I.2.2. Typologie de palmier à huile
Il existe trois principales variétés de palmier
à huile, qui se distinguent par l'épaisseur de la coque et de
leurs fruits (Fig. 2.) :
- la variété Dura est caractérisé par
sa coque épaisse;
- la variété Pisifera est reconnaissable
à son absence de coque, mais ce palmier est femelle stérile, et
ne produit des fruits que très exceptionnellement;
- la variété Tenera, hybride des deux
précédents, est caractérisée par sa coque mince.
C'est la pollinisation d'une inflorescence d'un palmier Dura par du pollen d'un
palmier Pisifera qui donne 100 % de semences de l'hybride Tenera (Rafflegeau,
2008).
Endosperme
Pisifera
Dura
Péricarpe
Tenera
Fig. 1: Différents types de fruits de
Elaeis guineensis (Levang, 2012).
I.2.3. Distribution et écologie
Le palmier à huile est originaire des tropiques et
particulièrement de la partie ouest africaine. Les pollens fossiles
datant du Miocène, semblable à celui du palmier à huile
actuel ont été trouvés dans les strates du delta du Niger.
Le palmier à huile d'Afrique aurait été l'une des
principales attractions lors des explorations européennes en Afrique.
L'existence des individus se rapprochant morphologiquement de lui avait
déjà été mentionnée autour 1434 ainsi que
les premières plantations au Libéria dès 1508. De
façon spécifique, le palmier à huile est une espèce
végétale native de la côte ouest africaine, de l'Afrique
centrale, entre la Guinée et le nord de l'Angola. Il est
également répandu vers la partie orientale vers Zanzibar et
iii
iii
Madagascar. Cependant, son développement optimal est
atteint autour de l'équateur, notamment entre 7° latitude Nord et
7°latitude Sud. De façon sporadique, le palmier à huile se
rencontre également au Sénégal et dans la vallée du
Haut Niger près de Bamako jusqu'en Gambie, mais la production est trop
faible pour justifier la création des plantations commerciales. Le
véritable bassin de distribution en Afrique s'étend de la
Guinée, Sierra Leone, Libéria, Côte d'Ivoire, Ghana, Togo,
Bénin, Nigéria, jusqu'en Afrique centrale avec le Cameroun, le
Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale et la République
Démocratique du Congo. En Afrique de l'Est, l'extension du palmier
à huile est irrégulière du fait du climat trop sec qui y
règne. La culture n'apparaît à cet effet qu'à des
altitudes inférieures à 1 000 m près de lacs ou de cours
d'eau où les précipitations sont abondantes tout au long de
l'année. La présence du palmier à huile à
Madagascar est le fait d'un microclimat local favorable à sa culture
(Jacquemard et al., 2011).
Le palmier à huile est une espèce naturelle de
forêt tropicale humide. Quoique difficile, sa propagation est tout de
même possible dans une forêt secondaire dense en raison du faible
ensoleillement. Pour un développement et un rendement optimal,
l'espèce a besoin de conditions climatiques stables, en notamment en ce
qui concerne la luminosité et d'humidité atmosphérique.
Tout écart par rapport à ces conditions augmente ou diminue le
rendement. Elaeis guineensis se développe mieux dans les
milieux à basses altitudes (300-400m) mais peut sous un microclimat
favorable, pousser à des altitudes beaucoup plus élevées,
comme c'est le cas sur le Mont Cameroun, où l'on observe des palmiers
jusqu'à 1 300 m d'altitude. En Afrique oriental, les palmiers sont
observés jusqu'à 1 000 m d'altitude. Certaines conditions sont
indispensables pour un meilleur développement du palmier (Verheye,
2010).
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