QUATRIEME CHAPITRE:
ETAT DES VESTIGES COLONIAUX A DSCHANG ET URGENCE
D'UNE
VALORISATION
Introduction
Après avoir montré l'extrême
richesse du patrimoine colonial dans la ville de Dschang, richesse due à
la succession de plusieurs puissances coloniales dans cette localité. Il
devient important de se demander si ce patrimoine est encore visible dans son
entièreté.
La question centrale à laquelle nous allons
répondre dans ce chapitre est la suivante : Dans quel état se
trouvent les vestiges coloniaux dans la ville de Dschang ?
Pour y parvenir, nous allons commencer par montrer
l'état actuel des vestiges coloniaux dans la ville de Dschang, ensuite
nous étudierons les facteurs liés à la destruction de ces
vestiges, puis leur importance et nous finirons par l'urgence de la
restauration.
I. L'ETAT DES VESTIGES COLONIAUX A DSCHANG
Il est question ici de faire un état,
c'est-à-dire de dire comment ces édifices se présentent
actuellement sur le terrain. Nous allons d'une part compter les vestiges
coloniaux transformés, ensuite ceux qui s'assombrissent ou qui se
détériorent et d'autre part ceux
réhabilités.
1. Les vestiges coloniaux transformés
Nous entendons par vestiges coloniaux
transformés, ceux qui ne sont plus repérables sur la carte de la
ville de Dschang. Ceux dont les sites ont accueilli de nouvelles
infrastructures ayant des objectifs parfois différents de ceux de la
première structure. Il y en a plusieurs exemples. Le fort allemand
était cette superstructure militaire et administrative, siège des
institutions du Bezirk de Dschang de 1907 à 1914. Il fut
presque complètement rasé par les forces franco-britanniques
pendant la Première Guerre Mondiale. Le Camp rouge qui contenait les
militaires, les tirailleurs
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très déterminés balancés
de l'Indochine vers le Cameroun dans les années 1950 par
l'administration française, a lui aussi disparu laissant la place au
Rectorat de l'Université de Dschang1.
Photo 40: L'actuel Rectorat de l'Université de
Dschang construit sur le site de l'ancien Camp Rouge
Source : Cliché Y.G. Diffouo, Mars 2014,
Dschang
Ce lieu abritant le rectorat, s'appelait dans les
années 1950, le Camp rouge (camp des tirailleurs exceptionnels ayant
fait la guerre d'Indochine et affectés au Cameroun pour briser la
rébellion upeciste). Il n'existe presque plus de traces rappelant ce
camp.
Sur le plan éducatif, le contexte colonial, qui
voulait que les différentes écoles forment les auxiliaires de
l'administration, ayant changé, les écoles de fils de Chef, des
garçons et des filles ont muté pour devenir aujourd'hui
école groupe 2, école annexe, lycée classique de Dschang.
La formation dans ces écoles est désormais accessible pour tout
le monde. Des lors, que dire des vestiges coloniaux en
détérioration.
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