2.1.4.4 AGRICULTURE ET TRANSFERT DE LA MAIN D'OEUVRE
VERS L'INDUSTRIE
La notion de surplus de la main d'oeuvre été au
centre des développements sur l'impact de l'agriculture sur le reste de
l'économie en se basant sur l'observation empirique, les
économistes du développement de la première
génération ont essayé de formaliser les différents
mécanismes à travers lesquels l'excédent de la main
d'oeuvre du secteur agricole est transféré vers le reste de
l'économie.
Le cadre de l'analyse se fait généralement
à travers un modèle bi-sectoriel. Ils mettent en évidence
deux secteurs dans l'économie : un secteur traditionnel, de substance ou
encore agricole et un secteur moderne ou non agricole. Les premiers
éléments de ces analyses se retrouvaient déjà au
18e Siècle.
RICARDO (1871) dans The Principe of Political economy and
taxation, a présenté le plus connu des premiers modèles.
Il part de deux hypothèses : présence d'un secteur agricole
à rendements décroissant et existence d'une main d'oeuvre
sous-employée dans ce secteur. Ricardo affirme que le secteur industriel
put recruter dans le secteur agricole sans qu'ils y ait une hausse de salaire
dans le secteur urbain ou le secteur rural.
22
La version moderne des modèles bisectoriels a
été initiée par l'économiste LEWIS (1955). Il
considère ainsi deux secteurs dans l'économie. D'une part le
secteur moderne, développé, capitaliste dans lequel il existe un
marché bien structuré. Et d'autre part le secteur traditionnel
qui comprend principalement l'agriculture.
Dans son modèle classique d'économie durable,
LEWIS établit, à travers le marché du travail un lien
entre la main d'oeuvre sous-employé et bon marché du secteur
agricole et le niveau de salaire dans le secteur industriel. Le secteur
industriel ou encore secteur avance utilise du capital qui peut être
accumulé tandis que le secteur agricole utilise une faveur de production
qui ne peut être accumulé, la terre.
Les travailleurs du secteur agricole ont une
productivité faible, voir nulle plusieurs employés exercent une
activité qui aurait par l'être par un seul. L'économie
dispose ainsi d'un excèdent de main d'oeuvre. L'expression « offre
illimitée de main d'oeuvre )) employée par LEWIS se justifie
ainsi par cette abondance de main d'oeuvre non qualifiée.
Pour Lewis (1955) le développement consiste dans la
« réduction progressive du secteur archaïque et le
renforcement du secteur moderne )) bien que le surplus de main d'oeuvre soit
observé aussi bien dans le secteur traditionnel que dans le secteur
moderne, dans le secteur traditionnel, il est déguisé.
En cas sens qu'une partie de la main d'oeuvre peut y
être extraite sans que la production agricole n'en pâtisse, les
travailleurs n'auront qu'à augmenter leur volume du travail. Le secteur
moderne va embaucher dans le secteur de subsistance grâce à un
salaire un peu plus élevé mais qui reste tant de même que
la productivité marginalité des travailleurs est
supérieure au salaire. Un profit sera ainsi dégagé. Ce
profit sera réinvesti par les capitalistes, ce qui accroitra la
productivité marginale et permettra d'entamer une nouvelle embauche.
Ce cycle se poursuivra jusqu'à l'égalisation du
salaire et de la productivité marginale du travailleurs. Il en
résultera enfin de compte que
23
tout le surplus de main d'oeuvre du secteur de subsistance
sera absorbé par le secteur moderne. Cette baisse conséquente de
la main d'oeuvre dans le secteur de substance y entrainera une hausse de
salaire. De même, dans le secteur moderne, les salaires vont
s'élever. Ce modèle de LEWIS, met l'accent sur la part croissante
des profits dans le revenu national, lié à la progression du
secteur capitaliste. L'élévation du taux d'investissement permet
une croissance rapide.
A la suite de LEWIS, FEI et RANIS (1904) vont montrer qu'en
transférant le surplus de main d'oeuvre de l'agriculture vers
l'industrie, l'économie peut complétement se développer.
Ils vont modifier ou améliorer certaines hypothèses du
modèle de LEWIS. L'absorption du surplus de main d'oeuvre est due
à la modification de la répartition des productions et ils
n'admettent pas que les travailleurs du secteur agricole aient
productivité marginale quasi nulle.
Pour foi et RANIS, le transfert de main d'oeuvre doit
être précédé d'une augmentation de la production
agricole. Le taux auquel cette main d'oeuvre est transférée
dépend du taux de croissance de la population, de la qualité des
progrès techniques dans le secteur agricole et la croissance du stock de
capital dans le secteur industriel. Ces différentes approches du
rôle de l'agriculture imitent cette dernière au rôle d'un
secteur uniquement au service des autres pour l'atteinte du
développement. Le secteur agricole doit fournir aux autres secteurs les
ressources nécessaires à leur développement.
Ainsi, le secteur agricole n'est pas en soi un moteur de
croissance et de développement économique, mais il permet de
réaliser le développement avec ses conceptions, la naissance et
le développement renvoient à une « modernisation » de
l'économie, le secteur agricole s'y intègre difficilement son
rôle est d'annoncer le développement global de l'économie
et en suite de s'éclipser ?
Mais de plus en plus des arguments plus récents
plaident en faveur d'un développement du secteur agricole entant que
secteur d'activité propre.
24
L'agriculture pourrait ainsi contribuer directement et
à la croissance et au développement.
|