jean-Pierre Olivier de Sardan
« dramatique déliquescence des Etats d'Afrique »
pp. 78-82
140 R. Bachand et L. Lamarche, Afrique, supra
note 6.
141 Nach Mback, supra note 4, à la
p. 106
142 Jean-Pierre Olivier de Sardan
« dramatique déliquescence des Etats d'Afrique » pp.
78-82
143 R. Bachand et L. Lamarche, Afrique, supra
note 6.
144 Nach Mback, supra note 4, à
la p. 106
Deuxième partie : Politiques et
système de santé
Chapitre III : Etat des lieux de la politique de
santé
3.1 Introduction :
La conférence internationale sur les soins de
santé primaires, réunie à Alma Ata le 12 septembre 1978, a
souligné la nécessité d'une action urgente de tous les
gouvernements, de tous les personnels de secteurs de santé et du
développement, ainsi que de la communauté mondiale pour
protéger et promouvoir la santé de tous les peuples du monde.
Elle a déclenché un mouvement sans précédent dans
l'histoire de la santé publique.
En novembre 1986, s'est tenue à Ottawa la
première conférence internationale pour la promotion de la
santé, dont l'issue a été sanctionnée par la charte
dite d'Ottawa.
Au 37e Comité Régional de l'OMS en
1987, les ministres africains de la santé ont pris l'engagement de
mettre en oeuvre «l'initiative de Bamako»
À l'instar des autres pays de la région
africaine, la R.I.M a souscrit aux recommandations de la conférence
d'Alma Ata et celles permettant la mise en oeuvre de l'initiative de Bamako. Ce
qui a permis d'opérer des réformes et réorganisation du
département de la santé et des affaires sociales.
Cet engagement a eu un effet mobilisateur, au niveau du
département de la santé qui proposait de réformer ce
système en vue de le rendre plus apte à répondre aux
besoins de santé les plus pressants.
Le IVème plan sanitaire (1981-1985) constitue la
première tentative d'orientation de la politique nationale de
santé vers la satisfaction des besoins du plus grand nombre de la
population en mettant l'accent sur la prévention. L'orientation
principale était donc constituée par les soins de santé
primaires dont l'un des principaux objectifs était d'accroître la
couverture sanitaire à 60% de la population à l'horizon
1985 en accordant une attention particulière aux groupes
"mère/enfant", aux ruraux et aux habitants des quartiers
périurbains défavorisés .
Le Programme de Redressement Economique et Financier (PREF
1985-1988) préconisait une augmentation du budget de la santé
dans le budget de l'Etat. Il recommandait la recherche de la participation
financière des populations aux dépenses de santé en
même temps qu'il encourageait le développement du secteur
privé et une plus grande participation des bailleurs de fonds.Ces
orientations devaient se traduire par la création d'une médecine
préventive de masse ;l'extension des soins de santé
primaires ; une attention particulière portée sur
l'assainissement, l'hygiène et l'éducation
sanitaire;l'optimisation du rendement des formations sanitaires par la
réhabilitation et l'affectation de ressources adéquates ;et
par l'amélioration des capacités de gestion de
l'administration .Le Programme de Consolidation et de Relance (PCR
1989-1991), tout en reprenant les principales orientations du PREF met l'accent
sur trois objectifs principaux:
1. l'extension de la couverture sanitaire afin d'atteindre un
taux de couverture de 50% en 1991 ;
2. l'accroissement du bien-être des populations les plus
vulnérables ;
3. l'amélioration des capacités de
planification, de gestion et de supervision du Ministère de la
Santé et des Affaires Sociales ;
Le Plan Directeur Préliminaire à moyen terme
1991-1994 qui a subi un glissement pour couvrir la période 1992-1995, se
proposait d'organiser et de développer le système
socio-sanitaire.Les priorités de ce plan qui s'inscrivent dans
l'objectif global de la "Santé pour tous les Mauritaniens d'ici l'an
2000" appelaient la mise en place de moyens supplémentaires, la
clarification du cadre réglementaire, l'appui institutionnel des
partenaires au développement et une véritable mobilisation
sociale afin que la santé soit l'affaire de tous.
Six principales stratégies sous-tendent ce plan :
1. développer une politique de prévention des
maladies et invalidités majeures ;
2. étendre la couverture sanitaire de la population
vers la mère et l'enfant ;
3. améliorer la qualité des services de
santé et d'action sociale offerts à la population ;
4. mettre à la disposition du plus grand nombre des
médicaments à des prix abordables ;
5. accroître les ressources financières pour la
réalisation de l'objectif social "la Santé pour tous les
Mauritaniens" ;
6. renforcer les capacités d'organisation de gestion du
système de santé et d'action sociale.
Les principaux indicateurs du pays sont les suivants :
1. -Taux de mortalité infantile 118/1000
(143(*))1
2. -Taux de mortalité infanto-juvénile 182/1000
( 146(*))
3. -Taux de mortalité maternelle 740/100.000
naissances vivantes (147(*))
4. -Taux brut de mortalité 18/1000
(148(*))
5. -Intervalle inter génésique 30 mois
6. -Espérance de vie à la naissance 51,3 ans
En 1993 les 3 premières causes de consultation tous
âges groupés étaient les infections respiratoires
aiguës, le paludisme et les diarrhées, avec respectivement 14%, 12%
et 8% des cas. On notait quelques spécificité selon l'âge
et le sexe : la 3 ème place revenait aux conjonctivites chez les enfants
de moins de 1 an, aux plaies chez les 5 à 14 ans, et à
l'anémie chez les femmes de plus de 15 ans. Chez les enfants les
infections respiratoires aiguës représentaient 26% des cas chez les
moins de 1 an , 19 % chez les 1-4 ans ; la diarrhée 20% chez les moins
de 1 an et 14% chez les 1-4 ans ; le paludisme 5% chez les moins de 1 an, 9%
chez les 1-4 ans et 15% chez les 5 à 14 ans .
La situation sanitaire reste dominée par une incidence
élevée des maladies infectieuses et parasitaires et par un
état nutritionnel qui se situe au cours des dix dernières
années autour de 40% de malnutrition globale dont 6 à 8% de
formes graves. Il a été par ailleurs noté que selon la
wilaya 5 à 12 % des nouveau-nés ont un poids de naissance
inférieur à 2500g, que 60% des femmes enceintes souffrent
d'anémie et 30% de la population ont une carence en iode. A
l'opposé l'obésité, fréquente surtout chez les
femmes, provoque de nombreuses complications dont l'augmentation a un impact
sur l'utilisation des services de santé (hypertension artérielle,
lithiase biliaire, arthrose, etc.).
Une enquête menée au Centre Hospitalier National
couvrant la période 1990-1994 indique que les principales causes de
décès maternels sont : les dystocies (35%), les
hémorragies 30% (hématome rétro placentaire + placenta
praevia) ; les éclampsies (28%), et les infections puerpérales
(7%).
Au cours des dernières années la situation
sanitaire a été marquée par :
1. la recrudescence de certaines maladies comme la
tuberculose (5000 nouveaux cas par an),
2. l'apparition de maladies nouvelles telles que la
schistosomiase intestinale (34% des personnes enquêtées dans les
wilayas du Trarza et du Brakna 1995), le SIDA ( 434 cas de SIDA cumulés
en 1995 et 0,6% de taux de séro prévalence )
3. la découverte de l'importance de l'Hépatite B
(24% des donneurs de sang au CHN et 15.6% chez des consultants à
Nouakchott et Kiffa en 1996), des affections bucco-dentaires (environ 20.000
nouveau cas de caries par an) et des affections mentales (4.500 consultations
et 600 hospitalisations par an au Centre Neuro-Psychiatrique) .
4. l'émergence de maladies liées au
développement : hypertension artérielle (5.000 cas par an),
diabète et accidents de la voie publique.
5. l'apparition d'épidémies de choléra et
la menace d'épidémie de méningite
cérébro-spinale.
6. Les forts taux de morbidité et de mortalité
aussi bien chez les enfants que chez les femmes sont dus à des facteurs
liés:
7. à l'environnement (sécheresse, effets
négatifs sur la santé des aménagements hydro-agricoles,
urbanisation galopante, exode rural, hygiène et assainissement
défectueux, accessibilité faible à l'eau potable : 38%
...)
8. aux facteurs socio-économiques (conjoncture
économique internationale défavorable, pauvreté,
promiscuité, tabous sociaux, alphabétisation encore faible,
habitudes alimentaires)
9. aux services de santé (qualité des services,
système de référence défaillant, insuffisance de
formation du personnel ...)
A l'issue de ces phases un premier Plan Directeur
91-94 a été élaboré, il fut la
résultante de l'expérimentation de la mise en oeuvre du
système de recouvrement des coûts ou initiative de Bamako ;
ce qui a permis d'étendre la couverture sanitaire
L'année 1998 a été marquée par
l'introduction de l'approche sectorielle donnant une vision plus large de la
santé traduite dans le Plan Directeur (PASS) 1998-2002 qui vise
à :
· Renforcer la couverture sanitaire, la
qualité et l'utilisation des services de santé ;
· Améliorer la performance du système
socio-sanitaire ;
· Réduire la morbidité et la
mortalité liées aux principales maladies ;
· Renforcer l'action sociale ;
· Assurer un financement adéquat du
système socio-sanitaire ;
· Créer un environnement favorable pour la
Santé.
Cette approche sectorielle vise la restructuration
stratégique et organisationnelle du secteur, la maîtrise des
interventions dans le secteur, la poursuite de la politique de
décentralisation des responsabilités et des ressources et le
renforcement des capacités de gestion, à tous les niveaux. Le
cadre budgétaire, à moyen terme qui s'inscrit dans le cadre
stratégique contre la pauvreté (CBMT) pour la période
2002-2004, s'articule autour des dimensions de la performance et leur
contribution aux objectifs de lutte contre la pauvreté :
Le CBMT fixe trois catégories d'objectifs :
i) Améliorer les indicateurs de santé de la
population mauritanienne notamment parmi les groupes les plus pauvres, avec
pour objectifs de :
ii) Réduire la mortalité infantile et
infantojuvénile et la mortalité maternelle ;
iii) Limiter l'impact des dépenses pour la santé
sur le revenu des plus pauvres ;
iv) Améliorer la participation des pauvres à la
gestion de leur santé.
Le système de soins est de type pyramidal ; il est
calqué sur le découpage administratif (voir chapitre 1). Il
existe 4 niveaux de prestations de soins (hopitaux de référence
nationales, hôpitaux régionaux, centres de santé et postes
de santé).
La Mauritanie est confrontée à des
difficultés pour planifier, produire et utiliser le personnel de
santé, en cohérence avec les besoins, pour atteindre les
objectifs nationaux de santé. En effet, dans ce pays, et ce depuis 1985,
l'amélioration de la gestion du personnel a toujours été
une priorité. Cette politique nourrie par une longue réflexion
consensuelle sur le développement d'un système de santé et
d'action sociale cible la fois les problèmes majeurs affectant la
santé et l'accès de tous aux services de soins de
qualité.
Qu'entend-on par services de santé de qualité?
Selon Judith Bruce la qualité des services de santé repose sur
six éléments essentiels, auxquels nous avons adjoint trois
autres.
Ainsi les services de santé de qualité doivent
répondre aux critères suivants :
i) Etre accessibles et disponibles aussi près que
possible du domicile des usagers et se situer à l'échelon le plus
bas où la sécurité et l'efficacité des prestations
puissent être garanties;
ii) Etre acceptables pour les usagers et correspondre aux
normes culturelles et sociales (respect de l'intimité et de la
confidentialité);
iii) Disposer de toutes les fournitures et de tout le
matériel essentiels;
iv) Dispenser des soins complets et assurer la liaison avec
d'autres services de santé;
v) Assurer la continuité des soins et le suivi;
vi) Etre dotés de prestataires de soins techniquement
compétents qui s'appuient sur des lignes directrices et des protocoles
de traitement précis;
vii) Etre dotés d'agents de santé qui capables
de résoudre les problèmes de santé des populations en les
respectant, sans porter de jugement et en fonction des besoins de leurs
besoins;
viii) Donner informations et conseils aux individus familles
et communautés sur leur santé et leurs besoins sanitaires;
ix) Associer les usagers aux décisions et en faire des
partenaires des soins pour qu'ils participent activement à la protection
de leur santé;
Cependant, il apparaît aujourd'hui que le souci
d'améliorer l'accès à l'offre des soins de qualité
soulève des quelques questions de grande importance.
Le système de recouvrement des coûts mis en
oeuvre en 1993, est la principale composante des SSP qui devait renforcer les
services de vaccinations, les consultations prénatales, les
maternités et les entités de planification familiale et la
surveillance épidémiologique qui ne sont utilisés que de
façons irrégulières et dont les taux de déperdition
sont très élevés et disparates au niveau des wilayas.
Par ailleurs, on note un manque d'efficience de l'allocation
financière par rapport aux interventions clés et aux services de
santé de base avec une forte mobilisation de l'investissement sans
accompagnement des aspects de fonctionnement.
À cela s'ajoutent l'absence d'un mécanisme
efficace de financement alternatif de la santé, la démotivation
du personnel et l'inégale répartition des ressources humaines,
matérielles et financières dans les wilayas.
De façon générale, la Mauritanie
connaît encore de nombreuses difficultés à concilier pour
atteindre les objectifs d'efficacité, d'efficience,
d'équité et de pérennité. La situation reste
très fragile et il suffit souvent d'un facteur défavorable pour
dégrader l'efficacité d'une formation sanitaire.
Ainsi, malgré la généralisation du
système de recouvrement des coûts en Mauritanie, la situation
sanitaire est peu reluisante et pose la problématique de
l'efficacité de cette politique de santé.
Si la santé est considérée comme un
droit fondamental de l'homme, son application et son succès requiert la
pratique d'une bonne gouvernance, d'une transparence, d'un partenariat et la
mise en place des ressources suffisantes en vue d'un fonctionnement optimal des
services.
L'efficacité et efficiente d'un tel système de
santé réside sur la redéfinition de la
décentralisation dont nous avons évoqué plus haut ,sur
l'implication plus accrue de l'ensemble des acteurs et sur les nouvelles
alternatives de participation à la prise en charge des soins .Au
delà de ces considération la mise en oeuvre des programmes de
développement sanitaire fait appel au respect des principes fondamentaux
de gestion des institutions et des ressources et impose la connaissance, les
perceptions du contexte de ces projets sociétaux.
3.2 Revue de littérature :
LES INDICATEURS :
Dans le système de recouvrement des coûts utilise
les indicateurs suivants :
L'ACCESSIBILITE :
Trois paramètres sont mesurés à partir de
cet indicateur : accessibilité géographique,
accessibilité financière, accessibilité
thérapeutique.
LA COUVERTURE :
Deux paramètres sont mesurés à partir de
cet indicateur : couverture adéquate et la couverture effective.
LA DISPONIBILITE :
Elle mesure de la fonctionnalité effective des
structures à partir de l'existence des ressources et leur
capacité satisfaire l'offre optimale des prestations.
L'UTILISATION :
Elle apprécie la fréquence à laquelle les
formations sanitaires sont sollicitées pour l'offre des prestations et
permet également d'évaluer la charge de travail des
employés.
EDUCATION POUR LA SANTE :
L'EPS est un ensemble d'actions consistant à informer,
à transmettre des informations grâce une communication efficace,
permettant de promouvoir un changement de comportements favorables à la
santé. Le but des actions entreprises ou à entre prendre doit
permettre de modifier les comportements et habitudes néfastes
personnelles ou collectives, pour rester en bonne santé et lutter contre
les maladies.
En novembre 1986, s'est tenue à Ottawa la
première conférence internationale pour la promotion de la
santé ou éducation pour la santé, dont l'issue a
été sanctionnée par la charte dite d'Ottawa.
Considérations
générales :
Pour les experts de la santé
publique « Une participation active
des usagers au pouvoir décisionnel et à la gestion des ressources
du système de santé permet d'augmenter la responsabilité
et la transparence des services publics, d'améliorer la gestion et
d'inciter la communauté à s'identifier au système de
santé ». Cela crée un sentiment
d'appropriation et d'appartenance indispensables à la mobilisation des
ressources communautaires et assure au système une viabilité
à long terme. »
Selon l'UNESCO « La
participation et l'implication des communautés ne sont pas seulement un
élément clé de la réussite des projets à
base communautaire. « L'engagement de la
communauté dès la phase d'élaboration et de planification
est aussi une condition essentielle pour qu'elle s'approprie le projet, se
mobilise et participe pleinement à la réalisation des objectifs
poursuivis. Pour répondre aux différents besoins des
communautés, une approche globale et à multiples facettes est
généralement nécessaire. Elle doit être sensible aux
problèmes du genre, adaptée au contexte et faire sens au plan
individuel, et également prévoir une diversité
d'interventions en éducation non formelle, en alphabétisation ou
en formation aux compétences nécessaires dans la vie courante, en
fonction des domaines d'action retenus. »
LA SANTE :
Pour l'OMS, la
santé « est un état de bien
être sur les plans physiques, mental et social et non pas seulement
l'absence de maladie ou de d'infirmité ».
Elle définissait la santé publique ainsi
« la santé publique, c'est la science et l'art de
prévenir les maladies, de prolonger la vie, d'améliorer la
santé physique et mentale des individus par les moyens d'actions
collectives pour :
Assainir le milieu (Hygiène du milieu),
Enseigner l'hygiène corporelle,
Lutter contre les épidémies,
Organiser les services de santé,
En 1973, elle élargissait la notion de santé
publique en évoquant les problèmes concernant la santé de
la population, l'état sanitaire d'une collectivité, les services
de santégénéraux et l'administration des services de
soins.
Selon G. Canguilhem, la santé
« c'est la capacité de surmonter les
crises ». Nous nous inscrirons dans cette perspective, pour le
temps de ce travail, pour ce qu'elle contient d'espoir et de dynamique, pour ce
qu'elle révèle de la question de la vie comme d'un cheminement
qui ne va pas forcément de soi, qui prend souvent sens au décours
de périodes de « crise » où vont se jouer les
ambivalences et les contradictions qui nous habitent, la solidité des
processus qui nous construisent.
Selon J.Bury, il existe quatre abords du
concept de santé
· L'abord perceptuel de la santé s'accorde avec la
notion de bien-être mais la rend plus accessible en la définissant
comme « une attitude joyeuse envers la vie et l'acceptation des
responsabilités que la vie impose. ».
· L'abord fonctionnel de la santé ou abord
bio-médical qui définit la santé comme la capacité
de l'individu à fonctionner. C'est tout ou rien. Il s'agit d'un point de
vue statistique de la santé.
· Un abord qui conjugue les deux précédents
où les notions bio-médicales et psychologiques de bien-être
s'entrecroisent.
· L'abord adaptatif dit abord socio-écologique qui
développe une approche de la santé à partir de la
capacité pour un individu de s'adapter à son environnement et
à ses déficiences.
Selon Yvan ILLICH (Némésis médicale),
« c'est l'environnement général, le mode de
vie qui déterminent en premier l'état de santé globale
d'une population ». il conclut en disant que la
santé c'est la capacité à faire des projets, à
créer des liens, à communiquer.
Selon un dicton pulaar (Peul) :
« Cellal wonii afoo ngaalu »
signifie littéralement : « La santé
est l'aîné de la
prospérité ».
La santé est fréquemment citée pour
apprécier diverses situations par exemple : « une
économie en bonne santé ».
La santé n'est pas un concept absolu ni une idée
statique .Sa perception change continuellement d'un endroit à l'autre et
d'une époque à l'autre. Les efforts destinés à
définir la santé se heurtent à une difficulté
principale qui vient du fait qu'une compréhension juste de la
santé «reflète des circonstances culturelles, sociales et
économiques, aussi bien que les perceptions individuelles et
médicales de ce qui est normal, habituel et accessible».
Elle est difficilement transférable comme telle dans
l'arène des droits de la personne. Elle doit être traduite sous
forme de droits et d'obligations de l'ensemble des acteurs, étatiques ou
non étatiques. Cette traduction juridique du concept de santé ne
préjuge pas des modes de mise en oeuvre du droit à la
santé. De plus, le recours à la méthode juridique permet
de mettre en contexte le droit à la santé, de le sortir d'une
abstraction pour tenir compte des variables politiques, environnementales,
économiques, culturelles et sexuelles. En mettant au centre des
discussions relatives à la santé et aux soins de santé la
personne, il devient possible d'examiner les causes et les conséquences
de la privation de l'atteinte du meilleur état de santé possible,
compte tenu non seulement des circonstances personnelles mais aussi des
particularités socio-économiques, culturelles et politiques dans
lesquelles évoluent les personnes.
Sur le terrain africain, la question de la santé est
perçue comme essentielle au développement des personnes et des
peuples. La traduction du droit à la santé en besoins de
santé réfère en l'espèce à
l'accessibilité, à la qualité, à
l'adaptabilité culturelle et à la quantité des services de
santé primaires.
C'est probablement là le seul constat unanimement
partagé par l'ensemble des acteurs. Car, rapidement, se posent le
problème de la livraison des services de santé primaires
dans un contexte d'extrême rareté et la question
de la participation démocratique des populations concernées
à la détermination de leurs besoins en matière de
santé.
Ainsi nous déduisons à partir de ces
différentes définitions pour maintenir une bonne santé
tant individuelle que collective, il faut la symbiose des sciences humaines,
environnementales médicales, politiques juridiques et
bioéthiques. Dés lors il appartient aux individus, aux familles
et aux communautés de faire en sorte de promouvoir et de
préserver leur santé.
Le leadership de la formulation de la mise en oeuvre des
stratégies de santé, est confié à l'état
avec l'entière participation des bénéficiaires.
La traduction politique des enjeux liés à la
mise en oeuvre de la santé soulève des questions directement
issues de la problématique de la livraison des services de santé:
la disponibilité des ressources, l'affectation des ressources, la
détermination des services, l'accessibilité physique,
géographique et économique des services. C'est pour cette raison
que le PIDESC détermine quatre éléments
interdépendants et essentiels au respect du droit à la
santé :
La disponibilité des soins, c'est-à-dire un
nombre suffisant d'unités de livraison des soins dans l'État;
· L'accessibilité des soins, elle-même
divisée en quatre points : la non-discrimination,
· l'accessibilité physique, l'accessibilité
économique et l'accessibilité de l'information;
· L'acceptabilité des soins ou l'assurance que les
installations et les soins seront appropriés sur un plan médical
et culturel; et,
· La qualité des soins
En 2000, l'OMS a défini un cadre conceptuel du
système de santé dans le but d'en définir les objectifs et
les fonctions et de pouvoir en mesurer les performances .La mesure de plusieurs
objectifs a permis de comparer les 191 systèmes de santé du monde
entier. Selon ce nouveau cadre conceptuel, tout système de santé
a trois les objectifs intrinsèques suivants :
· Améliorer l'état de santé des
populations
· Répondre aux attentes de divers partenaires
· Etablir équitablement la contribution
financière
La réalisation de ces trois objectifs passe par les
quatre fonctions essentielles :
· Les prestations des services
· La production des ressources humaines et
matérielles
· Le financement
· L'administration générale
(régulation et pilotage)
LES SOINS DE SANTE PRIMAIRES
Définition : Les soins de
santé primaires sont des soins de santé essentiels, efficaces et
accessibles, c'est à dire à la portée de tout le monde.
Financièrement accessibles :
c'est à dire que le coût est à la portée de tous les
individus et toutes les familles de la communauté.
Géographiquement accessibles :
c'est à dire que les soins sont dispensés le plus près
possible du lieu où les gens vivent et travaillent.
Acceptables : c'est à dire qui
sont utilisés par les gens .Le 12 septembre 1978, une conférence
internationale tenue à Alma Ata (Kazakhstan) incite les gouvernements du
monde entier à tout mettre en oeuvre pour assurer l'accès de tous
à la santé en l'an 2000. La déclaration indique que la
santé constitue un devoir des États, permettant l'accès
à un niveau social satisfaisant et contribuant ainsi à un
meilleur développement économique des pays.
" L'un des principaux objectifs sociaux des gouvernements
[...] doit être de donner à tous les peuples du monde, d'ici l'an
2000, un niveau de santé qui leur permette de mener une vie socialement
et économiquement productive. Les soins de santé primaires (SSP)
sont le moyen qui permettra d'atteindre cet objectif dans le cadre d'un
développement conforme à la justice sociale ".
1- L'éducation pour la santé
Ce sont des actions entreprises pour modifier les
comportements et habitudes néfastes personnelles ou collectives, pour
rester en bonne santé et lutter contre les maladies.
2- La promotion pour de bonnes conditions alimentaires
et nutritionnelles
Ce sont des actions qui visent à l'amélioration
de l'alimentation dans les familles et surtout les habitudes relatives à
l'alimentation des enfants.
3- L'approvisionnement en eau saine et les mesures
d'assainissement de base
Aider la population à s'organiser pour avoir
suffisamment d'eau potable. Promouvoir l'hygiène individuelle et
collective ainsi que la salubrité du milieu.
4- La santé maternelle et infantile y compris
la planification familiale
Ce sont toutes les actions qui visent à assurer une bonne
santé à la mère et aux enfants :
Consultations en soins périnataux
Accouchement assisté
Surveillance de la croissance et soins aux enfants
Planification familiale (espacement des naissances, lutte
contre la stérilité et les MST)
5. La vaccination contre les grandes maladies
infectieuses
Ce sont les activités de vaccination des enfants contre
les six maladies les plus meurtrières : tuberculose,
poliomyélite, tétanos, diphtérie, coqueluche, rougeole. La
vaccination contre méningite à méningocoque a
été ajoutée au Niger. Les femmes en âge de
procréer sont vaccinées contre le tétanos.
6- La lutte contre les grandes endémies
locales
C'est la lutte contre certaines grandes maladies
endémiques (paludisme, schistosomiase, ver de Guinée,
lèpre, lutte contre les vecteurs et autres mesures de dépistage
et de prévention).
7- Le traitement des lésions
courantes
Ce sont les activités de soins curatifs courantes dans
les formations sanitaires pour plaies, traumatismes, brûlures...
8- L'approvisionnement en Médicaments
Essentiels (dont l'Initiative de Bamako)
Y compris la pharmacopée traditionnelle
C'est rendre les médicaments disponibles et exploiter
la pharmacopée traditionnelle.
9- La collecte de données
statistiques
Le recueil se fait régulièrement par l'infirmier
au niveau du centre de santé.
essentiels.
Toutes ces mesures, qui ne s'appliquent pas exclusivement au
secteur de la santé, doivent permettre d'associer étroitement
l'individu, la famille et la communauté aux programmes nationaux,
permettant de responsabiliser ces trois niveaux de l'organisation sociale d'un
pays.
L'INITIATIVE DE BAMAKO :
Contexte et justification :
L'Initiative de Bamako est un ensemble de réformes
politiques élaborées en réponse à la
dégradation rapide des systèmes de santé dans les pays en
développement pendant les années 70 et 80.
Malgré une amélioration spectaculaire de
l'état sanitaire de leur population au cours des 30 dernières
années, l'espérance de vie dans ces pays reste faible.
A la mauvaise performance des systèmes de santé
vient s'ajouter l'accès limité de la population aux services de
santé primaires (dans certains pays africains, plus de la moitié
de la population vit à plus de 10 Km du premier centre de soins
primaires).
Accablés par le poids du remboursement de la dette et
par l'impact de la chute des cours des produits à l'exportation dans les
années 70 et 80, les pays en développement ont vu réduire
leur capacité à financer les services publics de base, y compris
les soins de santé primaires. Le problème de l'insuffisance des
dépenses de santé publique est aggravé par des politiques
qui favorisent une mauvaise allocation budgétaire, un gaspillage des
ressources et une gestion médiocre.
De plus, les coupes budgétaires conjuguées
à cette gestion médiocre, au gaspillage et à la mauvaise
utilisation des ressources, rares de surcroît, sont les causes d'une
pénurie chronique de médicaments, d'une déficience de
services, de la détérioration des infrastructures, d'un manque de
personnel qualifié et d'une faible motivation des agents de santé
qui entraînent, à leur tour, une mauvaise prise en charge des
malades.
Il en résulte un faible attrait pour les services de
santé publics qui conduit les patients à s'adresser plutôt
aux guérisseurs traditionnels, à des praticiens privés non
répertoriés et à des vendeurs ambulants sur les
marchés.
Ce faisant, ils paient souvent des prix exorbitants pour des
services de qualité douteuse et perdent ainsi l'occasion de recevoir des
soins préventifs de première importance.
Objectifs de l'Initiative de Bamako
Les objectifs spécifiques de l'initiative de Bamako ont
été définis ainsi parl'OMS en 1999(*)
· renforcer les mécanismes de gestion et de
financement au niveau local;
· promouvoir la participation communautaire et
renforcer les capacités de gestion locale;
· renforcer les mécanismes de fourniture, de
gestion et d'utilisation des médicaments essentiels ;
· assurer des sources permanentes de financement pour
le fonctionnement des unités de soins.
Principes l'Initiative de Bamako
Lancée en 1987 par les Ministres africains de la
santé réunis à Bamako au Mali sous l'égide de
l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et de l'UNICEF, l'Initiative
comptait à la fin 1994 des adhérents de 33 pays d'Afrique, d'Asie
et d'Amérique Latine et continue(149(*)) actuellement
à prendre de l'essor. Elle est de plus en plus considérée
comme l'approche la plus valable et la plus viable à long terme pour
revitaliser les systèmes de santé les plus dépourvus de
structures de soins de santé primaires, à savoir
développer et étendre le contrôle et le financement
communautaire des soins de santé essentiels est au coeur de
l'Initiative.
L'Initiative de Bamako a pour but d'assurer à
l'ensemble de la population l'accès aux services de soins de
santé primaire à prix abordable tout en maintenant les
coûts et de restaurer la confiance des usagers dans les services de
santé publics, en améliorant la qualité des prestations et
en déléguant le pouvoir décisionnel aux échelons
inférieurs. En outre, elle a pour but de promouvoir la santé en
incitant les ménages à un changement des comportements
néfastes.
Application de l'Initiative de
Bamako :
L'Initiative de Bamako suppose que :
Là où les institutions publiques sont fiables,
des actions au niveau communautaire sont nécessaires pour mener à
bien la politique de réformes décrétée à
l'échelon national.
La participation des communautés au financement et
à la prise des décisions des activités de santé
peut non seulement générer un revenu suffisant pour couvrir les
coûts de fonctionnement, mais également impulser une mobilisation
en faveur des soins de qualité gage d'un développement
économique et social.
Les gouvernements sont à même de fournir à
moindre coût un "paquet minimum" de services de santé essentiels
de qualité raisonnable et accessible à l'ensemble de la
population. A condition toutefois que ce "paquet minimum" soit défini
sur la base d'un bon rapport coût efficacité, qu'il existe un
système de santé opérationnel au niveau du district et un
plan de financement communautaire.
L'Initiative de Bamako a but de revitaliser les
systèmes de santé en décentralisant le pouvoir
décisionnel de l'échelon national à celui des districts,
en réorganisant les services de santé de base, et en
fournissant un "paquet minimum" de services de santé
essentiels au niveau des unités de santé de base.
L'implication des communautés est un
élément fondamental en ce qu'il modifie l'équilibre des
pouvoirs entre les prestataires de soins de santé et les usagers et
impulse une gestion "novatrice" des systèmes de santé publics. De
simples consommateurs passifs, les bénéficiaires des soins
deviennent des partenaires actifs dont la voix compte.
Initiative de Bamako ou système de
recouvrement des coûts en Mauritanie
Lors de la mise en oeuvre des SSP, il est apparu que le
financement était souvent un frein à " la Santé pour
tous en l'an 2000 ".
L'initiative a pour objet de revitaliser les systèmes
de santé pour une extension du réseau de SSP, le
développement des médicaments essentiels (ME), la mise en place
d'un financement communautaire et du contrôle de la gestion par la
communauté.
Extension du réseau de SSP
Il s'agit de revitaliser et d'étendre les prestations
dans les formations sanitaires rurales. Ainsi, au niveau wilaya
émergera un système de santé efficace grâce
à l'implantation d'un réseau de structures de santé de
base, implanté aussi près que possible dans les villages, pour
répondre aux demandes de soins courants des communautés.
Ceci doit permettre de diminuer la fracture qui existe dans
l'offre de soins entre les villes et les campagnes et ainsi d'atteindre
l'objectif défini à Alma Ata de " la santé pour tous
en l'an 2000 ".
Développement des médicaments
essentiels génériques
Un des buts de l'IB est de permettre à tous l'accès
aux médicaments à un prix abordable. Le développement des
génériques est le moyen permettant de satisfaire cet objectif.
Les génériques et l'achat par appel d'offres permettent de
diminuer de façon très significative le coût du
médicament (pas de coût de marque, baisse des coûts par
concurrence). De plus, le médicament générique permet de
rationaliser les prescriptions, par l'utilisation exclusive des DCI
(Dénomination Commune Internationale), plus simple.
Enfin, la liste des médicaments essentiels sont "ceux
qui satisfont aux besoins de la majorité de la population en
matière de soins de santé. Ils doivent être disponibles
à tout moment en quantité suffisante et sous forme pharmaceutique
appropriée " (OMS).
Le nombre de molécules disponibles varie en fonction du
niveau de la structure sanitaire dans la pyramide de santé (plus de
molécules disponibles au niveau d'un hôpital de district qu'au
niveau d'une pharmacie villageoise).
Autofinancement communautaire
La participation de la communauté aux coûts
engendrés doit assurer la survie du système à long terme.
Le stock initial de médicament est fourni gratuitement. Ensuite, les
patients paient la prestation et/ou les médicaments (voir plus loin),
permettant le recouvrement des coûts (médicaments, un fonds de
sécurité et la motivation du personnel après chaque
contrôle de gestion) et donc le réapprovisionnement en
médicaments, voire le financement d'autres actions de santé ou
sociales, si le fonds de sécurité n'a pas été
utilisé après une année.
En effet, certains auteurs font remarquer qu'en dépit
du faible coût du médicament essentiel générique,
certains individus risquent de se trouver en marge du système, faute de
revenus suffisants. En fait, il est parfois prévu d'exempter les
indigents de la contribution financière demandée bien que le
statut d'indigent soit discutable et difficilement appréciable dans une
population en majoritairement pauvre.
Le recouvrement des coûts est la clé de
voûte de l'initiative. Différents systèmes de paiement
existent pour le réaliser :
Le paiement forfaitaire : prix unique, quels que soient la
maladie, le coût, le diagnostic et le traitement,
Le paiement par médicament et ou matériel
prescrit est celui pratiqué au niveau périphérique
en Mauritanie.
La cotisation aux organismes d'assurance maladie :
l'adhésion à la CNSS pour certaines catégorie et aux
mutuelles locales.
En Mauritanie, l'affiliation à un organisme de
sécurité sociale n'est pas très développée
et ne concerne que les fonctionnaires de l'état et les membres de leur
famille pour leur prise en charge partielle (hospitalisation essentiellement)
et les travailleurs des sociétés privées et des
entreprises parapubliques sont affiliés à la Caisse Nationale de
Sécurité Sociale (CNSS).Quant au reste de la population, soit il
prend en charge soit il est indigent et couvert par sa commune de
résidence.
Depuis quelques temps on assiste à l'émergence
de nouveaux modes de prise en charge (Mutuelles de santé, Forfaits
obstétrical).
Contrôle communautaire
La communauté est responsable de la gestion des
services de santé locaux (via un conseil élu) et a le droit et le
devoir de participer à la prise des décisions pour
l'amélioration des services qui lui sont destinés. Ceci
crée non seulement un sentiment d'appartenance et d'identification de la
communauté au système mais permet également
d'améliorer l'image de ce dernier aux yeux de la population.
Dans cet esprit, il est généralement admis que
les fonds générés par la communauté doivent rester
dans celle-ci (au niveau des formations sanitaires) alors que les fonds publics
peuvent être affectés à des structures situées plus
haut de la pyramide de santé (par exemple un hôpital de
région), car plus éloignées des communautés.
Mesures d'accompagnement
Le rôle de l'État dans l'initiation du programme
est fondamental. Il doit définir une politique nationale de
Santé. Celle-ci donne une base institutionnelle permettant d'asseoir et
de coordonner les actions de santé. Il faut également une base
juridique en matière de réglementation des médicaments et
de gestion des entités publiques et privées.
Ceci nécessite donc de bien définir les
rôles, fonctions et responsabilités de chacun et d'établir
des communications entre les différents échelons.
Différentes mesures doivent accompagner la mise en
place de l'initiative :
· La connaissance sociologique et
épidémiologique
· La délégation du pouvoir à tous
les niveaux,
· La continuité de l'approvisionnement et la
distribution des médicaments,
· La détermination d'objectifs au niveau
communautaire,
· La formation des personnels de santé (à la
prescription par la mise en place d'ordinogrammes, aux médicaments
essentiels génériques) et des gestionnaires du système
(tenue des documents comptables de délivrance et d'approvisionnement),
· L'accès des femmes au système (rôle
primordial dans la prévention et le suivi de la santé des enfants
et de la famille en général),
· Le développement d'alliances avec les
institutions internationales et les ONG (encadrement, aide à la mise en
place).
· Un suivi permanent et des évaluations
périodiques du système.
Cependant plusieurs de ces mesures n'ont pas été
prises en compte par les départements concernés par la mise en
oeuvre des projets de développement .Il semble que dans le cas des
projets de santé, les décideurs pensaient qu'il fallait
promulguer des lois pour que les professionnels et les
bénéficiaires les suivent.
Meilleur accès aux services
Pour pouvoir offrir aux usagers un meilleur accès
aux services de santé, les décideurs devraient tenir
compte des cinq points suivants (150(*)) :
Aspect physique : il faut que les
centres de prestation des services se situent dans des endroits faciles
à atteindre par la majorité de la population du pays, y compris
par les couches défavorisées. Ils peuvent être
complétés, par exemple, par un système de distribution
à base communautaire ou par des centres privés à but
lucratif.
Aspect économique : les tarifs
pratiqués doivent être abordables pour une grande partie de la
population ciblée. Il faut aussi que les coûts annexes (comme le
temps perdu pour pouvoir accéder aux services) demeurent
raisonnables pour la plupart des gens. Certains responsables de services
offrent ainsi des services gratuits ou subventionnés. Ils cherchent
également à accroître l'efficacité de leurs services
et à éliminer les procédures inutiles.
Aspect psychosocial : on peut aussi
améliorer l'accès en rendant les services de santé plus
acceptables au plan culturel ou social. Il faut que les responsables des
politiques de santé, les chefs religieux et communautaires de même
que les familles au sens large aient une opinion favorable de ces services. Des
campagnes médiatiques et éducatives à grande
échelle doivent permettre de réduire les barrières
psychosociales freinant la fréquentation des services de santé.
Aspect cognitif : l'accès est
également facilité si les usagers savent qu'il existe des
services de de santé reproductive où ils se trouvent. On peut ici
recourir à la publicité ou à d'autres moyens d'information
comme par exemple de simples panneaux indiquant l'emplacement des centres de
prestation des services.
Aspect administratif : pour
améliorer l'accès, les responsables de l'organisation des
formations sanitaires peuvent revoir l'ensemble des règles
administratives ou médicales gouvernant tous les aspects de leurs
services. Il faut adapter les lignes directrices existantes pour
refléter les données scientifiques les plus récentes
concernant les contre-indications et les techniques employées. On peut
aussi envisager d'allonger les heures d'ouverture des services.
Qualité des soins :
Définitions :
Le concept de qualité appliqué aux soins est
relativement nouveau. Pour en définir les
objectifs ou le contenu des activités, il est utile d'en
rappeler le sens. Il est reconnu que
la notion de qualité des soins est difficile à
définir. D'après Donabedian, « bien que
nous ayons une vague idée de ce que recouvre la
qualité des soins, il y a beaucoup de
choses que nous ignorons... Presque toutes nos affirmations sont
provisoires, empreintes de réserves et de doutes. Pourtant, tout en
cherchant la vérité, nous devons agir en nous fiant à ce
que croyons savoir » (151(*)).
La qualité est devenue de nos jours l'un des thèmes
centraux de la société. Cet intérêt
pour la qualité est le résultat de
l'évolution de l'environnement socioculturel et politique
dans lequel nous vivons. Cette demande de qualité se
caractérise par des changements
constants de la demande des bénéficiaires ou des
consommateurs.
En 1990 Judith Bruce, précisait que la qualité en
matière de santé publique, doit aller au de là des soins
purement techniques, mais englober tout le processus de la conception de la
conduite à tenir à l'évaluation des actions
engagées.C'est pour cette raison qu'elle a fondé toute son
approche sur des critères clés, permettant d'évaluer et
d'améliorer la qualité des services de santé.
En 1966, Payne définit la qualité médicale
comme étant « le niveau d'excellence produit
et documenté dans les procédures diagnostiques et
thérapeutiques, basées sur le dernier état de la science
et des sciences humaines et qui aboutit au minimum de morbidité et de
mortalité dans la population »(152(*)).
Dans cette définition l'auteur introduit plusieurs notions
:
- Celle de l'excellence, ce qui suppose un jugement de valeur,
c'est à dire une évaluation.
- La notion de documentation, ce qui implique que les
procédures et les résultats
soient enregistrés quelque part.
- La notion de référence à la science.
- La notion de sciences humaines, ce qui renvoie au rôle ou
à la place qu'occupe la communauté dans la définition de
cette qualité.
En matière de soins de santé, la qualité est
la mesure dans laquelle les ressources
disponibles ou les services répondent à des normes
préétablies. Cette définition ressort
l'étroite liaison qu'il y a entre la qualité d'une
part, la norme et l'évaluation d'autre part.
La norme
Elle est considérée comme l'ensemble des
propriétés et caractéristiques d'un produit ou
d'un service qui lui confère l'aptitude à
satisfaire les besoins exprimés ou implicites des
clients ou usagers.
La norme de qualité des soins peut être
définie comme « la production des prestations de soins
conformes aux spécifications techniques définies par les
professionnels pour
répondre à la demande des
usagers » (153(*)).
Les acteurs et les composantes de la qualité
des soins.
L'administration sanitaire, les établissements sanitaires
et les usagers constituent les
éléments incontournables dans la recherche ou la
productions des soins de qualité. Les
différentes composantes de la qualité des soins
- L'accessibilité et la disponibilité des
services.
- La qualité technique des prestations.
- Les relations interpersonnelles entre les professionnels et les
usagers.
- La qualité de l'environnement du travail.
- Le coût économiquement acceptable.
Les moyens d'appréciation de la
qualité
Le schéma le plus utilisé dans
l'appréciation de la qualité dans les établissements de
santé est celui de Donabedian (1980) qui repose sur
l'appréciation des éléments que
sont les ressources, le processus et les résultats
- Les ressources comprennent les moyens financiers, les moyens
techniques et
les moyens humains.
- Le processus comprend la répartition du travail, les
guides de procédures et le
mode de motivation du personnel.
- Les résultats, en matière de soins sont
évalués à travers des indicateurs liés à
la
nature du processus de soins. II s'agit du niveau d'utilisation
des services
(indicateurs), du niveau de satisfaction des usagers
(enquête), du niveau de
satisfaction du personnel (enquête).
Le système de recouvrement des coûts est un cadre
qui permet remplir bon nombre de ces conditions afin de donner à tous
des soins de qualité, de façon durable, équitable et
économiquement accessible.
II faut cependant savoir qu'une perception sur la qualité
des services ne pourrait être
obtenue sans une enquête préalable au niveau de tous
les acteurs. II faut évaluer la
perception des administrateurs, des usagers et des prestataires
de service sur la qualité
des soins.
Judith Bruce défend par ailleurs que les services de
santé se préoccupent de plus en plus de la qualité des
soins prodigués pour rendre agréable le contact de l'usager avec
les unités d'offre des soins. Par exemple pour les services de
planification familiale, six critères déterminent la
qualité des soins donnés au client lors de son rencontre avec le
prestataire (154(*)) :
Choix de méthode : le choix du
client devient évidemment plus grand lorsque les programmes
peuvent offrir toute une gamme de méthodes contraceptives. Dans ce
but, des efforts pour faciliter l'homologation de certains contraceptifs ou
pour accroître la fiabilité des systèmes
d'approvisionnement doivent être entrepris. Il faut s'assurer que la
gamme offerte ne résulte pas d'une promotion exclusive de certaines
méthodes par le programme.
Information des clients : les
prestataires doivent fournir à leurs clients des renseignements
complets, précis, clairs et scientifiquement exacts pour les aider
à prendre les meilleures décisions possibles en matière de
contraception.
Compétences techniques : il
faut que l'ensemble des prestataires bénéficient d'une formation
préalable à leur prise de fonctions, puis d'une formation
continue périodique intégrant les derniers résultats
scientifiques. Par ailleurs, une supervision adéquate peut faciliter
l'adoption par le personnel des pratiques recommandées.
Interaction clients prestataires : la
qualité des services repose en grande partie sur celle de cette
interaction. Les clients qui sont bien accueillis, traités avec respect
et invités à poser des questions ou à participer aux
décisions de santé les concernant seront aussi souvent ceux les
plus satisfaits avec la méthode contraceptive qu'ils utilisent. La
formation et la supervision du personnel aident à promouvoir de bonnes
interactions entre clients et prestataires.
Des services de qualité améliorent le
moral des effectifs : les agents de santé ont plus de chances
d'être motivés et de mieux travailler s'ils ont l'appui et les
ressources nécessaires pour dispenser les services essentiels et si leur
travail est apprécié par la communauté.6
Des services de qualité aident à sauver des
vies de femme : une étude faite en Egypte sur 718
décès maternels a montré que 92 % d'entre eux auraient pu
être évités si les femmes avaient reçu des soins de
santé maternelle correspondant aux normes.
Continuité des soins : La
continuité des services et des soins doit s'appliquer dans tous les
domaines d'offres de soins tant au niveau individuel et qu'au niveau de la
famille et de la communauté.
Ainsi des soins continus seront apportés à
l'individu en santé (individualisation des soins en suivant le
modèle conceptuel des soins développé par Virginia
Hendersons).
Ce modèle prends l'individu dans toutes ses dimensions
regroupés en quatorze besoins fondamentaux, il est de plus en plus
utilisés dans les services hospitaliers européens et nord
américains.
L'offre de continuité des soins doit au-delà du
seul individu souffrant de morbidité, mais elle doit considérer
dans sa prise en charge, tous les membres de la famille, qui se sont
impliqués dans la souffrance de celle-ci(en général c'est
là qu'intervient l'aide relationnelle). Par dans les services
d'espacement des naissances on doit s'assurer que les clients reçoivent
bien les produits en qualité et en quantité dont ils auront
besoin ultérieurement. Il faut qu'ils sachent quand revenir au centre et
qu'ils aient accès aux services si besoin est.
Concernant la continuité des soins à apporter
à la communauté, elle s'appuie sur la résolution des
problèmes collectifs de santé et de leurs conséquences sur
la communauté. L'exemple type sera illustré par, la surveillance
sentinelle post épidémique de choléra dans une zone
donnée (traitement des points d'eau, lutte antivectorielle et
assainissement du milieu).
Adaptation et acceptabilité des services
: la conception et l'organisation des services doivent répondre
aux besoins des clients plutôt qu'au confort du personnel. Il faut que
les horaires d'ouverture soient pratiques et les services offerts en toute
confidentialité. Les locaux doivent être à la fois propres
et plaisants.
La nécessité d'améliorer la
qualité peut concerner la gestion de l'ensemble des services ou les
politiques de santé en vigueur et obliger à des changements plus
importants au niveau local ou national. L'appréciation des seuls
professionnels ou des décideurs sur la qualité de de l'offre
peut être erronée en l'absence de l'opinion qu'ont les clients de
la qualité des services reçus est, au bout du compte, le
critère ultime. Dès lors il faut que les programmes
s'intéressent de près aux questions suivantes :
Quels sont les paramètres que contrôlent
directement les responsables des services de santé ? Quelles sont
les ressources dont ils disposent pour améliorer leurs services ?
Il incombe à ces responsables d'analyser la manière
dont les services sont fournis de même que le mode de gestion des
services afin de déceler les causes de problèmes
éventuels. Cette étape initiale est indispensable avant d'adopter
toute mesure corrective.
3.3 L'organisation du système de santé
3.3.1 Le secteur public et parapublic :
Le système de santé de la mauritanie est de type
pyramidal en terme d'offre de soins mais de type d'entonnoir s'il s'agit du cas
de prise de décision et d'identification des besoins. Ainsi on distingue
un niveau central représenté par le ministère de la
santé et un niveau dit opérationnel. L'organisation de l'offre
des soins comporte actuellement quatre principaux (les postes de santé,
les centres de santé et les hôpitaux régionaux et les
établissements nationaux de référence) auquel il faut
ajouter un quatrième, qui lui est purement communautaire.
D'abord, un niveau national, représenté par les
tous les grands hôpitaux et centres spécialisés
généralement se trouvent à Nouakchott et dans certaines
villes comme Nouadhibou .Ces structures offrent des soins dit tertiaires car
spécialisés .Il faut noter que plus de 90% des
spécialistes exercent à Nouakchott. (155(*))
Ensuite sont implantés dans la capitale
régionale les hôpitaux régionaux qui ont un certain
plateau technique.Il est à noter que ces hôpitaux régionaux
n'ont pas les mêmes statuts et de ce fait ils sont classés en
trois catégories en fonction de leurs équipements et du nombre de
populations qu'ils sont sensés desservir.
Enfin, les types de formations sanitaires du niveau
périphérique, comportent trois échelons d'offre de
services, fonctionnant de façon complémentaire et
intégrée.
Le premier est constitué des centres de santé
qui de deux catégories :
Le centre de santé dit de type
A : Il comprend une entité de consultation externe, un
service d'hospitalisation de vingt (20) lits, une unité de radiologie,
une maternité, un cabinet dentaire et un service de santé
maternelle infantile.Il est la structure de référence de la
moughaata.
Le centre de santé dit de type B :
Il est constitué de toutes les unités
du centre de santé de type A, sauf le service d'hospitalisation, la
radiologie et le cabinet dentaire.Il dispose d'une salle d'observation de six
(6) lits.
Dans certaines localités il existe des structures qui
ne rentrent dans cette nomenclature nationale, ainsi à Nouadhibou, la
commune a créé des formations sanitaires disposant
d'équipements spécifiques divers.
Les postes de santé : Ils sont
constitués d'une unité de soins préventifs et curatifs et
d'une PMI Maternité rurale .C'est le premier
échelon public de recours.
L'unité de santé de
base : Elle est érigée par les habitants des
localités pour répondre aux besoins les plus
élémentaire et les plus éminents notamment soulager les
douleurs, promouvoir l'hygiène et encadrer les femmes en état de
grossesse.
Dans chaque wilaya, il y a un service de santé scolaire
dont les activités sont très restreintes et des postes de
santé pour certaines corporation au nombre desquels les
établissements de la médecine du travail à Nouakchott et
à Nouadhibou. Il existe également un poste de santé
à la prison civile de Nouakchott.
Depuis la fin des années 80, Caritas Mauritanie,
l'AMPF, l'ONG Espoir, l'association Naître et Grandir ont mis en place
des postes de santé dans quelques wilayas. L'expérience de
Caritas dans est très édifiante, car avec de modestes moyens elle
sut gagner la confiance des populations et étendre ses activités
dans un département périurbain de Nouakchott. Actuellement, tous
les niveaux de la pyramide ont adopté le système de recouvrement
des coûts des médicaments essentiels .De nouvelles formes de
participation à la prise en charge financière sont en cours
d'expérimentation il s'agit essentiellement du système
pratiqué par Caritas, les mutuelles locales vulgarisées par les
ONG et le forfait obstétrical dans le cadre de la mise en oeuvre des
soins obstétricaux d'urgence du programme maternité sans
risque.
Tableau 9: Organisation du système de
santé en Mauritanie
Niveau
|
Structures
|
Institutions Hospitalières
et sociosanitaires
|
Spécialités
|
CENTRAL
OU
NATIONAL
|
Ministère de la Santé Publique
|
-Centre National Hospitalier
-Centre National d'Hygiène
-Hopital Cheikch Zayd de Nouakchott
-Centre Neuro-Psychiatrique de Nouakchott
-Centre National d'Orthopédie et de
Rééducation fonctionnelle
- Centre national de Transfusion Sanguine
- Ecole Nationale de Santé publique
-Institut National des Spécialités
Médicales
-Centre Hospitalier de Kiffa
-Centre Hospitalier De Nouadhibou
Hopital Militaire de nouakchott
|
-Médecine, Pédiatrie, Chirurgie, Gynéco
obstétrique, Radiologie, Laboratoire, O.R.L, Ophtalmologie.
-Autres spécialités
|
INTERMEDIAIRE OU WILAYA
|
Directions Régionales pour la Promotion Sanitaire et
Sociale (DRPSS)
|
Centre Hospitalier Régional
-Formations sanitaires privées
Formations sanitaires Parapubliques
|
-Médecine, Pédiatrie, Chirurgie, Gynéco
obstétrique, Radiologie, Laboratoire, O.R.L, Ophtalmologie.
-Autres spécialités
|
PERIPHERIQUE/ MOUGHAATA
|
Centres de Santé + postes de santé et
Unités de Santé de base
|
-Centre de santé de Moughaata (Type A) de
référence,
|
-Médecine générale, Hospitalisation,
Gynéco obstétrique, Radiologie,Cabinet Dentaire, Laboratoire,
Pharmacie,Maternité
|
Centre de Santé Type
|
Médecine générale, Gynéco
obstétrique, Radiologie, Laboratoire, Pharmacie,Maternité
|
|
|
B Poste de Santé
|
-Dispensaires
-Maternité
-Pharmacie ou dépôt pharmaceutique
|
Unité de Santé de Base (USB)
|
-Soins, Accouchements, Caisse de pharmacie
|
Source : MSAS-2005
3.3.2 Le secteur privé :
En 1987, la libéralisation du secteur fut
amorcée on assista à la création des premières
structures privées de santé dans les grandes villes .Le secteur
privé, contribue aussi
à l'amélioration de la couverture sanitaire
bien qu'elle ne soit pas aussi performante .Ce secteur se caractérise
par la faiblesse de ces moyens et reste tributaire du secteur public dont il
utilise les ressources à l'exception de quelques
cliniques .L'exercice de la médecine privée régi par
l'ordonnance NE 88.143 du 18 Octobre 1988 a permis d'augmenter la couverture de
la population par l'ouverture de(156(*)) :
1. 12 cliniques médicales comprenant plusieurs
spécialités avec en moyenne 10 lits d'hospitalisation
2. 22 cabinets médicaux de consultation externe
dirigés par des médecins
3. 15 cabinets de soins dirigés par des infirmiers
4. 14 cabinets dentaires
En dehors de l'octroi des autorisations de création
auxquelles elles sont soumises, la qualité des prestations
données dans les établissements sanitaires privés n'est
pas contrôlée. La plupart de ces structures sont
concentrées dans les zones urbaines, comme Nouakchott ou Nouadhibou et
sont financièrement peu accessibles à une large partie de la
population. Du fait du double exercice, leur contribution à la
résorption du chômage des jeunes diplômés est faible;
par contre des phénomènes de concurrence sont notés avec
le secteur public. Entre 1988 et 2005, on assisté une anarchie totale du
secteur pharmaceutique .Ainsi n'importe qui pouvait ouvrir une boutique de
médicaments et les vendre sans se soucier des dangers que pourraient
encourir les populations. Il n'était pas surprenant de voir la
prolifération de toutes sortes produits dangers venant de divers coins
du globe. Les DRPSS, l'Inspection Générale de la Santé et
la Direction de la Protection sanitaire ont gardé un silence complice,
sur la vulgarisation de ces pratiques criminelles.
3.3.3 La part de la médecine
traditionnelle :
Dans une société où les principales
règles de conduites découlent des coutumes ancestrales, il est
difficile d'enlever dans l'esprit du mauritanien quelque soit son niveau de
forme le recours aux soins traditionnels surtout s'ils ne rentrent pas le
cadre de l'interdit religieux.
C'est un système très développé
et qui continue de vivre en raison de sa proximité des
communautés.
Longtemps stigmatisée par les médecins
conventionnels, les tradipraticiens ont démontré qu'ils sont
incontournables dans la promotion de la santé.
Depuis plus une dizaine d'année on assistance à
l'émergence de cabinets de médecine traditionnelle dans certaines
villes .La population fait fréquemment recours à ce type de
soins pour le traitement de certaines affections pour lesquelles la
médecine conventionnelle n'a pu apporté de réponse
appropriée au besoin exprimé. Depuis 1998, ENDA Santé une
ONG basée à Dakar (Sénégal) et l'ONG Terre Vivante
de Mauritanie en collaboration certains guérisseurs traditionnels ont
entrepris une étude médicinale.
3.4 La politique actuelle de santé :
La Mauritanie a engagé un processus dynamique et
participatif pour réaliser la mise en oeuvre de sa politique de
santé organisé autour de l'Initiative de Bamako ou système
de recouvrement des coûts. Cette politique sectorielle s'est
inspirée des orientations contenues dans la stratégie
institutionnelle de l'OMS, du Cadre Stratégique de Lutte contre la
Pauvreté (CSLP) en Mauritanie, du Cadre Budgétaire à
Moyen Terme de la Santé 2002-2004, du Bilan Commun de Pays (CCA) et de
l'UNDAF(157(*)). Le Ministère de la Santé et
les principaux acteurs du développement sanitaire, se proposent de
mettre en place un plan directeur national de santé conçu
à partir de la recherche de plus d'efficacité et d'efficience
dans les actions de dans le but de mieux répondre aux besoins du pays
.Dans ce contexte, trois axes d'intervention ont été choisis. Ce
sont : la réduction des facteurs de risque qui contribuera à la
lutte contre la pauvreté et à la réduction de la
mortalité maternelle, le renforcement de la performance du
système de santé qui passe par celle des ressources humaines et
la gestion des maladies à potentiel épidémique .La
politique actuelle de santé est marquée une volonté
affichée d'améliorer les indicateurs de démographie et de
santé, ce qui amené le gouvernement
Dans le rapport du plaidoyer, les autorités
mauritaniennes présentaient la situation comme telle
« Après le plan directeur à moyen terme 1991-1994 puis
1997 exécuté dans le cadre du « projet santé
population), l'Etat Mauritanien a mis en place un autre plan directeur national
pour la santé (PDNS) couvrant la période 1998-2002 et fixant des
objectifs conformes à ceux des conférences internationales
antérieures. Ces objectifs ont été redéfinis en
2001 dans le cadre du CSLP. Le principal instrument de mise en oeuvre du PNDS
est le programme d'appui au secteur de la santé (PASS) mis en place en
1998 et qui vise la restructuration stratégique et organisationnelle du
secteur, la poursuite de la politique de décentralisation des
responsabilités et des ressources et le renforcement des
capacités de gestion à tous les niveaux du secteur. Des mesures
ciblées ont été conçues pour la réalisation
des objectifs globaux et spécifiques en particulier en matière de
réduction de la mortalité maternelle et de celle des enfants.
Au un niveau plus spécifique, on peut noter :
Une certaine évolution des principaux indicateurs
sanitaires mais insuffisants à l'état actuel et notamment en ce
qui concerne la santé de la mère et de l'enfant et la
mortalité infanto-juvénile ;
La mise en place d'une stratégie
sectorielle dans le cadre du CSLP basée sur la santé curative et
préventive ; et d'instruments de mise en oeuvre et de suivi du PASS sont
le Plan national directeur de santé (traduit en plan triennal à
horizon glissant et le plan annuel d'opérations)
La connaissance et la lutte contre les facteurs directs et
indirects déterminants de l'espérance de vie et de la
mortalité notamment juvénile ;
L'amélioration du cadre institutionnel et juridique de
la santé au cours des 10 dernières années par
l'implication du secteur privé et la société civile;
Le renforcement des capacités des structures
impliquées et le développement de la recherche et de la formation
sanitaire ».
Le Ministère de la santé a dès lors
identifié et défini les axes prioritaires de la politique
nationale de santé focalisée sur les domaines suivant :
Renforcement des actions d'appui au secteur sanitaire
notamment pour les aspects relatifs à la santé curative et
préventive ;
Développement des infrastructures et équipements
sanitaires et nutritionnels ;
Encourager la participation des communautés à
travers une approche plus participative,
Décentralisation de l'offre de soins et de
médicaments ;
Mise en place d'une réglementation pour la distribution
et l'achat de médicaments (CAMEC) ainsi que la politique de
contractualisation;
Formation du personnel de santé et renforcement des
capacités des structures sanitaires.
Ces actions doivent être traduites dans les faits
par :
La mise en oeuvre de plusieurs programmes en cours
d'exécution, en particulier le programme des Soins de Santé
Primaires (le système de recouvrement des coûts), le programme de
Santé de la Reproduction et les mesures visant à améliorer
l'accès géographique aux activités de santé
contribuent à instaurer un environnement favorable au succès de
la politique d'amélioration de la santé maternelle.
L'évaluation de la mise en oeuvre de l'initiative de Bamako entreprise
en 1996 pour ce qui est des centres et poste de santé et
complétée en 2000 par l'étude sur les unités de
soins de base (USB) a donné des résultats prometteurs, mais
encore mitigés.
Un large plaidoyer et une grande mobilisation sociale en
faveur de la santé maternelle menées sont désormais
auprès du personnel de santé impliqué dans la mise en
oeuvre des activités des programmes de santé maternelle, des
élus locaux, des décideurs et de la société civile
;
Le renforcement de la décentralisation de la politique
sanitaire (mise en place de Directions Régionales de Protection
Sanitaire et Sociale DRPSS) ;
Le renforcement des structures sanitaires régionales de
manière permanente en leurs dotant de matériel médical
approprié, médicaments essentiels et autres consommables de
base;
La formation, le déploiement et l'encadrement du
personnel devant permettre la mise en oeuvre cette politique de
santé.
Le renforcement de la surveillance de la grossesse, de
l'accouchement, et du post-partum ;
La promotion de l'espacement des naissances;
L'élévation progressive du niveau d'instruction
en général et celui des femmes en particulier.
Donc comme nous l'évoquions tout dans les chapitres
précédents, les acteurs de la mise en oeuvre de la politique de
santé ne pourront relever les définis pour l'accès
à l'offre des soins pour tous en Mauritanie de qualité que si la
décentralisation est bien maîtrisée, la collaboration
multisectorielle maintenue, la participation communautaire rehaussée et
la gestion du système de recouvrement remise sur les rails. Ces
préalables ne peuvent prospérer à l'absence de
démocratie et de bonne gouvernance dans le pays, hors depuis la mise en
oeuvre de cette politique il a été constaté un grand
contraste entre les partisans d'un pouvoir qui s'accapare de tout pour la mise
en oeuvre du développement des projets des sociétés et
laissant peu de place aux réflexions des individus ou des
communautés qu'ils suspectent d'appartenir à l'opposition et des
communautés restées muettes sur ce sujet.
Les axes prioritaires du plan national de développement
sanitaire de la Mauritanie sont pour l'essentiel :
La lutte contre la mortalité périnatale par la
mise place des soins d'obstétricaux d'urgence (Sou) et la prise en
charge intégrée des maladies de l'enfant (PCIME) ;
La lutte contre les maladies transmissibles (infectieuses
notamment) et les maladies non transmissibles (affections cardiaques,
métaboliques, nutritionnelles, mentales, hormonales et
tumorales) ;
La lutte contre les IST en tête desquelles le
VIH/SIDA ;
La lutte contre les pratiques néfastes à la
santé (toxicomanie, mariages précoces, excision gavage,
tatouages).
La mise en oeuvre de ce plan national de développement
sanitaire sera traduite par la décomposition de cette politique en
programmes nationaux prioritaires exécutables par les DRPSS.
Bibliographie
145 [1] UNICEF/MP : Enquête nationale sur
les indicateurs des objectifs à mi-terme en Mauritanie
(M.I.C.S.) . Rapport préliminaire.
1996.
145 [2] OMS/UNICEF: Revised 1990 estimates of
maternal mortality. A new approach by WHO
And UNICEF Avril 1996
145 [3] UNICEF : Situation des enfants dans le
monde. 1993.
146 MAED/ONS : EDSM 2000
147 Ibid 126(3)
148 UNICEF : Situation des enfants dans le monde.
1993.
149 Diop.N : in « de Alma Ata à
Bamako » pp 3-22
150 Fédération internationale de la
planification familiale : in « les déterminants
du meilleur accès aux
services ».
151 Donabédian C et al. : Système
de santé et normes édit.1980 p 23
152 Payne V: « Qualité des soins
et pratiques médicales » 2e édit. Masson
1966
153 MSAS/PNSR : Référentiel des
normes en santé de la reproduction p,p 13,24
154 Bruce. J : in « les
six éléments de qualité des services »1996
155 MSAS : Rapport annuel des activités
de1997 p 65
156 MSAS : Plan directeur national
de santé 1998-2002
157 SNU 2002 voir annexe UNDAF
Chapitre IV : Le processus d'implantation du
système de recouvrement des coûts
Dans ce chapitre, nous décrivons le processus de mise en
oeuvre du système de recouvrement des coûts depuis son
expérimentation dans les deux zones pilotes jusqu'à son extension
aux hôpitaux régionaux ensuite nous parlerons brièvement du
système mis en place par Caritas dans son projet de diversification des
soins dans la moughaata de Dar Naim. Dans la première section de ce
chapitre nous parlerons de la genèse de cette politique en Mauritanie
(le contexte dans lequel ce système fut l'objet d'un choix politique et
de sa formulation) qui à l'époque a été
décidée au niveau central. Ensuite dans la deuxième
section nous décrirons la mise en oeuvre (et on constatera l'extension
et la généralisation du système de recouvrement ont
été faites dans la hâte.) du système de recouvrement
des coûts.
4.1 La genèse du système de recouvrement des
coûts
4.1.1 Contexte et justification politique
Comme la plupart des pays en développement, la
Mauritanie a voulu mettre en oeuvre les soins de santé primaires au
début des années 1980 avec l'aide de ses partenaires au
développement. Mais les tâches étaient ardues et les
ressources se faisaient rares en raison de plusieurs facteurs conjugués
(la guerre du Sahara et la longue sécheresse). Le projet de renforcement
des services de santé rurale soutenu par l'USAID est l'un des premiers
à mettre en oeuvre la composante « Immunisation »,
mais le ministère de la santé n'arrivait pas démarrer les
autres composantes .Ainsi après l'adoption de l'Initiative de Bamako
(IB) en 1987 à l'échelle de l'Afrique ; le gouvernement
Mauritanien et l'Unicef se sont mis d'accord pour la mise en place d'un projet
expérimental et prévoir une période transitoire pour
l'extension et la généralisation du système de
recouvrement sur tout le territoire.
Dans le but de vérifier la pertinence du concept de
recouvrement des coûts pour améliorer la qualité et
l'utilisation des services (objectifs de l'IB) dans le contexte
Mauritanien, un projet pilote a été mis en oeuvre en
1989 dans deux zones du pays à Ouad Naga (Wilaya du Trarza) et Kankossa
(wilaya de l'Assaba) par l'Unicef. Trois ans plus tard, une évaluation
de ce projet démontrait que le système de recouvrement des
coûts avait sensiblement amélioré la couverture sanitaire
de ces zones et que les bénéfices issus de la vente des
Médicaments Essentiels et de la tarification des actes pouvaient en
prendre en charge 30% des dépenses de fonctionnement de la formation
sanitaire de même que 30% autres pour servir à motivé le
personnel sans prendre en compte les salaires des fonctionnaires et les
investissements nécessaires (158(*)). Les outils de gestion du système furent
conçus et expérimentés dans les zones pilotes .En 1992
tous les supports dont un guide clinique et thérapeutique furent soumis
à la critique d'un comité national de révision .Leur
validation a permis au Ministère de la Santé de songer à
la mise en place rapide du système .En 1993 le système fut mis en
place dans la moughaata de Riyad (Wilaya de Nouakchott) et dans tous les
centres de santé de moughaata de la wilaya du Brakna puis ce fut
l'extension à l'ensemble des centres de santé de Nouakchott et du
Trarza .Au début du second semestre de 1993 le système fut
généralisé à l'ensemble des centres de santé
et à l'hôpital régional de Rosso .En juin 1994, le projet
santé population décida de faire une évaluation à
mi parcours de ce système. Les résultats n'ont pas jusqu'à
ce jour été portés à la connaissance du public
concerné par la mise en oeuvre du système de recouvrement des
coûts .Après une première année de mise en oeuvre,
le gouvernement vantait déjà la performance de la politique de
santé sans même avoir ni les résultats de processus ni ceux
de l'impact. D'ailleurs l'indicateur le plus facile à avoir était
l'utilisation des services. En ce qui concerne l'amélioration de cette
utilisation des services, les informations dont nous disposons sont
contradictoires. En effet, les superviseurs de la Cellule des SSP de la DPS
rapportent que le taux d'utilisation est passé de 22 en 1993 à
75% en 1997 alors que le service des statistiques et de la
documentation avançait un chiffre beaucoup moins important ,35% pour
l'utilisation des services ; fourni sur la base des rapports mensuels
d'activités, reçus du niveau opérationnel
(159(*)).
Pendant que la cellule des Soins de santé primaire de
la direction de la protection sanitaire se précipitait à mettre
en place l'IB sur tout le territoire, d'autres entités de la même
direction cherchaient à consolider leurs acquis c'est la cas du
programme élargi de vaccination et programme national de bien être
familial. Il est à noter que ces anciens programmes étaient
beaucoup plus cohérents dans leur processus, d'ailleurs le programme
national de bien être familial fut la première structure du MSAS
à décentraliser les activités de planification
régionale pour le futur programme de santé de la reproduction.
Au niveau régional, les DRASS et les centres de
santé voulaient s'entourer de toutes les garanties pour que ce nouveau
système n'échoue pas .Bien que les ressources humaines aient
été mise en place, force est de constater que celles-ci
n'avaient une formation en adéquation avec la gestion du système
de recouvrement des coûts.
Les trois années qui suivirent la mise en place et la
généralisation du système, furent
caractérisées par une rupture des médicaments essentiels
et des problèmes récurrents de gestion au niveau des wilayas .Il
n'y avait pas plus d'appel d'offres pour l'acquisition des médicaments
mais la passation des marchés se faisaient au gré à
gré, biaisant les procédures d'acquisition des médicaments
essentiels. La mise en place de ce système dans les formations
sanitaires a conduit à la bipolarisation des activités .Ainsi se
côtoyaient deux types activités. Celles (curatives) qui faisaient
rentraient de l'argent et par conséquent qu'il fallait entretenir
rentabiliser et gérer de son mieux (le recouvrement des
médicaments essentiels) et celles étaient constituaient de
prestations préventives et promotionnelles qui au contraire devaient
être financées avec les bénéfices
réalisés par le système.
ne rapportaient de l'argent ,donc avec lesquelles il fallait
faire tout simplement parce qu'on est susceptible de recevoir des remarques .Il
faut dire que le système a fait naître chez certains professionnel
un sentiment de marginalisation, sur ceux qui avaient charge les accouchements,
la vaccination, le planning familial et la nutrition. Les superviseurs centraux
de l'IB ont largement contribué à cette situation, car une fois
sur le terrain ils ne contrôlaient que les recettes, l'utilisation de
celles-ci et la répartition des bénéfices, alors que le
système couvrait toutes les prestations curatives, préventives et
éducationnelles. La conséquence fut le délaissement de ces
activités avec une baisse considérable de la couverture vaccinale
et une stagnation de la prévalence contraceptive. (160(*)) .Le système
de recouvrement des coûts survit avec ses hauts et ses bas grâce
à la seule volonté des ses gestionnaires pour les enjeux directs
pour ne pas dire les intérêts personnels des responsables des
formations sanitaires et non pour ce qu'il était sensé
résoudre à savoir l'accès à l'offre
équitable des services de qualité .Cette situation dénote
un laxisme caractéristique décisionnel et organisationnel au
plus haut niveau.
4.1.2 La formulation
Depuis 1982, la Mauritanie a entamé les premières
étapes préparant à l'expérimentation de
l'initiative de Bamako avec ses partenaires et singulièrement avec
l'USAID et l'Unicef. A cet effet un premier atelier national appelé
première revue des soins de santé primaire s'est tenu à
Nouakchott en novembre 1988 dans le but de mieux définir les nouvelles
orientations politiques et d'en préciser les conséquences
opérationnelles pour les acteurs de terrain. Tous les médecins
-chefs des wilayas, des moughaatas, les superviseurs ,les directeurs , les
chefs de services centraux , des fonctionnaires de d'autres départements
ministériels et les partenaires au développement ont
participé à cet atelier. C'est au cours de cet atelier, et
à la suite des différentes réflexions que les zones
d'expérimentations furent identifiées et en commun accord avec
l'Unicef retenues .Elle donnera naissance, à un
référentiel de travail national sur le renforcement des soins de
santé primaires en Mauritanie auquel se substituera le document
d'évaluation des zones d'expérimentation de l'Initiative de
Bamako. Ce référentiel fait donc figure de formulation de la
politique publique de santé de l'IB puisque des objectifs sont
clairement précisés, notamment celui de « tester un
système de santé qui non seulement tienne compte des
capacités des populations à contribuer modestement aux
coûts de leurs soins mais permette aux services de santé d'offrir
des prestations de qualité accessibles à tous ».En
ce qui concerne l'approvisionnement en médicaments la Direction du de la
pharmacie et du matériel(actuelle DPL) en avait la responsabilité
.Une première dotation était livrée gratuitement aux
formations sanitaires, et les réapprovisionnement devenaient payants .Au
niveau de la wilaya, il y a le dépôt régional de pharmacie
qui assure le relais entre les formations sanitaires et la DPM. Les outils de
gestion devant servir cette expérimentation ont été
inspirés de ceux utilisés dans la gestion du projet des SSP
à Pahou au Bénin. Le document de diffusion des résultats
de l'évaluation des zones d'expérimentation a largement
contribué à la conception des instruments pour la mise en place
de ce système. Contrairement à d'autres pays de la sous
région il n'a pas été mis ni de comité ni de groupe
de travail sur les aspects législatifs et socio-économiques
à l'exception du comité de rédaction du guide clinique et
thérapeutique. Pour Vincent Lemieux (2002), l'adoption n'est pas une
étape en soi du processus de mise en oeuvre d'une politique publique.
Ainsi, l'Etat eut retenu cette formulation de l'IB et s'engagea
réellement à la mettre en oeuvre par l'adoption en conseil des
ministres, en 1992, en tant que stratégie nationale pour la relance des
soins de santé primaires. Les différentes évaluations
faites à ce sujet recommandent la disponibilisation des moyens
physiques (les locaux et les équipements bureautiques et informatiques)
ainsi que la mise en place et/ou le renforcement des méthodes et outils
de travail du système de recouvrement des coûts. Les efforts du
ministère de la santé devaient être dirigés vers le
secteur du médicament à savoir la direction de la pharmacie et
des laboratoires (DPL) et sur le pouvoir de la centrale d'achat des
médicaments essentiels et des consommables (CAMEC). Les objectifs du
plan national de développement sanitaire devrait tendre à
renforcer les réalisations en matière de
planification, de coordination, de gestion des ressources
(humaines, financières et
matérielles) et de suivi et évaluation. En dehors
des mesures en cours et à poursuivre pour renforcer les fonctions de
gestion des ressources du secteur, il y a d'autres mesures à initier
d'urgence. L'expérience tirée du processus d'élaboration
des plans triennaux à horizon glissant (PTHG) et des plans annuels
opérationnels de santé (POAS), a permis de formuler une politique
nationale de santé devant servir au plaidoyer pour la conception d'un
cadre stratégique de lutte contre la pauvreté et
l'intégration de la Mauritanie dans l'initiative des pays pauvres
très endettés (PPTE).
Cette formulation a conduit en 2001 à
l'éléboration d'un cadrage budgétaire et une
répartition des enveloppes prévisionnelles des centres de
dépense (CD).Ce cadrage avait pour référence les
décaissements des années 1998 et 1999 .Ainsi des fiches
d'exécution des activités (spécifications, termes de
référence, etc.) ont été également
élaborées et expérimentée par les centres de
dépenses. Il faut prévoir des mesures de renforcement des
structures de pilotage de la politique et des outils de collecte des
informations.
En matière de gestion des ressources financières,
la mise en oeuvre du système
budgétaire et comptable et l'instauration de la
régie d'avance au niveau des DRASS
constituent des étapes importantes dans la gestion des
ressources financières.
L'expérience sur le système de recouvrement des
coûts des médicaments, les formations et les études, n'ont
pas permis d'améliorer la reformulation de ce volet de la politique de
santé.
Sur le plan de gestion des ressources matérielles, le MSAS
et ses partenaires devaient revoir les les procédures de passation des
marchés pour certaines catégories d'acquisitions (génie
civil; mobilier, équipements et véhicules; et consultants). Les
stratégies et les outils de gestion du matériel de toute
catégorie ainsi que d'entretien et de maintenance des bâtiments,
équipements et véhicules devraient être reformulés
et développés dans la politique nationale de maintenance.
Le Système des nations unies et le gouvernement
Mauritanien avaient décidé de revoir les procédures de
suivi et évaluation des indicateurs nationaux à cet effet des
modifications du système national d'infromation sanitaires devraient
voir le jour. Sur ce point il y a besoin de pourvoir les supports de l'actuel
système en attendant la mise en place et les financements
supplémentaires prévus pour le nouveau système. La
réforme du SNIS devrait permettre au MSAS de mieux préparer la
revue annuelle en précisant l'impact du PASS sur l'état de
santé des populations. En plus, le MSAS devrait développer
davantage les indicateurs de suivi des résultats (routiniers,gestion des
ressources du secteur et attentes du plan national de développement
sanitaire) qui sont proposés .Enfin, à mi-parcours de la mise en
oeuvre de ce plan,le domaine de la
recherche et de la documentation a suscité une attention
particulière et a été l'occasion pour la Mauritanie et ses
partenaires de s'y focaliser en 2005.
4.1.3 La mise en oeuvre
Le lancement officiel pour l'implantation de l'IB, a
été organisé à Aleg, chef lieu de la wilaya du
Brakna en décembre 1992 par le Ministre de la santé et des
Affaires sociales en présence du Représentant Résident de
l'Unicef en Mauritanie et du Wali de la dite wilaya .Six centres de
santé dont un de Nouakchott était concernés par cette mise
en place. Le processus qui a conduit à la mise en place de l'IB a
débuté par la formation sur les normes et procédures et la
gestion financière, ce n'est que par la suite qu'interviendra la partie
pratique de la mise en oeuvre proprement dite. Le procesus de mise en place
doit s'effectuer selon d'ordre suivant :
L'identification et définition des besoins des
médicaments et matériels essentiels :
Cette étape de la politique de santé s'est
déroulée au niveau central à l'issue des résultats
sur le profil épidémiologique des zones concernées par la
mise en oeuvre de l'initiative de Bamako (populations, femmes, enfants,
prévalences des affections...).L'identification des molécules est
réalisée en fonction de leur efficacité,
l'éventails de leurs indications et de leurs coûts pour ne citer
que ces critères .Ensuite une liste de quatre vingt treize (93)
molécules sous la dénomination commune internationale(DCI) ou
générique a été retenue au départ , qui fut
augmentée par la suite .Cette liste fut transmise au gouvernement qui
autorisa le ministère de la santé à travers la commission
nationale de coordination des soins de santé primaire à lancer
les procédures d'appels d'offres internationaux(161(*)).Au départ
il était question de lancer une commande à partir de la DPM, mais
la commission nationale de coordination des soins de santé primaire a
estimé qu' il fallait confier cette mission à l'Unicef qui avait
déjà une certaine expérience dans cet exercice .Ce n'est
par la suite que la DPM pourra le faire.
La phase de sensibilisation : Elle est
organisée par la DRASS et le médecin chef de la moughaata,
après l'accord du wali auprès des maires des communes et de
certains de leurs adjoints ; l'objectif ainsi visé est la
désignation des membres du comité de gestion et l'explication
sommaire du rôle de ces comités.
La mise en place du système :
Elle s'est faite en deux périodes.
Une formation de cinq jours est organisée à
l'intention des prescripteurs (médecins, infirmiers, sages femmes) et
des gérants de dépôts des formations concernées.Le
contenu de la formation est axée sur l'utilisation du guide clinique et
thérapeutique, des ordinogrammes (ou arbres de décisions),
l'adéquation entre affection et prescription, l'utilisation de la carte
de soins des carnets de recettes, des fiches de gestions des médicaments
et des finances et de celles des contrôles de gestion.
A l'issue de cette formation théorique, les agents
rejoignent leurs postes appliquent les leçons apprises sous la
supervision de leurs formateurs. A ce niveau il y a un travail intense
d'encadrement du personnel et de sensibilisation des usagers qui viennent de
découvrir un changement sans qu'ils n'en soient informés
auparavant. De même c'est en ce moment que les autres membres du
comité de gestion sont convoqués pour prendre connaissance du
capital et des modes de gestion des ressources systèmes.
Le contrôle de gestion : Le
premier se fait après un mois de mise en place .Il est mené
par les superviseurs du niveau central avec ou sans ceux du niveau
intermédiaire puis tous les trois durant la première
année.
Au cours de la première année
c'est-à-dire 1993 il était prévu que l'accent serait mis
sur la formation du personnel de santé et des membres des comités
de gestion pour l'appropriation du système durant tout le premier
semestre de mise en place. En Mai 1993, le ministère de la santé
et la Coopération Française décident de mettre en place le
système dans la wilaya du Trarza plus tôt que prévu ;
d'autres wilayas suivirent. Selon le responsable de l'équipe de
supervision du niveau central il y avait urgence à ce que le
système soit étendu à l'ensemble des centres de
santé quelque soient les risques y afférents.
Au niveau central il y avait sept superviseurs chargés
de contrôler plus de trente cinq centres de santé et d'un
hôpital régional, mais selon les documents analysés la
durée réellement d'une supervision d'un poste de santé
serait de quarante huit heures si le le superviseur devrait vérifier le
système aussi bien dans ses aspects techniques et financiers au cours de
la première année, et elle serait en moyenne de quatre vingt
seize heures pour le centre de santé.
Parallèlement aux structures publiques de santé,
les formations sanitaires gérées par les ONG (CARITAS, Terre des
Hommes, Organisations Islamique de Secours) pratiquaient des systèmes de
recouvrement des coûts de type forfaitaire. Cependant il n'a pas
été trouvé de formule consensuelle sur le couvrement de
certains actes (pansement, injection, consultations préventives,
accouchements), c'est qui a amené le Ministère de la santé
à autoriser les comités de gestion des formations sanitaires
à faire payer les prestations sanitaires selon un tarif
modéré en raison d'épisode-maladie (art.15
arrêté R n° 051/MSAS).
L'année 1994, fut marquée par l'extension du
système aux postes de santé et la première
évaluation à mi parcours commandité par le projet
santé population.
Dans le décret 92.027, il a été
précisé aux comités de gestion des formations sanitaires
d'ouvrir un compte courant bancaire ou postal pour y déposer les
recettes et la part du fonds de sécurité.
Les montants destinés au réapprovisionnement
étaient directement versés dans un compte régi de la DPM
au trésor public. Il a été laissé libre arbitre au
comité de gestion de la tarification de ces produits et actes.
Pour renforcer la pertinence de ces mesures et obtenir l'appui de
partenaires opérationnels et financiers, le MSAS décide
d'organiser une rencontre avec les partenaires en avril 1994 (Ministère
de la Santé 1994). Ainsi plusieurs donateurs (avec des fonds de la
Banque mondiale et de la Banque Africaine de développement) ont fourni
des appuis aux treize wilayas. Une cellule dite des soins de santé
primaire fut créée au sein de la Direction de la protection
sanitaire ; elle avait pour d'appuyer les équipes DRASS ;
cependant comme nous l'annoncions dans le chapitre de la
décentralisation, cette structure centrale a semé toutes
contradictions pour marginaliser les équipes DRASS, dont elles
s'accaparaient les activités.
La Cellule dont l'un des rôles étaient de former
et de sensibiliser a été réduite à la celle
fonction de contrôle des médicaments. Pendant, la
généralisation du système de recouvrement des coûts,
la cellule fut contrainte, de réduire la durée de la formation
des agents chargés de de gérer le système. La phase
d'accélération de l'implantation du système de
recouvrement des coûts devait s'étaler sur la période 1994
-1997. C'est à l'issue de cette période que le nouveau programme
d'appui au secteur de la santé 1998-2002 (PASS) démarrera avec le
financement de la Banque mondiale et de la Banque Africaine de
développement. Une évaluation fut menée pendant cette
période, avec une progression des indicateurs de couverture
géographique. Lors de sa participation à la revue sur la mise
en place de l'IB dans les pays africains de l'ouest, organisée par
l'Unicef et l'OMS à Bamako en 1999, la DPS organisa en juin 1998, une
rencontre nationale au cours de laquelle l'ensemble des acteurs du secteur ont
fait état de leurs expériences en rapport avec le système
de recouvrement des coûts. Il faut enfin noter, la revue inter agence sur
la mise en place de l'IB en Mauritanie, a été proposée par
certaines DRPSS lors de leur réunion de planification annuelle faite
à Kaédi en 2000 (Wilaya du Gorgol).Depuis peu on assiste à
une idée selon laquelle, le système de recouvrement des
coûts pouvait mieux s'épanouir si les comités de gestion
aurait été motivés financièrement comme nous
l'avions dit au départ, la viabilité d'un système
réside dans la suite cohérente de son processus de mise en oeuvre
, quant à ses qualités elles sont inféodaient dans la
reconnaissance des droits aux bénéfices des prestations en
adéquation avec les besoins de l'usager, hors dans notre connaissance
nous sommes en présence d'un système d'offre de soins
« à prendre ou à laisser car c'est tout ce que nous
pouvons vous offrir ».Nous avons étudier la mise en oeuvre
du système recouvrement des coûts en tant que pilier sur lequel
repose la politique de santé dans la wilaya de Nouakchott .
4.2 La mise en oeuvre dans la wilaya de Nouakchott
Dans cette, section nous traitons du contexte de la recherche
en décrivant la wilaya et son contexte social, le district sanitaire et
son organisation ainsi que des projets de coopération ou de partenariat
et ses acteurs.
Présentation sommaire de la
wilaya :
Dans cette section nous traiterons, les points saillants de la
mise en place de l'initiative de Bamako et les modèles
développés par les intervenant. Ainsi nous ferons un bref rappel
de quelques informations sur la wilaya.
Nouakchott a été créée en 1958,
couvre environ 180 km² .Elle est limitée à l'Ouest par
l'océan atlantique et est entourée du Nord au Sud en passant par
l'Est par la wilaya du Trarza.
La treizième de la wilaya de la Mauritanie, abrite
plus de 611883 habitant ( soit plus de 24% de la population totale du pays)
repartis sur neuf (9) Moughataas (Arafat ; Dar Naim ; El Mina; Ksar;
Riyad; Sebkha; Tevragh Zein ; Teyarett; Toujounine)(162(*))
Les anciennes moughaata (Ksar, Teyarett et Tevragh) sont moins
peuplées et sont habitées par les classes moyennes alors que les
classes les plus pauvres se trouvent dans les zones périphériques
de Sebkha, El Mina, Arafatt, Dar Naim et Toujounine.
La carte sanitaire de Nouakchott comprend une polyclinique sept
centres de santé de type A dont celui de Sebkha qui a une antenne de
chirurgie obstétricale ; cinq centres de santé de type
B ; dix postes de santé relevant de la gestion administrative de la
DRPSS. Par ailleurs toutes les structures nationales de recours tertiaire se
trouvent à Nouakchott (voir plus haut), il existe un service de
santé scolaire, universitaire, deux centres de santé de travail
relevant de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), des
unités de santé urbaines relevant de la gestion des organisations
non gouvernementales. Les femmes en âge de procréer
représentent 22,7% ; le taux d'accouchements attendus est de
4,7% ; et les enfants de 0 à 11 mois sont de
4,19%.(163(*)).
Tableau 10 : Quelques indicateurs de
santé
Indicateurs
|
Pourcentage
|
Accessibilité géographique à moins de
5km
|
99%
|
Coût moyen par traitement
|
645 UM
|
Utilisation des services
|
85%
|
Taux de couverture prénatale (CPN 2)
|
54%
|
Taux de couverture postnatale
|
28,56%
|
La prévalence contraceptive
|
1,21%
|
Taux d'accouchements assistés
|
32,8%
|
Taux de césarienne
|
0,20%
|
Taux de létalité
|
2,7%
|
Taux de couverture vaccinale chez les femmes enceintes
(VAT 2)
|
45%
|
Taux de couverture vaccinale chez les femmes en âge de
procréer.
|
18%
|
Taux de couverture adéquate
|
ND*
|
Taux de couverture effective
|
ND*
|
ND* : Non déterminé
Sources : DRPSS, 2003
4.2.1 Processus de la mise en place
Depuis 1973 Nouakchott a connu une migration des populations
venues des régions rurales à cause la succession continue des
périodes de sécheresse.Toute sa périphérie fut
transformée en habitats de fortune où il n'y avait
d'infrastructures aptes à répondre aux besoins de ces
populations. C'était la naissance et le développement des
quartiers périphériques dénommés Keuba
(dépotoirs en arabe Mauritanien). Dans un premier temps les pouvoirs
publics été préoccupés à résoudre les
besoins les plus pressants.
Depuis 1985, le Croissant rouge Mauritanien et le Projet de
renforcement des service de santé rurale avait développé
la formation des agents de santé communautaires et mis en place des
cases de santé avec une forme de participation financière pour
renouveler la trousse de médicaments.
En 1986, Terre des Hommes viendra s'implanter Suisse pour la
première à côté de ses populations. En 1989 le
Croissant Rouge mauritanien sollicite Caritas pou mettre sur un poste de
santé à Dar Naim dont les habitants sont éloignés
de toute formation sanitaire. La mise en place de ces structures apporta un
grand soulagement. Le déguerpissement des populations vers de nouvelles,
a donné naissance à trois nouvelles moughaatas de Nouakchott
à savoir Arafat, Dar Naim et Riyad. C'est ce qui a amené le corps
de Bienfaisance des Emirats Arabes Unis, l'Organisation Internationale
Islamique de Secours et l'ONG Italienne Bertrand Russel à proposer leur
concours et qui s'implanteront pour la première à Teyarett, El
mina, et Riyad et les deux dernières à Arafat. Ces acteurs n'ont
pas voulu intégrer aussi tôt le système de santé en
vigueur. A l'époque, nous étions le superviseur des soins de
santé primaire et devrions être à jour sur
l'évolution des activités, ce qui nous a conduit à
demander une réunion de mise au point avec l'ensemble des intervenant.
En 1992, la DRASS de Nouakchott organisa un atelier régional pour la
réactualisation de la carte sanitaire de Nouakchott en vue d'harmoniser
le système de santé régional et de la prochaine en place
de la politique des soins de santé primaire dont la répartition
en vigueur est résumé dans ce tableau :
Tableau 11: Carte sanitaire de
Nouakchott
Moughaata
|
Polyclinique
|
Centres de santé A
|
Centres de santé B
|
Postes de santé
|
Unité de santé de base
|
Autres
|
Arafat
|
|
1
|
1
|
|
1
|
|
Dar Naim
|
|
|
1
|
2
|
3
|
HC Zaïd
|
KSAR
|
|
|
3*
|
1**
|
1
|
CNORF
|
El Mina
|
|
1
|
1
|
1***
|
1
|
|
Riyad
|
|
1
|
|
2
|
|
|
Sebkha
|
|
1
|
1***
|
1
|
1
|
CNP
|
Teyarett
|
|
1
|
1***
|
3
|
|
HM
|
Tevragh Zein
|
1
|
|
1***
|
|
|
CHN ; CNH ; CNTS
|
Toujounine
|
|
1
|
1
|
2
|
|
|
Nouakchott
|
1
|
6
|
10
|
12
|
7
|
|
Source : auteur
*dont deux centres d'hygiène scolaire et
universitaire
** le poste de la prison civile de Nouakchott
*** Structures de santé du travail à Nouakchott
HCZ : hopital Cheikch Zaïd
HM : Hopital Militaire de Nouakchott
CNTS : Centre national de transfusion sanguine
A l'issue de cette réactualisation des
négociations entre le Ministère de la santé et par la
Banque Mondiale furent engagées pour la prise en charge de Nouakchott
dans le cadre du projet santé population, ce qui fut acceptée.
Les partenaires sur le terrain comme Caritas ; Organisation Internationale
Islamique de Secours ; Corps de Bienfaisance des Emirats Arabes Unis,
Terre des Hommes Suisse, l'organisation non gouvernementale Italienne Bertrand
Russel avaient pris d'importantes promesses pour soutenir la politique
régionale de santé.Ces partenaires étaient venus avec
leurs moyens et avaient choisi leurs axes et leurs zones d'intervention qui
pouvaient être souvent en contradiction avec les prévisions de la
DRASS, mais qui laissait faire en raison des moyens dont ces ONG se proposent
de rendre disponible.
Tableau 12 : Répertoire des partenaires de
la wilaya de Nouakchott en 1992
Partenaires
|
Lieux d'intervention
|
Activités
|
Ressources déployées
|
Date de début
|
Date de fin
|
Caritas Mauritanie
|
Dar Naim : Poste de santé tab
Salam Jaam
|
Curatives
Préventives
Promotionnelles
|
Humaines
Financières
Logistiques
|
1988
|
Indéterminée
|
Terre des Hommes
|
-El Mina : Centre Mères et
Enfants
-Riyad : Centre de santé du
PK10
|
Curatives
Préventives
Promotionnelles
Evacuation sanitaire à l'étranger
Recherches opérationnelles
|
Humaines
Financières
Logistiques
|
1986
1988
|
1997
1992
|
Organisation Internationale Islamique de
Secours
|
Arafatt : Centre de santé
d'Arafatt OIIS
|
Curatives
Préventives
Promotionnelles
|
Financières
Logistiques
|
1989
|
Indéterminée
|
Corps de Bienfaisance des Emirats Arabes Unis
|
-El Mina : Poste de santé de
Chiva
-Riyad : Poste de santé du Pk8
-Teyarett : Poste de santé de Dar
El Barka
|
Curatives
Préventives
|
Humaines
Financières
Logistiques
|
1990
1990
1990
|
1995
1995
1995
|
ONG Bertrand Russel
|
Arafatt : Centre de santé
d'Arafatt extension
|
Curatives
Préventives
Promotionnelles
Recherches opérationnelles
|
Humaines
Financières
Logistiques
|
1991
|
1993
|
Source : auteur
En décembre 1992, Terre des Hommes se désengage du
centre de santé du PK10 de Riyad, un médecin chef y est
affecté, le personnel est formé pour la mise en place de
l'Initiative de Bamako. En janvier 1993, le système y est mis en place
par l'Unicef qui suivra cette structure pendant deux années avant de la
laisser à la DRASS.
La DRASS avait l'époque plusieurs problèmes
résoudre :
Le redéploiement du personnel notamment les sages
femmes à travers les formations sanitaires
périphériques ;
La lutte contre les mauvaises pratiques du personnel
(absentéisme, corruption, détournement du matériel
médical) ;
L'intégration de l'offre de toutes les prestations,
pour éviter les occasions manquées ;
La redynamisation du système d'information
sanitaire ;
Mais la précipatation de la mise en place de ce
système, allait biaiser, la résolution de ces
problèmes,car l'IB au de-là de la qualité des services
qu'elle pouvait procurer était aussi porteuse d'intérêts
personnels pour les agents qui s'y impliqués.
Alors que le niveau régional cherchait à rendre
la DRASS, fonctionnelle avec les moyens de bords, la DPS à travers sa
cellule des soins de santé primaire négociait avec la direction
du projet santé population, la mise en oeuvre du système de
recouvrement des coûts. Mais étant en quelque sorte
dépendant du niveau central, la DRASS devait accepter sans avoir les
moyens permettant le suivi du système, car comme le disait un
adage « il ne suffit de planter un arbre, mais il faut
l'entretenir pour voir en jouir ».
En avril 1993, la cellule des Soins de santé primaire
de la DPS, proposa à la DRASS de Nouakchott, de l'extension du
système aux principales formations sanitaires de Nouakchott.
Pendant quatre jours deux membres de la cellule, le directeur
régional de la santé et le superviseur régional de la
santé (que j'étais à l'époque) ont
procédé à la sensibilisation des adjoints du Maire de
Nouakchott (celui de Sebkha, celui de Teyarett, celui de Toujounine et celui de
Tevragh Zein) (164(*)). A l'issue de cette phase de
sensibilisation, il fallait retrouver les médecins chefs de moughaata
pour traiter analyser les informations sanitaires dont disposaient leurs
centres en vue de pouvoir de déterminer les capitaux sous forme de fonds
de roulement en médicaments essentiels et enfin faire les commandes
à la DPM.Nous rappelons que les fonds de roulement sont gratuits.
Trois mois plus tard ce sera au tour des autres centres de
santé de bénéficier de cette en place, du système
.Cependant toutes les modalités de la mise en oeuvre n'ont pas
été respectées, par exemple il n'ya pas eu de
sensibilisation des conseillers municipaux et les fonds de roulement n'ont pas
été sérieusement estimés.A la fin de l'année
de 1993 toutes les formations sanitaires ont mis en place le système de
recouvrement des coûts à l'exception du poste de Tab Salam Jaam
soutenu par Caritas et du Centre Mère et Enfant d'El Mina soutenu par
Terre des Hommes.
Caritas voulait poursuivre les actions qu'elle avait mises en
place aux premières heures de son implantation dans sa zone
d'intervention et son expérience d'un système mutualiste
était largement partagée par les communautés.Donc pour
Caritas, il fallait consolider ces acquis, en conquérant d'autres
approches de diversification des soins.
Quant à Terre des Hommes, le recouvrement des
coûts des médicaments est incompatible avec sa philosphie et ses
objectifs, donc il n'était pas question pour elle de s'y
intégrer, ce qui créer quelques remous entre l'ONG et le
médecin chef du centre qui lui voulait cette mise en place.
4.2.2 L'implantation du système de recouvrement des
coûts
4.2.2.1 Les procédures de l'implantation
L'implantation du système de recouvrement dans la
wilaya de Nouakchott a début par le centre de santé du PK10 de
Riyad, suivi de l'extension du système à la polyclinique de
Nouakchott et trois centres de santé de type A (Sebkha, Teyarett et
Toujounine), puis de sa généralisation à tous les centres
de santé. La généralisation à l'ensemble des postes
de santé a fait l'objet d'un long processus de négociation avec
les partenaires intervenant dans la gestion des formations sanitaires.
Les procédures de mise en oeuvre du système
voulaient que la cellule des SSP et les DRASS s'entourent de toutes les
garanties de réussite des premières implantations avant
d'entamer l'extension et la généralisation (165(*)).
Les principes qu'il fallait respecter avant l'implantation de
l'IB étaient :
La connaissance du profil épidémiologique de
l'aire de santé où le système sera implanté par
exemple si les aires de santé situées sur le long de la
vallée du fleuve Sénégal , ne sont pas les mêmes
que celles situées dans l'aire de santé de Matar Lahjar(Wilaya
du Brakna).
La connaissance de la population devant être desservie,
(sa stratification, son pouvoir d'achat. ses connaissances, attitudes et
pratiques vis-à-vis de la maladie...)
L'identification et la désignation du personnel
dévoué pour s'impliquer dans le système dont il faudra
assurer la formation.
Le plaidoyer auprès des décideurs et la
sensibilisation auprès des professionnels et des
bénéficiaires.
La disponibilité de tous les outils de gestions
financières et techniques (guides cliniques et thérapeutiques,
fiches d'inventaires des médicaments, fiche de contrôle
financiers, fiche de supervision, cartes de soins, journal des recettes,
registres des dépenses, classeur des P.V de réunion du
comité, la fiche de tarification.
Mais est ce que tous ces principes sont faisables ? Nous
sommes tenter de répondre par l'affirmative par le fait que toutes
les études d'analyse situationnelle réalisées pour la mise
en place des projets de développement ont démontré que
l'appréhension de ces principes ont permis d'anticiper en amont la
survenue des contraintes et goulots d'étranglement. Sans remettre en
question le travail sérieux de l'équipe MSAS à l'Unicef
Mauritanie, nous soulignons simplement que peut être l'expérience
dans les deux zones pilotes n'étaient pas transposable à toutes
les moughaata en raison du contexte politique de l'époque et de
l'évolution d'une croissante économique qui affectait plus
certaines communautés plutôt que d'autres.
Ainsi l'implantation du système dans les formations
sanitaires de Nouakchott, s'est révélé utile pour certains
(les bénéficiaires) et dérangeant pour d'autres (les
hommes d'affaires du secteur). Le secteur privé qu'on suspectait de
vouloir torpiller ce système lui même a pu s'en servir pour
développer et accroître sa productivité.
L'identification du profil épidémiologique de
Nouakchott, était très difficile à mettre en exergue en
raison de l'insuffisance et la non fiabilité des informations dont les
formations sanitaires possédaient .En plus de ces aspects relatifs
à l'information sanitaires une autre difficulté existe il s'agit
de la fiabilité des diagnostics posés en l'absence de
laboratoire, d'imagerie et de définition de cas. Une difficulté
à rendre compte de la situation épidémiologique traduit
bien, d'une part, celle du ministère à disposer d'un
système national d'information sanitaire et administratif fiables, et
d'autre part, le peu d'actions menées dans ce sens. Jusqu'à la
phase de généralisation de l'IB il faut reconnaître que
certaines formations sanitaires n'ont jamais fait sérieusement le
travail de collecte des informations , car lors de notre première
supervision dans l'une des importantes structures de la capitale, nous avons pu
constater que tous les rapports mensuels d'activités de janvier à
décembre d'une même année contenaient les mêmes
chiffres, nous avons alors demandé au responsable de la
rédaction ; comment se fait-il qu'on a retrouve textuellement les
mêmes données ;il nous « que son médecin
chef lui a dit de se débrouiller pour fournir des rapports quelque soit
leurs contenus fiable ou non » tout cela étant encore
très informel. Dans une telle situation on est en présence du
contexte qu'avait décrit en 1946 du médecin-statisticien
J.Berkson (paralogisme de Berkson) (166(*)) : le fait que les données de
morbidité soient sujettes à des erreurs systématiques est
inévitable dans les circonstances d'absence de normes diagnostiques
clairement définies .Malgré cela certains responsables du MSAS
supposent que Nouakchott avait un profit identique au reste du pays dans la
mesure où les formations sanitaires recevaient également des
populations venant des autres wilayas. La définition des besoins en
médicaments et en matériel a été faite sur la base
de l'incidence annuelle (167(*)) des dix premières affections et des
symptômes les plus récurrents. Cependant le système n'a pas
tenu compte dans sa programmation des variations périodiques
liées à la prépondérance de certaines affections
par rapport à d'autres car Bélanger avait décrit une
importance influence des variations périodes sur le profil
épidémiologique d'une région et la définition des
ressources à mobilier (168(*)).
S'agissant de la population cible, il est très difficile
de faire la part des choses, car les chiffres disponibles relèvent des
estimations conjoncturelles .L'une des certitudes à laquelle il faudrait
donner plus de crédit est celle relative à la répartition
des communautés nationales à travers les moughaatas de
Nouakchott. Après les évènements de 1989 un
communautarisme a vu le jour dans la plupart des quartiers de Nouakchott
(Sebkha et El mina habités par les noirs ; Ksar, Teyarett et
Tevragh Zein par les Beydanes), bien que cela ne soit pas
institutionnalisé, les pouvoirs publics, ont fermé les yeux sur
ces phénomènes qui pourraient dans les années à
venir créer des rivalités. Il est très difficile
d'établir des données sociales et économiques fiables
à l'actuellement à Nouakchott en raison de beaucoup d'enjeux
politiques. . Cependant les élus qui devaient être les fers de
lance de la connaissance des populations semblent être plus profanes que
les autres sur la question. Les enquêtes réalisées dans ce
cadre sont très circonscrites (EPCVM) et ne concernent les nouvelles
créations. L'analyse situationnelle menée avant la mise en place
du programme urbain de la route de l'espoir en 1994 dans la moughaata d'Arafat
par le projet Mobilisation Sociale de World Vision Internationale, a permis de
mieux connaître les populations de cette zone (169(*)). L'extension du
projet de diversification des soins de Caritas à Dar Naim, a fait
l'objet d'analyse dont les résultats furent la base d'élaboration
des programmes de mise en place des mutuelles de santé dans cette zone
(170(*)).De plus en plus actuellement, les
associations cherchent à connaître les populations cibles des
zones dans lesquelles elles veulent implanter leurs projets de santé
notamment en IEC. La coopération entre la Mauritanie et le
système des Nations Unies, a introduit dans son programme de
planification sociale 2003-2008 des activités de suivi et
d'évaluation capable de surmonter de résoudre cette
problèmatique(171(*)). Donc le système a
été mis en place malgré, ce vide par rapport à la
connaissance de la population cible.
En ce qui concerne le personnel les formations sanitaires de
Nouakchott avaient suffisamment d'agents capables de s'impliquer dans le
système et de participer à sa gestion. Les responsables devaient
désigné au moins deux éléments pour les postes de
santé et trois éléments en plus du médecin du
centre de santé pour subir une formation théorique de cinq (5)
jours et une mise en situation de trois (3)jours. Tous les prestataires des
centres de santé ont été formés selon ces normes,
mais des postes de santé ne l'ont été que sur le terrain,
les décideurs s'étaient dit qu'il fallait limiter les
dépenses car il suffisait de montrer aux agents chargés de la
pharmacie comment remplir les registres de ventes des médicaments et des
cartes pour que ceux-ci appréhendent le système. Alors que le
système n'est pas que la vente, il y avait une nécessité
de former non seulement le personnel socio-sanitaire mais aussi les membres des
comités de gestion sur les différents outils mais
également sur les principes de l'IB. Nous avons pu retrouver les
rapports de formation de l'époque ce qui nous a permis de contacter
à nouveau certains de ces agents qui furent choisis pour l'implantation
du système au niveau de Nouakchott, douze années après la
mise en place de ce système, on constate que plus de 72% du personnel
chargé de gérer l'IB n'a pas été formé.
Tableau 13: Personnel chargé de
l'IB
Catégorie
|
Actifs actuellement
|
Formés le système
|
N'ayant pas été formés
|
Médecins
|
13
|
06
|
07
|
Chirurgiens dentistes
|
06
|
0
|
06
|
TSS
|
09
|
04
|
05
|
SFE
|
19
|
06
|
13
|
IDE
|
22
|
03
|
19
|
IMS
|
18
|
05
|
13
|
Total
|
87
|
24
|
63
|
Source : auteur
Le personnel devait bénéficier des formations
continues sur le guide clinique et thérapeutique, les ordinogrammes
(arbres de décisions), le counseling, la microplanification et le
système d'information sanitaire. Le but de ces formations était
rendre le personnel polyvalent pour mettre en place l'offre d'un paquet minimum
de services de qualité. Il était aussi question de former les
médecins chefs, les sages femmes et les surveillants des services en
management des services de santé. Jusqu'au jour, où nous avons
fini cette recherche, aucune de ces formations n'a jamais été
réalisée. En 2002, une étude visant à identifier
les besoins de formation continue du personnel infirmier et sages femmes
révélait que plus 82% du personnel relevant de la DRPSS de
Nouakchott avait besoin une formation sur les normes et procédures des
soins de santé primaires la PCIME et les soins obstétricaux de
base(172(*)).En effet, la DRASS n'avait jamais
réalisé de sensibilisation et de formation au profit des
prescripteurs nouvellement recrutés et des membres des comités
de gestion récemment désignés à ces fonctions
.Pourtant la DRASS a toujours introduit dans ces plans de formation ceux
destinés aux comités de gestion entre 1998 et 2002
(173(*)) .Une étude ayant notamment
porté sur les effectifs en personnel dans les centres de santé de
pays avancent que « malheureusement, les plus grandes
pénuries de personnel sanitaire formé ont été
notées dans les moughaata d'EL Mina et de
Sebkha ».(174(*)) La question relative à la
disponibilité d'une personnel qualifié et stable reste
posée, en raison de plusieurs aléas dont nous analyserons plus
longuement dans la discussion.
La participation communautaire est l'approche incontournable
de la pérennité du système de recouvrement des coûts
.Il y trouve ses racines originelles. Mais pour qu'il y ait participation
communautaire il faut un plaidoyer auprès des leaders communautaires et
une sensibilisation soutenue des populations. A Nouakchott on peut penser qu'il
y a eu un timide plaidoyer auprès des élus du parti Etat, sans
qu'il y ait réellement une véritable sensibilisation des
populations. Ceux ci qui devaient contribuer à cette sensibilisation ne
pouvaient pas le faire dans les bastions de l'opposition notamment à
Arafat, à Sebkha et à El mina où leur
légitimité d'élus représentants du peuple est
contestée. « Adhésion de la population ou pas il
faudra mettre en place le système de recouvrement des coûts, plus
tard on leur fera participer à la prise des
décisions »ainsi
s'exprimait un élu d'une commune dont les résidents
sont fichés opposants au régime. Au départ il faudra noter
qu'à même un véritable volontarisme de la part de certains
élus qui deviendront membres de comité et qui feront tout pour
que ça marche, mais l'inexpérience posera son veto, c'est le cas
du premier président du comité de gestion du Ksar, et qui finira
par se lasser sans pouvoir faire participer son électorat à la
prise des décisions relatives à leur santé. A
l'époque il faudra également noter l'absence d'implication des
associations dans ce domaine .Ces associations pouvaient t jouer d'importants
rôles dans la sensibilisation des communautés. La participation
communautaire est un levier important pour stimuler l'émergence de
réponses collectives aux problèmes de santé publique
liés aux soins de santé primaire. Tout en suscitant la
participation des groupes communautaires ou associatifs à la promotion
de la santé auprès de populations à risques, l'action
se propose d'inciter au changement et l'adoption des comportements
vis-à-vis de la prise des décisions en matière de
santé.
La disponibilité des outils de gestion du système
au début système a fait couler beaucoup d'encre et de salive au
DPR et au niveau des formations sanitaires. Comme les médicaments, il
est offert aux formations sanitaires quelques gratuites tels les fiches de
stocks et les cartes de soins. Si plus tard les formations sanitaires
arriveront à renouveler leurs outils sans difficultés, il n'en
est pas ainsi pour le DPR qui n'a ni de crédits, ni d'autres
allocations la gestion du dépôt. On distingue deux types d'outils
de gestion (ceux servant aux médicaments et ceux destinés aux
aspects techniques du système). Les principaux outils de gestion des
médicaments du système sont :
La fiche de tarification : C'est le
référentiel national pour la vente des médicaments
essentiels dans les formations sanitaires. Cette fiche l'objet d'une
révision à la demande de la commission nationale des soins de
santé primaires. Elle contient les prix de ventes et d'achat, et le
dosage des molécules.
La fiche de suivi de la situation
financière : Elle doit servir à l'équipe de la
formation sanitaire de faire un contrôle des médicaments, des
recettes en comparaison avec les stocks et les sommes disponibles.
Les bordereaux de livraisons : Ce sont des
documents qui servent de liaison entre le dépôt régional de
pharmacie et les formations sanitaires, ils contiennent des détails sur
les médicaments délivrés par le DPR, leur coût et le
solde des formations sanitaires au niveau du compte de régi se trouvant
au trésor public. Les numéros de reçus ayant servi
à l'achat desn produits figurés sur le bordereau de livraisons.
Il faut signaler que les formations sanitaires doivent avoir toujours un solde
positif.
Les bon de commandes : ils servent aux formations
sanitaires d'estimer les besoins en médicaments ; on retrouve sur
ce bon quatre colonnes, la première représente le nom de la
molécule, son dosage et son conditionnement, la seconde contient le prix
d'achat unitaire formation sanitaire, la troisième la quantité
désirée et la dernière la valeur totale .Ce bon doit
être co-signé par le président du comité de gestion
et par le responsable de la formation sanitaire.
Les fiches de stocks : ce sont les outils
signalétiques des produits. Chaque produit en fonction de son dosage et
son conditionnement, sa quantité, sa date de péremption ;
ses numéros de lots et son code barre est consigné sur une fiche
de stocks .Il y est également mentionné les quantités
entrées, les sorties, le stock en magasin ainsi que de la date des
mouvements.
La fiche de supervision : En fait elle permet de
calcul des indicateurs financiers et de processus du système. C'est un
outil de contrôle des finances, car on y trouve toutes les recettes, les
dépenses et les bénéfices. Les
bénéfices sont répartis en trois rubriques qui sont :
le fonds de sécurité qui représente 60% des
bénéfices ; la motivation du personnel 30% et les 30%
restants sont destinés au fonctionnement du système.
La fiche de contrôle des
médicaments : Elle détaille toutes les opérations
des mouvements des médicaments et des consommables du système. On
y trouve les quantités actuelles, les réapprovisionnements, les
péremptions, le prix d'achat et le prix de vente. C'est en fonction des
informations que sont dégagées les bénéfices ou les
déficits de l'exercice en question.
La carte de soins : C'est un outil sur lequel
seront inscrits le nom, l'âge du malade. Elle est valable pour un
épisode de maladie. Lors de la consultation le prescripteur y mentionne
le diagnostic symptomatologique, le traitement et son coût.
Les outils de gestion des soins sont :
Le guide clinique et thérapeutique : Il est
destiné au niveau centre et poste de santé, il existe un autre
dit niveau village servant aux agents de santé communautaire des
unités de santé de base. Sur ce guide il y a une partie clinique
dans la quelle figure la symptomatologie des affections les plus courantes en
Mauritanie notamment les maladies transmissibles. Les principales maladies
infantiles du programme élargi de vaccination (la tuberculose, la
diphtérie, la coqueluche, la poliomyélite et le tétanos),
les infections respiratoires aigues (IRA) et les parasitoses intestinales y
sont très largement traitées. Dans la seconde partie du guide, on
retrouve les aspects thérapeutiques standardisés dans le cadre du
système de recouvrement. Tous les produits y figurent sous leur
dénomination commune internationale (générique).On y
trouve la description du produit, ses indications, contre indications, effets
possibles (indésirables, gênants), la posologie selon un tableau
de correspondance de poids et d'âge. A la fin de cette partie il y a une
liste de correspondance des médicaments génériques et des
marques déposées. Ce guide devait l'objet d'une révision
après quelques années de mise en oeuvre du système. A
défaut de cette révision il a largement
bénéficié de l'apport des guides techniques du programme
élargi de vaccination, de la prise en charge intégrée des
maladies de l'enfant et de ceux du programme national de santé de la
reproduction.
Les ordinogrammes : Ce sont des arbres de
décisions permettant aux prescripteurs de se rapprocher le mieux
possible du diagnostic. Il en existait au début de la mise en place six
(6), depuis 1995 d'autres y ont été ajoutées, il s'agit
essentiellement des infections sexuellement transmissibles (IST).De plus en
plus l'utilisation des ordinogrammes devient un moyen essentiel d'aide au
diagnostic.
Les registres de consultations: Le système doit
utiliser plusieurs registres en fonction de son paquet d'offre de prestations
curatives, préventives et même promotionnelles.
Le journal de consultations externes est celui qui est le plus
utilisé dans le système de recouvrement des coûts. Il
contient plusieurs informations et doit être rempli correctement. Les
principales rubriques de ce registre sont : le numéro d'ordre qui
est mensuel, le prénom, le nom, l'âge, le sexe, le rayon de
provenance (< 5km ; 5 à10km et >10km) le diagnostic, la
prescription (médicaments, référence) et l'ordre de
contact avec la formation sanitaire (nouveau ou ancien).
Les autres registres sont celui de la consultations pré
et postnatales, de gynécologies et de planification familiale, de suivi
de l'enfant et des accouchements.
Le système de recouvrement des coûts a
apporté des modifications sur quelques rubriques des registres et les
rapports, ce qui avait créé quelques protestations du service
des statistiques et de la documentation du ministère.
Les rapports mensuels d'activités : Ils
constituent la synthèse de l'ensemble des activités de formation
sanitaire. Ils devraient en principe servir d'outil d'analyse des
données préliminaires de la formation sanitaire en vue de prendre
des mesures correctives immédiates. Ce rapport mensuel a
été mis en place depuis 1991 et a fait l'objet d'une
réforme en 1997 à laquelle nous avons participé
grâce au financement du bureau O.M.S -Afrique. Il existe aussi d'autres
outils annexés à ce rapport, un relevé de
température de la chaîne de froid et un recueil de l'utilisation
des contraceptifs.
L'un des problèmes majeurs du système de
santé est représenté par l'absence de
traçabilité des actions et des activités. L'absence de
traçabilité est soit due au de manque de formation des acteurs
sur les normes et procédures ou soit liée au laxisme de ceux-ci
(corvées administratives inutiles, absence d'activités ;
manque de transparence).
4.2.2.2 L'évolution de
l'implantation
i. Au niveau de la DRASS ou DRPSS
Depuis le premier trimestre de 1994, la
généralisation du système de recouvrement des coûts
est devenue effective dans la wilaya de Nouakchott. Le système a
mobilisé la cellule des SSP et les DRASS .Compte tenu de l'importance
des formations sanitaires,le dépôt régional de pharmacie et
le service de supervision auront de sérieuses difficultés pour
encadrer le système en raison de l'absence du manque de moyens
affectés à ces activités. Il en a résulté
des dérives sur la gestion au niveau des formations sanitaires et des
ruptures de stocks de médicaments et des outils de gestion. En effet
plusieurs problèmes vont surgir dans la gestion de l'IB à
Nouakchott et même les plus inimaginable dans un système national
devant être le plus transparent. Le personnel de la DRASS,
impliqué dans l'appui de l'implantation de l'initiative de Bamako voyait
surgir des problèmes au fur à mesure que les formations
sanitaires évoluaient dans le système. C'est cette raison qui
avait poussé le service de supervision des soins de santé
primaires à proposer une supervision des centres de santé qui
serait faite par les médecins pairs. A travers cette proposition nous
cherchions à sensibiliser les médecins chefs sur l'importance de
la prise en compte de l'ensemble des aspects visant à offrir des
services de santé de qualité, car le système de
recouvrement des coûts n'est pas fait pour des fins mercantiles
.Dès lors il fallait que les médecins pairs superviseurs puissent
faire des recommandations pertinentes et faisables. L'idée est
jugée bonne, mais faiblement faisable, car la DRASS n'avait pas des
ressources pour faire une telle supervision et certains médecins ne
veulent pas que les collègues fourrent leur nez dans les
activités de leurs services.
Un superviseur disait un jour «les responsables des
formations sanitaires sont bien conscients que la supervision peut leurs
apporter beaucoup d'amélioration dans la réalisation de leurs
activités, mais ils se disent que seul le recouvrement des coûts
leur suffit, et que c'est le seul volet des soins de santé primaire
concret ».
Le conseil de développement sanitaire et social s'est
réunit pour la première fois en juin 1995, la plus importante
décision prise au cours de cette réunion a été de
demander l'autorisation au Ministère de la santé, de
l'utilisation une partie du fonds de sécurité qui
s'élevait à l'époque à environ quarante cinq
millions d'ouguiya, pour instaurer la garde des médecins à la
polyclinique. Sinon le CDSS n'a pas aidé à améliorer
l'offre de prestations qui devaient permettre à certaines couches
d'avoir accès aux soins de qualité.
Le dépôt régional n'a jamais reçu
de supervision du niveau central, car ce qui a été avancé
à l'époque par la cellule des soins de santé primaire fut
que « le DPR ne manipule pas de l'argent, donc il n'y avait pas de
risque pour de détournement ». Les médecins chefs
avaient commencé à s'inquiéter des dysfonctionnements du
dépôt régional en raison de l'absence de nombreuses
livraisons. Ce qui a incité en mars 1994, les responsables de la DRASS
et des moughaatas à organiser une réunion au cours de laquelle
plusieurs solutions furent adoptées pour le fonctionnement du DPR et
l'utilisation des fonds de sécurité dans le cadre de
l'organisation d'une garde de médecins à la polyclinique
(175(*)).
En ce qui concerne le fonctionnement du dépôt
régional, il a été décidé que chaque
formation sanitaire affecte 5% du montant des 30% de bénéfices
destinés au fonctionnement à la suite de chaque supervision.
Malgré ce renforcement la situation ne cessait de se
dégrader au niveau du DRP, car les outils de gestion n'étaient
pas à jour, les normes de stockages et livraison n'étaient pas
respectées.
Le dépôt n'était pas du tout entretenu, il
n'y avait pas de circulation de circulation ; quand on y entrait il y
avait une odeur de moisissure. Au cours de la quatrième revue des soins
santé primaire tenue à Nouakchott, le ministre de la santé
et des affaires sociales a été un peu plus clair,sur la gestion
de l'Initiative de Bamako : « Le système de
recouvrement des coûts est une cause nationale décidée au
plus haut sommet de l'Etat,et il appartient au Ministère de la
santé de le mettre en oeuvre à travers les DRASS ; de ce
fait c'est la responsabilité des DRASS qui est engagée en
premier, que les DRASS qui ne se sentent pas concernés par cette
politique nous en informe et nous ferons le nécessaire à leur
place »(176(*)). A la DRASS de Nouakchott, il était question
d'améliorer la situation du dépôt régional et de
doter le service de supervision de moyens pour suivre de matière
optimale la mise en oeuvre des soins de santé primaire. Une
planification des supervisions fut réalisée ; mais sur les
quatre supervisions prévue seule une fut menée au niveau de
certaines formations sanitaires, raison de la conjugaison de plusieurs facteurs
dont il était très facile de situer les origines. Pour la
première fois depuis l'implantation du système dans les derniers
centres de santé, la cellule des SSP organisa une supervision en
collaboration avec la DRASS au cours de laquelle beaucoup de surprises et de
découvertes furent révélées. Plus de 90% des
formations sanitaires avaient un dépassement de leurs fonctionnement,
beaucoup de gérants de pharmacie, en connivence avec les responsables
des formations sanitaires avaient introduits frauduleusement des
médicaments personnels ne faisant pas partis du système
(177(*)).La suite on la connaît, beaucoup de
médicaments du système étaient
périmés ; ce qui a occasionné une rupture alors que
l'argent du compte de régi , n'était pas non plus disponible au
niveau du trésor public. En 1996 la situation au niveau de
l'équipe de supervision fut renforcée grâce à
l'adjonction de ressources qui ont permis d'appui l'application des normes en
suivi prénatanale, en soins techniques(Pansements, injection,) en
système d'informations sanitaire et en organisation des
services.(178(*)). La transformation des directions
régionales à l'action sanitaire et sociale (DRASS) en directions
régionales à la promotion sanitaire et sociale (DRPSS) de 2000, a
conduit les autorités sanitaires de Nouakchott à
créér de nouvelles entités capables d'accompagnés
les moughaatas à mettre en oeuvre l'IBou système de recouvrement
des coûts, de même que pour celle des autres composantes du
système nationale de santé. Ainsi le dépôt
régional a été chargé de faire le contrôle
des médicaments du système de recouvrement des coûts. Le
service des SSP a été scindé en plusieurs unités
(maternité sans risque, vaccination, planification familiale finances,
IEC, surveillance épidémiologique...).Depuis 2001 le
délégué régional de la santé de Nouakchott
s'est attaché à rendre la direction régionale à la
promotion sanitaire et sociale fonctionnelle. Selon les informations
recueillies à l'issue d'une analyse de situation au début de
2001, que la seule part du budget consolidé d'investissement
allouée à la DRPSS de Nouakchott était en mesure de
résoudre les problèmes de supervision de toutes les
unités de la DRPSS(179(*)).
ii. Dans les moughaatas :
a)Les aspects
généraux
Au terme de la décentralisation au niveau
opérationnel, les moughaatas devraient être capable de
définir et de mettre en oeuvre les priorités de santé des
communautés relevant de leur circonscription. Cela suppose comme nous
l'avons vu tout au début une réelle volonté de transfert
des décisions et des ressources du niveau central vers le niveau
déconcentré. Les autorités sanitaires mauritaniennes
avaient fixé l'échéance effective de la
décentralisation au niveau moughaata à la fin des années
1990, grâce l'initiative de Bamako.
En 2005, où en est la décentralisation des
services de santé de Nouakchott ?
Les trois premières années de mise en place du
système de recouvrement ont été marquées un
affaissement généralisé de l'offre des prestations de
qualité notamment pour les activités préventives (le cas
des activités du PEV, de la planification familiale, des consultations
pré et post natale) et des consultations externes, car la plupart des
médecins s'étaient plutôt focalisés, sur la gestion
financière .Les comités de gestions qui devaient remettre les
trains sur les rails n'étaient pas tout à fait fonctionnels, la
gestion allait de pire en pire. De manière officieuse certains avancent
même que « des ruptures volontaires de médicaments
furent provoquées par les responsables de formations sanitaires pour
pouvoir écouler leurs propres médicaments ».Dans cet
ordre d'idées, on trouve dans les archives de quatre grandes formations
sanitaires de la capitale entre 1998 et 2002 des factures faites lors de
l'approvisionnement dans un circuit parallèle au système officiel
(hors DPR et hors DPM) (180(*)).
Il arrive souvent que des produits acquis gratuitement soient
injectés dans le système, une fois vendus, leur argent y est
retiré. Le cas de l'aide Saoudienne d'une valeur d'environ dix millions
d'ouguiyas en médicaments et matériel médical,qui
était destinée aux victimes des inondations de 1995
relogées au quartier Saada de Toujounine et dont une grande partie de
ces produits fut injectée dans les pharmacies de certaines formations
sanitaires sur ordre de quelques responsables, illustre un exemple de
dérive du système. Quelques agents impliqués dans le
système dénoncent souvent les dérives de certains
responsables.
Il faudra attendre fin 1995 pour que le dépôt
régional de pharmacie puisse redémarrer normalement, après
la remise en route progressive des outils de gestion dans les formations
sanitaires. A cette époque bien que la DRASS et la DPS soient certaines
des dysfonctionnements, elles n'envisagent aucune action corrective visant
à améliorer les prestations. Lors des périodes de rupture
de médicaments, Caritas avait pourtant, proposait son concours pour le
dépannage, mais seul le centre mère et enfant de Terre des Hommes
à El Mina avait saisi l'opportunité. Les responsables des
formations sanitaires se plaignaient du désintéressement des
autres membres des comités de gestion. Lors de l'éclatement de
l'épidémie de choléra, en février 1996, le Ministre
de la santé convoque tous les responsables administratifs et politiques
pour organiser une campagne de lutte. Plusieurs questions furent posées
en ce qui concerne la provenance des fonds qui devront être
utilisés de cette campagne et quel sera le rôle des
élus ? Le wali et le maire central de Nouakchott
proposèrent que les comités de gestions prennent en charge la
sensibilisation au niveau de leur circonscription et que le ministre leur donne
l'autorisation d'utiliser le fonds de sécurité de l'ensemble des
formations sanitaires de Nouakchott à ces fins. Une commission fut
désignée pour étudier la faisabilité de ces
propositions. Mais cette commission s'était vite aperçue que la
plupart des centres de santé, en tout cas les grands étaient en
dépassement de fonctionnement, car la contrepartie du budget état
n'avait pas été rendue disponible. Constatant ces
dérapages, le Ministre ordonna à la DPS de revoir la situation
générale de l'initiative de Bamako à Nouakchott .Les
résultats de cette situation, témoignent un laisser aller qui a
duré très longtemps et mérite une remise sur les rails. Il
convoqua une réunion à la DRASS et il teint les terme que
voici « je veux pallier « le manque de rigueur dans
l'application de la politique, en matière d'IB, qui a conduit à
cette situation que nous vivons présentement, car il est inadmissible
que nos concitoyens continuent à souffrir alors que la politique de
santé se propose de résoudre leur problème de
santé » (181(*)).
La commission nationale des soins de santé sur
convocation du ministre s'est trouvée un alibi pour inciter les
élus à prendre leurs responsabilités face aux
problèmes de santé de leur circonscription. La plupart des
membres des comités de gestions pensaient qu'ils n'étaient
désignés que pour contre signer les factures et les états
financiers présentés par les responsables des formations
sanitaires. Il y avait quelques exceptions où des membres de certains
comités faisaient en sorte que leurs formations sanitaires fonctionnent
de manière optimale. Le PASS semble avoir été
l'élément catalyseur, pourvoyeur d'argent notamment avec la
redéfinition de la politique nationale du médicament grâce
aux prêts de la banque mondiale permettant le redémarrage normal
de l'IB dans la wilaya (182(*)).
Durant l'année 1998, la plupart des activités
prévues par la DRASS de Nouakchott dans son POAS étaient
présentées comme liées au renforcement de la mise en
oeuvre de l'IB. Elle a consisté, pouvons nous supputer d'après
l'étude du bilan fait dans le plan d'action 1999 (Bilan POAS 1999), en
l'implication des différents comités de gestion à
plusieurs activités organisées par la DRASS ou les formations
sanitaires.
Les comportements des membres des comités de gestion
perdurent car jusqu'en 2004, les superviseurs n'arrivaient pas à trouver
les procès verbaux de réunion. Une étude de base
réalisée en mai 2002 auprès des conseillers municipaux de
six des neuf moughaatas de Nouakchott, en vue de la mise en place des mutuelles
de santé, révèle que 72 % des élus soumis à
cette étude ne connaissent ni le décret 92027 de
1992 et ni l'arrêté n° R051 concernant le statut des
comités de gestion des formations sanitaires(183(*)) .En 1995 pendant
la période que nous pouvons appeler période de latence du
système de recouvrement des coûts « la gestion de l'IB
était sous le joug de certains responsables qui faisaient en sorte que
leurs pharmacies puissent vendre, même si c'est informel ». En
octobre 1997, le Ministre de la santé et des affaires sociales envoie
une circulaire aux DRASS pour que les formations sanitaires respectent les
textes officiels fixant les modalités de fonctionnement du
système et d'afficher la liste des tarifs de médicaments et des
actes codifiés par les comités de gestion (184(*)).Des
problèmes de gestion du système de recouvrement des coûts
ont ressurgi, certains pour occulter leurs problèmes de gestion n'ont
pas hésité à incendier leur formation sanitaire ou
à simuler des vols de fonds. (cas des centres de santé du Ksar
en 1994, d'El mina en 2001, du poste de santé de
Chiva).L'amélioration des services de santé à Nouakchott,
passe inéluctablement par la participation des populations à la
prise des décisions relatives à leur santé .Les
comités de gestion avaient implicitement la mission d'amener les
populations à prendre une part active à tout ce qui a attrait
à leur santé. Hors il se trouve dans la plupart des cas que les
membres de ces comités n'entretiennent que peu de rapports avec les
communautés. Le projet Mobilisation sociale de World Vision Mauritanie,
s'est lui appui sur les coopératives féminines, les associations
de jeunes et certains professionnels pour inciter les populations à
s'impliquer dans les activités de santé maternelle et
infantile.
Depuis la fin des années 1990, quelques associations
professionnelles proposèrent aux moughaata, une assistance les rendant
techniquement moins dépendant du niveau central et des DRPSS. C'est le
cas de l'ONG Naître et Grandir qui soutient quelques structures de
Nouakchott à développer leurs activités promotionnelles
notamment dans les activités de santé de la reproduction et de la
mise en place des mutuelles de santé.
En juin 2000, les membres des comités de gestion de
Sebkha, d'El mina et d'Arafatt ont été invités à
suivre une formation spécifiquement consacrée à l'IB et au
développement communautaire. Cette formation aurait été
financée par l'intermédiaire de fonds d'une ONG intervenant dans
ces zones sur la demande de La DRASS, selon les élus
rencontrés.
Toujours est-il que les conseillers municipaux membres des
comités de gestion provenant des trois moughaatas, suivront en 2000 ce
que l'on pourrait qualifier comme étant la première formation
digne de ce nom à propos de l'IB dans la wilaya de Nouakchott
(185(*)).
En 1998, l'association Equilibre Développement soutenue
par une ONG européenne avait entrepris des activités pour la
promotion de la qualité des services de santé. Le projet de cette
association visait particulièrement la santé maternelle à
travers le concept de « maternité à moindre
risque ». Ces activités s'appuient en partie sur les centres
et postes de santé des moughaatas d'intervention. Il était
indispensable pour elle de s'implanter en conformité avec les
préceptes du système de recouvrement des coûts. Ce
partenariat a permis aux comités de gestion concernés d'influer
positivement sur l'amélioration des prestations. L'étude du
rapport d'évaluation à mi-parcours du projet nous a permis de
constater qu'un pas été franchi en matière de gestion et
de prise des décisions au niveau communautaire
Pour certains responsables de formations sanitaires,
l'intervention de cette association était la première dans
l'appui à la mise en oeuvre de l'IB. Ce qui ressort de l'analyse de nos
entretiens à propos de ce projet est que l'Equilibre
Développement s'en remettait essentiellement aux comités de
gestion et aux responsables des formations sanitaires, leur laissant largement
la responsabilité des actions et des décisions. En
parallèle à ces activités que l'on pourrait qualifier
d'institutionnelles, l'association Equilibre Développement avait
parrainé les comités de gestions pour organiser des
activités communautaires visant à diffuser des messages de
prévention au profit des populations. Ces messages sont
axés sur la vaccination, l'utilisation des moustiquaires
imprégnées, le danger de l'automédication etc...
(186(*)).
Les comités avec lesquels nous nous sommes entretenus,
indiquent «l'importance de cette approche dont il faudrait
encourager ». Nous verrons que dans certaines moughaatas, ces
exemples se multiplient mais la situation ne s'est pas pour autant
améliorée sur le processus et sur l'impact. La DRPSS nous a
fourni des informations relatives aux moughaatas entre 1998 et 2004.
b) Le développement des
infrastructures :
Le ministère de la santé avait
élaboré en 1997, un plan de développement des
infrastructures dont les principaux domaines sont les réhabilitations,
les contructions et l'acquisition des équipements et la mise en place
d'un service opérationnel d'entretien et de
maintenance.L'exécution de ce plan devait passer un appel d'offre
(national pour les activités des batiments et international pour
l'acquisition des équipements).
En ce qui concerne les structures, plusieurs constructions et
réhabilitations ont été prévues telles que
mentionnées dans le tableau suivant :
Tableau 14 : bilan des
infrastructures
Type de FS
|
Constructions
|
|
Réhabilitations
|
|
|
Prévues
|
Réalisées
|
Prévues
|
Réalisées
|
Centres de santé
|
03
|
01
|
07
|
0
|
Postes de santé
|
19
|
02
|
03
|
01
|
Source : DRPSS Nouakchott
Parmi les constructions et les réhabilitations
prévues entre 1998 et 2002 dans les moughaata de Nouakchott dans le
cadre du PASS, seules 6,5 % ont été réalisées. Par
ailleurs on note la construction de deux postes de santé (Sebkha et
Elmina), et pendant la même période le centre de santé
pilote de la Capitale a été fermé. Il
était également prévu de transformer les postes de
santé du Pk8 de Riyad et de Dar El Barka de Teyarett, en centre de
santé de type par le financement fait à partir du cumul de leur
fonds de sécurité et la partie du fonctionnement provenant des
bénéfices de l'IB.Dans ce cadre, il est à noter qu'il est
prévu de faire l'extension des centres de santé de Tensouelim
(Dar Naim) et d'El Mina en y construisant des salles d'accouchements et
d'observation à partir de 2006(187(*)) . En 2002, le
ministre de la santé a inauguré la mise en service du bloc
opératoire de la maternité du centre de santé de Sebkha
qui sera la structure de référence de la wilaya de Nouakchott.
Depuis 1997, les autorités centrales et régionales avaient voulu
confier aux communautés, la responsabilité à
réaliser la construction et la réhabilitation des postes de
santé, de même que leur entretien.
Certaines associations se proposent d'apporter leurs concours
aux communautés, c'est le cas de l'ONG Espoir à Arafat et de
l'association Naître et Grandir à Sebkha.
c) Les équipements :
Dans le cadre du développement des infrastructures et
des équipements du projet santé population, il était
prévu que tous les centres de santé de Nouakchott, soient
équipés lors de la mise en oeuvre du plan directeur à
moyen terme (1991-1994). Mais la modification des procédures d'appels
d'offres internationales en marché à gré le gré a
biaisé les dates et la nature des acquisitions. Ainsi seules, les
formations sanitaires soutenues par les ONG, ont acquis des équipements
au cours de cette période de latence de la mise en oeuvre de ce plan
directeur.
C'est finalement avec le programme d'appui du secteur de la
santé et des affaires sociales que quelques formations sanitaires
recevront des équipements dans le cadre de l'intervention de la banque
africaine de développement.
Pour ce qui concerne l'acquisition des équipement, il
convient de souligner dans le cadre du projet de la maternité
santé risque à Nouakchott et au titre de la coopération bi
et multilatérale, que les formations sanitaires ont reçu beaucoup
d'équipements, mais il a été constaté plusieurs
problèmes d'entretiens et quelques détournements. La
coopération française à équiper tous les centres de
santé de type en appareils d'échographie obstétricale.
La coopération japonaise a pour sa part a fait un don
de plusieurs matériels hospitalier, de communication et d'aide au
diagnostic à l'ensemble des centres de santé. Ainsi l'OMS et le
FNUAP ont équipé les centres de santé de Teyarett et de
Sebkha en matériel biomédical.
En 2001, la DRPSS, avait suggéré que
l'acquisition des équipements par les principaux centres de
santé pourrait désengorger les structures de
références nationales confrontées à une affluence
massive des habitants de certaines moughaata (188(*)). Le tableau suivant
résume les besoins en équipements en question
Tableau 15 : Besoins en équipement de
trois centres de santé
Centre de santé
|
Equipement Roulant
|
Imagerie Médicale
|
Laboratoire*
|
Instruments divers*
|
Matériel d'IEC*
|
Toujounine
|
|
échographes
|
Appareils de mise en culture
Unité don de sang
|
Pinces
Stérilisateurs*
|
Kits IEC
|
Arafat
|
02 ambulances
|
échographes
|
Rééquiper le labo. entièrement
|
Normes centre de santé de Type A
|
Kits IEC
|
Teyarett
|
|
Radiographie
échographie
|
A Equiper
|
idem
|
Kits IEC
|
Source : DRPSS
* Voir le document des normes nationales en équipements
niveau centre de santé
Les centre de santé de Teyarett, de Toujounine et de
Sebkha bénéficient des véhicules dans le cadre de la
maternité sans risque en vue rendre performant le système
orientation recours déjà en place. Cependant les formations
sanitaires ne disposent de véhicules pour mener des activités de
vaccinations ou d'éducation pour la santé ou de distribution
à base communautaire de contraceptifs, de même les centres de
santé mères et enfants d'El Mina , d'Arafat OIIS et du Pk10 de
Riyad n'ont pas de véhicule (189(*)). Les formations sanitaires qui ont des
véhicules se plaignent souvent des difficultés pour entretenir
leur véhicule en raison du manque de chapitre budgétaire qui y
soit affecté. Seuls les centres de santé de Sebkha et Centre
Mère et Enfants d'El Mina sont équipés de matériel
IEC (Information Education et Communication) ; pourtant il était
prévu des dotations pour l'ensemble des formations sanitaires disposant
d'un pool d'activités de maternité sans risque. L'OMS
prévoit d'équiper tous les centres de santé de type A
d'un laboratoire durant le premier semestre de 2006, et la coopération
Française en tant renforcer les laboratoires de la polyclinique, de
Toujuonine et de Sebkha. Concernant l'imagerie médicale, la
Coopération française a doté toutes les maternités
des grands centres de santé d'échographie depuis
2001(190(*)).
Toutes les normes en équipements devraient appliquées
depuis 1999 dans le cadre du PASS (dates prévues de la première
acquisition), mais plus de 60% des formations sanitaires de Nouakchott n'en ont
pas encore bénéficié (191(*)).Sur l'ensemble de
ces formation sanitaire, seules quatre disposent d'une ligne
téléphonique et cinq d'un système de
radio-télécommunication (192(*)). Après
avoir passé en revues les conditions devant aider à la mise en
oeuvre de l'IB, nous allons nous pencher à présent sur les
aspects de gestions de cette politique.
d) La planification de la moughaata
sanitaire :
Traditionnellement la conception, l'élaboration et la
planification des activités de santé ont été faites
par le niveau central jusqu'en 1988, car la responsabilité de mise en
oeuvre d'une politique de santé a été donnée aux
responsables des programmes verticaux de santé.
Ce n'est qu'à partir de la deuxième revue des
soins de santé primaire de 1992 que ces activités ont
été placées sous la responsabilité des DRASS. A
partir de 1998 tous les équipes de moughaata ont l'obligation de
réaliser des plans d'actions annuels. La mise en place du plan triennal
à horizon glissant (PTHG) et son corollaire de déblocage de fonds
(processus empruntant beaucoup à l'idéologie des contrats de
performance) pour intervenir est certainement l'un des facteurs explicatifs de
cette nécessité de rédiger de tels plans même si on
n'est pas sûr de leur mise en oeuvre. En effet, les auteurs d'un rapport
d'évaluation du PTHG 1998 -2000
écrivent : « En 1998, l'urgence de démarrer
le processus de gestion décentralisée se posait, alors que toutes
les structures du niveau opérationnel (DRASS et CSM) ne disposaient pas
encore du premier PTHG définitif ». Les niveaux atteints dans
l'élaboration de cet outil de gestion étant différents
d'une structure à l'autre, il a été décidé
d'élaborer au plus vite au moins les POAS de 1998 et 1999 pour
permettre à l'IDA et à la Banque africaine de
développement de débloquer les fonds. (193(*)).
Aucune des moughaatas ne disposait ni de données
fiables ni de ressources humaines capables de faire un tel travail. Nous avons
retrouvé dans les archives de la DRASS où un consultant affirmait
que l'offre des services de qualité est de loin le souci majeur des
décideurs du niveau régional car pour ceux la
nécessité résidait d'abord sur la distribution des
formations sanitaires et son étude montre que la place de l'accès
aux soins de qualité se pose et risque d'occulter tous les efforts
consentis au cours des dernières années (194(*)). Un regroupement
des acteurs de toutes les moughaatas fut organisé par la DRASS. Le
processus d'élaboration devait être participatif et accessible
à tous, un atelier rassemblait toutes les personnes provenant de la
même moughaata et des facilitateurs de la DRASS, Ministère de la
santé et de ceux du Ministère des affaires économiques et
du développement. La méthode utilisée est la ZOPP ou
Planification par objectif qui est d'origine allemande. Au sein de chaque
atelier des groupes furent formés selon les fonctions des participants
(membres des comités de gestions, médecins, infirmiers, leaders
associatifs, particuliers, etc.) et, dans les 86 attentes qu'ils
relèvent ensemble, aucune ne fait référence à la
problématique de l'assurance des soins de qualité. Le personnel
de santé réclame de meilleures conditions de travail, les
populations demandent à ce qu'il y ait des fenêtres de
gratuité. Les responsables coutumiers et religieux se préoccupent
des mutations affectant la société notamment la
dépravation des moeurs, le SIDA et le manque d'accès aux
soins.
Dans les lignes suivantes, nous tentons de synthétiser
la « petite histoire » de la formulation du plan d'action
2005 pour la moughaata de Sebkha. Nous avons eu l'opportunité
d'assister à la quasi-totalité du processus de formulation de ce
document important. Ainsi, nous pensons qu'évoquer cet exemple en
détail aidera à mieux comprendre pourquoi l'offre des services
de qualité en matière de soins n'est que si peu
considérée et appréhender quelques dysfonctionnements du
système de santé Mauritanien affectant la dimension qualitative
des soins. Comme nous l'avons évoqué plus haut cette
planification vise à satisfaire les exigences exclusives faites par la
banque mondiale (IDA) et la banque Africaine de développement (BAD). Le
12 septembre 2004 à dix huit heures avait eu lieu la première
réunion regroupant les membres de la commission santé de la
moughaata de Sebkha. Les discussions, qui ont duré jusqu'à
vingt une heures. Cette réunion s'était tenue dans les locaux du
complexe socio-éducatif de sebkha.
Tous les membres du comité de travail de la moughaata
étaient présents, de même que d'autres personnes
travaillant au Sebkha, qui sont ou non membres de la commission. La DRPSS a
délégué le chef de service de supervision des SSP pour
accompagner et motiver le comité de travail de la moughaata dans
l'élaboration des plans. Le Maire de la commune de Sebkha qui
préside la réunion, et précise que le but de la
réunion est d'amorcer à présent le processus
d'élaboration du plan 2005. Il invita le médecin- chef à
expliquer comment, ce travail sera mené. Ce dernier prie la parole en
ces termes : « Cette année, il nous
été exigé un plan d'action et on n'a de choix, que de
suivre le plan national de développement sanitaire (PNDS), car cette
fois-ci, le plan d'action est déjà orienté au PNDS,
lui-même tributaire du cadre stratégique de la lutte contre la
pauvreté qui est le cadre d'orientation. Puis, il expliqua qu'un plan
d'action dont les activités sont en dehors du PNDS, se doit
lui-même de trouver d'autres bailleurs de fonds et qu'une note
explicative du financement accordé à chaque moughaata avait
déjà été envoyée à chaque
médecin -chef ». Il nous appartient donc d'élaborer un
plan d'action raisonnable, en maximisant les activités sur les
financements .Le message est clair, il faut planifier les activités
en fonction des financements prévus. Le médecin chef explique
qu'il y a déjà les orientations, il suffit de les adapter au
contexte de la moughaata, puis il relata à la conversation qu'il a fait
avec le DRPSS qui demandait « de ne pas se compliquer car il faut
juste suivre le canevas de l'année précédente
(195(*)).
L e maire et le médecin-chef proposèrent que les
membres du comité de travail de la moughaata soient répartis en
groupes selon les axes du PNDS .Ce qui pourrait rendre plus efficace et plus
rapide le travail de manière .Une longue palabre s'en suit pour
décider du nombre de groupes et de leur composition. Finalement, les
huit axes du PNDS seront développés au niveau local par quatre
groupes de deux ou trois personnes. Un délai fut fixé en vue de
la restitution des travaux de groupes ainsi que la date des réunions
fut déterminée. Ces réunions auront lieu dans les locaux
du complexe socio-éducatif de Sebkha. Chaque groupe avait reçu
une copie des directives spécifiques pour la moughaata,
élaborées par la Direction de la Planification, la
Coopération et des statistiques (DPCS) du MSAS (196(*)). À la
lecture de ce document (canevas) devant être fidèlement suivi par
toutes les moughaatas du on constate que les critères de l'offre des
services de qualité n'y apparaissent pas. Dans le document
présenté, seule la question de l'efficience des services de
santé est proposé aux CSM comme élément de
planification. Est-ce un oubli ou une volonté de passé sous
silence l'offre de la qualité des services qui soit accessible à
tous ? Evidemment nous osons pensez qu'il s'agit d'un oubli.
Un tel oubli est une faute qui engage la
responsabilité de toute institutionnelle centrale. Il est toutefois
très probable, que beaucoup de DRPSS et de moughaatas ne s'en
aperçoivent par voie de conséquence ne planifient aucune
activité capable d'influer positivement l'offre des services de
qualité puisque tous les membres du comité de travail de
moughaata ne disposent quasiment pas des documents de politiques nationales, il
est bien envisageable qu'elles ne découvrent l'oubli de ces importants
paramètres. C'est pourquoi, lors de la restitution des travaux de groupe
nous avons souligné l'absence cet important paramètre dans les
documents du PNDS.
D'un commun accord, le comité de travail a
décidé de planifier des activités allant le sens
l'assurance des services de qualité, malgré les contraintes en
liens avec les orientations du PNDS dont nous avions évoqués
plus haut. Quatre séances de travail ont été
nécessaires pour arriver à la réalisation d'un tableau
où figurent des objectifs spécifiques et des activités
à mettre en oeuvre. Durant ces séances de travail, nous
comprenons que la problématique de l'offre des soins de qualité
grâce était totalement ignorée par la plupart des
participants. Non pas forcément que cela ne les intéresse pas ou
qu'ils ne sont pas préoccupés par ces questions, mais ils n'y ont
jamais vraiment pensé .De surcroît, en si peu de temps, il
était difficile de faire accepter ce que les décideurs ont
oublié et de définir des objectifs supplémentaires car
disait-on cela ne relevait pas de notre mandat. Nous avons cependant
formulé quelques conseils et participé largement à
l'élaboration des solutions. C'était le meilleur moyen,
avons-nous cru et nous verrons que cela n'a pas été très
efficace, à la fois d'observer des situations concrètes et,
aussi, sans pour autant fausser complètement notre démarche de
recherche, influer sur les interventions pour qu'elles soient un peu plus
orientées l'efficacité des services donc de leurs
qualités.
Les quelques informations sanitaires qui devaient servir à
la planification ont été apparemment, finalisés par le
statisticien du CSM de même que les parties du plan d'action
liées au contexte et à la présentation des
activités passées. Il est noter au cours des années
passées, qu'il n'y a jamais eu, de l'analyse des problèmes
relatifs à la mise en oeuvre, ni de discussion sur les besoins actuels
de la population de la moughaata.
Le médecin chef, quant à lui, avait compilé
l'ensemble des documents faits lors de la restitution des travaux de groupes.
Nous l'avons notamment vu, seul dans son bureau un jeudi matin, à la
tâche devant son ordinateur pour tenter de mettre tout cela en forme. Il
nous confie qu'il a organisé les activités, en a enlevé
quelques-unes et en a rajouté d'autres. Cela lui a pris
« plusieurs nuits » nous dit-il.La réunion des
membres du comité de travail de moughaata avait eu lieu en fin de
soirée. Le médecin chef démarra la lecture de quelques
dizaines de pages qu'il avait consignées dans le plan d'action. La
réunion dure environ trois heures et la parole fut monopolisée
par le médecin chef .Ce qui .témoignait que les autres membres
du comité de travail de la moughaata n'étaient là, que
comme des figurants et qui n'avaient aucune véritable utilité
ou emprise sur la planification et pour sa mise en oeuvre. Encore une fois,
quatre éléments majeurs ressortaient de l'analyse de cette
réunion. Primo, aucune réflexion critique n'était
organisée pour tirer des enseignements sur la mise en oeuvre du plan
d'action de l'année précédente. Non seulement, aucune
discussion ne fut réellement ouverte mais encore pire aucune
évaluation ne fut organisée à ce titre. Secundo, la
qualité des objectifs et des activités ne répondait
absolument pas aux définitions opératoires retenues et qu'aucun
des acteurs impliqués ne semblait s'en inquiéter. Les objectifs
sont souvent liés à la réalisation de produits et services
et non pas des changements prévus au profit d'une cible
particulière. Les autres membres du comité de travail de la
moughaata avaient- ils conscience des carences organisationnelles, dont les
influences s'étaient répercutées sur une planification
qu'on pourrait qualifiée de laconique (197(*)).Tertio, tel qu'on
l'espérait le processus d'élaboration ne fut pas absolument pas
participatif, puisque le médecin chef s'est lui-même
attribué la plupart des tâches et avait pris des décisions
que les autres ne pouvaient pas remettre en question. Les professionnels de
santé de la périphérie et les membres des comités
de gestion et encore moins la population n'étaient conviés un
tel exercice. Quarto, la planification ne répondait pas à des
besoins étudiés mais à des possibilités de
financement, tel que nous l'avions déjà évoqué plus
haut. Cela se justifiait, d'une part, car il ne fallait pas prévoir trop
d'activités qui ne soient pas susceptibles d'être financées
dans le cadre du PNDS et du POAS de la DRPSS de Nouakchott. En effet, il ne
fallait pas prévoir des activités dont on était sûr
de pouvoir exécuter et moins compter sur des ressources dont la
disponibilité est subordonnée à l'existence de potentiels
bailleurs de fonds .Voilà pourquoi le DRPSS avait recommandé aux
médecins chefs des moughaatas de la wilaya les années
précédentes « d'être vigilant puisqu'une fois le
plan d'action adopté, toutes les activités qui n'auront pas
reçu de financements, devront être ajournées ou
annulées » (198(*)). L'explication de la rigidité de ce
processus de planification est fortement justifiée par le souci de
compter sur les ressources déjà existantes ; mais on ne
prévoit de rechercher des financements additionnels auprès de
d'autres partenaires qui soient différents de ceux du niveau central
.C'est pourquoi on souvent l'habitude d'entendre les médecins chefs et
autres personnels responsables dire ceux- ci « le niveau central nous
a demandé.... et ce sera financé » ou encore
à propos des activités de certains programmes nationaux
« telles activités seront financées à 100% par
telles bailleurs de fonds donc c'est pour cela qu'il faudra prévoir plus
d'activités » (199(*)). C'est pourquoi il est facile de
s'apercevoir toutes les moughaatas ont souvent les mêmes plans d'action
et que ceux-ci correspondent à des programmes prioritaires verticaux
devant être mis en oeuvre par les moughaatas,mais supervisés et
suivis par des entités du niveau central. Nous nous sommes permis lors
d'une réunion, de demander pourquoi procéder à la demande
d'acquisition des équipements et de matériel sans même
avoir réaliser au préalable des inventaires permettant de mieux
connaître les besoins réels dont il faudra insérer dans la
planification annuelle de la moughaata, « on a pas le choix, on vient
vous déverser des choses », nous répond-on.
(200(*))
Deux exemples illustrent cette tendance à l'absence de
prise en compte des besoins réels. Le premier est issu d'une longue
discussion qui avait lieu entre les membres d'un comité de travail,
d'une moughaata sur la pertinence d'exposer dans leur plan d'action la
distribution des véhicules pour les postes de santé alors qu'ils
ne savaient pas quel était l'état du parc de la circonscription
sanitaire. En effet, il semble que certaines expériences passées
ont montré toutes les limites de ces équipements et la faible
acceptation des responsables de santé vis-à-vis de cet
équipement en raison des dépenses qu'ils engendrent. Or, on sait
que certaines propositions sont faites au niveau central par des institutions
partenaires et qu'il est donc vraiment délicat, voire impossible, de
refuser celles-ci. Mais « si on a le financement comment on va faire
[...] parce que le DRPSS a exigé qu'une activité soit
planifiée dans ce cadre » (201(*)).
Le second exemple, est illustré par un dysfonctionnement
gravissime du système de santé au niveau de la DRPSS d'une wilaya
de l'intérieur du pays qui avait bénéficié des
financements de l'aide internationale, pour l'acquisition d'équipements.
En effet lors de la visite dans la wilaya en question un représentant
résident d'une institution internationale, accompagné d'un
responsable central du MSAS en 2003, avaient remarqué dans la cours de
la DRPSS de plusieurs de tables d'accouchement et de consultations
gynécologiques neuves mais affectées par la rouille et ils
constataient qu'il en manquait de ce type d'équipement dans trois
structures de santé maternelles et infantiles situées à
une quinze de minutes de la DRPSS. Interrogés sur ce problème,
affirme qu'il atteint à ce que la Banque Mondiale et le Ministère
de la santé en donnent l'autorisation du déploiement de ce
matériel. Ces équipements sont fabriqués localement dans
le cadre du PTTE. Il s'agit en fait de sommes provenant du programme de la
réduction de la dette dans le cadre du plan de lutte contre la
pauvreté (202(*)).
Enfin de compte comme non plus il ne s'agit de planifier pour
que les activités soient plus exécutées et non plus
l'acquisition des ressources requises ne signifient pas de manière
tacite la mise en oeuvre des plans d'actions ce qui semble aux yeux certains
que « la conception des politiques de santé et l'élaboration
plans de mise en oeuvre des soins de santé primaires
relèvent sous des effets de mode imposés ». Il se
pose le problème de l'appropriation des solutions capables d'impulser la
santé par les services déconcentrés loin de toute
influence endogène.
Puis, plus rien ne se passe jusqu'à la première
présentation officielle du plan d'action 2005, deux semaines plus tard.
En effet, il est de rigueur, dans ce système pyramidal, que le plan soit
validé par la DRPSS puis envoyé par cette dernière au
niveau central avant la fin octobre 2004 , car rappelons le niveau central doit
faire validé le PNDS par le gouvernement avant fin décembre de
chaque année. C'est ainsi le 10 octobre 2004 que nous avons pu
constater, que les plans d'actions des neufs moughaata étaient
déjà déposés sur le bureau de l'adjoint au DRPSS
chargé de la planification qui a son tour devra vérifier la
conformité entre le contenu de ces plans d'action et ceux du POAS et du
PNDS. Mais avant cela, la DRPSS organisa une réunion regroupant les
Hakems, des responsables de formations et certains élus pour
présenter et expliquer des neufs plans d'action de moughaata et du POAS
régional. Durant cette réunion, présidée par le
DRPSS qui invitent chaque médecin chef de moughaata de présenter
en dix minutes leur plan d'action. Tous s'étonnent de ce court laps de
temps, mais le médecin chef de Sebkha lui tient à exposer plus
longtemps qu'exigera son plan d'action et qui dura finalement près de 30
minutes.
Il commence par effectuer une présentation des
activités effectuées en 2004. Pour cela, il utilise des
indicateurs tels que « taux d'exécution physique et
financier » ou encore « taux de mobilisation
global » .On ne questionne donc ni la pertinence des activités
ni leur déroulement, ce qu'il faut montrer, c'est qu'elles ont
été effectuées (taux d'exécution physique) et que
l'argent a été dépensé (taux d'exécution
financier, ou d'absorption). De plus, le caractère hermétique du
dernier taux, dont nous n'avons toujours pas compris la signification,
n'était relevé par aucun participant (203(*)).
Ainsi sur la base des maigres informations sanitaires fournies
par les formations sanitaires de sa circonscription chaque médecin-chef
de moughaata établit une liste de problèmes prioritaires de sa
moughaata .Il faut noter à ce titre que leurs priorités sont
essentiellement axées sur l'évolution épidémique
des maladies transmissibles. Hors on sait la résolution de ce type de
problème repose sur des approches multifactorielles qui font appellent
à la pluridisciplinarité.
Comme pour justifier leurs objectifs, ils ajoutaient que les axes
d'intervention qu'ils présentaient « ce sont les grands axes
qui ont été donnés par le niveau national »
(204(*)). C'était en effet quelque chose qui
préoccupait largement le DRPSS car on le voit très souvent, au
cours des débats il n'avait cessé de rappeler les directives
fournies par la DPC pour vérifier si les planificateurs des moughaatas
avaient suivi à la lettre les consignes nationales/centrales. Et
pourtant, un responsable du projet de santé de Dar Naim s'étonna
de l'absence de concordance entre les problèmes relevés par les
moughaata, d'une part, et les objectifs et activités
présentées dans leurs plans d'actions, d'autre part. Nous sommes
évidemment très attentif à l'exposé des
activités concernant l'objectif se rapportant à
l'amélioration de l'accessibilité de l'offre des services de
santé de qualité. Nous n'étions pas étonné,
et de ce fait nous n'avions pas de question à poser Est-ce parce que
l'amélioration des services de santé de qualité
n'intéresse pas ces acteurs, ou c'est parce que cela ne figure pas dans
les directives de la DPCS ou encore parce que les phrases à ce propos
étaient en bas du tableau et qu'un exercice informatique de
« couper-coller » avait fait disparaître cette juste
préoccupation ? Nous ne le saurons jamais car personne ne posera la
question. En revanche, les interventions concernant les mutuelles, le forfait
obstétrical, la contractualisation avec les ONG sujets à la mode
aussi bien en Mauritanie que dans toute l'Afrique subsaharienne figurent bien
dans les présentations .Voici quelques propositions faites par le
comité de travail de la moughaata de Sebkha pour le plan d'action
2005(205(*)).
Tableau 16: Quelques propositions sur les services de
qualité pour le plan d'action 2005 de
Sebkha
Activités proposées par le
CTM
|
Activités retenue par la wilaya
(DRPSS)
|
Rendre disponible au moins 24 guides cliniques et
thérapeutiques (GCT) etles ordinogrammes dans les formations
sanitaires
|
Rendre disponible 30 guides cliniques et
thérapeutiques dans les formations sanitaires
|
Former 45 agents de santé sur l'utlisation du
GCT
|
Former le personnel sur les normes procédures de
l'initiative de Bamako
|
Former le personnel sur le monitoring des
activités
|
Mettre en oeuvre un plan de monitoring
|
Assurer une supervision trimestrielle du personnel pour
l'utilisation systématique du GCT
|
Assurer une supervison intégrée de
l'ensemble des activités
|
Evaluer le GCT une fois par année
|
Evaluer le GCT et les ordinogrammes une fois par
année
|
Former et recycler le personnel impliqué sur la
sécurité de conservation des médicaments
|
Former et recycler le personnel surla gestion
financière
|
Former les membres des comités de gestion surles
princips de santé, la participations et de réinvestissement
communautaires
|
Former les membres des comités
àl'élaboration des micro-plans et à la nomenclature
budgétaire
|
A la fin de chaque trimestre, organiser une réunion
d'évaluation sur la vie des formations sanitaires
|
A la fin de chaque trimestre évaluer le bialan des
réalisations
|
Source : auteur
Puisque l'ensemble de ces documents de planification au niveau
des moughaatas doit subir une double analyse officiellement pour être
validé par le niveau central. Nous pensons que le peu de temps
accordé à cette offre des services de santé visant
l'accès de tous aux soins de santé de qualité, fera
l'objet constat de manquement par le niveau central et que rectifications
seront notifiées aux moughaatas. Cependant, selon un des responsables
de la DPCS que nous avions interrogé sur la question, appuyé
déclare que l'optimisme est un peu fort : « Tous les POAS
des wilayas et les plans d'actions des moughaatas sont censés être
adoptés par des équipes du niveau central appuyées par des
équipes régionales. Ça veut dire que les gens les
relisent, mais...je n'ai pas vu les rapports d'adoption mais je suis
persuadé que on a très peu ou peut-être jamais
relevé des insuffisances sur les plans d'actions, mais cette
année, le niveau central affiche une volonté d'améliorer
les choses ».
e) La microplanification au niveau des formations
sanitaires
En 1999 le Ministère de la santé et des
affaires sociales a produit un guide qui doit servir d'outil de
référence pour les acteurs, notamment pour appuyer le personnel
de terrain (médecins, infirmiers et sages femmes responsables de
formations sanitaires) et les membres des comités de gestions dans
l'écriture de leur plan de travail annuel (microplanification).Ce
document, relativement simple et très pratique, est
découpé en différentes étapes jalonnant le
processus de planification. On explique ainsi aux agents de santé et aux
membres de la communauté qu'il faut fixer les objectifs à
atteindre (pas plus de 10, disent-ils) en fonction des problèmes de
santé retenus comme étant prioritaires. Pour ce faire, il
faut donc préalablement réaliser une analyse de la situation sur
plusieurs points, dont celui de l'organisation des services de santé.
C'est dans ce chapitre que les auteurs du guide ont senti le besoin de faire
apparaître la notion de l'assurance de la qualité des services de
santé à tous les Mauritaniens (nes) en demandant aux micro
planificateurs de faire le point sur l'offre de soins de qualité pour
tous et spécifiquement aux couches les plus vulnérables de la
société.» (206(*)). Puisque cette question est
soulevée dans le guide, vérifions dans quelle mesure elle se
traduit concrètement dans l'ensemble des microplans de tous les centres
de santé et postes de santé de Nouakchott. Ainsi nous voulons
savoir parmi 18 microplans des formations sanitaires des différentes
moughaatas de Nouakchott que nous avions tiré au hasard, combien de fois
l'accès aux services de santé de qualité fut relevé
comme un problème prioritaire pour lequel il faut trouver une solution
(voir tableau12). Mais il ne suffit pas d'avoir mis le doigt sur ce
problème, encore faut-il qu'une tentative de réponse soit
identifiée dans les microplans. Ainsi, il nous faut vérifier le
nombre de fois où un objectif spécifique relatif à
l'accès des services de santé qualitatifs a été
formulé par les responsables de la planification dans les des formations
sanitaires.
L'adjoint du DRPSS chargé de la planification, nous a
montré plusieurs microplans de l'année 2003, la DRPSS s'en
servait de ceux-ci pour planifier ses activités de supervisions et de
recherches opérations les moughaatas. C'est pendant l'année 2003
que le plus grand nombre de microplans eut été
réalisées par les moughaatas bien que toutes les formations
sanitaires ne disposaient pas d'un tel document. Selon l'adjoint au DRPSS,
chargé de la planification, s'explique par le fait que les formations
sanitaires qui n'avaient pas fait de micros plans en 2002, ont
été ajournées par les bailleurs de fonds, ainsi, il
justifie cette absence de planification créa un certain désarroi
des responsables de ces formations sanitaires ; chargés de
réfléchir puis produire de tels documents.
Maintenant, vérifions si l'accès à des
services de santé de qualité avait été
relevée comme un problème prioritaire et si un objectif
opérationnel avait été spécifiquement
élaboré pour y remédier (tableau 12). La première
colonne correspond au nom des formations sanitaires, la deuxième
précise le nombre de fois où le problème est relevé
comme prioritaire en fonction du nombre total de problèmes prioritaires
(exemple :1/7 s'il a été évoqué une fois sur
sept problèmes identifiés) et la troisième colonne
renseigne sur le même sujet, mais pour la détermination des
objectifs spécifiques à chaque micro plan des formations
sanitaires (Exemple :2/5 : si deux objectifs seulement se rapporte
à ce sujet sur les cinq à atteindre).
Tableau 17 : La problématique de
l'accès aux services de santé de qualité dans les
microplans des 12 formations sanitaire de Nouakchott en 2003
CS/Arafat Extension
|
00/08
|
00/04
|
CS/A2
|
00/04
|
00/03
|
PS/A
|
01/05
|
00/04
|
CS/R
|
00/09
|
00/04
|
PS/R1
|
00/03
|
00/02
|
PS/D
|
02/05
|
01/04
|
PS/TY2
|
00/03
|
00/03
|
CS/K
|
00/05
|
00/04
|
CS/E2
|
01/07
|
01/05
|
Pl/TZ
|
00/06
|
00/05
|
CS/S
|
01/12
|
00/06
|
CS/TJ2
|
00/03
|
00/04
|
Source : Auteur
L'information produite par ce tableau est assez claire. Sur
les 12 microplans consultés pour 2003, seules quatre formations
sanitaires (PS/A ; PS/D, CS/E2 et CS/S) retiennent l'accès aux
services de soins de qualité un problème prioritaire. Et parmi
celles-ci deux se sont fixées un objectif pour « assurer
l'offre de soins de qualité ». Il faut noter que ces
activités ne sont pas réalisées en 2003 en raison de
l'insuffisance des ressources qui y avaient été affectées
d'une part et l'étude du document montre que ces objectifs y avaient
été ajoutés à la dernière minute
(207(*)).
Il faut d'ores et déjà souligner que cette
absence de considération pour l'accès aux services de soins de
qualité est même ressentis certains professionnels qui d'ailleurs
s'inquiètent de la situation dans laquelle se trouve leur formation
sanitaire .Comme pour confirmer notre analyse documentaire, un infirmier nous
explique que « l'accès aux services de soins
qualité est un problème dont nous avons conscience nous
professionnels, mais la hiérarchie, ne pense qu'à implanter des
structures de santé un peu partout pour colorer la carte sanitaire sans
à aucun améliorer les prestations qui y sont dispensées,
la preuve est que aucun de ces responsables ne soigne ici dans le pays, car ils
savent que ce sont des soins au rabais qu'ils nous ordonnent d'offrir aux
citoyens qui n'ont pas d'autres alternatives »(208(*)).
En effet, de nombreux objectifs des microplans visent à
améliorer la santé des femmes, des enfants ou des malnutris en
leur dispensant des prestations de qualité. De plus, certains infirmiers
soulèvent par exemple des problèmes liés aux
compétences du personnel auxiliaire à la disponibilité du
matériel techniques et à l'accessibilité aux
médicaments essentiels ou encore proposent la mise en oeuvre d'une
réorganisation des services de santé. Les problèmes les
plus fréquemment soulevés concernent les indicateurs de
couverture en terne de quantités : faible fréquentation des
services, faible taux de vaccination, faible couverture obstétricale,
etc. Ainsi, les normes de qualité se voient reléguées au
second plan voir même être oubliées dans la planification
locale. L'assurance de la qualité des services de soins pour certains
décideurs et pour quelques responsables du niveau central, n'est pas une
fin en soi, dans un système qui n'est pas solidement structuré.
Pour ceux-ci quelque soit la qualité de l'offre, le fait de rendre
disponible du personnel que soit son niveau de compétence et des
médicaments constitue une étape importance du processus de mise
en place du système de santé. Selon El Ghassem rapporter Sarriot
Eric 1994), «demander à un système de rendre plus
sûr est un idéal, qu'il y a lieu d'atteindre et cela en rapportant
les critères à leur propre contexte ». Ainsi,il
apparaît que tous les acteurs professionnels de santé et
partenaires devaient procéder à un échange d'idées
et d'expériences sur cette épineuse question(209(*)).
4.3 La mise en oeuvre
A l'heure actuelle toutes les formations sanitaires de la wilaya
de Nouakchott pratiquent le système de recouvrement des coûts de
santé. Depuis1993, le Ministère de la santé a traduit la
volonté du gouvernement dans les faits.
Après une expérience du recouvrement des
coûts à Ouad Naga et à Kankossa, le
MSAS et ses partenaires étendent le système dans
les structures de santé de
Nouakchott en mars 1993.Le système fut
généralisé dans tous les centres et postes de
santé de Nouakchott en décembre 2003.Seules les
formations sanitaires soutenues
par Caritas et Terre des Hommes n'avaient
intégré, le système officiel de recouvrement
des coûts. Voici les montants investis pour les fonds de
roulement de départ.
Tableau 18 : Fonds de roulement des formations
sanitaires
MOUGHAATA
|
Formations sanitaires
|
Capital
En ouguiya
|
Arafat
|
CS Arafat Extension
CS Arafat OIIS
|
875490
1305654
|
Dar Naim
|
CS de Tensouélim
|
791309
|
El Mina
|
CS d'Elmina
CME ELmina
P·S de santé de Chiva
|
1136428
698290
309425
|
KSAR
|
CS Ksar
CS Pilote Capitale
|
702785
790435
|
Riyad
|
CS PK10
PS PK 11
PS PK 08
|
6085435
139 450
97259
|
Sebkha
|
CS Sebkha
|
1467985
|
Teyarett
|
CS Teyarett
PS Socométal
PS Dar El barka
|
1516985
86349
954067
|
Tevragh Zein
|
Polyclinique
|
4 578547
|
Toujounine
|
CS Toujounine
CS Saada
|
1367985
275 642
|
Source : DRPSS de Nouakchott
Ce capital a été calculé sur la base d'un
regroupement d'informations sanitaires et de démographies dont les
médecins et la DRASS avaient trouvé dans les centres et postes de
santé.
Ce fonds de roulement était gratuit, ce sont les
réapprovisionnements qu'il fallait acheter à la DPM (actuelle
DPL).
Nous avions parlé des procédures pour la formation
du personnel impliqué, nous n'allons pas y revenir. Les pharmacies des
formations sanitaires ont été confiées à des
infirmières brevetées choisies par leurs chefs avec l'accord du
directeur régional. On peut dire qu'après le poste du
médecin chef et de l'infirmier chef de poste, c'était celui du
gérant qui était porteur d'enjeux. L'exercice correct des
fonctions de gérant de dépôt d'une formation sanitaire
permet le respect des normes de gestion en améliorant
l'acessibilité physique et thérapeutique (diminution des ruptures
de stocks, stabilisation des prix) et approvisionné des
médicaments de qualité.
4.3.1 Le système de recouvrement des coûts
vis-à-vis des activités préventives
Le but de l'adoption du système de recouvrement des
coûts issu des principes de l'initiative de Bamako était non
seulement de rendre accessible et disponible les médicaments, mais
aussi tous les services descrits dans les volets des soins de santé
primaires.
Ainsi, une partie des bénéfices issue de la vente
des médicaments devait soutenir la logistique locale des
activités de vaccination, du suivi de la croissance de l'enfant, de
l'organisation des activités éducatives et promotionnelles, ainsi
que des activités avancées de santé.
En ce qui concerne l'immunisation,la direction de la protection
sanitaire déclarait que la couverture vaccinale de tous les
antigènes avait connu une chute de plus de 15% entre 1992 et 1995 de
recouvrement des coûts par à la période allant de
1987à 1990 (210(*)) La vaccination a
été l'un des parents pauvres de ce système, car si les
vaccins sont restés officiellement gratuits, dans les faits les ruptures
fréquentes du BCG, des seringues et des cartes de vaccination ont nourri
et entrenu un genre de trafic dans les formations sanitaires. Les centres de
récupération et d'éducation nutritionnelles ont eux aussi
subi des dysfonctionnements, car les enfants des familles indigentes qui
bénéficiaient de la gratuité de certains
médicaments, furent privés de leurs traitements, car ces produits
ne devaient plus se livrer gracieusement. Par ailleurs dans la motivation issue
bénéfices récoltés, les prescripteurs et les
gérants des dépôts « se taillent la part du
lion », et les autres reçoivent le reste. Ce qui fait que tous
les infirmiers et sages femmes ne peuvent pas travailler dans les
entités qui ne font de recouvrement des coûts. Plusieurs
activités en souffrent et leurs taux de couverture ne cessent de
dégringoler.
Quant à la prise en charge intégrée des
maladies de l'enfant, ses composantes curatives ont été bien
associées au système de recouvrement des coûts, mais tous
les aspects qui relèvent de la prévention primaire ont du
« plomb à l'aile », il n'a ya pas de
« clusters » motiver à les héberger.
Etant donné que la répartition de la motivation du
personnel
4.3.2 Le Système de recouvrement des coûts et
le social
On ne peut pas parler du système de recouvrement, sans
parler de ses implications dans le domaine social, il doit être fait par
et pour des communautés. Il faut rappeler également qu'il
n'existe pas à proprement parler de structures primaires d'assurances
maladies, à l'exception de la contribution de l'Etat (Direction des
affaires sociales) des collectivités territoriales (communes pour leurs
indigents) de certaines entreprises et la Caisse nationale de
sécurité sociale, dans le cadre de l'hospitalisation
représentant 0, 46% de la population totale du pays (211(*)). Les
comités de gestion qui doivent assurer la prise en charge des pauvres,
ne veulent ouvrir cette fenêtre, car disent ils tout le monde se dira
indigent. Ce qui crée une exclusion des pauvres, aux services de
santé notamment à ceux dont ils ont le plus besoins en raison de
leur vulnérabilité. Lorsque le système se mettait en
place, il avait été demandé au personnel et aux
comités de gestion de définir les critères de prise en
charge des indigents, mais pour eux cet exercice est très complexe,
selon eux tout le monde est indigent. Le coût moyen par traitement
était de 230 ouguiyas lors de la mise en place de quelques formations
sanitaires de Nouakchott contre 512 actuellement. Ils ne savaient pas que la
situation allait évoluer jusqu'aux hopitaux. Un médecin raconte
« qu'une femme qui n'avait pas de moyens pour accoucher à la
maternité a préféré, le faire dans sa
véranda en l'absence de toute assistance ».Ces cas sont
très fréquent surtout quant il s'agit d'accouchement devant
être au centre hospitalier par césarienne.Selon la DRPSS de
Nouakchott, les accouchements à domicile représente à eux
seuls, plus de 45 % de la prise en charge des complications (212(*)). Ce lien
Il faut, cependant, bien avouer qu'il est relativement rare que
de telles personnes puissent entreprendre une démarche publique. On
pourrait multiplier les exemples pour démontrer que les personnes
indigentes et les plus pauvres ont des choses à dire et peuvent/doivent
participer largement à un processus de lutte en leur faveur mais qu'il
est bien rare que les entrepreneurs politiques de tels mouvements appartiennent
eux-mêmes à ce sous-groupe de la population (Paolo Freire,
Abbé Pierre, dirigeants actuels du mouvement populaire pour la
santé - PHM, etc.).
4.4 La mise en oeuvre du programme maternité sans
risque en Assaba
4.4.1 Présentation de la wilaya
L'Assaba, est une wilaya du Sud-Est de la Mauritanie,
frontalière avec le Mali, est peuplée de 271.614 habitants
repartis sur cinq moughataas (Barkéol : 69,778 ;
Boumdeid : 9,758 ; Guerou : 35,294 ; Kankossa :
70,704 ; Kiffa : 86,080) (213(*)).
Les activités économiques sont dominées
par l'élevage, l'agriculture traditionnelle et le commerce.
Au cours des décennies passées cette wilaya a
été le laboratoire de plusieurs projets de développement
rural.Le projet intégré de World Vision, celui de la
fédération luthérienne mondiale et le projet
expérimental de l'Initiative de Bamako à Kankossa .Elle dispose
d'un hôpital régional, de 5 centres de santé dont deux de
type A (Kiffa et Kankossa) et de 51 postes de santé. L'hôpital
régional est appuyé par une assistance technique chinoise et
dispose d'un bloc chirurgical. L'accessibilité
géographique à moins de 5 km est de 70% dont 21% pour les centres
de santé, 33% pour les postes de santé et 16% pour les
unités de santé de base (USB). Le profil
épidémiologique de cette wilaya est
dominé par des maladies infectieuses. Ainsi les
informations recueillies au cours de 2003, donne le profil et les indicateurs
suivants (214(*)):
· Paludisme : 34%
· IRA : 16%
· Anémies : 7%
· Diarrhées : 6%
· Parasitoses intestinales : 4%
· Traumatisme : 4%
· Conjonctivite : 3%
· IST : 2%
· Malnutrition : 2%
· Affections bucco-dentaires : 1%
Le cadre stratégique de lutte contre la pauvreté
(CSLP) qui est la plate forme de l'action du gouvernement fait de la
mortalité maternelle l'une des plus importantes priorités.
L'objectif assigné au gouvernement et inscrit dans ce
cadre est la réduction de la mortalité maternelle de 50% d'ici
2010 et à 75% à l'horizon 2015 (215(*)).
Cette intervention qui bénéficiera à la
wilaya de l'Assaba rentre dans le cadre de la nouvelle stratégie
nationale de santé de la reproduction qui couvre la période 2003
- 2007 et qui se concentre sur trois domaines prioritaires à savoir la
réduction de la mortalité maternelle et néonatale, la
planification familiale et la santé de la reproduction des adolescents.
Selon le directeur de la planification dans sa communication
pour le lancement de ce programme dit « que cette approche s'inscrit
dans une dynamique impulsée par le Ministère de la santé
et des affaires sociales visant à fournir des soins de qualité
aux populations pauvres du pays, à travers une série
d'interventions innovatrices permettant les plus démunis
d'accéder à ces soins (projet MSR de Nouakchott et forfait
obstétrical, projet qualité des soins : mise en place de
systèmes de micro-assurance santé) »(216(*)).
4.4.2 Processus de la mise en place une maternité
sans risque
La Mauritanie a adhéré aux recommandations de la
conférence internationale sur la population et le développement
(CIPD) tenue en 1994 au Caire et a réaffirmé son engagement dans
cette optique à travers la CIPD +5 de Colombo .C'est engagement fut
matérialisé par l'adoption d'une politique nationale de
population dont l'une des manifestations les plus visibles fut la mise en
oeuvre d'un programme national de santé de la reproduction .Ce programme
visait à promouvoir l'état de santé des populations
Mauritaniennes en général et quatre cibles en particulier :
Les femmes mères :
Les jeunes et adolescents :
Comme on le voit ces composantes sont des approches devant
aider les services de santé à atteindre leurs objectifs, car tous
les volets des soins de santé primaires y figurent. En 1997 l'OMS,
le FNUAP, l'Unicef et la GTZ organisèrent un atelier
d'élaboration du dossier mère et enfants et la validation du
Programme National de santé de la reproduction (217(*)).
En 1998 l'OMS et la coopération française
décidèrent de mettre en place un programme régional de
maternité sans risque à Nouakchott et au Tagant, mais l'analyse
de situation menée au Tagant , révèle que la mise en place
d'un tel programme n'est pas opportune et moins efficiente en raison de
l'absence absolue d'utilisation des services de santé maternelle et
infantile(218(*)) .Seul celui de Nouakchott fut
expérimenté à partir de 2000 .Après deux
années de mise en place du MSR de Nouakchott et dans le cadre de la mise
en oeuvre du cadre stratégique de lutte contre la pauvreté ,la
Mauritanie a décidé d'étendre le programme dans la wilaya
de l'Assaba(troisième wilaya du pays).
4.4.2.1 Renforcement des capacités techniques des
professionnels de santé
Produits / Résultats: Les personnels
de santé de la wilaya de l'Assaba sont techniquement compétents
pour assurer des prestations SR de qualité (219(*)).
Stratégies / Activités :
A - Formation en SONU et SOE: SOU,
CPN, prise en charge de l'accouchement / partogramme, échographie
obstétricale de premier niveau, néonatalogie, consultation
postnatale.
Cette formation doit être proposée à tout
le personnel soignant en définissant le paquet d'activités
minimales attendues par catégorie professionnelle et par structure
sanitaire du système régional
Former les prestataires de services des moughataas et de
l'hôpital régional (médecins, sages femmes, infirmiers
chefs de postes, accoucheuses auxiliaires) en SONU
Former les médecins et sages femmes des moughataas en
échographie d'urgence, pendant 2 mois à Kiffa
Initier les médecins chef des moughataas aux
interventions chirurgicales et obstétricales mineures à Kiffa
(à tour de rôle pendant une à deux semaines pour chacun)
B - Formation en
technologie contraceptive
Former 100 agents de santé en technologie contraceptive
et en gestion des produits de SR pendant 15 jours à Kiffa
C - Formation en IEC et
gestion des activités IEC/SR
Assurer la formation des formateurs régionaux en
technique IEC/SR et pédagogie (1 sage femme par Moughataa + la
responsable régionale)
Former 100 personnes (médecins chef, sages femmes et
infirmiers chef de poste) pendant 15 jours sur L'IEC/SR, à Kiffa
Expérimenter un programme d'IEC de proximité
dans les moughataa de Kiffa et Barkéol
D - Formation en gestion
des programmes SR pour l'équipe de direction (la DRPSS et les
médecins-chefs des moughataas)
E - Formation en gestion
des services SR sur le terrain pour tous les MDC, SF, Infirmiers chefs des
postesPromouvoir l'appui technique du PNSR à l'Assaba pour contribuer
à l'amélioration de la qualité des prestations SR et pour
combler le déficit en personnel (SF)
Former tous les prestataires aux normes et procédures
de services au cours des supervisions
F - Formation en
prévention de l'infection pour tous les prestataires de services dans
toutes les structures du système régional et en particulier dans
les maternités.
G - Formation du personnel
de santé des moughataas sur les concepts de micro-assurance santé
(MAS) :MC, SF, Point focal SR, pendant 7 jours à Kiffa
H - Organiser un voyage
d'étude de 10 jours pour les médecins chefs des moughataas et de
l'hôpital régional au Mali, pour s'imprégner de
l'expérience malienne en système d'orientation - recours
I - Organiser un stage de
formation en SR de deux mois sur l'analyse des données
d'enquête et d'évaluation des programmes pour le point focal SR et
médecins chefs
J - Formation du personnel
de santé des moughataas en NTIC et promotion d'un réseau de
communication inter-moughataa
K - Entreprendre des
études de recherches opérationnelles sur la SR dans la wilaya
L - Mise en place d'un
système de redéploiement du personnel de santé dans les
maternités
M - Organiser des
tournées d'appui technique et de supervision pour les médecins
spécialistes de l'hôpital régional
Indicateurs :
Proportion d'agents de santé toutes catégories
formés en SONU
Proportion de médecins et sages femmes formés en
échographie d'urgence
Proportion de médecins formés en matière
d'interventions obstétricales mineures
Proportion de sages femmes formées en technologie
contraceptive
Proportion d'agents de santé formés en IEC/SR
Proportion de femmes en âge de procréer
touchées par les activités d'IEC de proximité
Taux d'augmentation de la fréquentation des structures
de santé par les femmes en âge de procréer
Proportion de médecins formés sur la RO
Nombre de cas de RO mis en oeuvre dans la wilaya
Nombre de rotations effectuées par les sages femmes
dans les différentes maternités de la wilaya
Nombre de tournées d'appui technique et de supervision
effectuées par les médecins spécialistes en appui aux
centres de santé
4.3.2.2 Mise en oeuvre
Les CSM seront les maîtres d'oeuvre dans
l'exécution des activités sur le terrain.lles auront à
préparer des plans trimestriels d'activités suffisamment à
temps. En fonction des types d'activités, elles pourront confier
certaines à des structures de l'état civil telle que des ONG, des
associations locales. Le point focal SR de la DRPSS sera chargé du
suivi de la mise en oeuvre des activités par l'organisation de missions
de supervision, soit seul, soit avec les médecins spécialistes
exerçant au niveau de l'hôpital régional et qui donneront
à l'occasion des appuis techniques, surtout, aux centres de santé
des moughataas. Les responsables des centres de santé organiseront des
sorties d'activités avancées dans les quartiers ou zones proches,
dans un rayon ne dépassant pas les 5 Km autour des centres. Quant aux
sorties pour les activités mobiles, elles seront assurées par une
équipe du niveau régional sous la conduite d'un personnel
qualifié désigné par le DRPSS (médecin, à
défaut sage femme).
4.4.3. Financements et actions d'autres
partenaires :
Outre le budget de l'Etat et les financements communautaires
(système de recouvrement de coûts), on note les contributions
louables des partenaires qui appuient les activités de santé au
niveau de la wilaya. Il y a entre autre les institutions des Nations Unies
(UNFPA, UNICEF, OMS, PAM), les ONG internationales (World Vision) et
nationales et les secteurs privés (officines, cliniques,cabinets
privés). Le budget global programmé pour la DRPSS de l'Assaba en
2003 était estimé à 544 126 000 UM réparti comme
suit :
Tableau 19 :Financement
Source de Financement
|
Allocation prévue (UM)
|
Pourcentage
|
Budget Etat
|
253 341 000
|
47
|
BAD
|
57 278 000
|
10
|
UNFPA
|
48 615 000
|
8
|
IDA
|
165 452 000
|
30
|
OMS
|
3 025 000
|
1
|
UNICEF
|
16 415 000
|
3
|
Total
|
544 126 000
|
100
|
Source : DPCS MSAS 2004
Le but de ce programme est de « contribuer de
façon significative à la réduction de la morbidité
et la mortalité maternelle et néonatale au niveau de la wilaya de
l'Assaba » ;dont plusieurs objectifs à atteindre en
2007.Parmi ces objectifs nous citerons deux qui semblent très importants
dans le cadre de l'offre des services de santé de qualité
accessibles à tous (La réduction de la mortalité et
morbidité maternelles et néonatales , et réduction
des pratiques néfastes à la santé ).Ce programme
prévoit d'avoir plusieurs résultats et cela en collaboration avec
les acteurs du développement singulièrement avec les partenaires
locaux. Pour réaliser efficacement ce
programme, la wilaya et le ministère de la santé et leurs
partenaires ont
4.4.4 Bénéficiaires
de l'intervention
On distingue trois types de bénéficiaires de
cette intervention :
Les bénéficiaires
primaires de l'intervention sont l'ensemble de la population et
surtout les femmes en âge de procréer (14 - 45 ans), et les
nouveau-nés. Les femmes bénéficieront des actions
à coûts abordables telles que l'accouchement assisté de
qualité dans les postes de santé, les centres SOUB et les centres
SOUC, le suivie de la grossesse et du post-partum, la planification familiale,
la sensibilisation sur leurs droits, à la reconnaissance du risque
obstétrical et à l'utilisation des services obstétricaux.
Les jeunes et adolescents constituent aussi des
bénéficiaires primaires. Ils bénéficieront des
actions d'IEC en SR et de prestations de services spéciaux SR
Les bénéficiaires
secondaires seront les prestataires de services de santé
à tous les niveaux. Ils devront bénéficier d'une
motivation, de formation continue, de suivi et de conditions de travail
favorables.
Les bénéficiaires
tertiaires seront les équipes de la DRPSS, des moughataas
ainsi que les ONG actives dans la wilaya dans le domaine de la santé
maternelle. Les bénéficiaires tertiaires, seront appuyés
dans les domaines de gestion, administration et planification des services de
santé, mais aussi en matière de formation, d'équipement,
de logistique et de motivation.
4.4.5 Suivi et évaluation
du Projet
Le processus de suivi doit se baser sur la situation de
départ qui a donné des chiffres sur les six indicateurs de
processus et sur les résultats de l'évaluation au
démarrage du projet.
La présentation des données sera faite sous
forme d'un rapport trimestriel au niveau des Moughataas et une compilation au
niveau de la wilaya. Les outils de collecte qui seront utilisés seront
ceux du système national d'information sanitaire, et
complétés par des outils spéciaux s'il y a un besoin
spécifique (données sur les SOU : complications
obstétricales, évacuations, etc).
4.4.5.1 Indicateurs de performance
Seuls quelques indicateurs de performance seront suivis de
façon régulière et assidue pour éviter une
surcharge de travail aux personnels chargés de la mise en oeuvre du
programme.
1. Nombre de femmes enceintes ayant subi plus d'une
consultation prénatale
2. Nombre d'accouchements assistés par un personnel
qualifié dans une structure de santé ou à domicile
3. Nombre de femmes ayant subi au moins la consultation
post-partum immédiat
4. Nombre de complications obstétricales prises en
charge au niveau des structures de santé (SOUB et SOUC)
5. Nombre de césariennes effectuées
6. Nombre de décès maternels liés aux
complications obstétricales
7. Nombre de femmes utilisant au moins une méthode
contraceptive moderne
8. Nombre de CS offrant toutes les six fonctions SOUB
4.4.5.2 Les procédures et les mécanismes
La collecte des données se fera au cours de
l'année à un rythme mensuel à tous les niveaux.
La supervision sera assurée tous les mois par le niveau
régional et départemental et tous les trimestres par le niveau
central.
Une revue sera organisée à la fin de
l'année au niveau de la wilaya
Un suivi sur le terrain se fera par les partenaires
(UNFPA : EATA ; OMS ; UNICEF ; autres) en coordination
avec la DRPSS et le PNSR. Le calcul des indicateurs se fera à la fin de
chaque semestre.
La rétro-information se fera en partie sur place au
moment de la supervision et de façon définitive après
traitement et analyses de toutes les informations collectées par
l'envoie des rapports.
La publication et la diffusion des résultats se feront
à la fin du projet.
4.4.6 Mécanisme de
coordination :
La coordination des actions du programme sera assurée
par la DRPSS de l'Assaba. Les Circonscriptions sanitaires des moughataas,
à leur tête, les médecins chefs des centres de santé
et les sages femmes seront chargées de l'exécution des
activités programmées à leur niveau. Le point focal
régional SR jouera le rôle de leader dans le suivi, et la
supervision. Les médecins spécialistes, particulièrement
le gynécologue/obstétriciens et éventuellement le
pédiatre au niveau de l'hôpital régional auront un
rôle crucial dans l'amélioration de la qualité des
prestations par la formation et la supervision formative qu'ils auront à
assurer au niveau des structures de santé de niveau primaire, sous
l'égide de l'équipe régionale de formateurs en soins
obstétricaux et néonataux d'urgence. Le PNSR assurera un suivi
de la mise en oeuvre par le biais de la supervision et s'assurera de
l'application des normes et procédures. La coordination avec les
différents intervenants, que se soit les bailleurs de fonds ou les ONG
sera assurée par la DRPSS avec l'appui de l'équipe d'appui
technique de l'UNFPA en Assaba.
4.5 Les déterminants de la qualité des
services au niveau nattional
Dans le cadre de la mise en oeuvre de l'objectif la
santé pour tous en 2000 et au-delà, l'Etat Mauritanien avait
choisi une politique de dissémination du système de recouvrement
des coûts des médicaments et prestations de santé. Mais en
raison de l'affaissement de certains indicateurs au cours de ces
dernières années, le ministère de la santé voulait
aller au-delà de la simple disponibilité géographique des
médicaments et du personnel. Ainsi en collaboration avec le
système des nations unies, les départements impliqués dans
la mise en oeuvre de la luute contre la pauvreté en Mauritanie ont
dressé une liste de contrôle permettant de juger le processus mise
en oeuvre de la politique de santé. Une attention particulière a
été orientée sur la mesure des déterminants de
qualité des services de santé et des actions apparentées
au domaine de la santé.
L'augmentation des besoins de santé des populations, les
progrès techniques et scientifiques, les coûts croissants dans un
contexte de ressources limitées et la demande sécuritaire des
patients sont à l'origine de l'intérêt grandissant pour
l'évaluation et l'amélioration de la qualité des soins
dans les services de santé du pays. En Mauritanie, l'objectif de «
la santé pour tous » s'est traduit par une utilisation
préférentielle des maigres ressources financières et
humaines qualifiées à fin d'extension de la couverture sanitaire
au détriment de l'amélioration de la qualité des services.
Or la simplicité des soins dispensés dans le cadre des soins de
santé primaires et le recours fréquent à des agents peu
qualifiés rendent indispensables un contrôle permanent de la
qualité. La qualité insuffisante des services de premier recours
entraîne en effet un dysfonctionnement du système de santé
qui se traduit par une sous-utilisation des services
périphériques et un engorgement des hôpitaux. L'impact
négatif de l'introduction du système de recouvrement des
coûts peut être vu comme la conséquence d'une moindre
qualité des services proposés par les structures publiques.
L'expérience des structures confessionnelles montrent à
l'évidence que les populations peuvent payer quand ils
perçoivent un bon niveau de qualité dans les structures
auxquelles ils font appel Les motivations semblent plus être
rattachées à la présence de personnel de qualité
notamment sur le plan technique, de la disponibilité de
médicaments, et moins à l'infrastructure et à la
qualité de la relation soignant/soigné. L'étude concerne
les centres de santé de trente six (36) formations sanitaires du pays.
Les centres de santé et les postes de santé présentent
d'importantes différences structurelles. Les centres de santé
périphériques assurent la majorité des consultations et
des activités de prévention. Ils fonctionnent cependant de
manière assez isolée pour des raisons d'accessibilité et
de lacunes dans leur encadrement. Cette étude a pour objectifs
d'évaluer la qualité des soins de santé primaire
délivrés dans les formations sanitaires du pays en vue
d'identifier les facteurs déterminants de la qualité
mesurée en terme de résultats, de promouvoir la mise en oeuvre
d'une démarche d'assurance qualité, de définir des
critères opérationnels d'évaluation de la viabilité
des centres de santé permettant de rendre accessible aux équipes
cadre de moughaatas cette évaluation en routine
4.6 Les outils du programme de développement
sanitaire
Il s'effectue selon plusieurs modalités et
formes mais nous évoquerons : le contrôle administratif,
la supervision dite formative, le contrôle de gestion et au monitorage
des activités. Mais eu égard à nos objectif nous nous
limiterons à la supervision et au monitorage des activités qui
contribuent indéniablement à l'offre des services de santé
de qualité. Lors de la mise en oeuvre du plan national de
développement sanitaire, la banque mondiale, la banque africaine de
développement avaient convenu avec le Ministère de la
santé et des affaires sociales pour faire en sorte que les centres de
dépenses puissent débloquer directement leurs fonds pour
l'atteinte des objectifs fixés dans le cadre de cette
« gestion décentralisée basée sur la
performance » (220(*)). Des indicateurs de suivi de la
performance devaient donc être développés puis être
utilisés par les moughaatas et les DRPSS dans l'écriture de leur
rapport d'activités. Il faut rappeler que ce mode de fonctionnement
trouve son origine dans l'expérimentation, de la conditionnalité
de l'aide au développement, processus coordonné par l'Union
Européenne à partir de 1997 (221(*)). Autrement dit,
l'aide au développement est débloquée en fonction de
l'atteinte de résultats mesurés à l'aide d'indicateurs de
performance. Cependant, entre 1998 et 2002, où ces indicateurs ont
été choisis pour le PASS, il semble qu'une certaine confusion ait
régné et que les différents responsables de la
rédaction de ces documents n'aient pas réussi à trouver un
consensus sur la nature des indicateurs. Il a fallu attendre le début de
la mise en oeuvre du PNDS en 2003 pour que les discussions aboutissent
à la distribution d'un canevas à l'intention des centres de
dépenses (niveau central, les DRPSS,les moughaata et les postes de
santé) (222(*)). La lecture de ce canevas est fort
intéressante pour trois raisons.
D'abord, on remarque très rapidement que malgré
le discours de la « performance », la majeure partie des
indicateurs sont exprimés au regard de résultats
d'activités (les intrants) et non sur les changements au profit du
public cible (les extrants).De plus, il est précisé que
l'exécution d'une activité est considérée comme
satisfaisante dans la mesure où celle-ci a été
réalisée à hauteur de 90% (dans le jargon
administratif/projet, il s'agit de réalisation physique). Il suffit donc
qu'une activité soit réalisée pour qu'elle soit
satisfaisante, quels que soit les changements qu'elle a (ou non)
apporté. (223(*))
Vient ensuite, la vérification des indicateurs pour
voir s'ils ont été rédigés selon les règles
de l'art et dans le but de contrôler si les écarts entre des entre
les prévisions et les résultats obtenus. Par exemple
l'utilisation des services est considérée importante ou non en
fonction du sexe ou de l'âge ou de la résidence (en fonction de
la distance vis-à-vis des formations sanitaires).Dans ce cas lié
à la distance, les formations sanitaires doivent donner des indications
quant à l'accessibilité géographique, c'est-à-dire
le nombre de personnes habitant à plus de 5 km et 10 km ou plus mais
il n'est pas demandé de vérifier si ces derniers utilisent les
services ou non. Il sera donc impossible de savoir si les habitants des zones
éloignées, pour lesquelles les coûts indirects seront les
plus importants de la wilaya.
Enfin, un des indicateurs proposés semblait prometteur
pour la prise en compte de l'assurance de l'offre des soins de qualité
et de la couverture effective. Cependant, en regardant de plus près ces
deux indicateurs on se rend compte de la subjectivité des
paramètres permettant de les mesurer liée à la
disponibilité physique des médicaments et de la logistique.
Mais peut être que tout ceci n'a guère
d'importance puisque ces rapports ne sont pas encore véritablement
compris comme utiles par les équipes du niveau opérationnel.
En ce qui concerne la situation sanitaire, les données
issues des registres des formation sanitaire, relevant les pathologies des
personnes qui consultent, montre que la principale cause de morbidité
reste les infections respiratoires aigues (environ 46%), suivies par le
paludisme (36%) dans des proportions comparables au reste du pays, bien qu'il
faille rester prudent sur l'ampleur des diagnostics palustres dans des
sociétés où tout symptôme de fébrilité
est associé à cette maladie (224(*)). L'utilisation des
services de santé dans les moughaatas (75%) dépasse de loin la
moyenne au niveau national (53,45%) mais le calcul de cet indicateur reste
souvent contre versé en raison de la non fiabilité de
l'enregistrement des contacts (anciens ou nouveaux) liés à la
présentation de la carte de soins(225(*)). La plupart des
patients ne rapportent pas leur carte de soins même si elle a
été achetée la veille. Après une chute constante
depuis la fin des années 1970 (à l'exception peut-être de
la période révolutionnaire), il semble que ces dernières
années, globalement, les habitants tendent à utiliser un peu plus
les services de santé. Il n'a pas été fait cas des autres
indicateurs qui sont un baromètre important la vie des formations
sanitaires tels que la charge de travail du personnel, le taux de
disponibilité des services(maternités, PEV ,PF) et la
déperdition dans certaines activités. Ce qui revient à
reposer la problématique du système d'information sanitaire qui
est souvent contourné par les programmes naissants qui viennent avec
leurs propres indicateurs et les imposent aux producteurs des informations
sanitaires, finalement, c'est le professionnel qui doit répondre aux
besoins du malade et aux « caprices » plusieurs choses
de mêmes significations et de même finalité de la part de
l'administration centrale et régionale. Un infirmier s'exprimait en ces
termes « Nous avons beaucoup de problèmes avec les gens
du ministère, car ils nous demandent beaucoup de choses à la fois
en ce qui concerne les données ; il y a le PEV, la planification
familiale, le système de recouvrement des coûts..., et chaque
entité veut avoir des données, alors qu'il y a un rapport qui
peut les satisfaire tous».Il y a des rubriques d'informations qui n'ont
pas encore intégrées les outils du système national
d'informations sanitaires. Ce qui ne ressort jamais dans les plans d'actions ce
sont des indicateurs issus de la recherche opérationnelle, car jusqu'
à présent le système d'informations de routine et les
évaluations sont restées les seuls pourvoyeurs de données.
Les principaux éléments constutifs de viabilisation
des plans d'actions devraient s'appuyer sur les techniques modernes de gestion
des projets sociaux. Nous avons appuyé notre analyse sur les
théories de gestion des projets, développées (Thierry des
Lauriers et colla -2002), selon lesquelles l'efficacité de la
gestion d'un projet suppose l'éviction des retours en arrières,
dus souvent :
« A des contraintes en aval non intégrées
dans les phases amont du projet », appliquées dans le contexte
de la politique nationale de santé, nous pensons que ces principes n'ont
pas respectés, car l'exemple, le plus typique est illustré par le
plan triennal à horizon glissant (PTHG).Ce type de programmation
vulgaisé, par la banque mondiale,illustre bien un manque de convictions
en ces capacités pour la mise en place d'une politique de santé.
L'aspect rendant ces plans glissants dénotent non seulement, un retour
en arrière par rapport à ses objectifs, un manque
d'ingénierie concourante en raison de l'évolution des besoins des
communautés. En regardant les programmes opérationnels annuels de
santé des DRPSS, on se rend compte que ceux de l'année en cours
ne sont que la reconduite des actions de l'année
précédente, comme si les besoins des communautés
n'évoluaient pas. Nous ne parlons pas des retouches ou
réajustements opérés après évaluation du
projets, mais nous pointons le doigt, sur les reconduites tacites des
objectifs, car ne sont pas fondés sur les résultats. Aucune
analyse n'est faite pour savoir pourquoi de telles situations se
répètent, mais notre réflexion nous conduit à
penser que des décisions ont été prises en amont alors
qu'il leur manquait des informations pertinentes en aval. Les DRPSS sont
habituées à ce jeu de ce fait les partenaires au
développement ne se doutent pas de leurs insuffisances.
Bibliographie
158 Arrêtés N° R 051 ; R052 et R053
cités plus haut
159 Annuaire statistique du MSAS et rapport de supervision des
SSP/DPS MSAS
160 Document d'étude d'analyse situationnelle du
PNSR/MSAS1997
161 Décret 92.027 - art. 9 et 10 relatifs aux
modalités d'approvisionnement de médicaments
162 MAED/ONS : Résultats du recensement
général de la population et de l'habitat en 2000
163 MAED /MSAS : Enquête de Démographie et
Santé en Mauritanie en 2000
164 Avant octobre 2001, toutes les moughaatas de Nouakchott,
étaient regroupées en une seule et unique commune, et dans chaque
moughaatas, un adjoint au maire central assurait la réalisation des
activités communales.
165 Recommandation de la commission nationale des soins de
santé primaire.
166 Cléroux .R ; Jenicek.M :
« Epidémiologie-Principes et Application » p81
167 Nombre de nouveaux cas apparus pendant une période
précise.
168 Bélanger P.M., F.Doré : in
« médecine et chronologie »pp 109
169 World Vision Internationale Sarriot .E:
In «PURE» 1994
170 Communication projet santé Dar Naim lors de l'atelier
de restitution des travaux de promotion de la qualité des soins en
Mars2002.
171 Rapport du programme de coopération Mauritanie -Unicef
2003-2008 : Chapitre 5
172 GIE-IFSSU : Document final sur l'étude des
besoins de formation du personnel en cours d'emploi pp 41-45
173 DRASS Nouakchott : Plan triennal à Horizon
Glissant 1999-2002
174 Ibid 173
175 DRASS Nouakchott : Lettre des médecins de
moughaatas adressée au Ministre de la santé en date 22 mars1994.
176 MSAS /DPS : Rapport final de la 4e revue des
SSP P.4
177 MSAS /DPS : Rapport supervision novembre 1994
178 Ould Amar.A : in « DRASS de Nouakchott :
forces et faiblesses » Mémoire de DESS en Management
179 MSAS/DGI : Rapport d'évaluation de l'impact des
investissements du PASS -PP.11-16
180 DRPSS Nouakchott : Rapport du DPR 2003
181 MSAS/DPS : Procès verbal de réunion crise
choléra du 13février 1996
182 MSAS /DPM :in PASS « Politique nationale
du médicament » P-P.35-51
183 ONG EDS : Rapport d'analyse de situation pour la mise en
place des mutuelles de dans les quartiers périphériques de
Nouakchott.
184 MSAS/DPS : Circulaire n° 245 du 4/10/1997
185 DRPSS Nouakchott : Rapport POAS 2000
186 Asoc.ED : Document projet santé Nouakchott
1998-2004
187 DRPSS Nouakchott : monographie wilaya de Nouakchott
2003
188 DRPSS Nouakchott : Rapport 2001
189 Ibid 188
190 Idem 188
191 MSAS/DAAF : Document PASS 1998-2002 p-p.78-83
192 DRPSS Nouakchott : monographie wilaya de Nouakchott 2003
193 MSAS/DPCS : Rapport d'évaluation à mi
parcours 1999 P.18
194 DRASS de Nouakchott :in rapport final pour la
réforme du système national d'information sanitaire en 1997.
195 CSM de sebkha : Procès verbal de réunion
en date du 12septembre 2004
196 MSAS/DPCS : Canevas de planification des
activités selon l'approche du cadre logique du CSLP 2004
197 CSM de Sebkha : Plan d'action 2005
198 DRASS Nouakchott : Circulaire du 22 octobre 2001,
adressée aux responsables des CSM
199 Ibid 196
200 Propos recueillis auprès de beaucoup de personnes
impliquées dans l'élaboration des plans d'action.
201 Propos recueillis auprès de beaucoup de personnes
impliquées dans l'élaboration des plans d'action
202 MSAS/DPS : Rapport de mission PNSR 2003
203 DRPSS Nouakchott : Procès verbal de
réunion de validation du POAS 2005.
204 MSAS/DPCS : Extrait des directives de la DPCS 2004
205 Ces activités proposées relèvent de
l'objectif 4 décrit dans le POAS de Nouakchott, qui vise à
améliorer la qualité des services donc leur rendement
206 MSAS : DPCS : « Guide de
microplanification » 1999, p. 7
207 DRPSS Nouakchott : POAS 2003
208 Propos d'un surveillant de centre de santé
209 Sarriot, Eric : « Analyse de situation de
base pour le projet urbain de la route de l'Espoir » p,p 19, 67
210 MSAS : « Volet de la direction de la
protection sanitaire du document PASS »
211 PSS Assaba : monographie 2003
212 DRPSS Assaba : Synthèse Rapport régional
du SNIS 2003
213 Cmmissariat aux droits de l'homme et à la lutte contre
la pauvreté 2001
214 MSAS/PNSR : projet de maternité sans risque
215 MSAS : Rapport de l'atelier de validation du dossier
mère et enfant- mai 1997
216 OMS Mauritanie : Rapport d'études sur les
dystocies et la mortalité maternelle Nouakchott - avril 1997
217 DRPSS Assaba : Plan d'action programme maternité
sans risque 2003-2008
218 MSAS/DPCS : Livre des normes et procédures pour
les centres de dépenses- 1998-2002 p .9
219 MSAS/DPS : circulaire n°08 du 21 février
1998
220 MSAS/DPCS : Livre des normes et procédures pour
les centres de dépenses- 1998-2002 p-p 11.14
221 MSAS /DPCS : Annuaire statistiques 2003 p.45
222 DRPSS de Nouakchott : Rapport du premier trimestre de
2004
TROISIEME PARTIE : Les résultats de
l'étude
Chapitre V : Cadre d'analyse
Nous allons chercher à élucider et à
expliciter les facteurs ayant conduit à l'aboutissement de la mise en
oeuvre de cette politique dont les effets durant le processus d'implantation
ont influencé non pas complètement la performance et
l'efficacité. Pour cela, il nous faudra confronter nos données
empiriques à un cadre d'analyse des politiques publiques et la mise en
situation de l'intervention des acteurs impliqués dans la mise en oeuvre
de celles-ci. C'est ce que nous nous proposons maintenant
d'échafauder.
Figure 3: Éléments de la stratégie
des SSP
· La participation communautaire
· L'approche multisectorielle
· La technologie appropriée
· L'équité
· Les activités de promotion de la santé
|
Source : WHO 1978
5.1 L'impact du système de recouvrement des
coûts sur la santé publique
Le système de recouvrement des coûts est un maillon
de la politique publique en ce sens qu'il est une partie intégrante de
l'Initiative de Bamako, qui elle possède les caractéristiques
d'une politique publique. Disons que le système de recouvrement des
coûts est la partie « mercantile » de
l'Initiative de Bamako, qui devrait en principe soutenir le coût des
autres composantes des soins de santé primaire .Reprenant les
synthèses de quelques auteurs, nous pouvons dresser le tableau suivant
permettant d'appuyer cette affirmation.
Compte tenu des effets de la mise en oeuvre du système de
recouvrement des coûts que nous avons mis en avant, il est
intéressant d'ajouter le concept avancé dans la définition
que donne Thomas D'Almeida des politiques de santé
publique (226(*)). Effectivement, dans le cas de ce
système, il semble bien que le problème n'est pas lié
à l'absence de choix en faveur de l'action, puisque des décisions
équitables ont été prises lorsque la politique a
été formulée à Bamako. La carence se situe bien
plus au plan de la phase de mise en oeuvre de la politique en ce qui a trait
à l'accès aux services de qualité et dans leur
financement.
5.1.2 Le processus des politiques publiques et l'accent
mis sur la mise en oeuvre
L'étude comparative des différents
résultats sur le plan de l'efficacité dans la mise en oeuvre du
système de recouvrement des coûts doit être examinée
avec précaution, avons-nous déjà dit, compte tenu du fait
que, d'une part, les données secondaires émanent de
différents programmes ou projets mis en oeuvre dans quelques wilayas
et, d'autre part, qu'une politique de santé n'est ni monolithique ni
linéaire.
Elle n'est pas monolithique car entre la phase de
l'émergence et celle de l'évaluation de la mise en oeuvre, il
subsiste de nombreuses étapes, même si certaines étapes se
sont déroulées dans un certain mutisme (227(*)). Quelques auteurs
ont proposé de qualifier le processus des politiques publiques en
fonction de paliers explicitement ou imparfaitement nommés
« étapes » (Lemieux 2002). L'un des pionniers en
science politique à avoir ouvert la boîte noire et proposé
un tel découpage est Harold Lasswell qui, à la fin des
années 1950, présentait une politique publique en sept
étapes :
1) la réflexion/analyse,
2) la promotion,
3) la prescription,
4) l'innovation,
5) l'application,
6) la terminaison,
7) l'évaluation ;
Selon Hogwood et Gunn cités par Walt en 1994 que
« le processus semble encore plus détaillé, allant de
la décision de décider à l'évaluation et au suivi
de la politique en passant par la définition des objectifs, l'analyse
des options et la mise en oeuvre de la politique ».
Howlett et Ramesh auteurs de nombreux écrits sur les
politiques publiques en 1995 (reprenant les ouvrages célèbres de
Brewer, Jones et Anderson,) faisaient un parallélisme entre les
différentes étapes habituellement utilisées dans la
démarche de résolution de problème (de la reconnaissance
du problème au suivi des résultats) et celles employées
pour définir une politique publique. Certains oublient la phase
d'émergence, pour directement passer à celles de formulation et
d'implantation en y ajoutant, ce qui est particulier, une phase finale de
« re-formulation ». En ce qui nous concerne, nous cherchons
un cadre d'analyse qui nous offrira la possibilité d'évaluer le
processus d'implantation de l'IB. Or, nous pouvons remarquer que la plupart des
définitions évoquées précédemment
conçoivent encore l'évaluation comme une étape finale du
processus. Rien de bien surprenant en soi, puisque ces écrits de science
politique sont antérieurs à l'évolution de la science
évaluative (228(*)). Au contraire, à notre sens,
l'évaluation n'est pas une étape en soi. Elle est plutôt un
processus transversal à soumettre à l'ensemble des phases de la
mise en oeuvre d'une politique, de la détermination du problème
public auquel doit s'atteler la politique en question, jusqu'à
l'explication de ses impacts ou l'analyse de son implantation. Des auteurs
contemporains comme Lemieux (en 2002) disaient qu'il s'agit d'un
« méta-processus ».C'est pourquoi nous aurions
tendance à nous rapprocher des définitions de sous-processus
proposées par deux auteurs dont les courants de pensées sont
très rapprochés. Pour Kingdon, les politiques publiques
comprennent quatre phases : la mise à l'agenda, la
détermination des choix possibles, la sélection autoritaire entre
ces possibilités et, enfin, l'implantation des décisions (Kingdon
1995). Lemieux en 2002, affirmait qu'il existe finalement trois processus
récurrents : celui de l'émergence, celui de la formulation
et celui de la mise en oeuvre d'une politique. Lemieux avance que l'adoption de
la politique n'est pas partie prenante du processus et mais appartient
plutôt à une catégorie de procédure officielle
permettant, selon les cas, d'anticiper ou d'avaliser au processus en cours.
Nous partageons cette opinion tant il est vrai que, dans le domaine des
politiques publiques soutenues par la communauté internationale, ces
procédures ressemblent plus à des grand-messes qu'à des
occasions de débats intenses, les choix étant bien souvent
préalablement faits par les experts. Ainsi, cette décomposition
de notre objet d'étude en trois phases est indispensable pour nous
soutenir dans l'analyse empirique que nous désirons entreprendre.
La plupart des analystes des politiques de santé
s'entendent pour avancer que ces politiques ne sont pas non plus
linéaires en ce sens que le choix des solutions à mettre en
oeuvre n'est pas toujours rationnel ou que la mise en place pragmatique n'est
pas toujours en phase avec ce qui a été prévu. En
d'autres termes, les politiques de santé, comprises selon une
définition systémique, sont en constante évolution).
Certains ajoutent même que ces politiques vivent selon un processus
« tourbillonnaire » (229(*))
où la formulation, la mise en oeuvre et l'évaluation
sont en constante évolution itérative produisant, de temps
à autre, et comme il semble que ce soit le cas à propos de
certaines « dérives » du système de
recouvrement des coûts. À partir d'une douzaine d'études de
cas de la mise en place de programmes, Grindle et Thomas (1991) proposent un
modèle interactif pour expliquer le processus d'une politique publique.
La pierre angulaire de ce modèle repose sur le fait qu'à chaque
instant, l'initiative politique peut être contrecarrée et
altérée par des pressions ou réactions des personnes
opposées au processus. Ils précisent que les conflits entre les
sphères publiques et bureaucratique émergente principalement une
fois la décision autoritaire politique prise, bien qu'il soit
délicat de déterminer précisément si une telle
décision est effective.
Il est donc maintenant clair que notre analyse descriptive sur
les résultats de l'Initiative de Bamako en Mauritanie ne tient pas
compte de ces dernières précisions (ni monolithique, ni
linéaire) puisque nous n'avions pas pu établir une
corrélation entre l'étape dans laquelle se situe la mise en
oeuvre de l'IB dans le pays et les résultats que nous avons
présentés. L'analyse comparative, qui a permis de mettre en
exerce des incohérences entre l'offre d'un paquet d'activités et
l'offre des services de qualité, peut donc être sujette à
controverse, comme c'est bien souvent le cas en sciences politiques. Cependant,
les résultats exposés succinctement montrent clairement que si
l'implantation du système de recouvrement des coûts a permis la
disponibilité des médicaments essentiels et par ailleurs il n'a
pas rehausser l'offre des services de santé de qualité et ce,
quel que soit l'état d'avancement dans le processus de ce
système.
Pour notre recherche, il était nécessaire de nous
focaliser sur toutes les phases du processus du système de recouvrement
des coûts, mais surtout plus celle de la mise en oeuvre de cette
politique de santé. L'émergence et la formulation de cette
politique, ainsi que certains l'ont d'ores et déjà mis en
lumière à propos des politiques publiques dans les pays du Sud
(230(*)), sont largement d'origine exogène
et sont l'aboutissement d'un processus de consultations internationales visant
à contrecarrer les carences de la politique antérieurement mise
en oeuvre (les SSP). Le contenu même de cette politique de la fin des
années 1980 est international, homogène et ses initiateurs ont
voulu définir le plus clairement possible les différents moyens
à mettre en place (231(*)) pour que la politique de l'IB porte ses
fruits. À l'échelle du pays, les normes ont été
établies par le niveau central. Les objectifs et les moyens sont les
facteurs favorisant la réussite ou l'échec de la mise en oeuvre
d'une politique, nous pouvons tout de même nous interroger sur la nature
même de cette initiative de Bamako et de sa mise en oeuvre tant les
différents DRPSS, semble t-il ne disposent que peu de marge de manoeuvre
dans son exécution, bien que le niveau central et les
représentants de la Banque mondiale aient avancé lors du
lancement officiel du projet santé population en 1992, toute l'autonomie
dont les wilayas disposeraient pour réussir cette politique. Comme nous
l'avons dit dans l'introduction générale, la Banque Mondiale, la
Banque Africaine de développement et le Fonds Monétaire
International conditionnent l'octroi des aides financières en fonctions
des réformes sanitaires d'une façon générale et
plus particulièrement à l'organisation du système de
santé selon le contenu de l'IB. Cependant, comme de nombreux auteurs
aiment à le préciser, la mise en place d'une politique est bien
souvent tributaire du bon vouloir des acteurs impliqués, et dans le cas
de l'IB, de ce point de vue nous pouvons affirmer que chaque wilaya, dispose
des ressources permettant la mise de l'offre de services de santé de
qualité.
Ainsi, nous pensons pertinent, dans un premier temps, d'utiliser
un cadre d'analyse des politiques publiques prenant en compte les
différentes étapes du processus étant entendu, avons-nous
dit plus haut, que ce dernier suit une démarche tourbillonnaire,
interactive et itérative. Conformément à la
démarche de certains experts en étude des politiques publiques,
nous pensons faire porter notre étude sur l'ensemble du processus, de
l'émergence à la mise en oeuvre. Nous concentrons donc notre
analyse sur la mise en oeuvre de l'IB qui est influencée par de
multiples facteurs et traversée par trois courants.
5.1.3 L'épidémiologie du
développement
Pour entreprendre notre démarche, il faut dépasser
la « simple » analyse des faits tel que le décrivaient Reich
en 1996; et Brugha et Varvasovszky 2000. Il nous semble qu'un
répertoire de l'action des acteurs permettra de les positionner selon
leur adhésion/opposition à cet égard car le seul
changement ne suffit pas. Il est intéressant d'avoir recours aux
analyses et de tenter de comprendre pourquoi de telles attitudes se manifestent
et comment un programme d'origine exogène mais est
«maternalisé », ou pas, et «
réinterprété » par les acteurs sociaux). Pour ce
faire, nous pouvons nous inspirer des théories du changement social,
puisque le système de santé, dans notre acception, est
« un système social d'activités
politiques » (232(*)).
L'anthropologie du développement, de plus en plus
utilisée en santé publique, nous semble particulièrement
appropriée pour poursuivre en ce sens compte tenu du contexte
particulier de la mise en oeuvre de l'IB. En effet, il s'agit bien là de
la mise en oeuvre d'une politique de santé spécifique au contexte
des pays du Sud, d'origine largement exogène, où l'interaction
entre les agents de développement ( techniciens) et les populations
bénéficiaires est intense. Selon Olivier de Sardan, trois
principaux courants se distinguent au sein de l'épidémiologie du
développement (233(*)).
Le premier, appelé approche déconstructionniste,
étudie principalement le discours du développement en mettant
l'accent sur les écarts entre cette rhétorique et les pratiques
et en présentant le développement sous l'angle de la domination
des habitants des pays du Sud par ceux du Nord.
Le deuxième courant, qualifié d'approche populiste,
accorde une importance capitale et utopique aux « savoirs
indigènes » prêtant aux populations locales et aux
acteurs « d'en bas » toutes les compétences et
capacités imaginables.
Enfin, la dernière école se situe entre les
deux ; elle cherche à étudier et à comprendre les
relations entre ces deux courants précédemment décrits.
Olivier de Sardan qualifie cette troisième approche de
« néo-interactionniste », trouvant une partie de ses
racines dans l'interactionnisme de l'université de Chicago. Norman Long
nous explique que des conditions structurelles identiques peuvent
développer des formes sociales différentes engendrées par
les acteurs, socialement construits. Pour lui, il est donc essentiel, pour
analyser l'implantation d'une intervention (conçue comme un processus
permanent, socialement construit et négocié)
« d'identifier et de caractériser les différentes
stratégies et rationalités des acteurs, les conditions dans
lesquelles elles émergent, leur viabilité ou efficacité
à résoudre des problèmes spécifiques, et leurs
résultats structurels » (234(*)). Olivier de Sardan
pense que cette approche est trop fermée, assez peu renouvelée et
ne s'adapte pas aux conditions locales et il propose, une perspective
différente et complémentaire. Il est nécessaire de se
concentrer sur l'analyse des interactions entre les acteurs intervenant dans
une même perspective politique et le même espace
géographique. Dès lors il est important de faire l'inventaire des
contraintes subies par les uns et les autres et de décrypter les
stratégies déployées par ceux-ci. Olivier de Sardan
précise, que les acteurs disposent d'une marge de manoeuvre et qu'ils ne
sont pas uniquement sous la dépendance de déterminants sociaux ou
de pesanteurs culturelles ou administratives. Il ajoute qu'il faut
« décrire les représentations et systèmes de
sens mobilisés par les groupes en interaction et [étudier] les
dynamiques de transformation de ces représentations et systèmes
de sens » (235(*)). Dans le contexte du développement
où, comme nous l'avons vu, les innovations sont souvent d'origine
exogène, il est fondamental d'analyser le décalage entre les
divers intérêts et rationalités des
«développeurs» mais également des
«développés». Il est ainsi essentiel de ne pas limiter
notre analyse à la compréhension des groupes sociaux en tant que
tels, mais il faut déplacer notre réflexion vers
«l'élucidation des liens d'échange, d'alliance,en rapport
avec le sujet d'étude . On constate, que Olivier de Sardan
préfère construire et analyser ses études de cas autour
des concepts exploratoires que sont les savoirs-techniques
populaires, les logiques, la notion de courtage, et les groupes
stratégiques. Nous passerons en revue ces cinq concepts en les adaptant
au contexte de notre étude et en donnant des précisions, lorsque
nécessaire, à partir des connaissances développées
dans le champ de la recherche sur les politiques publiques.
· Les savoirs techniques populaires s'opposent et se
confrontent aux savoirs-technico-scientifiques apportés par les agents
de développement. Ces derniers se retrouvent à jouer la
médiation entre ces deux types de savoirs. Précisons que ces
savoirs populaires ne sont aucunement figés, ils sont différents
en fonction des contextes et des individus. Dans le cas de l'IB, il semble
important de prendre en compte les savoirs populaires de gestion,
enchâssés dans les normes sociales pour comprendre ces pratiques
que nous avons décrites plus haut.
· « Évaluer les politiques [...] c'est
aussi identifier les logiques sociales, bureaucratiques et technocratiques, qui
provoquent des décisions à responsabilité très
limitée » dit Bernard Hours (2001, p.18). Olivier de Sardan
(1995) nous explique que « au-delà d'une infinie
variété potentielle des actions et réactions
individuelles, on a affaire à un nombre relativement fini de
comportements » (p. 126). Dans une note de bas de page, il
définit le terme de logique comme « les diverses lignes de
cohérences que l'observateur déduit à partir d'une
observation empirique d'ensembles de pratiques particulières
différentielles, sans préjuger d'une théorie »
(p. 127). Ainsi, en ce qui concerne les logiques déployées lors
de la mise en oeuvre du système de recouvrement des coûts en
général ou de projets de développement visant son
organisation en particulier, nous pouvons nous référer aux
logiques habituellement rencontrées dans ce type de contexte par
l'ensemble des acteurs sociaux. Il s'agit notamment de celles de la
sélection des éléments, des messages ou des politiques, du
détournement des actions vers d'autres objectifs que ceux initialement
fixés, de la recherche de la sécurité ou plus exactement
de la réduction des risques, autrement compris comme la volonté
de maximiser les aides apportées de l'extérieur, ou encore de
l'accaparement et de l'appropriation de cette aide par certains groupes
particuliers (Olivier de Sardan 1990). On a aussi récemment mis au jour,
à l'aide de données empiriques concernant les politiques
publiques africaines, la présence de logiques, d'ignorance (entre des
systèmes de valeurs, par exemple), de compétition et d'exclusion
ou encore de convergence (Winter 2001). C'est notamment sur ce point de
l'approche de l'épidémiologie du développement, celui de
l'interaction entre les acteurs, que nous avons un intérêt
à introduire la question du pouvoir et du contrôle des ressources
par les acteurs politiques, le pouvoir étant compris comme la source et
la cause sous-jacente de l'émergence de ces logiques (que nous pourrions
aussi qualifier de stratégies). Effectivement, « c'est par
l'exercice du pouvoir que se réalisent ou non les politiques publiques,
bien loin de se dérouler d'elles-mêmes » (Lemieux 2002,
p.22). Dans l'analyse concernant l'interprétation des réformes
sanitaires par les acteurs sociaux, le concept de pouvoir doit être pris
en compte.
Une politique publique est « définie comme une
tentative de régulation des problèmes publics par des acteurs qui
veulent contrôler des décisions concernant leurs propres
ressources » (Lemieux 2001). La question de la distribution des
ressources au profit des campagnes et des plus pauvres est un enjeu majeur de
l'IB. Dans notre cas, l'accès aux services de santé de
qualité pour tous et l'efficacité des services sont les deux
problèmes à régler. Pour résoudre ces deux
difficultés, il faut que les acteurs disposent d'une capacité
à contrôler les décisions qui porte sur des enjeux et qui
leur permettent de satisfaire leurs propres préférences. Il
s'agit là, du concept de pouvoir selon Lemieux (2002), qui doit
constituer la pierre angulaire de « toute analyse sérieuse de
l'action collective. Les enjeux concernent les décisions prises à
propos des ressources dont les acteurs en question disposent, car finalement
.Il existe de nombreux types de ressources, que nous pouvons sérier,
suivant une typologie décrite par Lemieux (2002), en sept
catégories permettant de les considérer, comme des attributs
positifs des acteurs (atouts) ou des dispositions d'un caractère
mobilisable (enjeux). Il s'agit des ressources normatives (normes), statutaires
(postes), commandes, relationnelles (liens), matérielles (supports),
humaines (effectifs) et enfin les ressources informationnelles (informations).
Évidemment, d'une part, dans l'exercice du contrôle, plusieurs
ressources sont en mesure d'être employées en même temps, et
d'autre part, les ressources dont dispose un acteur sont à comparer avec
celles des autres acteurs concernés puisque le pouvoir est toujours
relationnel. De plus, il faut voir ces ressources comme des atouts permettant
aux différents acteurs de faire en sorte que les décisions soient
prises en fonction de leurs préférences personnelles. Si nous
nous référons à cette typologie, le détournement
de l'argent correspondent au désir de contrôler les ressources
matérielles (ou support) ; la sélection des messages
à transmettre aux communautés renvoie aux ressources
informationnelles (ou informations), la réticence à organiser un
processus démocratique pour l'élection des comités de
gestion des centres de santé équivaut aux ressources statutaires
(ou postes).
· Le concept exploratoire du cadre d'action provient des
travaux d'analyse sociologique du jeu politique et de la compétition
entre les acteurs .Dans le contexte de l'anthropologie du développement,
ce cadre est perçu au sens de lieu où les acteurs sociaux
s'affrontent et sont en interaction permanente à propos d'enjeux
particuliers qu'ils ont en commun. En ce qui concerne notre étude, un
projet de coopération bilatérale ayant pour but d'appuyer la
délégation régionale pour la promotion sanitaire et
sociale dans la mise en oeuvre de l'IB pourrait être assimilé
à ce cadre d'actions.
· Quant aux groupes stratégiques ils se situent
principalement au niveau local. Ils doivent être conçus comme une
hypothèse de travail pour les chercheurs. En effet, il arrive bien
souvent que les groupes préalablement déterminés par les
responsables d'un projet de développement, par exemple, soient bien
différents des groupes qui se constitueront au gré des enjeux et
conflits liés aux projets (236(*)). Ces groupes sont constitués
d'acteurs sociaux qui a priori partagent une vision commune et une
stratégie semblable à propos d'un objet particulier.
Cette différenciation peut être pertinente dans la
compréhension des résultats de la mise en place du système
de recouvrement des coûts en Mauritanie, au regard de la théorie
des courants, puisque nous savons, a priori, que certains groupes d'acteurs
interviennent plus que d'autres selon les étapes et les courants qui
traversent le processus des politiques. Par exemple, les responsables sont les
principaux acteurs intervenant dans la phase de la formulation, les experts
seront plus enclins à intervenir dans le courant des solutions tandis
que les groupes d'intéressés seront plus à même de
guider le courant des orientations (Lemieux 2002). Nous oserions avancer
l'idée que si système de recouvrement des coûts a
échoué en ce qui concerne sa dimension l'accès aux
services de santé de qualité c'est que, d'une part, aucune des
catégories d'acteurs, en tant que groupe et en tant qu'individu
entrepreneur politique, ne s'est souciée de cette dimension et, d'autre
part, le groupe d'intéressés habituellement au premier plan dans
le courant des orientations n'est pas non plus intervenu pour rapprocher ce
courant des deux autres (en favorisant ainsi la mise en place) afin de soutenir
cet objectif ou de trouver une nouvelle solution à un problème
non résolu (en permettant une re-formulation). Aussi, les deux
dernières hypothèses qui émergent sont les
suivantes :
Notre proposition a récemment été en
partie vérifiée dans un contexte assez proche de champs
d'étude en Guinée. Malgré une volonté politique
claire de mettre en place l'offre des services de santé de
qualité dans la décentralisation du système de
santé, les responsables des districts sanitaires obligés
d'assurer un financement récurrent de leurs activités par
l'intermédiaire du paiement direct, n'ont rien fait pour vulgariser
l'accès aux services de santé de qualité.
· Enfin, le concept de courtage évoque le
rôle joué par des intermédiaires, au sein d'un cadre
d'actions, entre les projets de développement et les populations
bénéficiaires. Dans un contexte africain où l'État
n'est plus le seul récipiendaire de l'aide internationale et où
cette aide crée une dépendance certaine, les médiateurs et
autres «courtiers locaux du développement » ont un
rôle prépondérant dans l'implantation des interventions
extérieures (237(*)). Ces courtiers définissent les
besoins des populations, adaptent leurs discours à l'ouïe des
« développeurs » (238(*)), et s'accaparent
l'aide pour des raisons politiques ou bassement matérielles. En fonction
de sa position dans le cadre d'actions, l'intermédiaire agira selon des
stratégies particulières lui permettant de s'implanter, de
s'affirmer, de renforcer son pouvoir ou de tenter de sortir de ce cadre. Nous
pouvons même avancer que ces courtiers du développement sont
conceptuellement assez proches des dirigeants politiques puisqu'ils utilisent
les mêmes approches et développement les mêmes arguments en
cherchant à mettre en symbiose les réelles préoccupations
à la mode et leurs propres solutions et intérêts. Ces
personnages disposeraient de qualités spécifiques, comme celles
d'être en position d'être écoutés et reconnus, de
disposer de compétences en négociation ou d'avoir un
réseau politique et enfin celle d'être. Pour reprendre la
théorie des courants utilisée précédemment et
appliquée dans ce cas à la mise en oeuvre du programme national
de santé de la reproduction dans une wilaya de l'intérieur du
pays, ces courtiers s'arrangent pour que des projets s'implantent (courant des
solutions) afin de répondre à des problèmes de la
communauté qu'ils sont censés représenter (courant des
problèmes).
Bien que cette perspective nous laisse un peu à notre
propre sort au niveau de l'explication des interactions, elle présente
l'avantage de ne pas nous cantonner dans un modèle trop
structuré. En outre, la pertinence de suivre, tout ou partie, des
concepts d'Olivier de Sardan (1995) est renforcée par la
définition qu'il donne à l'objet de son ouvrage de
référence : « comment des propositions de
changement induites de l'extérieur se confrontent-elles à des
dynamiques locales ? ».C'est cet ordre que Thierry Berche
émet l'hypothèse suivante « l'élucidation des
logiques et des stratégies d'action des acteurs sociaux pertinents
permettra de connaître, au moins partiellement, la nature, le
degré, les raisons et les conditions de la dynamique d'appropriation
éventuelle ou de non-appropriation » (239(*)).
Eu égard aux appréciations émises dans
les chapitres précédents, il est important de comprendre que
l'influence des acteurs et du contexte évolue au cours des
différents sous-processus des politiques de santé. Cette question
des contraintes apposées au processus a également
été mise en avant par Kingdon en1995 et précisée
dans la dernière édition de son ouvrage
« empiriquo-théorique ». Il s'agira donc de
s'intéresser particulièrement, en considérant les cinq
hypothèses émises à partir de la théorie des
courants, au jeu des acteurs et de l'exercice du pouvoir dans la mise en oeuvre
du système de recouvrement des coûts compris comme la rencontre
du courant des problèmes avec celui des solutions (étant entendu
que le courant des orientations n'est pas loin), afin d'élucider les
raisons, dans le contexte d'une moughaata sanitaire, expliquant pourquoi les
acteurs ne se sont pas focalisés sur l'offre des services de
santé de qualité. Les hypothèses ainsi avancées,
doivent être comprises comme des propositions de départ (et non
d'arrivée), nous permettant d'orienter notre recherche
empirico-inductive, et non comme des hypothèses à vérifier
selon une approche positiviste. Aussi, notre approche est celle de la recherche
qualitative où l'on « parle de propositions plutôt que
de relations de cause à effet » (240(*)). Dans le reste de
la thèse, ce terme sera utilisé dans un sens constructiviste. En
outre, précisons que si le cadre d'analyse ici proposé est en
phase avec notre position épistémologique, il cherche aussi
à répondre aux autres préoccupations pragmatiques que
soulève la problématique de la qualité des services de
santé universellement accessibles à tous. Il nous donne
l'occasion de centrer et délimiter notre collecte de données tout
en nous évitant une surcharge de données rendant leur analyse
très difficile.
Enfin l'analyse de la mise en oeuvre du système de
recouvrement des coûts des médicaments et autres prestations de
santé en Mauritanie nécessite l'utilisation d'une démarche
analytique transversale, en ce sens que limiter l'étude au simple
contenu nouvellement apporté, ne permet pas de prendre toute la mesure
de l'ampleur du phénomène. Eu égard au contexte il fut
nécessaire pour nous d'utiliser le modèle PRECEDE/PROCEED, pour
identifier tous les facteurs ayant influer sur la mise en oeuvre de
l'initiative de Bamako dans tout le pays en général et à
Nouakchott en particulier. Nous pensons être en mesure de
caractériser du mieux possible le contexte, les stratégies
d'implantation et le contenu de cette politique. Cependant, pour comprendre
pourquoi les acteurs du système de santé, comme nous l'avons
montré, ont focalisé leurs interventions sur l'efficacité
de la mise en place du système et ainsi oublié de mettre plus
l'accent sur la qualité des services de santé, il nous
paraît indispensable de faire appel à la théorie des
courants de la science politique et au
« néo-interactionnisme » de
l'épidémiologie du développement. Leur proposition de
couplage du courant des solutions avec celui des problèmes
facilité par des entrepreneurs politiques et des concepts exploratoires
a l'avantage de nous permettre, non seulement de classer et de distinguer les
acteurs en jeu, mais aussi d'analyser leurs stratégies, logiques et
interactions dans la mise en oeuvre d'un programme sanitaire exogène.
Car les acteurs constituent la pierre angulaire des politiques publiques, et la
complexité des interactions est essentielle à analyser lorsque
l'on sait que leur résultante est la volonté de contrôler
des ressources par l'exercice du pouvoir. En outre, l'application de la
théorie des courants de Kingdon nous a permis d'avancer quelques
hypothèses pouvant nous permettre de mieux comprendre les effets de
cette politique. C'est à l'aide de cette amélioration de
l'état des connaissances que nous serons capables d'envisager la
définition de mesures incitatives pour influencer les acteurs
impliqués dans la mise en oeuvre de ce système à se
focaliser sur l'offre des services de santé de qualité à
travers la stratégie des soins de santé primaires et de
l'initiative de Bamako. Effectivement, « un acteur changera s'il est
incité à le faire, s'il comprend les choses de façon
différente, si les techniques qu'il mobilise se transforment, si les
lois et les règlements changent et enfin si le système dominant
de croyances et les valeurs morales évoluent ».
5.2 Les résultats sur la qualité des
services de soins
Les informations que nous présentons dans cette section
sont tirées essentiellement, sont des desccriptions qualitatives. La
qualité des soins s'est posée depuis quelques années.Les
informations les plus fiables ont été fournies par quelques
formations sanitaires qui avaient testé le systèmes de
recouvrement des coûts. Après quelques années de mise en
place une étude fut menée pour évaluer et comparer des
indicateurs-clés dans le cadre du financement et de la participation des
décideurs notamment les améliorations de la qualité des
soins, et les implications des méthodes de financement du point de vue
équité. Après l'extension du système une
étude fut réalisée en 1994 pour évaluer les
diverses dimensions du système sanitaire actuel, notamment le cadre
juridique et réglementaire du financement de la santé,
l'efficacité des comités de gestion ; les coûts, le
financement et l'efficience des prestataires publics.
Ce sont les résultats de ces deux qui nous ont servi de
point départ pour réaliser les enquêtes sur la
qualité des soins en Mauritanie. Dans les recherches
précédentes nous nous sommes aperçus très vite que
les communautés n'ont pas été intégrées dans
la prise des décisions ce qui nous a poussé de revenir sur cette
dans notre étude, le tableau que voici nous édifie beaucoup plus
sur ce qui aurait donné plus de vivacité au système de
recouvrement des coûts ;
Tableau 20 : Etude thématique de l'impact du
système de recouvrement des coûts
Thèmes et questions
|
|
|
Domaines étudiés
|
Thèmes
|
Question posée
|
|
Qualité des soins
|
Volonté à payer pour améliorer les services
de santé
|
Recouvrement des coûts
|
Efficacité du système
|
Mécanismes de renforcement pouvant encourager
l'efficacité
|
Efficience productive
|
Réforme sectorielle
|
Faisabilité d'une grande efficience dans la production par
le biais de la décentralisation
|
|
Réaménagement des charges
|
Définition d'un mode d'affectation optimale en
adéquation avec les activités
|
Financement Communautaire
|
Majorer le rôle des communautés
|
Choisir des options de partage des coûts de santé
|
Source : Auteur
Comme on le voit, pour le système de recouvrement des
coûts, ces thèmes et questions devaient non seulement non
seulement servir pour le plaidoyer, mais être utilisés comme
éléments de recueil des opinions, avant la mise en place du
système. Nous avons contasté que lors de l'extension du
système au Brakna, Trarza et Nouakchott que ces éléments
non pas été utilisés. Ce n'est pas un préalabre de
les utiliser, mais les occulter ne fait pas ressortir les nombreux liens
existant entre la qualité que le système devrait induire et les
coûts et l'efficacité.
On s'est vite aperçu que si l'on veut améliorer
la qualité des prestations dans plus de 90% des formations sanitaires
ciblées par notre recherche, qu'il faudrait dépenser trois fois
de plus que le système avait comme capital de départ
c'est-à-dire trois le fonds de roulement et les autres dépenses
consacrées au démarrage du système. A défaut,les
DRPSS devaient s'assurer que l'une des conditions sine qua non était
remplie ; c'est-à-dire un approvisionnement régulier et
satisfaisant pour les deux premières années. Cependant, la DPM ou
DPL ne pouvait pas garantir de la disponibilité permanente des
médicaments pour plusieurs raisons évidentes :
L'ouguiya la monnaie nationale est dévalue et les
médicaments sont payable dans l'union européenne avec le
dollar.
Les prescriptions ne sont pas rationnalisées dans les
formations sanitaires, il ya des wilayas plus voraces que d'autres en
médicaments.
L'argent provenant des formations sanitaires pour le
réapprovisionnement est versé dans le compte régi du
trésor public, donc pas tout de suite disponible.
L'achat de molécules en grandes quantités et donc
non utilisables car, elles ne répondent pas au profil
épidémiologique du pays.
Par ailleurs nous nous sommes rendus compte que
l'efficacité et la productivité est très faible dans un
contexte où la décentralisation annoncée n'ait pas
été précise et complète.Ce manque de
décentralisation est à l'origine de l'absence de participation
communautaire aux actions de santé. Car la participation des
bénéficiaires à la prise des décisions renforce la
responsabilité des professionnels de santé vis-à-vis de
l'efficacité et de la productivité. Dans le cas où la
participation des bénéficiaires est plus grande,
l'efficacité est plus grande et peut aller de pair avec la
qualité. Il fallait attendre l'année 2002, pour que la
problèmatque de la qualité du système de recouvrement soit
véritablement posée et notre étude a permis à
certaines wilayas d'aborder sereinement des questionnements sur la
qualité des services de santé qu'elles offrent. Les
résultats que nous allons présentés obtenus au niveaux de
plusieurs formations sanitaires guideront sans aucun nul doute les
interventions sur la qualité des soins en Mauritanie.
La qualité des services était sérieuse
absente dans la quasi-totalité des formations sanitaires du niveau
opérationnel (Hopitaux régionaux, centres de santé et
postes de santé).Nous avons fait notre enquête dans les formations
sanitaires de Nouakchott et de l'Assaba selon les données et mesures du
système de recouvrements des coûts pour la qualité de
l'offre des services. Nous nous sommes inspirés des items habituellement
utilisés pour évaluer les programmes de santé publique
selon le modèle PRECEDE et PARETO qui sont les structures (ossature
structurelle), les méthodes fonctionnelles de la pratique
médicale, paramédicale et infirmière et enfin les
résultats basés sur la perception à la fois du personnel
et des bénéficiaires des services de santé.
5.2.1 L'impact du système de recouvrement sur les
autres activités de santé à Nouakchott :
L'évaluation de la qualité dans les formations de
Nouakchott, concerne tous les domaines de l'offre des services de santé.
Nous avons pu recueillir cinq aspects de la qualité :
Les effectifs et les formations reçus au cours des 24
derniers précédents le jour de l'enquête. En effet plus de
52 % des des agents interviewés déclarent n'avoir pas
bénéficé de formations dans le cadre de leur poste
d'exercice au cours de ces 2 dernières années.Seuls les
médecins chefs et les surveillants des services déclarent avoir
reçu plusieurs formations.
Grahique 6: Taux d'agents de santé formés
Source : Auteur
La disponibilité des médicaments et autres
fournitures et consommables médicaux :
Tous les produits dits traceurs (indicateurs de rupture de stock)
étaient disponibles dans les dépôts de pharmacie, cependant
il n'y a pas d'antiseptiques dans plus de 67% des formations sanitaires. Nous
avons reporté les données des formations sanitaires pour la
disponibilité des médicaments traceurs en ce qui concerne le
franchissement du seuil d'alerte dans la figure suivante.O n constate que sur 8
postes de santé 5 ont franchi le seuil d'alerte à partir duquel
ils devaient lancer leur commande, même si les délais de livraison
sont négligeables, commander avant de franchir la ligne est une
régle inaliénable.
Grahique 7: Seuil d'alerte pour commander les produits
médicaments
Source : DRP Nouakchott
Cependant d'autres médicaments essentiels sont
fréquemment en rupture dans certaines formations sanitaires de la
capitale. En première ligne vient l'amoxicilline (antibiotique de la
famille des pénicillines), suivi par l'ibuprofen (antiinflammatoire non
stéroidien) voir figure 8. Ces ruptures se produisent souvent dans les
grandes formations. Il faut noter que ces formations sanitaires ont une grande
fréquentations d'usagers, mais l'explication viendrait du fait que ces
produits sont prescrits le souvent parce qu'ils sont des marges de
bénéfices très grandes, dès lors ces
bénéfices vont à la motivation des agents. Il arrive
souvent qu'ils soient délivrés sans ordonnances, ce
phénomène s'observe à la polyclinique. La Polyclinique de
Nouakchott est fréquemment exposée à ce problème,
car elle tourne 24 /24 heures.
Grahique 8 : Pourcentage de
disponibilité
Source : Auteur
Il est à noter que dans le système de recouvrement
des coûts un taux de rupture d'une molécule ne doit
dépasser plus de 15%.
Les autres fournitures et consommables, connaissent de
fréquentes ruptures de stocks. Les antiseptiques, les gants, l'alcool,
le coton, les seringues et aiguilles sont les principaux produits en manque, la
situation est résumée au graphique 9. Il faut rappeler que ces
produits ne sont pas dans la tarification, et elle est laissée à
l'appréciation des comités de gestion. On constate que plus on
est à la phériphérie plus le pourcentage de
disponibilité des autres consommables diminue.
Figure 9 : Disponibilité des fournitures et
consommables
Source : Auteur
Le respect par le personnel de santé des normes et
procédures en vigueur dans les formations sanitaires.Plus de 80 %
des services disposés de l'ensemble du référentiel de
santé, mais seule une infime partie des agents l'utilisait. Cependant le
guide clinique et thérapeutique et les ordinogrammes sont jugés
dépassés par le personnel médical et infirmier. Les
modules de prise en charge des infections sexuellement transmissibles sont
constamment consultés par les prestataires. Depuis 1993, les formations
sanitaires disposent des guides cliniques et thérapeutiques, des
ordinogrammes (ou arbres de décisions) qui servent de
référentiel pour les activités curatives. A partir de
1994, le programme SIDA, a mis à la disposition des formations
algorithmes pour la prise en charge des infections sexuellement
transmissibles. Et en 1999 le programme national de santé de la
reproduction a élaboré des guides sur les normes
procédures de santé de la reproduction. Avant la mise en place de
ces documents, il a été procédé à la
formation des formateurs. Mais force est de constater, que seul le personnel
nouvellement recrutéd les utilisent avant d'abonder dans la routine de
ses collègues de la place.Notre enquête révèle que
les outils les moins utilisés sont les guides cliniques et les
ordinogrammes, suivis par les guides de santé de la reproduction. Le
graphique 10 résume la situation.
Graphique 10 : Taux de disponibilité des
outils d'aide à la prise en charge
Source : Auteur
L'enquête que nous avons menée sur l'utilisation des
guides (guides des normes et procédures de santé, algorithmes et
ordinogrammes), la conformité du diagnostic et l'adéquation du
traitement, révèle que la plupart des formations sanitaires
visitées, ne savent pas là où se trouve leurs guides. La
disponibilité de ces outils dans formations sanitaires n'implique
forcément pas, leur utilisation et la confirmité des
prescriptions avec ses normes. Leur utilisation par le personnel lors des
consultations devait servir à la fois à la rationalisation des
prescriptions dans le but d'éviter les ruptures de stocks et
àl'adéquation entre symptomalogie et prescription. Mais ces
outils ont été rangés dans les placards juste après
la fin de la formation, ce qui rend difficile la mesure de l'adéquation
entre pathologie et prescription est surtout renforcée par les ruptures
fréquentes des supports du système d'informations sanitaires.
Ainsi nous avons trouvé l'existence d'importants écarts entre le
diagnostic évoqué sur la carte de soins et celui qui est
consigné dans les registres de consultation et de la conformité
des prescriptions avec le protocole de prise en charge d'une infection
respiratoire aigue (graphique 11). Cette étude indique seules les sages
femmes (43%) se servent des guides et que la conformité de leurs
prescriptions avec les protocles représentent un taux de 47%. Moins de
5% des médecins se servent de ces guides. Comme on le voit il est
très difficile d'évaluer la qualité des soins, si les
protocoles définis dans le référentiel ne sont pas
appliqués.Pour le cas de cette IRA, on sait qu'en l'absence de protocole
bien défini, on s'expose à une surprescription de
médicaments (antibiotiques, antiinflammatoires, antitussifs), on aura
tendance à traiter les antibiotiques même si c'est une infection
d'origine virale. La non utilisation des protocoles est surtout due au manque
d'intérêt porté par les superviseurs, car dans aucunes des
supervisions il n'a jamais été demandé de s'attarder un
peu sur ce volet.
Graphique 11 : Conformité de protocole
diagnostic et thérapeutique
Source : Auteur
Le système national d'information sanitaire a
été réformé en 1990, en 1998 et en 2005, et les
système de recouvrement des coûts a été mis en place
entre ces deux réformes.Il en a résulté la
créattion de nouvelles bases de données non pris en charge dans
le SNIS national jusqu'en 1997. Mais les quelques données
récoltées dans le cadre du système de recouvrement des
coûts n'ont pas pu être intégrées dans le SNIS. Ce
n'est d'ailleurs qu'à partir de 2000, que la DPCS s'est
décidée à s'attaquer à la déperdition des
informations sanitaires. Au niveau des formations sanitaires c'était la
rupture des outils ou l'absence de collectes d'information qui font que le SNIS
n'est pas opérationnel.Ainsi pour l'année 2OO4 sur les 84
synthèses mensuelles des circonscriptions sanitaires de moughaatas
attendues à la DRPSS, seuls 34% sont effectivement reçus. Deux
facteurs sont à l'origine de cette situation,il s'agit
premièrement d'un manque d'intérêt pour les
autorités sanitaires de collecter et d'utiliser les données. Il
n'est pas très étonnant que cela puisse être, car le DRPSS
de Nouakchott entre 1990 et 2002 avait l'habitude de manipuler les chiffres ,
lorsqu'il faisait fasse sa hierarchie pour dire que tout va bien , ou diminuer
les indicateurs lors qu'il était à la recherche de finnancement.
Le paradoxe est que tous ce sont inscrit dans cette pratique.
Deuxièmement le manque de formation focalisé sur le pourquoi et
les enjeux que représente le SNIS dans la planification explique,
pourquoi le personnel ne se tracasse pas pour ne se reste que collecter les
informations sanitaires .Très grave, les données issues du
système de recouvrement des coûts ne sont pas exploités,
alors que toutes les prévisions des formations sanitaires devaient y
dépendre. Les informations que nous avons récoltés durant
notre enquêtes (voir graphique 12) nous amène à dire que
seules les données financières intéressent les CSM et la
DRPSS et que les taux d'accessibilité et d'utilisation annoncés
dans les rapports ne sont pas du tout connus par leurs auteurs, donc fictifs.
Les sous systèmes d'informations sanitaires sont très
difficilement gérables au niveau central ou à la DRPSS, mais
peuvent servir à rehausser la qualité des prestations.
Graphique 12 :Nature des informations
collectées
Source : Auteur
Le niveau de satisfaction au sujet de la qualité tel
que perçu le personnel et les bénéficiaires. Les
services de santé de la reproduction du Minsitère de la
santé et des affaires sociales ont retenus comme critères de bon
accueil des usagers : les salutations adressées à l'usager,
l'invitation de l'usager à s'asseoir et l'interaction entre le
prestataire et l'usager. C'est dans cet ordre d'idée que l'observation
menée auprès des prestataires lors de l'offre de soins a
démontré que plus de 98 % avait salué « leur
client » et l'avait incité à s'asseoir sur la chaise.
Cependant on estime que plus 54% des prestataires n'ont pas engagé un
débat permettant une interaction.
Les échantillons soumis à notre interview pensent
que l'Etat n'a pas fait le nécessaire améliorer l'offre de soins,
mais que le personnel fait de son mieux. Ils croient que le personnel demande
beaucoup d'argent. Parmi les points forts évoquent figurent en
première place la disponibilité des médicaments. Les
usagers disent que seuls les médicaments comme le paracétamol,
l'aspirine sont moins chers, cela parce qu'ils sont vendus dans les boutiques.
Ils estiment également que les barrières linguistiques, sont
à l'origine d'un accueil mitigé qui leur est
réservé dans les services par certains prestataires.Nous avons
recueillis l'avis des usagers sur la qualité des services qui leurs sont
offerts. Le graphique suivant, montre les services relevant du curatifs sont
plus sollicités et les autres activités (administratifs et
social) viennent en dernière postion
Graphique 13 : Motifs évoqués par les
usagers pour l'utilisation des services
Source : Auteur
Les résultats montrent que l'intention de revenir en cas
de nécessité est très présente, mais cela ne suffit
pas, d'autant plus on sait qu'au niveau poste de santé, les usagers
n'ont pas assez alternatives.Il semble plus qu'ils soumettent, plutôt
qu'ils n'aient la possibilité de choisir. Dans le graphique suivant on
constate que l'intention de revenir se confond avec le taux de satisfaction. On
peut dire que leurs opinions sont influencées par manque d'autres
recours d'offre de soins. Beaucoup d'usagers ont évoqué que
l'attente durait plus que le reste de la demande de soins. Quant aux horaires
d'ouverture, 80% des usagers pensent qu'ils sont raisonnables et les 20 %
restant disent que le fait de ne pas ouvrir le week end un réel risque
pour les populations.
Les usagers interrogés disent qu'ils n'étaient pas
informés de l'existence des comités de gestions et que de toutes
façon, ils ne peuvent rien résoudre.
Graphique 14 : satisfaction des usagers
Source : Auteur
L'infrastructure de base et les procédures pour assurer la
qualité dans les formations du secteur public font souvent
défaut. Les évaluations de la qualité ont mis en
évidence des problèmes similaires. Les formations sanitaires
à tous les niveaux d'avant 1993 connaissaient des ruptures de stock
fréquentes pour les médicaments, les fournitures et le
matériel; il n'y avait pas de protocoles de diagnostic et de traitement;
on manquait fréquemment de données fiables. L'adoption et la mise
en place de l'initiative de Bamako à partir de 1993 constituent un
rempart pour asseoir les soins de santé primaires et atteindre
« la santé pour tous en 2000 ». Notre étude
révèle que les améliorations de la qualité des
services de soins sont souvent plus faciles à réaliser que celles
afférentes aux méthodes. Dans la wilaya de Nouakchott, les
efforts visant à rehausser la qualité de l'offre des soins de
santé primaires peuvent se traduire en progrès visibles. Cela
peut se réaliser grâce à la formation du personnel, la
disponibilité des vaccins et des contraceptifs, les fournitures
médicales, et la disponibilité des guides et des manuels pour les
protocoles de diagnostic et de traitement, pour la gestion des fonds et des
médicaments, et à l'implication des comités de gestion.
Mais, une fois en place cette infrastructure de base, même lorsqu'il y
avait des principes directeurs pour le diagnostic et le traitement, on
observait des lacunes majeures dans la mise en oeuvre de ces protocoles.
5.2.2 Système de recouvrement des coûts et
programme maternité sans risque en Assaba
La wilaya de l'Assaba, comme je le disais dans l'un des
précédents chapitres est le laboratoire d'expérimentation
des projets de développement sanitaire. Les formations sanitaires et le
personnel ont pu bénéficier d'une gamme variée de
formations et d'acquisition. Ainsi dans le cadre de la mise en oeuvre du
programme maternité sans risque cette wilaya a acquis des
capacités pour réduire la mortalité maternelle et
infantile.
Toutes les CSM avaient reçus les équipements
nécessaires au renforcement du système orientation recours et des
plateaux techniques. Ce qui devait logique conduire l'offre des prestations de
qualité.
Le système des nations unies (FNUAP, OMS, FENU, UNICEF) a
livré en 2003 aux cinq centres de santé et au centre hospitalier
de Kiffa, une batterie complète d'équipement de service
gynéco obstétrique définie dans les normes de santé
de la reproduction. Il a été prouvé par les études
réalisées sur les précédents projets de
santé que la seule acquisition en
équipements (matériel médical, matériel
roulants et autre logistique) ne suffisait à asseoir des services de
santé fonctionnelles en l'absence de mesure d'accompagnement. Le forfait
obstétrical devait en principe pouvoir améliorer la
qualité des soisn en prenant en charge, la maintenance et le renouvelle
de la logistique. Ainsi nous avons demandé ce que le recouvrement des
activités de santé maternelle et infantile a pu changé
dans le domaine de l'acquistion et de la maintenance des équipements en
terme de sécurité, de disponibilité et d'efficacité
(voir les résultats dans le graphique 15). Les décideurs pensent
que ce forfait a permis de résoudre le crucial problème de
disponibilité et d'efficacité et ensuite de
sécurité, tandis que les professionnels de santé que seul
le critère de disponibilité est satisfait, mais que les
conditions de sécurité et d'efficacité ne sont pas encore
réunies. Les usagers pensent queb dans la mesure où le
problème lié à la disponibilité est résolu,
les autres vont certainement l'être.Il convient ce pendant de distinguer
me disait un professionnel « les déclarations
d'autosatisfaction politique des décideurs qui cherchent à
montrer au citoyen que leur politique est bonne ».Effectivement les
responsables du ministère de la santé avancent souvent la
disponibilité sur les autres critères, alors que celui de la
sécurité des professionnels et des usagers est rarement
évoqué. Alors on sait que l'absence de prise en compte de la
sécurité est un facteur de négligence et d'abandon de tels
équipements. Ce qui à moyen et long terme entrainera
l'inadéquation entre ces équipements et les tâches pour
lesquelles ils étaient destinés. Pour renforcer la
sécurité, il fallait déterminer et respecter des normes et
procédures d'utilisation fondée sur la traçabilité
des actions de cette sécurité.
Graphique 15 : Résultats du forfait
obstétrical
Source :Auteur
On sait que dans le cadre du plan national de
développement sanitaire (2003-2008)
avait défini des protocoles de maintenance et d'entretien
des équipements. Cependant
une fois sur le terrain, nous nous sommes aperçus que ces
protocoles n'étaient connus
et appropriés par les professionnels des cinq
maternités et du bloc opératoire de
l'hôpital. Ces protocoles supposent la disponibilité
d'un personnel formé à cet effet et
des moyens suffisants, on se rend compte qu'il se posait
même un problème pour
l'entretien des petits instruments. Le manque d'entretien des
équipements diminue
l'efficacité et expose à
l'insécurité. Ici le risque d'insécurité peut se
traduire sous forme
de contamination nosocomiale pour les usagers et les
professionnels et accroitre la
morbidité mortalité maternelle et infantile. Le
programme élargi de vaccination avait
élaboré, des protocoles de maintenance et
d'entretien dans les maternités pour lutter
contre les accidents liés aux injections et le
tétanos néonatal. Dans le cadre des projets
des soins obstétricaux et néonataux d'urgence
(SONU) en Assaba, les protocles
développés par le PEV, ont été mis en
place dans les grandes maternités de la wilaya.
Après deux années de mise en oeuvre, en
collaboration avec la DRPSS nous avons
réalisé une enquête pour voir quels
aménagements apporté au sujet de la maintenance
et d'entretien. Ainsi il ressort de cette enquête, que
parmi toutes les quatre maternités
seule celle de Guérou, semble avoir pu mettre en place des
activités compatibles avec
la maintenance et l'entretien de la logistique vaccinale. Les
résultats sont résumés dans
le graphique suivant.Comme on le voit, la maintenance des
équipements est l'un des
points faibles du système de santé mauritanien.
Certains responsables pensent les
équipements qui leurs sont affectés, sont peu
appropriés au regard du climat et de
l'environnement local, ce qui diminue leur durée
d'amortissement. Il était prévu dans le
cadre du réaménagement du décret 92.027,
l'intégration du forfait obstétrical qui vise à
permettre aux formations sanitaires de se payer des
équipements.Mais force est de
remarquer que les comités de gestions ne peuvent pas
entendre parler de l'achat des
équipements, car l'Etat ne doit pas se désengager
dans la fourniture des équipements.
En effet, les responsables des formations sanitaires pensent
l'acquisition des
équipements de bonne qualité se fait toujours par
appel d'offre internationale. En effet,
ils s'appuient sur le discours de certains responsables du niveau
central qui ne veulent
que la décentralisation soit effective sous le
prétexte que les DRPSS et les CSM n'ont
pas les capacités techniques pour mener certaines
activités. Chaque équipement doit
avoir une fiche signalitique pour le suivi des entretiens.
Graphique 16 : Entretien et maintenance de la
logistique des services SONU
Source : Auteur
En matière de formation sur la santé maternelle et
infantile et des domaines connexes,
la wilaya de l'Assaba bénéficie du personnel bien
formé. Les formations dispensées au
cours des 24 derniers mois ont concerné 98 % des
sages-femmes et accoucheuses
auxiliaires, tandis que seulement 11 % des infirmiers chefs de
postes avaient été formés
en SONU et déclarent n'avoir qu'une formation sommaire sur
les normes des services
de santé de la reproduction. Les médecins chefs et
les surveillants des services
déclarent avoir reçu plusieurs formations dans le
cadre du management des services de
santé de la reproduction. Comme on le constate la wilaya
de l'Assaba a un potentiel
humain capable de faire réussir, le programme
maternité sans risque, mais a en croire
le personnel de santé, il y a plusieurs des agents qui
n'ont pas été formés, pourtant qui
sont directement impliqués dans la mise en oeuvre des
SONU. Le FNUAP a créé à Kiffa,
une unité chargée de formation et de supervision
des activités de santé de la
reproduction. Parmi les agents interviewés sur leurs
besoins en formations, plus de 69%
déclarent avoir reçu plusieurs formations en
santé de la reproduction, mais n'ont pas eu
à utiliser ces acquisitions sur le terrain. Quelques
modules sur la PCIME et sur le
système d'information sanitaire, devrait être
dispensés dans l'ensemble des
structures,mais la DRPSS est en retard pour l'exécution de
ces activités. Les agents
de santé pensent que toutle personnel devait
bénéficier de formations et d'informations
Sur la santé maternelle et infantile,notamment la
communication pour le changement
De comportement favorable à la santé. Les
résultats de notre interview, font ressortir
que le taux du personnel formé au cours des 24 derniers
mois( Voir graphique 17). Les
améliorations de la qualité passent
nécessairement par la formation continue du
personnel.
Graphique 17 : Répartition par
catégorie du personnel formé dans le cadre des SONU
Source : Auteur
Les services de santé maternelle et infantile, ont des
produits qui doivent y être disponibles pour un fonctionnement des
unités de soins et du système orientation recours. Bien que ne
figurant parmi les produits traceurs, la rupture de certaines molécules
tels que le méthyl ergométrine, l' occytocine, les
antispasmodiques est considérée comme un dysfonctionnement
altérant la qualité des services. Il convient de noter que les
solutions de perfusions (Sérums salé, glucosé et les
molécules de remplissage) sont souvent en rupture. Les unités de
soins manquent quelques fois les médicaments pédiatriques.Les
contraceptifs sont disponibles et même en excès. Il semble que
depuis leur intégration dans le système de recouvrement, leur
utilisation a sensiblement diminué. Concernant les vaccins, il n'ya pas
de problème sauf au niveau de la maternité de l'hôpital de
Kiffa, qui n'a pas de bonne chaîne de froid, de ce fait les vaccins sont
à la PMI de Kiffa. La disponibilité des médicaments de
maternité sans risque est l'un des principaux du succès.
L'absence d'une banque de sang fonctionnelle, constitue un handicap pour la
prise en charge des urgences. En ce qui concerne les autres consommables, il
est à constater, le manque d'oxygène dans les maternités
des CSM. Les antiseptiques, les gants, l'alcool, le coton, les seringues et
aiguilles sont les principaux produits en manque (Voir le graphique 18). Le
recouvrement de ces produits est intégré dans le forfait
obstétrical qui est de de 3000 ouguiyas. Les antiseptiques retenus dans
la liste sont la bétadine, l'hypoclhorite de sodium (javel), le
crésyl et la chlorexidine.
Les maternités ne disposent pas d'endroit approprié
pour la conservation (non climatisé, non aéré et
exposé à la lumière) des médicaments consommables.
Plusieurs produits de maternité (Vitamines, Sérum anti-D,
occytocine) exigent des conditions particulières de conservations. C'est
pour cela que nous avons recommandé aux équipes de mettre en
place un carnet de bord et des fiches signaliques de tous les produits. La
gestion de ces produits est souvent confiée à du personnel non
qualifié et qui ne connaît pas les régles de
préparation, de conditionnements, de conservation, d'utilisations et
d'élimination de ces produits.
Graphique 18 : Taux de disponibilité des
produits SONU
Source : Auteur
5.3 Les enseignements
En reprenant les six éléments de qualité
décrits par Judith Bruce, on se rend compte que dans ces deux wilayas,
des améliorations au sujet de la disponibilité, mais quant
à l'accessibilité et à l'utilisation des services de
santé de qualité, il y a lieu de revoir les stratégies
pour l'accès de tous à l'assurance qualité des soins.
L'accessibilité aux prestations de qualité dans le
domaine de la santé et des affaires sociale suppose dans le contexte
actuel la disponibilité des équipements homologués par une
agence neutre, des consommables (médicaments, désinfectant et
autres fournitures) et personnel qualifié et motivé pour
réaliser les objectifs que les formations sanitaires se sont
proposé d'atteindre. Ces indicateurs peuvent être mesurés
de manière continuelle pour rehausser la qualité des soins
offerts par les formations sanitaires. Les DRPSS et les CSM peuvent mener des
analyses périodiques grâce aux items que nous avons
résumé dans le tableau suivant :
Tableau 21 : Mesures de la
qualité
Items
|
Nouakchott
|
Assaba
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Structures
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Equipements (matériel médical,
matériel roulants et autre logistique) : nombre
d'unités opérationnelles pendant l'année de
référence
Médicaments, fournitures et autres
consommables : disponibilité des produits au moment
de l'enquête, durée des ruptures de stocks des médicaments
et consommables de références
Qualifications du personnel : nombre
d'agents ayant reçus une formation dans le domaine au cours des deux
dernières années
Protocoles : Disponibilité et
utilisation des guides (guides des normes et procédures de santé,
algorithmes et ordinogrammes) de diagnostic et de traitement
Système d'information sanitaire et de
gestion : Système de fichiers et de renseignement pour des
points précis à jour
|
Equipements (matériel médical,
matériel roulants et autre logistique) : nombre
d'unités opérationnelles pendant l'année de
référence
Médicaments, fournitures et autres
consommables : disponibilité des produits au moment
de l'enquête, durée des ruptures de stocks de vaccins,
contraceptifs et produits de maternité
Qualifications du personnel : nombre
d'agents ayant reçus une formation en SOU, SONU, PCIME au cours des
deux dernières années
Caractéristiques de la formation
sanitaire: Disponibilité et utilisation des guides SR
(guides des normes et procédures de santé, algorithmes et
ordinogrammes)
Système d'information sanitaire et de
gestion : Système de fichiers et de renseignement pour des
points précis à jour
|
Méthodes
|
Pratiques de prises en charge : observation
des procédures de diagnostic et de traitement pour comparer les
pratiques effectives avec les protocoles de diagnostics et de traitements des
problèmes de santé
|
Pratiques de prises en charge : observation
de la prise encharge effective d'un échantillon de consultations
prénatale,d'accouchements de pédiatrie de planification familiale
et d'IEC avec les protocoles de d'offres de ces prestations en vigueur
|
Résultats
|
Perception du personnel : Comment il
perçoit et apprécie la politique de santé et le
recouvrement des coûts
Perceptions des
bénéficiaires : Interviews avec un
échantillon choisi dans les formations sanitaires au sujet des
caractéristiques de la structure utilisée, des perceptions de
changement au niveau de la qualité et de la satisfaction en
générale
|
Perception du personnel : interviews avec
les spécialistes des maternités et PMI au sujet de
l'adéquation des fournitures et de l'auto-évaluation de la
qualité l'offre de soins
Perceptions des
bénéficiaires : Interviews avec un
échantillon choisi dans les formations sanitaires au sujet des
caractéristiques de la structure utilisée, et le désir
d'y retourner pour une prise en charge
|
Source : Auteur
La perception de la qualité des services de
santé par les usagers est différemment
appréciée.Cela est lien à leur niveau élevé
de l'analphabétisme et ne connaissent pas aussi leur droit
d'accès aux services de qualité. En effet, il est très
difficile dans un contexte de dictature d'apprécier la qualité
des soins de santé offerts par les services de l'Etat, car parler de ces
insuffisances, c'est critiquer le régime et ses politiques. Ce sont des
informations que nous ne pouvions avoir lors de notre recherche. Nouakchott,
les usagers des formations sanitaires pensent qu'ils peuvent que se plairent
des soins dont ils ont accès, même si la qualité y est
absente. Cela n'est pas tout à fait faux, car la plupart des usagers ne
peuvent pas accéder aux soins offerts par le secteur privé. En ce
qui concerne le renforcement des capacités et des qualifications du
personnel de santé méritent une analyse pour mettre en
corrélation les compétences du personnel et la qualité des
soins demandée par les usagers. Les résultats prouvent les agents
de santé sont capables de s'adapter et de s'approprier des nouvelles
compétences pour développer des soins de santé de
qualité.Mais cela doit s'accompagner d'une réelle volonté
politique pour la mise en oeuvre des politiques de développement et de
leurs mesures d'accompagnement.Le défi qui se pose actuellement aux
acteurs et aux communautés est de faire en sorte que chaque individu,
chaque famille et chaque communauté aient accès à des
soins de santé essentiels de qualité.
Pour permettre à tous les usagers d'accéder aux
services de santé quelques soient leur niveau pyramidal, il faudra faire
respecter l'application des normes et procédures dans toutes les
formations que les services de l'Etat, la société civile et la
communauté auront à utiliser lorsque ce besoin se fera sentir en
terme d'évaluation.Les DRPSS et les CSM auront à ce titre, la
responsabilité de sélectionner les normes locales en
adéquation avec les profils épidémiologiques de leur
wilaya.
Les référentiels nationaux qui existent doivent
être utilisés par les agents des formations sanitaires. La phase
essentielle pour parvenir est de stimuler les efforts nécessaires, en
créant une ou des structures d'accréditation ou de
labélisation les formations sanitaires qui sont conforme à
l'offre des soins de normes. On sait que plus en plus les services de
santé qui sont soumis à l'accréditation sont soutenus les
agences d'accréditation. Ce qui permait de développer un esprit
d'engagement à l'égard des buts, cibles et activités
énoncés pour asseoir des services de santé de
qualité. Il convient de déterminer les
éléments d'un plan national d'accréditation qu'il faudra
confier aux structures prestataires et aux formations sanitaires.
Le principal support de la mise en oeuvre de la politique de
santé est le système national d'information sanitaire en ce sens
c'est à partir de l'analyse des données de collectes que sont
batis les programmes de santé publique. Il est utile de rappeler qu'il
n' y a pas été procédé de l'analyse de situation de
base permettant la d'étudier la faisabilité du système de
recouvrement des coûts dans toutes les wilayas.Seulement les nouveaux
programmes conçus à partir de 2000 ont été
élaborés sur la base des résultats de recherches
opérationnelles. Cependant les outils du système national
d'information sanitaires sont souvent mal remplis et entretenus en raison d'un
manque de suivi et de formation des agents chargés de la collecte. Il
faut signaler qu'à ce propos que certains agents de santé pensent
que la collecte des informations qui ne serviront à rien est une perte
de temps. C'est pour cela qu'il y a une nécessité absolue de
sensibiliser et de former le personnel le SNIS et qu'au niveau de chaque
formation sanitaire qu'il y ait un point focal ayant un carnet de bord et une
feuille de route permettant de suivre le régulièrement. Le
dynamisme du système d'information sanitaire stimule le système
orientation recours en apportant des réponses appropriées entre
les différents niveaux de la pyramide sanitaire.
Lorsque l'infrastructure physique est très
faible, le soutien financier pour créer ou améliorer les
installations sera nécessaire avant toute mise en oeuvre. Les formations
sanitaires de Nouakchott, n'ont pas eu les infrastructures en adéquation
la nomenclature et le plateau technique. Ainsi au cours de notre recherche
nous avons trouver dans un poste de santé une unité de radiologie
alors que plus de 98% des centres de santé ne possédent pas une
radioscopie. Il existe un grand contraste entre la réforme de la
nomenclature du système de santé et les infrastructures
disponibles. Seul le programme élargi de vaccination a su mettre en
place des approches de développement de la logistique vaccinale, ce qui
a permis d'obtenir de résultats de meilleure qualité. Les
équipements techniques intervenant dans l'offre des soins sont
très insuffisants et sont très mal entretenus, ce qui rend
souvent leur utilisation dangereuse. Le plan de développement
élaboré par le ministère de la santé n'a pas encore
été mis en application. La création des structures
régionales de suivi des infrastructures reste à cet effet une
nécessité pour améliorer les équipements et la
logistique des formations sanitaires.
Enfin les indicateurs que nous avons utilisés
démontrent que le système de recouvrement des coûts ne peut
pas à l'état actuel impulsé l'offre des services de
santé performants et de qualité. Le système de
santé pâtit de considérables carences de gestion,
d'organisation et de logistique dans son fonctionnement au niveau le plus
opérationnel. Le développement des progrès qualitatifs
permettant de rationaliser l'organisation se révèlent de plus en
plus difficiles à entreprendre en raison d'un manque viscéral de
morale et d'éthique.
La politique sectorielle de santé et notamment celle qui
se fonde sur les principes des soins de santé primaires et de
l'Initiative de Bamako. Les principaux objectifs sont axés sur
l'amélioration de la santé des populations, l'extension de la
couverture sanitaire, la recherche d'une plus grande viabilité et de
performance du système de santé.
L'incidence notable qu'une profonde réorganisation peut
apporter sur la qualité des services de santé et de l'action
sociale est une perspective, de ce fait le gouvernement par le biais du
ministère de la santé doit s'engager à améliorer
l'organisation du secteur de la santé pour faciliter la mise en oeuvre
des services de santé qualité effective.
Un redéploiement d'efforts de la part de tous les acteurs
doit être entrepris pour améliorer le système afin que les
services de soins puissent bénéficier sans problèmes de
moyens matériel, juridiques,et humains nécessaires à leur
fonctionnement optimal.
Bibliographie
223 Almeida .T : «Processus et gestion des politiques
de santé » 1995 p. 4
224 Hill and al. : « health
program »edit .1997 p .56
225 Patton E and al. : in « program termination
squad » 1997 p.11
226 Monnier .J C : Crise d'implantation en 1992, p.87
227 Brinkerhoff and Beyer 1998 et Green et Collins 2003
228 Kingdon .P : « les solutions »
1995 p 9 3
229 Dufour et Lamothe : « politique et
développement social » 1999. p, 321
230 Sardan .O « l'épidémiologie du
développement » 2002. p,27
231 Long. N : « Acteurs sociaux et
intervention » 1994, p.21
232 Sardan .O : l'épidémiologie du
développement »2002 p. 6
233 MBOW .M D: « Ethnitisation du projet
maternité sans risque de Nouakchott » lettre adressée
au ministre de la santé 1998
234 Bierschenk, Chauveau et al. : « Discours
sur l'aide destinée aux projets de développement »
2000
235 Jaffré : « Audit sur le rôle
des acteurs de développement » 1999, p 15
236 Berche. T : Thèse de Ph .D Université
de Montréal 1998, p.35
237 Des lauriers et Kérisit : «
hypothèses de recherche en santé publique »1997,
p.95
Chapitre VI : Discussion
Nous avons fait notre analyse selon cette méthode
proposée en 1990 au pop council par Judith Bruce, pour
l'évaluation des services de planification familiale. Pour appliquer
cette méthode dans le contexte de notre recherche .Nous avons
apporté quelques changements sur la plupart des critères, car
leurs énoncés sont spécifiques à la contraception,
or nous voulons les utiliser dans un cadre plus large de santé
communautaire.
La nécessité d'améliorer la qualité
peut concerner la gestion de l'ensemble des services ou les politiques de
santé en vigueur et obliger à des changements plus importants au
niveau local ou national. L'appréciation des seuls professionnels ou
des décideurs sur la qualité de l'offre peut être
erronée en l'absence de l'opinion qu'ont les clients de la
qualité des services reçus est, au bout du compte, le
critère ultime.
Il incombe à ces responsables d'analyser la manière
dont les services sont fournis de même que le mode de gestion des
services afin de déceler les causes de problèmes
éventuels. Cette étape initiale est indispensable avant d'adopter
toute mesure corrective. Pour cela il est utile de rappeler que la mise en
oeuvre du système de recouvrement des coûts a été
rendue possible grâce à la convergence de trois facteurs
déterminants (problèmes, solutions, approches utilisées).
Les deux premiers (problèmes, solutions) se sont recoupés au
cours de ce sous processus et le troisième facteur s'est situé
dans les contours des problèmes et des solutions. Cette rencontre s'est
produite à un moment favorable à leur développement. Le
premier élément crucial pour que cette union ait lieu est donc
l'ouverture d'une occasion qui fait que ces deux facteurs se rencontrent. Or,
nous verrons dans la deuxième partie de la discussion que malgré
la présence potentielle de ces chances (prévues ou non),
celles-ci n'ont pas été saisies pour exécuter les
politiques de santé ou alors l'ont été faite de
manière peu porteuse de changement. Nous tentons de fournir quelques
pistes d'explication à ces occasions manquées dans la
deuxième section de cette discussion.
Dès lors les différents acteurs des politiques de
santé devaient s'attacher avec toute la rigueur pour conjuguer ces
facteurs en vue d'atteindre leurs objectifs. Ce qui suppose qu'ils emploient
toutes les ressources pour que la rencontre des facteurs soit possible et que
l'accessibilité de tous à l'offre des services de santé de
qualité soit une réalité. L'absence des acteurs
indépendants de l'état et des institutions internationales tout
au début de la mise en place du système de recouvrement des
coûts est la conséquence des résultats dont nous sommes en
présence sur la réussite des plans de développement des
politiques publiques de santé.
L'un des éléments essentiels à promouvoir,
au regard des informations primaires en rapport avec la question traitée
dans les chapitres précédents, concerne la définition du
problème de l'accessibilité aux services de santé de
qualité. Nous tenterons de démontrer qu'une stratégie de
développement sociale en général et celle de santé
en particulier ne suit pas la logique de résolution des problèmes
en cascade, et est souvent mal annoncée et sa traduction souvent
escamotée et en conséquence traduit assez souvent un manque de
volonté politique. Plusieurs éléments viennent appuyer
cette réflexion, en raison des caractéristiques à partir
desquels le problème et les objectifs du niveau de santé
à atteindre ont été définis en passant par la
manière dont la planification de la mise en oeuvre de ces actions ont
été opérée.
Pour une vision futuriste plus large, il apparaît important
de disposer quelques données comparatives, eu égard à la
prise en compte de la dimension « qualité des services de
santé » en lien avec le système de recouvrement des
coûts dans d'autres wilayas que celles qui ont été soumise
à cette présente étude. À l'aide des informations
sanitaires primaires issues des rapports de supervisions menées dans
deux autres wilayas du pays, nous discuterons du rang réservé la
dimension de l'accès aux services de santé de qualité dans
la mise en oeuvre de l'initiative de Bamako. On montre ici aussi que la
préoccupation pour l'accès de tous aux services de santé
de qualité est la même malgré que l'on soit dans des
wilayas différentes de celle où s'est déroulée la
recherche.
6.1 Les opportunités
Certaines des dimensions du système de recouvrement des
coûts des médicaments et matériel essentiels en tant que
politique officielle nationale, notamment celles qui concernent l'accès
aux soins de qualité, sont également présentes dans
d'autres politiques publiques. Ainsi les politiques intersectorielles inscrites
dans le cadre stratégique de la lutte contre la pauvreté (CSLP)
en illustrent l'exemple le plus édifiant. Pouvons-nous,
considérer que des opportunités apparues dans ce champ n'ont pas
été saisies ? Nous supposons que plusieurs occasions
favorables à l'émergence et la continuité d'une politique
réussie ont été manquées. Ce qui est paradoxal est
que les intervenants impliqués dans cette politique se sont pas
aperçus des potentielles opportunités,permettant de prendre
à bras le corps le problème de l'accès aux soins de
qualité pour TOUS,sans avoir été en mesure de s'en servir
efficacement. Nous verrons qu'une opportunité, a été
employée pour l'élaboration et l'implantation du CSLP pour
tenter d'améliorer l'accès aux soins de qualité contre la
mortalité maternelle et infantile, la lutte contre le VIH/SIDA, la lutte
contre le Paludisme, la lutte contre la malnutrition. Mais cette mise en oeuvre
a été effectuée selon un processus ne ciblant que des
directives qui n'insistent que faiblement sur l'accès aux services de
santé de qualité.
Nous ferons une tentative d'explication de la déviation
des mesures qui furent retenues dans ce cadre. Donc on aura donc compris dans
cet exorde qu'il n'est pas question de l'absence d'instants propices à
la résolution du problème de l'accès aux services de
santé de qualité.
6.2 Les occasions manquées pour la mise en place des
politiques de santé
Expliquons ce qui s'est
déroulé concernant les politiques de santé.
Plusieurs occasions
L'examen minutieux des différents sous-processus de
l'émergence, de la formulation ou de la mise en place du système
de recouvrement des coûts fait apparaître que l'importance de
l'accès aux services de santé de la qualité a
été relevée à plusieurs reprises dans les
instruments officiels de politiques sociales (Dimension sociale de l'Ajustement
Structurel, Projet Santé Population, PASS et CSLP).
Les documents étudiés corroborent le point de vue
de plusieurs intervenants dans ces différentes politiques, notamment du
niveau central, selon lequel l'accès à l'offre des services de
qualité a été noté quasiment comme un
problème à chaque fois qu'une opportunité qui se
présentait. Les différents ateliers qui ont réuni, la
plupart des acteurs (cependant pas tous les acteurs car il y a l'absence
notoire des élus locaux), ont affirmé l'importance de trouver
des solutions capables d'inféoder l'offre des services de santé
de qualité accessible à tous. Bien que certains aient
cherché des moyens pour résoudre ce problème, nous avons
bien constaté que l'attitude de quelques responsables du
Ministère de la Santé et des Affaires Sociales n'allait en
direction de la résolution du problème et de ces corollaires. Il
s'agit simplement de noter que les moments favorables à d'utiles
réflexions, soit les fenêtres d'opportunité pour reprendre
un vocabulaire de politiques publiques, ont existé.A chaque fois
qu'elles se présentaient même si ce n'était pas de
façon exclusive, ces occasions avaient servi à discuter de
l'amélioration de la qualité des soins. Nous avons vu que cela a
été le cas, en 1992 lors de la deuxième revue des soins de
santé primaire, en 1994 lors des ateliers sur l'élaboration des
plans d'action régionaux, en 1997 lors travaux sur le dossier
mère et enfant , en 2000 lors de la rédaction de la politique
sanitaire nationale et enfin en 2001 quand il s'agissait de définir le
programme national de développement sanitaire (PNDS).Les occasions
s'étaient multipliées semblaient être saisies par le
législateur théoriquement sans autant pouvoir se traduire
concrètement au niveau le plus opérationnel ,l'exemple le plus
élucidant fut l'adoption du code d'hygiène publique,sans que les
professionnels devant l'opérationnaliser ne puisse réellement
l'appliquer. Les discours officiels et certains évènements furent
longtemps utilisés par les plus instances de l'Etat (Déclaration
de politique générale du chef du gouvernement, discours du chef
de l'Etat à la nation) furent autant d'occasions devant impulser cette
politique de santé en Mauritanie, sans être saisies par les
acteurs.
Au sein du système de santé, l'éclosion de
certaines épidémies, ou encore la persistance de la faiblesse de
certains indicateurs et déterminants de santé devraient attirer
la vigilance des directions centrales du ministère sur les insuffisances
et sur les dysfonctionnements des services de santé. Les équipes
de ces directions centrales avaient également la possibilité de
se rendre compte de la situation et de l'état de mise en place des
politiques au niveau de chaque wilaya .Les résultats de l'enquête
de démographie et de santé en Mauritanie de 2000 était
également l'occasion à partir de laquelle les acteurs devraient
fonder la base de leurs projets de santé publique. Les recommandations
faites à l'issue de plusieurs missions d'évaluation des points
des prestations de santé avaient insisté, sur la
nécessité d'améliorer la qualité des services de
santé notamment ceux destinés aux couches les plus
vulnérables des wilayas (241(*)). En 2001 l'analyse de situation
menée par le Columbia University en collaboration avec le FNUAP pour la
mise en oeuvre du projet soins obstétricaux d'urgence, était un
cadre à travers lequel la qualité des services de santé
aurait été discutée et aurait permis la prise des
décisions concluantes avec des actions visant à améliorer
l'offre des services de santé de qualité.
Malgré la récurrence des discours et la pertinence
du problème force est d'admettre qu'il n'a pas été
déployée d'énergie additionnelle pour exécuter les
décisions relatives à cette question .En somme plusieurs
occasions sont apparues, mais sans avoir inspiré un réel
changement de ce fait elles sont restées cantonnées au stade de
problèmes, et que cela n'a pas provoqué le couplage avec le
courant des solutions. Cela est vrai tant en ce qui concerne les moments
prévus (l'élaboration du système de recouvrement des
coûts) qu'en ce qui a trait à ceux qui ne l'étaient pas
(l'accélération du système de recouvrement des
coûts). Il y a quelques raisons essentielles paraissent expliquer ce
manquement. La première est liée au processus d'implantation du
système de recouvrement des coûts en particulier et des autres
politiques de santé en général. La deuxième
explication concerne la manière dont les acteurs ont
interprété, d'une manière sélective, ces politiques
publiques. La troisième raison a trait à la perception par les
acteurs de la présence ou non de ces moments opportuns pour l'action.
Un processus d'implantation des politiques de santé
inapproprié au changement en raison de d'un sous processus au cours
duquel, la DPS avait voulu étendre une couverture géographique du
nouveau système. Selon quelques responsables des DRPSS, il faut
schématiser ce sous processus en quatre termes clefs, qui semblent
qualifier la façon dont le système de recouvrement des
coûts a été mis en oeuvre en Mauritanie :
expérimentation, extension, généralisation et supervision
hâtives. Ces quatre caractéristiques du processus peuvent
expliquer pourquoi les occasions de réfléchir et de proposer des
solutions pour améliorer l'offre des services de santé de
qualité n'ont pas été saisies.
Pour le niveau opérationnel c'est là où se
trouvent les bénéficiaires, il s'agit d'un projet comme les
autres, il finira comme les autres en « Queue de poisson »,
et c'est une affaire des professionnels de santé et que de toute
façon ça lui laisse indifférent. Ce qui dénote que
le processus d'implantation de ce système n'a absolument pas
été sous-tendu par une perspective enracinée dans le
quotidien de la population locale. L'initiative est venue de l'extérieur
du pays, bien que certaines expériences de recouvrement des coûts
avaient déjà existé dans le pays (secouristes ruraux du
croissant rouge mauritaniens, les délégués sanitaire de
l'Adrar, la formation des agents de santé communautaires du projet
Trarza). Des projets pilotes ont été mis en oeuvre dans des zones
supposées êtres représentatifs. Ils ont été
largement organisés avec le soutien technique et financier des
institutions internationales notamment l'Unicef. L'agence américaine
pour le développement international (USAID), a soutenu au début
des années 1980, le projet de renforcement des services de santé
en milieu rural en respectant toutes les étapes de mise en oeuvre,
illustre l'exemple et la nature, tant au début de la mise en oeuvre
qu'en fin du projet. L'accélération pour l'extension du
système de recouvrement des coûts tout azimut, a influé
négativement le processus de mise en oeuvre. Les multiples
épisodes de dévaluation de la monnaie nationale l'ouguiya
(imposé par les institutions créancières), ont
été tragiques pour les populations locales, ont eu des
conséquences néfastes sur l'organisation de cette politique de
santé publique. L'épanouissement de ce système devait se
faire sous les effets conjugués d'une volonté politique, de la
participation communautaire en connaissance de cause et d'une collaboration
entre acteurs. Mais ni les comités de gestion, ni les communautés
ne connaissaient vraiment ni quoi gérer, ni quelle sera la nature de
leur participation .Parmi les préalables devant rendre efficaces les
acteurs de santé publique et des communautés à la gestion
des services de santé figurent la formation des membres des structures
de gestion communautaires. Mais les informations disponibles ne permettent pas
de dire cette condition ait été satisfaite. Ce pouvait être
un moment idéal pour réfléchir, collectivement, à
la manière dont on allait profiter de ces ressources pour instaurer un
système capable de répondre aux besoins des populations.
L'amélioration de l'offre des services de santé de qualité
n'était donc prioritaire nulle part, pour aucun acteur.
Pour résumer l'importance que nous conférons au
processus de mise en oeuvre dans le fait que la qualité n'a pas
été prise en compte, nous croyons utile d'appliquer au
système de recouvrement des coûts ce qui a récemment
été énoncé dans l'étude du transfert des
politiques publiques tels que le programme international de lutte contre la
tuberculose (DOTS) ; l'approche syndromique des infections sexuellement
transmissibles (IST) ou les mutuelles de santé encore la prise encharge
intégrée des maladies de l'enfant (PCIME). La traduction de ces
politiques de développement en projets sociaux dans les pays du Sud
évolue selon trois sous processus que nous allons décrire. Nous
discuterons ci-dessous du rôle des intervenants à ces niveaux,
mais regardons, tout d'abord comment ces étapes se sont
déroulées dans les champs international et national pour la mise
en place du système de recouvrement des coûts.
Les organisations internationales procèdent souvent de la
même manière pour inciter à ce que leurs approches soient
appliquées dans les pays du Sud. Pour le système de recouvrement
des coûts ,ou tout comme pour les mutuelles de santé, tout a
commencé par des expériences locales qui ont produit des
résultats probants. Il s'en suit leur standardisation puis leur
vulgarisation et leur adoption au niveau mondial pour finalement être
conseillées et implantées localement partout. Il arrive souvent
que cette transposition d'approches ne puisse pas favoriser absolument pas les
adaptations aux contextes et aux particularités locales. Ainsi certains
chercheurs apportent une explication à l'absence de controverses au
plan international c'est qui nous a amené de parler d'effets de modes
induisant un jacobinisme.
Au plan national, nous constatons aussi que ces trois sous-
processus suivent le même procédé Ainsi nous parlait un
médecin chef « lorsque vous recevez des directives centrales
pour mettre en oeuvre une politique publique, vous n'avez pas d'autres choix
que de le faire, ceci est d'autant plus vrai que le rôle de la
société civile et des communautés est minimal dans ce
processus ». Les contestations, ou simplement les discussions, ne
sont pas possibles, pas plus envisagées par les acteurs. Les ONG, a
priori acteurs du changement social, ont été absentes sur ce
terrain, en raison de leur manque d'expérience. L'existence de ces
fenêtres d'opportunité n'a pas du tout ouvert les débats et
les discussions sur les perspectives de la mise en place des services de
santé de qualité. Nous le verrons dans les pages suivantes que
les directives centrales évoquent peu ou pas du tout l'importance de la
mise en oeuvre des services de santé de qualité. Et lorsque cela
est abordé, c'est souvent de manière floue et totalement
verticale. Aucune marge de manoeuvre n'est laissée aux acteurs
périphériques dans la résolution de ce problème.
Les responsables politiques et sanitaires du pays ont une part de
responsabilité dans ces manquements politiques .Dans le souci de ne trop
s'imposer les partenaires internationaux n'ont pas usé de leur pouvoir
d'incitation et du droit de regard, pendant ces moments très
déterminants, à l'exception de la banque mondiale(BM) , de la
banque africaine de développement (BAD) et fonds monétaire
internationale (FMI) qui sont plutôt intransigeantes aux
procédures de décaissement des fonds et des modalités de
remboursement. Il n'a été rapporté aucun cas ayant permis
de se référer aux connaissances qui furent employées avec
succès lors de la formulation de projets pilotes antérieurs. De
même la formulation des objectifs du système de recouvrement des
coûts, n'a pas été l'occasion d'identifier les facteurs
permettant d'anticiper et de lutter contre les dysfonctionnements affectant la
qualité des services de santé. Il fallait vérifier que le
processus de « recouvrement des coûts » allait
fonctionner, et la capacité des différents points de prestations
de santé à offrir des soins de qualité à tous. La
tendance actuelle nous amène à croire que le système de
recouvrement a besoin de la mise en oeuvre des mutuelles de santé, pour
permettre afin à tous d'accéder aux services de santé de
qualité. Plusieurs structures mènent actuellement de nombreuses
expériences et recherches en rapport avec le sujet, dont les
résultats pourront probablement révolutionner pour l'accès
de tous aux services de santé de qualité. Les rares ONG qui
existaient lors du lancement de ce système ne pouvaient pas intervenir
dans le débat en raison de leur manque d'expérience. Le personnel
qui avait conçu ce système avait souhaité attirer
l'attention des dirigeants et planificateurs sanitaires sur l'importance de
trouver une solution aux principaux problèmes qui se présentaient
de manière récurrente. Mais il n'a pas été tenu
compte de ces suggestions. L'insuffisance de la décentralisation, et de
l'absence des connaissances des membres des comités de gestion sur cette
politique ont majoré par l'éminence de l'extension
géographique du système et l'accroissement des recettes et des
bénéfices. L'interprétation faite par les acteurs du
système de recouvrement des coûts et dans la sélection des
messages évoqués lors de ces occasions, trouve sa justification
sur la pérennité financière. Il s'agit là des
fameux principes de sélection et de détournement mis au jour par
les anthropologues (242(*)). Enfin tous les problèmes n'ont
été cernés par aucun des acteurs ce qui démontre
que les acteurs étaient surtout focalisés le processus extensif
du système sans cerner les éventuels dysfonctionnements pour
affecter le système et inhiber ou rendre nulle la qualité des
services. Certains auteurs comme Bayard, avancent qu'à ce moment
crucial de la formulation ou de la planification que les acteurs ne profitent
de ces instants pour trouver une solution d'un problème qui n'est pas
dans l'ordre du jour, bien sûr la qualité des services de
santé est à d'actualité d'où la
nécessité d'identifier les éventuels goulots
d'étranglement capables d'affecter la qualité des
services (243(*)). Les médecins et les infirmiers
chefs des centres et postes de santé ne semblent avoir retenu de leur
formation sur le système de recouvrement des coûts que les
dimensions financières et d'approvisionnement en médicaments. Les
autres membres des comités de gestion pensent que le système de
recouvrement sert à éviter la rupture des médicaments. Ce
n'est déjà pas si mal d'avoir des acquis, et l'importance que
les SSP confèrent à l'approche intersectorielle à l'aide
d'une technologie adaptée à la situation locale. On aura compris
que les deux dimensions principalement liées au changement social de la
stratégie d'Alma-Ata, soit l'accès univers de tous aux services
de santé de qualité et la participation communautaire, ne sont
absolument pas intériorisées par les agents de santé.La
qualité des services de santé bien que très
explicitée lors des formations sur les différents volets des SSP
est complètement occultée dans la phase de la mise en place et
les étapes suivantes. Certains auteurs avancent que les concepts de la
« santé pour tous » et de l'initiative de Bamako
continuent donc à être détournés et
interprétés dans le mauvais sens (244(*)). Retenir certains
éléments au détriment d'autres a aussi été
constaté concernant les agents de santé dans la mise en oeuvre de
la directive nationale en faveur des du système national d'information
sanitaire. Les études menées dans le cadre de l'évolution
du système de recouvrement des coûts ont parfaitement
montré que les éléments relatifs à l'offre des
prestations de qualités notamment celles destinées à
certaines couches de la population ont été écartés
de l'interprétation de la demande ministérielle .
À propos du système de recouvrement des
coûts, le personnel ayant participé aux formations ont
pensé que l'accent a été surtout mis sur une
stratégie de renforcement de la politique des SSP fondée sur la
part du gain et qu'il n'a pas été fait cas à la dimension
de qualitative des services à offrir .Les membres des conseils de
développement sanitaire et social et ceux des comités de gestions
avancent qu'eux n'ont été sensibilisés que sur la gestion
financière et que de toute façon ils ne savent pas beaucoup sur
la qualité. Les résultats d'une étude effectuée le
fonctionnement des comités de gestion des formations de trois wilayas
révèlent que jamais la qualité des services ne fut jamais
mentionnée comme une priorité. L'absence de sensibilité
à la qualité des services peut s'expliquer par deux raisons
principales. D'abord, nous avons remarqué que le système de
recouvrement des coûts n'a pas été défini aux
professionnels de la santé et la qualité des services
évoquée est celle faite à partir des données issues
du système national d'information sanitaire. Lorsque les infirmiers
évoquent les indicateurs du système, ils se focalisent les
indicateurs de d'accessibilité financière ou
géographique, sans faire ressortir, les indicateurs de qualité.
Il subsiste donc une difficulté cognitive à concevoir l'existence
de ces groupes. Ensuite, cette dimension oubliée s'explique aussi
aisément pas le fait que les formateurs n'en n'ont tout simplement pas
parlé. Le système de recouvrement des coûts qui devait
induire un changement dans la manière d'offrir les prestations de
santé n'a pas été organisé de sorte que les aspects
qualitatifs puissent être une priorité aux yeux des agents de
santé. Et cela est vrai, quel que soit le type de formation que les
personnels ont reçus à l'ENSP ou dans d'autres structures.
Pourtant les formateurs de la cellule des soins de santé primaires,
avancent eux aussi au fil du temps que le personnel des formations sanitaires
n'accorde pas d'importance à la qualité des services de
santé. Dès on est en présence d'un système de
recouvrement des coûts amputée de sa dimension de l'offre des
services de santé de qualité. Mais selon le personnel du niveau
opérationnel et quelques cadres du ministère, les responsables de
la direction de la protection sanitaire ont eu une grande influence affairiste
pour perpétuer les aspects financiers au détriment de la
qualité du système. La qualité des services n'est
évoquée que lors de certaines formations techniques de
médecine interne destinées aux médecins. Mais cela ne
suffit pas, puisque ces types de formations ne sont pas récurrents. Les
discussions faites lors de leur formation sont théorique et, donc ne
faisant que très rarement allusion à la qualité des
services de santé. Cette sélection n'est pas due au hasard puisse
que ce sont même les promoteurs de ce système de recouvrement des
coûts qui confessent en disant qu'ils n'ont pas mis en place toute la
démarche permettant l'offre des services de qualité. Ces
personnes ont la mission écrivent les documents, qui organisent les
réunions et les conférences et que les décideurs
politiques lisent ou écoutent et promulguent des lois.
Pour certains acteurs, la qualité des services de
santé n'est pas une priorité qu'il faudra inscrire dans la
formation continue des acteurs. Elle ne l'est pas non plus lors de
l'implantation du projet (par. ex. activités de supervision) ou encore
au moment de l'évaluation. Devant une telle situation, il convient de
souligner l'importance de posséder des informations sur ce sujet lors de
l'évaluation finale, cette fenêtre d'opportunité qui
était à ce moment indiqué pour porter un jugement sur le
projet se serait, comme toutes les autres (formation, supervision,
réunions, planifications), fermées à jamais sur le nez des
communautés. Une étude réalisée en 2002 dans la
wilaya du Tiris Zemmour et l'analyse de la mise en oeuvre de l'IB par une autre
ONG internationale, ont produit les mêmes constatations.
Cette approche sélective de l'IB ne semble pas
l'apanage des personnes présentes dans ce district. L'association New
World Equilibre a réalisé en 2004 en collaboration avec le
réseau mauritanien de santé publique une étude sur la
qualité des prestations dans les services de santé au Hodh el
Garbi. L'objectif de cette étude consistait à vérifier si
les recettes générées par la vente des médicaments
essentiels et de la tarification des actes médicaux étaient
suffisantes pour financer certains coûts de fonctionnement des formations
sanitaires en vue de rehausser la qualité des services. Les
résultats obtenus ainsi obtenus révèlent que la
collaboration intersectorielle impulsée par la GTZ a été
déterminante .Par ailleurs la même étude explique que le
système de recouvrement des coûts dans les CSM de cette wilaya a
fait émerger quatre composantes : l'autofinancement des
activités de SSP, la participation communautaire, la vente des
médicaments essentiels et la priorité à la santé de
la mère et de l'enfant.
La vente des médicaments essentiels dans les
établissements et le paiement des actes de soins ne servent plus
à rendre accessibles les médicaments mais à couvrir
certaines dépenses de fonctionnement des formations sanitaires et
quelques investissements. Le personnel que nous avons rencontré, pensent
que la part du bénéfice destiné au fonds de
sécurité après une année devait servir à
renouveler des pertes de médicaments liées soit aux
péremptions soit à remplacer les dépenses faites à
la couverture des indigents. Mais dans le meilleur des cas cet argent ne fut
utilisé que pour assurer le déplacement des responsables des
formations sanitaires (cas du Trarza) et le paiement de la garde des
médecins (cas de Nouakchott).
Les institutions internationales impliquées dans la mise
en oeuvre de la politique de santé qui sont bien l'existence de ce
problème, n'ont pas apporté de critique à ce sujet. Pour
ce faire, elles ont reproduit, toutes les insuffisances liées à
l'offre des services de qualité des services de santé à
partir des données officielles sans faire d'analyse critique. Certes,
l'organisation du paiement direct est montrée du doigt comme un facteur
fondamental du délaissement de certaines activités non
génératrices de recettes, ce sont essentiellement la vaccination,
le suivi de la croissance des enfants, la consultation pré et
postnatale. Dans le même cadre le Ministère de la santé, le
FNUAP et la banque mondiale pensaient que l'intégration des
contraceptifs dans le système de recouvrement des coûts, allait
résoudre la qualité de l'offre de la planification familiale,
mais trois années après, on constate que cette activité
n'a pas été plus qu'elle ne l'était avant la vente des
contraceptifs. Une étude sur la qualité de gestion des points de
prestations (PPS) du programme élargi de vaccination menée dans
trois wilayas, révèle que les agents de ces PPS, ne
maîtrisent pas cette activité, car les cibles ne sont pas connues
et la sécurité vaccinale est mal
appréhendée (245(*)).Interrogés sur les origines de ce
problème, les responsables des formations sanitaires, se targuent de
manque de moyens pour former ce personnel et organiser les services. L'une des
conséquences immédiates de cette situation est la
fréquence des ruptures de vaccins. Pourtant le fonds de
sécurité cumulé pour l'ensemble du pays jusqu'en
Août 2004, s'élevait à un peu plus de deux cent millions
d'ouguiya, ce qui pourrait largement suffire pour former les quelques agents
sur l'intégration des activités et les normes de soins. Or, rien
n'est dit pour quelles activités de santé ou apparentées
à la santé ces fonds seront utilisés, alors que cette
problématique de qualité est restée non posée. Le
second facteur facilitant l'amélioration qualitative des services de
santé réside sur l'apport très important des partenaires
du système des nations unies, en terme de formation de suivi et
d'évaluation. Donc la qualité de l'offre des services est
affectée par le manque de rigueur au niveau des décideurs
techniques et de la démotivation du personnel pour les motifs que nous
avions évoqués plus haut. La banque mondiale indiquait que
« les techniciens de la santé et les membres des
comités de gestion n'ont pas encore fait preuve de beaucoup
d'imagination pour apporter des améliorations de la qualité qui
répondent aux besoins des populations » (246(*)). Ainsi, non
seulement le jugement est sévère sur la qualité des soins,
mais aussi aucune discussion ne porte sur l'affectation des fonds à
l'amélioration de l'accès universel aux soins.
Les nombreuses opportunités offertes et devant
permettre la rencontre des deux courants n'ont pas été saisies
essentiellement pour deux raisons : le processus jacobin de la mise en
place et l'approche sélective du système de recouvrement des
coûts.
6.3 La capacité des acteurs :
Les acteurs impliqués dans la mise en oeuvre de la
politique nationale de santé devaient se focaliser sur les
critères énoncés par Judith Bruce :
6.3.1 Le choix des actions :
Pour le succès de cette politique de santé
devait provenir d'une analyse très poussée des politiques
précédentes. Selon les études de Kingdon ; relatives
au développement des politiques publiques, deux facteurs peuvent
faciliter l'ouverture d'opportunité :
Les mutations et des orientations : La communauté et
les acteurs intervenant dans le processus de la politique communautaires, ont
des connaissances et des méthodes relatives aux solutions permettant
des changement en vue d'améliorer les services de santé en terme
de qualité. Il s'agit de découvrir les facteurs favorisants les
mutations à prendre en compte dans la conception, l'élaboration
et dans la mise en place de ces solutions. Les acteurs doivent faire des
efforts pour l'uniformisation des procédures permettant
d'accroître la fiabilité des unités de livraison de
prestations de santé. Il faut s'assurer que les alternatives ainsi
identifiées ne soient pas faites exclusivement sous l'influence des
effets de mode incompatibles avec la réalité du terrain.
La prise en compte par les responsables de l'apparition d'un
nouveau problème. Selon toujours Kindong, l'intention d'identifier et de
prendre en compte l'apparition d'une opportunité par les acteurs,
relève de leur capacité d'analyse et est un des
déterminants essentiels de leur intention de les saisir. Autrement dit,
c'est en fonction de la compréhension qu'ont les acteurs de l'existence
ou de l'absence d'une opportunité que cette dernière sera mise
à profit. Dans la ligne droite de ces considérations, nous
croyons également, dans le contexte de notre thèse, que la
perception des acteurs à l'égard de la présence ou de
l'absence d'opportunités est largement influencée par le fait
qu'ils jugent possible ou non d'agir à la suite de la saisie de
celles-ci . À l'exception de quelques militants, on comprendra
aisément que les acteurs percevront inutile de tenter de saisir une
occasion qui s'annonce, s'ils croient fermement que même si elle
apparaît et qu'ils la saisissent, il sera impossible d'agir pour des
raisons structurelles et sociales. Dès lors on fait appel à
plusieurs préalables dont les plus notoires sont : la connaissance
du problème à résoudre, sa sensibilité, et sa
spécificité, ainsi que de la motivation, l'autonomie et le savoir
faire des acteurs. Le choix des actions succède à
l'identification des problèmes et de leur vulnérabilité,
ainsi dans le cas spécifique de cette étude, nous avons pu
constater que malgré l'apparition des occasions d'analyses n'a pas
permis d'évaluer les contraintes. Les changements dans le social tel que
le secteur sanitaire qui exigent une anticipation sur les difficultés,
ce qui induit une vision à long terme. Chaque acteur devait
étudier ces changements, puis définir les actions prioritaires
à son niveau .Les décideurs politiques pour leur part
devraient avant de voter des lois, de comprendre leurs enjeux et leur impact
sur la population.
Dans le contexte de la présente recherche, deux
éléments particuliers paraissent infirmer une incapacité
d'agir vis à vis de l'apparition d'une opportunité, traduite par
les dysfonctionnements du système de santé et l'absence de
solutions.
6.3.1.1 Les dysfonctionnements du système de
santé
L'exécution des deux derniers plans nationaux de
développement sanitaire qui (Projet santé population et PASS)
devait être le cadre de réflexion et de concertation entre les
différents acteurs pour promouvoir le bien être des populations.
Mais on a souvent assisté des chevauchements et des situations
conflictuelles entre les acteurs. Ce qui est à l'origine des
dysfonctionnements constatés çà et là dans le
système de santé. Malgré le dispositif mis en place pour
mener cette politique avec succès, il n'a pas été question
pour quelqu'uns acteurs de résoudre certains dysfonctionnements
liés à l'organisation des services. Ce qui explique pourquoi ils
s'estimaient incapable d'agir et par conséquent ne s'emparaient pas des
occasions existantes, pour améliorer les dysfonctionnements du
système de santé. D'ailleurs le système de santé
mauritanien est habitué à cette situation dans laquelle, tous les
partenaires du ministère de la santé ne faisaient poser que les
problèmes sans proposer de solutions. En 1996, un médecin
expatrié relevant d'une ONG internationale avait constaté
quelques dysfonctionnements au niveau d'un centre de santé soutenu par
cette ONG; et avait a rendu compte cette situation à la DRPSS ;qui
n'avait pas souhaité tenir compte de cela. Dès à
présent nous ferons remarquer que ces situations, ne sont pas
typiquement mauritanien et que ce pas non plus nouveau, puisque des experts, on
fait état de cette situation au niveau de d'autres pays de la sous
région. Ces dysfonctionnements sont souvent organisationnels dont les
propositions de résolutions relèvent souvent de la contribution
de l'ensemble des acteurs. Le plus souvent d'ailleurs, ce sont les autres
acteurs qui ont le flair pour identifier les problèmes de l'organisation
du système de santé, car ils ont souvent une vision transversale,
alors que les services étatiques ne cherchent qu'à
exécuter leur programme. Renny Clein avance que si le système de
santé n'a pas amélioré l'état de santé de
ses cibles, il y a lieu de méditer quel fut le rôle du
commanditaire et de ses collaborateurs de la définition de la mise en
oeuvre et du suivi de celui-ci (247(*)).Toujours dans le même ordre
d'idées, le représentant résident de l'OMS à
Nouakchott, Dr.El Hadi Benzrough, précisait en 1998 lors du lancement du
groupe thématique de la santé de la reproduction que chaque
rencontre entre partenaires devait être l'objet d'échanges et
d'opportunités pour atteindre les objectifs de santé publique
(248(*)). Dès lors le ministère de la
santé et ses partenaires, doivent faire beaucoup d'efforts en vue de
pallier aux dysfonctionnements et pour accroître l'utilisation et la
qualité des services. Nous analysons dans ce qui suit uniquement
les plus importants déterminants, parmi d'autres, d'une grande partie de
ces troubles systémiques. Les dysfonctionnements du système de
santé n'étaient pas uniquement que d'origine locale, mais et
surtout provenaient de la défaillance du niveau central. A ce sujet, les
DPRSS accusent l'administration centrale d'avoir retardé, toutes les
actions permettant de corriger le système de santé. Les revues
des soins de santé primaires étaient les moments propices pour
saisir les occasions .Dans le cadre de la formation des DRASS, le travail
réalisé par Guillaumot et col. en 1993 était l'outil
fédérateur de tous les acteurs.
Le programme national de santé de la reproduction est
arrivé à un moment donné à créer un contexte
favorable à l'émergence de la prise en compte des
opportunités. Il s'en est suivi l'élaboration des normes et
procédures en santé de la reproduction, dont la conception a
été laissée à l'appréciation de quelques
fonctionnaires du MSAS. Ainsi les activités de toutes les moughataas du
pays devront répondre aux normes et des canevas centralement
décidés (249(*)). Certes il est indispensable d'harmoniser
de manière cohérente des normes devant servir de
référence nationale pour atteindre les objectifs de la politique
de santé, mais il également souhaitable que les services de
santé périphériques soient impliqués dans la
définition de celles-ci .Cela suppose de laisser une certaine marge de
manoeuvre aux instances sanitaires périphériques. Mais les
éléments actuels sont révélateurs d'un
système encore très centralisé. D'ailleurs les directeurs
régionaux pour la promotion sanitaire et sociale rappellent à
leurs collaborateurs l'importance de suivre les directives nationales et
l'interdiction formelle de prévoir des activités à la
marge de ces préceptes. La mise en oeuvre du Plan d'action national de
santé et de l'action sociale pour la période allant de 2003
à 2008 prévoit d'utiliser un budget réparti entre le
niveau central (74% ) et pour les wilaya (36%)(250(*)). Le niveau central
souhaite donc conserver de nombreuses prérogatives ou alors des moyens
ainsi pour donner du travail aux professionnels de santé qui sont
concentrés dans la capitale. Les ressources destinées au
financement du PNDS, sont générées par la réduction
de la dette du pays et par les donateurs internationaux (fondation Bill Gate
et fondation Jimmy Carter) doivent être redéployées dans
les secteurs sociaux donc au niveau communautaire. L'évaluation des
besoins en équipements et instruments médicaux, de même que
leur achat se font jusqu' à présent par le niveau central. En ce
qui concerne les dysfonctionnements liés au système de
recouvrement des coûts, ils sont nombreux et distribuent de façon
transversale. Mais les plus notoires concernent la CAMEC, la DPL, les CDSS et
les comités de gestion, donc ils sont surtout d'ordre législatifs
et réglementaires. Ensuite viennent les problèmes liès au
suivi et à l'évaluation du système de santé, c'est
pourquoi en 2005 le gouvernement a crée l'Institut National de Recherche
en santé publique. Mais de plus près on s'aperçoit qu'une
telle mesure ne soit pas appropriée par rapport à la dimension du
problème, car ce sont les chercheurs qui font défaut et non la
structure. Le système d'information sanitaire a également
été défaillant, il est responsable de l'accentuation de
certaines dérives. En tant que système national, il devait servir
de miroir pour l'ensemble des niveaux et par conséquent permettre la
correction des problèmes liés à l'offre des services. En
l'absence d'informations émanant des diverses sources, les
décideurs et les professionnels passent souvent à
côté des problèmes sans rendre compte et par
conséquent ne peuvent pas sur les dysfonctionnement de manière
adéquate.Selon Mohamed Biadillah, les difficultés et les
dysfonctionnements des services de santé ne sont pas
insurmontables ; et mais les techniciens de terrains justifient leurs
résultats par manque de ressource. Pour eux la première
difficulté réside dans le fait qu'on relie toujours la
qualité à un surplus de moyens, or il a été
constaté dans le département de la santé qu'avec les
mêmes moyens le niveau de qualité diffère d'une
équipe à une autre. Ceci ne veut pas dire que les moyens
financiers ne sont pas importants mais qu'il faut avoir le souci de
rentabiliser les moyens existants. La deuxième difficulté est en
rapport avec la diversité des prestataires de services et l'absence de
mécanismes de communication et de coordination pour adopter une
même stratégie. Enfin, l'absence d'un organe qui devrait s'occuper
de la mise en place et du contrôle des normes des soins, (genre agence
nationale de normalisation ou d'accréditation des services de
santé) ne permet pas l'offre des services de santé qualité
(251(*)). Le fonctionnement optimal des services de
santé en Mauritanie repose sur un politique, de la compétence et
de la conscience du personnel ainsi que la connaissance des
bénéficiaires de leur droit à l'accès des
prestations de qualité.
6.3.1.2 Le secteur est en cours de solution explicite
Toute nouvelle politique de santé induit souvent des
changements dans le courant des solutions à adopter.Ainsi l'analyse
faite Kindong sur la question démontre les solutions peuvent aussi
favoriser la survenue d'une opportunité. Or, force est de constater que
tant dans l'arène de notre recherche qu'au plan international, les
solutions proposées ne sont pas nombreuses pour rehausser la
qualité des services de santé dans un contexte de mise en oeuvre
du système de recouvrement des coûts.
Il faut d'abord reconnaître que les acteurs et
singulièrement les professionnels de santé n'ont pas oeuvé
pour trouver des solutions en faveur de la qualité des soins.
Malgré les nombreux discours politiques ou planificateurs sur la
question, il n'a pas été fait de cas de l'utilisation des
informations fragmentaires disponibles pour rechercher des solutions visant
l'amélioration de la qualité des services en Mauritanie. Ce qui
explique le manque de rigueur et l'absence de travaux sur la recherche de
solutions bien que cet aspect soit formulé dans les documents de
politique de santé et de planification opérationnelle (252(*)). Depuis le lancement de ce
système de recouvrement des coûts, certains acteurs avaient
cherché à connaître le niveau de satisfaction des usagers
par rapport à l'accès aux soins de qualité. Ainsi pour
vérifier si le système de recouvrement est apparu à leurs
yeux comme élément devant améliorer leur prise en charge
dans les formations sanitaires. L'étude transversale menée en
juin 1994, par le projet santé population, devait être le point de
départ pour la recherche des solutions.Même les études
entreprises à cette devraient permettre de créer un
système de monitorage au niveau des formations sanitaire des moughataas
(253(*)). Cette
dernière innovation est intéressante et réduira
éventuellement les situations d'exclusion temporaire pour l'accès
aux soins de qualité. Toutefois on sait également que ce
procédé ne réduit pas l'exclusion permanente (254(*)). Dans les moughataas
soumises à la présente recherche, des études ont aussi
été menées. Or, celles-ci se sont centrées sur les
prescriptions médicamenteuses ou la viabilité financière
des centres de santé (Caritas-Ong Naître et Grandir). On a donc
mis à l'écart les demandes d'études sur les mutuelles de
santé, ce qu'un médecin chef d'une moughataa de la n'a pas
apprécié. Aussi, il convient de préciser que les
intervenants dans la définition de la mise en oeuvre des projets de
santé publique n'ont pas accordé d'importance à de la
recherche de solutions permettant d'améliorer l'accès aux soins
.Cela n'est pas de l'unique responsabilité des autorités locales.
On remarquera d'abord que toutes les études,
précédemment citées, et bien d'autres, sont
effectuées en collaboration et/ou avec le financement d'ONG
internationales, d'organismes internationaux et de coopérations
bilatérales. En regardant le processus dans les autres pays de la sous
région , on se rend compte ,qu'il y a eu peu de travaux dont
l'expérimentation permet de proposer des solutions capables de
résoudre les inégalités face aux services de santé
de qualité. En 1999 Stierle et Kaddar ont réussi à
décrire les difficultés de mise en oeuvre de la qualité
des services, mais les résutats dont ils font allusions sont très
mitigés (255(*)). Le système de recouvrement dans
certains pays, n'apporte pas de solutions capable de promouvoir la
qualité des des services, car certains principes décrits par
l'initiative de Bamako ont été contournés au niveau
national (256(*)). Effectivement en Mauritanie, tel est est
le cas, car jusqu'à présent il n'a été
touvé de solutions pour les quelques problèmes qui affectent la
qualité du système de santé. Nous tenons à signaler
que l'absence de recherche des solutions concrètes à proposer aux
acteurs de terrain est un fait réel que le système de
recouvrement des coûts n'a pa pu résoudre. Nous avons
constaté que ces acteurs ne se sont pas empressés pour produire
de telles connaissances. Une telle situation ne dénote pas un manque de
volontarisme, mais plutôt l'absence de connaissances des acteurs
vis-à-vis de toute la problèmatique. Cependant il faut
reconnaître les communautés scientifiques nationales et
internationales, n'ont pas apporté leurs concours pour éclairer
ces acteurs. L'absence d'un terrain propice à l'émergence
d'alternatives devant servir aux choix de solutions désarme les leaders
locaux et le personnel de santé du niveau opérationnel.
6.3.1.3 l'importance des projets
La conception du premier plan d'action de santé de
l'ère des ajustements structurels, a été la base du
sytème de santé actuelle. En 1986, le Ministre de la santé
en personne avait balisé la politique de santé, car la plupart
des composantes des soins de santé primaires avient été
mis en place. Mais le gouvernement n'avait pas entièrement
adhéré au projet de ce ministre.D'ailleurs on remarque
qu'après le départ de celui du département de la
santé l'émergence de toute l'anarchie qu'a connu le
ministère de la santé. Les allocations du budget global de
l'État affectées au département de la santé et des
affaires sociales, n'ont jamais atteint les 10% conformément aux
recommandations de l'OMS. Ce qui n'a pas permis au gouvernement d'honorer ses
engagements sociaux jusqu'en 2000. Pourtant en 1992 le projet santé
population et le projet Dimension Sociale de l'ajustement structurel
prévoyaient de renforcer les activités à assises
communautaires dans les treize wilayas,mais à la fin des
échéances de ces programmes , aucun changement n' a
été relevé (257(*)). En revanche, de
manière relative, il est essentiel de noter que le gouvernement n'a pas
mis tout le poids et toute la rigueur qui devaient conduire à l'atteinte
des objectifs de santé. D'ailleurs, une certaine démagogie a
accompagné tout le processus de la mise en oeuvre de l'ensemble des
programmes prioritaires de santé, car les personnes placées
à la tête de ces projets appartiennent au rang à la classe
dirigeante et n'ont pas l'expérience de gestion des projets. Ce choix
place souvent les bailleurs de fonds dans positions assez délicate, car
il faut respecter et la les règles de l'organisation pourvoiseuse
d'aide et accepter les décisions de l'Etat partenaire. D'autre part le
gouvernement ne respecte pas certains de ces engagements financiers devant
compléter le budget additionnel destiné à ces programmes.
Il arrive souvent que les financements destinés aux forces armées
et de sécurité soit priviligiée, alors qu'aucune situation
de menace armée ne pèse sur le pays. Pendant ce temps, les
programmes de santé ou apparentés à la santé
souffrent d'insuffisances de ressources financières et de
dysfonctionnements dus à un manque d'intérêts de la part du
gouvernement. Ainsi en 2003, les allocations de la défense nationale et
la sûreté de l'Etat représenté un peu plus de 9%
(258(*)). Beaucoup de projets de santé en
attente n'ont pas pu être mis en oeuvre en raison d'un certain
désintérêt de la part des responsables du ministère
de la santé. C'est le cas de l'introduction du projet assurance
qualité dans les établissements de santé
(sécurité transfusionnelle, indépendance vaccinale, la
mise en place des incinérateurs des déchets pour les
activités sanitaires, la santé des adolescents).Ce pendant les
décisions les mieux acceptées et partagées sont celles qui
génèrent l'argent quelque soit leur faisabilité technique
et ou sociale. Ce qui dénote, un manque d'intérêts pour le
foisonnement des services de qualité au niveau de la hiérarchie,
car il faut dire au président de la république et a au premier
ministre à chaque fois que le bilan de la situation est positif. Les
institutions financières semblent adhérer aux mises en
scène laxistes des politiciens et de leurs conseillers.
Cette complicité fut manifeste en 1997, lorsque le
gouvernement demanda à la banque mondiale de financer le Programme
d'appui au secteur de la santé et social, alors que la projet
santé population n'eut pas donné de résultats
satisfaisants. Une telle attitude developpée dans le partenariat entre
le ministère de santé et les bailleurs de fonds s'explique
l'absence d'entrepreneurs indépendants des politiques de santé et
des organisations de défenses de consommateurs de soins. Le
ministère de la santé agit au nom de l'Etat avec le soutien de
ces partenaires, qui possèdent des propres ressources pour atteindre des
objectifs précis souvent non conclus avec ceux des
bénéficiaires. Il se crée ainsi une synergie entre
gouvernement et partenaires au développement pour un projet bien souvent
non souhaité et non sollicité par les prétendus
bénéficiaires. Ces deux acteurs développent des
interactions empreintes d'enjeux de pouvoir sans la participation réelle
du bénéficiaire. Le bénéficiaire n'est donc pas
toujours en mesure de refuser l'aide ciblée du donateur. Dès lors
nous supposons qu'un projet quelque soit dimension doit faire d'un plaidoyer et
être appropriée par toutes les parties. Nous ne prétendons
pas dire que cette connivence entre les représentants du gouvernement et
des partenaires est illicite mais cela pourrait mieux se passer s'il y avait
l'implication des communautés et de la société civile. Ce
qui permet d'afficher un certain volontarisme pour la mise en oeuvre d'une
politique sociale. Les projets prioritaires de santé doivent constituer
des réponses appropriées aux aléas et aux défis
conjoncturels. Les rapprochements que nous avons développés
à la suite de la rencontre de ces acteurs, permettent de croire que plus
de curiosité de la part des politiciens, plus d'implication des
communautés dans le choix des actions avec l'injection de moyens
financiers additionnels seraient autant de facteurs capables de rehausser
l'importance et les retombées positives des projets. Et si toutes ces
ressources du le pays étaient utilisées efficacement, elles
deviendraient des atouts. Elles pourraient impulser une amélioration
pour l'accès de tous à l'offre des services de qualité.
6.3.2 Adaptation et acceptabilité des services :
Depuis le début des années 1980 pour atteindre
leurs objectifs, le ministère de la santé a défini une
politique de santé focalisée sur le couple de la mère-
enfant. Des services de santé doivent être en adéquation
avec les besoins des communautés furent mis en place, malgré
l'absence des informations fiables à partir desquelles des actions
pérennes devraient être prises. Au début de cette
période, le concours de l'agence américaine pour le
développement international à jouer un rôle
déterminant dans la mise en place des services et la formation du
personnel. La verticalisation des projets de santé publique fut le
principal point faible du processus de la mise en oeuvre de cette politique.La
mise en place du projet santé population entre 1991 et 1996 qui
prônait la décentralisation et la polyvalence n'a pas pu
résoudre le problème de l'adaptation des services aux besoins des
communautés.L'évaluation du système de santé
commandité par le ministère a donné des orientations
partielles sur la satisfaction des prestations des services de santé,
car les acquis sur la couverture vaccinale à la fin des années
1980,se sont carrément affaissés. Selon Hmeyadda, certains
avaient incriminé le système de recouvrement qui selon eux ne
prenait en compte que la dimension de la disponibilité des
médicaments, reléguant les autres aspects au second rang
(259(*)). Dès lors le ministère de la
santé ordonnant le développement de l'intégration des
services et la polyvalence du personnel des formations sanitaires. Ainsi dans
le cadre du PASS, plus axes d'intervention en faveur de l'intégration de
services furent édictés par la direction de la protection
sanitaire, tandis que la direction des affaires administratives et
financières multiplia les formations du personnel. Malgré la
réalisation de toutes ces actions, les problèmes
persévéraient à cause de la non prise en compte de la
perception par la communauté,
des prestations qui leurs ont été offertes et
l'absence d'évaluation de compétence du personnel en
santé. Or le succès d'une telle réorganisation
structurelle réside sur l'adaption et l'acceptabilité des
services en lien avec les composantes compétence du personnel et
satisfaction des communautés. On a vu dans la définition des
soins de santé primaire que les serivces de santé doivent
être non seulement accessibles mais également acceptables pour les
communautés.Ainsi la formulation de la politique doit refléter
les actions que l'on désire réaliser. Au cours de ces deux
dernières décennies la politique mauritanienne de santé
s'est focalisée sur les services de santé maternelle et
infantile, sans oublier les autres. L'analyse d'étude situationnelle de
1997 sur les services de santé de reproduction et l'adoption du
programme national de santé de la reproduction furent des actions qui
devaient impulsél'adaption du système de santé, car
plusieurs facteurs étaient réunis pour intégrer et
diversifier les prestations de soins. Le programme de la maternité sans
risque de Nouakchott qui a redynamisé les activités de
santé maternelle et infantile, devait réguler les
activités des formations sanitaires, grâce à la mise en
place de plusieurs entités périnatales.
Le suivi des grossesses (consultations pré et postnatales=
CPN, CPPN), on effet il s'agissait de rendre disponible ces prestations partout
dans le pays en vue d'identifier les problèmes liés à la
grossesses, pendant et après l'accouchement.Il fallait que des
structures et du personnel soient disponibles sur le terrain, ainsi le
Ministère de la santé devait recruter de nouvelles accoucheuses
auxiliaires en vue de combler le déficit de sages femmes.C'est le cadre
de la mise en oeuvre du programme national de la reproduction et du PASS, que
le FNUAP et la banque Mondiale ont financé, la formation de ces
accoucheuses, faite à l'Ecole Nationale de santé publique.Il est
noter que ces prestations. Les demandes des femmes en état de grossesse
devraient être satisfaites et l'utilisation de ces prestation
rehaussée de plus 85% en 2006 et passer à plus de 54% des femmes
ayant fait deux vistes et plus (260(*) ). Mais comme nous l'avions
déjà évoqué dans un précédent
chapitre,les sages femmes n'étaient pas dans toutes les wilayas .Les
accoucheuses nouvelles avaient du mal à rejoindre de leur poste en
raison dela mise à jour de leurs salaires, car c'étaient aux
communautés de leur prendre en charge grâce .
La prise en charge intégrée des maladies de
l'enfant (PCIME),
L'espacement des naissances,
Les soins obstétricaux et néonataux d'urgence
(SONU), grâce au renforcement du système orientation recours.
Ce projet, bien que focalisé sur la
périnalité devrait ouvrir de nouvelles perspectives
d'intégration et de diversification des soins. Mais l'adaptation des
services de santé, requiert non seulement une volonté politique,
surtout des compétences en organisations et méthodes. Il semble
au regard des expériences décrites un peu partout dans le pays
que les médecins généralistes nommés pour
coordonner les programmes de santé, n'ont pas de qualification pour
manager de telles actions.Les autres catégories de personnels,
singulièrement les infirmiers s'intéressent plutôt aux
fonctions médicales qu'à celle de gestion des unités de
soins.
Le Programme élargi de vaccination
décentralisé avec des points focaux dans les structures
bénéficient de plus en plus de confiance, et s'adapte au contexte
de chaque communauté. Selon Ba Saïdou, l'expérience en
santé communautaire de la fin des années quatre vingt, avait
réussi parce qu'au-delà de certaines considérations
politiciennes, les différents projets du ministère de la
santé avaient beaucoup travaillé l'homogénicité des
interventions du niveau central.La carte de suivi de l'enfant en illustre
l'exemple.
L'adaption qualitative des services de santé est faisable
à moindre coût grâce à un redéploiement des
ressources. Pour satisfaire leurs ambitions qualitatives, les services de
santé doivent adapter leurs fonctionements pour permettre une prise en
charge à la fois globale et diversifieé des individus, des
familles et des communautés.
Une prise charge globale visant à offrir sur place aux
cibles l'ensemble des prestations grâce à la disponibilité
des unités de livraisons de soins et au renforcement des moyens induits
par les systèmes de recouvrements des coûts. Selon R.Pineault
« l'acceptation de ces services par les communautés
bénéficiaires se traduira par l'amélioration de plusieurs
indicateurs de santé ».Mais cette acceptation passe
nécessairement des activités de plaidoyer auprès des
décideurs nationaux et locaux, ainsi que de la fourniture permanente et
soutenue des informations de santé (261(*)).
6.3.3 Informations destinées aux usagers :
Le système de santé devrait être capable de
donner aux différentes cibles de santé publique des
renseignements complets, précis, clairs et scientifiquement exacts pour
les aider à prendre les meilleures décisions relatives aux
services disponibles. En fonction de la cible (la communauté ou
l'individu) la manière de d'informer et de communiquer sera
différente. Pour la communauté, les informations qui lui sont
destinées sont surtout d'ordre promotionnel et préventif.
Le plaidoyer et le marketing social restent les approches les
plus utilisées dans ce cadre. Le plaidoyer devait permettre de modifier
la perception des décideurs qui pensent que tout ce qui concerne la
santé est l'apange du seul personnel de santé et par
conséquent ils n'ont à ajouter aux propositions et
décisions de ceux ci. Depuis 1998, dans le cadre du PASS, le
Ministère de la santé avait prévu une série de
formations du personnel impliqué dans la mise en oeuvre de la politique
de santé en plaidoyer, on sait que cette programmation n'a pas
été exécutée. Un bon nombre d'agents de
santé pensent que le plaidoyer n'est aussi impératif pour la mise
en oeuvre des services de santé, car les décideurs
adhèrent de toute manière s'ils savent que les services
créent des moyens supplémentaires. Cette impression est un peu
erronnée, car les effets recherchés vont au-delà de
l'adhésion tacite des décideurs à l'acquistion des moyens
financiers. Il faut faire changer la vision partielle de ceux-ci
vis-à-vis des décideurs en ce qui concerne leur entière
adhésion à la mise en oeuvre des programmes de
développement sanitaire. D'où la nécessité de
mettre au point une stratégie de plaidoyer visant les dirigeants et les
responsables des décisions communautaires. Dans le cadre de notre
présente étude après avoir analysé les politiques
du gouvernement et les lois en vigueur concernant la politique de santé,
nous avons interviewé plus de 100 leaders politiques et communautaires
et agents de santé, nous nous sommes rendus compte, que tous les
manquements pouvaient être jugulés par un plaidiyer soutenu. Dans
son étude réalisée auprès d'un grand nombre de
leaders comunautaires et politiques en 2001dans les wilayas de
l'intérieur, l'association New World Mauritanie rapporte plus des trois
quart des interrogés disaient n'être pas suffisamment
informés de l'importance de leur rôle dans la gestion des services
de santé (262(*)). Mais sans une stratégie de
plaidoyer fondée sur un personnel compétent et une franche
collaboration entre les acteurs, il ne sera pas aiser de convaincre les
décideurs en vue de l'adoption et la mise en oeuvre de la politique de
santé. C'est en se regroupant pour adopter un but et un thème
communs, que la société civile, les partenaires au
développement et les communautés pourront exercer une influence
certaine sur les décideurs.
Le marketing social est défini par Philip Kotler
(l'inventeur de la notion), comme « l'application des techniques et
des outils du marketing commercial à des milieux relevant de
problématiques sociales, environnementales ou culturelles (
263(*)). Ainsi
selon son concepteur, le marketing social allie plusieurs
éléments des approches traditionnelles visant à susciter
les changements sociaux de façon planifiée et structurée;
il mise sur le progrès et les compétences en matière de
communication et de mise en marché. Il fait appel aux techniques de
marketing pour susciter la discussion, promouvoir la diffusion de l'information
et l'adoption de valeurs et de comportements. Il contribue de la sorte à
créer un climat propice au progrès social et à l'adoption
de nouveaux comportements. Ce marketing social aura pour cible les individus,
les familles et les communautés en vue de promouvoir des produits et
actions de santé. L'organisation des campagnes nationales de vaccination
contre la poliomyélite de ces dernières années, a
utilisé le marketing social, ce qui dénote du relatif
succès de ses campagnes. Mais il faut reconnaître que ces
approches ne pouvaient être appliquées en Mauritanie pendant
l'ère de Ould Tayya et de son parti républicain
démocratique et social (PRDS). Car les leaders de ce parti
étaient dogmatiques et vivaient de paranoia, de ce fait, il
n'était pas permis à tous de mener ce marketing social. Seul le
volet mobilisation sociale de World Vision avait tenté de mener cette
approche dans le cadre de ses projets de développement
intégré sous le contrôle des responsables locaux du
PRDS.Une troisième alternative la communication interpersonnelle (CIP)
grâce au counseling ou à l'animation de groupe lors de tout
contact entre le personnel de santé et des usagers. Le counseling a
été de tout temps en raison de sa haute faisabilité et de
sa sensibilité pour impulser l'offre des prestations de qualité.
La qualité des services repose en grande partie sur
l'interaction entre prestataires et usagers de services de santé. Ainsi
comme le disait Kane Sidi Baïdy, « un quelconque soins ne pourra
être efficace que s'il comprend une infime partie d'information,
d'éducation et de communication » (264(*)). Les usagers bien
accueillis, traités avec respect et invités à poser des
questions ou à participer aux décisions de santé les
concernant, sont souvent ceux qui adhèrent aux prestations qui leurs
sont proposées et par conséquent participent activement à
la mise en oeuvre de celles-ci.
La compréhension et la satisfaction des attentes et
besoins des usagers représentent aujourd'hui une orientation
fondamentale de la démarche qualité. Elles conditionnent le
développement et la pérennité des formations sanitaires
Selon Paul Vanderbussch « L'écoute et
l'attention aux usagers doivent être présentes à toutes les
étapes de la vie des produits et services, de leur conception à
leur utilisation par les usagers, et à tous les niveaux d'un
établissement » (265(*)). Cette préoccupation
décisive oriente non seulement l'activité quotidienne des
professionnels mais également les choix stratégiques essentiels,
notamment le développement de nouveaux services. Il s'est
avéré que les professionnels des services de santé que
nous avons étudié n'ont pas cette approche, car ils disent qu'ils
n'ont pas assez de temps pour prendre en considération ses dimensions.
L'écoute de l'usager est une composante indispensable
de tout système qualité, car elle fournit des informations qui
pourront être utilisées pour identifier les processus clés,
permettant orienter les objectifs, corriger les dysfonctionnements,
améliorer les produits ou services existants, concevoir de nouveaux
produits ou services. Mais dans le notre contexte le professionnel n'a pas
cherché à améliorer ses services, car pour qualité
ou pas l'essentiel est de faire son temps de travail est finir. Il n'y a rien
à découvrir auprès de l'usager, ce qui nous faire dire que
le manque de formation du personnel en sciences humaines et en management par
objectifs, est la principale raison de ces insuffisances. On sait ,que la
plupart des usagers ne connaissent pas leurs droits vis-à-vis du service
public en général et de la santé en particulier, de ce
fait il n'exhibe jamais ses préférences ou ses exigences
à un agent qui peut refuser de le soigner. Or beaucoup de
théoriciens de communication pour la santé pensent que le lien
entre les exigences de l'usager et sa satisfaction comporte une part de
subjectivité et implique de distinguer plusieurs types de qualité
selon le point de vue de l'usager et celui des professionnels :
- la qualité attendue par l'usager se construit autour
de ses besoins mais aussi de son expérience antérieure de la
prestation ou du produit désiré ;
- la qualité perçue est celle qu'il
expérimente. Elle dépend à la fois de la qualité
attendue et de la qualité délivrée ;
- la qualité voulue devrait être formulée par
la formation sanitaire sous forme de critères explicites à partir
desquels il est possible d'apprécier la conformité de la
qualité délivrée. Par exemple en consultation
prénatale combien de prigestes sont revenues aux dates indiquées
pour leur 3eme visite, cet indicateur est très important pour
apprécier la qualité des prestations déstinées aux
femmes enceintes, car les DRPSS en fontn un critère de qualité;
la qualité ainsi délivrée est perçue
réellement ou non par l'usager. Mais pour en connaître
l'appréciation, la professionnel doit entrer en relation avec l'usager
et l'écoute attentivement, mais le plus souvent il n' ya pas cette
relation réciproque du « donner et du recevoir ».
L'écoute des usagers doit permettre de réduire l'écart de
conception (qualité attendue - qualité voulue), l'écart de
perception (qualité perçue - qualité
délivrée) et l'écart de satisfaction (qualité
perçue - qualité attendue).
L'écart de délivrance (qualité
délivrée - qualité voulue) est du domaine de la recherche
de conformité assurée par les démarches
d'amélioration des processus et de résolution de
problèmes. A ce titre les résultats de l'analyse situationnelle
de la santé de la reproduction ont démontré le manque
d'interaction entre les usagers des services et les prestataires est en partie
responsable de la mauvaise qualité des prestations (265(*)). A ce titre, pour
renforcer ce dialogue, les organisateurs des services de la planification
familiale illustrer approche par deux verbes (BERCER au niveau des formations
sanitaires et PERCER si l'on se situe au niveau communautaire).Le
« B » signifiant la bienvenue à l'usager ;
tandis que le « P » traduit la présentation de
l'agent de santé venue faire la visite à domicile. Le restant des
lettres «E= Echanger, R=renseigner, C=choisir, E=expliquer,
R=remercier » a la même signification. Ce qui dénote
l'importance accordée par aux informations fournies aus usagers.Mais
souvent des conditions peu propices à ce dialogue ne sont pas
réunies.Ce manquement peut être lié soit aux prestataires
(manque de temps du à la grande affluence d'usagers ou à celui
des usagers eux -même pressés pour rentrer et se vaquer à
leurs occupations quotidiennes) soit au manque d'intérêt porter
par le personnel à cette étape d'offre de prestations.
6.3. 4 Compétences techniques :
La mise en oeuvre des soins de santé à travers le
système de recouvrement des coûts voulait faire du personnel
soignant des agents polyvalents en vue d'offrir des prestations de
qualité.Pour cela la direction des affaires adminsitratives et
financières dans le cadre du projet santé population avait
programmé plusieurs formations techniques à l'intention du
personnel des centres et postes de santé.En raison de l'émergence
de plusieurs contraintes, ces formations se sont limitées au niveau des
médecins chefs de moughaatas. On sait que depuis plusieurs
années, il n'a pas été procédé à une
évaluation des compétences du personnel.De même qu'aucune
enquête de satisfaction des usagers n'a jamais été
réalisée à l'exception de celle menée dans
l'analyse situationnelle des services de santé de la reproduction. En se
référent sur le modèle » les Sept Piliers de
l'information de Tony Bainton de la society of college and university
librairies, la définition et la mise en oeuvre d'un paquet minimum de
services supposent que l'ensemble des prestataires bénéficie
d'une formation préalable à leur prise de fonctions, puis d'une
formation continue périodique intégrant les derniers
résultats scientifiques (266(*)). Par ailleurs, une supervision
adéquate peut faciliter l'adoption par le personnel des pratiques
recommandées.
6.3.5 Continuité des
soins :
La continuité des soins comprend plusieurs types qui sont
d'approches différentes selon que le soin soit curatif ou
préventif. Dans les pays développés cette
continuité s'est focalisée sur la prise en charge des maladies
chroniques et les personnes bénéficiants de soins à
domiciles. Dans les pays où les progès ne sont pas assez
développés, la contnuité des soins concernent surtout la
santé maternelle et infantiles et la santé mentale. Mais la
continuité des soins doit faire l'objet d'une attention continue parce
que les progrès rapides, les nouveaux traitements et le
déplacement des soins du milieu conventionnel vers l'extérieur
favorisent la fragmention des soins. Dans le contexte mauritanien, la
problématique de continuité des soins se pose de manière
différente de ce que nous avons parlé précédemment.
En effet le type de continuité des soins le plus répandu est
d'ordre informationnel. Le système de recouvrement des coûts n'a
pas non plus inscrit par ses objectifs de vulgariser la continuité des
soins, cependant ce problème se pose de manière
récurrente. De toute façon, la continuité des soins
même sans être exprimée dans la politique de santé,
est un réel problème, là où l'accessibilié
et la disponibilité des services de santé sont très
faibles.La continuité des soins doit constituer des priorités
dans des zones d'endémies de maladies infectieuses (infections
respiratoires bactériennes, la rougeole, les oreillons, la
méningite, le SIDA...) et parasitaires (paludisme, schistosomiases). Les
formations sanitaires du niveau opérationnel n'ont pas de projet sur
cette continuité de soins.Les changements
On doit s'assurer que les usagers reçoivent bien les
services et les soins de santé dont ils auront besoin
ultérieurement en rapport avec leur problème de santé,
pour en éviter les complications. Il faut qu'ils sachent quand revenir
au centre et qu'ils aient accès aux services si besoin en est.
Chapitre 7 : Conclusion de l'étude et
recommandations
Au terme de cette étude sur la qualité de l'offre
des services de santé qualité en République Islamique
Mauritanie,nous avons mis en exergue plusieurs facteurs ayant influé sur
la mise de la politique nationale au cours de ces douze dernières
années.L'accès des populations mauritaniennes à l'offre
des services de qualité est resté un impératif que tous
les acteurs s'efforcent de mettre en oeuvre à travers le système
de recouvrement des coûts des services de santé inspiré de
l'Initiative de Bamako .Les différents plans directeurs nationaux de
santé de l'action (du 4e au PNDS 2003 -2008) devaient
permettre à l'issue de leur mise en oeuvre de faire progresser le
niveau de fonctionnement du système de santé et
d'améliorer le niveau sanitaire de la population .La mise en place de
l'initiative de Bamako entre 1993 et 2005 a permis d'améliorer la
politique nationale de santé dans sa composante conception et
élaboration de projets de développement et des indicateurs
liés accessibilité géographique, et à la
disponibilité physique des services de même on assiste au
développement d'initiatives locales visant à développer
les structures de santé . Il existe une disparité entre les
wilayas, l'accessibilité et la disponibilité des services
étant réduites dans les zones rurales reculées et dans les
zones péri-urbaines à forte croissance démographique .Les
acteurs ou entrepreneurs de santé en Mauritanie ont également
à travers le système de recouvrement des coûts pu
intégrer d'autres dimensions de la politique nationale de santé
publique notamment la planification familiale, les mutuelles de santé et
le forfait obstétrical.
Cependant certaines insuffisances sont toujours perceptibles
et la couverture sanitaire aux niveaux primaire et secondaire ne permet pas
encore de garantir l'accès à un ensemble de soins curatifs et
préventifs et de services de santé essentiels de qualité
acceptable. Certes plusieurs pas ont été franchis en ce qui
concerne l'accessibilité géographique pour le niveau primaire,
mais le niveau de qualité des prestations techniques n'a pas beaucoup
évolué pour autant. Ainsi nous avons constaté à
travers les études de cas présentés dans cette recherche
tant au niveau national qu'au (problématique de la
décentralisation) qu'au niveau décentralisé (wilaya de
Nouakchott et celle de l'Assaba) que l'implication d'une
décentralisation partielle et irrégulièrement, le manque
d'implication des bénéficiaires,l'absence de collaboration
intersectorielle et les dysfonctionnements des services de santé
constituent les faiblesses et les menaces qui pèsent lourdement sur le
système de santé Mauritanien .
La décentralisation du secteur de la santé sur
laquelle repose la réussite du système de recouvrement des
coûts en tant que composante de politique sociale nationale,n'a pas fait
évoluer la résolution de la crise sanitaire de la Mauritanie. La
décentralisation des services annoncée depuis 1989 par l'adoption
du décret 89.064 créant les DRASS, le décret 92027
instituant le système de recouvrement des coûts et celui 2000.40
tranrmant les DRASS en DRPSS n'ont pas été suivis à la
lettre pour la mise en place d'une réelle et précise
décentralisation des services de santé. La
décentralisation se heurte actuellement à la faible
disponibilité des cadres capables d'assumer les fonctions qui leur sont
dévolues. Cette politique sociale est tributaire des capacités
techniques et gestionnaires du personnel en poste. Ce processus doit être
réajusté et amplifié par une délégation
accrue d'autorité et de ressources vers les niveaux
décentralisés. Pour cela, les rôles et les
responsabilités des différents niveaux du système de
santé seront définis plus précisément ainsi que les
règles concernant la circulation de l'information. La
décentralisation ne concerne pas encore les Moughataa. Ainsi les
structures furent mises en places sans que toutes les ressources permettant
leurs fonctionnements ne soient rendus disponibles. S'agissant du renforcement
des compétences locales pour pérenniser cette
déconcentration, nous pouvons avancer prudemment que le niveau central
n'à pas oeuvrer pour qu'elle soit effective car il a fallu onze (9)
années de mise en oeuvre pour évaluer globalement cette
décentralisation et procédé a des réajustements, ce
qui n'a pas à l'heure actuellement améliorer la situation. Au
niveau des wilayas, les DRPSS devront assurer le rôle de coordination,
de supervision et de contrôle de la mise en oeuvre du plan directeur.
Sous la supervision et le contrôle des walis et des conseils de
développement socio-sanitaire, ils auront avec leurs équipes la
mission de la planifier les activités, de répartir les ressources
budgétaires entre les différentes entités sanitaires, des
infrastructures, de superviser et d'animer la wilaya sanitaire. La
décentralisation du niveau DRPSS vers le niveau CSM n'a commencé
qu'au début de l'année 2004, alors que certains aspects de celle
devant s'effectuer du niveau central vers la wilaya ne sont pas achevés.
C'est l'aspect relatif au renforcement des compétences (formation
supervision et évaluation).En ce qui concerne la décentralisation
financière, cette question est beaucoup plus complexe en raison des
barrières érigées par la banque mondiale et la banque
africaine de développement pour le décaissement des fonds
(procédures d'objection et de non objection) (267(*)) et Certains
programmes verticaux ne veulent pas déconcentrer pas les moyens dont
ils disposent pour permettre aux wilayas de mettre en oeuvre leur plan
d'action, car ils pensent que le niveau opérationnel n'est capable pas
de réaliser seul leurs activités.
Au niveau des wilayas, certains DRPSS ne concourent pas
réellement à la mise en oeuvre de cette décentralisation,
car ils ne fournissent d'efforts pour la réalisation de leurs plans
d'action,c'est ce qui démotivent leurs collaborateurs qui restent les
trois quart de leur temps au chômage technique.
La décentralisation des ressources humaines restent
poser, le problème majeur auquel les DRPSS doivent gérer avec les
moyens de bord et aussi que le niveau central veut continuer à
gérer. Les effectifs du personnel de santé restent globalement
insuffisants et inégalement répartis tant entre les
différentes catégories professionnelles que sur le plan
géographique. La fréquence des abandons de poste,
l'absentéisme et la faible motivation générale sont
préjudiciables au bon fonctionnement des services du niveau
opérationnel.
La décentralisation du système de santé et
la participation communautaire (recouvrement des coûts) ont connu des
progrès significatifs. La politique de décentralisation n'a
été pas pu les DRASS fonctionnelles, et de même que les
comités de développement socio sanitaires (CDSS) et les
comités de gestion des formations sanitaires .Le plan de
développement des infrastructures sanitaire n'a pas été
réalisée selon les prévisions du ministère de la
santé.
Plusieurs problèmes restent liés à des
dysfonctionnements techniques des services de santé, et qui sont dus
soit à au manque de ressources humaines, soit à la
démotivation de celles-ci .
L'amélioration ou la reconfiguration des processus, la
résolution des problèmes, le traitement des dysfonctionnements ne
sont pas obtenus spontanément sous l'effet de la seule bonne
volonté des personnes concernées par ces
phénomènes. Les changements reposent sur l'utilisation
appropriée, et conventionnelle des méthodes et d'outils de la
qualité. Ceux-ci permettront de définir clairement l'objectif de
la démarche, d'analyser la situation existante, de définir les
actions susceptibles d'agir sur les causes des dysfonctionnements, de les
mettre en oeuvre sous forme de plans d'actions, d'évaluer leurs effets
et de les réajuster s'il y a lieu. Dans les formations sanitaires, nous
constatons que cette qualité tant soit souhaitée, n'est pas
partout recherchée. On sait pendant de nombreuses années, dans
les pays où cette problèmatique est résolue ou en voie de
résolution, la recherche de la qualité s'est basée
uniquement sur une amélioration constante de la compétence
technique des professionnels. La formation initiale, la formation continue ont
pour objectif de rendre toujours plus compétents les professionnels de
chaque métier. On sait également que le ministère de la
santé a organisé plusieurs formations pour améliorer la
qualité des soins, mais les résultats sont en deça des
objectifs visés, ce qui amène à remettre en cause
l'efficacité de ces approches. Celles-ci ont permis et permettent encore
quelque part ailleurs de grands progrès en terme de qualité mais
trouve sa limite dans la complexité des organisations.
Les évaluations périodiques permettent elles aussi
de comprendre quelle est la contribution de chaque formation à la
réalisation des actions et à l'atteinte des objectifs mais
également d'identifier les interfaces entre les professionnels
formés à cet effet et ceux qui ne l'ont pas été.
Selon R. Massé, « elles améliorent ainsi la
performance des processus transversaux en décloisonnant l'organisation
verticale traditionnelle ». appliqué dans notre champs
d'études, on se rend compte, les goulots d'étranglements
liés au centralisme,évoqué plus haut réapparaissent
en entravant la production de la qualité de l'offre des services. La
qualité produite, la satisfaction de l'usager du service
dépendent maintenant de cet aspect organisationnel au-delà de la
qualité technique de chaque étape du processus concerné.
Dès lors, il faut faire porter les efforts sur l'organisation de la
relation entre les professionnels.
La transversalité consiste d'une part à sans
cesse étudier les dysfonctionnements en regroupant les professionnels
concernés afin que chacun connaisse non seulement sa prestation propre,
mais aussi celles des autres, d'autre part quand cela est possible à
organiser la production directement de manière transversale en
réunissant les différents acteurs autour du processus. Les
contraintes des uns et des autres sont ainsi identifiées, connues de
tous, partagées et prises en compte.
C'est par cette démarche transversale qui conduit au
décloisonnement que l'essentiel des gains actuels en terme de
qualité est acquis en augmentant l'efficacité collective.
L'obtention de la qualité repose sur une aptitude de
l'organisation à améliorer constamment ses produits et ses
services. L'amélioration de la qualité s'obtient toujours par une
amélioration des processus réalisée étape par
étape. Elle peut être recherchée quel que soit
l'état initial. La démarche est itérative et vise des
améliorations successives : on parle d'amélioration continue.
Le repérage des problèmes et des
dysfonctionnements, leur analyse et leur traitement, est un moyen essentiel
d'améliorer la qualité avec un retour sur investissement
important et rapide. La mise en place d'une démarche qualité doit
conduire à une attitude systématique d'analyse et de correction
des problèmes et dysfonctionnements.
L'amélioration continue peut être
appliquée selon des modalités diverses. On peut ainsi mettre en
oeuvre des changements pas à pas, nombreux et
répétés, et également des modifications plus
importantes menées sur un rythme accéléré comme
dans le cas des méthodes par percées ou de la reconfiguration des
processus.
La mesure est un impératif de la qualité. La
mesure permet d'apprécier la satisfaction des usagers la
conformité des produits et services à des
références et le bon déroulement des processus.
Cela consiste en une objectivation du niveau de qualité
existant et des progrès réalisés grâce aux actions
d'amélioration. Elle permet également un suivi en continu de
certaines caractéristiques afin d'agir dès qu'une dérive
apparaît.
Cette culture de la mesure permet de dépasser les
opinions, les a priori et de prendre les décisions à partir
d'éléments factuels.
Mesurer permet aussi de valoriser le travail accompli, de donner
confiance aux professionnels et aux usagers sur le maintien d'une
qualité de production et d'apporter la preuve des progrès
réalisés.
Les démarches qualité actuelles sont des
démarches de management. Elles font appel au corpus théorique
développé autour de la notion d'amélioration continue de
la qualité ou du management de la qualité. Le concept de la
qualité est lié à celui d'amélioration continue de
la qualité. Il correspond à un mode de gestion du ou des seuveurs
qui, pour atteindre les objectifs stratégiques qu'elle s'est
fixés, intègre une démarche d'amélioration continue
de la qualité généralisée à tous les
secteurs de l'entreprise.
Les caractéristiques de cette approche ont
déjà été évoquées :
- il s'agit d'un système et d'une philosophie de
management ;
- l'amélioration de la qualité a toujours pour
raison d'être la satisfaction de l'usager et de ses besoins : l'enjeu de
la démarche est d'organiser l'entreprise transversalement pour
répondre à ces besoins ;
- l'engagement des dirigeants et l'implication du personnel
sont fondamentaux dans ce type de management ;
- la démarche s'effectue de façon
méthodique : la mise en oeuvre du concept nécessite des
méthodes et des outils choisis en fonction d'objectifs
opérationnels spécifiques ;
- la notion de processus que l'on cherche à
améliorer en permanence est au coeur de la démarche ; tous les
processus sont concernés qu'ils soient opérationnels, de soutien
ou de management ;
- la démarche s'effectue de manière pragmatique,
progressive en partant du fonctionnement existant et en se concentrant
prioritairement sur les processus clés ;
- il s'agit également d'une approche gestionnaire et
économique : elle vise la satisfaction du client au meilleur coût
et prend en compte lors de la définition de ses objectifs les ressources
disponibles. L'économie de moyens permet d'allouer au mieux les
ressources. Cette démarche assure la pérennité de
l'entreprise.
Les objectifs qualité s'intègrent dans les
objectifs de la politique générale. L'organisation du
système qualité, la structuration de la démarche, les
méthodes et outils employés sont adaptés aux objectifs
visés. La démarche s'effectue par étapes successives,
déployées à travers les différentes entités
de l'entreprise. Il est en effet inenvisageable de réaliser
simultanément l'ensemble des changements requis dans une entreprise.
La démarche est progressive car le développement
des actions qualité correspond à un investissement qui vise des
bénéfices à moyen terme. Cet investissement correspond en
grande partie à du temps de personnel, notamment celui de l'encadrement
supérieur et intermédiaire. La rapidité de mise en oeuvre
de la démarche sera une décision managériale fondée
sur l'étude des capacités d'investissement d'une part et sur la
capacité à mettre en oeuvre le changement culturel requis d'autre
part. Un rythme trop rapide conduirait à une mauvaise utilisation des
ressources et fragiliserait la démarche (découragement des
collaborateurs).
Ces caractéristiques expliquent que seul le management
de l'établissement peut assurer l'animation de la démarche et en
garantir la cohérence.
La démarche qualité conduit à la mise en
place d'une organisation adaptée : le système de management de la
qualité.
Selon l'ISO, le système de management de la
qualité est défini comme un système de management
permettant d'orienter et de contrôler un organisme (ex. : entreprise) en
matière de qualité ; le système de management est
lui-même défini comme un système permettant
d'établir une politique et des objectifs et d'atteindre ces objectifs.
Ce système vise à bâtir un dispositif
cohérent d'amélioration comprenant les éléments qui
vont faire que la démarche de progrès sera efficace et
pérenne, permettant ainsi à l'établissement d'atteindre
les objectifs qu'il s'est fixé.
Du point de vue des prestations offertes, les soins
préventifs et les activités promotionnelles n'ont pas eu la place
qu'ils méritaient. Ainsi, les taux de couverture de la consultation
prénatale (CPN) et des accouchements assistés, du programme
élargi de vaccination (PEV), de l'éducation Pour la santé
(EPS) contrastent avec les taux d'utilisation élevés des soins
curatifs.
La politique de médicaments essentiels a
été une réussite mais leur distribution
régulière par la DPM aux dépôts régionaux est
restée problématique. Des insuffisances sont notées dans
les capacités d'intervention et de gestion de l'administration
pharmaceutique et dans les procédures d'acquisition et de mise à
disposition des devises lors des commandes. Le guide clinique et
thérapeutique qui a permis une certaine rationalisation de la
prescription, n'est pas utilisé partout. La formation des prescripteurs
prédispose à cette situation. Le laboratoire de contrôle
n'est pas encore opérationnel pour garantir la qualité des
médicaments délivrés au public.
Le système actuel de référence reste peu
performant. Son articulation avec le niveau primaire n'est pas effective.
Malgré les efforts consentis en matière de rénovations de
leurs infrastructures et d'équipement, les établissements
secondaires (hôpitaux régionaux) et tertiaires (hôpitaux
nationaux) sont confrontés à des problèmes de statut,
d'organisation et de gestion, l'approvisionnement en médicaments et
matériels consommables, de financement et de disponibilité de
certaines compétences comme les chirurgiens (en particulier dans les
hôpitaux régionaux). Etant donné que les seules structures
tertiaires sont à Nouakchott, à plus de 1000 km de certains
hôpitaux régionaux, il est indispensable de créer des
structures tertiaires interrégionales afin de rendre accessibles les
prestations spécialisées aux populations.
Le secteur privé s'est développé
rapidement, apportant un complément au secteur public. Mais il est
faiblement encadré et contrôlé, ce qui suscite des
difficultés: concurrence avec le secteur public, explosion des
coûts, qualité parfois faible des prestations de soins et des
médicaments.
La performance du système de santé
nécessite une amélioration.
La restructuration du MSAS dont l'aboutissement devait soutenir
les wilayas n'a pas donné les résultats escomptés.
Certains services et divisions sont restés non opérationnels. Des
insuffisances sont constatées dans les domaines de la
réglementation, de la planification, de la gestion des ressources, de la
formation. Il en résulte une inefficacité dans l'allocation et
l'utilisation des ressources. Cette inefficacité est accrue par
l'absence d'intégration des activités et la faible coordination
intra et intersectorielle.
Le financement du système socio sanitaire n'est pas
encore adéquation avec les réels problèmes prioritaires.
La participation communautaire bien engagée dans la politique des
années 1980 à travers les structures et éducation des
masses, s'est effritée au fil des années à cause du manque
de confiance entre les populations et l'Etat et entre les populations elles
mêmes. Ainsi tout semble théorique pour ces communautés en
raison de plusieurs promesses non tenues, pour la mise en place des projets
sociaux de bases. La seule éducation pour le changement de comportement
en santé publique à cet égard n'était pas
suffisante pour convaincre et fidéliser les populations, mais il fallait
démontrer que l'Etat et ses partenaires agissaient pour le vrai
développement permettant d'accéder un état de santé
viable satisfaisant. L`absence de structures indépendantes et
d'organisations de consommateurs de soins ont les facteurs favorisant de cette
non participation communautaire. Les comités de santé ne jouent
pas toujours pleinement leur rôle. Leurs actions sont surtout
polarisées sur la gestion financière au détriment de la
sensibilisation et de la mobilisation sociale.
L'Etat, les partenaires et les populations ont consenti des
efforts louables pour élargir la couverture sanitaire à la
majorité de la population durant la période 1992-1996.
Ainsi la priorité accordée à la
santé dans les allocations budgétaires de l'Etat s'est traduite
par des engagements croissants. La part du budget de fonctionnement de l'Etat
allouée à la santé a été
régulièrement augmentée depuis 1992 à 1996 par un
taux moyen annuel de 0,5 %. Les dépenses de santé non salariales
dans le budget de la santé atteignent 43% en 1996 contre 29% en 1991.
La mise en place du système de recouvrement des
coûts a permis d'accroître la confiance des usagers et de les
rapprocher des services de santé. Cette disponibilité des
populations à se prendre en charge constitue un potentiel important de
développement du secteur dans les prochaines années.
Appliqué par toutes les formations sanitaires primaires et les
établissements tertiaires, le système connaît pour le
moment un hiatus du fait que les hôpitaux régionaux n'y sont pas
inclus. L'accessibilité financière est acceptable (90%) bien que
44% de la population vive en dessous du seuil de pauvreté
(268(*)).
L'appui des partenaires extérieurs qui ont soutenu les
efforts de l'Etat mauritanien a été souvent déterminant,
apportant des ressources financières additionnelles et des
compétences qui font défaut. Toutefois, les ressources
extérieures sont difficiles à mobiliser à cause de la
multiplicité des conditionnalités et des procédures.
Les capacités d'identification et de résolution
des problèmes de financement sont faibles à tous les niveaux du
système socio sanitaire. Les responsables centraux n'ont pas reçu
de formation dans les domaines de la macroéconomie et de la revue des
dépenses publiques. Les outils et les procédures comptables ne
sont pas toujours correctement suivis. L'information sur la gestion
financière circule difficilement entre les services centraux et
décentralisés. Le pays ne dispose pas de spécialistes en
économie de la santé.
Des contraintes liées à l'environnement du
secteur de la santé empêchent une amélioration plus rapide
de la santé
L'insuffisance quantitative et qualitative des ressources
visant à satisfaire les prestations ciblant des femmes et des enfants,
pèse lourdement sur le secteur de la santé ; ce qui
empêche une amélioration plus rapide de l'état de
santé de la population.
Dans certains cas l'influence de ces facteurs est plus
importante et diminue l'efficacité des efforts fournis par le secteur.
Inversement l'effet bénéfique direct et indirect du
développement sanitaire sur les autres secteurs du développement
est mal connu.
Certes des mesures ont été prises pour
atténuer certains effets de l'ajustement structurel sur le secteur de la
santé dont le budget a été protégé et la
capacité d'embauche maintenue. Le taux d'inflation est
maîtrisé et son incidence est amoindrie sur les prix des
médicaments et des équipements importés. Mais certains
effets indirects persistent tels la paupérisation, la
précarité de l'emploi et l'insécurité sur le plan
de l'alimentation au niveau des ménages. Les stratégies mises en
oeuvre dans les autres secteurs du développement ont tantôt
entraîné des effets bénéfiques (amélioration
des voies de communication et désenclavement de certaines zones
reculées, facilitant l'accès aux services de santé et les
références..), tantôt des effets négatifs par
certains de leurs aspects comme dans le cas des aménagements
hydro-agricoles qui ont entraîné un fort taux d'infestation
paludique et bilharzienne. La croissance urbaine rapide et
incontrôlée et l'exode rural ont entraîné
l'apparition de bidonvilles et accru la promiscuité à cause des
conditions précaires d'habitat. Outre les effets sociaux de
l'ajustement, d'autres facteurs socioculturels sont à l'origine des
effets négatifs sur la santé, tels que les mariages
précoces, la fréquence des divorces, la persistance de pratiques
nutritionnelles néfastes. Il est donc nécessaire, d'une part,
d'adopter une vision trans-sectorielle dans la résolution des
problèmes de santé, en recherchant parfois les solutions dans les
autres secteurs, d'autre part, de veiller à atténuer les effets
négatifs induits sur la santé par les projets de
développement économique et social. A cet effet il incombe au
gouvernement mauritanien et surtout à celui assurant la transition
d'asseoir une politique volontariste pour l'accès des populations
mauritaniennes à des services de santé de qualité. Cette
politique de santé doit s'inscrire dans la logique de la bonne
gouvernance, et la lutte contre la pauvreté. Les axes prioritaires sur
lesquels les acteurs s'attelleront pour rehausser le développement des
services de santé de qualité sont :
Le renforcement de la couverture sanitaire au niveau
opérationnel
L'établissement de normes de couverture est un panel
permettant de mieux organiser le système de santé au niveau
opérationnel (postes de santé et centres de
santé).Grâce à une réelle et entière
décentralisation les DRPSS , les CSM et leurs partenaires auront toutes
les ressources et les capacités de décider de rehausser la
couverture sanitaire aux zones et aux populations non couvertes .La mise en
place des normes et procédures de santé publique devra être
concrétisée en matière de réhabilitation et de
renforcement des services de santé. Pour cela les plans types seront
conçus et utilisés par le niveau opérationnel pour les
travaux de construction-réhabilitation des infrastructures sanitaires
.L'acquisition des équipements devra se baser sur des listes et
spécifications standard propre à chaque type de formation
sanitaire.
Le renforcement des capacités devra poursuivi grâce
une redéfinition des normes en personnel en fonction de l'organisation
actuelle du système de santé et des priorités actuelles.
Le processus de planification et de déploiement des ressources humaines
basé sur la carte sanitaire et les normes d'effectifs du niveau
opérationnel devra faire l'objet d'une étude minutieuse pour ne
retomber sur les erreurs du passé. Le déploiement du personnel
devra non seulement tenir compte du paquet minimum d'activités mais
aussi devra être renforcé en fonction de plusieurs critères
et mesures incitatives permettant d'assurer une distribution équitable
et pérenne des ressources humaines sur au niveau opérationnel.
Certes le paiement des indemnités d'éloignement est motivant,
mais reste insuffisant, a créé des frustrations chez certaines
catégories de personnel qui s'estiment être oubliées par
leurs hiérarchies. Une telle situation est loin de résoudre la
question de motivation et de la récurrence de l'absentéisme. Des
actions additionnelles fondées sur l'assuidité et la
compétence technique devront êtres promues et permettent de
stabiliser le personnel. Ainsi pour maintenir les agents dans les zones
reculées du niveau opérationnel, l'Etat devra instituer et
accorder plusieurs facilités ciblant les agents qui veulent faire leur
carrière au niveau opérationnel (logement, primes, plans de
carrière, voyages d'études etc.)
L'offre des services de santé accessibles à
tous devra se concrétiser en assurer à tous les niveaux la
disponibilité de soins de qualité. La diversification des soins
de santé est un impératif auquel tous les acteurs doivent
répondre .Il s'agit de rendre disponible les services essentiels,
curatifs, préventifs et promotionnels permettant de résoudre les
problèmes de santé prioritaires.aux différents niveaux de
la pyramide sanitaire, ainsi chaque formation sanitaire sous la supervision du
médecin chef de moughataas, définira et mettra à jour en
fonction des orientations du plan directeur le contenu du paquet minimum
d'activités et les indicateurs de suivis (processus et
résultats) .La mise en oeuvre du paquet minimum d'activités sera
planifié à tous les niveaux de la pyramide sanitaire. Les DRPSS
et le niveau central devront apporter un soutien constant aux formations
sanitaires en rendant disponible les ressources humaines, financières
et matérielles nécessaires à la mise en oeuvre du paquet
minimum d'activités. Etant donné l'insuffisance des ressources
disponibles comparée à l'ampleur des problèmes à
résoudre, une stratégie importante consistera à utiliser
les ressources publiques pour les actions les plus rentables, en se focalisant
préférentiellement sur la prévention et la lutte contre
les maladies transmissibles et non transmissibles les plus courantes, la
fourniture des soins médicaux de base, la maternité sans risque
et l'espacement des naissances, les vaccinations, l'amélioration de la
situation nutritionnelle, l'éducation pour la santé,
l'approvisionnement en eau potable et l'assainissement.
Depuis l'avènement du système de recouvrement
des coûts , la problématique de disponibilité des
médicaments a été améliorée partiellement
sans la résoudre entièrement .La rupture des médicaments
de 1996 , a été l'occasion pour certains responsables de
formations sanitaires de découvrir des structures peu sûres
d'approvisionnements en médicaments de qualité inconnue. Le
développement des filières parallèles d'approvisionnement
est un petit mal qui est en train de laminer la qualité de l'offre des
prestations de santé utilisant les médicaments .A ce titre la
direction de la pharmacie et des laboratoires et la centrale nationale d'achat
des médicaments et des consommables devront s'équiper
d'instruments permettant de contrôler la qualité des
molécules (laboratoires régionaux de contrôle de
qualité des médicaments, polices des produits médicaux) de
sur l'ensemble du territoire. La politique pharmaceutique nationale devra
élaborée, le cadre organisationnel et réglementaire du
secteur pharmaceutique. Le système d'approvisionnement et de
distribution du médicament devra améliorer le renforcement des
capacités de stockage et de logistique des formations sanitaires
grâce à la formation du personnel, et à la mise en place
d'un système fiable de gestion. Ce renforcement devra passer par la
formation du personnel pour s'assurer une utilisation judicieuse et efficace
des médicaments et envisager la fabrication locale de certains
médicaments, aliments de sevrage, et sels de réhydratation par
voie orale, pour atténuer la dépendance vis-à-vis des
laboratoires scandinaves.
L'amélioration de la qualité des prestations de
qualité passe également par la mise en place d'un système
orientation recours dynamique qui se basera la mise à jour de la carte
sanitaire, la disponibilité de plateau technique en adéquation
avec la politique hospitalière. Les capacités des plateaux
techniques existants dans les formations sanitaires (laboratoires d'analyses,
radiologie, endoscopie, cabinet dentaire, bloc de chirurgie et d'accouchement)
seront rendues opérationnelles et de nouvelles unités
créées au niveau de tous les hôpitaux et centres de
santé et postes de santé en fonction de l'échelonnement
des services. Envisager le redéploiement du personnel
spécialisés médicaux et infirmiers exerçant des
fonctions administratives au ministère et dans les DRPSS dans les
formations sanitaires. Un personnel additionnel devra être formé
sur le tas en attendant la formation des spécialistes .Les nouveaux
équipements acquis de manière ou d'une autre devra faire l'objet
d'homologation par les services de maintenance des DRPSS. Un système
fiable d'approvisionnement en consommables et réactifs essentiels issu
du recouvrement des coûts des actes diagnostics et thérapeutiques
devra être mis en place pour une pérennité réelle
(dans les hôpitaux). A cet effet, les hôpitaux régionaux et
les centres de santé qui le nécessitent devront
réhabilités et équipés conformément à
la demande en prestations. Les services et spécialités
complémentaires devront renforcés certains hôpitaux
régionaux. Un appui devra être fourni aux hôpitaux et
centres de santé de type A en vue de leur permettre de jouer leur
rôle de services de référence. Enfin, organiser dans
certaines wilayas voisines des hôpitaux inter régionaux pour
résoudre seront construits et rendus fonctionnels pour renforcer le
système de référence.
La couverture sanitaire complète aussi est la
résultante de l'existence du bon fonctionnement des équipements,
dès lors il importe de promouvoir une politique de standardisation des
équipements et du matériel. Les capacités d'entretien et
de maintenance des équipements seront renforcées et
décentralisées y compris en faisant appel au secteur privé
lorsque cela sera la solution la plus efficiente. Toutes ces actions seront
soutenues par l'élaboration d'un plan directeur de maintenance qui sera
élaboré. La promotion de l'offre des services de santé de
qualité, repose également sur l'hygiène des services de
santé. Pour cela l'Etat devra accepter la mise en place des directions
des soins infirmiers dans les services d'offre de soins, réclamer depuis
plusieurs années par le personnel infirmier. Ce qui permettait non
seulement de lutter contre les infections nosocomiales, mais également
d'améliorer les compétences techniques du personnel dans les
formations sanitaires. Des services d'entretiens devront être mis en
place au niveau des hôpitaux régionaux, il sera fait la promotion
des bonnes pratiques d'hygiène hospitalière.
L'accroissement de l'utilisation des services notamment
préventifs
L'accroissement de la disponibilité des services, le
renforcement de la qualité et l'utilisation des services
préventifs et promotionnels doivent être promus. On s'attachera
à organiser la mise en place d'un circuit du malade dans les formations
sanitaires en vue d'assurer une prise en charge globale et
intégrée. Les activités de santé foraines devront
être organisées à partir des centres de santé et des
postes de santé et leur financement peut être pris en charge par
le fonds de sécurité des formations sanitaires. Ce rapprochement
des services préventifs auprès des utilisateurs, permettra
d'améliorer la couverture des activités préventives. Un
système de ratissage actif permettra de juguler les occasions
manquées de santé maternelle et infantile et de réduire
les taux de déperdition. A cet effet, il faudrait intégrer la
contribution des autres secteurs de développement en vulgarisant la
collaboration intersectorielle dans le processus de planification et de mise en
oeuvre de la politique sanitaire à tous les niveaux. Cela devra passer
par la normalisation, la promotion et le contrôle adéquat des
termes de référence du secteur privé et des mouvements
associatifs. Ces actions tiendront compte des orientations définies dans
le cadre de la politique nationale de développement sociale. Enfin, la
collaboration et la complémentarité entre les secteurs public,
parapublic et privé devront être renforcées en ce qui
concerne la contribution de l'Etat dans le financement de ces entités.
Les mécanismes de suivi et d'évaluation de la qualité des
soins seront étendus au secteur parapublic et privé.
Le renforcement du rôle des communautés
dans la planification, la mise en oeuvre et la surveillance des
activités.
L'amélioration de la performance du système de
santé ne pourra être obtenue sans la promotion de la participation
des communautés dans la planification, la mise en oeuvre et la
surveillance des activités. Cette co-gestion avec les
communautés est en effet un corollaire à leur participation de
plus en plus grande au financement et à la fourniture des services, sans
oublier qu'elles sont les bénéficiaires de toutes les actions
engagées dans le secteur. La participation communautaire sera
étendue à toutes les activités de santé. La
société civile et les différents acteurs du
développement seront associés aux décisions concernant
leur communauté. L'Etat devra modifier les textes instituant les
structures de gestion communautaire notamment les comités de gestion des
centres et postes de santé, et en créant une structure
intermédiaire entre le comité de gestion et le conseil de
développement socio-sanitaire. Ces aménagements permettront
l'intégration des membres des mouvements associatifs et des futures
organisations de consommateurs ou d'usagers dans la gestion des services de
santé. Toutes ces structures seront des parties prenantes, notamment
dans le cadre de la prise des décisions et le pouvoir de défier
des approches peu efficaces. Ces structures se focaliseront dans la promotion
de la santé, la surveillance épidémiologique à
base communautaire, la construction et de l'entretien des infrastructures
sanitaires primaires .Elles devront dès subir formations et informations
en gestion des projets communautaires pour jouer efficacement leurs
rôles.
La disponibilité d'un financement adéquat du
système socio-sanitaire
Mobiliser les ressources financières
Depuis 1993, le ministère de la santé et ses
partenaires ont alloué un budget de fonctionnement aux DRPSS ; mais
ces ressources sont souvent mal et insuffisamment réparties. Il
découle de cette situation un besoin additionnel de moyens financiers
pour le fonctionnement optimal des formations sanitaire. Ainsi la recherche et
la mobilisation des ressources se font de manière récurrente par
les formations dès fois sans tenir compte des priorités de la
politique socio-sanitaire. Dès lors l'élaboration d'une
politique de financement du secteur de la santé devra découler de
l'identification des priorités et de la planification des
activités permettant l'atteinte des objectifs de santé publique.
En fonction des priorités de chaque wilaya,le MSAS et les DRPSS
définiront les sources de financement. L'accroissement de la
contribution de l'Etat sera maintenu de telle sorte que la part du budget de
fonctionnement atteigne 10%.Le partage des coûts devra être
clairement défini car le Ministère de la santé affectera
36% de son budget aux wilayas. Ainsi, les communes devront prendre en charge le
financement de quelques activités de santé communautaire
(personnel, hygiène, assainissement...). La contribution des populations
au financement des services de santé sera obtenue grâce à
la consolidation et l'extension du système de recouvrement des
coûts à toutes les formations sanitaires publiques. Ce qui suppose
une meilleure définition et un recadrage des règles d'utilisation
des bénéfices ainsi que d'une extension des rôles et des
attributions des structures gestionnaires du niveau opérationnel
conformément à l'esprit de la décentralisation. Des
critères d'identification des indigents seront définis en
collaboration avec les représentants communautaires et l'accès
aux services de santé de qualité leur sera facilité. Le
développement des mécanismes modernes de solidarité, le
fonds national de solidarité devra être
opérationnalisé .Le programme FNUAP/BIT visant la création
des mutuelles devra être viabilisé, de même que le
développement des assurances santé devra être
encouragé. Les promoteurs de ces actions devront menées de
sérieuses de faisabilité. Un système de suivi des
coûts sera instauré en vue de l'adaptation des tarifs à la
capacité à payer des usagers. Dès il conviendra aussi de
définir des stratégies pour promouvoir la participation des
autres sources internes de financement de la santé. La mobilisation des
financements extérieurs et le renforcement de la coordination doivent se
faire selon un référentiel national destiné à
réglementer les financements extérieurs. Les bailleurs de fonds
financeront les plans de développement sanitaires des wilayas en
fonctions des priorités locales et devront se voir affectés des
zones d'intervention sauf dans le cas des jumelages coopérations. Pour
que cela puisse se réaliser les wilayas devront organiser des
journées portes ouvertes en vue de recruter de potentiels investisseurs
en santé publique. La mobilisation des ressources au niveau local devra
se faire par un dynamique plaidoyer et l'organisation des activités de
sensibilisation.
Rationaliser l'allocation des ressources
La rationalisation des ressources financières du
secteur de la santé est un impératif et passe t par la
création d'un cadre institutionnel et réglementaire donnant aux
différents acteurs de commanditer des audits sur la gestion comptable
et financière. L'amélioration de l'utilisation judicieuse des
budgets locaux de santé passe par la transparence sur la gestion des
DRPSS qui emploie des méthodes précises d'exécution des
budgets d'investissement et de fonctionnement. Ainsi cette rationalisation des
ressources sera bâtie sur la mise en place d'un budget programme ; le
renforcement des capacités de suivi, d'analyse et de contrôle
financier courant à tous les niveaux. Cette rationalisation de
l'utilisation des budgets assurant le financement de la santé, y compris
celui généré par le recouvrement des coûts devra
permettre l'efficience des services de santé.
La création d'un environnement favorable pour la
Santé
Améliorer les revenus et combattre la
pauvreté
La mise en oeuvre la lutte contre la pauvreté et
l'exécution des programmes de réformes économiques et
financières devront à moyens et long termes permettre de stimuler
la croissance économique et d'améliorer les revenus des
populations notamment ceux des couches les plus pauvres. Les programmes
inscrits dans le cadre de la stratégie de lutte contre la
pauvreté devront subir en permanence des mesures correctrices en rapport
avec les conditions des groupes les plus vulnérables et des zones
à risque n'ayant pas accès aux services de santé de
qualités. Ainsi des actions adéquates devront être prises
en vue de promouvoir l'accès des personnes démunies aux services
de santé de qualité.
Informer éduquer et communiquer (I.E.C) les
populations :
Contrairement aux approches développées par le
ministère de la santé en la matière, nous
préconisons une communication pour le changement de comportements
favorables à la santé de manière transversale. Cette I.E.C
devra confier à la société civile placée sous la
responsabilité des communautés. L'Etat encouragera les
initiatives des communautés ayant élaboré des plans
d'I.E.C et les ayant mis en oeuvre. Les programmes prioritaires du MSAS devront
appuyer l'élaboration des plans locaux de communication.
L'élaboration des programmes de communication et la confection du
matériel éducatif devront s'adapter au contexte local. Dans ce
cadre la collaboration intersectorielle devra être renforcée et
couplée avec ceux des autres secteurs (éducation,
communications, vulgarisation agricole, commerce, transports etc.). Le plan
directeur de la communication en santé récemment
élaboré, devra être opérationnalisé; il
servira de référence pour les divers intervenants dans ce domaine
Les communes ayant mis en oeuvre plus de 50 % de leurs plans devront
bénéficier de plus de subventions et du soutien des experts en la
matière. Ces experts peuvent du niveau central et des mouvements
associatifs .Les DRPSS et les CSM devront participer activement à ces
programmes d'IEC .Elles devront mener des activités de recherches
opérationnelles pour contribuer aux différentes stratégies
d'IEC. Les acteurs d'IEC devront être formés et bien
outillés. Ils devront connaître les différents canaux de
communication, traditionnels et modernes, avec l'objectif d'induire des
modifications de comportements. La mise en oeuvre de telles actions permettra
aux populations de connaître les menaces qui pèsent sur leur
santé, les moyens de les combattre et les ressources sanitaires
disponibles auxquelles elles peuvent recourir en cas de
nécessité. D'autre part il faudra renforcer les capacités
opérationnelles des moughataas en IEC (formation de personnel
qualifié dans les différents domaines (conception, production,
communication interpersonnelle, anthropologie du développement social,
etc.). Des services d'informations doivent être crées dans le
cadre d'une stratégie de sensibilisation permanente des jeunes notamment
au niveau de la santé scolaire. Les organisations intervenant dans ce
domaine doivent encourager les nouvelles d'IEC, à
savoir « les pairs éducateurs, les centres
d'écoutes des jeunes et les relais communautaires ».
Améliorer les conditions des femmes et des jeunes et
les impliquer davantage dans le développement sanitaire
Les femmes et les jeunes constituent les cibles prioritaires de
l'action de santé depuis le début des années 1980. Ce qui
avait permis des améliorations de la santé maternelle et
infantile. Mais toutes les composantes relatives à ces cibles furent
clairement énoncées dans le PASS sans que les DRPSS ne puissent
les mettre en place. Le programme national de santé de la reproduction,
avait tenté de promouvoir la santé des femmes et des jeunes. La
composante femme a été exécutée à travers le
projet de la maternité sans risque tandis que celle des jeunes ne fut
pas amorcée que timidement .Les réseaux associatifs de femmes
(groupements et coopératives de femmes) et de jeunes (clubs sportifs,
associations de loisir et d'entraide) devront utilisés comme acteurs et
comme bénéficiaires des programmes de mobilisation sociale, de
prévention et de promotion de la santé. Les structures de
promotion et d'encadrement des activités féminines et de
jeunesse devront être renforcées en particulier les
capacités de management de leurs membres. Dans le cadre de la
participation des femmes dans le processus du développement à la
base, leur présence au sein des comités de santé sera
favorisée. Dès les DRPSS et les communes devront mener des
recherches opérationnelles permettant d'étudier les
comportements, les attitudes et les pratiques des communautés vis
à vis ces projets destinés aux femmes et aux jeunes. Les DRPSS,
les inspections régionales de l'éducation nationale et de la
jeunesse devront mettre en place des programmes communs d'actions à
travers des activités culturelles et sportives. Cela pourra relancer
l'éducation à la vie familiale qui est un projet
spécifique comprenant le sex-spécificité, la
responsabilité parentale, la lutte contre les infections sexuellement
transmissibles et la lutte contre les pratiques traditionnelles néfastes
à la santé des femmes et des jeunes.
La promotion de bonnes conditions alimentaires et de
l'assainissement
En 2005 des flambées épidémiques de
choléra ont déclarées dans la plupart des localités
mauritaniennes, ce qui dénote de problèmes d'accès
à l'eau potable et à la sécurité alimentaire. Dans
son programme quinquennal le ministère de l'hydraulique prévoit
de rehausser le pourcentage de la population disposant d'une eau de boisson
saine atteindra au moins 85% et celui de la population devant avoir
accès à des moyens ou des services d'élimination
hygiénique des déchets et des excréta atteindra au moins
75% (269(*)). Certaines actions de ce programme sont
placées sous la responsabilité du ministère de la
santé et du commissariat à la sécurité alimentaire.
La mise en oeuvre de ce programme au niveau opérationnel fait fasse
à différents obstacles liés au manque de collaboration
entre les services régionaux de l'hydraulique et les DRPSS. Pour
atteindre les objectifs le gouvernement devra adopter des mesures
institutionnelles tels le renforcement du cadre législatif et
réglementaire, la mise en application des textes déjà en
vigueur. Le ministère de la santé devra remanier le code
d'hygiène et de l'eau et mettre en place des structures chargées
de l'application de la politique d'hygiène et d'assainissement. Mais
en attendant que cela soit concret, les communes devront instituer des services
municipaux d'hygiène. Les communes seront appelées à
assumer un rôle plus important dans le domaine de l'assainissement auquel
elles devront consacrer une partie de leur budget. Les autorités
communales recevront à cet effet une formation et une information
appropriées.
.Les services de santé du niveau opérationnel
devront organiser des campagnes d'information et d'éducation; pour la
promotion une collaboration plus importante entre les comités de
santé et les comités de points d'eau; en vue du renforcement de
la collaboration intersectorielle
Le MSAS veillera sur la qualité de l'eau et des aliments
consommés par les populations. Il édictera les normes
d'hygiène et d'assainissement et assurera le contrôle de leur
application. Les services d'hygiène et d'assainissement
intégrés dans les DRASS seront rendus opérationnels et
leurs rapports clarifiés avec les services locaux similaires pour
apporter l'appui technique et opérationnel aux communes et aux
populations.
Le recouvrement de la qualité des services de santé
repose sur un réajustement transversal des programmes de
développement.
Le gouvernement devra renforcer la décentralisation avec
la description précise des rôles et des rapports entre les
différents acteurs impliqués dans le développement
territorial. Les communes et les communautés devront avoir la
responsabilité de se prendre en charge en décisant les actions
qui sont destinées à leurs citoyens, recrutant et gérant
elles même leurs humaines. Ainsi l'Etat central qui coordonne, supervise,
subventionne ces entités devra assurer ses fonctions régaliennes,
grâce au contrôle continue exercé sur les communes.Cette
décentralisation devra permettre la naissance de nouveaux pôles de
compétences grâce à la collaboration multisectorielle et
impulser l'intéressement et l'effective de la participation
communautaire. A ce propos il doit être accordé les
décideurs locaux la possibilité d'élaborer eux même,
les plans de développement social sur la base des problèmes des
communautés et des ressources communautaires.
Enfin la politique de santé de la république
Islamique de Mauritanie a été conçue à partir des
aléas, et développée sur la base des a prioris
incertains. Le défi à relever n'est si majeur, car il s'agit de
corriger des dysfonctionnements techniques et administratifs pour impulser
l'offre de soins de qualité. Dans la seconde partie de notre
étude, il ressort que l'absence d'une société civile
orientée vers le secteur et des organisations de professionnels a une
implication dans l'absence de soins de qualité. Les communes
élaboreront des programmes municipaux de santé publique.
Inspirés sur les grandes de la politique nationale de santé. Les
organisations professionnelles comme l'Anidem et d'autres devront se charger de
l'assurance qualité des services de santé. La contractualisation
avec la société civile, la mutualisation et la recherche
opértionnelle continue contribue à l'émergence des soins
de qualité. Mais que ce la se réalise il faudra que la gesttion
des ressources soit transparente, que le développement des
infrastructures soit corrigé et poursuivi et que les CSM et les
professionnels de santé face leur devoir non seulement de citoyen
mais et surtout d'un technicien capable d'opérer des changements pour le
bien être des Mauritaniens.
Bibliographie :
241 MSAS/DPS : Rapport des missions d'appui technique du
FNUAP et de l'OMS
242 Sardan O « analyse des politiques de
développement » 1995
243 Bayard E « processus gestionnaire des projets
sociaux » p p 37 42 édition 2002
244 BA S et Jafar : « la déviation des
missions des services de santé » 1999
245 MSAS /PEV : Document de l'évaluation finale
sur l'indépendance vaccinale en
Mauritanie
246 Banque mondiale : rapport 2003, p.37
247 CLEIN R : Analyse de situation de base pour la mise en
place d'un programme
intégré de développement social
à Arafat-Nouakchtt -1995
248 OMS Nouakchott : discours du représentant
résident de l'OMS à Nouakchott,
pour le démarrage du groupe thématique de
la santé
249 MSAS : Rapport sur les normes-2003
250 MAED : Service de la comptabilité nationale
2004
251 Ould Sidi Abdallahi, M : « Rapport
d'inspection sur les services de santé »
2001 p,p 43,47
252 Barro, S : « Opportunités de
développement » 2003 pp 39 123
253 MSAS /PEV : Manager du projet et monitorage des
activités
254 Ministère de affaires économique et du
développement /ONS « Enquête
permanente sur les conditions de vie des
ménages »2002
255 Stierle, A et Kaddar, R « Rapport d'audit sur
l'initiative de Bamako au Burkina
Faso »2004
256 Russel et Gilson; Bitran et
Giedion : «I'initiative de Bamako et ses facettes »
2002 p 84
257 Ministère de affaires économique et du
développement «Rapport de l'enquête
permanentes sur les conditions de vies des
ménages » 2e trimestre 1996 p. 17
258 Ministère des affaires économiques et du
développement : « Rapport de
répartition du budget de l'Etat en
2003 ».
259 Hmeyadda, M : « Etude sur les
déterminants de la santé » p,p - 9,12
260 SAS/DLM : « Synthèse du plan
d'actions 2006 des DRPSS » Août 2005
261 Pineault, R : « Planification de la
santé, concepts, méthodes, stratégies »
Montréal 1986 408
262 New world Mauritanie : « Rôle des
décideurs dans le développement sanitaire
à Nouakchott » 2001 pp 57 62
263 Kotler,P : « The social marketing in
health fields» p. 112
264 Kane S B : « Communication sur
l'enseignement de l'éducation pour la santé »
12 mai 1997 Journée internationale de
l'infirmière
265 Kotler,P : « The social marketing in
health fields» p. 118
266 MSAS : « Rapport d'étude
d'analyse situationnelle du PNSR » 1998
267 Bainton, T « Actualité et dossier en
santé publique » n° 17 décembre 1996
268 Il s'agit pour une structure de santé de demander
l'allocation des ressources
en vue mener une activité. Cette demande devra
être accompagnée de la
description complète de l'activité et
adressée au niveau central qui la
transmettra au bailleur pour donner un avis au moins trois
mois avant le début
de réalisation de l'activité.
269 MSAS/DPCIS : « Plan national du
développement sanitaire 2003-2008 »
Juin 2005
270 Premier Ministère /Secretariat
général du
gouvernement : « Arrêté
interministériel relatif à l'hygiène
publique du 23 Octobre 2005 »
Annexe 1 : Carte de le République Islamique
de Mauritanie
Annexe2 : RESULTATS PROVISOIRES DU TROISIEME
RECENSEMENT
GENERAL DE LA POPULATION ET DE
L'HABITAT - 2000
Répartition de la population selon la wilaya, le
milieu et le sexe
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Milieu Sédentaire
|
Milieu Nomade
|
Ensemble
|
Wilaya
|
Hommes
|
Femmes
|
Total
|
Hommes
|
Femmes
|
Total
|
Hommes
|
Femmes
|
Total
|
Hodh Charghi
|
115727
|
125 191
|
240 918
|
17 709
|
16 661
|
34 370
|
133 436
|
141 852
|
275288
|
Hodh El Gharbi
|
93 397
|
105 769
|
199 166
|
10 309
|
9 692
|
20 001
|
103 706
|
115 461
|
219167
|
Assaba
|
111 050
|
127 586
|
238 636
|
5 476
|
5 484
|
10 960
|
116 526
|
133 070
|
249 596
|
Gorgol
|
117 615
|
127 136
|
244 751
|
2 153
|
2 076
|
4 229
|
119 768
|
129 212
|
248 980
|
Brakna
|
105 579
|
116 538
|
222 117
|
8 979
|
9 071
|
18 050
|
114 558
|
125 609
|
240 167
|
Trarza
|
106 398
|
131 901
|
238 299
|
7 295
|
7 070
|
14 365
|
113 693
|
138 971
|
252 664
|
Adrar
|
27 120
|
27 796
|
54 916
|
3 029
|
2 902
|
5 931
|
30 149
|
30 698
|
60 847
|
D. Nouadhibou
|
43 902
|
30 512
|
74 414
|
836
|
726
|
1 562
|
44 738
|
31 238
|
75 976
|
Tagant
|
26 640
|
29 003
|
55 643
|
3 283
|
3 058
|
6 341
|
29 923
|
32 061
|
61 984
|
Guidimakha
|
87 406
|
96 150
|
183 556
|
1 625
|
1 516
|
3 141
|
89 031
|
97 666
|
186 697
|
Tiris Zemmour
|
29 065
|
22 225
|
51 290
|
1 243
|
1 053
|
2 296
|
30 308
|
23 278
|
53 586
|
Inchiri
|
4 736
|
4 823
|
9 559
|
1 010
|
753
|
1 763
|
5 746
|
5 576
|
11 322
|
Nouakchott
|
308 832
|
303 051
|
611 883
|
|
|
-
|
308 832
|
303 051
|
611 883
|
Mauritanie
|
1 177 467
|
1 247 681
|
2 425 148
|
62 947
|
60 062
|
123 009
|
1 240 414
|
1 307 743
|
2 548 157
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
% de la pop. Totale
|
|
|
95,2%
|
|
|
4,8%
|
48,7%
|
51,3%
|
100%
|
Source : ONS/MAED
Annexe 3 : Plan d'action UNDAF Mauritanie
|
|
|
|
|
|
|
|
Mauritania Results Table - 2005
Outcomes Achieved in 2005Expected Outputs at Beginning
of YearActual Outputs at Year EndWeakness / ConstraintsExpenditures (US
$)SRC Fund code 04500TransitionOtherExpend.Undisb. Commit.Expend.UN
agenciesGover. & DonorsCoordination objective: Progress towards
UNDAF outcomesState your UNDAF Outcome: Promotion de la gouvernance et
des droits de l'homme 1.Promotion des droits de l'homme : plaidoyer pour
l'adoption et la mise en oeuvre du PNADH ; adoption du code de protection des
enfants ; Plaidoyer pour la mise en place d'une Commission Nationale des Droits
de l'homme ; appui à la réforme du système
pénitentiaire ; mise en place d'un groupe d'étude sur les flux
migratoires et réfugiés 2.Gouvernance économique :
mise en place de la déconcentration des dépenses publiques au
niveau des ministères pilotes ; réforme du système de
passation des marchés publics ; organisation d'assises de la
société civile pour une stratégie nationale
d'intégrité ; réflexion prospective sur la gestion des
ressources du littoral (pêche, pétrole) 3.Intégration au
NEPAD : Atelier d'information et de sensibilisation sur le NEPAD et
adhésion de la Mauritanie au Mécanisme africain
d'évaluation par les pairs1. Droits de l'homme promus à travers :
Appui à la réforme du système pénitentiaire ;
Vulgarisation des DH auprès des magistrats et du rapport sur
l'implication femmes dans processus décision en direction des
institutions de l'Etat et Formation de formateurs aux DH ; Élaboration
d'un plan d'IEC des DH et techniques de vulgarisation ; Plaidoyer sur la
création d'une institution de suivi des droits de l'homme et
élaboration d'un draft de projet de loi ; Approbation du PNAPPDH et
reconnaissance des ONG de défense des DH ; Appui a la mise en oeuvre
d'une reforme de la justice juvénile ; Lutte contre les violences faites
aux femmes et les MGF. 2. Gouvernance économique renforcée et
administration modernisée à travers : Étude sur la
définition de la méthodologie de collecte, de traitement et
d'analyse de l'information sur l'aide extérieure ; Élaboration et
diffusion du rapport rénové sur l'aide extérieure ; 1.
Absence de volonté politique forte pour engager les réformes
requises 2. Faiblesse des capacités de l'administration 3. Faible
intérêt du gouvernement pour le NEPAD$1,230,574.00 Atelier de
concertation Etat / partenaires sur un mécanisme harmonisé de
gestion des projets et programmes ;Renforcement des capacités de l'ONS
par la concertation sur le projet de décret d'application de la loi
statistique ; Appui technique à l'ONS (Expertise internationale)-
Formation des cadres des services statistiques à l'élaboration
des tableaux économiques et des matrices de comptabilité sociale
; Elaboration des textes juridiques pour la mise en place du dispositif
institutionnel d'évaluation des politiques publiques; Réalisation
d'une méthodologie de SE d'un programme PRLP - Formation des auditeurs
et conseillers de la Cour des Comptes - Etude pour la mise en place d'un
système d'information sur le secteur privé, mise en oeuvre des
recommandations de l'étude sur la problématique d'appui aux
initiatives des jeunes Entrepreneurs et application des recommandations de
l'étude sur les créneaux porteurs ; Élaboration
d'études et d'ateliers de dialogue sur la gestion prospective des
ressources du littoral. 3. Non réaliséL'axe "Promotion de la
gouvernance et des droits de l'homme" de l'UNDAF vise à améliorer
la gouvernance publique et renforcer les capacités de la
société civile et la protection des droits de l'homme. Il
intervient en appui aux priorités nationales définies par le
cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP), au titre de
son axe (iv), qui vise à promouvoir un développement
institutionnel appuyé sur la bonne gouvernance et la participation des
acteurs (Consolidation de l'Etat de droit ; Renforcement des capacités
de l'Administration ; décentralisation ; gestion efficace et
transparente des biens publics ; approche participative et renforcement des
capacités de la société civile). Lutte contre la
mortalité maternelle et infanto-juvénile 1.Appui à la
lutte contre les maladies spécifiques : - renforcement du PEV et de
la vaccination Hépatite B ; - organisation de la campagne Polio et
contrôle de la rougeole ; - changement de protocole
thérapeutique antipaludique ; - renforcement et l'extension de la
couverture de la Moustiquaire imprégnée ; - mise en oeuvre du
projet GFATM par le PNUD avec l'appui technique de l'OMS et de
l'UNICEF 2.Performance du système de santé et politiques
nationales : - développement du système d'information
sanitaire ; - adoption de la stratégie nationale de santé de
la reproduction ; - appui à la supervision/monitoring et la relance
de l'Initiative de Bamako 3.Appui continu à la réduction de la
mortalité maternelle : - formation des prestataires en SONU et
extension des services ; - mise en place d'un système organisé
de référence recours dans 3 régions ; - extension de la
MPS dans l'Adrar et le Hodh el Chargui ;1.1 24 personnes formées en
approche PECIME 1.2 20 structures de santé
équipées 1.3 Modules de formation et supports de gestion
adoptés et traduits en Arabe 1.4 100% des enfants de 0 à 59
mois vaccinés contre la Polio et 94% ont reçu deux doses de Vit A
et 94% déparasités 1.5 54% des enfants de 9 mois à 15
ans vaccinés contre la rougeole 1.6 La vaccination contre
l'Hépatite B est introduite dans le PEV de routine (28%, 3éme
dose) 1.7 La PECIME communautaire est appliquée dans 65
villages 1.8 Trois enquêtes nutritionnelles menées ont permis
de dépister la malnutrition à des taux allant de 25 à 13%
chez les enfants de 0 à 5 ans 1.9 L'ouverture de 234 CAC a permis de
réduire le taux de malnutrition modérée en moyenne de 22
à 9% par la prise en charge de 12000 enfants malnutris 1.10 Les
compétences des techniciens d'assainissement et des laborantins des
wilayas sont renforcées dans le contrôle de la qualité de
l'eau1. Insuffisance de la coordination au sein du Ministère de la
santé - Non application de l'organigramme du MSAS - Insuffisance
en quantité et qualité plus mobilité du personnel de
santé - Absence de stratégies de maintenance et de gestion du
matériel biomédical - Insuffisance du système de suivi
et évaluation - Système d'approvisionnement en
médicaments et consommables non satisfaisant
4. Fin des projets
(PASS, Qualité des soins SR)$4,649,646.00 $170,087.00 mise en oeuvre du
système d'orientation recours avec un accent sur les SOU ;- organisation
de réseaux de jeunes en matière de Santé de la
Reproduction 4.Renforcement des approches communautaires:-
élaboration d'un plan stratégique de développement de
mutuelles santé et de la contractualisation2.1 La politique nationale de
santé et la politique nationale de nutrition adoptées2.2 Le SNIS
est renforcé2.3 Les capacités de planification
renforcées 3.1 143 personnes formées en SONU3.2 1 CHR, 1 HN
(HCZ) et 37 CS/PS équipés en matériels et consommables3.3
Assistance technique à la maternité du CHK de Kiffa3.4 23% de
femmes enceintes dorment sous MI3.5 84% des femmes enceintes vues en CPN ont
bénéficié de la chimioprophylaxie à la
chloroquine3.6 16 femmes porteuses de fistules ont
bénéficié de cure chirurgicale3.7 Semaine nationale de la
santé de la reproduction organisée3.8 Les populations des 3
moughataas de Nouakchott ont été sensibilisées lors de la
Caravane de sensibilisation sur la SR3.9 Les populations de l'Assaba ont
été sensibilisées lors de la semaine nationale de SR et la
journée mondiale de population, par les Associations professionnelles et
les ONG 3.10 Capacités techniques des chirurgiens et gynécologues
dans la réparation de la FO renforcées3.11 Acquisition de
contraceptifs en cours4.1 Mise en place du forfait obstétrical dans les
deux Hodhs et l'Assaba4.2 Renforcement du FO à Nouakchott4.3 Recherche
évaluative sur le FO, en cours4.4 Analyse de situation pour la mise en
place du Forfait Obstétrical à Kaédi et Aleg 4.5 Mise en
place de caisses villageoises (Rindiaw, Djowol) au GorgolL'axe "Lutte contre la
mortalité maternelle et infanto-juvénile" de l'UNDAF vise
à améliorer l'état sanitaire de la mère, du nouveau
né et de l'enfant et renforcer les capacités des prestataires de
service. Il intervient en appui aux priorités nationales définies
par le cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP), au
titre de son axe (III) «Développement des ressources humaines et
services sociaux de base». La lutte contre la mortalité maternelle
et infanto-juvénile est appréhendée à travers sept
volets : le renforcement des services sociaux essentiels, l'appui à la
lutte contre les pratiques néfastes, le renforcement de la
maîtrise de la fécondité, la prévention du VIH/SIDA,
l'extension de l'accès à l'eau potable, l'amélioration de
l'hygiène et de l'assainissement, et l'amélioration de la
nutrition du jeune enfant. Renforcement de l'éducation et de la
formation
1.Suivi-évaluation activités PNDSE avec
participation active des agences aux revues
2.Politique de la petite
enfance et de l'hygiène scolaire : validation de la politique par le
gouvernement, mise en oeuvre d'activités
communautaires
3.Couverture universelle EPT dans les 6 moughataas
pilotes : cours de soutien, AGR, matériel didactique, formation,
application d'une mise en oeuvre décentralisée des
activités éducation aux niveaux des régions
d'intervention
4.Déperditions scolaires et faim de courte
durée réduites et alimentation des élèves
améliorée.
5.Coordination du projet de scolarisation des
adolescentes efficace : Faciliter la mise en oeuvre du plan d'action annuel
conjoint UNF 2005 ; renforcer les activités
conjointes
6.Consolidation des ajouts aux curricula : guide mauritanien
pour les compétences de vie courantes ; enseignement des contenus
1.Participation effective des points focaux des agences aux
différentes revues PNDSE ; intégration des activités des
agences dans le PNDSE ;
2.Validation et approbation de la PNDPE ;
sensibilisation communautaire et familiale ; recensement des structures
d'accueil; Formation de 218 monitrices a NKC et au Brakna ; équipement
de 119 centres d'accueil communautaires au Brakna, à Nouadhibou et
à Nouakchott ; Sensibilisation et formation des monitrices des
réseaux PE; Sensibilisation sur Santé Mère enfant
;
3.Processus de couverture universelle largement entamé dans 2
moughataas (Boghé et Maghta Lahjar) du Brakna ; concours
académiques, équipement des centres de parrainage et des
bibliothèques en appui au cours de soutien dans les collèges
ciblés; les écoles ciblées bénéficient d'AGR
(coopératives scolaires, boucheries, moulins, jardins maraîchers,
boutiques communautaires etc. formation/sensibilisation gouvernement,
communautés, cheikhs de mahadras; 1. Résistance des enseignants
aux nouvelles méthodes, 1. Retards dans l'institutionnalisation et la
généralisation des innovations pédagogiques ; 2. Manque
de données fiables ; 3. Difficultés de mise à
l'échelle des innovations pédagogiques
expérimentées ; 4. Déconcentration/
décentralisation des services non effective ; 5. Faiblesse des
capacités de mise en oeuvre des partenaires (ressources humaines,
financières et matérielles, mauvaise gestion et mobilité
du personnel) ; 6. Manque d'indicateurs sur l'impact de l'alimentation sur
les résultats scolaires ; 6. Mariages et grossesses précoces
: non application du code du statut personnel$4,606,318.00
dotation en kits scolaires des écoles et Mahadras ;
l'environnement scolaire amélioré (latrines
séparées filles/garçons, clôtures, éclairage
solaire) ; dotation de structures centrales et décentralisées en
équipements informatiques; 4.Contribution à
l'amélioration de la fréquentation et des résultats
scolaires à travers l'alimentation de 115 000 élèves
[denrées et autres coûts] ; Amélioration des conditions
d'alimentation par l'équipement des écoles en matériel non
alimentaire culinaire et autres ; Appui à l'amélioration de
l'environnement scolaire [jardins scolaires] ; Appui au renforcement des
compétences des IDEN, IDEF, DREFS en éducation sanitaire,
nutritionnelle et en gestion des denrées. 5.Point mensuel aux chefs
d'agence ; coordination technique de l'UNICEF effective dans la planification,
suivi et évaluation ; activités réalisées ; Mise en
place et Formation de comités de gestion des AGR ; mise en place d'AGR
(14 bus) faisant ainsi bénéficier 4800 élèves dont
1600 filles; Mise en place de 10 magasins scolaires ; équipement des
clubs (matériel audiovisuel, 50 ordinateurs) et formation de 300 filles
relais en IEC et de 40 formateurs et formatrices en éducation par les
pairs;6. Validation de la stratégie de généralisation de
l'EMP par le MEFS ; 12673 élèves dont 5771 filles
bénéficient de l'enseignement des contenus éducatifs
améliorés ; guide life skills pour les concepteurs de programme
mauritanien et module de formation des formateurs sur les Méfaits des
Drogues réalisés; guide du professeur réactualisé;
édition en cours d'un guide du cheikh pour l'introduction de concepts
d'EMP dans les programmes de Mahadra ; édition régulière
d'une bande dessinée et de la revue info club, étude sur la
perception par les filles des pratiques néfastes
L' axe 3 de l'UNDAF a contribué à
l'amélioration de la qualité de l'éducation, au
développement des compétences à travers l' appui aux
formations techniques, pédagogiques et professionnelles, au renforcement
de la scolarisation grâce à la quasi généralisation
de l'alimentation et des infrastructures scolaires. A cet effet, il contribue
à appuyer le cadre stratégique de lutte contre la pauvreté
(CSLP) respectivement dans ses axes intitulés développement des
ressources humaines et expansion des services sociaux de base (dont
éducation, santé, nutrition, accès universel aux services
de base)
Combattre la pauvreté par une gestion durable de
l'environnement, de la sécurité alimentaire et de l'accès
aux ressources 1.La lutte contre la désertification est
consolidée par la poursuite du reboisement de la ceinture verte de
Nouakchott
2.Le SNU intervient de manière harmonisée et
conjointe pour une réponse adaptée à l'impact du
fléau acridien
3.Le Plan d'action national pour l'environnement
et le développement durable (PANE) est adopté avec le concours
d'un plaidoyer conjoint des agences du SNU
4.Les efforts de
sensibilisation sur les enjeux environnementaux sont poursuivis, à
travers la célébration des journées mondiales de
l'environnement
5.Les capacités des partenaires locaux sont
renforcées pour la gestion des ordures ménagères et
bio-médicales (projets catalytiques AVIA et gestion des ordures de
Kiffa/Assaba) 1.1Stabilisation mécanique d'extension : 58ha et
consolidation de 90ha (58.983mlde clayonnage) 1.2 Production 63.000plants,
aménagement et traitement sylvicole : 250ha et fixation biologique : 148
ha 1.3 Fournitures de 100 tonnes de vivres (programme VCT)
2.1
Dispositif de prospection/lutte de plus de 20 équipes mis e place et
opérationnel ; 2.2 Capacités nationales renforcées avec
la formation de formateurs sur les techniques améliorées de
lutte, de gestion de l'environnement et de suivi sanitaire des applicateurs
; 2.3 Coordination et gestion de l'information au niveau national,
régional et international.
3.1 PANE est admis par les
différents partenaires comme cadre de référence national
pour la gestion et le mainstreaming de l'environnement dans le CSLP et les
stratégies sectorielles. Le PRECASP de la BM a considéré
le PANE comme baseline pour le développement de sa composante
institutionnelle.Contraintes liées au manque de prise de décision
du gouvernement sur l'option de la structure transversale dédiée
à la gestion de l'environnement
$4,870,391.00 3.2 Avec le plaidoyer continu, et à la
faveur de la transition démocratique depuis août 2005, le PANE,
comme le PAN-LCD, ont été inscrits comme priorités du
gouvernement dans le cadre de la feuille de route pour la bonne gouvernance. A
cet effet, le PANE devrait être adopté en 2006 4.1
Consolidation des mesures continues de sensibilisation de la
société civile et des partenaires gouvernementaux. : inauguration
de la place des Nations Unies lors de la journée mondiale de
l'environnement (thème : des villes verts, un plan pour la
planète) et d'un projet paysager le long d'une avenue de la
capitale 5.1 Le projet de gestion des ordures de Kiffa a été
déprogrammé, suite à la mise en oeuvre de l'action par une
ONG internationale dans la localité (world Vision).5.2 Projet AVIA :
Outils de gestion des ordures ménagères élaborés.
Acquis des expériences pilotes (Dar Naim et El Mina) partagés
avec les partenaires et autres intervenants dans le domaineL'axe "Combattre la
pauvreté par une gestion durable de l'environnement, de la
sécurité alimentaire et de l'accès aux ressources" de
l'UNDAF vise à contribuer aux objectifs nationaux de couverture des
besoins essentiels (hors accès à la santé et
éducation, couverts par d'autres axes de l'UNDAF). Il vient à cet
effet, appuyer le cadre stratégique national de lutte contre la
pauvreté (CSLP), respectivement dans ses axes intitulés : (i)
Ancrage de la croissance dans la sphère économique des pauvres
(développement rural et environnement, développement urbain,
micro finance et micro entreprise) et (ii) Accélération de la
croissance économique par la dynamisation du secteur privé, le
développement des infrastructures de soutien à la croissance
lutte contre le VIH/SIDA 1.Mobilisation de ressources : table ronde pour le
financement des 4 nouveaux plans sectoriels ; soumission au fonds mondial (5e
tours)
2.Suivi de l'initiative des pays riverain du Sahara :
participation aux réunions régionales et appui à la mise
en oeuvre du projet transfrontalier de la Mauritanie
3.Formation du
personnel local du bureau ONUSIDA pays 1.Soumission au 5e tour du GFATM est
appuyé et soumise dans le délai, soumission accepté par le
GFATM. Les financements des 4 plans sectoriels est pris en compte dans la
soumission au 5e tour.
2. participation aux différentes
réunions sur l'initiative des pays riverains du Sahara. le projet de la
Mauritanie est entrain d'être actualisé et un financement de
l'OPEC est prévu pour ce projet.
3. pas de financement pour la
formation du personnel du bureau en 2005
Autres actions : -
Fabrication d'objets artisanaux pour la sensibilisation contre le VIH, avec
l'association Femmes et développement; - Atelier de sensibilisation
contre le VIH avec l'ONG CEREED; - Sensibilisation sur les droits des femmes
face au VIH avec l'ONG SOS Pairs éducateursLa non disponibilité
de la coordination nationale à finaliser le projet IPRS en 2005. Le
manque de fonds pour la formation du personnel du bureau$61,412.00 Cet effet
contribue à la réalisation du premier axe stratégique du
cadre national de lutte contre les IST/VIH/SIDA (réduction des risques
de transmission des IST/VIH) par la réduction de la transmission du
virus de la mère à l'enfant, par la promotion des
préservatifs et la protection contre le VIH//SIDA en milieu de travail
Jeunes
1.Cadre institutionnel adéquat de mise en oeuvre de la
Politique Nationale de Jeunesse, mobilisation des ressources pour les plans
d'actions
2.Promotion de la jeunesse à travers des campagnes
radio, l'organisation commune d'activités lors des semaines culturelles
et sportives, la mobilisation sociale durant les journées
commémoratives, la sensibilisation des leaders religieux et politiques,
la participation aux conférences ; la mise en place de réseaux de
jeunes en matière de lutte contre le Sida et OMDs dans les 13 wilayas et
au niveau national ; le renforcement de la coopération sud sud en
matière de jeunesse
3.Contribution conjointe à la
célébration de l'année 2005 : Sport et
développement
1. Mise en oeuvre de la politique national pour la
jeunesse 2. Journées internationales (jeunesse, Sida)- participation
à la création du réseau régional des jeunes pour
l'Afrique à Lusaka- organisation des associations de jeunes en Assaba en
réseau en vue de la création de réseaux régionaux
et un réseau National- Semaine culturelle axée sur la lutte
contre les IST/VIH/SIDA (UNFPA, UNICEF)2. Manque de concertation entre les
différents acteurs de la lutte contre le VIH/SIDA (CNLS,
Agences$315,000.00 $38,000.00 Cet axe vise à appuyer le CSLP,
respectivement dans ses axes intitulés Développement des
ressources humaines et Expansion des services sociaux de base Genre
1.Lutte contre les violences faites aux femmes : poursuivre du
plaidoyer dans le cadre d'un plan d'action consolidé impliquant les
partenaires gouvernementaux, la société civile, et le SNU ; appui
aux ONGs nationales ; appui à réforme de la prison des femmes et
appui aux structures décentralisées d'assistance
judiciaire
2.Lutte contre les MGF : poursuite de la campagne commune de
lutte contre les mutilations génitales féminines et
élaboration d'un programme intégré ; évaluation de
la campagne MGF en Assaba (mission)
3.Plate-forme Beijing+10 :
présentation du plan d'action de la Mauritanie à la
réunion décennale Beijing+10
4.Appui à
l'intégration de la dimension genre dans le CSLP révisé :
production et la diffusion d'indicateurs genre ; renforcement des
capacités du Groupe de Suivi Genre du SECF ; participation active aux
groupes thématiques de révision du CSLP1.1 Appui au
fonctionnement du centre de l'AMSME pour la prise en charge des femmes victimes
de viols : 1.2 plaidoyer pour la reconnaissance et la prise en charge de la
problématique par les structures du gouvernement (SECF, MSAS, MJ etc.) :
un environnement protecteur des femmes est en phase de mise en place 1.3
Réalisation et diffusion de 2 études sur les violences en en
Mauritanie
2.1 suivi de la campagne de lutte contre MGF en
Assaba 2.2 draft de programme conjoint de lutte contre les MGF
disponible 3.1 la participation d'une délégation mauritanienne
à la conférence sur le suivi de Beijing est assurée 4.1
plaidoyer pour la prise en compte de la dimension genre au niveau du CSLP et
production des outils : la dimension genre est en bonne voie de prise en compte
4.2 Appui au groupe de suivi genre et formation de ses membres : les
membres du groupe participent activement à la révision du CSLP et
contribuent à la sensibilisation autour de la question1.
Difficultés à mesurer l'ampleur du phénomène 2.
Retard dans la finalisation du programme 4.Le réseau n'est pas
encore créé
$193,198.00
5. Plaidoyer pour la participation des femmes à la prise
de décision : appui au réseau des femmes ministres et
parlementaires ; organisation d'un forum des femmes décideurs
4.3 Étude sur la situation du genre en Mauritanie et
formation des populations 5.1 financement de la participation mauritanienne
aux conférences régionales : la Mauritanie a pu s'intégrer
au niveau des réseaux régionaux 5.2 Appui à la mise en
place d'un groupe de plaidoyer pour l'implication des femmes dans les processus
de décisionCet effet de l'UNDAF contribue à la réalisation
de l'Axe 4 du CSLP : une gouvernance et des institutions renforcées
à travers l'amélioration de la participation des femmes et le
renforcement des capacités des structures en charge de cet objectif
urgence
1.Coordination de la mise en oeuvre de la réponse à
la crise : atelier en janvier 2005 devant déboucher sur un plan de
réponse du SNU et des partenaires ; mise en oeuvre d'activités
conjointes de secours, particulièrement dans la relance de la production
agricole et la nutrition
2.Renforcer les acquis de l'atelier DMTP avec
les participants : suivi des engagements des partenaires pour renforcer la
concertation dans la réponse aux urgences
3.Finaliser le plan de
contingence du SNU : Séances de travail inter agences permettant
l'élaboration et la validation du plan
définitif
4.Améliorer la prise en compte de la dimension
`santé' dans les activités d'urgence au niveau du gouvernement :
désignation d'un point focal urgences au MSAS1-Atelier `urgences' de
janvier/février 2005 organisé. Plans de réponse par
secteur (relance agricole, sécurité alimentaire,
santé/nutrition) élaborés. Activités de secours
mises en place.
2-Réunions régulières DMT
(comprenant la participation du SNU, des donateurs, du gouvernement et des ONG)
organisées. Echange d'information et la coordination des actions
favorisées.
3-Exercice reporté à 2006
4-
Coordination dans le domaine « santé' »
améliorée. Lors de l'épidémie de choléra de
2005, le Directeur de la lutte contre les maladies du MSAS a joué le
rôle de point focal.
1.Faible appropriation de la part de la contrepartie nationale
3.Fonds/ temps insuffisants en raison des urgences$9,753.00 $22,556,698.00
Les activités d'urgence ont été mises en oeuvre de
façon à renforcer les systèmes de vie des populations
affectées, contribuant à l'atteinte des objectifs nationaux
relatifs à la réduction de la pauvreté et à la
faim. Un renforcement des capacités nationales a eu lieu lors des
interventions d'urgence Report progress on your transition strategy or workplan
Coordination Objective: Improved support to national efforts to achieve
the MDGs
Provide information on UN's collective contribution to the
national development process in:
? Advocacy for MDGs
1.Appui à la finalisation du deuxième rapport sur
l'atteinte des OMDS en Mauritanie
2.Appropriation par les agences des
résultats de l'étude de perceptions, et préparation d'une
stratégie de communication conjointe sur la base des
conclusions
3.Partage de l'information sur et appropriation du
rôle du SNU en Mauritanie par le public à travers le CID :
position du CID en tant qu'une vitrine du SNU ; collaboration avec le
lycée français, un lycée mauritanien, et
éventuellement l'université de Nouakchott ; poursuite des
conférence-débats publiques, une par agence
4.Poursuite
des publications : ONU-Mag, ONU-Flash ; site web commun un.mr ; calendrier
SNU
5.Journées mondiales célébrées, dont la
journée LC pauvreté, NU, volontaires et LC SIDA, avec
l'implication du CID
6.Appui aux radios locales dans le cadre du
plaidoyer en matière de population, de santé de la reproduction,
de SIDA, de lutte anti-acridienne, etc.1.Deuxième rapport sur les OMD en
Mauritanie publié.
2.Etude de perception réalisée.
TDR de la stratégie de communication réalisée, appel
d'offre lancé, dépouillement des candidatures
réalisé
3.Information partagée à travers les
conférences publiques des agences et les expositions documentaires, la
distribution des publications des NU lors des stands. Assistance des
élèves du lycée français pour la préparation
des exposés sur les OMD en Mauritanie. Diffusion des connaissances sur
le rôle de l'ONU à travers le concours « Génie des
bibliothèques 2005 », organisé en collaboration avec le MEN
au profit de 20 écoles mauritaniennes en français et en arabe.
Organisation d'une conférence sur le reforme de l'ONU à
l'université de Nouakchott
4.Édition et distribution
N°3 de l'ONU MAG. Réalisation d'une nouvelle maquette ONU Flash,
mise à jour du site un.mr, calendrier 2006 « sport et
développement » édité et
distribué
5.Les journées internationales de LCP, LC SIDA,
NU célébrées
1.Faible accès aux données qui permettent
l'analyse des tendancesManque d'appropriation effective des
OMDs 2.Candidatures non satisfaisantes. Nouvel Appel d'offre $12,530.00
$117,080.00 $10,000.00 6. appui en équipement à la radio
décentralisée de Barkéol, appui pour l'organisation des
journées d'échanges d'expérience entre radio rurales et
pôles de communication intégrés (PCI) sur l'information et
la communication en matière de santé reproductive et de
population? Policy Formulation (MDG-based PRS) 1. Elaboration du nouveau CSLP
: Plaidoyer sur l'intégration du volet environnement et des dimensions
population, genre et enfants dans le CSLP
2. Appui à
l'élaboration des plans de développement communaux ; PRLPs
élaborés pour les régions d'intervention du SNU.
Décentralisation et gouvernance locale : renforcement des
capacités de la DGCL ; Renforcement des capacités des communes de
l'Assaba
1.1 Validation et diffusion de la politique nationale de
population actualisée; 1.2 plaidoyer et contribution à la
prise en compte effective des dimensions population et genre au niveau du CSLP
révisé
2.1 renforcement des capacités des
partenaires en Assaba avec des formations ciblées (planification,
suivi-évaluation, élaboration de requêtes de financement)
et mise à disposition d'équipements 2.2 guide de suivi du PRLP
en Assaba
1. retard dans la disponibilité du document
validé 2. multiplicité des partenaires- Faible niveau des
partenaires de la société civile$37,000.00 ? Implementation
Coordonner l'appui du SNU au processus de suivi et de mise en oeuvre du CSLP
Le SNU a accompagné le gouvernement dans la revue et
reformulation du CSLP pour 2006-2010. Ceci a travers une participation et un
appui technique et financier aux différents CTS et GTT.
Disparités au sein des CTS : Faible capacité en
Programmation axée sur les résultats?onitoringand Evaluation
1.Renforcement des mécanismes nationaux et régionaux de suivi et
de reporting sur les OMD et le CSLP par le biais de DEVInfo : Conversionde
MauritInfo sous format DEVInfo 4.0, formation des agents de saisie et
utilisateurs, intégration du cadre de suivi-évaluation de
l'UNDAF, renforcement des mises à jour, et mise en place des bases de
données régionales, actualisation de la Base de données
sociales, appui au service régional de la statistique en
Assaba
2. Renforcement des capacités en suivi et
évaluation : Le Réseau des Evaluateurs mauritaniens mis en place
et son plan d'action appuyé ; formations organisées au profit des
cadres de la CCSP/DDS
3. Appui a la collecte et a l'analyse des
données statistiques de qualité : L'organisation de
l'enquête EDSM II appuyée ; L'enquête CAP ASSABA
finalisée et publiée ; L'UREP appuyée et la collaboration
avec l'Université de Nouakchott développée
4. Suivi
des recommandations de l'atelier régional de suivi-évaluation de
Novembre 2004 à N1. 1 Une Base de Données Sociale (basée
sur devinfo) appelée MauritInfo mise a jour. Une nouvelle version
élaborée (MauritInfo 4.0). 1.2 Participation cadres
administration à l'atelier régional DEVInfo
2. Appui au
réseau maghrébin de SE
3.1 Appui a l'organisation d'une
enquête ménage sur la santé de la familles 3.2
Enquête CAP en Assaba élaborée 3.3 réalisation et
publication des études sur les projections, les déterminants de
la mortalité maternelle et la synthèse analytique du
RGPH
6. Par rapport au SNIS : consultant informaticien pour 12 mois,
formation de 3 cadres au CESAG, formation des points focaux en Assaba et
impression des supports)1. Faible accès aux données.
3.
Multiplicité des sources et manque d'harmonisation des méthodes
de calcul des indicateurs. Retard dans la mise en oeuvre effective du
partenariat entre l'Université et l'ONS$1,498.00 $144,164.00 4. Suivi
des recommandations de l'atelier régional de suivi-évaluation de
Novembre 2004 à Nouakchott 5. Analyse et diffusion des données
sociales (RGPH, EDS) 6. Appui au renforcement du système national
d'information sanitaireReport on assistance provided to national authorities
for the preparation of the national report on the implementation of the
Brussels Programme of Action of the LDCs Appui à l'élaboration du
rapport d'évaluation des progrès dans la mise en oeuvre du Plan
d'action de Bruxelles. Le rapport est en cours de validation (01.06)$2,500.00
Coordination Objective: Improved country level programme
coordinationReport results the UN made in donor coordination in your
country 1. Organisation de réunions de coordination des partenaires, et
animation des mécanismes thématiques
2. 2e enquête
d'appréciation du site des partenaires au développement de la
Mauritanie, ajustement de la structure du site et mise à jour de son
contenu1.Engagement du processus de concertation avec les partenaires et
réalisation d'une note à adresser au gouvernement 2.Nouvelle
maquette du site élaborée, à validerExplain progress the
UNCT made towards the harmonization and alignment agenda, e.g.
using/strengthening of national systems in reporting, audit, procurement;
SWAps, etc
1. Appui au renforcement des compétences et à la
réalisation du plan de travail de la CCSP pour poursuivre
l'harmonisation des approches des agences avec la partie
nationale
2.Appui au renforcement des capacités de la cellule
MAED en Assaba et à son fonctionnement ; mise en oeuvre du plan d'action
conjoint du SNU en Assaba
3.La revue a mi-parcours de l'UNDAF
organisée avec la CCSP1. CCSP appuyée
2.
Réalisation de l'audit instances décentralisées Assaba.
Renforcement des capacités de la cellule du MAED en Assaba avec des
formations ciblées et mise à disposition
d'équipements
3. Revue à mi-parcours de l'UNDAF
menée conjointement avec le MAED. Elaboration du rapport de
synthèse des matrices de résultats et du cadre de
suivi-évaluation
$34,886.00 $134,689.00 For each joint programme developed in
2005, state the name, agencies involved, fund management option, total budget
and progress made on elaboration and implementation Pas de nouveau programme
conjoint en 2005For each joint programme, report on the impact that it has had
on transaction costs for government and the UNCT Coordination
Objective: Increased efficient and cost-effective operational
coordinationState for the past 12 months any new common services you
have established, and if so, report on estimated annual savings as a result of
this new common service 1. Projections Financières non encore
finalisées -Incapacité de UNDG de travailler en
Français-Difficulté de mobiliser une task force et d'obtenir des
informations financières auprès des banques de la place
2.
Impossibilité technique de créer un GFU unique, la
création de 2 GFU avec les deux prestataires de téléphonie
mobile est prévue en 2006
3. Alimentation
irrégulière des espaces des agences. Suivi de la formation des
points focaux
4. TVA : poursuite du plaidoyer auprès du Min Fin.
Revoir le dossier du transit . Barème harmonisé : révision
d'ensemble en 2006 pour prise en compte pratique des partenaires
5.
Suivi du Comité Santé et diffusion de la liste des structures
sanitaires- date enquête salariale approfondie en 2006$10,516.00
$429,888.00 1. Rapport UN house (transmis 2ème trimestre 2005),
commentaires reçus UNDG le1er juin 2005.(Désignation UN House
Mauritania : 12nov 2003) Plaidoyer auprès du siège, de
l'État et du secteur privé pour le financement de la
construction
2. En ce qui concerne les réseaux, des travaux
(câblage) ont été effectués en cours d'année
pour améliorer la qualité de ceux-ci. La bande passante et la
connectivité ont été améliorées en cours
d'année
3. Lancement effectif de l'extranet (06.05),
formation des staffs à l'utilisation de l'extranet, désignation
des ponts focaux des agences. Logiciel du Roster fonctionnel
4.
Réduction des budgets de focntionnement : Évaluation commune des
offres des prestataires par un Comité Inter agences qui a
débouché sur la sélection des prestataires actuels. Des
comités conjoints de recrutement ont lieu régulièrement
(ex. recrutement en cours du manager du service Center) barème
harmonisé appliqué par les agences
5. Conditions de
travail : plusieurs réunions du Comité santé ont eu lieu
pour identifier les structures sanitaires ( médecins par
spécialité, cliniques, pharmacies et laboratoires). Enquête
salariale approfondie prévue en 2006. Groupe commandé fin 2005
6. Sécurité : recrutement d'une nouvelle
société de gardiennage. Mise en place du MORSS (pour les
résidences) en avril 2005. Construction de portes blindées au
compound Travaux de sécurité par les agences hors compound (OMS,
UNICEF)Réhabilitation murs compound prévue en 20062.
7.
Centre d'information et de documentation : 230 nouveaux documents reçus
en guise d'enrichissement d'un fonds documentaire commun;400 nouveaux
abonnés inscrits; 1 924 visites enregistrés; 1 576 documents
consultés; 575 utilisations des postes publiques, 127 visiteurs
formés, 24 dossiers thématiques de presse réalisés;
56 parutions de la revue de presse.Base des données enrichi de 1 106
nouvelles références; Salle audiovisuelle aménagée
et le fonds de 243 supports audio visuels des agences est constitué; la
photothèque est mise en place avec une archive de 350 photos des
agences; bibliothèque virtuelle est enrichit de 50 nouveaux documents
numériques. Renouvellement du contrat du Spécialiste en gestion
de l'information Coordination Objective: Strengthened coordination
capacity of the UNCTReport on staffing of RCS support Renouvellement
des contrats du webmaster et de l'associée à la coordination, et
leur formationPas de recrutement d'un ALD3 International pour le poste de
chargé de coordination$29,049.00 Inform of UNCT training and other
measures including knowledge networking, and involvement of non-resident
agencies in national strategic planning processes Fonctionnement courant de la
Cellule d'Appui à l'équipe pays assuré RACR
élaboré et diffusé Tenue de l'atelier annuel de revue
de l'UNDAF $18,198.00 Progress on HIV/AIDSReport progress on
the Implementation Support Plan (ISP) Report UN's contribution in support of
the Three Ones Principles: one national AIDS coordinating authority; one agreed
AIDS action framework; and one agreed country-level monitoring and evaluation
system Mise en place de la politique nationale et renforcement du cadre
institutionnel 1. Appui à la mise en place des instance de coordination
aux niveau national (CNLS, SENLS, comité sectoriel .....) 2. Appui
technique et financier à l'élaboration du CSN de lutte contre les
IST/VIH/SIDA pour la période 2003- 2007 3.Il n'existe pas de
mécanisme de suivi évaluation unique pour la réponse
nationale $50,000.00 Report on results related to HIV/AIDS in the workplace
Formation du personnel du SNU au VIH sur le lieu de travail1. L'ensemble du
personnel du SNU est formé sur le VIH/SIDA en milieu de travail ainsi
que sur la prévention du VIH/SIDA en cas d'exposition.
2. Les
bureaux décentralisés des agences du SNU disposent des kits de
prévention et de prise en charge du VIH/SIDA en cas d'exposition$712.00
$8,247.00
|
|
Source: PNUD /MAED/RIM 2005
Annexe 4 : Coopération Mauritanie
O.MS
OMS/MAURITANIE AU QUOTIDIEN
OUVERTURE DE LA 5ÈME REVUE ANNUELLE DU SECTEUR
DE LA SANTE ET DES AFFAIRES SOCIALES
26 JANVIER 2003
|
Nouakchott.Le Palais des Congrès de
Nouakchott a abrité dimanche les travaux de la 5ème Revue
Annuelle de concertation entre le Gouvernement et les partenaires pour
l'adoption du Plan opérationnel 2003 du Secteur de la Santé et
des Affaires Sociales (MSAS).
La cérémonie a été
présidée par monsieur Mohamed Mahmoud Ould Jaafar, ministre de la
Santé et des Affaires Sociales entouré de ses homologues des
Affaires Economiques et du Développement, de l'Education Nationale et de
la Condition Féminine, du Wali de Nouakchott, du représentant du
Commissaire adjoint aux Droits de l'Homme, à l'Insertion et à la
Lutte contre la Pauvreté, des Représentants de la Banque Mondiale
et de l'OMS.
L'audience était composée par le
Secrétaire général du MSAS , des Conseillers du ministre
de la Santé et des Affaires Sociales, des différents Directeurs
centraux et du Ministère de la Santé et des Affaires Sociales,
des Directeurs Régionaux à la Promotion Sanitaire et Sociale
(DRPSS), des Directeurs et Chefs de Service des Programmes de santé
prioritaires, des Représentants du Système des Nations-Unies, des
ONGs nationales et internationales.....
Dans son allocution d'ouverture monsieur Mohamed Ould Jaafar,
ministre de la Santé et des Affaires Sociales a déclaré
que la 5ème revue annuelle du Secteur de la Santé et des Affaires
Sociales intervient à la fin du Plan Directeur de la Santé et des
Affaires Sociales pour la période 1998-2002 et s'inscrit dans le cadre
des orientations socio-santiaires tracées pour son Département
par le Cadre Stratégique de lutte contre la Pauvreté,
détaillées dans le Cadre Budgétaire à Moyen Terme
pour la période 2002-2004.
" En effet, le Cadre Stratégique de lutte contre la
Pauvreté a assigné au Secteur de la Santé et des Affaires
Sociales trois objectifs essentiels à savoir améliorer les
indicateurs de santé de la population avec un accent particulier sur les
groupes les plus pauvres, limiter l'impact des dépenses de santé
sur le revenu des plus pauvres et adopter une méthode participative
permettant aux populations la participation effective dans la gestion du
système de santé et aux associations de la société
civile de participer aux activités socio-sanitaires, a ajouté le
ministre de la Santé et des Affaires Sociales.
Pour atteindre ces objectifs, a poursuivi le ministre de la
Santé et des Affaires Sociales, le Cadre Budgétaire à
Moyen Terme a mis l'accent sur la mise en place un système de
santé fonctionnel ayant des structures de santé accessibles
géographiquement et financièrement, correctement
équipées, gérées par des personnels
qualifiés et disposant de façon permanente de médicaments
et de consommables médicaux, la garantie des soins préventifs et
curatifs de qualité en veillant à leur
généralisation à travers l'encouragement de la demande et
de l'utilisation de ces services par les populations, la recherche de
l'équité d'accès à ces services par la prise en
charge des couches les plus pauvres et la mise en place de système de
partage de risque et la nécessité pour le Département de
disposer des moyens humains matériels et organisationnels
nécessaires aux politiques de planification, de mise en oeuvre et de
suivi des programmes socio-économiques dans le souci d'améliorer
les capacités d'absorption du secteur.
" La traduction de ces orientations en plan d'action
opérationnel qui a atteint au titre de l'année 2002, environ dix
milliards d'ouguiyas financé par l'Etat Mauritanien pour 51% et par nos
partenaires au développement pour 48%, en plus de la participation des
communautés, s'est faite en 2002 dans le cadre d'une approche
sectorielle dynamique impliquant l'ensemble des acteurs qu'ils soient
gouvernementaux, de la société, du secteur privé ou des
partenaires au développement ".
Monsieur Mohamed Ould Jafaar, a indiqué que pour mettre
en oeuvre ces actions, le Gouvernement mauritanien a procédé au
cours de l'année 2002, à un ensemble de réformes
jugées indispensables à l'atteinte des objectifs notamment la
création d'une Centrale d'Achat (CAMEC) afin de garantir la
disponibilité permanente des médicaments et consommables de
qualité et à des prix accessibles à la majorité de
la population, la révision du décret sur le système de
recouvrement des coûts pour garantir l'accessibilité
financière et de renforcer la participation des populations dans la
gestion du système de santé, les arrêtés
d'application de ce décret seront finalisés au cours de la
présente revue.
Selon le ministre de la Santé et des Affaires Sociales,
son Département a pu adopter avec l'appui de ses partenaires, des plans
et cadres stratégiques essentiels visant la lutte contre le SIDA et la
lutte contre le Paludisme. Dans cette optique l'action du Gouvernement a pris
une nouvelle dimension marquée par une approche multisectorielle
concrétisée par la création du Comité National de
lutte contre le SIDA, présidé par Monsieur le Premier Ministre,
cela en plus de l'élaboration du Plan Stratégique de la
Santé de la Reproduction, qui sera validé dans les jours à
venir et d'autres plans suivront au cours de l'année 2003.
Pour sa part, le Pr M. Pathé Diallo,
Représentant de l'OMS en Mauritanie, a déclaré au nom des
partenaires, que l'adoption par le gouvernement du plan directeur sanitaire
pour la période 1998/2002 avait déjà mobilisé les
partenaires au développement sanitaire du pays. L'articulation de ce
plan avec les orientations du Cadre Stratégique de Lutte contre la
Pauvreté et plus récemment des Objectifs de Développement
du Millénaire (ODM), a dit le Pr M. Pathé Diallo, indique la
mesure de la pertinence de la Politique Sanitaire.
" Nos organisations ont essayé d'accompagner les
changements dans les solutions aux problèmes qui assaillent les
communautés. Dans ce combat pour le développement sanitaire,
l'esprit " Santé Publique " commence à influencer toutes les
orientations stratégiques ".
Pour échapper au piège qui enferme les
idées dans un moule qui entraîne à répéter
les uns après les autres les mêmes concepts, les mêmes
stratégies, année après année, a poursuivi le Pr M.
Pathé Diallo, les responsables du Secteur de la Santé et leurs
partenaires se sont résolument orientés vers l'approche
sectorielle. La décentralisation et la contractualisation sont les
maîtres-mots de cette approche.
Selon le Représentant de l'OMS, la réussite dans
ces deux domaines constitue le défi majeur que doivent relever les
principaux acteurs à savoir les décideurs, la
Société Civile, les ONG, les techniciens de la santé et
les partenaires bi et multilatéraux. Les acteurs, pour réussir ce
défi doivent développer une pensée critique, une vision
prospective et une capacité de décision sur des bases
documentées et objectives.
Au-delà de ce cadre théorique, a-t-il
souligné, nous pensons que le Gouvernement doit pourvoir les postes
à fonction de supervision et d'exécution, doter ces postes de
personnels compétents, motivés. Ce poste devrait se situer au
niveau du district sanitaire où le personnel est en contact avec la
population, les collectivités et les individus. Nous devons repenser les
principes et les pratiques de la formation pour permettre aux agents de
santé d'acquérir des attitudes et des pratiques auprès des
formateurs expérimentés : c'est le principe de compagnonnage.
" En adoptant en septembre 2000 ses objectifs, le sommet du
Millénaire plaidait en faveur d'un recul massif de la pauvreté et
l'amélioration sensible de la situation sanitaire des populations
pauvres. C'est dans ce cadre que conjointement le Gouvernement et les Agences
du SNU ont retenu un Plan Cadre des Nations Unies pour l'Aide au
Développement (UNDAF) pour un cycle de 6 ans (2003-2008) composé
de 4 axes dont la Réduction de la mortalité Maternelle, infantile
et infanto juvénile a indiqué le Pr M. Pathé Diallo.
" Nous saisissons l'occasion pour plaider en faveur d'un
système de santé fondé sur les résultats, et qui
soit à l'écoute des usagers, notamment des populations pauvres et
difficiles à atteindre. Nous recommandons vivement l'intégration
progressive d'un système de financement à assise communautaire
qui éviterait aux ménages les plus pauvres de devoir faire face
à des dépenses catastrophiques financières de santé
".
S'agissant de la lutte contre la maladie, a-t-il dit, nous
suggérons de poursuivre l'effort entrepris par le Gouvernement et ses
partenaires pour lutter contre les maladies transmissibles en particulier
celles qui sont à éradiquer ou à éliminer (Polio,
Ver de Guinée, lèpre).
Selon le Pr M. Pathé Diallo, les DRPSS, maillon
essentiel actuel du système, devraient être dotés de
techniques et d'outils de gestion pour opérationnaliser et
pérenniser la décentralisation tout en assurant l'efficience sans
laquelle il est illusoire de maintenir et d'accroître les financements de
la santé en Mauritanie.
Nous souhaitons que le Ministère de la Santé et
des Affaires Sociales accentue davantage son rôle de leadersheap et de
coordonnateur du processus de mise en place de l'approche sectorielle. Enfin,
nous avons foi que cette revue permettra, au delà de la
déconcentration actuelle, d'asseoir une base d'une véritable
décentralisation où les communautés sont partenaires et
bénéficiaires a conclu le Pr M. Pathé Diallo.
A l'issue de cet échange d'allocution, les participants
aux travaux de la 5ème Revue Annuelle du Secteur de la Santé et
des Affaires Sociales ont suivi des exposés sur l'exécution du
POAS 2002 et la mise en oeuvre du Programme de Développement des
Infrastructures Sanitaires (PDIS).
Les journées du 27, 28 et 29 janvier 2003 seront
consacrées aux exposés suivis de débats sur la
présentation des DRPSS des Wilayas (Régions) du Hodh Echarghi, du
Hodh Elgharbi, de Dakhlet Nouadhibou, du Trarza, du Gorgol et du Guidimakha, de
l'Organisation de la lutte contre la maladie, du développement des
ressources humaines, du Projet d'indigence dans les deux Hodhs, du défi
du passage à l'appui budgétaire, de l'apport du secteur
privé dans la mise en oeuvre de la politique de santé, de
l'évaluation du plan directeur et de la présentation du CD-ROM
sur la documentation du Ministère de la Santé et des Affaires
Sociales
Pour plus d'informations, veuillez communiquer
avec FBureau de la Représentation de l'Organisation Mondiale de
la Santé (OMS) en Mauritanie. Programme d'Information
et de Promotion de la Santé. B.P. 320 Nouakchott,
Mauritanie. Tél. : (00 222) 525 24 02/529 52 25. Fax : (222)
525 86 44. E-mail :
whorim@oms.mr
|
ANNEXE 5 : Décret portant de la CAMEC
ANNEXE 6 : Législation sur la
décentralisation en Mauritanie
Décentralisation
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Ordonnance n° 87-289 du 20 octobre 1987
Instituant les Communes
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20/10/1987
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Ordonnance n° 89 - 012 du 23 janvier 1989 portant
règlement général de la comptabilité publique
(partie consacrée aux communes)
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23/01/1989
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Ordonnance n° 90 - 04 du 6 Février 1990 portant
création d'une fiscalité communale
|
06/02/1990
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Ordonnance n°90-025 portant modification des
dispositions de l'article 38 de
l'ordonnance n°87-289 du 20 octobre 1987 instituant
les communes
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20/10/1987
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Ordonnance n°91-043 modifiant certaines dispositions
de l'article 102 de l'ordonnance n°87-289 du 20 Octobre 1987 instituant
les communes
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20/10/1987
|
Loi n°93-31 modifiant et complétant certaines
dispositions de l'ordonnance n°87-289 du 20 Octobre 1987 instituant les
communes
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20/10/1987
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Décret n°90.102 du 16 Juillet 1990
portant application de l'article 5 l'ordonnance n° 87.289 du 20 Octobre
1987 instituant les communes.
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16/07/1990
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Arrêté n° R.018 du 26 Janvier 1989 fixant
pour les budgets communaux, les principes du droit budgétaire, les
modalités de préparation et de vote, la nomenclature, les
modalités d'approbation et de modification, les conditions
d'exécution et de contrôle
|
26/01/1989
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Arrêté R .O33 bis du : 15 Mars fixant les
attributions des Secrétaires Généraux des Communes
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15/03/1989
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ANNEXE7 : Dispositions reglementaires et
legislatives sur le systeme
de recouvrement des
coûts
Un cadre législatif et réglementaire est mis en
place dès novembre 1991 :
Le décret No 86-91 du 7/11/91 fixe les
attributions du Ministre de la Santé et des Affaires Sociales
Le décret No92-027 du 06/07/92
institue un système de recouvrement des coûts dans toutes les
formations sanitaires publiques (article 1).Il définit le recouvrement
des coûts comme A le paiement des prestations fournies par les
services sanitaires et la vente des médicaments prescrits par les
services de santé (article 2). Il crée, en même
temps, un Conseil de Développement Socio-Sanitaire qui agira
comme un conseil d'administration régional pour les affaires de la
santé et permettra de donner à chacun la responsabilité
qui lui incombe (article 7).
L'arrêté NE051 du MSAS du
25/07/92 fixe les modalités de l'approvisionnement, de la distribution
des produits pharmaceutiques et du recouvrement des coûts du
médicament essentiel.
L'arrêté NE052 du MSAS du
25/07/92 créé une A commission nationale de coordination
des soins de santé primaires.
L'arrêté conjoint NE053 des
MF/MSAS du 25/07/92 créé un A comité
chargé du suivi des fonds de roulement destinés à
l'acquisition des médicaments et matériel médical
essentiel. Ce comité est dénommé
« Comité chargé du suivi du compte spécial
ouvert au trésor public au nom de la DPM et du matériel
médical essentiel du secteur public ».
CL'arrêté NE387 du MSAS du
24/08/93 précise la réglementation du fonctionnement des
comités de gestion pour le recouvrement des coûts.
ANNEXE 8 : Liste des figures des tableaux et des
graphiques
Liste des figures
Figure 1 Etapes de participation
communautaires-------------------------------------------61
Figure 2 Schéma d'un conseil
d'administration d'une CSM------------------------------112
Figure 3 Eléments stratégiques des
SSP-----------------------------------------------------195
Liste des
tableaux
Tableau 1 Structures de
l'Etat---------------------------------------------------------------------47
Tableau 2 Indicateurd de répartition du
personnel------------------------------------------53
Tableau 3 Normes
qualitatives-------------------------------------------------------------------54
Tableau 4 Formes et caractéristiques
de la participation communautaire-------------67
Tableau 5 Prise de décision au niveau
opérationnel----------------------------------------69
Tableau 6 Opinions des administrateurs sur les
secteurs à décentralisés------------70
Tableau 7 Propositions des responsables de
santé ----------------------------------------71
Tableau 8 Opinions des usagers sur la
décentralisation-----------------------------------71
Tableau 9 Organisation du système de
santé en Mauritanie----------------------------143
Tableau10 Quelques indicateurs de
santé-------------------------------------------------- 155
Tableau11 Carte sanitaire de
Nouakchott---------------------------------------------------156
Tableau12 Répertoire des partenaires de
Nouakchott en 1992-----------------------157
Tableau13 Personnel en charge de
l'IB------------------------------------------------------161
Tableau14 Bilan des
infrastructures------------------------------------------------------------170
Tableau15 Besoins en équipements de 3 centres
de santé------------------------------171
Tableau16 Quelques propositions sur les services de
qualité-------------------------- 178
Tableau17 Problématique pour l'accès
aux services de qualité-------------------------180
Tableau18 Fonds de roulement des formations
sanitaires-------------------------------181
Tableau19
Financement---------------------------------------------------------------------------186
Tableau20 Etude de l'impact du système de
recouvrement des coûts----------------204
Tableau 21 Mesure de la
qualité-----------------------------------------------------------------217
Liste des
graphiques
Graphique 1 Capacité de l'exécution des
plans d'actions de formation-----------------52
Graphique 2 Comparaison des agents affectés et
de ceux ayant rejoints--------------75
Graphique 3 Formations dispensées le
MSAS------------------------------------------------76
Graphique 4 Proportion de formateurs régionaux
ayant pu exercé leurs fonctions--76
Graphique 5 Principales causes de mauvaise gestion du
personnel-------------------102
Graphique 6 Taux d'agents de santé
formés-------------------------------------------------206
Graphique 7 Seuil d'alerte pour commander des médicaments
essentiels-----------206
Graphique 8 Pourcentage de disponibilité des
médicaments----------------------------207
Graphique 9 Disponibilité des fournitures et
consommables----------------------------208
Graphique 10 Taux de disponibilité des outils d'aide
à la prise en charge-----------208
Graphique 11 Conformité de protocoles diagnostics et
thérapeutique----------------209
Graphique 12 Nature des informations
collectées------------------------------------------210
Graphique 13 Motifs évoqués par les usagers pour
l'utilisation des services--------211
Graphique 14 Satisfactions des
usagers------------------------------------------------------212
Graphique 15 Résultats sur le forfait
obstétrical---------------------------------------------213
Graphique 16 Entretien et maintenance de la
logistique-----------------------------------214
Graphique 17 Répartition du personnel dans le cadre des
SONU----------------------215
Graphique 18 Disponibilité des produits
SONU---------------------------------------------216
Liste des annexes :
Annexe 1 : Carte de la mauritanie
Annexe 2 : Résultats recensement
général de la population et de l'habitat
Annexe 3 : Plan d'action UNDAF
Mauritanie
Annexe 4 : Coopération Mauritanie
O.MS
Annexe 5 : Décret portant de la
CAMEC
Annexe 6 : Textes législatifs de
la décentralisation en Mauritanie
Annexe 7 : Dispositions
réglementaires et législatives sur le système de
recouvrement des coûts
Table des matières
Avant
propos ---------------------------------------------------------------------------------------------5
Résumé----------------------------------------------------------------------------------------------------7
Acronymes------------------------------------------------------------------------------------------------9
Introduction
générale---------------------------------------------------------------------------------11
Problématique--------------------------------------------------------------------------------------------6
Présentation de la République Islamique de
Mauritanie-------------------------------------18
Première partie Bilan de la décentralisation
Chapitre 1 : La décentralisation
1.1
Introduction-----------------------------------------------------------------------------------------31
1.2 La revue de
littérature---------------------------------------------------------------------------32
Chapitre 2 Le processus de décentralisation des services
de santé en Mauritanie
2.1 La
genèse-------------------------------------------------------------------------------------------40
2.2 La mise en oeuvre de la
décentralisation---------------------------------------------------49
2.3 Le bilan de la
décentralisation-----------------------------------------------------------------68
2.4
L'analyse--------------------------------------------------------------------------------------------84
2.5 La
conclusion-------------------------------------------------------------------------------------112
Bibliographie-------------------------------------------------------------------------------------------119
Deuxième partie : Les politiques et systèmes
de santé
Chapitre 3 : L'état des lieux de la politique de
santé
3.1
Introduction---------------------------------------------------------------------------------------125
3.2 La revue de
littérature-------------------------------------------------------------------------129
3.3 L'organisation du système de
santé--------------------------------------------------------142
3.4 La politique actuelle de
santé---------------------------------------------------------------144
Bibliographie-------------------------------------------------------------------------------------------147
Chapitre 4 : Le processus d'implantation du système
de recouvrement
des coûts
4.1 La genèse du système de recouvrement des
coûts------------------------------------148
4.2 Le recouvrement des coûts dans la wilaya de
Nouakchott---------------------------154
4.3 La mise en
oeuvre-------------------------------------------------------------------------------181
4.4 Le programme maternité sans risque en
Assaba---------------------------------------183
4.5 Les déterminants de la qualité des services
au niveau national--------------------188
4.6 Les outils du programme de
développement sanitaire--------------------------------189
Bibliographie-------------------------------------------------------------------------------------------192
Troisième partie : Les résultats de
l'étude
Chapitre 5 : Le cadre d'analyse
5.1 L'impact du système de recouvrement des coûts
sur la santé publique---------195
5.2 Les résultats sur la qualité des services de
soins---------------------------------------205
5.3 Les
enseignements-----------------------------------------------------------------------------218
Bibliographie-------------------------------------------------------------------------------------------221
Chapitre 6
Discussion------------------------------------------------------------------------------222
6.1 Les
opportunités---------------------------------------------------------------------------------223
6.2 Les occasions manquées pour la mise en place des
politiques de santé--------223
6.3 La capacité des
acteurs-----------------------------------------------------------------------230
Chapitre 7 : Les conclusions et les
recommandations-------------------------------------242
Bibliographie------------------------------------------------------------------------------------------256
Annexes -----------------------------------------------------------------------------------------------258
Liste des tableaux et des
graphiques---------------------------------------------------------280
Liste des
annexes------------------------------------------------------------------------------------281
* 1. Rapport Unicef Mauritanie 1990
* 1 Finding World Bank :
2003
* 2 Rapport de l'OMS Afrique
2005
* 3 Rapport Onusida 2001
* 4 Rapport de la 37e
assemblée mondiale de la santé
* 5 Rapport d'activité
Unicef 1987
* 6 Boukhary I and all.
/Document programme santé Unicef /Mauritanie 1992
* 7 Arrêtés MSAS/SG
1993
* 8 R.I.M :In « Etude
d'analyse situationnelle 1997-1998 p.5
* 9 MARP : Méthode
accélérée de recherche participative on peut
également lire MPP : méthode de planification participative
* 10 PRECEDE : C'est
modèle d'analyse qui utilise un diagnostic épidémiologique
et un diagnostic social en vue de planifier des actions éducatives se
focalisant sur le changement des facteurs favorisants.
* 11 Mauritanie en chiffres
2005 - p.12
* 12 Office national des
statistiques.MAED : rapport annuel 2004
* 13 ONS/MAED :
Recensement général de la population et de l'habitat 2000.
* 14 PNUD : Rapport 2004
sur l'Indice de développement
* 15 SNU en Mauritanie :
Rapport de travail 2005
* 16 ONS/MAED :
Enquête permanente sur les conditions de vie des ménages 2004
* 17 Les fonctionnaires
mauritaniens ont obtenu une augmentation de 50% de leur salaire de base
* 18 MAED : Rapport du
Bilan consolidé d'investissement 2003
* 19 PNUD : Rapport 2004
sur l'Indice de développement en Mauritanie
* 20 Agence mauritanienne
d'information du 28 novembre 2005 : Extrait du message à la nation
du Chef de l'Etat Mauritanien, à l'occasion du 45e
anniversaire de l'indépendance.
* 21 MAED/RIM : Rapport
sur la mise en oeuvre du Programme d'Action de Bruxelles (2001 - 2010) en
faveur de Pays les Moins Avancés (PMA). Janvier 2006
* 22 : Rapport annuel du
Ministère de la communication et en relation avec le parlement 2004
pp3-7
* 23 : MAED/ONS :
Document du CSLP 2001 p.12
* 24 Banque Mondiale :
Bulletin Finding sur les politiques de décentralisation 2001 pp
1-3
* 25 Banque Mondiale :
Etat de santé du monde en 1993 « Investir dans la
santé » pp 5-10
* 26 .Source : Archives de
France
28. idem 1
* 27 Source : La gazette
juin 2004
* 28 Van Lerberghe, W. et de
Brouwere, V. : «État de santé et santé de
l'État en
Afrique subsaharienne»- Edit .2000 p p 169,175
* 29
Rapport annuel de la banque mondiale 1993 p3
* 30 Pr.Wone, O « Cours de
santé publique destiné aux étudiants cadres
infirmiers » CESSI Dakar 1990 p,p13 , 17
* 31 D'Almeida,
A « Les risque et les postulats des systèmes de
santé en Afrique de l'ouest » p,p 47,52
* 32 Secrétariat
général du gouvernement : Journal officiel de la RIM 15
juin 1986
* 33 Têtêvi Agbodjan, D.
« vers des soins Communautaires et/ou une assurance maladie ?»-
1994 pp 34, 48
* 34 OMS/UNICEF:
« rapportde la Conférence sur les soins de santé
primaires » Alma-Ata (URSS), 6-12 septembre
1978.
* 35 Nach Mback, C
: « enjeux et perspectives de la décentralisation en
afrique» 2001 p 195
* 36 MSAS : Document PASS
1998 pp .5-10
* 37 ONS : Rapport
préliminaire EDSM 2000
* 38 MSAS : Annuaire des
statistiques 1999
* 39 MAED : Manuel
d'utlisation des postes du bugdet consolidé d'investissement de 1996
* 40 Plan directeur à
moyen terme 1991-1994 du MSAS pp 8-12
* 41 Bilan de la DRPSS de
Nouakchott 2001
* 42 Décret n°
052-2005 fixant les attributions du ministre de la santé et des affaires
sociales et l'organisation centrale de son département, le niveau
central du MSAS
* 43 art. 17 et 18 du
décret 89 0 64 créant les directions régionales à
l'action sanitaires et sociales du 17 mai 1989
* 44 art. 19 et 23 du
décret 89 0 64 créant les directions régionales à
l'action sanitaires et sociales du 17 mai 1989
* 45 Guillaumot .D et
Coulibaly.TO : Manuel de supervision des DRASS /RIM 1993
* 46 Maders.HP.Col :
comment manager un projet -edit PP129-203
* 47 Bruce.J : Les six
éléments de qualité pour les services de santé de
la reproduction -in Popline
* 48 MSAS/DAAF : Rapport
des normes en personnel applicables aux formations sanitaires 1993
* 49 Extrait du discours du
premier ministre devant le parlement J.O RIM du 16 janvier 1994
* 50 Plan directeur de la
santé 1998-2002 (PASS) PP 18-23
* 51 Rapport de la revue
interagence SNU -MAU pp 12 -13 2e édition 1999
* 52 Document technique des
plans opérationnels annuels à horizon glissant 2001 du PNSR
* 53Plan directeur de la
santé 1998-2002 (PASS) PP 18-23
* 54 MSAS/PNSR : Rapport
de l'étude d'analyse situationnelle de la santé de la
reproduction de1997
* 55 MAED/ONS : Mauritanie
en chiffre 1991
* 56 MSAS : Rapport
d'évaluation de la fin du Projet de Renforcement des services de
santé 1987
* 57 MSAS/DPCS : Rapport
sur la nomenclature des formations sanitaires 1993
* 58 Rapport
préliminaire du PASS 1997 pp 22-35
* 59 MSAS : Rapport
préliminaire du PASS
* 60 MSAS /DPS :
Communication du service des soins de santé primaire au séminaire
de planification des DRPSS en 2001 à Kaédi.
* 61 Plan d'action 1998-2002
de santé de la reproduction FNUAP- Mauritanie pp 31-45
* 62 CFA : Centre de la
famille Africaine qui est institut de formation en santé de la
reproduction dépendant à l'IPPF, cours de formation sur la
communication pour le changement de comportement .été 2000
* 63 ASCAM : Bulletin
n°3 1999 sur la participation communautaire aux programmes de santé
publique en Afrique
* 64 Evans and coll . 1996; et
Marmot ad Wilkinson. 1999 : in les déterminants de l'état
de santé pp 113-119 and pp 84- 87
* 65 Sanogo.A : in
« l'expérience des ASACO pour l'implantation de l'IB dans les
CSCOM » pp 11-14
* 66 Diop.N : in
« de Alma Ata à Bamako » pp 3-22
* 67 Knippenberg, et
al: in « Préalables de la participation
communautaire» pp 5-18 4e édit.1997
* 68 Gning et
al. « In participation à l'IB dans la région
médicale de Saint Louis du Sénégal » pp.17-23
* 69 Centre de santé
d'arrondissement
* 70 Idem 61 pp 35-39
* 71 Rapport de la Banque
Mondiale, 2001
* 72 Idem 3
* 73 Sanogo.A : in
« l'expérience des ASACO pour l'implantation de l'IB dans les
CSCOM » pp 11-14
* 74 Langly.J - Escalon et
al. 1999: in « impact de la participation communautaire sur la
qualité des services ».
* 75 Note de communication du
Représentant du Bureau régional de l'Unesco à Dakar
relative au projet de « l'éducation pour Tous » et
de la confinteaV.
* 76 Meister J.C : In
« Société et participation
communautaire »p-p. 16-32
* 77 J.O du 1er
juil.1992, p. 77
* 78 Audibert et
Mathonnat : in « Etat des lieux de l'IB en Afrique de
l'Ouest » 2000
* 79 MBOW .M in
« Rapport de supervision dans la wilaya du Trarza »
PNSR/MSAS 2001
* 80 MBOW. M in
« Réalités sur le fonctionnement des comité de
gestion de la commune de Bababé » 2001
* 81
IRESH : « Analyse situationnelle sur le renforcement des
compétences des DRPSS » 2003 pp.12-26
* 82 Agence Mauritanienne
d'Information : Horizon du 14 mars 1993, p.2.
* 83 Ould Abdel Hamid,
I « Communication lors de l'ouverture de la session de formation
des chefs de service des soins de santé primaires »ENSP mars
1993
* 84 MSAS/PNSR : Document
final étude situationnelle de santé de la reproduction -1998
p.56
* 85 MSAS/FNUAP/ONFP :
Rapport d'évaluation des formateurs régionaux 2001
* 86 MSAS/DPS : Bilan PASS
2002
* 87 MSAS : Document
sectoriel Wilaya 2005 pp.27 35
* 88 MSAS/PNSR : Documents
des normes des PS, CS et HR édit.1998
* 89 MSAS/DGI : Rapport
final de la revue annuelle du POAS et PTHG
* 90 MAED : Rapport du
budjet consolidé d'investissement -édit 2004
* 91 MSAS : Manuel
d'execution du PASS (pa-pdsas) pret fad n° f/mau/pro-app/san/99/14b
* 92 Ibid 85
* 93 MSAS : Manuel
d'execution du PASS (pa-pdsas) pret fad n° f/mau/pro-app/san/99/14b
* 94 Mutulles de santé
en afrique : caractéristiques de mise en place p.12
* 95 MSAS : Rapport sur le
budjet annuel de 2004
* 96 Diallo.I :
« Etat de transfert des ressources vers les
municipalités » p - p.31-38
Mémoire de DEA -ENEAS Dakar
* 97 Memah,M
« Repenser les unités de santé de base »
avril 1999 p,p « 31,45
* 98 MSAS/DGI : Rapport
d'exécution du PASS 2002
* 99 Center for health of New
York University
* 100 MAED : Rapport sur
le budget consolidé d'investissement 2005
* 101 MSAS/DGI : Mission
de supervision du PASS par les experts de la banque mondiale
à Nouakchott du 7 Au 23 Juin 2000.
* 102 Maders.HP.Col :
comment manager un projet -édit p.p129-203
* 103 Bruce.J : Les six
éléments de qualité pour les services de santé de
la reproduction -in Popline
* 104 Extrait du discours du
premier ministre devant le parlement J.O RIM du 16 janvier 1994
* 105 Plan directeur de la
santé 1998-2002 (PASS) PP 18-23
* 106 MSAS : Rapport de
la revue inter agences- 1997
* 107 MSAS /DGI :
Document de travail 2e trimestre 2000 du PASS
* 108 MSAS/DRH :
Communication du ministre de la santé lors du lancement du Cadre
Stratégique de Lutte
contre la Pauvreté - octobre 2002
* 109 MSAS/PNSR:
Prodoc/Mau-04/2001 p,p 24- 29
* 110
Référentiel d'exécution des activités du PASS p-p
17-22
* 111 MSAS/DRH : Rapport
de la DRH sur les formations du personnel de santé- juillet 2005
* 112 Rapport de la revue
interagence SNU -MAU pp 12 -13 2e édition 1999
* 113 Document technique des
plans opérationnels annuels à horizon glissant 2001 du PNSR
* 114 MSAS/DPCS : Rapport
sur le PASS 2003-p.p 9-21
* 115 Caritas
Mauritanie : Bilan des réalisations du projet Dar Naim de Caritas
2001
* 116 MSAS/PNSR : Rapport
d'études analyse situationnelle 1997
* 117MSAS/DRH:Rapport annuel
sur la formation continue du personnel 2000
* 118Crozier M :
in «Théorie de la
décentralisation »édit.1982 p.43
* 119 Plan directeur de la
santé 1998-2002 (PASS) PP 18-23
* 120 MSAS/PNSR :
Rapport de l'étude d'analyse situationnelle de la santé de la
reproduction de1997
* 121
OMS « Charte issue de la 6e conférence
mondiale sur la promotion de la santé » tenue Bangkok en
août 2005
* 122 MSAS : Rapport
interministériel sur l'état d'avancement du projet santé
population de septembre 1991
* 123 ANIDEM :
Communication faite le 12 mai 1994 lors de la journée internationale de
l'infirmière
* 124 ONPS Mauritanie
: Résultats sondage sur le plan de carrière du personnel
infirmier
* 125 MAED/ONS :
Mauritanie en chiffre 1991
* 126 MSAS/DPCS : Rapport
sur la nomenclature des formations sanitaires 1993
* 127 MSAS/DGI : Rapport
sur le plan de développement des infrastructures 1998
* 128 idem 1
* 129 Rapport
préliminaire du PASS 1997 pp 22-35
* 130 Ba A :
Communication sur la décentralisation des services sociaux de base
-Journée de la population 1999
* 131 MSAS : Rapport
annuel sur les soins de santé primaire de 1998
* 132 MSAS /DPS :
Communication du service des soins de santé primaire au séminaire
de planification des DRPSS en 2001 à Kaédi.
* 133 MSAS /DPS : Rapport
sur l'épidémie de l'épizootie de Congo-Crimée en
Décembre 2002
* 134 MSAS /DPSP : Etudes
sur le système de recouvrment des coûts en 1994 à
Kaédi.
* 135 Ben Salah,
A « Rapport de consultation sur le réajustement des
objectifs du système de santé » mai 2005
* 136 Sylla,
O : « Document final sur les activités de promotion
de la santé maternelle et infantile » août 2000
* 137 Plan d'action 1998-2002
de santé de la reproduction FNUAP- Mauritanie pp 31-45
* 138 World Vision
Mauritanien : Communication de la responsable de la santé
maternelle et infantile-2000
* 139 Jean-Pierre Olivier de
Sardan « le Monde diplomatique » février 2000,
pp. 12-13.
* 140 Jean-Pierre Olivier de
Sardan « dramatique déliquescence des Etats
d'Afrique » pp. 78-82
* 141 R. Bachand et L.
Lamarche, Afrique, supra note 6.
* 142 Nach Mback, supra
note 4, à la p. 106
* 143 [1] UNICEF/MP
: Enquête nationale sur les indicateurs des objectifs à mi-terme
en Mauritanie (M.I.C.S.) . Rapport préliminaire. 1996.
144[2] OMS/UNICEF: Revised 1990 estimates of maternal
mortality. A new approach by Who and Unicef. Avril 1996
145[3] UNICEF : Situation des enfants dans le monde.
1993.
* 146 EDSM 2000
* 147 Ibid 126(3)
* 148 UNICEF : Situation des
enfants dans le monde. 1993.
* 149 Diop.N : in
« de Alma Ata à Bamako » pp 3-22
* 150 Fédération
internationale de la planification familiale : in « les
déterminants du meilleur accès aux
services ».
* 151 Donabédian C et
al. : Système de santé et normes édit.1980 p 23
* 152 Payne :
« Qualité des soins et pratiques médicales »
2e édit. Masson 1966
* 153 MSAS/PNSR :
Référentiel des normes en santé de la reproduction p,p
13,24
* 154 Bruce. J : in
« les six éléments de qualité des
services »1996
* 155 Rapport du MSAS
1997
* 156 MSAS : Plan
directeur national de santé 1998-2002
* 157 SNU 2002 voir annexe
UNDAF
* 158 Arrêtés
N° R 051 ; R052 et R053 cités plus haut
* 159 Annuaire statistique du
MSAS et rapport de supervision des SSP/DPS MSAS
* 160 Document d'étude
d'analyse situationnelle du PNSR/MSAS1997
* 161 Décret 92.027 -
art. 9 et 10 relatifs aux modalités d'approvisionnement de
médicaments
* 162 MAED/ONS :
Résultats du recensement général de la population et de
l'habitat en 2000
* 163 MAED /MSAS :
Enquête de Démographie et Santé en Mauritanie en 2000
* 164 Avant octobre 2001,
toutes les moughaatas de Nouakchott, étaient regroupées en une
seule et unique commune, et dans chaque moughaata, un adjoint au maire central
assurait la réalisation des activités communales.
* 165 Recommandation de la
commission nationale des soins de santé primaire.
* 166 Cléroux .R ;
Jenicek.M : « Epidémiologie-Principes et
Application » p81
* 167 Nombre de nouveaux cas
apparus pendant une période précise.
* 168 Bélanger P.M.,
F.Doré : in « médecine et
chronologie »pp 109
* 169 World Vision
Internationale Sarriot .E: In «PURE» 1994
* 170 Communication projet
santé Dar Naim lors de l'atelier de restitution des travaux de promotion
de la qualité des soins en Mars2002.
* 171 Rapport du programme de
coopération Mauritanie -Unicef 2003-2008 : Chapitre 5
* 172 GIE-IFSSU :
Document final sur l'étude des besoins de formation du personnel en
cours d'emploi pp 41-45
* 173
DRASS Nouakchott : Plan triennal à Horizon Glissant
1999-2002
* 174
DRASS Nouakchott : Plan triennal à Horizon Glissant
1999-2002
* 175 DRASS Nouakchott :
Lettre des médecins de moughaata adressée au Ministre de la
santé en date 22 mars1994.
* 176 MSAS /DPS : Rapport
final de la 4e revue des SSP P.4
* 177 MSAS /DPS : Rapport
supervision novembre 1994
* 178 Ould Amar.A : in
« DRASS de Nouakchott : forces et faiblesses »
Mémoire de DESS en Management
* 179 MSAS/DGI : Rapport
d'évaluation de l'impact des investissements du PASS -PP.11-16
* 180 DRPSS Nouakchott :
Rapport du DPR 2003
* 181 MSAS/DPS :
Procès verbal de réunion crise choléra du 13février
1996
* 182 MSAS /DPM :in
PASS « Politique nationale du médicament »
P-P.35-51
* 183 ONG EDS : Rapport
d'analyse de situation pour la mise en place des mutuelles de dans les
quartiers périphériques de Nouakchott.
* 184 MSAS/DPS :
Circulaire n° 245 du 4/10/1997
* 185 DRPSS Nouakchott :
Rapport POAS 2000
* 186 Asoc.ED : Document
projet santé Nouakchott 1998-2004
* 187
DRPSS Nouakchott : monographie wilaya de Nouakchott 2003
* 188 DRPSS Nouakchott :
Rapport 2001
* 189 Idem
* 190 Idem 189
* 191 MSAS/DAAF :
Document PASS 1998-2002 p-p.78-83
* 192 DRPSS Nouakchott :
monographie wilaya de Nouakchott 2003
* 193 MSAS/DPCS : Rapport
d'évaluation à mi parcours 1999 P.18
* 194 DRASS de
Noukachott :in rapport final pour la réforme du système
national d'information sanitaire en 1997.
* 195 CSM de sebkha :
Procès verbal de réunion en date du 12septembre 2004
* 196 MSAS/DPCS : Canevas
de planification des activités selon l'approche du cadre logique du
CSLP 2004
* 197 CSM de Sebkha :
Plan d'action 2005
* 198 DRASS Nouakchott :
Circulaire du 22 octobre 2001, adressée aux responsbles des CSM
* 199 MSAS : DPCS :
« Guide de microplanification » 1999, p. 13
* 200 Propos recueillis
auprès de beaucoup de personnes impliquées dans
l'élaboration des plans d'action.
* 201 Idem 200
* 202 MSAS/DPS : Rapport
de mission PNSR 2003
* 203 DRPSS Nouakchott :
Procès verbal de réunion de validation du POAS 2005.
* 204 MSAS/DPCS : Extrait
des directives de la DPCS 2004
* 205 Ces activités
proposées relèvent de l'objectif 4 décrit dans le POAS de
Nouakchott, qui vise à améliorer la qualité des services
donc leur rendement.
* 206 MSAS : DPCS :
« Guide de microplanification » 1999, p. 7
* 207 DRPSS Nouakchott :
POAS 2003
* 208 Propos d'un surveillant
de centre de santé
* 209 Sarriot,
Eric : « Analyse de situation de base pour le projet urbain
de la route de l'Espoir » p,p 19, 67
* 210
MSAS/DPS : « Document PASS » 1997 p,p- 36,42
* 211 World bank africa :
Database 2004
* 212 DRPSS
Nouakchott « Rapport annuelle » 2001
* 213 DRPSS Assaba :
monographie 2003
* 214DRPSS Assaba :
Synthèse Rapport régional du SNIS 2003
* 215 Cmmissariat aux droits
de l'homme et à la lutte contre la pauvreté 2001
* 216 MSAS/PNSR : projet
de maternité sans risque
* 217 MSAS : Rapport de
l'atelier de validation du dossier mère et enfant- mai 1997
* 218 OMS Mauritanie :
Rapport d'études sur les dystocies et la mortalité maternelle
Nouakchott - avril 1997
* 219 DRPSS Assaba : Plan
d'action programme maternité sans risque 2003-2008
* 220 MSAS/DPCS :
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1998-2002 p .9
* 221 Programme GAVI :
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* 222 MSAS/DPS :
circulaire n°08 du 21 février 1998
* 223 MSAS/DPCS : Livre
des normes et procédures pour les centres de dépenses- 1998-2002
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* 224 MSAS /DPCS :
Annuaire statistiques 2003 p.45
* 225 DRPSS de Nouakchott
: Rapport du premier trimestre de 2004
* 226 D'Almeida .T :
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* 235Sardan .O :
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risque de Nouakchott » lettre adressée au ministre de la
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* 237 Bierschenk, Chauveau et
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* 246 Banque mondiale :
rapport 2003, p.37
* 247 CLEIN R : Analyse
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* 248 OMS Nouakchott :
discours du représentant résident de l'OMS à Nouakchott,
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* 249 MSAS : Rapport sur
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* 250 MAED :Service de la
comptabilité nationale 2004
* 251 Ould Sidi Abdallahi,
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* 256 Russel et Gilson; Bitran
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* 257 Ministère de
affaires économique et du développement «Rapport de
l'enquête permanentes sur les conditions de vies des
ménages » 2e trimestre 1996 p. 17
* 258 Ministère des
affaires économiques et du
développement : « Rapport de répartition du
budget de l'Etat en 2003 ».
* 259 Hmeyadda,
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santé » p,p - 9,12
* 260 MSAS/DLM :
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* 261 Pineault,
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méthodes, stratégies » Montréal 1986 408
* 262 New world
Mauritanie : « Rôle des décideurs dans le
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* 263
Kotler,P : « The social marketing in health fields» p.
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* 264 Kane S B :
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santé » 12 mai 1997 Journée internationale de
l'infirmière
* 265
Kotler,P : « The social marketing in health fields» p.
118
* 265
MSAS : « Rapport d'étude d'analyse situationnelle du
PNSR » 1998
* 266 Bainton,
T « Actualité et dossier en santé
publique » n° 17 décembre 1996
* 267 Il s'agit pour une
structure de santé de demander l'allocation des ressources en vue mener
une activité. Cette demande devra être accompagnée de la
description complète de l'activité et adressée au niveau
central qui la transmettra au bailleur pour donner un avis au moins trois mois
avant le début de réalisation de l'activité.
* 268
MSAS/DPCIS : « Plan national du développement
sanitaire 2003-2008 » Juin 2005
* 269 Premier
Ministère /Secretariat général du
gouvernement : « Arrêté
interministériel relatif à l'hygiène
publique du 23 Octobre 2005 »
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