Deuxième partie :
PROCESSUS D'INTRODUCTION DES
SOCIETES EN BOURSE : CAS DE LA SEMC
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CHAPITRE III
INTRODUCTION EN BOURSE ET VIE D'UNE
SOCIETE COTEE
L'introduction en bourse est une étape majeure dans la vie
d'une entreprise. La vie
boursière peut être influencée pendant
plusieurs mois ou années si l'introduction n'a pas
été réalisée dans de bonnes conditions. C'est
pourquoi participer à une introduction en bourse peut
être un exercice complexe et nécessite dans tous
les cas une bonne connaissance des procédures d'introductions,
de la motivation des entreprises, mais aussi des conditions
d'admissions.
La demande d'admission d'un instrument financier aux
négociations sur le Marché
Financier est présentée conjointement par la
société postulante à l'introduction au Marché
et par le ou les Prestataires de Services d'Investissement (PSI)
qu'elle a mandaté.
La première cotation des instruments financiers
admis aux négociations en bourse
est annoncée par un avis de la CMF faisant
connaître la date de l'introduction, l'identité
de la société émettrice et les
intermédiaires qu'elle a chargés de suivre les
opérations d'admission, d'introduction et de tenue de
marché, le nombre, la nature et les caractéristiques
des instruments financiers admis, le prix stipulé par la
société émettrice ou par les vendeurs, la
procédure de première cotation choisie, le mode de
négociation des instruments financiers et, d'une manière
générale, toutes les procédures nécessaires
à l'information du public.
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SECTION I. DE L'OBTENTION DU VISA DE LA CMF A LA PREMIERE
COTATION
A. Le choix de la procédure
d'introduction
Les procédures d'introduction ont pour objectif de remplir
deux fonctions : assurer
la diffusion des titres dans le public et permettre
d'aboutir à la première cotation. Les procédures
dites "de marché" sont centralisées par l'entreprise de
marché et donnent lieu à une réduction proportionnelle
des ordres. Elles permettent en outre de réaliser ces deux
opérations de manière concomitante.
Le choix de la procédure d'introduction
dépend principalement de l'état du
marché. Le marché des introductions en bourse
a en effet tendance à suivre des cycles :
des phases où la demande de titre est très forte
(« hot market ») alternent avec des phases
ou les sociétés émettrices de titres
ont du mal à placer leur titre à un prix raisonnable
(« cold market »). La température du marché a
ainsi une influence non seulement sur le nombre d'introductions en
bourse réussies, mais aussi sur le montant et la variance de
la sous évaluation (« underpricing ») du prix de
l'introduction.
Lorsque aucun placement n'a été
effectué, la première cotation des instruments
financiers à la cote du Marché secondaire est
assurée selon l'une des procédures suivantes :
- La procédure d'offre publique de vente à un prix
déterminé ;
- La procédure de mise en vente à un prix minimal
;
- La procédure ordinaire.
S'agissant des titres de créance, l'offre publique de
vente est la procédure habituelle.
· La procédure d'offre publique de vente
Elle consiste à mettre à la disposition du
marché une quantité de titres à un prix fixé
à l'avance. Elle se distingue des autres modes
d'introduction par l'importance donnée au prix. La
répartition des titres s'effectue sur la quantité. Avec
ce mode d'introduction, les futurs actionnaires ont tendance à
accroître sensiblement leur demande.
La Bourse peut décider d'une répartition des
titres offerts selon la catégorie des donneurs d'ordres, si l'Avis
initial ouvrait cette possibilité. Elle le fait selon des
critères qui
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lui sont propres, qu'elle détermine avec
l'émetteur et le PSI négociateur - compensateur
spécialiste et dont le public a connaissance par Avis.
· La procédure de mise en vente à un prix
minimal
L'Offre à Prix Minimal est une procédure plus
complexe que la précédente. En effet, les souscripteurs
intéressés par l'introduction doivent cette fois fixer le
prix et le nombre de titres qu'ils souhaitent acquérir.
Pour guider les différents souscripteurs
tentés par l'opération d'introduction, un prix
minimal est fixé et en dessous duquel ils ne
sont pas servis. Si les demandes sont encore trop importantes, ce qui
est le cas en général, il est procédé
à une répartition des demandes par tranches de niveau de prix
offert, et à une réduction des ordres par
tranche. Le taux de réduction de chaque tranche est
d'autant plus important que le cours
de la tranche est faible. Le premier cours coté correspond
dans ce cas de figure à la limite inférieure de la
dernière tranche servie. Cette procédure est celle qui est la
moins utilisée
du fait de sa complexité et du nombre minimum de
titres à servir assez élevé pour des
valeurs de croissance.
Dans le cas de la procédure de mise en vente, la Bourse
n'accepte que des ordres à cours limité. Elle à la
faculté d'éliminer les ordres dont la limite s'éloigne
anormalement du prix d'offre minimal. Elle détermine donc, en
accord avec l'émetteur, une fourchette de prix à
l'intérieur de laquelle les ordres sont répondus
éventuellement de réduction peut être inférieur
au minimum prévu en dehors des procédures de première
cotation. Le cours d'introduction est égal à la borne basse de la
fourchette.
· La procédure ordinaire
Son principe est simple : l'introduction des actions est
réalisée dans les conditions de négociation et de cotation
habituellement pratiquées sur le marché. Un prix minimum de vente
est fixé, mais les ordres d'achat ne sont pas centralisés. La
cotation est possible avec
un cours au maximum égal en principe à 110% du
prix minimum. Les ordres d'achat peuvent être servis au minimum
à hauteur de 6% (4%
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exceptionnellement). Si cela n'est pas possible,
l'introduction est, comme précédemment, reportée avec
un prix minimum plus élevé, en bloquant éventuellement les
fonds (ce qui décourage les spéculateurs), ou bien une autre
technique d'introduction est utilisée.
Les PSI négociateurs - compensateurs, dans le cadre
d'un contrat de prise ferme,
peuvent présenter le premier jour de la cotation une
quantité de titres déterminée.
L'existence de différentes procédures
d'introduction est spécifique à la France et à
l'Europe en général. Au Etats Unis le problème du
choix de la méthode ne se pose pas, puisque la quasi
totalité des introductions sont réalisées en
utilisant la technique du placement garanti ou « book-building »,
où un syndicat bancaire choisi par la banque chef
de file, elle-même choisie par la société qui
s'introduit en bourse, se charge pour le compte
de l'entreprise de placer les titres auprès
d'investisseurs institutionnels. Cette procédure permettant à
la société de disposer d'un actionnariat solide, mais
aussi d'éviter aux institutionnels la détention de lignes trop
petites.
Le premier problème qui se pose est la
définition des critères de base permettant de dire qu'une des
procédures d'introduction est efficiente. La sous-évaluation du
prix retenu lors des introductions est une caractéristique
largement admise des introductions en bourse. Du point de vue de la
société qui s'introduit, cette sous évaluation a
un coût et doit donc être minimisée tout en restant
positive.
Une étude réalisée en France par
François Derrien et Kent L.Womack s'est attachée
à analyser ce problème en prenant comme base 264
sociétés qui se sont introduites sur le
Second et le Nouveau Marché entre janvier 1992 et
décembre 1998. Il est à noter que les
72 sociétés de cette étude qui se
sont introduites au Nouveau Marché ont utilisé la
procédure de Placement garanti.
Une des raisons avancées pour expliquer ce
choix est le montant des frais d'introduction. Les
sociétés qui s'introduisent au Nouveau Marché
étant en général relativement petites, elles
n'offrent pas suffisamment de compensations à l'introducteur
financier à moins que la méthode du Placement garanti,
beaucoup plus coûteuse, ne soit utilisée.
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Les auteurs de cette étude, après avoir
calculé la performance du premier jour
(sous-évaluation) et la volatilité sur plusieurs
périodes, concluent que la procédure d'Offre
à prix ferme offre un meilleur contrôle de la
sous-évaluation du prix de l'introduction. La volatilité de cette
sous-évaluation est aussi réduite dans le cas de « hot
market ».
Il faut cependant modérer ce jugement par le
fait que la méthode de placement garanti étant la plus
utilisée dans le monde et notamment aux Etats Unis, la
société a intérêt à choisir cette
méthode si elle veut attirer des investisseurs étrangers
qui ne sont souvent pas très au fait des méthodes
d'Offre à prix ferme ou à prix ouvert utilisées
localement pour les introductions en bourse.
B. Les partenaires de la société
émettrice et leurs diligences
Toute introduction en bourse implique la présence de deux
types de partenaires :
- un établissement financier Prestataire de Services
d'Investissement (PSI) ;
- une agence de communication financière.
1. Le rôle des partenaires avant l'introduction
· Le Prestataire de Services d'Investissement
Le PSI va, préalablement à l'introduction,
effectuer, pour le compte de la société émettrice,
les travaux suivants :
- établir le calendrier d'introduction ;
- préparer le dossier d'introduction (prospectus et
business plan) avec les dirigeants ;
- proposer une évaluation de l'entreprise et une
estimation du cours d'introduction ;
- gérer les relations avec l'autorité de
marché (CMF) ;
- organiser les rencontres avec les investisseurs et garantir
l'opération.
· l'agence de communication financière
L'agence de communication financière va,
préalablement à l'introduction, effectuer, pour
le compte de la société émettrice, les
travaux suivants :
- élaborer la stratégie de communication
financière ;
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- préparer les documents destinés au public ;
- étudier la publicité financière ;
- diffuser les documents d'information ;
2. Le rôle des partenaires après l'introduction
Le rôle des partenaires financiers (PSI et agence de
communication financière) de la société qui
désire s'introduire en bourse ne se limite pas à mener
à bien les différentes étapes de la
préparation générale du dossier d'introduction.
En effet, une fois l'introduction en Bourse réalisée, ces
partenaires vont également réaliser, pour le compte
de la société nouvellement émise
sur le Marché Financier, un certain nombre de
prestations afin d'assurer le succès de l'introduction.
· Le Prestataire de Services d'Investissement
Le PSI va, une fois l'introduction terminée,
effectuer, pour le compte de la société
émettrice, les travaux suivants :
- assurer la liquidité du titre et permettre aux
investisseurs d'échanger des blocs ;
- publier et diffuser régulièrement des notes
d'analyse sur la société.
· l'agence de communication financière
L'agence de communication financière va, une fois
l'introduction terminée, effectuer, pour
le compte de la société émettrice, les
travaux suivants :
- élaborer les documents destinés au public ;
- proposer la publicité financière ;
- diffuser des documents d'information.
En conclusion, ces deux partenaires privilégiés
permettent aux sociétés désirant s'introduire
en bourse dans de bonnes conditions en effectuant, avant et
après cette introduction, de nombreuses missions essentielles à
la réussite de l'opération.
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C. Principaux éléments d'une introduction
réussie en bourse
Il est indéniable qu'un certain nombre
d'éléments sont primordiaux pour réussir
une introduction en bourse dans de bonnes conditions.
En effet, certaines décisions, bonnes ou mauvaises,
prises par la société émettrice sont susceptibles de
provoquer la réussite ou l'échec de l'admission de ses
instruments financiers
à la cote.
Les éléments nécessaires à une bonne
introduction sur le Marché sont les suivants :
1. la préparation de l'introduction
Cette phase est très fortement consommatrice de
temps et peu de personnes l'anticipent avec réalisme. Le plan
de développement (le business plan), pièce essentielle
du processus d'introduction à la cote,
nécessite une attention toute particulière et est
souvent l'occasion de faire un point utile sur la
stratégie et sur la mise en place d'une organisation propre
à assurer une bonne maîtrise des facteurs clés de
succès et de risque.
En effet, avant de penser à l'introduction à la
cote, il est nécessaire de rédiger l'orientation
et la stratégie de l'activité de son
entreprise au sein d'un document appelé plan de
développement (ou business plan).
Un bon plan de développement, solide et bien conçu,
est en effet l'une des clés de
la réussite de l'opération d'introduction.
Il permettra ainsi de présenter clairement aux investisseurs
futurs les avantages que la société souhaite retirer de
son introduction en Bourse. Le business plan va permettre à
la société émettrice d'avoir une vision en
profondeur des objectifs stratégiques de la société,
non seulement dans l'optique d'une introduction au en bourse, mais
également à plus long terme pour la poursuite de la
stratégie de croissance de la société.
Le business plan, s'il peut différer sur certains
aspects selon les sociétés introduites,
ne doit pas moins respecter un certains nombres de règles,
aussi bien sur le fond que sur la forme.
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Les étapes les plus importantes de la
réalisation d'un business plan adapté à la
préparation de l'introduction d'une société au
Marché financier sont, par ordre chronologique, les suivantes
:
- les différentes motivations de la société
;
- l'historique de la société ;
- l'identité de la société ;
- la position de la société sur son marché
;
- les axes de croissance de la société ;
- la segmentation stratégique de la société
;
- la stratégie générale de la
société ;
- les prévisions et les risques futurs pour la
société ;
- les stratégies concernant les produits et les
marchés de la société ;
- l'analyse de la concurrence ;
- le diagnostic de la situation financière de la
société ;
- l'analyse de la trésorerie de la
société.
La société émettrice va donc devoir, avec
le ou les PSI qu'elle aura désignés au préalable,
réaliser l'ensemble de ces étapes afin de parvenir
à réaliser un business plan complet et susceptible
d'attirer un nombre important d'investisseurs institutionnels et particuliers
lors des road - shows. Dans ce contexte, il est important de
s'entourer de conseils capables d'accompagner le projet et de
défendre les intérêts de l'entreprise tout au long
de cette étape durant laquelle le chef d'entreprise
découvre souvent pour la première fois les
méandres parfois tortueux de la bourse. Enfin, quelle
que soit la nature de son activité, la société
émettrice doit se présenter de façon simple et accessible.
Il est à souligner pour finir que la préparation du dossier
d'introduction peut durer plusieurs mois selon les
sociétés
émettrices et la complexité du dossier.
2. le choix des Prestataires de Services d'Investissements (PSI)
Aucune équipe ne possède au Cameroun
l'expérience nécessaire pour couvrir l'ensemble des
secteurs économiques. Le PSI doit donc être choisi
après que sa
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connaissance des valeurs de l'entreprise ait été
validée afin de ne pas commettre d'erreurs
au niveau de la sélection du ou des PSI.
Tout aussi important est sa capacité de placement,
c'est à dire sa maîtrise des réseaux
d'investissement nationaux et internationaux qui achèteront
les titres. Cette
maîtrise passe par une solide connaissance de chaque
intermédiaire de façon à ce que la sélection
rendue possible par le système de la garantie de placement
protège l'entreprise à
la fois sur la qualité de ses futurs actionnaires
mais aussi contre le risque d'un retour de
papier trop rapide perturbant le marché secondaire, ce qui
se produit dans certains cas.
Le choix du PSI est primordial et ses
conséquences vont bien au-delà de l'introduction au sens
strict. Ce choix ne doit par exemple pas se faire sur le seul critère
de
la valorisation promise et suppose une mise en
concurrence des différents PSI présents et disponibles sur
le marché, doublée d'une forte proportion de recherche de
motivation.
Il ne faut choisir que des PSI avec qui une
véritable relation de partenariat semble possible. En effet, les
dirigeants des sociétés déjà introduites sur
le Nouveau Marché soulignent tous l'importante du lien
d'affinité qui doit exister avec le ou les PSI pour garantir le
succès de l'opération. Il est en effet difficile d'imaginer que
l'opération soit un succès si le ou les PSI
désignés par la société émettrice ne sont
pas eux - mêmes optimistes
sur le potentiel de cette société et sur
le bien fondé de son introduction à la bourse des
valeurs mobilières. Son rôle consiste à assister le
chef d'entreprise dans la rédaction du plan de
développement, à préparer une note d'analyse
financière proposant une fourchette d'évaluation et
à entreprendre les démarches nécessaires
auprès des autorités
du marché. C'est également lui qui supervisera le
placement des titres et assurera pendant une certaine durée la tenue du
marché secondaire.
3. la stratégie de valorisation
Conseil essentiel et particulièrement
significatif, la valorisation est perçue comme
obsédante avant l'introduction et mal préparée avec le
recul. Les valorisations proposées
au marché peuvent apparaître
élevées, voire très élevées. En effet,
il n'est pas rare de
constater aujourd'hui des prix basés sur des multiples de
50 ou 100 fois les résultats nets de l'année en cours, là
ou des opérations de capital risque classiques se traitent sur des
bases
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souvent plus faibles pour des entreprises de taille voisine. La
raison de cet écart se trouve dans les méthodes
d'évaluation pratiquées par les PSI.
Principalement basée sur l'actualisation des
cash-flows, celles-ci consistent à valoriser l'entreprise sur la
somme des cash-flows qu'elle sera susceptible de générer
dans le futur
(en général 6 à 8 ans plus une
valeur résiduelle), chaque montant annuel futur étant
ramené à une valeur actuelle par le biais d'un taux
d'actualisation prenant en compte à la fois la valeur du temps et
du risque. Le choix d'un taux d'actualisation représente
aujourd'hui la clé de la valorisation et explique à lui seul les
différences évoquées.
La prudence semble donc s'imposer, et ce, d'autant plus
que les meilleurs parcours
boursiers, et donc les meilleures valorisations, sont
directement liés à la qualité du traitement
préparatoire de l'analyste chargé de proposer une fourchette de
prix.
Enfin, la valorisation sur le Marché n'est pas qu'une
simple étape préliminaire à prendre à
la légère. En effet, de nombreuses
sociétés introduites à la cote feront à nouveau
appel au
marché pour financer d'autres étapes de
leur croissance et, dans ce cas, l'historique du parcours boursier et
son évolution seront sans doute le principal facteur de
succès de ces nouvelles opérations financières. Il est
donc important de réaliser une bonne valorisation afin de permettre
à la société de donner d'elle une image
positive et claire aux professionnels des marchés (analystes et
gérants).
4. la rédaction du prospectus d'introduction
Le prospectus d'introduction qui sera
présenté aux autorités et aux investisseurs doit
également être réalisé avec soin. Il doit
être honnête et objectif. Le moindre écart par
rapport aux prévisions est immédiatement sanctionné
par une baisse du titre et ce dans des proportions souvent sans
commune mesure avec la réalité de cet écart. Ce travail
de rédaction nécessite donc du temps et une qualité
d'information importante qui requiert parfois l'utilisation d'experts.
L'environnement économique de l'entreprise et son
positionnement stratégique doivent y être soigneusement
présentés en insistant sur quatre facteurs : la position
concurrentielle du marché, le risque de nouveaux entrants ou de
nouvelles technologies, la maîtrise des sous-traitants et la
maîtrise des clients. L'aide de
50
cabinets conseils en stratégie peut être dans
certains cas essentiel en permettant aux dirigeants de réaliser une
réflexion en profondeur.
5. le road show
La présentation officielle aux investisseurs se fait
selon les choix sur plusieurs places, d'ou le nom anglo-saxon de road
show.
La communication
d'investisseurs. Elle
aux objectifs de ce placement et à la
cible
doit
|
être
|
adaptée
|
doit
|
être
|
travaillée
|
avec soin, notamment par des préparations
audiovisuelles permettant d'anticiper les bonnes et
les mauvaises questions, mais également de vérifier que
les messages clés et la motivation de l'introduction passent bien
auprès des différentes catégories d'investisseurs.
Le choix de l'agence de communication est donc
à cet égard primordial. Une étude
réalisée par le Cabinet Ernst&Young a mis en
lumière une grande disparité dans la satisfaction des chefs
d'entreprise s'agissant de ces agences. Leur coût a semblé sans
rapport avec le service rendu. Les références doivent donc
être clairement visibles par les sociétés
émettrices afin que celles-ci fassent appel
dès le départ aux partenaires financiers les plus
appropriés.
6. les techniques de placement sur le marché
Faire confiance à son PSI est la règle. La
Placement Garanti favorise la sélection des investisseurs, l'Offre
à Prix Ferme étant plutôt recommandée
lorsque le placement s'annonce facile et peu risqué. Un mix entre
ces deux solutions est largement la règle dans des proportions
privilégiant cependant le Placement Garanti.
Pour éviter toute mauvaise surprise au moment de
l'introduction, et ce, compte
tenu d'un coût supplémentaire important, il peut
apparaître prudent de recommander la signature effective du contrat de
Placement Garanti avant l'introduction. Cette précaution permettra lors
de conjonctures difficiles d'avoir une assurance renforcée sur
l'issue de l'opération d'introduction.
51
7. la tenue du titre sur le marché
Si deux PSI valent mieux qu'un, ce choix n'assure pas d'office
une liquidité satisfaisante au titre. Là encore, les
références passées seront les meilleures garanties
contre les mauvaises surprises. Certains dirigeants s'avouent avec le
recul un peu pris au dépourvu devant des techniques de
marché qu'ils connaissent mal. Certains conseillent donc un
suivi plus proche et plus direct, par des contrats plus
fréquents avec les teneurs de marché afin d'éviter
certains problèmes. Des objectifs doivent être
discutés avant l'introduction et ce d'autant plus qu'il existe deux
visions assez différentes du rôle de la tenue du marché.
Assurer une liquidité minimum du titre par
la fixation journalière d'une fourchette achat/vente dans des
volumes fixés à l'avance et intervenir quels que soient
les volumes pour tenir la valeur (jusqu'à un certain point,
néanmoins) sont les différences essentielles entre les
teneurs de marché.
Certaines questions méritent donc d'être
posées avant la signature du mandat
d'introduction et de tenue de marché, et ce, d'autant plus
que celui-ci porte sur les années qui suivent la cotation.
8. le suivi de l'introduction en bourse
L'introduction fait changer l'entreprise d'environnement
et beaucoup de dirigeants ne le perçoivent pas. L'information
devient quasi permanente et le succès du marché secondaire
dépend en grande partie des rencontres régulières
de ces dirigeants avec les nouveaux actionnaires et les analystes. Un
responsable pour cette fonction est donc une nécessité,
qu'il s'agisse du dirigeant, s'il en a les compétences et le
goût, ou d'un collaborateur. Certaines sociétés optent
pour le recours aux services de conseils spécialisés.
D. La synthèse du processus d'introduction à la
cote
La volonté d'introduction des valeurs
mobilières en bourse peut émaner de
l'entreprise émettrice ou de son PSI, qui
généralement est son banquier et qui, de part
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cette position connaît toute sa structure
financière. Dans ce cas, le processus s'articule comme suit :
· Le PSI fait la démarche à l'entreprise et
lui dresse un pitch (Document retraçant une
évaluation de la situation financière de
l'entreprise et les perspectives d'une introduction éventuelle). Si
ce pitch est approuvé par le conseil d'administration,
mandant est donné au PSI de mener la réflexion et
pousser l'analyse plus loin.
· Le PSI procède donc à une valorisation de
l'entreprise ou alors, effectue un pricing
(Evaluation en vue de l'émission des
obligations). La valorisation se fera selon plusieurs méthodes
usuelles et son résultat sera soumis à l'entreprise
pour approbation. S'il s'agit d'une émission d'obligations, le
PSI réalise un pricing avec
un accent sur la garantie, le coupon au taux
d'intérêt, le taux général de sortie et le taux de
rémunération.
· Dès lors que le pricing ou la valorisation est
validée par le conseil d'administration
et l'assemblée générale extraordinaire
de l'entreprise, le PSI qui est désormais chargé de
l'introduction de l'entreprise en bourse, rédige la note d'information,
un document détaillé qui présente l'entreprise et son
environnement sur tous les plans
(Historique, structure, organisation, Conseil
d'administration, assemblée générale, commissaires aux
comptes, états financiers, perspectives etc.). C'est ce document
qui recevra le visa de l'autorité du marché financier.
Au Cameroun, cette note d'information se rédige
conformément à l'instruction N° 002 du
règlement de la Commission des Marchés Financiers et doit
être annexée conformément à cette
instruction.
· L'obtention du visa de l'autorité de Marché
consacre l'émission des titres
· Après le visa de l'autorité de
Marché, le PSI introducteur et l'entreprise émettrice
passent à une campagne de communication où il
faudra présenter la note d'information et des plaquettes. Au
Cameroun, cette campagne dure 15 jours au
minimum.
· Une fois la campagne de communication
achevée, c'est la période de souscription qui s'amorce et le
PSI introducteur et chef de file est accompagné dans cette tâche
par d'autres PSI placeurs.
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· A la suite de la période de souscription,
la nouvelle phase est celle de l'allocation des titres où sera
déterminé le nombre de titres à attribuer à chaque
souscripteur.
· Une fois les titres alloués et payés par les
investisseurs, le PSI introducteur - teneur
de marché remet à l'émetteur le
produit de la vente des titres déduit des commissions. A
ce niveau, se referme le marché primaire et les titres émis
peuvent alors être introduits à la cote sur le marché
secondaire.
· Au niveau du marché secondaire, les PSI
introducteur fait une demande
d'introduction à la côte auprès de
la Bourse des valeurs mobilières. Le conseil d'administration de
la Bourse statue sur la requête et donne ou non son
autorisation sur la base de son règlement général.
· Si le Conseil d'administration de la Bourse est favorable
à une cotation du titre, la
Bourse informe le public par un avis d'admission du titre
à la cote.
· La cotation du titre intervient selon le
calendrier prévu par l'émetteur et son PSI Introducteur
après la souscription et le paiement de tous les titres émis. La
première cotation se fait généralement à un prix
supérieur au prix de souscription du titre, de
manière à atteindre le seuil de la capitalisation
boursière attendue de l'opération.
· Suivant les accords de place, la Bourse va
désormais coter les titres en fonction des ordres des PSI intervenant
sur le marché pour le compte de leurs clients.
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