2.3 Contribution des femmes dans le
développement local
La vision du pays en matière d'équité et
d'égalité de genre qui est de faire du Togo un pays
émergent, sans discriminations, où les hommes et les femmes
auront les mêmes droits, les mêmes chances et opportunités
de participer à son développement et de jouir des
bénéfices de sa croissance, s'est traduite par diverses mesures.
La décentralisation étant liée au développement
économique local, les autorités locales tout en assumant
pleinement leurs rôles et responsabilités doivent oeuvrer à
la création d'emplois et de revenu pour les femmes.
25 JOURNAL OFFICIEL 64e Année N° 17 du
19/07/2019 et N° 18 du 13/08/2019
23
La contribution des femmes togolaises au développement
national de par leurs multiples rôles au niveau de la production, de la
reproduction et de la vie communautaire est indéniable. Une proportion
de 74,6% des femmes en âge de travailler (15-64 ans) sont actives contre
79,1% pour les hommes. Elles sont en majorité dans l'agriculture et
représentent 51,1% de la population agricole. Elles sont très
présentes dans le commerce à une proportion de 24,2%.
Mais elles ont une productivité limitée et un
accès limité aux revenus puisqu'elles ont un faible accès
au secteur formel plus rentable et plus rémunérateur. Ceci est,
par ailleurs, dû au fait qu'elles soient faiblement scolarisées.
D'après l'enquête démographique et de santé EDST de
2013-2014, moins du tiers des femmes ont le niveau secondaire alors que plus de
la moitié des hommes ont ce même niveau. De plus la proportion des
hommes ayant le niveau universitaire est 3 fois supérieure à
celle des femmes comme le montre le graphique ci-dessous. 26
Figure 2.1: Proportion des scolarisés au
secondaire et au supérieur
Sources : INSEED, EDST III (Enquête
Démographique et de santé, 2013-2014)
De plus l'accessibilité limitée et aux facteurs
de production nécessaires à l'entreprenariat rentable (notamment
la terre et le financement, la technologie) affecte également leur
productivité et leurs contributions à la production de la
richesse. Elles travaillent et entreprennent principalement dans le secteur
informel. Selon l'enquête l'EDST (2013-2014), seulement 20 % des femmes
âgées entre de 45 et 49 ans possèdent des terres.
L'accès des femmes au crédit, notamment bancaire est très
difficile en raison du manque de garanties et le caractère risqué
du secteur informel. D'après l'enquête réalisée par
l'INSEED en 2015 (voir graphique ci-dessous) les femmes ont surtout recours
à la microfinance. Celle-ci finance surtout les groupements et ne peut
couvrir que des micro-projets à des taux d'intérêt
effectifs souvent trop élevés.
26 Egalité de genre et autonomisation des
femmes, PND Togo (2018-2022)
24
Figure 2.2 : L'accès au financement des
femmes et des hommes
Source : INSEED (2015), Enquête par
téléphone mobile27
Au regard de la situation décrite, les politiques de
réduction des disparités et des inégalités de genre
passent par le renforcement de l'accès des populations, notamment des
femmes aux mécanismes nationaux de solidarité, le renforcement
des capacités nationales dans le domaine de l'alphabétisation et
de l'éducation non formelle, et l'amélioration de la
participation des femmes au processus de développement en les
autonomisant sur le plan économique et en encourageant leur
leadership.
2.3.1 Participation citoyenne de la femme au
développement En tant que citoyennes, les femmes doivent :
I Participer au choix de leurs dirigeants
(être électrices) ;
I S'acquitter de leurs impôts et taxes
;
I Participer au développement de la
collectivité ;
I Se positionner pour les postes électifs
(être candidate lors des élections locales) ;
I Assurer le contrôle de la gestion des
affaires de la collectivité territoriale (le contrôle
citoyen) ;
I S'informer et se former.
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