1.8. Financement des PME par les banques : contraintes
des firmes et limites de la coopération
Souvent considérées comme une priorité
nationale en raison de leur contribution à la création d'emplois,
les PME de Kisangani connait des difficultés financières
chroniques. Le déséquilibre de leurs structures de bilans n'est
cependant pas attribuable aux seules spécificités
endogènes de ces firmes ; il provient également des
problèmes rencontrés par les PME pour établir des
relations coopératives avec les banques. Le manque de fonds propres et
les risques qui accompagnent un surendettement à court terme ne pourront
en effet être résorbés que si les
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intermédiaires financiers acceptent de réviser
leurs critères d'octroi du crédit qui désavantagent
actuellement les unités de petites dimensions44.
1.9. Non prévision de la sous-traitance
Le non prévision de la sous-traitance dans les contrats
des marchés publics décourage les PME et aussi ne facilite pas le
développement économique non seulement de la province de la
Tshopo mais aussi de la RDC tout entier. Ouvrir une voie de sous-traitance dans
les marchés publics faciliterait aux PME d'avoir accès à
la commande publique.
La République Démocratique du Congo
connaît depuis une décennie, une relance de son économie,
principalement dans les secteurs des mines, des hydrocarbures, des
infrastructures et des télécommunications. Cependant, cette
relance ne s'accompagne pas d'un développement intégral attendu
par le peuple congolais.
En effet, à Kisangani et partout en RDC un grand nombre
d'investisseurs étrangers se sont intéressés à ces
secteurs clés de l'économie nationale, soit directement par des
entreprises filiales des multinationales, soit indirectement par des
entreprises congolaises à capitaux étrangers.
Elles exécutent à la fois les activités
principales et les activités qui leur sont annexes ou connexes seules ou
par des entreprises étrangères recrutées par elles. Cette
situation ne laisse pas d'espace aux entreprises congolaises à capitaux
congolais constitués essentiellement des PME. Elle occasionne un manque
à gagner au Trésor public, ne favorise pas la promotion de
l'emploi des congolais et gène l'émergence de l'expertise
nationale par la fuite des capitaux congolais vers
l'étranger45.
La RDC soucieuse de l'émergence de ses PME avait
promulgué la loi fixant les règles applicables à la
sous-traitance dans le secteur privé, la loi visant à rendre
obligatoire la sous-traitance des activités annexes et connexes de
l'activité principale et à la réserver, quelle que soit sa
nature, aux entreprises congolaises à capitaux congolais en vue d'en
assurer la promotion et favoriser ainsi l'émergence d'une classe moyenne
congolaise.
Elle poursuit la protection de la main-d'oeuvre travaillant
dans les entreprises de la sous-traitance, la création de l'emploi pour
les nationaux et l'élargissement de l'assiette fiscale au profit du
Trésor public. La présente loi trouve son fondement dans
l'article 35 alinéa 2 de la Constitution du 18 février 2006 telle
que modifiée et complétée par la Loi n°11/002 du 20
janvier 2011 portant révision de certains articles de la Constitution de
la République Démocratique du Congo.
44 Revue internationale P.M.E. Économie et gestion de
la petite et moyenne entreprise Le financement des PME par les banques :
contraintes des firmes et limites Nadine Levratto Volume 3, numéro 2,
2005.
45 Exposé du motif de la loi 17/001 du 08 février
2017 fixant les règles applicables à la sous-traitance dans le
secteur privé-RDC
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