III- INTERET DE L'ETUDE
Cette étude aborde un courant peu exploré dans
l'historiographie Camerounaise. Selon l'approche classique, l'empirisme, c'est-
à-dire la distance temporelle, le principe de recul, devaient être
au coeur de l'historiographie 15 . En d'autres termes pour
écrire l'histoire, l'historien doit adopter cette démarche qui
part de la mémoire déclarée, en passant par l'archive et
les documents pour s'achever sur la preuve documentaire16. Mais
depuis les années soixante-dix, une nouvelle Histoire émerge et
s'impose. Celle-ci soutient l'écriture d'une Histoire du présent
: c'est davantage vers cette approche épistémologique que cette
étude se tourne. En abordant une étude sur le Cameroun dans la
coopération sécuritaire internationale : le cas de l'EIFORCES
l'objectif est d'écrire une histoire qui a besoin d'unir l'étude
des morts à celle des vivants pour reprendre les propos de Marc
Bloch17. Le présent travail a un double intérêt
: Scientifique et social.
- Sur le plan social
Une étude sur l'EIFORCES permet de montrer la
volonté du Cameroun à majorer ses compétences pour
améliorer ses potentialités de sécurisation au regard de
la diversification des menaces. Et son souci d'arrimer les formations du
personnel sécuritaire national et africain aux nouvelles exigences des
opérations du Maintien de la Paix.
Il est donc d'un intérêt certain de
présenter et d'analyser la structure et le fonctionnement de
l'école policière internationale d'Awae qui permet à coup
sûr d'améliorer les capacités de l'appareil
politico-sécuritaire du Cameroun, du continent africain et du monde.
15 M. Bloch, Apologie pour l'Histoire ou le
métier d'historien, Cahier des Annales, Paris Armand Colin, 1949,
p. 26.
16 P. Ricoeur, La mémoire, l'histoire,
l'oubli, Paris ; Editions du Seuil, 2000, p. 209.
17 Bloch, Apologie pour l'Histoire, p. 31.
5
- L'intérêt scientifique
Il s'agit ici de : l'importance ou la pertinence politique ou
sociale d'un problème18. Lorsqu'un chercheur s'engage
à écrire, il vise prioritairement à soumettre à la
communauté scientifique une vision valorisante sur une
problématique donnée. La situation cumulative des savoirs sur
l'EIFORCES n'est pas vierge. Des études ont été faites sur
l'EIFORCES. Elles se sont attelées de façon holistique sur la
structure et le fonctionnement de l'institution, ses incidences dans les
processus de sécurisation en Afrique Centrale. Après douze ans
d'existence et huit ans de fonctionnement, il s'agit pour nous de façon
spécifique de ressortir la contribution du Cameroun à travers
l'EIFORCES dans la construction de la sécurité au plan national,
continental et international.
A l'heure où le Camerounais à travers l'EIFORCES
fait sa mue, il y'a lieu de reconnaitre qu'il se déroule depuis quelques
années un véritable renforcement des capacités des
administrateurs sécuritaires nationaux, continentaux et internationaux
dans les domaines de la sécurité intérieure et
extérieure au sein de cette structure. Cette analyse se propose alors,
de présenter les offres sécuritaires que l'EIFORCES propose
à ses stagiaires nationaux et étrangers afin de rehausser leurs
niveaux stratégiques, opérationnels et tactiques. Et de cerner,
présenter les recherches scientifiques produite par cet
établissement dans le domaine de la sécurité et la paix.
Pour un souci de fluidité dans les analyses, la méthodologie
exige des chercheurs, la présentation du cadre spatial et temporelle de
leur recherche.
|