II.2.1 Méthode
Pour mener à bon port la présente recherche et
vérifier les hypothèses de départ, nous avons eu recours
à la méthode fonctionnelle.
En effet, pour analyser une réalité sociale
donnée et en dégager l'explication conformément aux
objectifs poursuivis par la recherche, Robert King Merton présente le
protocole descriptif ci-après pour la méthode
fonctionnelle :
Ø Il faut considérer la fonction comme une
conséquence observée d'un fait social qui contribue à
l'adaptation ou à l'ajustement d'un système social donné
(C'est la stabilité ou maintien du système).
Au regard de ce postulat, la présente recherche
considère les résultats de la socio thérapie comme la
conséquence observée de l'application des principes au cours des
sessions des groupes sociothérapeutiques. L'application de ces principes
contribue à l'efficacité de l'approche et permet une
stabilité et une confiance entre les participants dans les groupes
sociothérapeutiques.
Ø Il faut opérer une distinction entre les
fonctions manifestes c'est-à-dire voulues, ou reconnues par les
participants au système et les fonctions latentes c'est-à-dire
cachées.
Cette étude obéit à ce postulat en ce
sens que le bien être mental, la cohésion sociale, la
dynamique de la famille et l'intégration du genre, la
participation civique et le bien être socio-économique sont
retenus comme fonctions manifestes de la sociothérapie impliquant le
renforcement de la résilience communautaire face aux conflits en
groupement Mbinga-Sud. Une fois ces résultats atteints, la
sociothérapie va contribuer à la reconstruction du tissu social
détruit par divers conflits. Par la communication, le partage ainsi que
des exercices physiques et mentaux ; la sociothérapie aide à
soigner et/ou à atténuer les souffrances et
réinsérer des individus qui présentent des troubles
handicapants pour leur vie privée et sociale. Dans ce sens, la
sociothérapie remplit des fonctions non reconnues par les participants
et contribue à la cohésion sociale et au
rétablissement du tissu socio-économique détruit par
divers conflits en groupement Mbinga-sud.
Ø Discerner ou dégager les dysfonctions qui,
à l'inverse des fonctions réduisent les possibilités
d'adaptation ou d'ajustement du système.
Ici, les différentes contraintes dont le manque
d'appui financier de l'approche, le déficit de compétences et
capacités des animateurs au sein des groupes sociothérapeutiques,
le faible niveau d'appropriation de l'approche par certains acteurs sociaux
à la base ainsi que le faible niveau d'accompagnement de l'approche par
les autorités politico-administratives constituent les dysfonctions qui
réduisent les possibilités d'expansion de l'approche
sociothérapeutique en groupement Mbinga-Sud.
Ø Il faut établir des alternatives
fonctionnelles impliquant des équivalents fonctionnels et des substituts
fonctionnels. Au regard des limites identifiées constituant les
dysfonctions, la présente recherche propose des stratégies telles
que le renforcement de la formation des animateurs des groupes
sociothérapeutiques, la Combinaison de l'approche aux interventions
axées sur la bonne gouvernance, le leadership et la
responsabilité mutuelle entre la communauté et les dirigeants,
l'inclusion des autorités politico-administratives et coutumières
dans les groupes sociothérapie à base communautaire,
l'intégration de la sociothérapie dans la dynamique communautaire
de résolution et gestion des conflits avec l'appui technique et
financier, l'extension de l'approche dans d'autres zones touchées par
les conflits ainsi que le renforcement des sensibilisations des membres de la
communauté à participer aux sessions de la sociothérapie
comme alternatives fonctionnelles.
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