3°) Aspect des oeufs de
strongles à la coproscopie
L'oeuf est elliptique, à coque ovulaire, mince et
grisâtre, avec à l'intérieur, une membrane vitelline. Dans
cette double paroi, on trouve un plus ou moins grand nombre de
blastomères grisâtres, noirâtres ou brunâtres (figure
5). La dimension des oeufs va de 55 à 100 um de long sur 25 à 35
um de large environ (sauf les oeufs de Nematodirus qui sont beaucoup plus
grands, au moins 72×150 um) (LARRAT R., 1988). L'identification des genres
est possible grâce à la coproculture, d'après des
critères morphologiques de la larve infestante (PAUTRIC-THOMAS,2003).
Figure
5:Photographie d'un oeuf de strongle
(OLLAGNIER, 2007)
4°) Cycle
évolutif des strongles (cycle de Haemonchus
longistipes)
Tous les strongles en cause dans les strongyloses
gastro-intestinales des ruminants ont un cycle évolutif direct, sans
hôte intermédiaire (monoxène) et possèdent deux
phases distinctes, une phase libre dans le milieu extérieur et une phase
parasitaire chez l'animal(ALEXIA, 2010).
a- Phase libre
Les oeufsrejetés à l'extérieur dans les
fèces éclosent, évoluent par deux stades
intermédiaires et aboutissent au stade L3, larve infestante.
L'évolution se fait entre 4 et7 jours. Ces larves résistent entre
12 heures et 7 jours dans le milieu extérieur ; les conditions les plus
favorables à leur survie sont un degré hygrométrique
élevé et un abri dusoleil. C'est donc en saison des pluies que
les meilleures conditions existent, en pleine saison sèche, l'oeuf peut
ne pas évoluer.
b- Phase parasitaire
Les larves L3 ingérées par un dromadaire
poursuivent une seconde phase interne. Elles migrent dans la muqueuse de la
caillette. L'évolution de cette étape n'a pas été
décrite chez le dromadaire. Elle est vraisemblablement voisine de celle
connue chez Haemonchus contortus: mue dans la muqueuse en stade L4 qui
retourne à la surface de la caillette, évolue vers un stade L5
puis en stade adulte. La période prépatente serait de 1 à
2 semaines (GRABER, 1983).
RICHARD (1989) souligne l'existence vraisemblable d'une phase
d'hypobiose chez le dromadaire. En effet, toujours selon RICHARD (1989),
certains auteurs ont constatés une augmentation des dromadaires
infestés et du nombre d'oeufs présents dans les fèces au
cours de la seconde moitié de la saison sèche alors que les
conditions de milieu sont très défavorables à
l'évolution des oeufs. La levée du phénomène
d'hypobiose après ingestion pourrait expliquer ces augmentations.
Figure 6: cycle
évolutif de strongle :Haemonchus longistipes
(RICHARD, 1989)
5°) Symptômes et
pouvoir pathogène
Chez tous les dromadaires infestés, les manifestations
des strongyloses sont assez semblables. Le poly parasitisme étant si
fréquent, il n'est pas aisé d'isoler la symptomatologie de chaque
espècede parasite de strongle. Cependant d'après FAYE(1997),
l'essentiel de l'effet pathogène des strongles est dû à
Haemonchus longistipes et àTrychostrongilussp.
Les symptômes se résument en sont une faiblesse
générale avec baisse de la production laitière chez les
femelles, un amaigrissement progressif, le pica et parfois des
mortalités. Des troubles hématologiques sont aussi
observés (DAKKAK et al, 1987). Comme chez les autres ruminants,
la pathogénie est due aux différentes actions des parasites
(action mécanique, traumatique ...) (Figure7).
Figure 7 :
Schéma simplifié de la pathogénie des strongles
digestifs
(Hennon, 1993 cité par ALEXIA, 2010)
6°)
Epidemiologie
Selon GRABERet al(1983) et TAGER KANGAN (1986), les
Strongyloses digestives sont des maladies de pâturage à
caractère saisonnier. L'infestation se fait par les larves, en saison
des pluies généralement, lorsque la nourriture est
constituée d'herbe au lieu de feuilles d'arbres et d'arbustes (FASSI,
1987).TAGER-KAGAN (1986), dans une étude au Niger a bien montré
ce phénomène (figure 8), avec un taux d'infestation et du nombre
d'oeufs plus élevé en saison de pluie (Juin à Octobre)
par rapport à la saison sèche.
RICHARD(1986) souligne que les autres facteurs
épidémiologiques sont mal connus chez le dromadaire. Le sexe, la
race, le stade physiologique n'ont pas été mis en évidence
chez le dromadaire. Cependant l'âge semble jouer un rôle,
même si les rares observations ne concordent pas, RICHARD (1989) rapporte
que pour certains auteurs, les animaux âgés seraient plus
sensibles mais pour d'autres, ce sont les jeunes qui sont plus sensibles.
Figure 8:
Évolution des taux d'infestation et du nombre moyen d'oeufs de strongle
par gramme de fèces
(TAGER-KAGAN et al, 1986)
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