B. Une décentralisation influencée par les
partenaires externes
La fin des années 1980 et le début des
années 90 sont marqués par une crise à la fois
économique et politique des évolutions majeures dont l'un des
principaux effets à l'échelle africaine conduit à la
reforme décentralisatrice. La crise économique des 1980 suite
à l'éclatement de la dette et la mise sur pied des politiques
d'ajustement structurel sensées assainir les économies malades
des pays pauvres, le surendettement sont mis sur le dos des Etats taxés
de corrompus avec des dirigeants incapables de générer les
finances publiques. Tout ceci met au premier rang des responsabilités de
l'Etat. Il faut donc une solution pour contrebalancer le rôle trop
important des Etats. La chute du mur de Berlin et l'effondrement du bloc
communiste ont contribué à mettre en perspective une autre
manière de penser la relation avec l'Afrique.
Ainsi, Patrick BOTTAZZI estime que pour les bailleurs de
fonds, la décentralisation apparait comme « une panacée
à même de résoudre les problèmes de
développement par la démocratisation »39. La
décentralisation administrative, et la décentralisation de l'aide
ont permis de contourner l'Etat central au nord comme au sud.
Certains auteurs, tels que Patrick BOTTAZZI et Camille
COURGER40dénoncent la décentralisation comme
étant un instrument politique des bailleurs internationaux visant
à encourager le désengagement des Etats dans le programme
d'ajustement structurel. Ils encouragent les entités locales des pays en
développement à favoriser la « gouvernance locale »
afin d'engager leur population sur la voie du développement
économique et social.
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