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Ressources minières et croissance économique en RDC.


par Fanny Kabwe omoyi
Université de Yaoundé 2 - Master en économie monétaire 2014
  

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§2. Divers canaux de transmissions des ressources minières

Cette étude est plus particulièrement axée sur trois canaux de transmissions. Tout d'abord les ressources naturelles associées à la malédiction, les influences que peuvent avoir la volatilité des prix de matières premières sur le développement, la qualité des institutions et les guerres civiles.Le troisième canal fera l'objet du chapitre trois.

2.1. Les ressources naturelles associées à la malédiction

Les analyses sur le type de ressources naturelles aboutissent à un quasi-consensus selon lequel les résultats indiquent que les ressources naturelles agricoles ne sont pas associées à la malédiction des ressources naturelles (Van der Ploeg, 2007 ; Omgba, 2010). Les ressources minières sont les plus susceptibles d'être associées à la malédiction des ressources naturelles. Isham et al. (2004) distinguent deux types de ressources : les ressources « point source » et les ressources « diffuse ». Il s'agit notamment du pétrole et des minerais ; le café et le cacao (Omgba, 2010). Les ressources minières et hydrocarbures présentent la plus forte probabilité d'occurrence de la malédiction (Ross, 2004 ; Manzano et Rigobon, 2006 ; Alexseev et Conrad, 2009).

En conséquence, les minerais se placent au centre des débats sur la malédiction des ressources naturelles ou de l'évaluation des performances des pays riches en ressources naturelles, de l'importance des revenus disponibles, de la volatilité plus importante des cours des matières premières, ainsi que de l'enjeu stratégique que constituent ces ressources (Alexseev et Conrad, 2009).

2.2. Analyse conceptuelle de la volatilité des prix des matières premières

Les premières explications sur la malédiction de ressources naturelles, posel'hypothèse selon laquelle, dans le long terme, la fluctuation de prix des matières premières constituent un handicap pour la croissance économique (Singer, 1950 ; Hirschman, 1958 ; Brohman, 1996).

L'exportation des matières premières conduit à une hausse du taux de change réel qui détériore la compétitivité du secteur manufacturier et conduit à une désindustrialisation du pays (Corden et Neary, 1982). On parle de la maladie hollandaise car dans les années 1970 l'exploitation de gisements de gaz avait conduit à une appréciation du Florin néerlandaise et à un déclin du secteur manufacturier.Ainsi, deux effets sont à différencier de la « malédiction des ressources ». D'une part, le « syndrome hollandais », c'est-à-dire l'appréciation du taux de change qui réduit la compétitivité du secteur exportateur et évince les autres secteurs de l'économie, entrave la croissance (Corden, 1982) et d'autre part, une recherche de rente qui menace le développement économique du pays (Krueger, 1974). La captation de la rente générée par la vente des matières premières conduit à des luttes qui déstabilisent l'activité économique des pays riches en ressources naturelles.La volatilité des prix des matières premières est une cause de la faible croissance car elle entraîne des incertitudes et des risques.

Pour Leite et Weidmann (1999), comme pour beaucoup, la « Dutch Disease » ne constitue pas une explication satisfaisante. Suite à un choc positif dans le secteur des ressources, les autres secteurs deviennent moins compétitifs certes, mais les politiques économiques peuvent atténuer cet effet. De plus, comme le soulignent les auteurs, la relation vaut à court terme seulement car à long terme, les revenus obtenus avec les ressources naturelles encouragent l'investissement et donc la croissance.Bien que les ressources naturelles soient potentiellement une importante source de revenus. Sachs et Warner (2001) soulignent que « les pays richement dotés en ressources naturelles ont presque sans exception stagné dans leur croissance économique depuis le début des années 1970 ».Selon van der Ploeg et Poelhekke (2008), c'est la raison principale de la malédiction des ressources naturelles.

Depuis la décolonisation, la plupart des pays se sont engagés dans un développement fondé sur l'extraction, la transformation et l'exportation de leurs matières premières (Aknin, 2013).Plusieurs études ont trouvé des explications théoriques différentes de la volatilité de prix des matières premières et le niveau d'activité de l'économie.

Les conséquences de la volatilité de prix estla croissance, l'inégalité et la vulnérabilité (Bourguignon, 2011).Le souci serait de chercher une explication plus pertinente de la relation négative entre les ressources naturelles et la croissance économique.L'exploitation des ressources naturelles n'entraîne pas systématiquement une faible croissance économique, ou de risque des guerres civiles contrairement à ce qui était avancé auparavant. Certains pays comme la Norvège ont réussi à tirer profit de la présence de l'industrie sur son territoire. C'est la forme du système politique ainsi que la qualité des institutions en place qui vont influencer les effets résultant de l'exploitation des ressources naturelles.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard