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Evaluation de la connaissance des radiologues tchadiens sur la radiologie interventionnelle


par Boukar MBAIAOURE BARAK
Aix-Marseille-Université  - Diplôme de Formation Médicale Spécialisée Approfondie 2024
  

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INTRODUCTION

La radiologie interventionnelle (RI) regroupe l'ensemble des actes médicaux invasifs réalisés à des fins diagnostiques et/ou thérapeutiques sous guidage et contrôle d'un moyen d'imagerie [1]. Ces techniques permettent désormais de remplacer des interventions chirurgicales lourdes par des traitements moins invasifs, apportant de nombreux avantages [2]. La RI occupe une place centrale dans le diagnostic et le traitement des maladies non transmissibles, notamment cardiovasculaires.

Plusieurs études ont évalué l'évolution de la pratique de la RI. Par exemple, Sunshine JH et al. ont rapporté qu'en 2005, 6 % des radiologues américains consacraient plus de 70 % de leur temps à la RI, tandis que 11,5 % avaient suivi une spécialisation dans ce domaine [3]. En Chine, en 2006, dans la province de Jiangsu, 24 % des hôpitaux avaient mis en place des départements de RI distincts de la radiologie diagnostique, et 64,8 % disposaient d'unités d'hospitalisation dédiées aux patients ayant subi une intervention de RI [4]. En France, l'activité globale de la RI a été évaluée en 2009 à 545 048 actes, dont 42,2 % avaient une visée thérapeutique [5].

Cependant, cette croissance rapide de la RI ne concerne essentiellement que les pays développés. Dans les pays à faibles et moyens revenus, la RI est quasi inexistante. Ces pays souffrent d'un sous-équipement criant des services de radiologie, comme l'a souligné l'Organisation mondiale de la santé (OMS) [6]. De plus, le nombre de radiologues y est largement insuffisant, et les rares ressources disponibles, tant humaines que matérielles, sont concentrées dans les grandes villes [7,8].

L'augmentation des maladies cardiovasculaires et non transmissibles dans les pays à faible revenu rend impérative la réduction des inégalités en matière de radiologie, et plus spécifiquement de radiologie interventionnelle [9]. L'introduction de la RI pourrait également permettre de réduire considérablement la mortalité liée à d'autres

Mémoire de DFMSA en radiologie Aix-Marseille-Université CHU-Timone BARAK 7

pathologies. Par exemple, les pratiques d'embolisation pourraient drastiquement diminuer les décès dus aux hémorragies postpartum [10].

Le Tchad, un pays enclavé au coeur de l'Afrique, couvre une superficie de 1 284 000 km2, en faisant l'un des plus vastes pays de l'Afrique noire francophone. Il partage des frontières avec la Libye au nord, le Soudan à l'est, la République centrafricaine au sud, ainsi que le Cameroun, le Nigeria et le Niger à l'ouest. Le Tchad, avec une population proche de 20 millions d'habitants, compte seulement 4,3 médecins et 23,2 infirmiers pour 100 000 habitants, la majorité étant concentrée dans la capitale, N'Djamena. Le nombre de médecins spécialistes, notamment les radiologues, est extrêmement limité, avec une dizaine de praticiens pour tout le pays [11].

Diverses initiatives, surtout dans les pays anglophones, visent à combler ce déficit en matière de RI. Toutefois, il existe peu de données sur l'état de la RI dans les pays à faibles revenus [12], particulièrement en Afrique subsaharienne francophone, dont le Tchad. L'introduction de la RI dans ces pays pourrait entraîner une réduction significative de la mortalité et améliorer la prise en charge de plusieurs pathologies. Avant de mettre en place une telle initiative au Tchad, il est essentiel d'évaluer la connaissance qu'ont les radiologues et les futurs radiologues tchadiens de la RI. Cette étude se propose d'évaluer leur niveau de connaissance en la matière.

Plus spécifiquement, les objectifs de l'étude sont :

· Recenser les données socio-démographiques des radiologues tchadiens

· Analyser leur niveau de connaissance en radiologie interventionnelle

1. MATERIEL ET METHODE

Il s'est agi d'une étude transversale descriptive, réalisée sur une période de 30 jours, du 1er au 31 août 2024. Cette méthodologie transversale permet de recueillir des données à un moment précis, offrant ainsi une vision instantanée de l'état des connaissances des participants à cette période. L'objectif principal de cette approche était d'évaluer la connaissance des radiologues et résidents tchadiens sur la radiologie interventionnelle (RI) afin de mieux comprendre leur formation et leur expérience dans ce domaine.

La population cible de cette étude était constituée de radiologues et de résidents en radiologie, tous originaires du Tchad. Les participants étaient membres de la Société Tchadienne de Radiologie et d'Imagerie Médicale (SOTRIM). Le choix de cette population s'explique par l'importance de leur rôle dans la pratique et la diffusion des connaissances en radiologie au sein du système de santé tchadien.

Les critères d'inclusion comprenaient les radiologues et résidents en activité au moment de l'enquête, ayant accepté de répondre au questionnaire et étant membres de la SOTRIM. Aucune distinction n'a été faite en termes d'âge, de sexe ou d'années d'expérience, afin d'obtenir un échantillon représentatif de la diversité des praticiens de la radiologie au Tchad.

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