2.3. Ressources minières et
qualité des institutions
Dans un pays riche en ressources minières, les
principaux obstacles à la croissance des investissements sont
l'instabilité macroéconomique et la fragilité des
institutions, ainsi qu'un cadre juridique et réglementaire peu favorable
au développement du secteur extractif. Comme le font remarquer Leite et
Weidmann (1999), d'importantes dotations en ressources naturelles favorisent le
développement de la corruption et ont donc un impact négatif sur
la qualité des institutions. Les auteurs tels que Halvoret al.(2002),
Bulte et al. (2005) mentionnent que les mauvaises institutions sont sources de
la malédiction des ressources naturelles, alors que Sachs et Warner
(1997) affirment que la qualité des institutions n'est pas à la
base de la malédiction des ressources naturelles.
Dans ce sens que Jensen et Wantchekon (2004)
établissent dans leur analyse l'existence d'une relationnégative
entre la richesse en ressources naturelles et le niveau de démocratie
des pays africains des années 90. Ils trouvent que les pays pauvres en
ressources naturelles tels que le Bénin ou le Mali réussissent
à établir la démocratie tandis que les pays riches en
ressources naturelles, à l'exemple du Gabon, du Nigeria, ou du Cameroun
présentent de faibles niveaux de démocratie. Les auteurs
observent que ce comportement se vérifie en moyenne dans l'ensemble des
pays africains. Ceci pourrait-il s'expliquer dans le cas de la
R.D.Congo ?
Les institutions sont certes importantes, mais elles ne
constituent pas le seul facteur à prendre en compte. De nos jours, les
obstacles au développement économique dans les pays les plus
pauvres sont bien plus complexes que des carences
institutionnelles.Plutôt que de se concentrer sur l'amélioration
des institutions en Afrique subsaharienne.
Il serait judicieux de se concentrer davantage à
l'amélioration de la santé, à la gestion de
l'épuisement des élémentsnutritifs des sols et à la
construction de routes supplémentaires qui permettraient aux populations
isolées d'accéder aux marchés régionaux et aux
zones portuaires (Sachs, 2003).Cette analyse se construit de cette
manière qu'au-delà des institutions, le développement de
la R.D.Congo est-il possible avec l'utilisation efficace des ressources
minières ?La mise en valeur des ressources minières pour le
développement économique d'un pays n'est pas automatique, la
croissance du PIB du secteur primaire n'entraine pas nécessairement la
mutation de son économie vers la transformation et les services, vers la
création d'emplois et vers une croissance mieux partagée mais la
ressource connue potentielle du sous-sol d'un pays peut-être à la
fois la source de difficultés et de fragilité et
l'espérance de son avenir.
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