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Ressources minières et croissance économique en RDC.


par Fanny Kabwe omoyi
Université de Yaoundé 2 - Master en économie monétaire 2014
  

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CHAPITRE II. RESSOURCES MINIERES ET CROISSANCE ECONOMIQUE : UNE EVIDENCE EMPIRIQUE AVEREE

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Toutes les théories précédemment citées mesurent l'impact des ressources par la part desexportations de ressources naturelles dans le PIB ou dans le total des exportations. Ainsi, un pays qui exporte beaucoup de pétrole est un pays qui a d'importantes dotations en pétrole (Stijns, 2005). Les hypothèses de Sala-I-Martin et Subramanian (2003) et celles de Isham et al. (2004) sont vérifiées que si lesressources naturelles ont un impact significatif sur la croissance.

Par ailleurs, Sachs et Warner (1997, 2001) trouve qu'il existe une relation négative entre la croissance économique et l'abondance des ressources naturelles. Cette abondance des ressources naturelles est mesurée par le ratio des exportations des matières premières agricole, minérales sur le PIB réel par habitant. Leur modèle de spécification provient de l'analyse de Barro et Sala-I-Martin, 1995 ; Delong et Summers, 1991 ; Mankiw et al., 1992 ; King et Levine, 1993 ; Knack et Keefer , 1995).

Pour Bulte et al. (2005), les ressources naturelles ont un impact positif et significatif sur les indicateurs de développement humain qu'à travers des bonnes institutions. Dans le cas contraire, l'impact est négatif. Plus récemment, Avom et Carmignani (2010) montrent que la hausse du niveau de croissance se traduit par une faible dépendance à l'égard des matières premières.L'impact des matières premières au développement social passe par le revenu et ce dernier, lors qu'il est mal distribué aura qu'un apport marginal. La qualité des institutions encourage la croissance et les investissements (Leite et Weidmann, 1999). Les faibles indicateurs de qualité des institutions prédisent un risque élevé de violences civiles (Fearon, 2011). Ces résultats nous permettront de valider empiriquement la relation ressources minières et croissance économique en RD.Congo.

SECTION I.DONNEES ET METHODE UTILISEES

§1. Données utilisées pour expliquer la croissance économique

La notion de développement économique englobe de façon interactive les revenus, la productivité, la santé, l'éducationmais également la distribution de ces variables au sein d'une population (Marmot et al, 2008). Nous définissons le développement social comme la combinaison du revenu de santé et de l'éducation (Avom et Carmignani, 2010). Comme le font remarquer Bulte et al. (2005), la croissance ne mesure qu'une dimension du bien-être humain. Les matières premières empêchent le développement social et cet effet négatif est dû aux répartitions inégales et de la volatilité (Avom et Carmignani, 2009).

Certes, il existe une relation entre le niveau de revenu et les indicateurs de développement. Mais, il n'existe pas de relation linéaire entre la croissance du revenu ou même le revenu et la réduction de la pauvreté, des inégalités et d'autres indicateurs sociaux.

Dans ce cas, quelle est l'impactdirect des ressources minières sur la croissance économique ? Pour le mesurer, nous adaptons le modèle de croissance utilisé par Sachs et Warner (1997). Ils procèdent en utilisant un modèle de croissance économique, tout en incluant : le capital humain, le capital physique, le capital financier et les ressources naturelles. Nous n'allons pas inclure toutes les ressources naturelles mais plutôt la rente minière. Cette variable d'analyse est plus utilisée dans la littérature récente7(*).

Nous considérons la R.D.Congo dont la part des exportations des minerais est supérieure à 50% dans la croissance économique pour la période 1980-2012. Nous introduisons dans notre spécification la variable la rente minière pour contrôler l'effet des ressources minières.En plus des variables explicatives, nous ajoutons dans la spécification économétrique les variables des déterminants classiques de la croissance telles que l'épargne, l'investissement, les dépenses de consommation (capital physique), l'inflation (capital financier). Pour évaluer le niveau de santé et d'éducation, nous prenons en compte l'espérance de vie à la naissance et le taux d'alphabétisation global (capital humain). L'approche adoptée dans le cadre de cette étude se fonde sur le modèle de croissance économique deMankiw, Romer et Weil (1992). Ils reprennent les fondements du modèle de Solow (1956) dans lequel ils incorporent le concept de capital humain. Deux types de capital sont alors inclus : le capitalphysique et le capital humain.

L'ensemble de ces variables provient de la base World Development Indicators (WDI, 2013),et World Banks (WB, 2012).

Les variables utilisées sont décrites dans le Tableau 2 ci-dessous :

VARIABLES

Croissance du PIB/hab

Le taux de croissance du PIB per capita mesure la vitesse de l'accroissement de la richesse par habitant ;

Capital physique

· L'investissement : la Formation Brute de Capital Fixe (FBCF) en pourcentage du PIB, cette variable inclut les améliorations foncières ; usines, machineset achats d'équipement ; la construction des routes, chemins de fer, y compris des écoles, des bureaux, des hôpitaux, des logements résidentiels privés, et des bâtiments commerciaux et industriels ;

· L'épargne nationale est la somme de l'épargne publique et privée  et les dépenses de consommation qui est une variable qui détermine le poids des secteurs public et privé dans l'économie ;

Capital humain

Le taux de croissance annuelle du capital humain, considéré par la théorie de la croissance endogène comme une source intérieure de croissance économique, le capital humain est une notion de nature multidimensionnelle qui nécessite l'utilisation de plusieurs variables influençant la mise en valeur des ressources humaines, notamment les variables relatives à la santé, au niveau d'éducation ou à la qualité de la main-d'oeuvre. Toutefois, dans le cadre de cette étude, il est mesuré par le taux d'alphabétisation global et l'espérance de vie à la naissance ;

Rente minière

Larenteminière,ourenteéconomique,estladifférenceentrelesrevenusgénérésparl'activité minièreetles coûts imputésàl'activité,cesderniersincluantlarémunérationnormaledufacteurcapital.

Capital financier

La stabilité macroéconomique mesurée par le taux d'inflation est définie par la variation annuelle de l'indice des prix à la consommation.

Guerre civile

L'absence ou la présence de la guerre civile, noté par WAR. La guerre étant une variable factice (dummy variable), elle prend la valeur 0 en période de paix et la valeur 1 en période de guerre. Son coefficient permettrait de mesurer l'impact de la présence des guerres civiles sur la croissance économique en RDC.

Notre stratégie d'estimation consiste à évaluer la sensibilité de la rente minière sur la croissance du PIB réelet à l'ensemble des variables exogènes introduites dans le tableau ci-dessus.Ce tableau mentionne les variables de bases qui permettent l'explication de la croissance économique. En générale, les variables sont prises dans l'analyse de Sachs et Warner (1997), que nous avions adaptées dans le modèle de Mankiw et al. (1992).

* 7 Voir Avom et Carmignani (2010)

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