1.2. Cadre
théorique
Ce sous-point s'appesantit sur la pragmatique, à savoir
la théorie des actes de langage et l'énonciation, qui constituent
le réflecteur théorique de ce travail.
1.2.1. La pragmatique
Il existe de nombreuses définitions de la pragmatique.
Après avoir exposé les origines de la pragmatique et ses
principales définitions, nous présenterons celle qui nous guidera
dans nos analyses.
La difficulté à définir la pragmatique
est constamment soulignée. Cependant, d'après OSHIM E. (2019),
longtemps peu estimée par les linguistes, la pragmatique a reçu
des qualificatifs disgracieux et peu favorables à une conceptualisation
sérieuse : « poubelle pragmatique »,
« auberge espagnole », « résidu de
l'analyse linguistique », « dépotoir
linguistique ». Née de réflexions d'horizons divers,
à savoir logique, philosophique et linguistique, elle ne reçoit
pas de définition unifiée. Un point commun rassemble pourtant ses
différentes origines : c'est la notion de sens ou plus
précisément le problème du sens. Il s'agit, à titre
illustratif des moyens d'analyser et de comprendre pourquoi
l'énoncé, par exemple, « J'ai mal à la
tête » engendre, selon son contexte d'occurrence, des
interprétations différentes. Ou encore, lors d'une soirée
agrémentée par musique, il signifiera la musique est trop
forte ; lors d'une conversation quelque peu houleuse,
« Tais-toi, tu parles trop, » ou selon l'interlocuteur,
Taisez-vous, vous parlez trop ; prononcée par un enfant sur le
chemin de l'école, Je ne veux pas aller à l'école. C'est
ce supplément d'information, qui exige de prendre en compte des
données non linguistiques, mais qui fournit l'interprétation
complète de l'énoncé, dont cherche à rendre compte
la théorie pragmatique.
A.La pragmatique et les autres disciplines
Le terme « pragmatique est très
ancien », c'est cependant au logicien philosophe Charles WILLIAM
MORRIS qu'est traditionnellement rattaché la naissance de la
pragmatique. A la suite,Charles SANDERS PEIRCEse consacre à
l'élaboration d'une théorie générale des signes, en
particulier, des signes linguistiques. Dès 1938, il définit une
sémiotique tripartite dans laquelle prennent place trois domaines,
dont
- la syntaxe, qui traite des relations des signes entre
eux ;
- la sémantique, qui traite des relations des signes
aux objets et
- la pragmatique, qui traite des relations des signes à
leurs interprètes ou utilisateurs.
Elle recouvre des phénomènes très vastes
d'ordre psychologique et sociologique déterminés par le
fonctionnement des signes. La pragmatique introduite par Charles W. Morris,
entant que partie intégrante d'une sémiotique, ne dispose pas
d'une portée strictement linguistique. Son essor considérable,
depuis une vingtaine d'années, ne débutera réellement
qu'à partir des années 1960. La tripartition introduite par
l'auteur annonçait déjà les débats qui
accompagneront la discipline dans les années qui suivent.
Par rapport à ses visées, on distingue la
pragmatique radicale de la pragmatique intégrée.
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