La République Démocratique du Congo et la lutte contre la prolifération des groupes armés, bilan et perspectives.par Potient MUKADI BIAKAPIDIABO Université de Kananga - Graduat 2020 |
Section III. PRESENTATION ET LOCALISATION DES GROUPES ARMESIl est nécessaire de signaler, avant d'aborder cette section, que les causes de l'activisme des groupes armés en RDC sont multiples. Ainsi, retenons cependant que ces causes sont d'ordre national en premier lieu et d'ordre régional voir international en second lieu. L'objectif de cette section est de donner un descriptif de la situation des groupes armés actifs dans l'Est du Congo, en particulier dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, du Maniema, du Katanga, de la Province Orientale et de celle du Kasaï-Oriental. Elle a également comme ambition de fournir un essai d'analyse sur ce phénomène spécifiquement congolais de prolifération pléthorique de groupes armés semant l'insécurité et empêchant le relèvement économique dans la population des territoires et provinces susmentionnés. §1 NORD-KIVU ET SUD-KIVUIl y a une centaine de groupes armés actifs dans l'Est de la RDC. Selon les chiffres publiés par le groupe d'études sur le Congo, 125 groupes armés sont recensésdans les seules régions du Nord-Kivu et du Sud-Kivu et parmi eux, environs la moitié deces rebelles seraient encore actifs. Les rebelles les plus connus sont sans doute les ADF Ougandais et les FDLR Rwandais. A côté d'eux se trouvent des groupes d'autodéfense Congolais. Les Maï-Maï qui affirment défendre leurs communautés locales en profitant d'une économiede guerre ; nous explique Boniface MASAVULI, auteur de l'ouvrage " Les Massacres de Béni." 1.1 Congrès National Pour la Défense du Peuple (CNDP : 2007-2009)La principale insurrection de cette période (2007-2009) fut en partie due à cette perte de pouvoir menée par le général Laurent Nkunda, un dissident, et plusieurs autres anciens officiers Tutsis du RCD qui refusèrent de s'intégrer dans l'armée congolaise, de même que trois brigades qui leurs étaient fidèles. Vu les activités permanentes auxquelles se livraient les FDLR et les groupes Maï-Mai, ils craignaient aussi pour la sécurité de la communauté Tutsi, mais ils bénéficiaient aussi du soutien de fonctionnaires à Goma et à Kigali, soucieux de protéger leurs propres intérêts économiques et politiques dans les Kivu. Après avoir fait défections de l'armée en 2003, Nkunda créa à cet effet l'Anti-Génocide Team (devenu par la suite le Comité Militaire pour la défense du Peuple, CMDP) au lendemain du massacre des Banyamulenge réfugiés dans le Camps Burundais de Gatumba.37(*) Résultant de la fusion, en août 2005, entre le CNDP et l'ONG Synergie Nationale pour la Paix et la Concorde (SNPC), le CNDP s'était doté de statut en juillet 2006, entérinant ainsi sa création son siège politique était situé dans le Territoire de Masisi au Nord'Kivu. Son aile militaire dénommée « Armée Nationale Congolais (ANC) » était dirigé par le Général Bosco Ntaganda.38(*) Fort enfin du soutien de Kigali, notamment en logistique et en équipement, il représentait la composante armée la mieux organisée et la plus déterminéde tous les belligérant. Ses effectifs étaient évalués entre 4000 et 7000 Hommes.Dans les zones qu'ils contrôlaient, estimés au tiers des territoires de Rutshuru et Masisi, le CNDP s'organisait sur le modèle de l'Etat. Il prélevait divers « impôts » : dimes sur les productions agricoles, taxes sur le charbon de bois, péages routier, contribution des commerçant, etc. Il exerçait parailleurs un contrôle sur le poste frontalier deBunagana où il prélevait une part des recettes douanières de l'Office des douanes (OFIDA) actuelle DGDA. Ainsi, deux sites web lui servaient de support d'information et de propagandes.39(*) * 37 MBALA LONDA M. Lesgroupes armés et la position géopolitique de la République Démocratique du Congo dans la Région des grands lacs. Université de Goma, Mémoire - Licence 2014. P.46 * 38 MBALA LONDA idem * 39 www.kivupeace.org et www.cdnp-congo.org |
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