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Etude des déterminants de la production de l'igname dans le département du Borgou/Bénin


par Christian Aurel M'pessi
ENEAM - Licence en statistique 2020
  

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5 CHAPITRE 2:CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE DE L'ETUDE

Ce chapitre présente le cadre théorique et méthodologique de l'étude à travers l'énoncé du problème, l'intérêt de l'étude, les objectifs et les hypothèses de recherche, la revue de littérature et enfin la méthodologie.

5.1.1 2.1. Enjeux de l'étude

5.1.2 2.1.1. Problématique

· Enoncé du problème

L'agriculture est le socle de la plupart des économies en Afrique subsaharienne. Au Bénin, en 2017, elle a contribué à environ 20% du PIB, à plus de 50% aux emplois, à 75% aux recettes d'exportation (EEAS, 2018). Sur une superficie totale de 11,47 millions d'hectares, 2,6 millions d'hectares représentent les terres cultivables. L'agriculture vivrière contribue et surtout assure la sécurité alimentaire. C'est le secteur agricole dont la production n'est destinée ni à l'industrie agroalimentaire ni à l'exportation ; elle sert essentiellement à la consommation des producteurs eux-mêmes (Diagne et al., 2004).

De part sa production en igname, le Bénin occupe la quatrième place après le Nigéria, la Côte d'Ivoire et le Ghana avec une production annuelle estimée à 4% de la production totale de la ceinture « yam belt » (Baco, Biaou et Lescure, 2007a). C'est le deuxième produit vivrier après le maïs et reste l'aliment de base des populations du centre et du nord du pays (Auriole et Aboudou, 2006). Selon l'INSAE (2018), deux millions sept cent trente-neuf mille quatre-vingt-huit (2 739 088) tonnes de tubercules d'ignames ont été produites en 2012. Seulement 200 tonnes ont été exportées principalement vers le Gabon, la Géorgie et le Royaume-Unis. Cela montre que l'igname est un tubercule très prisé par les populations, surtout dans la partie septentrionale et centrale du pays. Pour certaines villes du pays comme Savalou, la consommation de la nouvelle igname fait office d'une célébration grandiose qui réunit les différents groupes sociaux de la localité et d'ailleurs.

Le département du Borgou est le grenier national de l'igname avec une production moyenne d'environ 884 928 tonnesdepuis la campagne 1995-1996 (DSA/MAEP, 2018). En effet, le département du Borgou est majoritairement composé de l'ethnie Bariba qui produit et a le monopole de plus de variétés d'igname que les autres ethnies (Baco et al.,2004). La production de l'igname,dans le Borgou, a atteint 1 446 128 tonnes pendant la campagne 2013-2014,soit 45,51% de la production nationale de l'igname. Cependant, cette performance réalisée n'a pas pu être maintenue pendant les campagnes suivantes. En effet, au cours de la campagne 2014-2015, la production de l'igname dans le Borgou a connu une chute de 8 187 tonnes par rapport à la campagne précédente. La régression devient plus grande pendant la campagne de 2015-2016 ; soit 471 163 tonnes en moins par rapport à la production annuelle de 2013-2014. Au cours de la campagne 2016-2017, on note une augmentation de 70 750 tonnes par rapport à la campagne précédente. On constate à cet effet que la production de l'igname dans le Borgou n'est pas stable : elle évolue de façon sinusoïdale.

Vu l'importance que revêt ce tubercule dans la cohésion des groupes sociaux et dans l'affirmation identitaire des ethnies du Bénin et surtout des ethnies du Borgou et compte tenu de l'évolution en dent de scie de cette culture, une étude sur les facteurs de la production de l'igname s'avère indispensable. C'est justement dans cette logique que s'inscrit le thème de notre recherche : Etude des déterminants de la production de l'igname dans le département du Borgou/Bénin.

Pour répondre à cette préoccupation, il s'agira pour nous d'apporter des éléments de réponses aux questions ci-après :

Existe-t-il une relation entre la superficie emblavée et la production de l'igname ?

La hauteur des pluies a-t-elle un impact sur la production de l'igname dans le Borgou ?

La production de l'igname est-elle influencée par la croissance démographique en milieu rural ?

· Intérêt de l'étude

L'igname joue aujourd'hui un rôle capital dans les habitudes culinaires des populations du Bénin. Les mets issus de l'igname (igname pilée, ignames frites, le wassa-wassa, la pâte de cossettes d'igname, ...) sont consommés et beaucoup appréciés par les populations sur toute l'étendue du territoire national. Les multiples efforts des autorités locales et gouvernementales pour promouvoir la filière igname et accroitre sa productivité sont parfois limités, faute d'informations utiles sur cette filière. Ainsi, la présente étude permettra de déterminer les facteurs qui influencent la production de l'igname. Les résultats de notre étude permettront à l'Etat et aux autorités communales de disposer d'un certain nombre d'informations sur ces facteurs, afin d'engager des actions spécifiques en faveur de la filière igname, visant à améliorer la productivité agricole et par ricochet, accroitre le PIB et contribuer à la sécurité alimentaire.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe