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Pratique observable autour des interactions entre les agents du cadastre et les requérants dans la ville de Lubumbashi


par Even Kasongo Yoshwa
Ecole de Criminologie UNILU - Licencicié en Bachelier 2020
  

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Section 2 : Revue de la littérature

Selon Lupitshi Wa Numbi Norbert (2019 : 8), la proposition d'un thème de recherche n'est pas un fruit du hasard. Il est tributaire des plusieurs éléments dont la source d'inspiration que certains auteurs qualifient de « constats ». Parmi les sources d'inspiration, nous pouvons citer : le vécu quotidien ; les notes de cours ; les discussions scientifiques ; les lectures personnelles ; les résultats des recherches scientifiques antérieures (pour leur nuance, déconstruction, complément et/ou approfondissement).

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Musevu Vould Kawele (2014 : 12) souligne dans le meme ordre d'idées que Les travaux antérieurs déjà effectués sur l'objet de recherche permettent au chercheur de se fixer sur ce qui a été déjà dit sur l'objet en question, s'y inspirer et faire une démarcation. Dans ce même cadre d'idées, Pierre Paillé & Alex Mucchielli (2005 : 38) poursuit que l'homme ne naît pas seul et ne connait pas seul. Il lui est impossible de faire l'expérience de quoi que ce soit en l'absence d'un univers de référence, lequel forme le creuset de son expérience.

Dans cette perspective, notre objet de recherche s'inscrit dans un continuum, et sa source d'inspiration relève d'un constat et des résultats scientifiques antérieurs pour son approfondissement et son redressement scientifique. Parmi travaux scientifiques recensés nous avons lu :

Pour Laurent Lacherez (2013), il existe deux types de conflits intérieurs : ceux qui agissent comme un ressort et ceux qui paralysent. Le premier est constitué de ceux qui agissent sur nous comme une sorte de tension exercée entre deux polarités, tel un ressort ; cette forme de dualité, loin d'être paralysante, est une invitation à se déplacer pour s'améliorer. Pour le second, le défi diffère lorsqu'un déchirement intérieur s'exprime entre des parties de nous qui veulent absolument conserver leurs avantages respectifs. Ce mélange d'élan vers l'avant et d'immobilisme peut exercer une force aussi puissante qu'un vortex qui fait tout disparaitre à proximité.

Dans cette perspective, Jean-Jacques Rousseau (1990) tente de comprendre les raisons des conflits en entreprise. Pour lui, une organisation qui dure est celle qui sait traverser les crises et affronter les agressions dont elle est l'objet. Longtemps, les conflits organisationnels ont été niés par certains, considérés comme néfastes par d'autres. Aujourd'hui les crises sont jugées inévitables et constituent souvent l'occasion de réajustements et de réadaptations mutuels d'éléments dont l'évolution non synchrone ou même divergente constitue le cheminement même de l'organisation dans son ensemble.

Cependant, les conflits n'ont de caractère constructif que s'ils sont résolus pour certains, prévenus pour d'autres, maitrisés pour tous. En fait, les conflits n'ont de vertu créatrice que dans la mesure où ils sont résolus par une restructuration de l'organisation

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dans le sens des changent révélés nécessaires. Le conflit n'a donc pas de vertu créatrice en soi ; ce qui est créateur, c'est de comprendre le conflit d'une part, et de le gérer d'autre part.

Dans son étude sur les facteurs liés à l'émergence des conflits fonciers au Katanga » Alkassoum Maiga (2006) pense que la mauvaise gestion des ressources naturelles est à la base de nombreux heurts dans les zones d'accueil des transhumants, lesquels les espaces seraient à la fois disputés par les agriculteurs, les peuls et les transhumants.

Pour l'auteur, l'évolution des conflits fonciers sont à rapprocher des conditions écologiques. De ce fait, l'hétérogénéité des conditions naturelles, la variabilité des sols et la répartition déséquilibrée de la pluviométrie (allant de 350mm à 1250mm de pluie par an) sont les facteurs qui expliquent l'évolution spatio-temporelle des conflits fonciers au Katanga.

Selon Jean Marcel Kouamékan Koffi, Boniface Kouadio Komena et Jérôme Ballet (2009), les inégalités socioéconomiques observées en RDC font désormais l'objet d'analyse dans leurs relations avec la gestion des ressources naturelles. Cette inégalité se retranscrit par l'accès inéquitable des ruraux, aux ressources. Ainsi, l'émergence de nombreux conflits fonciers ces dernières années serait la résultante de cette structuration inégalitaire de l'accès au foncier.

De ce fait, ces auteurs font ressortir que la contribution du milieu rural à la pauvreté nationale en 2008 était de 75,4% contre 24,6% en milieu urbain (INS, 2008), révélant d'une part que, plus de trois quarts des populations pauvres vivent en milieu rural et d'autre part, que la pauvreté est donc plus rurale qu'urbaine en raison de la difficulté des pauvres à accéder aux ressources non renouvelables.

Pour Etienne Le Roy et Alain Durand Lasserve (2012), la situation foncière actuelle de l'Afrique est le résultat d'une évolution. Elle est caractérisée à la fois par une forte croissance de la population, l'intégration à l'économie mondiale, une augmentation significative des surfaces mises en culture, la fragilisation des milieux naturels, une tendance à l'épuisement des sols et des ressources en eau et enfin, l'extension des superficies occupées par les villes. L'accroissement de la demande de terres agricoles se

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traduit par une pression générale sur le foncier mettant en présence, exploitants agricoles (paysannerie locale), investisseurs nationaux et investisseurs étrangers.

Pour Jean Marcel Kouamékan Koffi (2013), il existe un lien entre l'ampleur des conflits fonciers et les occupations massives de plantations de cacao et de café. Ce sont ces occupations de plantations qui déterminent l'ampleur ou l'extension des conflits fonciers. Cela s'explique par le fait que les logiques économiques et politiques englobent une juxtaposition d'intérêts contradictoires qui, non seulement conditionnent les stratégies des acteurs, mais aussi et surtout complexifient les conflits fonciers.

Dans cette même dynamique, l'auteur souligne que les cours et tribunaux sont engorgés de dossiers de conflits fonciers, trahissant la faible efficacité du système judiciaire. A cela, il faut ajouter une justice inaccessible pour les pauvres, en raison des couts élevés des procédures, des lenteurs administratives et de la faible couverture judiciaire du territoire national. Les systèmes judiciaires en principe chargé de régler les conflits fonciers se révélé incapable de trouver des solutions efficaces dans le contexte caractéristique des pays africains, où des législations nationales et des coutumes se côtoient.

Dans un autre regard, Quentin Gausset, (2008) affirme que le sud-ouest du Burkina faso, relativement fertile et peu peuplé, attire depuis quelques décennies un grand nombre de migrants internes cherchant à améliorer leurs conditions de vie. Ce phénomène a pris une telle ampleur que dans plusieurs localités, les «migrants» sont aujourd'hui plus nombreux que les «autochtones». Un tel flux migratoire en milieu rural ne va pas sans poser des problèmes de cohabitation entre différents groupes, particulièrement au niveau de la gestion du pouvoir et des terroirs. On assiste dès lors à une lutte permanente entre les autochtones et ces migrants.

Selon Jean Noel Pacome Kana (2009), La procédure de gestion des litiges fonciers par les autorités administratives de SIFRA se limite généralement à la médiation, la négociation et la renonciation. Le sucées de cette démarche suppose dans beaucoup de cas, le rétablissement des relations inter-rurales, la préservation de la réputation des acteurs, ou

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l'image des parties prenantes et l'adhésion des parties a un ensemble des valeurs communes.

Cette idée de pression démographique est d'autant plus soutenue par Paul Kakule (2010) qui estime que la problématique foncière en république démocratique du Congo continue toujours de susciter des inquiétudes. Les pressions démographique et commerciale ainsi que les mouvements de retour des déplacés internes et des réfugiés dans la période post-conflit, engendrent une compétition très ardue pour l'accès et le contrôle de la terre. Ces faits occasionnent très souvent des conflits fonciers qui perturbent la paix sociale.

Dans un autre regard, Florence Ferrari et Anaclet Tshimbalanga (2015) pensent que la faible représentation de l'Etat, surtout dans l'administration foncière, l'appât du gain, la faible protection des droits fonciers, l'attribution des concessions par l'Etat sans enquête préalable de vacance de terre, la facilité de corrompre l'administration foncière pour avoir de faux documents ( ou de « vrais documents» obtenus sans respect de la procédure et avec contrepartie financière), l'usurpation de pouvoir par les entités et autorités politico-administratives ( délivrance de titres de titres de propriété par les services n'en ayant pas la compétence) sont les principales causes des conflits fonciers au Congo.

Dans un schéma géographique différent, Le Roman Bourgeois (2009) soutient que le village est le point de départ de la majorité des conflits qui touchent de près ou de loin la propriété de la terre. Etant donné que les terres rurales sont toutes sous la propriété d'un chef coutumier, on peut tout d'abord affirmer que les conflits sont particuliers et qu'ils ne se règlent pas toujours selon les lois d'Etat, ainsi que par la justice des provinces. L'échelle du village est pour autant un angle d'analyse qui semble restreint.

Pour Catherine Machozi, Jacqueline Borve, Claude Lonzama Jilo, Jérémie Kahigwa Bady et Aurélien Tobie (2010), gérer les conflits de terre, c'est réunir certaines qualités indispensables à cette fonction d'acteur de gestion : Etre capable de comprendre et d'appliquer les grands principes qui doivent guider l'action des acteurs dans la résolution des conflits fonciers ( rapidité, disponibilité, justice, acceptation, durabilité, patience), être capable de stimuler une réflexion au niveau local sur les possibilités de modes de

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résolution des conflits fonciers et explorer des stratégies pour renforcer le travail des structures de bases dans le monitoring et la gestion des conflits fonciers.

Les travaux antérieurs évoqués ci-dessus ont traité sur différents conflits concessionnaires des affaires foncières et mettent en exergue les divers conflits qui découlent dans les opérations sur le lotissement cadastral. Quant à ce qui nous concerne, notre objet d'étude se distingue des autres dans le contexte où nous ne tenons pas seulement des activités qu'ils effectuent dans l'octroi des titres des propriétés d'une manière clandestine, mais également les formes d'interactions qui se naissent entre les acteurs en vue d'accomplir leurs besoins financiers ou matériels, et les représentations sociales qui en découlent.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand