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Les déterminants de l’efficacité de la politique monétaire en république démocratique du Congo .


par Jean bosco KAOMBA MUTUNDA
Université de Lubumbashi - Diplôme d'études approfondies en sciences économiques 2015
  

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SECTION III : EVOLUTION DES INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE
MONÉTAIRE CONGOLAISE DE 2013 A 2018

III. 1. CADRE OPÉRATIONNEL DE LA POLITIQUE MONÉTAIRE

En 2013, quelques modifications ont été apportées au cadre opérationnel de la politique monétaire de la BCC en vue d'accroitre l'efficacité de ses instruments. En effet, la possibilité de souscription au billet de trésorerie a été restreinte aux seules banques commerciales, la discrimination dans la fixation du coefficient de la réserve obligatoire a été introduit et un reflux du taux directeur de la Banque Centrale a été noté au regard du niveau faible de l'inflation.

72 BALLIER. Et Mc MAHON P., le marché des change. Ed. ESKA, Paris, 1997, pg 21

73 KABUYA KALALA F. et MATATA PONYO M., op.cit., p. 43

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La modification du cadre opérationnel amorcée en 2013 s'est poursuivie en 2014. Il s'agit de l'élargissement de la maturité du Bon BCC, à travers l'introduction de celle de 84 jours ainsi que de l'application de la discrimination du coefficient de la réserve obligatoire en fonction de la monnaie des dépôts.

En ce qui concerne le Bon BCC, appelé billet de trésorerie « BTR » jusqu'au 14 mars 2014, l'introduction de la maturité de 84 jours, dont la première opération a été lancée le 02 avril 2014, a répondu à la nécessité de :

1°. Ponctionner la liquidité oisive en vue de réduire les pressions de très court terme sur le marché ;

2°. Promouvoir le développement du marché secondaire de ce titre.

En outre, cette nouvelle maturité devrait permettre aux banques de disposer d'un titre à utiliser comme collatéral pour un éventuel refinancement à la Banque Centrale, tout en s'assurant un certain niveau de rémunération pour toute la période, échappant ainsi aux éventuelles évolutions baissières des taux d'intérêt.

S'agissant du réaménagement de la réserve obligatoire, il a consisté en une discrimination du coefficient entre celui sur les dépôts en monnaie nationale et celui sur les dépôts en devises. Cette réforme visait à encourager les banques à mobiliser davantage de dépôt en monnaie nationale en vue de contribuer au processus de la dé-dollarisation de l'économie congolaise.

III. 2. COMPORTEMENTS DES INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE MONÉTAIRE Adjudications du billet de trésorerie

Au cours de l'année 2013, la Banque Centrale du Congo a assouplie sa politique monétaire en procédant à deux reprises à la révision et à la baisse de son taux directeur, en raison d'une par semestre.

En date du 03 octobre, le coefficient de la réserve obligatoire a été revu à la hausse sur les dépôts à vue, passant de 7,0 à 8,0%. Cette situation, combinée à l'accroissement important de dépôt bancaire, à permis de ponctionner 61,1 milliards de CDF en 2013 contre 35,5 milliards une année plus tôt.

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L'action du billet de trésorerie a été déterminante dans le maintien de la stabilité du marché de change ainsi que celui des biens et services au cours de l'année sous analyse. Cet instrument a ponctionné 69,3 milliards de CDF de liquidité bancaire.

Cette ponction globale occulte des injections qui ont caractérisé le début et la fin de l'année :

? La première, effectuée au premier trimestre, en vue de compenser les ponctions via les excédents du trésor public.

? La seconde, intervenue au mois de décembre afin de faire face aux importants retraits de la clientèle en raison des festivités de fin d'année.

Par contre, les ponctions réalisées, entre fin mars et novembre, sont expliquées par l'anticipation de l'accroissement de liquidité, impulsé notamment par le remboursement des arriérés 2012 de la TVA et la consommation accrue des ressources issues de l'allègement de la dette multilatérale.

S'agissant de la maturité des BTR, la volonté de favoriser les soumissions à 28 jours a été maintenue, induisant la prédominance de l'encours de cette maturité. Ainsi, à fin 2013, le BTR à 28 jours a représenté 63,0% de l'encours global.

En ce qui concerne le volume des soumissions reçues des banques, il a traduit la surliquidité ayant caractérisé celles-ci au cours de la période. En effet, leurs moyennes pour les BTR à 7 jours ce sont situées à 54,9 milliard de CDF contre 42,1 milliards pour le volume moyen d'appels d'offres.

Durant l'année 2014, le taux directeur a été maintenu 2,0%. Pour rappel, l'Institut d'Émission avait procédé, à deux reprises, à la révision dans le sens baissier du taux directeur, une année auparavant.

Par ailleurs, le maintien du taux de base pendant l'année 2014 a été justifié notamment par :

? La stabilité macroéconomique attestée, essentiellement, par le faible niveau de l'inflation de 1,03% en glissement annuel et la maîtrise du taux de change dégageant une appréciation de 0,11%, d'une année à l'autre.

En 2014, le coefficient de la réserve obligatoire a permis de ponctionner 16,1 milliards de CDF contre un niveau programmé de 26,7 milliards. Il sied de révéler que le niveau réalisé demeure inférieur à celui de 2013 située à 61,1 milliards.

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L'évolution de la réserve obligatoire en 2014 révèle deux périodes marquées par une ponction de CDF de 22,2 milliards de CDF au premier semestre et une injection de 6,1 milliards au deuxième semestre, liée à un ajustement à la baisse des coefficients de réserve en monnaie nationale. En effet, à partir du mois de juillet, le coefficient sur les dépôts en monnaie nationale est passé de 7,0% à 5,0% pour les dépôts à vue et de 3,0% à 0% pour ceux à terme.

Au cours de l'année 2014, l'évolution de l'encours du Bon BCC révèle deux phases majeures :

? La première, couvrant les trois premiers trimestres, a été caractérisée par des injections de 104,3 milliards de CDF dans le but de compenser les retraits de liquidité induits par les excédents budgétaires ;

? La seconde, se rapportant au dernier trimestre , à été marquée par des ponctions de 47,4 milliards de CDF afin de préserver la stabilité du cadre macroéconomique dans un contexte d'expansion de la liquidité pendant les fêtes de fin d'année.

Il sied d'indiquer que la maturité à 7 jours a été suspendue de juin à octobre 2014, à la suite de la remarquable stabilité observée au cours de cette période. L'encours, établi à 164,3 milliards de CDF à fin 2013, s'est situé à 107,4 milliards à fin 2014.

A partir du 28 octobre 2015, jusqu'en juin 2018 l'encours Bons BCC s'est situé à 65,0 milliards de CDF, dégageant des injections mensuelle et annuelle respectivement de 12,5 milliards et 94,7 milliards. Cet encours est reparti de la manière suivant : 9,0 milliards pour la maturité à 7 jours, 19,0 milliards pour la maturité à 28 jours et 16,0 milliards pour celle à 84 jours.

Les taux moyens pondérés des Bons BCC à 7,28 et 84 jours se sont situés respectivement à 0,25%, 0,58% et 0,63% au 28 octobre 2015, soit des niveaux identiques à ceux réalisés un mois plutôt pour les 7 et 84 jours alors que celui à 28 jours s'était situé à 0,36%. S'agissant des marges de positivité, le taux directeur réel s'est chiffré à 1,28 point contre 0,77 point à fin décembre 2014. Quant aux taux moyens pondérés réels des Bons BCC à 7, 28 et 84 jours, ils ont été négatif pour les trois maturités soit -0,47 point pour celui à 7 jours, -0,14 pour celui à 28 jours et -0,09 point pour celui à 84 jours.

Le coût financier mensuel des opérations Bons BCC au 28 octobre 2015 s'est élevé à 7,78 millions de CDF contre 7,58 millions en septembre et 30,38 millions à la période correspondante de 2014.

? De 2014-2016 les facteurs autonomes ont ponctionné 103,8 milliards de CDF contre une injection prévue de 71,7 milliards. Cet assèchement de la liquidité bancaire a été

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Du 31 octobre 2015 au 28 novembre 2018, le compte courant des banques a connu une hausse de 439,55 milliards de CDF, se situant à 811,67 milliards de CDF contre 272,12 milliards au 31 décembre 2014 et 290,8 milliards de CDF pour l'année 2013. La moyenne de la réserve obligatoire notifiée pour la période du 15 octobre au 14 novembre 2018 étant de 640,25 milliards de CDF, il se dégage des avoirs excédentaires des banques de 571,41 milliards de CDF contre 109,66 milliards à la période correspondante de l'année 2014.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe