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Rapport de stage effectué au parquet de grande instance de Kinshasa Matete


par Dieudonné Mwadia Bile
Université de Kinshasa - Graduat 2021
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE DE KINSHASA

FACULTE DE DROIT

Option Droit public

Département de Droit public interne

Rapport de stage effectué au parquet près le tribunal de grande instancede Kinshasa / Matete

«Du 19 septembre au 19 octobre 2022»

Par :

MWADIA BILE Dieudonné

G3

Sous l'encadrement de :

Justin MUHINDO SHABISHIMBO (JMS)

Premier Substitut du Procureur de la République

Année universitaire 2021-2022

Principales abréviations

AMP : Avis du Ministère Public

AONFI : Avis d'Ouverture et Note de fin d'instruction

APJ : Agent de Police Judiciaire

Art. : Article

c.-à.d : C'est-à-dire

Cass : Cour de Cassation

CA : Cour d'Appel

CPRK : Centre Pénitentiaire de Rééducation de Makala

DA : Date d'Arrestation

IPJ : Inspecteur de Police Judiciaire

MAP : Mandat d'Arrêt Provisoire

MD : Mandat de dépôt

MP : Ministère Public

N° : Numéro

OC : Ordonnance de Confirmation

ODP : Ordonnance de mise en Détention Préventive

OEC : Officier de l'état civil

OLP : Ordonnance de mise en Liberté Provisoire

OMLD : Ordonnance de Main-Levée de Détention

OMP : Officier du Ministère Public

OPJ : Officier de Police Judiciaire

OR : Ordonnance de Réincarcération

PGI : Parquet de Grande Instance

PG : Parquet Général

PG : Procureur Général

PROREP : Procureur de la République

PVS : Procès-Verbal de Saisie de prévenu

PV : Procès-Verbal

RACJ : Registre des Affaires Communiquées à l'OMP par la Juridiction

RAP : Registres d'Autres Parquets

RAT : Registre des Amendes Transactionnelles

RDC : République Démocratique du Congo

RECL : Registre de l'Enfant en Conflit avec la Loi

RFFA : Requête aux Fins de Fixation d'Audience

RFNI : Registre des Faits Non Infractionnels

RI : Registre d'Informations

RMP : Registre du Ministère Public

ROS : Registre des Objets Saisis

RT : Registre de Tutelle

SF : Sous Fardage

TGI : Tribunal de Grande Instance

TPE : Tribunal pour Enfants

TRIPAIX : Tribunal de paix

UNIKIN : Université de Kinshasa

Remerciements

Nous tenons avant tout à remercier l'université de Kinshasa, spécialement la faculté de Droit en son département de Droit public interne qui, après avoir fourni des enseignements théoriques adéquats de la science juridique s'est résolu de nous faire bénéficier d'une conciliation de la théorie à la pratique judiciaire au travers de ce stage académique à la fin de ce premier cycle universitaire conformément aux prescrits de la loi et des directives de l'autorité de tutelle.

Nous remercions également tout le corps professoral et scientifique pour cette connaissance précise et cohérente nous transmise tout au long de notre cursus académique.

Des remerciements particuliersau procureur de la République près le tribunal de grande instance de Kinshasa/Matete, madame Adèle NZUNDU NSENGA, pour son implication effective dans la réussite de notre stage en ayant mis à notre disposition des magistrats d'une compétence incontestable.

Des remerciements spéciaux et ineffables au Premier Substitut du Procureur de la République, Justin MUHINDO SHABISHIMBO (JMS), qui a pu consacrer de toutes ses aptitudes intellectuelles et professionnelles à la transmission de cette inestimable expérience de la profession judiciaire, fruit de son exceptionnelle expertise. Il a ainsi guidé nos premiers pas tel un bon maître. Qu'il trouve en ces faibles mots l'expression de nos sincères reconnaissances.

Merci également à tous ceux qui ont participé directement ou indirectement à la réussite de ce stage.

Merci enfin à Catherine MIANDA BILE pour tout ce que tu nous apportes au quotidien, pour ta patience et ton soutien pendant cette période, tant physique, morale que spirituel et pour tout le reste ...

Introduction

Conformément aux dispositions de la loi-cadre n° 14/004 du 11 février 2014 de l'enseignement national1(*) et aux instructions académiques de l'enseignement supérieur et universitaire de 20222(*) et antérieures, il est prévu, parmi les activités au cours d'une année académique et à la fin du premier cycle universitaire, un stage qui servira d'évaluation des connaissances acquises par l'étudiant au cours de sa formation.

C'est dans ce cadre que nous avons effectué un stage d'un mois au parquet près le tribunal de grande instance de Kinshasa / Matete, d'une période allant du 19 septembre au 19 octobre 2022, recommandé par l'université de Kinshasa sous l'encadrement des magistrats (premiers substituts et substituts du procureur de la République) dudit office.

Le présent rapport expose les différentes activités relatives au déroulement de ce stage.

Hormis cette brève introduction, il sera question de résumer d'une part la présentation, l'organisation et le fonctionnement du parquet près le tribunal de grande instance (Chapitre I), d'autre part le rôle du ministère public tant dans son cabinet qu'en-dehors de ce dernier (Chapitre II) et une conclusion mettra fin au rapport.

Dieudonné MWADIA BILE

Chapitre I : Présentation, organisation et fonctionnement du parquet près le tribunal de grande instance de Kinshasa/Matete

Section 1 : Présentation du parquet près du tribunal de grande instance de Kinshasa/Matete

Sous-section 1 : Situation géographique

Le parquet près le tribunal de Kinshasa/Matete est situé au quartier Mutoto, dans la commune de Matete et son siège ordinaire est limité :

Ø à l'Est par le marché de Matete;

Ø à l'Ouest par la route qui le sépare du quartier Kinsaku;

Ø au Sud par le bâtiment de la police nationale congolaise;

Ø au Nord par le terrain de basketball.

C'est conformément à l'ordonnance n°82-044 du 31 mars 1982 portant fixation du ressort territorial des tribunaux de grande instance de la ville de Kinshasa, il est à noter que les communes ci-après relèvent de sa compétence : Kisenso, Lemba, Matete, Limete, Ngaba et exceptionnellement la commune de Makala dans les infractions qui relèvent de la compétence du tribunal de paix de cette commune.

Sous-section 2 : Compétences et fonctionnement du parquet

1. Compétence matérielle

Le parquet près le tribunal de grande instance de Kinshasa/Matete connait des infractions punissables de plus de 5 ans de servitude pénale principale.

Il faut distinguer si les infractions relèvent de la compétence du tribunal de paix ou celle du tribunal de grande instance. Le premier connait des infractions punissables de moins de 5 ans, tandis que le second connait des infractions punissables de plus de 5 ans de servitude pénale principale.

Il existe un parquet près le tribunal de grande instance et un parquet près le tribunal de paix, ces deux sont indépendants l'un de l'autre.

2. Compétence personnelle

Le ministère public près le tribunal de grande instance instruit tous les dossiers à charge ou à décharge de toute personne, citoyenne congolaise ou étrangère, dans le ressort du tribunal de grande instance.

Il recherche les infractions aux actes législatifs et réglementaires qui sont commises sur le territoire de la République Démocratique du Congo. Dans la plupart de cas, ce sont les officiers de police judiciaire qui constatent les infractions et transmettent aux officiers du ministère public les procès-verbaux de constat et autres.

Section 2 : Organisation du parquet près du tribunal de grande instance de Kinshasa/Matete

Sous-section 1 : Situation du parquet sur toute l'étendue du territoire national

1. Organisation des parquets

Actuellement en RDC dans l'organisation des parquets nous avons :

Ø Le parquet général près la cour constitutionnelle;

Ø Le parquet général près la cour de cassation;

Ø Le parquet général près le conseil d'Etat;

Ø Le parquet général près chaque cour d'appel;

Ø Le parquet près chaque tribunal de grande instance;

Ø Le parquet près chaque tribunal de paix.

2. Historique

Le terme «parquet» remonte en France à l'époque du moyen-âge où le roi et les seigneurs avaient confié à des collecteurs d'impôts appelés «procureurs» la mission de collecter les impôts.

Section 3 : Fonctionnement du parquet près du tribunal de grande instance de Kinshasa/Matete

Pour son organisation et son bon fonctionnement, le parquet près le tribunal de grande instance est composé de la magistrature, de la police judiciaire et de l'Administration.

Sous-section 1 : Magistrature

Les Officiers du Ministère Public forment la magistrature et sont autrement appelés des Magistrats debout, cette appellation se justifie dans le fait que, à l'audience, ils se tiennent toujours debout lorsqu'ils prennent la parole ; à la différence des Magistrats assis, appelés aussi Juges, qui sont toujours assis quand ils prennent la parole à l'audience. Au niveau du Parquet de Grande instance, nous avons trois catégories des Magistrats qui y oeuvrent, à savoir :

Ø Le Procureur de la République (PROREP);

Ø Les premiers substituts du Procureur de la République;

Ø Les substituts du Procureur de la République.

1. Procureur de la République

Il est le chef d'office. Il est l'autorité hiérarchique des magistrats. Il représente tous les magistrats qui sont sous son commandement. Il conduit la politique du Parquet, engage le parquet et exerce sur tous les magistrats placés sous ses ordres le pouvoir disciplinaire.

C'est ainsi qu'il établit le signalement annuel (cotation au premier degré pour les premiers substituts et au second degré pour les substituts). Il attribue les dossiers aux magistrats pour instruction. Et il reçoit les rapports des magistrats en rapport avec les dossiers leur confiés par lui.

2. Premier substitut du procureur de la République

Il remplace le Procureur de la République en cas de vacance ou d'empêchement. Il a pour rôle principal de siéger aux audiences du Tribunal de Grande Instance au degré d'Appel et d'encadrer les Substituts pour lesquels il établit le signalement annuel au 1er degré, le second étant réservé au Procureur de la République. Il est subsidiairement magistrat instructeur.

3. Substitut du procureur de la République

C'est un magistrat instructeur. Il est toujours désigné par des initiales.

Sous-section 2 : Police judiciaire

La police judiciaire est composée des Officiers de Police Judiciaire en sigle OPJ.

Ils sont régis par l`ordonnance - loi n° 078-289 du 30 juillet 1978 relative à l'exercice des attributions d'officiers et agents de la police judiciaire près les juridictions de droit commun.

Ce sont des éléments de la brigade des moeurs et des crimes du parquet. Ils constituent ce que nous appelons l'oeil du Ministère Public. C'est à ce titre qu'ils jouent à quelques différences près, le même rôle que l'Officier du Ministère Public ; et cela Conformément 3(*) ; ils jouent un rôle très important :

Ø Constater les infractions pour lesquelles ils ont mission de rechercher ;

Ø Recevoir les informations, dénonciations, plaintes et rapports relatifs aux infractions ;

Ø Etablir les procès-verbaux relatifs aux circonstances de la commission de l'infraction ;

Ø Enfin, transmettre le PV à l'autorité compétente.

Ils ont pour rôle de :

Ø Seconder les OMP dans l'exercice de leur fonction ;

Ø Transmettre les convocations et invitations ;

Ø Exécuter les mandats de ses autorités ;

Ø Assurer sous l'autorité de l'OMP la police et la propreté du parquet.

Sous-section 3 : Administration

Elle est composée des fonctionnaires et agents de l'Etat du Ministère de la justice relevant de la fonction publique. L'administration du parquet est dirigée par un fonctionnaire revêtu du grade de Chef de Division, et comme tous ces agents et fonctionnaires sont des secrétaires du parquet. Il est appelé Secrétaire Divisionnaire. Il coordonne tous les services du Secrétariat du parquet. Le Secrétariat est donc le pivot moteur autour duquel, s'articulent les différentes actions du parquet et est composée de quatre services appelés « section », dirigés chacun par les attachés de bureau (ATB1, ATB2), des agents de bureau (AGB1, AGB2), les auxiliaires et huissiers.

Les quatre sections du secrétariat sont :

Ø La section de services généraux ;

Ø La section de l'action publique ;

Ø La section judiciaire ;

Ø La section de l'exécution des jugements.

Section des services généraux.

Cette section s'occupe de la gestion du personnel judiciaire. Elle dispose de plusieurs attributions en son sein ; il s'agit notamment :

Ø Du budget (besoins du parquet évalués en chiffre) ;

Ø Du service de l'économat et de l'intendance,

Ø Des relations publiques et du protocole ;

Ø Du service courriers.

Pour remplir ces taches, ce service tient deux registres :

Ø Registre d'entrée ;

Ø Registre de sortie.

Section de l'action publique :

Elle s'occupe de la réception et de l'enregistrement de PV, transmis au parquet par les différents officiers de police judiciaire, et cela conformément à l'ordonnance loi n° 078-289 du 03 juillet 1978 relative à l'exercice et aux attributions d'officiers et agents de police judiciaire près les juridictions de droit commun. Elle réceptionne les dossiers du Tribunal et communique à l'OMP pour avis écrit. Ensuite elle dresse les statistiques mensuelles et annuelles de tous les dossiers reçus et enregistrés au parquet.

Section de l'instruction judiciaire.

Cette section est qualifiée d'instruction judiciaire puisqu'elle s'occupe du suivi de l'instruction du dossier au niveau de l'OMP. Par là on veut tout simplement dire que tous les actes posés par l'OMP lui sont communiqués. Les actes suivis par cette section sont de deux manières à savoir :

Ø L'instruction du dossier;

Ø La suite à réserver au dossier.

Section de l'exécution des jugements :

Elle s'occupe de l'exécution de toutes les décisions prises au Tribunal de Grande Instance au premier degré comme au second degré. Pour ce faire, elle établit le mandat de prise de corps, si le prévenu est en liberté, ou la réquisition aux fins d'emprisonnement, si le prévenu est en détention préventive. Elle dispose de deux registres à savoir :

Ø Le registre d'exécution des jugements;

Ø Le registre audiencier.

Sous-section 4 : Organigramme du parquet près le tribunal de grande instance

Le procureur de la République répond au nom de Madame Adèle NZUNDU NSENGA. Elle est le seul maître de l'action publique sous la direction du procureur général près la cour d'appel. Elle exerce les fonctions de ministère public près les tribunaux de paix du ressort.

Chapitre II : Rôle du Ministère Public

Le ministère public peut agir soit dans son cabinet, soit en-dehors de son cabinet4(*).

Section 1 : Rôle du ministère public dans son cabinet

Lorsque le ministère public se retrouve dans son cabinet, sa tâche principale est l'instruction des dossiers judiciaires et leur clôture.

Sous-section 1 : Instruction

Lorsqu'on ouvre un dossier au parquet, la procédure veut que la plainte ou le procès-verbal d'OPJ soit réceptionné et inventorié au registre central d'entrée, transmis au cabinet du procureur qui en autorise l'ouverture en attribuant l'instruction à un magistrat de son parquet. Après l'ouverture du dossier au secrétariat, il sera transmis au magistrat instructeur pour le début de l'instruction.

Il existe plusieurs sortes de dossiers et chaque catégorie a son registre spécifique .

I. Catégories de dossiers et de registres

a) Registre du ministère public (RMP)

C'est le plus grand et le plus important du parquet, car c'est dans celui-ci qu'on inscrit tous les dossiers relatifs aux infractions.

b) Registre autres parquets (RAP)

Dans celui-ci on inscrit tous les dossiers qui sont venus par commission rogatoire en provenance d'autres parquets.

c) Registre d'enfants en conflit avec la loi (RECL)

C'est dans celui-ci que sont enregistrés tous les dossiers qui mettent en conflit avec la loi des personnes âgées de moins de 18 ans, soit des enfants (mineurs).

d) Registre d'informations (RI)

Dans cette catégorie sont enregistrés tous les dossiers qui paraissent mixtes (pénal et civil) et tous les dossiers ouverts à charge des personnes jouissant du privilège de juridiction et/ou des immunités.

e) Registre des affaires communiquées au ministère public par la juridiction (RACJ)

C'est dans celui-ci que sont transcrits tous les dossiers que le tribunal communique au ministère public en matière civile, administrative, commerciale ou sociale.

f) Registre de sortie (RS)

Ce registre sert à inventorier tous les dossiers clôturés par le magistrat instructeur et déposés au secrétariat pour exécution de la décision.

g) Registre d'amendes transactionnelles (RAT)

Dans ce registre on transcrit tous les dossiers en provenance des OPJ dont la solution proposée est le paiement des amendes transactionnelles. Le prévenu ayant payé les amendes devant l'OPJ, le ministère public va vérifier la régularité et la légalité de ces amendes pour décider si oui ou non le dossier mérite d'être classé par amendes transactionnelles. Si les amendes sont régulières et légales, l'OMP entérine la décision de l'OPJ et le cas contraire cette décision sera révoquée et à l'OPJ de rembourser les amendes perçues. En cas de révocation des amendes transactionnelles, l'OMP poursuit le dossier au tribunal jusqu'à la condamnation du prévenu.

h) Registre des faits non-infractionnels (RFNI)

Dans celui-ci sont enrôlés tous les dossiers qui n'ont pas de caractère pénal, c.-à.-d des faits civils dont le juge n'est saisi. Actuellement, ce registre existe dans le cabinet du procureur chef d'office, qui a la charge de conduire les personnes devant le juge civil.

i) i) Registre de tutelle (RT)

Selon le code de la famille, la tutelle des mineurs revient à la charge du procureur de république. Selon la loi portant protection de l'enfant, cette matière appartient à la compétence du tribunal pour enfants. Ainsi, selon le principe général de droit «specialis generalibus derogant», la loi portant protection de l'enfant sera d'application. C'est pourquoi ce registre n'existe plus au parquet, mais au tribunal pour enfants.

II. Procès-verbaux

Dans l'instruction de dossier judiciaire, le ministère public est tenu d'écrire tout ce qu'il entend par application du principe «verba volant, scripta manet», les paroles s'envolent les écrits restent. En droit congolais, le ministère public dresse plusieurs sortes de procès-verbaux dont les usuels sont les suivants :

a) Procès-verbal d'audition (P.-V d'audition)

Lorsque le ministère public ne maîtrise pas la langue dans laquelle s'exprime son interlocuteur, il doit se référer à un interprète. Celui-ci, son rôle est de traduire la langue inconnue par la langue connue.

b) Procès-verbal de constat

Lorsque le ministère public descend sur les lieux, l'objectif principal est de constater les faits infractionnels tels qu'ils ont été commis, mais dans tout ce qu'il fait il doit dresser un procès-verbal. La loi accorde au procès-verbal de constat la plus grande force probante en matière des preuves.

c) Procès-verbal de saisie d'objet

Les objets en rapport direct avec l'infraction sont saisis pour servir de preuve en justice. C'est ainsi, lorsqu'on saisit un bien, le ministère public saisissant a l'obligation de dresser un procès-verbal qui va non seulement décrire l'objet saisi (nom, qualité, quantité et état de l'objet), mais aussi le motif de prévention.

d) Procès-verbal de constat de décès et d'autorisation de levée de corps pour inhumation

Lorsque l'officier du ministère public arrive pour constater le décès, il y a des principes sur lesquels il doit se fonder.

III. Pièces de procédure

En droit congolais, l'officier du ministère public recourt le plus souvent aux pièces ci-après :

a) Invitation

C'est une pièce de procédure à travers laquelle le magistrat instructeur demande à une personne de se présenter devant lui pour être entendue. Elle est rédigée dans un style de courtoisie « Nous vous prions de bien vouloir vous présenter devant l'officier du ministère public ...».

N.B: L'invitation est souvent adressée à la victime, au plaignant, au témoin et à certains prévenus jouissant du privilège de juridiction et/ou des immunités de poursuite.

b) Mandat de comparution

A l'instar de l'invitation, celui-ci est envoyé aux auteurs des infractions (prévenus) pour qu'ils viennent répondre de leurs actes, c'est pourquoi il est rédigé dans un style contraignant, avec une mention de menace d'arrestation en cas de refus 5(*).

c) Mandat d'amener

Comme son nom l'indique, il s'agit d'une pièce d'arrestation.

d) Réquisition d'informations

Il s'agit du document par lequel l'OMP correspond avec l'OPJ en lui donnant du travail à faire ou des devoirs à accomplir.

e) Réquisition à médecin

Dans toute procédure qui concerne la santé, le magistrat instructeur se réfère au spécialiste de la santé, que nous appelons médecin, en vue d'agir efficacement, administrer des soins au malade et lui faire rapport techniquement et scientifiquement démontrable 6(*).

f) Réquisition à expert

L'officier du ministère public n'étant pas expert en tout, lorsqu'il instruit un dossier qui nécessite des connaissances avérées scientifiquement dans un autre domaine, il se réfère au spécialiste de ce domaine en tant qu'expert. Celui-ci, après ses analyses, fera rapport de son expertise au magistrat qui l'a requis en des termes faciles à comprendre.

g) Réquisition à interprète

Tout document rédigé dans une langue que le magistrat instructeur ne maîtrise pas, doit être transféré à un expert en langue (interprète) pour sa traduction. Il en est de même lorsque quelqu'un veut comparaître dans une langue inconnue, l'interprète servira de traducteur.

h) Mandat de perquisition

La constitution et beaucoup de textes internationaux consacrent le principe de l'inviolabilité du domicile, le code pénal congolais en a érigé une infraction de violation de domicile, toutefois la loi prévoit que l'OMP a le droit et le pouvoir de s'introduire dans le domicile de quelqu'un avec ou sans l'accord de l'occupant, lorsqu'il mène des investigations dans le cadre d'un dossier judiciaire. Si l'OMP n'est pas disponible, il délègue son pouvoir à un OPJ de son choix, pour mener une perquisition, à condition de lui donner le mandat détaillant les objets ou les personnes recherchés, ainsi que l'adresse dudit domicile.

i) Mandat de prise de corps

Le document qui sert à arrêter un prévenu libre qui vient d'être condamné à une peine privative de liberté.

j) Avis de recherche

Il est rédigé et mis en circulation par l'OMP pour rechercher un prévenu dont l'adresse est inconnue, ou qui s»est évadé de la prison, ou encore qui tente de soustraire de la justice.

IV. Pièces de détention

Pour détenir quelqu'un qui a été arrêté, on doit établir un document justifiant son séjour dans le milieu carcéral. En droit congolais, les pièces de détention sont les suivantes :

a) Procès-verbal de saisie de prévenu (PVS)

Il est élaboré par l'OPJ pour détenir un suspect dans son cachot pendant 48 heures.

b) Mandat d'arrêt provisoire (MAP)

C'est le premier document que signe l'OMP pour détenir un inculpé dont le dossier est en cours d'instruction. Le MAP est valable pendant cinq jours et, avant son expiration, le magistrat instructeur doit présenter le prévenu devant le juge en chambre de conseil pour contrôle de légalité et régularité de détention 7(*) .

c) Ordonnance de détention préventive (ODP)

Ce document est rédigé par le parquet, complété et signé par le juge en chambre de conseil pour autoriser la détention préventive de l'inculpé pendant quinze jours et ainsi permettre au magistrat instructeur de parachever ses enquêtes.

d) Ordonnance de confirmation (OC)

A l'instar de l'ODP, celle-ci confirme la détention pour une durée de trente jours. Elle est renouvelable trois fois.

e) Ordonnance de mise en liberté provisoire (OLP)

La loi autorise au prévenu de solliciter sa liberté provisoire en attendant l'aboutissement des enquêtes. Si les conditions légales sont réunies, le magistrat instructeur ou les juges siégeant en chambre de conseil peuvent la lui accorder sous certaines conditions (une identité complète et sure, une adresse bien connue, être en mesure de répondre à l'invitation de l'OMP, s'éloigner de certains lieux, ne pas quitter le territoire, payer un cautionnement.

f) Ordonnance de main-levée de détention (OMLD)

Lorsque l'infraction n'est pas établie ou qu'il y a lieu de classer sans suite le dossier, le magistrat instructeur lève la détention de l'inculpé.

g) Ordonnance de réincarcération (OR)

Sont réincarcérés, c.-à.-d repris et remis en détention, tous les prévenus qui s'étaient évadés et retrouvés, ainsi que ceux qui étaient mis en liberté provisoire et qui n'ont pas observé les conditions leur imposées.

h) Ordonnance de maintien

Maintenir quelqu'un en détention veut dire refuser qu'il soit mis en liberté. En effet, lorsque quelqu'un a bénéficié abusivement de la liberté provisoire en violation de la loi, le magistrat instructeur interjette appel s'il s'agit d'une décision du tribunal siégeant en chambre de conseil et signe immédiatement l'ordonnance de maintien pour que l'administration pénitentiaire ne puisse libérer la personne concernée.

i) Mandat de dépôt (MD)

Il s'agit de l'acte par lequel l'OMP place en détention un prévenu suspect, libre qui tente de se soustraire de la justice alors que le jugement de sa condamnation sera rendu dans cinq jours. La durée de sa détention doit être de cinq jours pour permettre au juge de prononcer sa décision en sa présence.

j) Réquisition à fins d'emprisonnement

C'est la pièce de détention servant d'exécution d'un jugement de condamnation en la peine privative de liberté. Le prévenu qui est déjà en détention se verra, à la suite de ce document, son statut juridique changer au sein de la prison, même sa cellule ou son quartier.

k) Mandat d'extraction

C'est le document par lequel l'OMP ordonne qu'on enlève quelqu'un de sa détention vers un lieu précis, dans l'intérêt de la procédure.

Sous-Section 2 : Clôture de l'instruction pré-juridictionnelle

Lorsque le magistrat instructeur estime l'instruction achevée l'instruction d'un dossier, il prend l'une de quatre décisions suivantes :

1) Envoi en fixation d'audience :

Lorsque l'infraction est établie et que les faits sont graves, le magistrat instructeur décidé d'envoyer devant la juridiction compétente le dossier et le prévenu en vue de son jugement et sa condamnation.

En envoyant en fixation d'audience le dossier, l'OMP rédige un document appelé «Requête aux fins de fixation d'audience (RFFA)», document administratif qui saisit la juridiction en vue de fixer la date d'audience publique à laquelle sera appelé le dossier en question.

2) Paiement des amendements transactionnelles :

Lorsque l'infraction est établie, mais que les faits ne sont pas graves et que la loi le permet, le magistrat instructeur propose au prévenu le paiement des amendes, en vue de mettre fin à ces poursuites. Si le prévenu paie ces amendes, le dossier sera classé sans suite et, dans le cas contraire, il sera fixé devant le juge pour sa condamnation.

3) Transmission du dossier à autre parquet :

Lorsque l'infraction est établie et que le prévenu n'est pas en détention, le tribunal compétent est celui-ci du domicile du prévenu. Si celui-ci réside en-dehors du ressort, le magistrat va transmettre son dossier à son collègue du parquet près le tribunal compétent.

Il en est de même de tous les dossiers dont sont poursuivis les personnes jouissant de privilèges de juridiction et/ou des immunités qui seront envoyés au procureur général près la cour d'appel détenteur de la plénitude de l'action publique, pour autoriser de poursuite, ce dossier est accompagné d'un AONFI adressé qu procureur général près la cour d'appel.

4) Classement sans suite du dossier :

Lorsque les faits ne sont pas établis, lorsqu'ils sont sont bénins, lorsqu'il manque de preuves ou lorsque certaines circonstances l'obligent, le magistrat instructeur classe le dossier sans suite.

Sous-section 3 : Motifs du classement sans suite du dossier

Après instruction du dossier, le magistrat instructeur peut classer sans suite la cause pour l'un des motifs suivants :

a) Inopportunité de poursuite

Même lorsque l'infraction est établie et il doit juger l'opportunité de continuer ou non les poursuites. Dans certaines conditions, continuer les poursuites peut provoquer plus des dégâts que en mettre fin.

b) Prescription de l'action publique

Lorsque le magistrat est saisi pour une infraction dont le délai de prescription est déjà dépassé 8(*) , il va classer le dossier sans suite pour prescription de l'action publique. Au-delà de ce délai, l'action publique ne peut plus être mise en mouvement.

c) Insuffisance de charge

Il est de principe que celui qui allègue un fait, doit en apporter la preuve. Lorsque le plaignant ne produit aucune preuve ou alors ces preuves sont insuffisantes, l'OMP doit classer sans suite.

d) Défaut de prévenu

Lorsque le prévenu est inconnu, difficile à connaître, à identifier ou à retrouver et lorsqu'il est décédé, l'OMP classe le dossier sans suite pour difficulté matérielle à identifier ou à atteindre l'inculpé.

e) Fait non établi

Lorsque l'infraction est non établie parce que l'un des éléments constitutif manque, il n'y a lieu de continuer la poursuite. Le dossier sera classé sans suite.

f) Fait non infractionnel

Lorsque magistrat instructeur constate que les faits sont civils, donc non infractionnels, il classe également le dossier sans suite.

g) Fait bénin

Lorsque l'infraction est établie, mais que les faits sont de moindre valeur, après désintéressement de la victime, le magistrat instructeur classe le dossier sans suite pour faits bénins.

h) Minorité d'âge

Lorsque le prévenu est mineur d'âge, c'est-à-dire enfant selon la loi portant protection de l'enfant, le ministère public a l'obligation de classer sans suite le dossier RMP (des adultes) en le convertissant en RECL (dossier ouvert contre l'enfant en conflit avec la loi) qu'il transmettra avec diligence au tribunal pour enfants.

i) Conversion en RMP

Lorsque dans un autre dossier ouvert au parquet le magistrat instructeur constate que les faits ne sont pas civils mais plutôt des infractions sont établies à charge de l'accusé, il classe ledit dossier sans suite et ordonne l'ouverture d'un RMP pour poursuivre les infractions commises.

j) Double emploi

Lorsque pour les mêmes faits et entre les mêmes parties plusieurs dossiers ont été ouverts dans un même parquet ou dans des parquets différents, on est dans l'obligation de classer sans suite tous les autres dossiers en laissant un seul évoluer en vue d'éviter de dépenser inutilement des énergies qui peuvent se concentrer sur autre chose.

Sous-section 4 : Documents rédigés pour accompagner le dossier

Lorsque le magistrat a fini l'instruction de son dossier, la décision prise constitue un document qui pourra accompagner ledit dossier jusqu'à sa destination. Ainsi, nous avons les documents suivants :

1) Rapport au procureur

Il s'agit d'un petit rapport que le magistrat instructeur adresse à son chef d'office, lui expliquant l'avancement de la procédure et la décision à prendre par rapport au dossier concerné.

2) Requête aux fins de fixation d'audience (RFFA)

Tout dossier envoyé en fixation d'audience devant le tribunal est accompagné de la requête qui, non seulement identifie le prévenu et relate les faits qu'il a commis, mais aussi qualifie ces faits selon l'infraction commise et demande au président du tribunal compétent de fixer la date à laquelle cette affaire sera appelée en audience publique.

N.B : La RFFA est rédigée par le magistrat instructeur et signée par le procureur chef d'office.

3) Avis du ministère public (AMP)

C'est le document rédigé par l'officier du ministère public dans une affaire non pénale (c'est-à-dire civile, commerciale, du travail ou administrative) instruite par le tribunal en vue de donner son avis conformément à la loi pour permettre le juge à bien dire le droit. L' AMP peut être verbal ou écrit, dans le dernier cas (l'écrit) il se fait dans le respect du délai de la loi.

4) Réquisitoire du ministère public

C'est le document qui sert à expliquer au tribunal non seulement les faits mis à charge de chaque prévenu, mais aussi analyse tous les éléments constitutifs de l'infraction pour conclure par la peine requise en en guise de condamnation de prévenu.

5) L'avis d'ouverture et note de fin d'instruction (AONFI)

C'est ce document qui sert à accompagner le dossier ouvert à charge d'une personne jouissant du privilège de juridiction et/ou des immunités. Ce document est adressé au procureur général près la cour d'appel du ressort, car ayant la plénitude de l'action publique entre ses mains, c'est la personne qualifiée pour autoriser les poursuites judiciaires contre cette catégorie des personnes.

6) Note de classement sans suite

Lorsque le magistrat instructeur décide de classer le dossier sans suite, il rédige un document intitulé « note de classement sans suite », dans lequel il explicite le motif de ce classement.

Sous-section 5 : Cotation du dossier

Lorsque le ministère public vient de clôturer l'instruction d'un dossier judiciaire, il procède à la l'inventaire des pièces de ce dossier pour éviter que sur son parcours l'on ne puisse soustraire certaines pièces. Cette opération est souvent appelée « cotation du dossier, inventaire du dossier ou sous-fardage ». En effet, les pièces sont regroupées selon leur catégorie et placées dans une sous-farde, c'est pourquoi cette opération est appelée sous-fardage.

Chaque dossier comprend deux parties, dont le dossier judiciaire et le dossier administratif.

1) Première farde : Dossier judiciaire

Le dossier judiciaire est la partie qui est destinée à être transmise au tribunal pour recevoir jugement et condamnation. Cette première farde comprend les sous-fardes suivantes :

- S/F1 : lettres-plaintes, dans cette sous-farde nous retrouvons la lettre-plainte et tout document de dénonciation.

- S/F2 : procès verbaux d'officier de police judiciaire, il s'agit de tous les procès verbaux dressés par l'opj, sauf ceux de constat et de détention.

- S/F3 : procès verbaux d'officier du ministère public, ici nous retrouvons les p-v d'audition dressés par le magistrat instructeur.

- S/F4 : pièces de détention, ici se trouvent toutes les pièces qui servent à détenir le prévenu ou à conserver celui-ci dans le milieu carcéral.

- S/F5 : pièces de procédure.

- S/F6 : pièces à conviction, ici nous retrouvons toutes les pièces qui doivent servir de preuve.

Exemple : p-v de constat, p-v de saisie d'objet, p-v de restitution, p-v de destruction, p-v de constitution de gardien, expertise médicale, reçus, décharge, acte de vente, acte de reconnaissance, photo, etc.

- S/F7 : correspondances diverses.

N.B : Lorsque dans le dossier il n'y a pas de plainte, ni de dénonciation, la S/F2 devient la S/F1, de même pour la pièce qui manque et la pièce suivante la remplace automatiquement, pour que la cotation (c'est-à-dire la numérotation) suive l'ordre continu.

2) Deuxième farde : Dossier administratif.

Cette farde sert d'archives du parquet, c'est pourquoi elle contient toutes les copies de p-v d'audition, les doubles de certaines autres pièces, ainsi que les rapports adressés au chef d'office.

Section 2 : Rôle du ministère public en-dehors de son cabinet

Le ministère public demeure organe de la loi tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de son cabinet.

1. Descente sur les lieux

Lorsque le ministère public descend sur les lieux, son objectif est de :

Ø constater les infractions, il cherche à palper du doigt les réalités sur la commission de l'infraction ;

Ø constater la mort d'homme ;

Ø opérer des perquisitions : le domicile et la résidence sont synonymes en matière pénale. L'exception à l'inviolabilité du domicile c'est la loi qui autorise au ministère public de perquisitionner un domicile.La perquisition est le fait de fouiller un lieu pour raison d'enquête en vue d'y retrouver un bien ou un objet ayant servi à la commission d'une infraction ou des personnes autrices ou co-autrices de l'infraction ;

Ø saisir le bien lors de la perquisition : si l'OMP n'est pas disponible, il peut se faire représenter par un OPJ sur mandat de perquisition. Tous les biens ayant concouru à la commission de l'infraction doivent être saisis en vue de servir de preuve au juge ;

Ø arrêter les infracteurs : lorsque ceux-là se retrouvent sur le lieu perquisitionné, sinon envoyer un mandat d'amener.

2. Descente à l'audience

$1. Rôle du ministère public

Le rôle du ministère public est de veiller au respect de la loi. Aucune audience sans le ministère public.

$2. Audience solennelle

Ø Pour la solennité de serment : prestation de serment ;

Ø Pour la levée de serment : à la mort d'un magistrat.

$3. Audience civile

On statue sur le droit privé (les contrats, les biens ...), même sur le droit public (le nom, la filiation ...).

$4. Audience pénale

On statue sur les infractions.

$5. Audience de prestation

Des juges assumés des tribunaux de commerce, du travail et ceux de la chambre en matière coutumière des tribunaux de paix.

$6. Tribunal pour enfants

Le ministère public est présent aux audiences en matière civile, pénale et pour renforcer l'effectif du tribunal de paix.

3. Chambre du conseil

C'est une audience organisée par le tribunal en vue de vérifier la régularité des détentions opérées par le ministère public.

4. Contrôle des Amigos (Cachots)

La loi prévoit que les OPJ travaillent sous la direction et le contrôle du ministère public, c'est ainsi que la loi a prévu que l'OMP puisse contrôler toutes les arrestations et détentions opérées par les OPJ. L'OPJ ne peut détenir au-delà de 48 heures, sinon la détention devient irrégulière, et le fait doit être infractionnel.

L'OPJ doit demander, par écrit, à l'OMP une autorisation de prorogation de détention en cas de nécessité.

5. Contrôle du cabinet d'OPJ

Le ministère public, dans son contrôle des fonctions exercées par l'OPJ, vérifie tous les dressés par un OPJ.

6. Contrôle du cabinet de l'officier de l'état civil

Le rôle de l'officier de l'état civil est un rôle dépendant du ministère de la justice, c'est ainsi que l'OMP a l'obligation de vérifier la légalité et la régularité des actes que ce dernier pose. La légalité : si c'est conforme à la loi ; la régularité : si c'est conforme aux formalités (délai ...).

7. Inspection des juridictions coutumières

Les juridictions coutumières étaient sous le contrôle du procureur de la république, mais à partir du nouveau code d'organisation, fonctionnement et compétences des juridictions de l'ordre judiciaire leur compétence est attribuée à une chambre coutumière des tribunaux de paix. Toutes les juridictions coutumières ont été supprimées en droit congolais, seuls les tribunaux de paix siègent en matière coutumière.

8. Inspection de la prison

La loi qui régit le régime pénitentiaire prévoit que le ministère public a l'obligation de contrôler la prison centrale et toutes les autres prisons secondaires de son ressort au-moins une fois par mois.

Section 3 : Contenu des actes de l'officier du ministère public

Dans l'exercice de ses fonctions, le ministère public pose beaucoup d'actes dans la recherche de la vérité, les plus usuels et les plus importants sont les suivants :

Ø Requête aux fins de fixation d'audience (RFFA) 

C'est le document qui sert à envoyer un dossier pénal devant le tribunal compétent pour y recevoir jugement et condamnation du peuple.

Ø Note de classement sans suite 

Lorsque le ministère public décide de classer un dossier sans suite, il rédige une note explicative.

Ø Avis du ministère public 

Lorsque dans un dossier du tribunal, il est demandé au ministère public de donner son avis écrit, il le fait dans le délai de la loi. L'avis du ministère public se donne dans un dossier instruit par le tribunal dans une affaire civile.

Ø Réquisition du ministère public 

Destiné à expliquer le fondement des infractions mises à charge du prévenu et de requérir les peines à courir.

Ø Avis d'ouverture et note de fin d'instruction (AONFI)

Destiné au procureur général près la cour d'appel, le détenteur de la plénitude de l'action publique, ce document sert non seulement d'informations, mais aussi et surtout de demande d'autorisation pour ouvrir une action judiciaire contre les personnes jouissant de privilège de juridiction et /ou des immunités.

Ø Procès-verbal d'audition 

Lorsqu'un justiciable comparait devant le magistrat, il s'exprime verbalement dans la langue de son choix. Si le magistrat ne maîtrise pas cette langue, il devra se référer à un interprète en vue de traduire cette langue inconnue en celle que maîtrise ce magistrat. Étant donné que les paroles s'envolent et les écrits restent, le magistrat devra écrire tout ce que l'on est en train de dire, sous forme d'un procès verbal.

Ø Procès-verbal de saisie d'objet 

Tous les objets qui ont des rapports avec la commission d'une infraction sont saisis en vue de servir de preuve devant le juge.

Ø Procès-verbal de constitution de gardien 

Il y a certains biens saisis dont la conservation et la sécurité posent problème, c'est ainsi que le magistrat instructeur doit désigner une personne capable de bien garder ces biens. Pour restituer un objet saisi, le ministère public dresse un procès verbal de restitution d'objet saisi conformément à la loi.

Ø Procès-verbal de restitution d'objet 

Lorsqu'après enquête, l'OMP constate que les objets saisis n'ont aucun rapport avec l'infraction commise, il les restitue au propriétaire. Il en est de même lorsqu'on constate que l'infraction n'est pas établie ou que le dossier sera classé sans suite.

Ø Procès-verbal de destruction 

Tous les biens impropres à la consommation, les biens contre la salubrité publique et la sécurité, ainsi que tous les biens périssables doivent être détruits.

Conclusion

Le stage au parquet près le tribunal de grande instance de Kinshasa / Matete nous a été d'une expérience très enrichissante tant sur le plan pratique que théorique. Nous avons pu concilier la théorie apprise à la pratique judiciaire, cela en expérimentant le fonctionnement réel du ministère public dans sa fonction d'organe de la loi, d'avocat de la société, d'oeil de la société, de partie poursuivante en matière pénale et de partie jointe en matière civile (y compris la matière commerciale, administrative, du travail et spécifique à l'enfant).

Nous avons pu relever certaines difficultés auxquelles sont confrontés les différents acteurs judiciaires (juges, magistrats, auxiliaires de justice et justiciables) dans le règlement de leurs litiges.

Nous espérons, dans l'avenir, une amélioration des conditions d'organisation et de fonctionnement du système judiciaire congolais dans sa totalité en vue de garantir un procès fiable et équitable dans lequel la société et la victime sont réellement rétablies dans leur droit lésé et les coupables sont effectivement jugés et condamnés.

Table des matières

Principales abréviations i

Remerciements ii

Introduction iii

Chapitre I : Présentation, organisation et fonctionnement du parquet près le tribunal de grande instance de Kinshasa/Matete 4

Section 1 : Présentation du parquet près du tribunal de grande instance de Kinshasa/Matete 4

Sous-section 1 : Situation géographique 4

Sous-section 2 : Compétences et fonctionnement du parquet 4

1. Compétence matérielle 4

2. Compétence personnelle 4

Section 2 : Organisation du parquet près du tribunal de grande instance de Kinshasa/Matete 4

Sous-section 1 : Situation du parquet sur toute l'étendue du territoire national 4

1. Organisation des parquets 4

2. Historique 4

Section 3 : Fonctionnement du parquet près du tribunal de grande instance de Kinshasa/Matete 5

Sous-section 1 : Magistrature 5

1. Procureur de la République 5

2. Premier substitut du procureur de la République 5

3. Substitut du procureur de la République 5

Sous-section 2 : Police judiciaire 5

Sous-section 3 : Administration 6

1. Section des services généraux. 6

2. Section de l'action publique : 6

3. Section de l'instruction judiciaire. 6

4. Section de l'exécution des jugements : 6

Sous-section 4 : Organigramme du parquet près le tribunal de grande instance 7

Chapitre II : Rôle du Ministère Public 8

Section 1 : Rôle du ministère public dans son cabinet 8

Sous-section 1 : Instruction 8

I. Catégories de dossiers et de registres 8

a) Registre du ministère public (RMP) 8

b) Registre autres parquets (RAP) 8

c) Registre d'enfants en conflit avec la loi (RECL) 8

d) Registre d'informations (RI) 8

e) Registre des affaires communiquées au ministère public par la juridiction (RACJ) 8

f) Registre de sortie (RS) 8

g) Registre d'amendes transactionnelles (RAT) 8

h) Registre des faits non-infractionnels (RFNI) 8

i) Registre de tutelle (RT) 9

II. Procès-verbaux 9

a) Procès-verbal d'audition (P.-V d'audition) 9

b) Procès-verbal de constat 9

d) Procès-verbal de constat de décès et d'autorisation de levée de corps pour inhumation 9

III. Pièces de procédure 9

a) Invitation 9

b) Mandat de comparution 9

c) Mandat d'amener 9

d) Réquisition d'informations 9

e) Réquisition à médecin 10

f) Réquisition à expert 10

g) Réquisition à interprète 10

h) Mandat de perquisition 10

i) Mandat de prise de corps 10

j) Avis de recherche 10

IV. Pièces de détention 10

a) Procès-verbal de saisie de prévenu (PVS) 10

b) Mandat d'arrêt provisoire (MAP) 10

c) Ordonnance de détention préventive (ODP) 10

d) Ordonnance de confirmation (OC) 10

e) Ordonnance de mise en liberté provisoire (OLP) 10

f) Ordonnance de main-levée de détention (OMLD) 11

g) Ordonnance de réincarcération (OR) 11

h) Ordonnance de maintien 11

i) Mandat de dépôt (MD) 11

j) Réquisition à fins d'emprisonnement 11

k) Mandat d'extraction 11

Sous-Section 2 : Clôture de l'instruction pré-juridictionnelle 11

1) Envoi en fixation d'audience : 11

2) Paiement des amendements transactionnelles : 11

3) Transmission du dossier à autre parquet : 11

4) Classement sans suite du dossier : 12

Sous-section 3 : Motifs du classement sans suite du dossier 12

a) Inopportunité de poursuite 12

b) Prescription de l'action publique 12

c) Insuffisance de charge 12

d) Défaut de prévenu 12

e) Fait non établi 12

f) Fait non infractionnel 12

g) Fait bénin 12

h) Minorité d'âge 12

i) Conversion en RMP 12

j) Double emploi 12

Sous-section 4 : Documents rédigés pour accompagner le dossier 13

1) Rapport au procureur 13

2) Requête aux fins de fixation d'audience (RFFA) 13

3) Avis du ministère public (AMP) 13

4) Réquisitoire du ministère public 13

5) L'avis d'ouverture et note de fin d'instruction (AONFI) 13

6) Note de classement sans suite 13

Sous-section 5 : Cotation du dossier 13

1) Première farde : Dossier judiciaire 13

2) Deuxième farde : Dossier administratif. 14

Section 2 : Rôle du ministère public en-dehors de son cabinet 14

1. Descente sur les lieux 14

2. Descente à l'audience 14

$1. Rôle du ministère public 14

$2. Audience solennelle 14

$3. Audience civile 14

$4. Audience pénale 14

$5. Audience de prestation 14

$6. Tribunal pour enfants 15

3. Chambre du conseil 15

4. Contrôle des Amigos (Cachots) 15

5. Contrôle du cabinet d'OPJ 15

6. Contrôle du cabinet de l'officier de l'état civil 15

7. Inspection des juridictions coutumières 15

8. Inspection de la prison 15

Section 3 : Contenu des actes de l'officier du ministère public 15

Ø Requête aux fins de fixation d'audience (RFFA)  15

Ø Note de classement sans suite  15

Ø Avis du ministère public  15

Ø Réquisition du ministère public  16

Ø Avis d'ouverture et note de fin d'instruction (AONFI) 16

Ø Procès-verbal d'audition  16

Ø Procès-verbal de saisie d'objet  16

Ø Procès-verbal de constitution de gardien  16

Ø Procès-verbal de restitution d'objet  16

Ø Procès-verbal de destruction  16

Conclusion 17

Table des matières 18

* 1Art. 99 et 194 pt.a de la loi-cadre n° 14/004 du 11 février 2014 de l'enseignement national

* 2Instruction académique 023  portant directives relatives à l'année académique 2021-2022

* 3 Art. 2 du décret du 6 août 1959 portant Code de procédure pénale, Numéro spécial, MC, 6 août 1959.

* 4 Art. 65 - 84 de la loi organique n°13/011-B du 11 avril 2013 portant organisation, fonctionnement et compétences des juridictions de l'ordre judiciaire, Numéro spécial, JORDC, 11 avril 2013.

* 5 Art.15 al.1 du décret du 6 août 1959 portant Code de procédure pénale, Numéro spécial, MC, 6 août 1959.

* 6 Ibid. Art. 48 - 52

* 7 Ibid. Art. 27 - 28

* 8 Art. 24 du décret du 30 janvier 1940 portant code pénal congolais tel que modifié et complété à ce jour mis à jour au 30 novembre 2004, JORDC, 30 novembre 2004.






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