§3. IMPACT DES ACTIVITES HUMAINES
Les activités anthropiques ayant un impact sur
l'écosystème congolais concernent la récolte du
combustible ligneux, l'agriculture, l'exploitation forestière, la
récolte des produits forestiers non ligneux, l'exploitation
minière, la chasse et la pêche.
3.1.a. Impact de la récolte des combustibles
ligneux
L'énergie-bois représente environ 88 % de la
consommation totale d'énergie dans les secteurs domestiques, industriels
et de transport face aux autres formes d'énergie (pétrole,
électricité et charbon). Au regard des potentialités
forestières énormes du Congo, on serait porté à
croire qu'il ne peut y avoir une pénurie d'énergie-bois.
3.1.b. Impact de l'agriculture
Près de 60 % de la population congolaise seraient
constitués des ruraux. Ces derniers pratiquent essentiellement une
agriculture de subsistance. Pour ce faire, le milieu forestier leur procure un
meilleur rendement que les conditions de savane. Par ailleurs, plusieurs
cultures destinées à l'exportation ou au marché
intérieur (café, cacao, palmier, etc.).
L'agriculture extensive est préjudiciable au maintien
des forêts, surtout en zones de forte densité où le
raccourcissement de la période de jachère ne permet plus à
la forêt de se reconstituer.
Cette pratique appauvrit les sols et oblige les agriculteurs
à chercher de nouvelles terres en forêt. Les pratiques agricoles
modernes s'imposent de plus en plus en faisant appel à des
variétés cultivées mises au point par la biotechnologie,
au détriment des variétés locales mieux adaptées.
L'usage de plus en plus répandu d'engrais biologiques et chimiques pour
accroître les rendements des cultures ainsi que l'utilisation des
pesticides peuvent entraîner la contamination des sols, des cours
d'eau et des nappes phréatiques et provoquer des problèmes de
santé chez les populations.
Par ailleurs, le surpâturage et la transhumance des
troupeaux provoquent une dégradation rapide des sols spécialement
sur les terrains accidentés. Cette situation est particulièrement
grave dans le Nord-Kivu, le Sud-Kivu, le Bas-Congo, la province orientale et le
Katanga.
3.1.c. Impact de l'exploitation
forestière
Au Congo, l'exploitation forestière de bois d'oeuvre se
déroule selon la méthode sélective.
Elle consiste à récolter les belles tiges des essences
commerciales recherchées, laissant derrière une forêt
écrémée. Le risque d'épuisement de ces
espèces prisées est donc permanent dans ce type d'exploitation,
surtout lorsqu'elle est répétitive.
Elle provoque un déboisement annuel de l'ordre de 6.000
hectares. Toutefois, les superficies définitivement
déboisées, représentées par les routes ouvertes,
les Beach (parcs à bois), les camps et autres ouvrages d'exploitation
sont estimées à 2.000 hectares par an. Une telle exploitation
n'est en soi que peu préjudiciable à l'écosystème
forestier.
Le bois couvre environ les trois-quarts des besoins
énergétiques de la République Démocratique du
Congo. En termes de charbon de bois, par exemple, les besoins annuels
estimés pour Kinshasa sont de l'ordre de 400 à 500 000 tonnes. Cette situation entraîne un déboisement aigu
dans les régions périurbaines et provoque une surexploitation des
espèces préférées par les producteurs de charbon de
bois.
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