2 Abstract
The purpose of this study is to analyze the determinants of
yam production in the Borgou department in Benin. The data used for this study
jointly cover the period from 2010 to 2018 and come from the Direction of
Agricultural Statistics (DSA) and the National Institute of Statistics and
Economic Analysis (INSAE). Due to a lack of observations required for
econometric analysis, we have quartered the annual data available using the
algorithm of Golstein and Kahn (1976). Two types of analysis were done. First,
the descriptive analysis during which we produced the statistics and curves of
the different variables involved. Then the explanatory analysis that made it
possible to successively analyze the seasonality and stationarity of the
variables, to estimate an ARDL model and to evaluate the short and long run
effects after having tested the cointegration of these variables using the
method of Pesaran, Shin and Smith (2001). The results obtained show that the
area and producer prices have positive short and long run effects on the
production of yams in the Borgou department. Population growth and the height
of the rains, on the other hand, have no significant effects on the production
of Borgou yam in the short run. These results are reversed over time : in
the long run, population growth and the height of the rains show significantly
positive effects.
Keywords: Yam, production, ARDL,
cointegration, algorithm, quarterly
3 INTRODUCTION
Au Bénin, il continue d'exister malgré
l'autosuffisance alimentaire globale constatée, quelques zones à
risque d'insécurité alimentaire. Bien que le Plan
Stratégique de Relance du Secteur Agricole(PSRSA) adopté en 2008
ait pris en compte l'igname dans le lot des treize filières porteuses de
l'agriculture, les politiques agricoles pour assurer la sécurité
alimentaire sont généralement axées sur le manioc et les
céréales en particulier le maïs. Ces cultures ont longtemps
et continuent de faire parties des préoccupations des institutions
nationales de recherche ainsi que des services de vulgarisation agricoles. Mais
l'igname jusque-là, n'a jamais ou presque jamais figurée parmi
les préoccupations réelles de l'Etat béninois aussi bien
dans sa politique agricole que dans sa stratégie de
sécurité alimentaire, et pourtant nul n'ignore le rôle
traditionnel que joue l'igname dans l'alimentation notamment dans la
sécurité alimentaire et sa forte insertion dans l'économie
marchande (MAEP, 2016).
L'igname constitue pourtant l'une des cultures
vivrières les plus importantes du Bénin. Sa production nationale
a été estimée à 3 191 385 tonnes au cours de la
campagne 2014-2015. Cette importante quantité fait du Bénin le
quatrième producteur mondial après le Nigéria, la
Côte d'Ivoireet le Ghana, et de l'igname la seconde culture
vivrière la plus importante au plannational juste après le manioc
(Padonou, 2011). Sur le plan économique, il se développe suite
à l'augmentation de la demande de ce produit par la création d'un
marché intérieur principalement dans la ville de Cotonou qui
offre un excellent débouché pour la production nationale (MAEP,
2016), le commerce de l'igname indépendamment de l'appui de l'Etat. En
plus de ces facteurs extérieurs de la filière et qui limitent le
développement de la culture de l'igname, sa production est aussi
handicapée par des contraintes endogènes. L'igname est en effet
une culture très exigeante que ce soit en main d'oeuvre, en terre
fertile et matériel de plantation pour la reconduction de la culture
(INRAB, 2001).
Cette situation n'épargne guère le
département du Borgou confronté à l'épuisement des
terres dû lui-même à la disparition des jachères de
longue durée dont les sols encore riches en matières organiques
sont favorables à l'igname. De même, on note dans la zone une
quasi-absence de nouvelles défriches pour la production de l'igname
à cause de l'épuisement des sols et de la pression
démographique très élevée. Les paysans compensent
le recul de ces cultures par des cultures de soja, d'arachide, de maïs, de
manioc et du coton qui occupent un vaste espace.
Le département du Borgou est situé dans la
partie septentrionale, à l'est. Il est limité au Nord par le
département de l'Alibori, au Sud par les départements des
collines et de la Donga, à l'Est par la République
Fédérale du Nigéria, et à l'Ouest par le
département de l'Atacora. Il s'étend sur une superficie de
25 856 km² (23% du territoire national) dont 13 962 km² de
terres cultivables (54% de la superficie totale du département).
Administrativement, le département du Borgou est subdivisé en
huit (8) communes. Il s'agit de Kalalé, N'dali,
Pèrèrè, Nikki, Sinendé,
Bembèrèkè, Parakou et Tchaourou. Ces communes sont
subdivisées en quarante-trois (43) arrondissements et trois cent
dix(310) villages et quartiers de ville.
Le département du Borgou bénéficie du
climat de type soudanien avec une saison sèche et une saison des pluies.
La pluviométrie annuelle varie entre 900 et 1 300 mm par an. La saison
des pluies commence en avril et dure sept (7) mois environ. La
température moyenne annuelle s'établit autour de 26°C avec
un maximum de 35°C en mars et redescend aux environs de 23°C en
décembre-janvier. L'humidité relative varie entre 30 et 70%. Les
principaux types de sols rencontrés dans ce département sont
surtout les sols ferrugineux tropicaux, des sols ferralitiques, des sols
sablonneux argileux ou argilo sableux et les sols granito gneissiques à
caractère très varié. Sur ces sols sont
développées, presque dans toutes les communes du
département, trois principales cultures à savoir : l'igname,
le maïs et le soja. La végétation du Borgou est une savane
à physionomie diversifiée où la densité des arbres
diminue vers le Nord. On y distingue quatre (4) types de
végétation qui se rencontrent dans toutes ces communes : la
savane herbeuse, la savane arborée et arbustive, la savane boisée
et la forêt galerie.
La population du département du Borgou est
passée de 724 171 habitants en 2002 à 1 214 249 habitants en
2013, dont 607 013 hommes contre 607 236 femmes (RGPH4, 2013). C'est un
département à fort taux de croissance : 4,68% contre 3,52%
pour le niveau national et un poids démographique de 14% selon le RGPH4.
Le Borgou est un département fortement agricole car environ 66% de sa
population s'occupe de l'agriculture répartie en 83 275 ménages
de type agricole. Les groupes sociolinguistiques les plus rencontrés
sont : les Bariba et apparentés 37,6%, les Peulh ou Peul dans une
proportion de 33,0% et dans une moindre mesure les Gua ou Otamari et
apparentés 7,6%.
Malgré les potentialités agro-écologiques
importantes dont dispose le département du Borgou, la production de
l'igname semble ne pas donner les résultats escomptés de
façon récurrente. Les prix aux producteurs, les faibles
précipitations, la forte température sont-ils les facteurs qui
inhibent la production de l'igname dans cette zone du Bénin ?
Pour répondre à cette préoccupation et
dans la perspective de mieux connaître et de faire connaître la
filière igname pour relever le défi de la sécurité
alimentaire, il est indispensable de mener une étude sur les facteurs
influençant la production d'igname.
Intitulé « Etude des
déterminants de la production de l'igname dans le département du
Borgou/Bénin », le présent mémoire
s'articule autour de trois (3) chapitres. Le premier chapitre présente
le cadre institutionnel de l'étude ; le deuxième chapitre
porte sur le cadre théorique et méthodologique. Le
troisième quant à lui, est consacré à la
présentation et à l'interprétation des
résultats.
CHAPITRE 1
Cadre institutionnel de l'étude
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