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De la standardisation du kwa. D'une esquisse morphologique à  l'orthographe.


par Cyrille TALLA SANDEU
Université de Yaoundé 1 - Master en Linguistique appliquée 2020
  

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INTRODU TION G N RALE

Il nous semble judicieux de faire une présentation de la langue que nous allons explorer, ainsi que sur le sujet. Il nous incombe également de présenter les raisons qui nous ont motivé pour le choix de ce sujet. Nous poursuivrons par la présentation de la situation géolinguistique de ladite langue, ensuite nous donnerons un aperçu historique de la communauté linguistique cible. Nous donnerons après la situation socio-culturelle de la langue, sa situation économique, sa situation dialectale ainsi que sa classification linguistique. Nous indiquerons également l'état et l'importance de la recherche sur celle-ci. Un accent particulier sera évidemment mis sur les approches théoriques et la méthodologie à employer au cours de cette étude ainsi que sur la méthode de travail et les sources de données. In fine, nous présenterons une organisation du contenu de ce travail.

1. JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET

Contrairement à plusieurs langues grassfields, la langue kw ? n'a pas fait l'objet d'un interêt particulier de la part des linguistes. Cette langue a une population très faible et jusqu'aujourd'hui, elle n'a pas fait l'objet d'un réel projet de standardisation même si chaque travail éffectué sur une langue participe à sa standardisation. D'après INS (Institut national de la Statistique (agence du Littoral (2015 :48)), l'arrondissement du Nord-Makombe a une superficie de 734 km2 et compte 3999 habitants avec une densité moyenne de 7,5 habitants au km2. La langue de cette localité est ignorée du grand public et risque de disparaitre.

Néanmoins, notons que E. Brye (SIL) et E. Domche Teko (2000) ont mené une recherche intitulée première évaluation globale de la situation sociolinguistique chez les kwa' (ALCAM : 990), et Tientcheu Tchameni (2008) a été la première et la seule à jeter les prémisses d'une étude scientifique de la langue à travers son mémoire de Master intitulée esquisse phonologique du kw ' (code ALCAM 990) et proposition d'une orthographe.

Compte tenu du statut du kw ? relevé par la Société internationale de Linguistique (SIL), Bitjaa Kody (2004 :513) affirme que : « Les langues camerounaises en grand danger (GD) ont un nombre de locuteurs inférieur à 10.000. Elles ne sont utilisées, ni à la radio, ni dans la musique. ». Puisque le kw ? est une langue nationale, non écrite et en grand danger, nous nous sommes engagé à collecter et à analyser les données afin d'en assurer la sauvegarde et la promotion.

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Nous avons constaté que Tientcheu Tchameni (2008) a commencé le processus de standardisation à travers une analyse phonologique et une proposition de l'orthographe de la langue kw ?. C'est l'une des raisons pour lesquelles nous avons décidé de continuer dans la même lancée en partant des bases morphologiques de la langue pour améliorer l'orthographe du kw ?. Cette amélioration tient en compte les délimitations des mots.

L'une des raisons majeures qui nous a poussé à nous intéresser à cette étude d'amélioration de l'orthographe se situe à trois (03) niveaux, à savoir social, scientifique et personnel. Sur le plan social, l'élaboration de cette orthographe permettra à la communauté kw ? de pouvoir apprendre à lire et écrire leur langue, de voir celle-ci être enseignée dans leurs écoles à leurs enfants et participera à la sauvegarde de ce patrimoine. Sur le plan scientifique, il a été question non pas de s'arrêter au niveau de l'orthographe des graphèmes (consonnes, voyelles et tons) mais de présenter une délimitation des mots basée sur notre étude morphologique. Sur ce même plan, notre travail contribue à la documentation linguistique d'une langue en danger. Au niveau personnel, il a été question pour nous de participer à la sauvegarde d'une langue camerounaise en grand danger de disparition telle que relevé par Bitjaa (2004). Nous voudrions contribuer à notre manière au développement des langues africaines en général, et des langues camerounaises en particulier. Aussi, voudrions-nous confier cette contribution aux locuteurs kw ? et aux linguistes chercheurs, pour leur permettre d'écrire la langue.

Par ailleurs, le contexte sociopolitique actuel qui est le n tre semble être un atout permettant l'utilisation de la langue maternelle pour enseigner les « cultures nationales ». L'importance de la langue première dans la confection et la promotion du « bouquet du multiculturalisme » relevée par Biya (1987 :117) et la mise en place de la Commission nationale pour la Promotion du Bilinguisme et du Multiculturalisme est donc à souligner ici.

Les motivations ainsi présentées, Il est donc important de préciser la question centrale à laquelle nous allons dans notre analyse apporter quelques éléments de réponse. Il s'agit de la problématique de notre étude.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci