1.3. EVOLUTION, ANALYSE ET PERFORMANCE DES REGIMES DE
POLITIQUE MONETAIRE DE LA RDC
Une certaine évolution a été notée
dans le régime de politique monétaire en RDC. Nous
présentons ci-après l'évolution récente qui part de
l'abandon de l'usage des instruments directs effectué en 2001.
1.1.6. Abandon des instruments directs de la politique
monétaire
La politiquemonétairedelaBanqueCentraledu
Congoaconnudesmutationsstructurellesimportantesvisantl'amélioration
del'efficacité depuis l'année 2001.
Cesréformesontconcernéprincipalementlescadres
conceptueletopérationnel ainsique ledispositifdesurveillance dela
politique monétaire.
Avant 2001,la Banque Centrale du Congo utilisait
plusieursinstruments d'encadrementdirect tels que les
plafondsdetauxd'intérêt ainsi que les restrictionsquantitativessur
lecréditbancaire(plafondderefinancement,
capacitéderefinancement).
Ces instruments ont étouffé
ledéveloppementducréditaumomentmêmeoùlepaysavaitbesoindes
capitauxpourfinancer
lareconstructionnationaleetl'activitééconomique.
Parailleurs,dansuncontexted'absencededisciplinebudgétaire,lacapacité
desdits instrumentsà régulerla liquidité était
extrêmement limitée.
C'est ainsi
qu'undiagnosticducadregénéraldelapolitiquemonétaireetde
change,unprocessusderestructurationducadredelapolitiquemonétairea
été enclenchéaprès unprélude
constituéessentiellementdu démantèlement des plafonds des
taux d'intérêt bancairesen1998.
1.1.7. Adoption du régime de change
flottant
Avec la chute des réserves de change du pays suite
notamment à la guerre qui a paralysé le pays en 1996, la Banque
Centrale était devenue incapable de soutenir son taux de change. En
conséquence, il s'est développé un marché de change
parallèle dont le cours s'écartait énormément du
marché officiel.
Afin d'éliminercesdistorsions,
lesquellesamplifiaientlerythmededépréciationmonétaire,lerégimede
changeflottantaétéadoptéetladétention des devises
aétélibéralisée
en2001.Cesmesures,soutenuesparuneréformedelapolitiquebudgétaire,
ontpermisderéduireconsidérablementlerythmededépréciationmonétaire.
L'unification
dumarchédechangeasensiblementdiminuél'écartentrele
coursdechangeparallèleetlecoursindicatif.
Cetécartestpresquenulà l'heureactuellealorsqu'ilétait
supérieurà 350 % en2000.
1.4. DEFINITION CLAIRE DE L'OBJECTIF PRINCIPAL DE LA
POLITIQUE MONETAIRE
Avant2002, il y avait une absence
declartédanslesattributionsdelaBanque Centrale du Congo notamment en
matière de politique monétaire. Sa mission allait jusqu'au
développement économique, mission dont la banque centrale ne
saurait atteindre. Cela s'explique par faute d'instruments monétaires
appropriés.
Aveclapromulgation delaloin°005/2002du
07mai2002surlaBanqueCentraleen2002,uncontenuclair
aétédonnéàlamissionprincipaledelaBCC,
ensonarticle3,qui stipulait quelamission premièredel'Institut
d'Emissionestdedéfiniretdemettreenoeuvrelapolitiquemonétaire du
pays dont l'objectif principalest la stabilité du
niveaugénéraldes prix.
En conséquence, desindicateursprécisont
étéétablispourmesurerlesperformances
del'actiondelaBCCauregard de la loi.
1.4.1. CONSECRATION DE L'AUTONOMIE ET DE
L'INDEPENDANCE DE LA BANQUE CENTRALE
La même loi sus évoquée, renforcée
plus tard par la Constitution de la République de 2006 (article 176) va
consacrer l'autonomie et l'indépendance de la Banque Centrale du Congo.
Jusqu'en2002,la BanqueCentrale était certes autonome,maisleGouvernement
détenaitdeslargespouvoirssur l'orientation delapolitique
monétaire etdesactivitésdelaBanque.Desmembresdu
Gouvernementsiégeaient auConseild'Administration de la Banque.
(Règlementation de change en République
Démocratique du Congo, articles 1à 3.)
A cet effet, lesmembres du Gouvernementnepouvaient
plussiégerdans les instancesdirigeantes de la Banque Centrale et une
interdiction a été faite à la Banque Centrale
d'accorderdescréditsà l'État pour mettre finà la
dominance budgétaire. Par ailleurs, un processusderecapitalisation de
la Banque aétéenclenchépourrenforcer son assise
financière.
1.4.2. Précision des objectifs
intermédiaire et opératoire
A partir de 2005, grâce à une bonne
compréhension des mécanismes de transmission de la politique
monétaire, la base monétaire et la masse monétaire ont
été choisies respectivement comme objectifs opérationnel
et intermédiaire. Comptetenudupoidsdeladollarisationde
l'économie,uneattentionparticulière a été
accordéeaucanaldutauxde
changedanslecadreanalytique.Parailleurs,undispositifdesprévisionsdes
facteursautonomesdelaliquiditéaétémisenplaceen2008pourorienterles
interventions de la Banque surlemarchémonétaire.
1.4.3. Coordination des politiques
macroéconomiques
Danslecadredurenforcementdelacoordination entrelespolitiques
macroéconomiques,
laBCCad'abordréorganisé,en2009,sastructure
interneetdedécisionenvuedefaciliterenpremierlieulacoordinationde
lapolitiquemonétaireetcelledechange.Danscecontexte, uneDirection
GénéraledelaPolitiqueMonétaireetOpérationsBancairesaétécrééeet
lesinterventionssurlesmarchésmonétairesetdechangesontdésormais
conduitespar uneseuleDirectiondes OpérationsBancaireset des
Marchés.
LaBCCetleministèredesfinancessesontemployésàrechercher
lacoordination despolitiquesmonétaireetdechangeaveclapolitique
budgétaire.Uncadredecoopérationinterinstitutionnelleaétécrééàceteffet,
regroupantlesministèresdesfinances etdubudgetainsiquelaBCC.Ce
cadrepermet,nonseulementunemeilleurecirculationd'informations,mais
aussidesconcertationsrégulièresenvuedel'harmonisationdesdécisionsen
matière des politiques macroéconomiques.
Aussi, au plus haut niveau, d'autres concertations avec le
chef du Gouvernement ont permis le renforcement de la coordination entre la
politique monétaire et les politiques structuro sectorielles.
Lesfruitsdel'améliorationdelacoordinationontéténotammentl'obtention
desbonsrésultatsenmatièredestabilitéducadremacroéconomiquelesquels
ont facilitél'atteinte du point d'achèvement de l'Initiative PPTE
en juin 2010.
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