CONCLUSION GENERALE
La recherche menée sur le `' Cameroun dans la
coopération sécuritaire internationale : le cas de l'EIFORCES de
2008 à 2022», montre l'action du Cameroun au travers de l'EIFORCES
dans le champ sécuritaire national et international. Dans l'optique de
cerner facilement la construction sécuritaire camerounaise
implémenté par l'EIFORCES à l'échelle nationale et
internationale, un regard rétrospectif a été posé
sur les initiatives sécuritaires camerounaises sur la scène
internationale. De ce dernier, il ressort que le Cameroun participe au
côté de l'Organisation des Nations Unies et de l'Union Africaine
au processus d'édification de la paix et de la sécurité. A
travers le déploiement des Composantes Militaires, Gendarmerie/Police et
des Policiers Individuels dans les missions de Maintien de la Paix sous
l'égide de l'ONU et de l'OUA devenu en 2002 l'UA. Cependant, en 2008 le
Cameroun concrétise son action dans le champ sécuritaire
international en créant l'Ecole Internationale des Forces de
Sécurité (EIFORCES). Cet établissement sécuritaire
international a pour missions de former, entrainer, recycler les
administrateurs sécuritaires nationaux, internationaux civils sur les
questions de sécurité intérieure et extérieure et
d'effectuer les recherches dans le domaine du soutien de la paix et de la
sécurité.
Ce travail a permis de mettre en lumière la politique
sécuritaire nationale et internationale du Cameroun
implémentée par l'EIFORCES. Cela a été possible
grâce aux sources orales, écrites, iconographiques, recueillies et
collectées lors des enquêtes sur le terrain. Et les
méthodes d'analyse quantitatives et qualitatives des faits
observés lors de la recherche ont permis de comprendre que l'EIFORCES
est née en 2008 suite à la symbiose entre les facteurs
structurels et conjoncturels. La mise en commun de ces facteurs lors de la
maturation de l'EIFORCES, fait de la structure instrument de résolution
des questions sécuritaires internes et externes. L'architecture
juridique de la structure est complétée en 2012 grâce au
décret portant organisation et fonctionnement. Ce dernier instruit dans
la tutelle technique de l'établissement un autre acteur
sécuritaire national. Désormais, la Gendarmerie Nationale
camerounaise partage la tutelle technique de l'école avec la
Sûreté Nationale camerounaise. La tutelle financière par
contre revient au Ministère des Finances camerounais. Le décret
de 2012, dévoile également l'ossature du conseil d'administration
de l'école que préside le Ministre Délégué
à la Présidence en charge de la Défense.
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L'Etat du Cameroun en créant l'EIFORCES fait de cette
structure un instrument d'opérationnalisation de sa politique
sécuritaire nationale et internationale. Il lui assigne trois objectifs
à atteindre : la contribution au renforcement de la stabilité
régionale, améliorer la gouvernance sécuritaire et
Promouvoir des standards communs au sein des forces de Police et de Gendarmerie
destinée aux opérations de Paix dans le cadre des missions
onusiennes et de l'Union Africaine (UA). En s'appropriant les missions du
centre sécuritaire, le staff administratif de la structure
élabore une offre sécuritaire à la taille des objectifs
visés. L'offre sécuritaire de l'EIFORCES est un package englobant
le volet Formation des administrateurs sécuritaires et Recherche dans le
domaine du soutien à la Paix. La mission formation est
implémentée par la Direction des Etudes de la structure. Dans
cette Direction les enseignements sont compartimentés au sein de deux
divisions. La Division de l'Enseignement Fondamentale couvre les formations du
PôlePolice Judiciaire et du Pôle Ordre Public. Ces formations sont
du niveau tactique et opératif. La Division de l'Enseignement
Supérieure fournit les formations du Diplôme d'Etat-Major des
Forces de Sécurité et du Brevet d'Etudes Supérieures des
Forces de Sécurité. Le Centre de Recherche et de Documentation de
l'EIFORCES exécute la mission Recherche dans le domaine de soutien
à la paix. Il organise des travaux thématiques (colloques et
séminaires) et produit des supports d'évaluations et d'analyses
prospectives qui sont mis à la disposition des Administrations
stratégiques nationales et internationales.
Le financement de l'EIFORCES provient de l'Etat du Cameroun et
des acteurs stratégiques étrangers qui accompagnent dans la
réalisation de ses missions. Grâce à ces fonds la structure
participe au processus de sécurisation à l'échelle
nationale et internationale. Elle forme, entraine, recycle, perfectionne les
administrateurs sécuritaires camerounais et étrangers à
travers sa Direction des Etudes. La Direction des Etudes de l'EIFORCES
appréhende la sécurité de façon holistique. C'est
la raison pour laquelle, elle possède deux divisions de l'enseignement
à savoir : la Division de l'Enseignement Fondamental et la Division de
l'Enseignement Supérieur. La Division de l'Enseignement Fondamental
renferme le pôle Ordre Public qui fournit des enseignements aux standards
sur le Maintien de l'Ordre et de la Paix. Et le pôle Police Judiciaire
esplanade de formations des administrateurs sécuritaires camerounais et
étrangers aux nouvelles procédures d'enquêtes en temps
normal et de crise. Ces enseignements permettent de renforcer les
capacités des administrateurs sécuritaires de niveau tactique et
opératif. A côté de ces enseignements de niveau tactique et
opératif se trouve les enseignements celle de niveau opératif et
stratégique. Il s'agit de la formation du Diplôme d'Etat-Major des
Forces de Sécurité (DEMFS) et du Brevet d'Etudes
Supérieures
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des Forces de Sécurité (BESS). Depuis 2013,
l'EIFORCES forme les Officiers d'Etat-Major de Sécurité nationaux
et les Commandants des Etats-Majors de Sécurité nationaux et
étrangers.
Cependant, l'EIFORCES rencontre plusieurs difficultés
dans son projet de couverture sécuritaire nationale et internationale.
Ces difficultés s'opposent à la structure sécuritaire sur
plusieurs formes. La prise en compte de ces difficultés permet
l'amélioration de l'action de l'EIFORCES dans le champ
sécuritaire national et international. Pour un meilleur rayonnement
sécuritaire national et international du centre de veille
sécuritaire camerounais à l'échelle nationale et
internationale, il faut une volonté politique nationale forte et
internationale d'appropriation de l'offre sécuritaire de l'EIFORCES, une
exploitation judicieuse des administrateurs formés par l'EIFORCES dans
leurs Etats-Majors. Il est tout aussi judicieux de mettre à la
disposition de cette structure sécuritaire des infrastructures et
équipement logistiques à la hauteur de ses missions et renforcer
sa coopération avec de nouveaux partenaires stratégiques
internationaux au regard de l'accroissement exponentiel de nouvelles menaces.
Par le trûchement de l'EIFORCES, le Cameroun apparait comme un carrefour
du donné et du recevoir en terme de renforcement des capacités
sécuritaires des camerounais et des étrangers. Une ouverture plus
large de l'EIFORCES sur la scène internationale, ferait de cette
école une référence sur le plan continental et mondial.
ANNEXES
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