2.1.5. Développement de
l'agriculture entant que secteur à part entière de
l'économie
Il est certes que dans une économie en pleine
croissance, la part du secteur agricole dans l'économie est vouée
à la décroissance. La Banque Mondiale dans son rapport sur le
Développement dans le Monde (RDM) distingue trois catégories de
pays : les pays à vocation agricole, les en transition et les pays
urbanisés.
Dans ces groupes de pays, la contribution de l'agriculture au
PIB est, en moyenne, respectivement de plus de 40%, 20% et 8%. Tandis que la
part moyenne d'actifs occupés dans le secteur agricole est
respectivement de 34 à 64%, 43% et 22%. La raison vient des
caractéristiques propres de l'agriculture qui est une activité
dotée d'une productivité relativement faible.
La BM résume mieux cela lorsqu'elle énonce une
des hypothèses formulées par les économistes : « la
croissance de la productivité agricole est intrinsèquement lente
». Il pourrait ainsi paraitre difficile de se baser sur l'agriculture pour
réaliser des objectifs de croissance et de développement
soutenus.
Mais dans un contexte de décollage économique,
l'agriculture peut s'avérer un secteur en tête de
l'économie. Il existe des exemples où l'agriculture a crû
plus rapidement que l'industrie. « Au Chili et au Brésil,
l'agriculture s'est développée plus rapidement que l'industrie
pendant la décennie 1990 ».
Le rapport sur le développement dans le Monde fait
état d'une forte population rurale vivant en dessous du minimum
acceptable. L'activité majeure de ces ruraux demeure l'agriculture.
Ainsi, « Du simple fait de sa taille, le secteur agricole
est capital pour le développement au moins à moyen
terme».
La BM note également que dans les pays où la
croissance non agricole s'est accélérée, l'écart
entre revenus urbains et ruraux s'est accentué. En effet, les
mécanismes de redistribution du fruit de cette croissance ne sont pas
toujours favorables au monde rural.
Le développement du secteur agricole pour
lui-même permettrait ainsi d'élever le niveau de vie des personnes
vivant en milieu rural. En plus, les politiques qui consisteraient à
taxer le secteur agricole ont eu un effet positif pour la croissance de
nombreux pays industrialisés d'aujourd'hui. Mais ces politiques peuvent
être désastreuses si elles sont mises en application
immédiatement après la réalisation des investissements.
Le risque est élevé que la poule soit
tuée avant d'avoir pondu les oeufs d'or. D'ailleurs comme le montre une
étude menée par KRUEGER, SCHIFF, VALDES (1998) et d'autres, il
existe une réalisation négative entre les politiques de taxation
et la croissance globale de l'économie.
Une croissance plurisectorielle s'impose ainsi pour assurer un
développement harmonieux de l'économie. Le secteur agricole doit
ainsi être développé pour son plein
épanouissement.
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