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Etude des déterminants de la production de l'igname dans le département du Borgou/Bénin


par Christian Aurel M'pessi
ENEAM - Licence en statistique 2020
  

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2 Abstract

The purpose of this study is to analyze the determinants of yam production in the Borgou department in Benin. The data used for this study jointly cover the period from 2010 to 2018 and come from the Direction of Agricultural Statistics (DSA) and the National Institute of Statistics and Economic Analysis (INSAE). Due to a lack of observations required for econometric analysis, we have quartered the annual data available using the algorithm of Golstein and Kahn (1976). Two types of analysis were done. First, the descriptive analysis during which we produced the statistics and curves of the different variables involved. Then the explanatory analysis that made it possible to successively analyze the seasonality and stationarity of the variables, to estimate an ARDL model and to evaluate the short and long run effects after having tested the cointegration of these variables using the method of Pesaran, Shin and Smith (2001). The results obtained show that the area and producer prices have positive short and long run effects on the production of yams in the Borgou department. Population growth and the height of the rains, on the other hand, have no significant effects on the production of Borgou yam in the short run. These results are reversed over time : in the long run, population growth and the height of the rains show significantly positive effects.

Keywords: Yam, production, ARDL, cointegration, algorithm, quarterly

3 INTRODUCTION

Au Bénin, il continue d'exister malgré l'autosuffisance alimentaire globale constatée, quelques zones à risque d'insécurité alimentaire. Bien que le Plan Stratégique de Relance du Secteur Agricole(PSRSA) adopté en 2008 ait pris en compte l'igname dans le lot des treize filières porteuses de l'agriculture, les politiques agricoles pour assurer la sécurité alimentaire sont généralement axées sur le manioc et les céréales en particulier le maïs. Ces cultures ont longtemps et continuent de faire parties des préoccupations des institutions nationales de recherche ainsi que des services de vulgarisation agricoles. Mais l'igname jusque-là, n'a jamais ou presque jamais figurée parmi les préoccupations réelles de l'Etat béninois aussi bien dans sa politique agricole que dans sa stratégie de sécurité alimentaire, et pourtant nul n'ignore le rôle traditionnel que joue l'igname dans l'alimentation notamment dans la sécurité alimentaire et sa forte insertion dans l'économie marchande (MAEP, 2016).

L'igname constitue pourtant l'une des cultures vivrières les plus importantes du Bénin. Sa production nationale a été estimée à 3 191 385 tonnes au cours de la campagne 2014-2015. Cette importante quantité fait du Bénin le quatrième producteur mondial après le Nigéria, la Côte d'Ivoireet le Ghana, et de l'igname la seconde culture vivrière la plus importante au plannational juste après le manioc (Padonou, 2011). Sur le plan économique, il se développe suite à l'augmentation de la demande de ce produit par la création d'un marché intérieur principalement dans la ville de Cotonou qui offre un excellent débouché pour la production nationale (MAEP, 2016), le commerce de l'igname indépendamment de l'appui de l'Etat. En plus de ces facteurs extérieurs de la filière et qui limitent le développement de la culture de l'igname, sa production est aussi handicapée par des contraintes endogènes. L'igname est en effet une culture très exigeante que ce soit en main d'oeuvre, en terre fertile et matériel de plantation pour la reconduction de la culture (INRAB, 2001).

Cette situation n'épargne guère le département du Borgou confronté à l'épuisement des terres dû lui-même à la disparition des jachères de longue durée dont les sols encore riches en matières organiques sont favorables à l'igname. De même, on note dans la zone une quasi-absence de nouvelles défriches pour la production de l'igname à cause de l'épuisement des sols et de la pression démographique très élevée. Les paysans compensent le recul de ces cultures par des cultures de soja, d'arachide, de maïs, de manioc et du coton qui occupent un vaste espace.

Le département du Borgou est situé dans la partie septentrionale, à l'est. Il est limité au Nord par le département de l'Alibori, au Sud par les départements des collines et de la Donga, à l'Est par la République Fédérale du Nigéria, et à l'Ouest par le département de l'Atacora. Il s'étend sur une superficie de 25 856 km² (23% du territoire national) dont 13 962 km² de terres cultivables (54% de la superficie totale du département). Administrativement, le département du Borgou est subdivisé en huit (8) communes. Il s'agit de Kalalé, N'dali, Pèrèrè, Nikki, Sinendé, Bembèrèkè, Parakou et Tchaourou. Ces communes sont subdivisées en quarante-trois (43) arrondissements et trois cent dix(310) villages et quartiers de ville.

Le département du Borgou bénéficie du climat de type soudanien avec une saison sèche et une saison des pluies. La pluviométrie annuelle varie entre 900 et 1 300 mm par an. La saison des pluies commence en avril et dure sept (7) mois environ. La température moyenne annuelle s'établit autour de 26°C avec un maximum de 35°C en mars et redescend aux environs de 23°C en décembre-janvier. L'humidité relative varie entre 30 et 70%. Les principaux types de sols rencontrés dans ce département sont surtout les sols ferrugineux tropicaux, des sols ferralitiques, des sols sablonneux argileux ou argilo sableux et les sols granito gneissiques à caractère très varié. Sur ces sols sont développées, presque dans toutes les communes du département, trois principales cultures à savoir : l'igname, le maïs et le soja. La végétation du Borgou est une savane à physionomie diversifiée où la densité des arbres diminue vers le Nord. On y distingue quatre (4) types de végétation qui se rencontrent dans toutes ces communes : la savane herbeuse, la savane arborée et arbustive, la savane boisée et la forêt galerie.

La population du département du Borgou est passée de 724 171 habitants en 2002 à 1 214 249 habitants en 2013, dont 607 013 hommes contre 607 236 femmes (RGPH4, 2013). C'est un département à fort taux de croissance : 4,68% contre 3,52% pour le niveau national et un poids démographique de 14% selon le RGPH4. Le Borgou est un département fortement agricole car environ 66% de sa population s'occupe de l'agriculture répartie en 83 275 ménages de type agricole. Les groupes sociolinguistiques les plus rencontrés sont : les Bariba et apparentés 37,6%, les Peulh ou Peul dans une proportion de 33,0% et dans une moindre mesure les Gua ou Otamari et apparentés 7,6%.

Malgré les potentialités agro-écologiques importantes dont dispose le département du Borgou, la production de l'igname semble ne pas donner les résultats escomptés de façon récurrente. Les prix aux producteurs, les faibles précipitations, la forte température sont-ils les facteurs qui inhibent la production de l'igname dans cette zone du Bénin ?

Pour répondre à cette préoccupation et dans la perspective de mieux connaître et de faire connaître la filière igname pour relever le défi de la sécurité alimentaire, il est indispensable de mener une étude sur les facteurs influençant la production d'igname.

Intitulé « Etude des déterminants de la production de l'igname dans le département du Borgou/Bénin », le présent mémoire s'articule autour de trois (3) chapitres. Le premier chapitre présente le cadre institutionnel de l'étude ; le deuxième chapitre porte sur le cadre théorique et méthodologique. Le troisième quant à lui, est consacré à la présentation et à l'interprétation des résultats.

CHAPITRE 1

Cadre institutionnel de l'étude

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote