0.2.PROBLEMATIQUE
En pragmatique, le langage comme discours tient une part
importante dans les actes du dire. Il représente le moteur des relations
humaines. Tout individu, dans quelque condition qu'il soit, s'engage dans un
réseau d'interactions sociales. Aussi, si les hommes interagissent par
le langage, ils ne se comprennent ou ne se méprennent qu'à
travers le discours. Attendu que l'homme est toujours un être
d'intentions, il se permet de délibérer, d'agir dans le monde
avec cette visée de convaincre, d'amener à l'adhésion par
des arguments, à la pertinence de son raisonnement à travers les
médias, les relations interpersonnelles ou socioprofessionnelles. Nous
interagissons en laissant constamment des traces linguistiques, qui
échappent aux modèles traditionnels d'interprétations des
faits de communication. Ces traces langagières insaisissables, a priori,
constituent la preuve que ce qui est dit, du point de vue de la communication,
n'est pas nécessairement ce qui est suggéré au regard du
discours, étant donné que le discours est une pratique
finalisée, ancrée dans un contexte sociohistorique. Sa
compréhension ou son interprétation passe par la connaissance des
modes d'articulation et de dérivation. L'homme ne peut pas faire
l'économie de ce savoir sous peine de ne pas accéder à
l'essentiel de la communication langagière. C'est pourquoi, chaque
parole est une parole de circonstance. Par conséquent, chaque mot est
une histoire. Et comme le dit OSHIM (2006) : « Lorsqu'on
aborde le domaine de la parole ou de la performance, on entre de plain-pied
dans celui du discours et/ou de l'énoncé, objet de la pragmatique
linguistique qui est de décrire non la signification de la proposition,
mais la fonction de l'acte de langage réalisée par
l'énoncé. » Ainsi, la conception que les pragmaticiens
ont du langage, dira MOESCHLER (1985 :20), est « une conception
instrumentale centrée sur le concept d'action. » Ainsi,
l'homme fait usage de la langue pour s'exprimer, pour se faire comprendre, pour
mobiliser et pour éventuellement trouver des solutions aux divers
problèmes de la vie et des controverses dans la société.
La République Démocratique du Congo, qui est le cadre de notre
travail a, depuis son existence, connu plusieurs faits, à savoir des
événements divers, des désinvoltures et des catastrophes.
Elle a connu, dans son histoire, comme pratiquement dans les autres pays
africains, le changement des Chefs d'Etats par une voie légale ou non.
Autrement dit, les voies d'accès à la magistrature suprême
sont multiples. On peut noter, par exemple, le coup d'Etat, les accords secrets
après négociation, etc. En effet, le discours politique peut
être comparé à une prise de parole qui s'inscrit dans une
rétrospective par rapport au mandat à briguer. Il n'en demeure
pas moins un fait historique.
D'autres indices également montrent que le discours
est le seul porteur d'intention, d'espoir, lesquels donnent un sens à la
vie. En effet, tout discours correspond à une circonstance. Il n'est
jamais neutre. Il est toujours subjectif, intentionnel et est destiné
à annoncer un message à un auditoire. Celui prononcé par
son excellence le Président de la République Démocratique
du Congo, Monsieur Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, à
l'occasion de son investiture n'échappe pas à cette exigence.
Aussi, le discours d'investiture du Président
Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO du 24 Janvier 2019 nous
amène-t-il à formuler les questions de laproblématique de
la manière suivante:
Question principale :
Ø Comment le Président Félix Antoine
TSHISEKEDI TSHILOMBO est-il subjectif dans son discours d'investiture en
face de ses allocutaires ?
Questions spécifiques :
Ø Quels sont les indices de la subjectivité
langagière qui se trouvent dans le discours d'investiture du
Président Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO par rapport à
la bonne gouvernance pour le développement du Congo ?
Ø Quelle est son intention communicative ?
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