5 CHAPITRE 2:CADRE
THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE DE L'ETUDE
Ce chapitre présente le cadre théorique et
méthodologique de l'étude à travers l'énoncé
du problème, l'intérêt de l'étude, les objectifs et
les hypothèses de recherche, la revue de littérature et
enfin la méthodologie.
5.1.1 2.1. Enjeux de l'étude
5.1.2 2.1.1. Problématique
· Enoncé du problème
L'agriculture est le socle de la plupart des économies
en Afrique subsaharienne. Au Bénin, en 2017, elle a contribué
à environ 20% du PIB, à plus de 50% aux emplois, à 75% aux
recettes d'exportation (EEAS, 2018). Sur une superficie totale de 11,47
millions d'hectares, 2,6 millions d'hectares représentent les terres
cultivables. L'agriculture vivrière contribue et surtout assure la
sécurité alimentaire. C'est le secteur agricole dont la
production n'est destinée ni à l'industrie agroalimentaire ni
à l'exportation ; elle sert essentiellement à la
consommation des producteurs eux-mêmes (Diagne et al., 2004).
De part sa production en igname, le Bénin occupe la
quatrième place après le Nigéria, la Côte d'Ivoire
et le Ghana avec une production annuelle estimée à 4% de la
production totale de la ceinture « yam belt » (Baco, Biaou
et Lescure, 2007a). C'est le deuxième produit vivrier après le
maïs et reste l'aliment de base des populations du centre et du nord du
pays (Auriole et Aboudou, 2006). Selon l'INSAE (2018), deux millions sept cent
trente-neuf mille quatre-vingt-huit (2 739 088) tonnes de tubercules
d'ignames ont été produites en 2012. Seulement 200 tonnes ont
été exportées principalement vers le Gabon, la
Géorgie et le Royaume-Unis. Cela montre que l'igname est un tubercule
très prisé par les populations, surtout dans la partie
septentrionale et centrale du pays. Pour certaines villes du pays comme
Savalou, la consommation de la nouvelle igname fait office d'une
célébration grandiose qui réunit les différents
groupes sociaux de la localité et d'ailleurs.
Le département du Borgou est le grenier national de
l'igname avec une production moyenne d'environ 884 928 tonnesdepuis la
campagne 1995-1996 (DSA/MAEP, 2018). En effet, le département du Borgou
est majoritairement composé de l'ethnie Bariba qui produit et a le
monopole de plus de variétés d'igname que les autres ethnies
(Baco et al.,2004). La production de l'igname,dans le Borgou, a atteint 1 446
128 tonnes pendant la campagne 2013-2014,soit 45,51% de la production nationale
de l'igname. Cependant, cette performance réalisée n'a pas pu
être maintenue pendant les campagnes suivantes. En effet, au cours de la
campagne 2014-2015, la production de l'igname dans le Borgou a connu une chute
de 8 187 tonnes par rapport à la campagne précédente.
La régression devient plus grande pendant la campagne de
2015-2016 ; soit 471 163 tonnes en moins par rapport à la
production annuelle de 2013-2014. Au cours de la campagne 2016-2017, on note
une augmentation de 70 750 tonnes par rapport à la campagne
précédente. On constate à cet effet que la production de
l'igname dans le Borgou n'est pas stable : elle évolue de
façon sinusoïdale.
Vu l'importance que revêt ce tubercule dans la
cohésion des groupes sociaux et dans l'affirmation identitaire des
ethnies du Bénin et surtout des ethnies du Borgou et compte tenu de
l'évolution en dent de scie de cette culture, une étude sur les
facteurs de la production de l'igname s'avère indispensable. C'est
justement dans cette logique que s'inscrit le thème de notre recherche
: Etude des déterminants de la production de l'igname dans le
département du Borgou/Bénin.
Pour répondre à cette préoccupation, il
s'agira pour nous d'apporter des éléments de réponses aux
questions ci-après :
Existe-t-il une relation entre la superficie emblavée
et la production de l'igname ?
La hauteur des pluies a-t-elle un impact sur la production de
l'igname dans le Borgou ?
La production de l'igname est-elle influencée par la
croissance démographique en milieu rural ?
· Intérêt de l'étude
L'igname joue aujourd'hui un rôle capital dans les
habitudes culinaires des populations du Bénin. Les mets issus de
l'igname (igname pilée, ignames frites, le wassa-wassa, la pâte de
cossettes d'igname, ...) sont consommés et beaucoup
appréciés par les populations sur toute l'étendue du
territoire national. Les multiples efforts des autorités locales et
gouvernementales pour promouvoir la filière igname et accroitre sa
productivité sont parfois limités, faute d'informations utiles
sur cette filière. Ainsi, la présente étude permettra de
déterminer les facteurs qui influencent la production de l'igname. Les
résultats de notre étude permettront à l'Etat et aux
autorités communales de disposer d'un certain nombre d'informations sur
ces facteurs, afin d'engager des actions spécifiques en faveur de la
filière igname, visant à améliorer la productivité
agricole et par ricochet, accroitre le PIB et contribuer à la
sécurité alimentaire.
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