2. Les vestiges coloniaux assombris ou en état de
détérioration
Les vestiges coloniaux assombris sont ceux dont le
site n'a pas changé, les bâtiments toujours existants mais dans un
état de délabrement avancé. Il y a certains
bâtiments ayant à l'intérieur des machines qui sont
intactes et dont on dirait qu'en les
1 Entretien avec René
Poundé le 12 février 2014 à son domicile
118
restaurant, elles pourront encore
fonctionner1. A titre illustratif, nous pouvons citer, les
bâtiments de la station de traitement de quinquina, l'usine du
café etc.
Photo 41: Cette résidence du Chef de l'Aviation
mérite d'être réhabilité
Source : Cliché Y.G. Diffouo, Mars 2014,
Dschang
Cette ancienne résidence du Chef de l'Aviation
est dans un état de délabrement avancé et on peut
constater qu'il y a eu des raccommodages sur le mur vu de gauche. Elle
mérite une restauration des spécialistes.
A côté de ces bâtiments existent
d'autres qui sont toujours utilisés par l'administration et même
par des particuliers et qui méritent d'être
réhabilités, mis en forme pour une utilisation moderne. Nous
pensons au camp des fonctionnaires, à la prison, à la
régie de production d'électricité et au centre
climatique...
Le Centre Climatique par exemple devrait être un
hôtel colonial de référence. Malheureusement ce joyau va
bientôt mourir. Laissons le soin à Aldo Koko de décrire sa
situation:
Qui est donc ce gouvernement qui ferme les yeux face
à la décrépitude avancée du patrimoine immobilier
de l'Etat ? Le Centre Climatique de Dschang, véritable vestige de la
colonisation est en ruine. Son apparence désormais rustique est
trompeuse. C'est une vieille dame, aux murs lézardés et aux toits
intenables sous l'averse, qui reçoit le Gouverneur de l'Ouest et le
gratin régional de l'administration publique (Justice, Forces de
Défense, Police, Renseignements) ce 19 juin [2013], dans le cadre du
Comité de coordination de la sécurité. Chacun est quand
même là, prêt à accepter la pluie qui menace de faire
fortune ici. Personne ne peut ne pas piaffer, face à l'état de
délabrement dans lequel se retrouve le Centre Climatique de Dschang. Ce
village touristique construit et inauguré en 1946 est agonissant, sans
que cela émeuves les ministères du tourisme et des loisirs qui en
assure la tutelle, celui des Arts et de la culture qui se glorifie d'assurer
l'inventaire du patrimoine, et le ministère des Domaines, du cadastre et
des Affaires
1 Entretien avec Donfack Elie
le 13 fevrier 2014 à son domicile
119
foncières à qui incombe la conservation,
la préservation du patrimoine architectural et immobilier de l'Etat.
« Depuis que le gouvernement a décidé de privatiser le
Centre Climatique, aucun budget n'a plus été dégagé
pour son entretien », a rapporté un fonctionnaire du Mintour
à notre reporter. « Dès que vous posez le problème,
on vous répond qu'on attend la commission qui doit examiner les dossiers
de soumissionnaires » Mais le drame c'est que ça dure, et parfois
vous avez l'impression que l'on a oublié le
dossier1.
Allant dans le même sens, J.B. Ketchateng nous fait
savoir qu'
Hier..., les toits coniques de la grande case-abri du
restaurant aux belles boiseries patinées figuraient fièrement
dans les manuels de géographie économique et les cartes
touristiques du Cameroun. La mousse qui a envahi les marches, les
fougères dans les gouttières n'ont pas complètement
défiguré un établissement où les travailleurs
n'attendent que l' « argent qu'on a annoncé » pour la
relance.2
Qu'en est-il alors des vestiges coloniaux
réhabilités.
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