1.3.Approche
méthodologique
1.3.1.Etude bibliographique
Pour la réalisation de ce travail scientifique, nous
avons procédé d'abord par la recherche documentaire afin de
recueillir les informations dont nous avions besoin. Nous avons compilé
divers documents dont les publications scientifiques, les mémoires et
travaux de fin de cycle, des articles publiés et des journaux afin de
documenter cette étude.
1.3.2. Méthode
géomorphologique intégrée
Pour la cartographie des zones inondables, nous avons
utilisé la méthode « géomorphologique
intégrée ». Il s'agit d'une approche scientifique qui tente
d'établir un zonage permettant de définir, évaluer et
graduer le danger des inondations affectant le tronçon d'un cours d'eau.
Cette méthode, mise au point par Marques et Furdada (2008). membres du
groupe RISKNAT de l'Université de Barcelone, a été
exposée dans des Congrès et Masters. Elle a été
appliquée dans plusieurs pays européens, asiatiques et africains
(Fernandez-Lavado et al., 2008 ; Furdada et al., 2008).
1.3.3. Avantages de la
méthode et principes d'utilisation
La méthode peut être utilisée dans tout
contexte géographique, mais elle est surtout plus prometteuse dans le
cas des pays aux déficits en information (absence de cartes
détaillées, rareté des données hydrologiques,
etc.), tel qu'en RDC
La méthode géomorphologique
intégrée utilisée dans ce travail présente une
série d'avantages. Elle s'appuie essentiellement sur des critères
qualitatifs, puisqu'il n'est pas indispensable d'avoir des données de
débits, ni modèles numériques de terrain, bien que
l'existence de ces informations facilite le travail et apporte des
précisions supplémentaires.
A titre de comparaison, les autres méthodes de
cartographie du risque d'inondation, comme celle de la Modélisation
Hydraulique (HEC-RAS et semblables), requièrent des données
très détaillées, couteuses et même parfois
impossibles d'obtenir à court terme. Car il faut de longues
séries de registres quotidiens de débits ou de pluies,
rugosités du chenal, coefficients d'écoulement, modèles
numériques détaillés de terrain (DEM-Digital
Elévation Model), etc. Aussi, les résultats obtenus par ce type
de méthodes quantitatives sont souvent loin de la réalité,
puisque leur qualité dépend tout d'abord de celle des
données initiales utilisées.
Cette méthode consiste à établir une
cartographie géomorphologique focalisée sur le problème
des inondations en intégrant toutes les informations, rapportées
aux inondations antérieures : c'est la carte géomorphologique
intégrée. Ensuite, celle-ci sera la base pour classer et
spatialiser les zones menacées afin d'établir la carte
définitive de zonage de l'aléa « inondation ». La
réalisation de cette carte passe par plusieurs phases successives et
complémentaires ; à savoir :
A. Encadrement de la zone d'étude : il s'agit
principalement d'obtenir le maximum d'informations sur les aspects suivants :
a) les caractéristiques physiques contrôlant le
ruissellement et l'infiltration dans le bassin versant concerné
(lithologie, pédologie, pente, couvert végétal, etc.) ;
b) les caractéristiques climatiques, en particulier les
caractéristiques et la situation des stations de mesure ;
c) Les données hydrologiques, avec l'inventaire de la
situation des stations hydrométriques, la longueur et la qualité
des séries de débits disponibles, les fréquences des
débits, etc. ;
d) l'occupation des sols, l'aménagement du bassin
versant, état de la couverture végétale, agriculture,
techniques culturales, défrichements, reforestations, urbanisation,
ouvrages, etc.
B. Photo-interprétation et cartographie
géomorphologique : cette étape utilise des photographies
aériennes verticales multi-temporelles à grande échelle.
Il s'agit notamment de l'identification, dans l'espace fluvial concerné
:
a) des caractéristiques géomorphologiques en
rapport avec la dynamique fluviale et les inondations, telles que les terrasses
alluviales, les cônes latéraux, les phénomènes
d'érosion et de sédimentation, etc. ;
b) des ouvrages et actions anthropiques qui peuvent
interférer en aggravant ou en diminuant le danger d'inondation (ponts,
digues, décharges, remblais, etc.) ;
c) des changements des chenaux au niveau du lit fluvial
(chenaux abandonnés et bras morts) ;
d) des phénomènes sur les versants pour
prévoir les possibilités d'érosion et d'apport de
matériel au courant fluviatile (cas par exemple d'éboulements et
glissement qui peuvent éventuellement former des barrages temporaires
faisant obstacles à l'écoulement).
C. Historique des inondations
Nous nous sommes basé sur les données d'archive
(administration, bibliothèques, bureaux d'étude, journaux, etc.),
photographie et enquêtes auprès de la population. Il s'agit
d'identifier et caractériser les principales inondations connues et
ayant affectées la zone d'étude : dates, débits, hauteurs
d'eau, extension spatiale et dégâts. Avec ces informations, on
vise à estimer la fréquence et la magnitude des inondations
(occurrence et leur intensité). Cette étape est fondamentale
lorsqu'on ne dispose pas de données de débits jaugés et
lorsque les séries hydrologiques sont courtes mais, elle est aussi
importante pour calibrer des résultats obtenus par d'autres
méthodes.
D. Travaux de terrain
Cette étape nous a permis de vérifier et
compléter la photo-interprétation, notamment en ce qui concerne
des précisions sur l'extension, la hauteur, les causes naturelles et
anthropiques, les dommages et les modifications antérieures et
postérieures aux inondations. Dans ce domaine, il est très
important de saisir les « témoins silencieux » ; c'est
à dire les formes, les sédiments.
L'étude a été menée à
partir des enquêtes sur les sites. Pour ce faire, un questionnaire en
annexe a été élaboré enfin de situer les
problèmes et d'identifier les différents sites touchés,
connaitre la durée d'immersion, connaitre leur distance par rapport
à la rivière et la hauteur d'immersion. Pour ce faire, nous avons
divisé notre zone d'étude en deux parties dont la rive gauche et
la rive droite.
Etant donné les difficultés aussi bien
matérielles que financières, il n'était pas facile
d'enquêter la totalité du bassin versant. Voilà pourquoi
nous nous sommes focalisés à la partie aval de la rivière
car elle est la partie la plus occupée et sujette aux inondations
à répétition.
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