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Caractérisation hydrologique du micro-bassin versant de la ravine Boulmier (6ème section, Cayes, Haà¯ti)


par Bob E Saint Fleur
Faculté d'Agronomie et de Médecine Vétérinaire (FAMV), Université d'Etat d'Haïti (UEH) - Ingénieur-Agronome du Génie Rural 2015
  

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II.- REVUE DE LITTÉRATURE

2.1. Prévision pour les changements climatiques sur le plan mondial

Au début du XXIe siècle, on prévoit de nombreux impacts sur les systèmes naturels. On s'attend, par exemple, à ce que des changements dans les précipitations ainsi que dans la fonte des glaces et des neiges augmentent les risques d'inondation dans certaines régions et provoquent des sécheresses dans d'autres. En cas de réchauffement important, la capacité des écosystèmes à s'adapter sera dépassée, ce qui entraînera des effets néfastes, comme l'accroissement du risque d'extinction d'espèces. Les populations les plus pauvres sont généralement les plus vulnérables, parce que leur capacité d'adaptation est moindre et que leurs moyens d'existence dépendent souvent de ressources qui sont liées au climat (GIEC, 2007).

Vers le milieu du XXIe siècle, le débit moyen annuel des cours d'eau et la disponibilité en eau devraient augmenter en raison du changement climatique aux latitudes élevées et dans certaines zones tropicales humides, et diminuer dans des régions sèches aux latitudes moyennes et dans les régions tropicales sèches, d'où la variation des caractéristiques hydrologiques. L'augmentation de l'intensité des pluies et de la variabilité des précipitations devrait augmenter les risques de crues et de sécheresses dans plusieurs régions. La fréquence des épisodes de fortes précipitations (ou la partie des précipitations totales imputables à de fortes pluies) augmentera de manière très probable dans la plupart des régions au cours du XXIe siècle, ce qui augmentera le risque de crues d'origine pluviale. (GIEC, 2008).

2.2. Bassin versant

2.2.1. Concepts et définition

Un bassin versant est un espace géographique dont les apports hydriques sont alimentés exclusivement par les précipitations et dont les excès en eau sont drainés vers un point unique appelé exutoire.

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analytique à considérer pour toute prise de décision en matière d'aménagement. C'est pourquoi les gestionnaires et les décideurs réclament des outils opérationnels adaptés à cette échelle. Mais le bassin versant est une unité complexe : l'ensemble des composantes du cycle hydrologique y est représenté et des facteurs anthropiques perturbateurs s'y ajoutent souvent.

2.2.2. Fonctions d'un bassin versant

Un bassin versant peut être normalement multifonctionnel dans son ensemble, les plus évidentes de ses fonctions peuvent être écologiques, hydrologiques et socio-économiques.

2.2.2.1. Fonction écologique

Écologiquement, un bassin versant représente :

Ø Un réservoir de biodiversité animale et végétale;

Ø Un site d'échange pour les réactions nécessaires aux organismes vivant (GANGBAZO, 2004 cité par DURANDISSE, 2010).

2.2.2.2. Fonctions hydrologiques

Hydrologiquement, un bassin versant remplit les fonctions suivantes :

Ø Recueillir les eaux des précipitations ;

Ø Restituer l'eau de pluie sous forme d'émergences (GANGBAZO, 1995 cité par NELSON, 2008).

2.2.2.3. Fonctions socio-économiques

Chaque individu vit au dépend des ressources du bassin versant dans lequel il évolue. En ce sens, les bassins versants doivent être protégés pour assurer leur fonction économique. Chacun vit dans un bassin versant et chaque action a un impact sur la situation du BV ainsi que celle de ses ressources (GANGBAZO, 2004).

2.2.3. Caractéristiques physiographiques d'un bassin versant

Selon GIL (1986), un bassin versant possède quatre (4) parties fondamentales de terrain qui sont : Les sommets, les flancs, les ravines et les zones de déposition.

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2.2.3.1. Les sommets

Ce sont en général, les parties aériennes du BV, ils consistent le plus souvent en des surfaces planes et légèrement convexes, le plus souvent allongées, parfois étroites situées de part et d'autres de la ligne de crête. Ils sont dans la plus part des cas de faible pente, ce qui leur rend peu sujets à l'érosion.

2.2.3.2. Les flancs

Ce sont les portions du BV qui sont parfois concaves, parfois convexes et généralement pentues. Leurs pentes entrainent des ruissellements pouvant provoquer de l'érosion du sol en cas de mauvais aménagements des versants. Ce sont les parties du BV où de solides structures de conservation s'avèrent nécessaires (DESORMES, 1998).

2.2.3.3. Les ravines

Ce sont des cours d'eau permanents ou temporaires qui participent au drainage du bassin versant. Leur profondeur varie de quelques décimètres à quelques mètres. Dessinant les creux topographiques, elles forment le réseau de drainage naturel du BV, c'est-à-dire les canaux d'écoulement des eaux pluviales en montagnes (DEVIENNE, 1997 cité par PIERRE, 2002). Selon DESORMES (1998), leur géométrie affecte valablement la vitesse de l'écoulement durant l'averse. Généralement, elles sont le résultat d'un affouillement graduel et continu des versants sous l'influence de plusieurs facteurs comme la pente locale, la nature du sol et celle de la roche mère, le couvert végétal et le régime des pluies. Donc, leur développement est favorisé par l'érosion qu'elles matérialisent elles même.

2.2.3.4. Les zones de déposition

Ces sont les parties du terrain qui reçoivent les matériaux entrainés par les écoulements depuis les sommets et les flancs du BV (DESORMES, 1998). Autrement dit, ce sont des portions du terrain à pentes faibles au niveau desquelles les eaux perdent leur vitesse et du même coup, une partie de leur charriage (PIERRE, 2002). Ces zones comprennent les piedmonts, les plaines et les vallées:

2.2.3.4.1. Les piedmonts

Ce sont les zones de dépositions rencontrées au contact des flancs et des plaines.

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2.2.3.4.2. Les plaines

Celles-ci représentent les lieux d'accumulation des matériaux plus ou moins grossiers et/ou fins qui ont traversé les zones de piedmonts. Elles sont généralement de pentes assez faibles (DURANDISSE, 2010).

2.2.3.4.3. Les vallées

Ce sont les lieux d'accumulation d'alluvions et de colluvions. Elles sont caractérisées par leur profondeur plus ou moins importante et leur richesse en limon et en matière organique (PIERRE, 2002).

2.2.4. Délimitation d'un bassin versant

La délimitation du bassin versant se fait au moyen des lignes de plus grande pente et de la ligne de crête qui correspond souvent à la ligne de partage des eaux. Le bassin versant est entièrement caractérisé par son exutoire, à partir duquel on peut tracer les points de départ et d'arrivée de la ligne de partage des eaux qui le délimite. Elle passe par le sommet des courbes convexes tandis que l'axe principal du cours d'eau passe par le sommet des courbes concaves. C'est en suivant cette logique qu'on délimite un bassin versant.

2.2.5. Comportement hydrologique d'un bassin versant

L'analyse du comportement hydrologique d'un bassin versant en tant que système hydrologique s'effectue le plus souvent par le biais de l'étude de sa réaction hydrologique face à une sollicitation (la précipitation). Cette réaction est mesurée par l'observation de la quantité d'eau qui s'écoule à son exutoire en fonction du temps dont la représentation graphique constitue donc un hydrogramme de crue. La réaction du bassin versant peut également être représentée par un limnigramme qui n'est autre que la représentation de la hauteur d'eau mesurée en fonction du temps.

2.2.6. Caractérisation de la réaction hydrologique d'un bassin versant

La réaction hydrologique d'un bassin versant à une sollicitation (précipitation) particulière est caractérisée par sa vitesse (temps de montée tm, défini comme le temps qui s'écoule entre l'arrivée de la crue et le maximum de l'hydrogramme) et son intensité

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(débit de pointe Qmax, volume maximum Vmax, etc.). Ces deux caractéristiques sont fonction du type et de l'intensité de la précipitation qui le sollicite mais aussi du temps de concentration des eaux sur le BV qui est une variable caractérisant l'état de ce dernier.

2.2.7. Le régime hydrologique du cours principal d'un bassin versant

Le régime hydrologique d'un cours d'eau résume l'ensemble de ses caractéristiques hydrologiques et de son mode de variation. Il se définit par les variations moyennes de son débit en fonction du temps. Les débits moyens des cours d'eau, aussi appelés modules, sont très dépendants de la pluviométrie. (P. BREIL et A. MALAFOSSE, 1994).

2.2.8. Variabilité de la pluie au niveau du bassin versant

La pluviométrie d'une zone représente un facteur écologique déterminant de la caractéristique d'un BV car elle permet de différencier les climats de cette zone. Le développement des formations végétales dépend non seulement de la hauteur de precipitation, mais aussi de sa répartition temporelle. Cette quantité de pluie observée à une période donnée n'est pas constante pour quel que soit la période considérée, d'où la fluctuation effective des régimes pluviométriques. (M. B. SALEY et al, 2006).

2.2.9. Le temps de concentration d'un bassin versant

Le temps de concentration est le temps écoulé entre le début de la pluie et le temps où le ruissellement effectif arrive à l'exutoire. Il se définit comme le maximum de durée nécessaire à une goutte d'eau pour parcourir le chemin hydrologique entre un point du bassin et l'exutoire de ce dernier (GONOMY, 2011). Il est estimé à partir de plusieurs formules empiriques dont, celle qui suit, formule de Ventura, en est une :

Tc = 76,3*(A/P) 0.5 avec :

· S : superficie du Bassin versant en km2 ;

· I : pente en % ;

· Tc : Temps de concentration en mn.

2.3. Caractéristiques physiques des BV et leurs influences sur l'écoulement Les caractéristiques physiographiques d'un bassin versant influencent fortement sa réponse hydrologique, et notamment le régime des écoulements en période de crue ou d'étiage. Le temps de concentration tc qui, caractérise en partie la vitesse et l'intensité de la réaction du bassin versant à une sollicitation, est influencé par diverses

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caractéristiques morphologiques : en premier lieu, la taille du bassin, sa forme et sa pente. A ces facteurs s'ajoutent le type de sol, le couvert végétal et les caractéristiques du réseau hydrographique. Ces facteurs, d'ordre purement géométrique ou physique, se sont estimés aisément à partir de cartes adéquates ou en recourant à des techniques digitales et à des modèles numériques (Musy, 2005).

2.3.1. Les caractéristiques géométriques

2.3.1.1. La forme

La forme d'un bassin versant influence l'allure de l'hydrogramme à son exutoire. Par exemple, un BV de forme allongée favorise, pour une même pluie, les faibles débits de pointe de crue, ceci en raison des temps d'acheminement de l'eau à l'exutoire plus importants. Ce phénomène est lié à la notion de temps de concentration. En revanche, les bassins en forme d'éventail, présentant un temps de concentration plus court, donnent lieu à de forts débits de pointe (Musy, 2005). Il existe différents indices morphologiques permettant de caractériser le milieu, mais aussi de comparer les bassins versants entre eux. À titre d'exemple, on a l'indice de compacité de Gravélius (1914) KG, défini comme étant le rapport du périmètre du bassin au périmètre du cercle ayant la même surface.

2.3.1.2. L'aire

Le bassin versant étant l'aire de réception des précipitations et d'alimentation des cours d'eau, les débits vont être en partie reliés à sa surface.

2.3.1.3. Le relief

L'influence du relief sur l'écoulement se conçoit aisément, car de nombreux paramètres hydrométéorologiques (précipitations, températures, etc.) varient avec l'altitude et la morphologie du bassin. En outre, la pente influe sur la vitesse d'écoulement. Le relief se détermine lui aussi au moyen d'indices ou de caractéristiques suivants.

2.3.1.3.1. La courbe hypsométrique

Elle fournit une vue synthétique de la pente du bassin, donc du relief. Elle exprime le pourcentage de superficie, au-delà d'une certaine altitude. Elle demeure un outil pratique pour comparer plusieurs bassins entre eux ou les diverses sections d'un seul bassin.

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2.3.1.3.2. Les altitudes caractéristiques

Ø Les altitudes maximales et minimales

Obtenue directement à partir de cartes topographiques, l'altitude maximale représente le point le plus élevé du bassin tandis que l'altitude minimale est considérée comme le point le plus bas, généralement à l'exutoire. Elles déterminent l'amplitude altimétrique du bassin versant et interviennent également dans le calcul de la pente.

Ø L'altitude moyenne

Déduite directement de la courbe hypsométrique ou de la lecture d'une carte topographique, elle est peu représentative de la réalité. Toutefois, elle est parfois utilisée dans l'évaluation de certains paramètres hydrométéorologiques ou dans la mise en oeuvre de modèles hydrologiques.

Ø Les altitudes médianes

L'altitude médiane correspond à l'altitude lue au point d'abscisse 50% de la surface totale du bassin, sur la courbe hypsométrique. Cette grandeur se rapproche de l'altitude moyenne dans le cas où la courbe hypsométrique du bassin concerné présente une pente régulière.

2.3.1.3.3. La pente moyenne du bassin versant

La pente moyenne (im) est une caractéristique importante qui renseigne sur la topographie du bassin. Elle est considérée comme une variable indépendante. Elle donne une bonne indication sur le temps de parcours du ruissellement direct et influence directement le débit de pointe lors d'une averse.

2.3.2. Le réseau hydrographique

2.3.2.1. La différenciation du réseau hydrographique

Étant l'ensemble des cours d'eau naturels ou artificiels, permanents ou temporaires, qui participent à l'écoulement dans un BV, le réseau hydrographique est sans doute l'un des éléments les plus importants d'un bassin versant. Il est sujet à une multitude de formes et, sa différenciation est due à quatre facteurs principaux.

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Ø La géologie

Par sa plus ou moins grande sensibilité à l'érosion, la nature du substratum influence la forme du réseau hydrographique. Le réseau de drainage n'est habituellement pas le même dans une région où prédominent les roches sédimentaires, par comparaison à des roches ignées (proviennent du refroidissement du magma). La structure de la roche, sa forme, les failles, les plissements, forcent le courant à changer de direction.

Ø Le climat

Le réseau hydrographique est dense dans les régions montagneuses très humides et tend à disparaître dans les régions désertiques.

Ø La pente du terrain

La pente du terrain détermine si les cours d'eau sont en phase érosive ou sédimentaire. Dans les zones plus élevées, les cours d'eau participent souvent à l'érosion de la roche sur laquelle ils s'écoulent, ce qui donne lieu à des réseaux jeunes. Au contraire, en plaine, les cours d'eau s'écoulent sur un lit où la sédimentation prédomine, donc des réseaux plus anciens.

2.3.2.2. La topologie (Structure et Ordre du cours d'eau)

La topologie est définie comme étant l'étude des propriétés géométriques se conservant après déformations continues. Appliquée à l'hydrologie, elle s'avère utile dans la description du réseau hydrographique notamment en proposant une classification de ceux-ci. À titre d'exemple, on trouve les types dendritiques, en treillis, en parallèle, rectangulaire, à méandre, anastomosé, centripète, etc.

Cette classification est facilitée par un système de numérotation des branches des cours d'eau (rivière principale et affluents), elle reflète donc la ramification du cours d'eau. Il existe plusieurs types de classifications des tronçons des cours d'eau, dont celle de Strahler (1957) est la plus utilisée. Un bassin versant détient l'ordre de son cours d'eau principal à l'exutoire. Il existe d'autres classifications de ce type comme celle de Horton (1945) qui est parfois utilisée dans le même but (Musy, 2005).

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2.3.2.3. Les longueurs et les pentes caractéristiques du réseau

2.2.2.3.1. Les longueurs caractéristiques

Le bassin versant se caractérise principalement par les deux longueurs suivantes :

Ø Longueur du bassin versant

C'est la distance curviligne mesurée le long du cours d'eau principal depuis l'exutoire jusqu'à un point représentant la projection du centre de gravité du bassin sur un plan (Snyder, 1938).

Ø Longueur du cours d'eau principal

C'est la distance curviligne depuis l'exutoire jusqu'à la ligne de partage des eaux, en suivant toujours le segment d'ordre le plus élevé (Snyder, 1938).

2.3.2.3.2. Le profil en long du cours d»eau

C'est une représentation graphique de la variation altimétrique du fond du cours d'eau en fonction de la distance à l'émissaire. Le profil en long d'un cours d'eau permet de définir sa pente moyenne.

2.3.2.3.3. La pente moyenne du cours d'eau principal

La pente moyenne du cours d'eau détermine la vitesse avec laquelle l'eau se rend à l'exutoire du bassin, donc le temps de concentration. Une pente abrupte favorise et accélère l'écoulement superficiel, tandis qu'une pente douce ou nulle donne à l'eau le temps de s'infiltrer, entièrement ou en partie, dans le sol.

Les pentes moyennes des cours d'eau se calculent à partir du profil longitudinal du cours d'eau principal. La méthode la plus fréquemment utilisée consiste à diviser la différence d'altitude entre les points extrêmes du profil par la longueur totale du cours d'eau. On peut aussi l'assimiler à la pente de la droite tracée entre les points situés à 15% et 90% de distance à partir de l'exutoire, suivant le cours d'eau principal (Benson, 1959).

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2.3.2.4. Le degré de développement du réseau

2.3.2.4.1. La densité de drainage

La densité de drainage, introduite par Horton, est la longueur totale du réseau hydrographique par unité de surface du bassin versant. Elle dépend de la géologie, des caractéristiques topographiques du bassin versant et, dans une certaine mesure, des conditions climatologiques et anthropiques. En pratique, les valeurs de densité de drainage varient de 3 à 4 pour des régions où l'écoulement n'atteint qu'un développement très limité et se trouve centralisé. Elles dépassent 1000 pour certaines zones où l'écoulement est très ramifié avec peu d'infiltration.

Selon Schumm, la valeur inverse de la densité de drainage, appelé « constante de stabilité du cours d'eau », elle représente la surface du bassin nécessaire pour maintenir des conditions hydrologiques stables dans un vecteur hydrographique unitaire.

Les bassins ayant une densité de drainage élevée réagissent rapidement aux sollicitations (Campeau, 2005 cité par Vallière, 2010). Tel qu'énoncé précédemment, l'effet principal d'une densité de drainage élevée, autant pour des cours d'eau naturels qu'artificiels, est l'augmentation des vitesses d'écoulement (Cosandey et al, 2003 cité par Vallière, 2010).

2.3.2.4.2. La densité hydrographique

La densité hydrographique représente le nombre de canaux d'écoulement par unité de surface.

2.3.2.4.3. Le rapport de confluence (bifurcation ratio)

Le rapport de confluence est un nombre sans dimension exprimant le développement du réseau de drainage. Il varie suivant l'ordre considéré. C'est un élément important à considérer pour établir des corrélations d'une région à une autre. Selon Strahler (1964), il varie de 3 à 5 pour une région où la géologie n'a aucune influence. La réponse hydrologique d'un bassin est fortement liée à son rapport de confluence.

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2.3.3. Les caractéristiques agro-pédo-géologiques 2.3.3.1. La couverture du sol

2.3.3.1.1. La couverture végétale

L'activité végétative et le type de sol sont intimement liés et leurs actions combinées influencent beaucoup l'écoulement en surface. La forêt, par exemple, exerce une action limitatrice importante sur le ruissellement superficiel. Elle régularise le débit des cours d'eau et amortit les crues de faibles et moyennes amplitudes. À l'inverse, le sol nu, de faible capacité de rétention favorise un ruissellement très rapide.

Suivant l'importance de la couverture en question, sa présence se traduit par un indice (K) qui n'est que le rapport de la surface occupée sur la surface totale du bassin.

Ce type d'indice se calcule aussi avec d'autres couvertures végétales telles que les cultures vivrières, le vétiver, le pâturage etc.

2.3.3.1.2. Le coefficient de ruissellement

Pour caractériser la capacité d'un bassin versant à ruisseler un indice est très souvent utilisé en hydrologie de surface : le coefficient de ruissellement (Cr). Son calcul et son emploi sont simples, mais notons qu'il peut conduire à commettre de grossières erreurs. Ce coefficient est défini comme étant le rapport de la hauteur de la lame ruisselée sur la hauteur d'eau précipitée (Cr = R/P). Il est aussi estimé dans des abaques suivant les caractéristiques de l'impluvium.

2.3.3.2. La géologie du substratum

L'étude géologique d'un bassin versant dans le cadre d'un projet hydrologique a surtout pour objet de déterminer la perméabilité du substratum. Celle-ci intervient sur la vitesse de montée des crues, sur leur volume et sur le soutien apporté aux débits d'étiage par les nappes souterraines. Soumis à une même averse, un bassin à substratum imperméable présente une crue plus rapide et plus violente qu'un bassin à substratum perméable.

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2.3.3.3. La nature du sol

La nature du sol intervient sur la rapidité de montée des crues et sur leur volume. En effet, le taux d'infiltration, le taux d'humidité, la capacité de rétention, les pertes initiales et le coefficient de ruissellement (Cr) sont fonction du type de sol et de son épaisseur1.

2.4. Traitement statistique des données hydrologiques

L'ensemble des données d'une station de mesures pluviométriques constitue une information considérable qu'il est souhaitable de condenser à l'aide de caractéristiques bien choisies. On applique ainsi des lois et d'autres techniques de la statistique aux relevés pluviométriques pour en tirer des informations utiles aux études et travaux envisagés. On détermine de la sorte :

· Valeurs de tendances centrales ou dominantes (moyenne, médiane,...) ;

· Dispersion ou fluctuation des observations autour de la valeur centrale (écart-type, quantiles,..) ;

· Lois de distribution statistiques (loi normale, log-normale, Pearson...).

L'ensemble de ces valeurs ponctuelles, condensées sous forme statistique, est utilisé pour déterminer la fréquence et les caractéristiques d'un événement pluvieux isolé.

Que ce soit pour anticiper les apports qui viendront remplir un réservoir, ou pour décider de ce que peut être une sècheresse sévère et s'en prémunir, les démarches employées s'appuieront toujours sur les données observées dans le passé.., et en tireront des conclusions pour le futur. Normalement, ces données du passé peuvent être décrites par une ou plusieurs lois de probabilité courantes (dans une certaine gamme de probabilité). Il est alors intéressant de chercher à ajuster sur ces données une, ou des lois pour faciliter l'utilisation numérique et parfois, sous certaines réserves, pour en tirer des informations de type probabiliste (GONOMY, 2012).

1 SRC: Le bassin versant et son complexe

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2.4.1. Choix d'une loi

Le choix d'une loi est une opération assez méthodologique en ce sens qu'il faut tester quelle loi interprète ou non bien, la tendance de l'échantillon. Il s'agit d'un test de validité. Chaque famille de lois fait appel à un ensemble de méthodes de détermination des paramètres de définition de l'échantillon. La méthode qu'on utilise dans ce document est la méthode graphique. Cette méthode consiste à trouver un diagramme fonctionnel tel que : si l'échantillon suit raisonnablement la loi pour laquelle ce diagramme a été conçu, alors cela se traduira par un alignement, selon une droite, facile à apprécier à l'oeil (GONOMY, 2012).

2.4.2. Quelques familles de lois en hydrologie statistiques 2.4.2.1. Famille des lois normales

Cette famille de lois contient la loi de GAUSS (dite Loi Normale), la loi de Galton (dite loi LogNormale) et leur dérivées. Pour cette famille de loi, on ne tiendra pour ce travail que la loi de Gauss. On sait aussi que ces lois suivent assez bien la tendance des données moyennes (Obled et al, 2007).

Ø Loi de Gauss

C'est une loi à 2 paramètres ; la moyenne f3 et l'écart-type á. La densité de probabilité s'écrit :

sa fonction de répartition notée N(f3, á) s'écrit :

Selon cette loi, si on effectue sur x la transformation linéaire : x ? u = (x - f3)/á, il est démontrable que la nouvelle variable u suit encore une loi de Gauss. (Obled et al., 2007).

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2.4.2.2. Familles des lois exponentielles et des valeurs extrêmes

Cette famille de lois contient les Lois exponentielles, la Loi de Gumbel et d'autres lois de valeurs extrêmes (Weibull et GEV). Dans le cadre de ce travail, on ne se statue que sur celle de Gumbel.

Ø La loi de Gumbel

C'est une loi très importante, qui sert dans l'analyse fréquentielle des valeurs extrêmes, et sera notamment l'ingrédient essentiel, en hydrologie opérationnelle, de la méthode du Gradex pour le calcul des crues de projet (Obled et al., 2007).

C'est une loi à 2 paramètres á et f3, fonctions respectivement de l'écarts-type et la moyenne de l'échantillon, donc de même dimension que x. Elle est définie pour toute valeur de x par sa fonction de répartition F(x, á , f3) et sa densité sont respectivement :

 

et

 
 

On désigne en général par "averse" un ensemble de pluies associé à une perturbation météorologique bien définie. Sa durée peut donc varier de quelques minutes à une

Avec :

o?? et ???? sont respectivement l'écart-type et la moyenne de l'échantillon, d'où :

XF = â + á.UF

UF = -Ln [-Ln(F)]

F = 1 - 1

T

T : temps de retour

 

2.5. Notion d'averse et d'intensités

2.5.1. Concepts et définition

C'est la représentation graphique de l'intensité d'une averse en fonction de sa durée et de sa récurrence.

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centaine d'heures et intéresser une superficie allant de quelques kilomètres carrés (km2) (orages) à quelques milliers de km2 (pluies cycloniques). On définit finalement une averse comme un épisode pluvieux continu, pouvant avoir plusieurs pointes d'intensité. La notion d'averse est très importante au niveau des petits bassins versants car elle s'avère déterminante pour l'estimation des débits de crue (GEORGES, 2008).

Deux types de courbes déduites des enregistrements d'un pluviographe (pluviogramme) permettent d'analyser les averses d'une station :

Ø La courbe des hauteurs de pluie cumulée ;

Ø Le hyétogramme.

2.5.1.1. La courbe des hauteurs de pluie cumulées

Représente en ordonnée, pour chaque instant t, l'intégrale de la hauteur de pluie tombée depuis le début de l'averse.

2.5.1.2. Le hyétogramme

Le hyétogramme est la représentation, sous la forme d'un histogramme, de l'intensité de la pluie en fonction du temps. Les éléments importants d'un hyétogramme sont le pas de temps ?t et sa forme. Sa forme est en général caractéristique du type de l'averse et varie donc d'un événement à un autre.

2.5.2. Intensité d'une averse

L'intensité moyenne d'une averse désigne et s'exprime par le rapport entre la hauteur de pluie observée et la durée t de l'averse :

2.5.3. Courbe Intensité-Durée-Fréquence (IDF) et construction

Courbe donnant la probabilité de diverses intensités de pluie pour diverses durées en un lieu donné. Il s'agit souvent d'une famille de courbes, dont chacune représente une certaine fréquence d'occurrence ou une certaine période de retour exprimée en années.

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2.5.3.1. Lois de la pluviosité définissant les IDF

L'analyse des pluies a permis de définir deux lois générales de pluviosité qui peuvent s'exprimer de la manière suivante :

· Pour une même fréquence d'apparition (même temps de retour) l'intensité d'une pluie est d'autant plus forte que sa durée est courte.

· Ou encore, en corollaire, à durée de pluie égale, une précipitation sera d'autant plus intense que sa fréquence d'apparition sera petite (donc que son temps de retour sera grand).

Les courbes (IDF) sont en générales définies par ces deux lois précédentes.

2.5.3.2. Utilisation des courbes IDF

Les courbes IDF ne sont pas une fin en soi, mais sont construites dans un but bien précis. Elles permettent d'une part de synthétiser l'information pluviométrique au droit d'une station donnée et, d'autre part de calculer succinctement des débits de projet et d'estimer des débits de crue ainsi que la détermination des pluies de projet.

2.5.3.3. Construction des courbes IDF

Les courbes IDF sont établies sur la base de l'analyse d'averses enregistrées à une station au cours d'une longue période. Les courbes obtenues peuvent donc être construites de manière analytique ou statistique.

2.5.3.3.1. Représentation analytique

Différentes formules sont proposées pour représenter l'intensité d'une pluie en fonction de sa durée.

La forme la plus générale (avec T variable) est la suivante

· Formule de Montana : i = t?a ?

· Formule de Talbot : i = a
(b+t)

Où a et b sont des paramètres d'ajustement en fonction de la région.

L'intensité de la pluie peut être traduite par une formule dérivée de celle de TALBOT:

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2.5.3.3.2. Représentation statistique de la courbe IDF

Les courbes IDF sont établies sur la base de l'analyse d'averses journalières enregistrées à une station au cours d'une longue période. L'analyse fréquentielle peut s'appliquer si on ne présuppose pas une loi connue (de type Montana, etc.) et si on s'intéresse à des événements rares, donc extrêmes. Les données recueillies sont alors ajustées, à un pas de temps choisi, à une loi statistique qui doit décrire relativement bien la répartition des extrêmes. La loi de Gumbel est la plus utilisée. Si l'opération est répétée sur plusieurs pas de temps, on obtient la variation de l'intensité avec la durée de la pluie pour différents temps de retour, c'est à dire des courbes IDF de la station considérée sur la période analysée. Au niveau de ce document, on ne retient que celle-là.

2.5.4. Temps de retour d'un événement pluvieux

Les projets d'aménagements hydrauliques ou hydrologiques sont souvent définis par rapport à une averse type associée aux fréquences probables d'apparition. En fait, l'étude des grandeurs comme les précipitations, sert en règle générale, à déterminer par exemple la probabilité qu'une hauteur de pluie h ne soit pas atteinte ou dépassée dans le temps. Cette probabilité est donnée, si h est une variable aléatoire, par F(xi) = P(h~ xi). On nomme cette probabilité fréquence de non-dépassement ou probabilité de non-dépassement. Son complément à l'unité [1- F(xi)] est appelé probabilité de dépassement, fréquence de dépassement ou encore fréquence d'apparition. On définit alors le temps de retour T d'un événement comme étant l'inverse de la fréquence d'apparition de

l'événement. Soit : T = 1

P(x) ou T = 1

1-F(x)

Ainsi, l'intensité d'une pluie de temps de retour T est l'intensité qui sera dépassée en moyenne toutes les T années (GONOMY, 2012).

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984