Le phenomene coupage dans la presse de Kananga et son impact sur le traitement de l'informationpar Samuel KABASELE KABASELE Université Notre-Dame du Kasayi (UKA) - Licence en communication appliquée (LMD) 2022 |
0.3. HypothèsesAprès avoir étudié ces questions, nous allons maintenant donner des hypothèses. C'est-à-dire donner des réponses provisoires aux questions que nous nous sommes posés au départ. Ses hypothèses peuvent être affirmées ou infirmées. L'hypothèse se base sur l'observation et aussi sur l'expérience. Pinto et Grawitz définissent l'hypothèse comme « une proposition des réponses provisoires à la question que se pose à propos de l'objet de la recherche formulé en des termes tels que l'observation et l'analyse puisse fournir une réponse11(*). » Par intuition de sens, avant même d'aller sur terrain, nous arrivons au moins à comprendre le sens et à donner certaines réponses anticipées aux questions de notre recherche suite au reflexe que nous avons acquis au fil du temps pendant le moment où nous avons été en contact avec le monde de l'information et de la communication. Toutefois, ces réponses étant des suppositions, elles seront confirmées ou infirmées voire nuancées à l'issue de ce travail et après enquête sur terrain. En rapport avec la question principale, il est constaté que les journalistes de cette sphère médiatique vivent du coupage et la presse kanangaise est remplie des journalistes sans formation et sans aucune connaissance de la déontologie journalistique qu'on appelle en jargon journalistique << Moutons noirs >> qui acceptent de travailler dans les conditions précaires et ces pseudo journalistes se livrent sans peur ni honte à la pratique du coupage.Ce qui est à la base de ce phénomène coupage c'est l'ignorance de code d'éthique et de déontologie journalistique et un déficit dans la prise en charge des journalistes par leurs employés. Les maisons de presse de la ville de Kananga vivent dans la précarité et n'ont pas les moyens pour offrir les conditions dignes et acceptables aux journalistes. La plupart des journalistes font du bénévolat et volontariat. Certains considèrent la profession du journalisme comme une occupation et non comme un emploi. Les journalistes ne sont pas satisfaits du fruit de leur travail raison pour laquelle ils se plongent à la pratique du coupage pour subvenir à leurs besoins. Les médias accordent de l'importance aux informations qui font l'objet d'une motivation ou coupage. Ce qui revient à la base de la crise de la neutralité au traitement de l'information. 0.4 Etat de la questionA l'élaboration d'un travail scientifique, il est le plus souvent recommandé au chercheur de passer en revue sur un bon nombre de travaux antérieurs pour se rendre compte si le sujet que l'on veut aborder a déjà fait l'objet d'une quelconque étude. Pour ce fait nous ne sommes pas soustraits à cette exigence scientifique. « Nous sommes comme des nains juchés sur des épaules de géants (les Anciens), de telle sorte que nous puissions voir plus de choses et de plus éloignées que n'en voyaient ces derniers. Et cela, non point parce que notre vue serait plus puissante ou notre taille avantageuse, mais parce que nous sommes portés et exhaussés par la haute stature des géants.12(*) ».Le phénomène Coupage intéresse tous les chercheurs en sciences de l'information et de la communication. Quelques un des hommes de science bien avant nous, ont essayé d'aborder quelques aspects de ce thème qui fait de notre étude à ce jour, mais ils n'ont pas pu épingler l'aspect que nous étayons ici. Ainsi. 1. Rigobert LAPESS MUNKENI dans sa thèse intitulée <<pratique du coupage dans la presse congolaise13(*)>> il se posé quelques questions à savoir : comment la pratique du coupage est-elle appréhendée au sein de la société congolaise ? En plus de cette question globale, l'auteur se pose deux questions spécifiques. Premièrement, quel rôle le coupage joue-t-il dans les milieux de la presse congolaise ? Deuxièmement, comment les acteurs du coupage présentent-ils et se représentent-ils cette pratique ? Pour répondre à ces questions, il a émis une série d'hypothèses visant à faire surgir le sens de la pratique, en empruntant un parcours par paliers. Après son investigation l'auteur conclu que l'étude sur le coupage en République démocratique du Congo aura montré que cette pratique est un construit de l'espace médiatique congolais en tant que système de contextualisation sur la contextualisation du travail du journaliste, conceptualisé par le méta travail, caractérisé par la négociation, la contractualisation et la contextualisation des principes journalistiques universels à travers un procès de l'exercice local de ce métier. Pour sortir de ce construit, il faut le déconstruire en dépassant la négociation et la contractualisation présentielles afin de systématiser le travail du journaliste dans le paysage médiatique congolais, de sorte à apaiser les principes et les pratiques journalistiques universels ainsi localisés. 2. THEOBALD AKONKWA BYATERANA qui a travaillé sur « la problématique de la pratique du coupage dans les médias audiovisuels de Goma14(*)», Cas de VBR et RTNC. Il a abouti à la conclusion selon laquelle, pour abandonner la pratique du coupage, il faut un financement des médias et un bon tarif publicitaire. Ensuite, l'auteur ajoute que pour permettre aux médias d'avoir des budgets suffisants, il faut une prise en charge salariale conséquente des journalistes. Et mettre l'application des sanctions disciplinaires contre tous les acteurs de la pratique du coupage, qui sont comparés comme, « corrompu et corrupteur ». 3. De son côté, LIUO XIAOBO, dans son article intitulé, « la corruption dans les médias chinois toujours dans l'ombre15(*) », explique que les relations entre les médias et les journalistes et leurs interlocuteurs sont exactement à l'opposé de ce qu'elle devrait être. Alors que les trafics dans les coulisses se sont érigés en systèmes de publi-redactionnel quasi officiellement approuvé, a envahi les médias. Mises à part les informations concernant des sujets politiques sensibles, toutes les autres, sans exception, peuvent faire objet de transaction. A la différence des oeuvres susmentionnées ou de nos prédécesseurs, notre étude qui traite " la pratique du coupage dans la sphère médiatique de la ville de Kananga" cherche à étudier le phénomène coupage mais surtout évoqué le cas de l'éthique et déontologie que tous les professionnels des médias sont censés connaître pour remplir convenablement leurs fonctions. * 11 Roger PINTO et GRAWITZ, Méthodes des sciences sociales, Paris, éditions Dalloz, 1971, p.239. * 12 Bernard DE CHARTRES cité par ses élèves Jean de Salisbury et Guillaume de conches, https://www.madinin-art.net/nous-sommes-des-nains-sur-les-epaules-dun-geant-aime-cesaire-2/ ,[ consulté le 06/07/2023]. * 13 Rigobert MUNKENI LAPESS., «La pratique du « coupage » dans la presse congolaise», Les Enjeux de l'Information et de la Communication, n°07/1, 2006, URL: https://lesenjeux.univ-grenoble-alpes.fr/2006/varia/06-pratique-coupage-presse-congolaise/ . (Consulté le 01/07/2023). * 14 Théobald AKONKWA., La problématique du coupage dans les médias audiovisuels de Goma. Cas de VBR et RTNC, Travail de fin de cycleprésenté en vue de l'obtention de diplôme de graduat en sciences de l'information et de la communication à l'Université ISSA/GOMA, inédit, 2014-2015. * 15Liu XIAOBO.,<<La corruption dans les médias chinois toujours dans l'ombre» URL: https://journals.openedition.org/perspectiveschinoises/1412 . [ Consulté le 02/juillet/2023 ]. |
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