Synergie politique monétaire et politique de change pour une stabilité des prix en République Démocratique du Congopar Raphaël Wadiadio Université de Kinshasa - Licence 2022 |
(e) 1.3.2. Coefficient de réserves obligatoiresLe coefficient de réserves obligatoires est un instrument utilisé par la Banque Centrale du Congo (BCC) pour lutter généralement contre le choc structurel de liquidités. En date du 03 octobre 2013, il était revu à la hausse passant de 7,0 à 8,0 %. Ce qui permit de ponctionner 61,1 milliards de CDF en 2013 contre 35,5 milliards une année plus tôt. En 2014, le coefficient de la réserve obligatoire avait permis de ponctionner 16,1 milliards de CDF contre un niveau programmé de 26,7 milliards. La ponction réalisée par la réserve obligatoire en 2015 a été moins importante que prévu, soit une stérilisation de 7,7milliards de CDF pour un niveau programmé de 48,4 milliards. Cette ponction demeurait faible par rapport à celle réalisée l'année précédente, soit 16,1 milliards. Cette faible ponction tenait de la modification du coefficient de la réserve obligatoire sur les dépôts à vue en monnaie nationale, passant de 5,0% à 2,0% au mois d'avril. En 2016, les coefficients de la réserve obligatoire étaient revus à la hausse à deux reprises dont la première majoration avait porté les coefficients sur les dépôts en devises de 8,0 % à 10,0 % pour les dépôts à vue et de 7,0 % à 9,0 % pour ceux à terme qui avait hissé la ponction via cet instrument à 50,5 milliards de CDF. La seconde hausse, ayant porté les coefficients à 12,0 % sur les dépôts à terme et 13,0 % sur les dépôts à vue, occasionnant un accroissement de la stérilisation pour un volume de 60,1 milliards de CDF. L'année 2017 n'avait pas connu des modifications jusqu'au mois d'avril 2020 où le coefficient de la réserve obligatoire appliquée sur les dépôts à vue en monnaie nationale a été abaissé de 2,0% à 0,0% qui avait permis une ponction de la liquidité à la hauteur de 533,6 milliards de CDF contre celle qui était programmée de 205,6 milliardsgrâce au bon comportement du coefficient. Les coefficients de la réserve obligatoire sont restés inchangésen 2021 par rapport à leurs niveaux de 2020, ce qui a permis de ponctionner la liquidité à hauteur de 780,8 milliards de CDF contre celle programmée de 422,3 milliards de CDF.38(*) La Banque Centrale du Congo avait procédé, depuis le mois de janvier 2022, à la levée de la réserve obligatoire selon la monnaie des dépôts. Cette disposition avait l'avantage de rétablir les positions excédentaires des réserves des banques et de restaurer le potentiel d'octroi des crédits en monnaie nationale pour poser les jalons de la dé-dollarisation progressive de l'économie. La structure des coefficients de la réserve obligatoire était inchangée, les dépôts en devises à vue et à terme étant établis respectivement à 13,0% et 12,0% et ceux sur les dépôts en monnaie nationale à vue et à terme à 0,0%, ce qui avait permis de ponctionner 378,6 milliards de CDF.39(*) Tableau 3 : Evolution de l'instrument coefficient de réserves obligatoires (en milliards de CDF) et du taux d'inflation fin période de 2013 à 2022
Source : BCC, Rapports annuels, 2013-2022. L'analyse de ce tableau nous montre clairement une évolution à tendance proportionnelle entre les deux variables. S'agissant du coefficient de réserves obligatoires, il a augmenté de 7,7 milliards de CDF à 533,6 milliards de CDF entre 2015 jusqu'à 2017, soit une variation de 6 829,87% ce qui constitue la plus grande variation durant la période sous étude. * 38 Les rapports annuels de la BCC de 2013 à 2022. * 39 Note de conjoncture sur la politique monétaire de la BCC, Juillet 2022, P. 9. |
|