III.3. Milieu Humain
III.3.1. Population
La population vivant autour de la partie Ouest-Sud du PNB est
estimée à plus de 5000 habitants répartis dans environ 12
villages (Kachie, 2011). Le taux moyen de croissance démographique qui
est de l'ordre de 5,1 %, est le plus élevé du pays. Il s'explique
par une migration massive des populations de l'Extrême-Nord vers le Nord
autrefois encouragée par le projet Nord-Est Bénoué.
Différents groupes ethniques se rencontrent dans cette zone : les Dii
originaires des collines, sont installées dans la région depuis
40 à 60 ans et représentent la population de base des villages
riverains du PNB; les Foulbés ; les Mafas ; les Toupouri et Massa
(groupes en pleine expansion) originaires de l'Extrême-Nord ; les Laka ;
Gambaye et Mboum qui viennent du Tchad et les Bororo. Les Dii, (Anonyme, 2004).
Dans la partie Nord du parc, la mise en eau du barrage de Lagdo a
entraîné des modifications avec l'installation de nombreux
pêcheurs étrangers (Nigérians et Tchadiens) et
l'exploitation des pâturages de saison sèche par de nombreux
troupeaux.
Les migrations sont une source importante de conflits. Parce
qu'elles sont intimement liées à la culture du coton ; elles sont
à l'origine de défrichements anarchiques. L'exploitation et la
vente du bois de chauffage, qui participent à la destruction de
l'habitat sont des activités importantes pour les immigrants.
L'activité humaine se manifeste par les
défrichements culturaux, les prélèvements de bois et
d'autres ressources végétales, les feux de brousse et les
activités de chasse. L'extension de la culture du coton,
favorisée par une vulgarisation de la culture attelée,
accroît la pression sur les terres et entraîne une fragmentation de
l'habitat de la faune, avec des conséquences sur les espèces
menacées de disparition (MINEF, 2002).
III.3.2. Usage socio-économique du parc et de sa
zone périphérique
III.3.2.1. Tourisme de vision
Il existe six accès possibles pour
pénétrer dans le parc : Guidjiba, ex-Djaba, Banda, Mayo Alim, le
Buffle Noir et le Grand Capitaine. Des postes de garde se trouvent dans les
quatre dernières `entrées' seulement et sont peu fonctionnels en
dehors du Buffle Noir et de Banda. Les axes Guidjiba-Grand Capitaine, et
Banda-Buffle Noir sont des routes nationales et départementales. On ne
peut donc exiger de ceux qui les empruntent de payer les droits
d'entrée. Actuellement ces droits d'entrée se payent uniquement
au Buffle Noir. En principe, un visiteur peut donc se rendre au Buffle Noir ou
emprunter certaines pistes (ex-Djaba -Bel Eland - Banda) sans rien payer.
Généralement, les visiteurs ne s'acquittent des droits
qu'à
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partir du moment où ils empruntent les pistes
spécifiques du parc, le long de la Bénoué par exemple.
Cette situation ne facilite pas les contrôles d'accès et de
recettes, et complique la tenue de statistiques sur les visiteurs. Le prix
d'accès au parc est de 1500 FCFA pour les nationaux, 3000 FCFA pour les
résidents et 5000 FCFA pour les non-résidents. Le billet
d'accès est valable pour une journée. Tout détenteur d'une
caméra photo doit payer une taxe de 2000 FCFA par jour. Les
déplacements à l'intérieur du parc se font,
théoriquement, accompagnés d'un guide ou d'un garde qui sont
payés 2500 FCFA par jour (MINEF, 2002). III.3.2.2. Tourisme
cynégétique
Des huit ZIC périphériques du PNB, deux sont
actuellement gérées en régie par l'Etat et six
affermées aux guides professionnels. Ces ZICs dépendent
administrativement du Conservateur du PNB auquel elles sont rattachées.
Des quotas d'abattage sont fixés pour chaque ZIC par le MINFOF, sur la
base des réalisations des années précédentes et des
indications transmises au MINFOF par les guides professionnels de chasse. Ces
quotas ne sont donc pas basés sur des estimations rigoureuses des
populations animales qui ne peuvent être effectuées faute de
moyens (MINEF, 2002).
Les taux de réalisation des quotas sont
généralement inférieurs à 50%. Soit donc les quotas
sont trop importants par rapport aux prélèvements raisonnables
qui sont effectués et il faudrait alors diminuer ces quotas, soit les
quotas sont réalistes mais le système actuel d'exploitation n'est
pas efficient. Faute de pouvoir vérifier l'exactitude des animaux
tués et déclarés par les guides professionnels et face
à l'absence d'estimations fiables de populations d'espèces de
gibier, l'on ne peut prétendre à une gestion durable de la chasse
dans la région. (MINEF, 2002).
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