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La République Démocratique du Congo et la lutte contre la prolifération des groupes armés, bilan et perspectives.


par Potient MUKADI BIAKAPIDIABO
Université de Kananga - Graduat 2020
  

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SECTION III LES ACTIVITES, LE MODUS-OPERANDI DES GROUPES ARMES

§ 1 TUERIE

La tuerie à l'Est du pays fait Etat d'un grand nombre des personnes tuées, dont les hommes, les femmes et les enfants. C'est une situation déplorable et inquiétante que déplore la communauté de l'Est en particulier et du Congo en général.

Cette région du nord de l'Ituri a renoué avec les violences depuis fin 2017. Plus de 700 civils y ont été tués dans un conflit digne d'un "crime contre l'humanité", selon les Nations unies. Dans cette région aurifère et pourvue de pétrole, un conflit intercommunautaire avait fait plusieurs dizaines de milliers de victimes entre 1999 et 2003, jusqu'à l'intervention d'une force européenne. Le conflit opposait deux communautés, les Lendu, majoritairement agriculteurs, et les Hema, éleveurs et commerçants.

D'après la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), 6 000 personnes ont été tuées en 2013 à Beni, alors qu'en Ituri 2000 morts ont été enregistrés pour la seule année 2020. Cette situation a entraîné des déplacements massifs des populations dans la région abandonnant des villages entiers entre les mains des assaillants.75(*)

Les manifestations déclenchées depuis lundi à Beni, Butembo et Goma sur appel des mouvements citoyens et des associations professionnelles visent également à dénoncer l'inaction de la Monusco et exiger son départ, d'après les manifestants.

A Kinshasa, l'Assemblée nationale a pris l'initiative d'instituer une commission parlementaire pour enquêter sur la situation sécuritaire dans 8 provinces (l'Ituri, du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, du Maniema, du Haut-Uele, du Bas-Uele, du Haut-Katanga et du Haut-Lomami). Quinze (15) députés non originaires des dites provinces seront désignés pour effectuer la mission pendant un mois. Certains députés proposent que la commission puisse s'intéresser aussi au travail de la Monusco présente au Congo depuis plus de 20 ans sans parvenir à restaurer la paix dans les zones troubles.

§ 2 ENLEVEMENT OU KIDNAPING

Le territoire de Rutshuru fait face à un regain d'insécurité perpétré par des groupes et des hommes armés non identifiés. Ces assaillants commettent des enlèvements, pillent, violent, et assassinent de paisibles citoyens. Rutshuru est situé dans le territoire du même nom, à environ 60 kilomètres de Goma dans la province du Nord-Kivu.

Ici, le phénomène de kidnapping a atteint un niveau insupportable. La société civile et les organisations de défenses des droits humains ne cessent de déplorer ces actes ignobles qui n'épargnent personne. En effet, des groupes armés non identifiés kidnappent des personnes (hommes, femmes ou enfants) et exigent le paiement de rançons exorbitantes que les victimes ont des difficultés à payer car elles ne vivent que de l'agriculture.

La Synergie des jeunes pour le développement et les Droits Humains (SJDDH) à Rutshuru lance un cri d'alarme face à l'implication de certains agents de l'ordre dans certains cas de kidnapping à Rutshuru. M. Samson Rukira coordonateur de la Synergie des jeunes pour le développement et les Droits Humains (SJDDH) déclare posséder suffisamment de preuves pour démontrer l'implication de certains de ces agents.« Nos enquêtes prouvent à suffisance l'implication de certains éléments de l'ordre et de sécurité dans ces actes de barbarie. Ces agents trahissent le serment de leur carrière en participant à des enlèvements ou des massacres à l'encontre des populations ».76(*)

Il y a quelques jours, les ossements de deux enfants ont été retrouvés à Kiwanja après que les populations ont démoli plusieurs maisons appartenant aux proches des présumés kidnappeurs. Ces enfants dont l'âge varie entre 12 et 15 ans avaient été kidnappés en novembre 2017 à Rutshuru.

Dans un communiqué de presse, la Synergie des jeunes pour le développement et les Droits Humains (SJDDH) demande au Général chargé des opérations Sokola II d'imposer l'ordre et la discipline dans l'armée congolaise afin d'éradiquer l'impunité régnant au sein des unités des FARDC qui encouragent ces pratiques scandaleurses.

De son côté, le Major Guillaume Ndjike Kaiko, Porte-parole de la 34ème région militaire, a dit que les éléments des groupes armés opèrent en tenue civile pour tuer et semer le trouble dans la population. Il ajoute qu'à Kiwanja, dans le Rutshuru, les kidnappeurs sont des civils. Selon lui, le mobile pour lequel ils passent à ces actes n'est pas encore connu, mais rassure que les enquêtes se poursuivront pour mettre la main sur les malfrats.

Pour rappel, le Centre d'observation des droits de l'homme et d'assistance sociale (Codhas) a documenté plus de 90 cas des personnes kidnappées depuis début 2018 par des bandits et hommes armés. Parmi elles, beaucoup de femmes et d'enfants ont été tués car n'ayant pas pu payer la rançon demandée.

A Goma, Chef-lieu du Nord-Kivu, une nouvelle activité a vu le jour depuis un an: des enlèvements d'enfants contre des demandes de rançon. Certains des enfants kidnappés ont été torturés, quelques-uns auraient été assassinés. La population s'inquiète. Les autorités tentent d'endiguer le phénomène.77(*)

«Cela fait à peu près un an que ce phénomène a élu domicile dans cette ville », indique une source policière à l'AFP. A ses yeux, « c'est la situation économique qui pousse les gens à se lancer dans de telles pratiques criminelles ».


La province du Nord-Kivu ne connaissait auparavant que les enlèvements d'adultes par les multiples groupes armés actifs dans la région. « Le mode opératoire est toujours le même. On torture l'enfant pour que ses parents donnent quelque chose », confirme la source policière.


Nathanaël (le prénom de l'enfant a été changé), huit ans, a ainsi été enlevé sur le chemin de l'école. Le lendemain, sa mère, qui l'élève seule et n'a pas de revenus, reçoit l'appel d'un ravisseur : « Donne-nous 5000 dollars. Sinon, tu vas retrouver le corps de ton fils devant la porte ». Tout ce que la mère de l'enfant n'a pu entendre c'est : «Maman, on me tue!»78(*)


Le surlendemain, un nouvel appel : «Maman, on me tue !», hurle le petit garçon au téléphone alors que la mère vient d'envoyer 20 dollars par Airtel Money, un système de transfert d'argent par téléphonie mobile très utilisé en Afrique.


Nathanaël sera finalement libéré au bout d'une semaine, avec le lobe de l'oreille tranché en deux et des traces de coups de couteau sur les bras, affirme sa mère. Il lui a raconté qu'un autre enfant avait été tué devant ses yeux durant sa détention.


L'avocat de Nathanaël et de sa mère, Me Jean-Paul Lumbulumbu, dit s'occuper d'une vingtaine de familles victimes de rapts de mineurs. En juin 2017, le site de Radio Okapi79(*), financée par l'ONU, affirmait que depuis janvier, «plus de cinq enfants ont été enlevés» à Goma. « Nous ne savons plus ce qu'il faut faire dans cette ville. Nous sommes une famille pauvre. Parfois, nous passons des journées sans manger mais des bandits viennent kidnapper nos enfants et exigent de nous de l'argent», témoigne une femme citée par Radio-okapi.
Apparemment, le montant des rançons réclamées varie en fonction des quartiers. Dans un quartier pauvre, les ravisseurs demanderont 500 dollars. Mais « dans d'autres quartiers réputés plus nantis, ils réclament jusqu'à 5000 dollar s», rapporte Radio Okapi. Les parents doivent alors se battre pour réunir la somme. Les plus démunis s'endettent lourdement.

La population demande une action plus efficace des pouvoirs publics. Pour autant, les autorités ne restent pas inactives. La police tente de remonter la piste des ravisseurs en demandant aux opérateurs téléphoniques l'identité des abonnés. Mais pour éviter d'être repérés, les kidnappeurs ont recours à chaque fois à des numéros différents. Ils utilisent aussi des dizaines de cartes SIM.


Plusieurs ravisseurs ont déjà été arrêtés. En juin 2017, huit femmes ont été condamnées80(*) pour enlèvements. Peine la plus lourde : deux ans de prison. Trois des accusées ont été acquittées, faute de preuves. Pendant le procès, les deux enfants enlevés ont affirmé avoir dû voler du bétail pour le compte de leurs ravisseurs.


En août, trois personnes ont été condamnées à 20 ans de prison ferme. Et à payer 30.000 dollars de dommages et intérêts aux familles des victimes. Un des enfants kidnappés aurait été égorgé, ont dit les juges pendant le procès. D'autres ravisseurs présumés, dont un photographe connu à Goma, doit de nouveau comparaître devant la justice. « Dans ce dossier, il y a enlèvement avec mort d'homme », affirme un magistrat.

* 75 https: www.france24.com/fr/tag/rd-congo

* 76 Afrique.lalibre.be

* 77 Laurent Ribadeau Dumas, France Télévision Rédaction publié le 24/11/2017 10 :01

* 78 https://www.radiookapi.net/2017/06/12/activité/socièté/enlevement-des-enfants-goma-le-calvaire-des-parents-pauvres-pour(payer

* 79Idem

* 80 Ibidem

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe