III.3.2.6. Braconnage et Commerce de la viande de
brousse
Le braconnage demeure un fléau pour la faune. Toutes
les couches sociales y sont impliquées. Dans le parc de la
Bénoué et ses zones environnantes, la situation est bien plus
inquiétante. Cette région fait l'objet d'un véritable
braconnage qui alimente les villes de Ngaoundéré et Garoua en
viande de brousse. En effet, c'est surtout en saison des pluies, lorsque les
pistes sont impraticables et les touristes absents, que le braconnage prend une
ampleur considérable. Certaines espèces d'antilopes sont en voie
de raréfaction tandis que le rhinocéros noir est
éliminé du parc de la Bénoué.
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Il est à noter que, les femmes jouent un rôle
très important en tant qu'intermédiaire dans les circuits de
commercialisation de viande du gibier. Le commerce des trophées vient
aggraver le statut de certaines espèces (MINEF, 2002).
III.3.2.7. Pêche
La pêche au lancer en épervier des poissons
carnassiers (capitaine, binga) est la technique la plus utilisée dans la
réserve de biosphère Bénoué. Des spécimens
de plus de 20 kg sont régulièrement sortis de la
Bénoué (MINEF, 2002). L'importante potentialité de la zone
vis-à-vis de la pêche pourrait certainement être mieux
valorisée. Les moyens utilisés par les pêcheurs incluent
les produits chimiques qui sont une menace pour le potentiel ichtyologique de
la Bénoué (Gomsé et Mahop, 2000).
III.3.3. Bois de chauffage et de service.
III.3.3.1 Bois de chauffage
Le bois est la principale source d'énergie
utilisée dans la région. Les espèces les plus
utilisées comme bois de feu sont Anogeissus leiocarpus
(88,56%), Acacia polyacantha (57,4%), Pterocarpus luscens
(42,85%). La préférence est portée sur ces
espèces parce qu'elles se sèchent très vite, conservent la
flamme, prennent feu rapidement et ne font pas trop de fumée.
Généralement, le bois est utilisé pour la cuisson des
aliments. La consommation est en moyenne d'un fagot par jour et par foyer, soit
environ 4,5 à 5 kg (Tagueguim, 1999). Cette consommation double dans les
cabarets de bil-bil. Une partie est vendue en bordure de la route pour
ravitailler les centres urbains tels que Garoua et Ngaoundéré
(MINEF, 2002).
III.3.3.2. Bois de service
Les espèces les plus utilisées sont Monotes
kerstingii, Anogeissus leiocarpus, Burkea africana,
Stereospermum kunthianum, Prosopis africana, Diospyros
mespiliformis, Pterocarpus lucens, Pseudocedrella
kotschyi. Parmi ces espèces Monotes kerstingii,
Anogeissus leiocarpus, Burkea africana et Prosopis
africana sont plus appréciées grâce à leur
solidité, leur durabilité et leur résistance aux attaques
des termites. Ce bois est utilisé pour la toiture, les barrières,
les enclos à bétail, les manches des outils (houe, hache etc.).
Le bois est également utilisé pour servir de tuteurs d'ignames
dans les champs. Les tiges les plus utilisées sont celles ayant un
diamètre de 4 à 5 cm et de 125 à 140 cm de hauteur, les
jeunes tiges étant les plus sollicitées (MINEF, 2002).
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