6.1.17 3.2.3.4.2.
Coefficients de long terme (LT)
Le tableau 11 ci-dessous nous fournit les coefficients ou
élasticités de long terme estimés. Tous ces coefficients
sont significativement différents de zéro (probabilités
associées inférieures à 5%). Comme à court terme,
les effets de la superficie emblavée dans le Borgou restent positifs
à long terme et se montrent plutôt moins que proportionnels : un
accroissement de la superficie emblavée de 1% accélère la
production de l'igname de 2,47% à LT. Les prix aux producteurs exercent
toujours une influence positive sur la production de l'igname dans le Borgou
à LT.
Par ailleurs, contrairement aux résultats à CT,
la croissance démographique et la hauteur des pluies affichent l'effet
escompté (positif) à LT.
Tableau 11 : Résultats d'estimation des
coefficients de LT
Variable dépendante : LPROD_IGN
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
LCROI_DEMO
|
0,145101
|
0,042182
|
3,439840
|
0,0108
|
LHAUT_PLUIE
|
0,735979
|
0,274305
|
2,683063
|
0,0314
|
LPRIX_PROD_SA
|
0,654265
|
0,214318
|
3,052783
|
0,0185
|
LSUP_EMB
|
2,467856
|
0,250405
|
9,855456
|
0,0000
|
C
|
-19,283474
|
4,813194
|
-4,006378
|
0,0051
|
Source : Etabli par les auteurs, 2020
6.1.18 3.3. Synthèse des résultats et
vérifications des hypothèses
6.1.19 3.3.1.
Synthèse des résultats
Au vu des résultats de nos différentes analyses,
il ressort que la superficie emblavée a un effet positif sur la
production de l'igname dans le département du Borgou aussi bien à
court terme qu'à long terme, mais dans une moindre proportion. En effet,
un accroissement de 1% de la superficie emblavée accélère
la production de l'igname de 3,08% à court terme et de 2,47% à
long terme. Cette décroissance de l'impact de la superficie
emblavée sur la production de l'igname au fil du temps pourrait
s'expliquer par le fait que la terre perd sa fertilité d'année en
année. La jachère s'avère alors indispensable.
Ensuite, les résultats montrent que l'accroissement de
la population du Borgou a un effet positif sur la production de l'igname
à long terme et un effet négatif à court terme. Même
si cela semble être un peu ambigu, il faut noter que la population
considérée dans le cadre de cette étude englobe toutes les
tranches d'âge. Les personnes constituant ces différentes tranches
d'âge sont actives à une certaine époque de leur vie et
inactives au début et au soir (pour la plupart) de leur vie. Par
ailleurs, les mets issus de l'igname sont très appréciés
par les populations du Borgou. Ainsi, lorsque la population augmente, la
demande de l'igname est forte. Les agriculteurs doivent donc hausser la
production pour équilibrer l'offre et la demande à long terme.
En outre, on note que les prix aux producteurs exercent des
effets positifs sur la production de l'igname dans le Borgou aussi bien
à court terme qu'à long terme mais dans différentes
proportions. Une hausse des prix de 1% entraine une augmentation de la
production de l'igname dans le département du Borgou de 0,58% à
court terme et de 0,65% à long terme. Il est clair qu'il y a une
légère augmentation de 0,07% de la production de l'igname
à long terme. Cette augmentation minime qu'elle soit, traduit le
comportement des producteurs de l'igname face à la variation des prix.
Ils ont tendance à revoir leur production à la hausse lorsque
qu'ils constatent que les prix actuels du marché sont bons. Ils
espèrent ainsi augmenter leurs revenus à long terme.
Enfin, la variable hauteur des pluies n'a pas un effet
significatif sur la production de l'igname dans le Borgou à court terme.
Mais à long terme, elle affiche un effet positif sur cette production.
La production de l'igname augmente de 0,74% lorsque la hauteur des pluies
augmente de 1%. Ce résultat bien qu'il soit positif, n'est pas assez
significatif au vu de l'importance de la pluie dans la production des cultures
vivrières. Les agriculteurs n'arrivent pas à cerner avec
exactitude la période des pluies. Dr Nestor Ahoyo Adjovi, Directeur
Adjoint de l'INRAB souligne qu'avec les changements climatiques, on ne sait
exactement quand commence la saison pluvieuse. Et de ce fait, le nombre de
jours de pluies pour certaines variétés d'igname est parfois
insuffisant. Par manque d'informations suffisantes sur ces changements
climatiques, lesagriculteurs mettent parfois tôt ou même tard les
semences d'igname en terre. Dans l'un ou l'autre des deux cas, il y a toujours
une répercussion sur la santé des plantes qui vont germer ou
carrément certains tubercules pourrissent à cause de
l'intensité de la chaleur. Il apparait clairement que la
pluviométrie pourrait constituer une entrave à la production de
l'igname aussi longtemps que les producteurs ne seront pas informés et
adaptés à ce mécanisme.
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