CHAPITRE 3 :
STABILITE MONETAIRE ET PERSISTANCE DE LA DOLLARISATION
DE L'ONOMIE CONGOLAISE
Apres avoir abordé les théories
générales sur la monnaie, la dollarisation ainsi que les
différents cadres qui régissent la politique monétaire de
la banque centrale du Congo ; il nous parait utile de vérifier
empiriquement nos hypothèses de base.
En effet, dans ce chapitre il sera question d'étudier
les facteurs explicatifs de la persistance de la dollarisation de
l'économie congolaise et de vérifier leurs évolutions
durant la période sous-études.
SECTION 1 : PRESENTATION DES DONNEES
Nous présentons nos données en fonction de notre
problématique ; en ce qui concerne le taux de change, nous
utilisons la cotation à l'incertain, quand à ce qui est de la
masse monétaire, nous l'exprimons en CDF et le taux d'inflation en
pourcentage.
1.1. ANALYSE DE LA STABILITE MONETAIRE
1.1.1.EVOLUTION DE LA MASSE MONETAIRE
Tableau N01 : Evolution de la masse
monétaire de 2009 à 2018
(En milliard de CDF).
Année
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
2015
|
2016
|
2017
|
2018
|
M2
|
1544
|
2010
|
2444
|
2953
|
3471
|
3948
|
4355,8
|
5337,8
|
7610
|
9789
|
Source : Élaboré
par nous-mêmes à partir des données tirées des
différents rapports annuels de la BCC de 2009 à 2018.
Nous remarquons que l'offre de la monnaie nationale
n'était pas figée pendant les années sous études se
caractérisant par un accroissement brutal suite à la
volatilité du taux de change durant la période.
Graphique N001 :
Évolution annuelle de la masse monétaire 2009-2018
(En milliards de CDF)
Source : l'auteur sur base des données de la BCC
Au cours de l'année 2009, un ralentissement de
l'expansion de la masse monétaire a été observée,
l'ensemble des moyens de paiements s'étant accru de 48,2 % contre 58,1 %
en 2008 ». De surcroit, « L'accroissement de la masse
monétaire s'est ralenti en 2010. Il a été noté une
hausse de 30,1 % de l'offre de monnaie contre 48,2 % en 2009.
Cette augmentation a concerné essentiellement les
billets en circulation et les dépôts en devises des
résidents. Principales composantes de la masse monétaire, la
circulation fiduciaire et les dépôts en devises se sont accrus
respectivement de 28,3 % et 22,7 % ». En 2011, « La masse
monétaire au sens strict a été en deçà de la
programmation monétaire.
En effet, elle s'est établie à 789,8 milliards
de CDF contre 826,8 milliards programmé.
L'évolution du stock monétaire a
été caractérisée par des baisses au premier et au
troisième trimestre. La première est expliquée
essentiellement par la chute des créances sur le secteur privé et
du crédit net à l'Etat, tandis que la seconde période
tient à la forte détérioration de la position
extérieure nette du système bancaire ». S'agissant de
l'année 2012, « La masse monétaire s'est établie
à 2.956,7 milliards de CDF, soit un accroissement de 21,0 %,
supérieur à une hausse programmée de 18,8 %.
Une baisse de la masse monétaire a été
observée consécutivement à celle des Avoirs
extérieurs au mois de janvier 2012. A partir de ce mois, la hausse a
été enregistrée bien que globalement, elle a
évolué en deçà de la programmation ». « A
la fin de l'année 2013, la masse monétaire s'est établie
à 3.493,5 milliards de CDF, soit une augmentation de 18,3 % contre 20,8
% en 2012.
Cette évolution est essentiellement expliquée
par celle des avoirs intérieurs, laquelle a enregistré une hausse
de crédit en faveur du secteur privé. Par ailleurs, la
décélération de la masse monétaire notée par
rapport à 2012 est expliquée par celle des avoirs
extérieurs nets induite par une hausse modérée des
Dépôts en devises ».
En ce qui concerne le comportement de cet agrégat, il
sied de notifier qu'en 2014 elle « s'est accrue de 13,6 % par rapport
à son niveau de 3.493,2 milliards, d'une année auparavant. Cette
création monétaire est l'effet conjugué des avoirs
extérieurs net et des avoirs intérieurs nets ». « En
2015, la masse monétaire s'est accrue de 9,8 %, se situant à
4.354,8 milliards de CDF.
Cette hausse résulte principalement de l'accroissement
des avoirs intérieurs nets. Toutefois, l'accroissement enregistré
au cours de l'année sous revue constitue une
décélération par rapport à celui de 13,5 %
observé une année auparavant ». Enfin, « la masse
monétaire s'est accrue de 21,8 %, s'établissant à 5.304,6
milliards de CDF.
Cette hausse de l'offre provient principalement de
l'accroissement des avoirs intérieurs nets, impulsé par les
créances sur le secteur privé. Cette hausse de la masse
monétaire, en décélération de 6,2 points de
pourcentage par rapport à 2015, a été au-delà de la
croissance projetée de 7,7 % ».
Il ressort de ce graphique que la politique monétaire
de la RDC durant la période reconnue dans le cadre de cette étude
a enregistrée de progrès significatifs. En ce qui est de
l'évolution de la masse monétaire, Il en découle que la
masse monétaire qui valait 501,7% en 2000 a conduit à un taux
d'inflation équivalent à 511,21% la même année.
Noter que c'est avec l'assainissement du cadre
macroéconomique congolais que la moyenne du taux d'inflation durant la
période sous examen s'est établie à 51,4%.
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