Le secteur secondaire, selon Colin Clark, consiste en «
la transformation continue », sur une grande échelle, des
matières premières en produits
finis142 ; il s'agit donc des
activités liées à la manufacture et la
construction143. D'une
manière explicite, Clark ne conserve dans le secondaire que les
activités à haut potentiel de mécanisation et il fait de
ce secteur le baromètre du développement. Ce qui justifie, comme
évoqué dans le premier chapitre, le développement en 2018
des Etats africains dont les secteurs secondaires ont été
redynamisés 144.
138 Patricia MAKAYA GABOUA, op. cit, page 65.
139 Prince-Marck MUDIMBI NGOY, Etude par secteur
économique des activités des petites et moyennes entreprises et
leur apport dans le développement de la ville de Lubumbashi en RDC,
mémoire de licence en économie publique, Université de
Lubumbashi, 2011.
140 Groupe de la banque africaine de développement,
Perspectives économiques en Afrique 2019, op. cit, page 188.
141 Ministère de l'économie et des finances,
L'économie de la RD Congo, Trésor Direction
générale, 16 janvier 2020,
www.tresor.economie.gouv.fr,
consulté le 11 avril 2020 à 14h27.
142 Colin CLARK, Les conditions du progrès
économique, PUF, Paris, 1960, page 153.
143 HERSHBERG, M. KATZ, S. BLUMIN et alii, «Occupation
and Ethnicity in Five Nineteenth-Century Cities: A collaborative Inquiry»,
Dans Historical Methods Newsletter, volume 8, N°3, 1974, pp
188-189.
144 Gérard BOUCHARD, Christian POUYEZ et Raymond ROY,
« Art.Cit », dans Loc.Cit, page 587.
66
Sur ce point, nous évoquerons le répertoire et
la cartographie des industries qui est un document essentiel nouvellement
instauré et permettant à l'Etat de mieux orienter sa politique
industrielle. Pour ce secteur, au regard de la RD Congo, il faut souligner
d'entrée de jeu que connaitre le nombre des entreprises industrielles,
leurs activités et leur localisation est un prérequis quand on
veut gérer au mieux le développement industriel d'un pays. Ainsi,
la cellule d'études et de planification industrielle (CPI) du
ministère chargé de l'industrie, a publié la
quatrième édition du répertoire et de la cartographie des
entreprises industrielles en RDC. Le document présente différents
établissements industriels actifs, exerçant dans 16 branches
d'activités et implantés dans 23 provinces. La capitale Kinshasa
abrite 36,5% des unités industrielles contre 13,7% pour la province du
Haut-Katanga et 11,6% pour la province du Nord-Kivu. Il en ressort que 3
activités dominent l'industrie manufacturière en RDC, à
savoir la branche produits alimentaires représentée par 179
unités, la fabrication de boissons avec 82 usines et la branche produits
chimiques forte de 45 unités. Il faut tout de même préciser
que certaines branches sont en voie de disparition. Il ne reste plus qu'une
usine en activité dans la transformation du cuir contre 3 dans la
fabrication de textile, de plus, 99 usines ont disparu de l'annuaire alors que
33 sont en arrêt de
production145.
Sur cette même lancée, nous avons
procédé pour ce secteur et au vu de son importance
particulière par rapport aux autres secteurs, à un recensement de
quelques sociétés industrielles (manufacturières) actives
que regorge la RD Congo. Il s'agit notamment
de146 :
· BAT CONGO SARL (industrie de Tabac) ;
· BRACONGO (Brasserie et Limonaderie) ;
· BRALIMA SARL (Brasserie et Limonaderie) ;
· CILU SARL (Cimenterie) ;
· CONGO FUTUR (Plastique, biscuiterie, laiterie) ;
· DOVER COSMETICS (Cosmétique) ;
· MAFRICOM (Conditionnement et distribution de lait, et
de savons en poudre) ;
· MARSAVCO SARL (Savonnerie, Huile & Margarine) ;
145AfricaExclusive, Les données sur les
Entreprises industrielles Mises à jours, 2018, consulté sur
www.africaexclusive.net,
le 16 mai 2020 à 13h45.
146Congo virtuel, Entreprises privées
RDC,
www.congovirtuel.com,
consulté le 15 mai 2020 à 11h32.
·
MIDEMA (Minoterie) ;
· PERENCOREP (Production hydrocarbure) ;
· SOCIR SARL (Raffinage Pétrole Brut) ;
· FEMCO (Industrie cosmétique) ;
· GHANDOUR INDUSTRIE (Industrie cosmétique) ;
· MINOCONGO (Minoterie) ;
· NOVA PRODUCT SARL (Huile & Margarine, Biscuiterie,
Cosmétique, Eau minérale) ;
· PLASTICA (Plastique) ;
· TISSAKIN (Emballages) ;
· BOUKIN (Bouteillerie) ;
· CARRIGRES SARL (Matériaux de construction) ;
· CARTOMO (Cartonnerie) ;
· COBEGA (Bouchons) ;
· FRANCOPLAST (Plastique) ;
· PEGAL (Papier et Cartons) ;
· PLASTINOVA (Plastique) ;
· SAFBOIS (Transformation du Bois) ;
· SAVCOKI (Savonnerie) ;
· SOCIETE INDUSTRIELLE DES PLASTIQUES (Plastique) ;
· SOGALKIN (Métallurgie) ;
· AMA Ets (Production de Yaourt) ;
· COMPAGNIE SUCRIERE KWILU NCONGO SARL (Sucrière)
; Etc.
Il sied de renseigner en outre que la RD Congo est le
4ème producteur mondial de diamant. De plus, les cimenteries
dont elle dispose dans le Bas-Congo et dans la Province ex KATANGA ont
dynamisé le secteur secondaire notamment avec la construction en 2017.
On note également la présence des industries
manufacturières en particulier celles des boissons et celles du tabac
dont le dynamisme a impulsé le secteur secondaire en
2016147.
147 Patricia MAKAYA GABOUA, op. cit, page 60.
68
Après ce bref recensement qui vient d'être fait,
on serait tout à fait tenté de se demander pourquoi le pays
demeure dépendant des autres économies et n'exporte en grande
partie que les produits du secteur primaire. La cause est tout à fait
évidente. En abord de ce point nous avons souligné que certaines
branches de production étaient en voie de disparition (celle du textile
notamment) et que certaines usines connaissaient des arrêts de
production. Qui plus est, l'on s'accordera certainement sur le fait que si la
production n'est pas suffisante au niveau national, la tendance sera de combler
le reste par les importations ; ce qui justifierait à notre analyse le
fait que les exportations dans le secteur primaire sont prédominantes
(Au regard des avantages du pays dans ce domaine) et les importations sont de
plus en plus importantes.