4. HYPOTHESE DU TRAVAIL
Etant une réponse provisoire et vraie semblable aux
questions soulevées dans la problématique, les hypothèses
peuvent être vérifiées et confirmées à la fin
de la recherche car, elle relève à la fois de la
probabilité et de la plausibilité.
En ce qui concerne la première hypothèse, nous
postulons que cette loi de 2004 actualisée par la constitution de 2006
modifiée en 2011 était légiférée dans un
contexte des crises politiques multiformes en vue de contrer les visées
hégémoniques des nations étrangères, notamment :
les rwandais, ougandais, burundais ayant profité de l'effondrement de
l'Etat en période des guerres asymétriques imposées
à la RDC par les pays voisins. Cette loi taillée sur mesure avait
comme objectif d'écarter la privatisation des institutions
étatiques par les étrangers au détriment des congolais de
souches.
Pour la deuxième hypothèse liée aux
avantages et inconvenants, cette réforme est à la fois
contradictoire et controversée. Du point de vu avantages, cette loi a
permis la différenciation des populations autochtones contre les
populations d'origine étrangère, dans le sens de n'est pas
permettre aux étrangers de s'intégrer, d'être
intégrés au même titre que les autochtones et
également de privilégier certains postes de commandement aux
congolais d'origines. On peut aussi sans peur d'être contredit dire que
ce principe, est dissuasif pour les émigrés ayans abusivement
habités le territoire national. Ainsi, le non prise en compte des
diasporas congolaises disséminées à travers le monde dont
leurs filiations n'est pas à contester, révèle la limite
de cette réforme.
Enfin, pour la troisième question liée aux
perspectives autrement pistes de solutions, nous pensons que la
possibilité d'accorder la double nationalité doit faire exception
aux diasporas et congolais d'origine malgré, l'acquisition par celui-ci
d'une nationalité étrangère. Pour éviter tout
conflit d'intérêts ou de loyauté, les binationaux seront
privé d'exercer certains droits politiques. Par exemple : ils ne peuvent
pas briguer la magistrature suprême, ni éligible à une
chambre de représentant, voir même nommé premier ministre,
ministre de l'intérieur, ministre des affaires étrangères
pourquoi pas à la tête d'une entreprise publique ?
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5. METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
La méthodologie de la recherche englobe à la
fois la structure de l'esprit et de la forme de la recherche et les techniques
utilisées pour mettre en pratique cet esprit et cette forme. Ainsi,
l'adoption d'une démarche méthodologique dans une recherche
scientifique traduit largement l'évidence selon laquelle la
méthode demeure une démarche intellectuelle de traitement des
données en rapport avec la thématique sous étude et
conditionne, le recours à certaines techniques pour la rendre plus
performante.
5.1. Méthode
La méthode peut être entendue comme étant
la marche rationnelle de l'esprit pour arriver à la connaissance ou
à la démonstration d'une vérité. Autrement dit,
c'est un ensemble d'opérations intellectuelles par lesquelles l'esprit
cherche à atteindre une vérité, à la
démontrer et à la vérifier.9
Pour Jean Gérard Baende Ekungola, « la
méthode est un moyen de connaissance et d'analyse des faits sociaux, qui
régissent le choix des stratégies de vérification et de
données qui servent à vérifier empiriquement les
théories».10
Cependant, toute méthode reste tributaire à la
nature du sujet sous examen, ceci justifie le recours dans la présente
étude de deux méthodes, à savoir : la méthode
comparative et la méthode stratégique.
Pour la méthode comparative, elle est
l'opération par laquelle on réunit deux ou plusieurs objets dans
un même acte de pensée pour en dégager les ressemblances et
les dissemblances. Autrement dit, cette méthode consiste à
rechercher les différences et ressemblances existant entre les
situations qui font l'objet de la comparaison, en interprétant leur
signification et en essayant de découvrir à travers elles des
régularités11.
Dans cette dissertation, la comparaison des reformes
institutionnelles, des lois voir de l'exercice de droit civique adopté
par les Etats dans un monde en mutation permanente permet pour la meilleure
connaissance de faits socio-politique d'identifier la logique des acteurs dans
le champ politique. Ainsi, la méthode comparative nous a soutenue de
tropicaliser la pertinence de cette réforme dans un environnement
marqué par des conflits ethniques, économiques et politiques
multiformes. Elle nous a aidées de
9 R. PINTO et M., GRAWITZ, Méthodes des
sciences sociales, Ed. Dalloz, Paris, 1998, p.24
10 BAENDE EKUNGOLA, J-G., Méthodologie
Scientifique p.241.
11 G.G.ELITE IPONDO, op.cit. p.6
12 Idem, p. 6.
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construire notre modèle d'analyse à partir deux
variables interdépendantes (interne et internationale). Cette
façon de penser et de présenter les faits, ouvre la voie vers
l'adoption de la double nationalité aux congolais de souches et
diasporas avec limitation de certains droits et avantages
réservés principalement qu'aux congolais habitants au pays.
En outre, face à l'évolution de la vie
internationale, cette étude confronte ainsi le droit congolais de la
nationalité à cette dynamique de la vie internationale pour
démontrer d'une part les limites du principe de base, de
l'unicité et de l'exclusivité de la nationalité congolaise
et, d'autre part, les exigences de la double nationalité que traduit et
reflète le développement de la société
supranationale.
Enfin, pour la méthode stratégie, elle
relève du courant individualiste qui considère l'individu comme
élément déterminant de la société. Elle part
de l'idée que les conduites des acteurs ne sont plus vues comme de
simple résultant, prévisible, stéréotypée et
donc reproductible des déterminants structurels, politiques, financiers
ou psychologiques. Leurs conduites sont inventées par les acteurs et,
dans un contexte précis, construites en vue de certains buts.
Dans le cadre de cette étude, l'analyse
stratégique se matérialise par le fait que la loi de 2004
actualisée dans la constitution de 2006 et modifier en 2011 était
élaborée dans un contexte des crises politiques multiformes avec
comme stratégie d'écarter les nations étrangères
aux postes de commandement. Le principe de l'unicité et de
l'inclusivité de la nationalité congolaise a bloqué
officiellement les populations étrangères de s'en emparer de tous
les postes éligibles ou de directions. C'est cette dernière qui
motive les élites politiques à développer des
stratégies au fil de l'évolution de l'environnement politique du
pays pour contraindre les pays voisins de balkaniser mais également de
faire la prédation des richesses nationales.
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