II. 2. GESTION DE LA LIQUIDITE ET PERSPECTIVES POUR
L'EFFICACITE DE LA POLITIQUE MONETAIRE
« La BCC a un cadre de pilotage qui lui permet de
disposer à temps utiles des indications sur l'évolution de ses
repères essentiels quant à la conduite de la politique
monétaire et au suivi régulier de la conjoncture »
(70). Il vise à mieux faire connaître les canaux de
transmission de la politique monétaire, la nature des chocs et leur
répercussion sur les différents objectifs ainsi que les
ajustements à opérer dans la manipulation des instruments
appropriés pour rechercher et préserver la stabilité des
prix.
« Il existe une relation indéniable entre la
monnaie, le prix et l'intérêt. L'offre et la demande de la monnaie
déterminent conjointement le niveau des prix dont les variations de
traduisent par le taux d'inflation, lequel à son tour influence le taux
d'intérêt normal. »(71)
Au cours de la période sous examen, les
réalisations de la base monétaire ont été
évolutives, de même que le comportement des instruments de
politique monétaire et budgétaire. Les taux d'inflation sont
très variables trouvant leurs sources aux chocs endogènes et
exogènes. Les fluctuations connues sont remarquables au mois de janvier
et septembre. Les causes majeures ont été les effets
décalés du déficit budgétaire, les conflits
armés, la crise financière et économique internationale,
la hausse de prix à l'échelle internationale. Comme pour dire les
mêmes causes produisent toujours les mêmes effets.
« L'intervention de la BCC au travers ses instruments est
jugée faibles et parfois inexistante (2008). Avec son cadre de pilotage,
la BCC peut bien étudier les causes des chocs perçus sur la
liquidité et agir en prévention, au lieu de subir les effets des
causes connues et qui sont susceptibles de correction pour une meilleure
efficacité des politiques monétaires menées par elle. Le
rôle des facteurs de la politique monétaire notamment l'encours du
BTR a été négligé au début de son lancement
(2007), mais après l'expérimentation des avantages qu'il offre
sur la régulation de la liquidité, la BCC à sensibiliser
les agents économiques, particulièrement les banques, dans
l'utilisation de cet instrument. Les interventions sur les achats et les ventes
des devises doivent agir en prévention et non en correction. La
prévention
70 Rapport annuel 2009, pg19
71 BAYARDJ., le pouvoir de la banque centrale sur
l'émission monétaire, BCE, janvier 2006, pg 32
119
agit mieux. Il s'agit d'intervenir avant de ressentir les
effets de l'augmentation de la demande. »(72)
« La politique économique congolaise a dû
faire face à des chocs permanents de liquidité liés au
déficit du secteur public. Cette situation est revenue durant toute la
période en étude, et dans les écarts entre septembre et
novembre, pour se joindre aux festivités de fin d'année qui
causent une inflation constante. Les déficits budgétaires
occasionnés par les dépenses du gouvernement causent une
diminution sur la quantité de monnaies en circulation. La BCC,
exerçant les fonctions de caissier de l'Etat, dépense plus que ce
qu'elle encaisse. »(73)
Cette situation crée des chocs qui se sont traduits par
l'excès des moyens de paiement dans l'économie et des
perturbations sur les principaux marchés. Dans ce contexte, la BCC
durcit sa politique monétaire avec la hausse du taux directeur et le
maintien du coefficient des réserves obligatoires en vue
d'atténuer l'expansion de la base monétaire.
La politique de change s'assouplit de plus en plus sans avoir
l'effet de sauvegarder le pouvoir d'achat de la monnaie nationale. Les agents
économiques et les résidents préfèrent de lier
leurs transactions en devises qu'en monnaie locale qui se
déprécie à perte de vue. Les épargnes et encaisses
se dénouent en monnaie étrangères malgré les
stratégies de la BCC pour inciter l'utilisation de la monnaie nationale
et son intervention ponctuelle sur le marché des changes, intervention
jugée par ailleurs comme inefficace
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