CONCLUSION
Le temps de l'enseignement n'étant pas celui de la
recherche, nous nous sommes indirectement interrogés, dans cette
étude, sur les moyens dont disposent les enseignants pour s'emparer de
ce que les textes officiels suggèrent. Nous avons mis en perspective la
nécessité de certains apports de la didactique pour pouvoir mieux
s'emparer de ces textes et tenter de comprendre ce que certains concepts
parfois obscurs dans leur complexité, peuvent avoir comme implications
afin d'opérer en raison des choix didactiques et pédagogiques.
Nous pouvons par exemple, lire dans les dernières
instructions officielles, que « les évaluations doivent être
conçues comme un moyen de faire progresser les élèves,
d'analyser leurs apprentissages et de réguler ainsi l'enseignement
dispensé »54. Cette courte phrase porte en
elle-même beaucoup d'axes de réflexion et de travail sur des
sujets certes complémentaires mais qui nécessitent chacun
d'être réfléchi à part entière.
Au-delà des tensions entre le prescrit par
l'Institution et le réalisé en classe, nous avons porté,
dans cette recherche, un regard didactique pour mieux observer la
corrélation entre compétences et savoirs et pouvoir de
façon plus systémique comprendre ce que cela impose dans
l'ingénierie de l'enseignant.
Même si rien dans ce travail n'évoque ce point,
les élèves de lycée professionnel, avec des profils
souvent complexes et difficiles à appréhender, imposent aux
enseignants de se pencher en premier lieu sur la question de la gestion de
classe. Pourtant, il nous semble que la didactique très souvent mise de
côté, car pouvant apparaître un peu nébuleuse dans sa
complexité théorique et chronophage dans l'acquisition de ses
apports (il faut du temps pour lire, comprendre, s'en emparer et
expérimenter), apporte certaines réponses voire solutions.
Notre recherche nous a permis de prendre « un peu de
temps » pour mieux « analyser » les apprentissages des
élèves, sous prétexte d'observer de plus près la
mobilisation de certaines compétences en mathématiques dans le
cadre d'une résolution de problème faite par des
élèves de lycée professionnel.
Bien au-delà de la certitude que l'approche par
compétences ne se limite pas qu'à tenter de « faire
réfléchir les élèves », et donner aux
enseignants bonne conscience vis-à-vis des textes officiels,
l'étude met en évidence certains éléments
clés pour donner du sens au travail effectué en classe.
En effet, elle montre que les élèves peuvent se
mobiliser pour entrer dans une activité mathématique, qui plus
est ici, pas facile d'accès, mobiliser les compétences
d'appropriation et d'analyse, se poser des questions et parvenir à
résoudre le problème qui leur est donné.
54
https://cache.media.eduscol.education.fr/file/Consultations2018-2019/41/6/PPLP19_mathematiques_2ePro_1077416.pdf
[86]
Christelle Brémaud_E179552Q
Le cadre théorique de la problématisation permet
de suivre leur réflexion et d'en éclairer son organisation. Il
met en perspective que les élèves de lycée professionnel
problématisent même si le cheminement de leur raisonnement est
parfois confus et laborieux.
Cela peut réinterroger certains des choix didactiques
et, par voie de fait, pédagogiques. S'il s'avère que la
mobilisation de la problématisation permet à l'enseignant de
mieux appréhender les apprentissages des élèves,
d'observer de façon plus clairvoyante les compétences qu'ils
mobilisent et que ce processus peut en plus aider les élèves
à surmonter les obstacles rencontrés, nous pouvons maintenant
réfléchir aux moyens d'aider les élèves à
mieux problématiser ou tout au moins de façon plus consciente.
Christelle Brémaud_E179552Q
[87]
|